En France, les Africains nous crachent dessus parce que nous pillerions l'Afrique.
En Afrique, les Africains nous supplient de ne pas partir.
TRAVAIL: La fermeture de l'usine française de la COMILOG inquiète les mineurs gabonais
LIBREVILLE, 31 octobre 2003 (IPS) – La fermeture annoncée à Boulogne-sur-Mer, en France, de l'usine de ferromanganèse de la Compagnie minière de l'Ogooué (COMILOG), inquiète les mineurs gabonais travaillant à Moanda, dans le sud du Gabon. Le manganèse exploité au Gabon est transformé dans cette usine française.
Après des grèves répétées, une paralysie menace l'usine de Moanda déficitaire, en proie à des conflits sociaux. Le directeur général de la COMILOG, Marcel Abéké, a déclaré que "la récente grève des mineurs avait engendré des pertes de plus d'un milliard de francs CFA (environ 1,7 million de dollars US)".
"C'est l'écart de traitement des salaires, entre les agents expatriés et les nationaux, qui était à l'origine de cette grève et les nombreuses plaintes liées à l'insuffisance en matière de protection sociale", a indiqué, à IPS, Michel Mve, membre du Conseil économique et social du Gabon. Mve souligne que "les écarts de salaires, pour une même qualification, sont supérieurs aux 40 pour cent normaux de la prime d'éloignement. Mais il y a aussi l'écart des salaires entre les cadres nationaux et cadres expatriés à conditions égales : même âge, même profil, même ancienneté.
Nous souhaitons que la rémunération des cadres nationaux soit améliorée".
Selon Abéké, "l'objectif est de réduire l'écart dans les salaires de telle façon que le cadre gabonais touche 1 million FCFA (environ 1.785 dollars US) et l'expatrié 1,4 million FCFA (environ 2.500 dollars US)". Selon lui, "Il ne faut pas perdre de vue que la plupart des agents de COMILOG sont logés ou bénéficient d'une indemnité de logement sur un total de 1300.
Mais il ne s'agit pas que du logement, il y a aussi les autres avantages environnants : eau, électricité, etc." C'est la situation financière de la COMILOG qui est la plus préoccupante à cause du déficit catastrophique enregistré en 2002, près de 20 milliards de FCFA (environ 35,7 millions de dollars US). Pis, les perspectives se sont assombries avec les problèmes de l'usine de Boulogne, en France.
Alors que des rumeurs dénoncent la mauvaise gestion de la compagnie, le directeur général réaffirme que "ce ne sont pas les problèmes de gestion interne qui sont la cause de la situation à la COMILOG, mais des facteurs externes au niveau d'un certain nombre de filiales à travers le monde et dont la maison mère, au Gabon, a la responsabilité d'assurer la survie".
Mathieu Ngouni, mineur à l'usine de Moanda, s'interroge sur le devenir de sa famille, notamment les conséquences sur l'éducation de ses enfants si l'usine de Moanda n'arrivait plus à vendre suffisamment de manganèse. Il reconnaît que la débâcle de la COMILOG est imputable à la baisse d'activité de l'usine de Boulogne, en France. "Il faut savoir que c'est une usine qui est très importante pour la COMILOG en ce sens qu'elle consommait 500.000 tonnes de minerai provenant de la mine de Moanda. C'est une triste réalité : quand Boulogne fait des pertes, la COMILOG en supporte 98 pour cent des frais", ajoute Ngouni.
Pierrette Avicka, secrétaire au bureau COMILOG de Libreville, s'inquiète de la baisse des activités de la compagnie car les familles bénéficiaient de l'assurance maladie et d'autres avantages qu'on ne retrouve pas dans les sociétés privées au Gabon. "L'instruction des enfants et leurs soins sont gratuits et si les écoles primaires de Moanda venaient à fermer, nous perdrions bien des avantages", explique-t-elle à IPS.
Les associations de protection de l'environnement s'inquiètent également du devenir des sites d'exploitation du manganèse et souhaiteraient que ne soient pas interrompus les transferts des déchets industriels en vue de leur traitement en France, à la suite d'une convention signée en février dernier.
"Les principales causes de la dégradation de l'environnement sont imputables à l'exploitation des ressources minières. L'exploitation de l'uranium et du manganèse utilise des processus qui avaient cours à une époque où les préoccupations environnementales étaient secondaires", souligne Juste Boussienguet, conseiller au ministère de l'Environnement.
Le site de Boulogne-sur-Mer a perdu 25 millions d'euros par an au cours des trois dernières années, à cause de la concurrence des pays à bas coûts de production, de l'inadaptation des produits de l'usine au marché européen et de l'insuffisance des améliorations techniques du site, a indiqué la direction de la société.
En 2002, la production mondiale de manganèse a enregistré un record historique avec 903 millions de tonnes, soit une croissance de 6,2 pour cent. Le Gabon a livré seulement 469.000 tonnes d'alliages en France en 2002 alors que l'usine de Boulogne-sur-Mer peut traiter 700.000 tonnes de minerai, soit une baisse de 6 pour cent, due à des difficultés techniques rencontrées par le nouveau haut fourneau de Boulogne.
La situation catastrophique à la COMILOG/France, qui emploie 351 salariés, est provoquée par un marché international difficile caractérisé par une forte concurrence des pays à monnaie fortement dévaluée comme la Chine, le Brésil, l'Afrique du Sud…
La Compagnie minière de l'Ogooué, qui exploite le manganèse au Gabon depuis 1962, a affiché une perte de 19,6 milliards de FCFA (environ 35 millions de dollars US) en 2002 contre 7,8 milliards de FCFA (environ 13,9 millions de dollars US) en 2001. Le Gabon est le troisième producteur mondial de manganèse. Les 95 pour cent du manganèse extrait au Gabon sont expédiés aux industries sidérurgiques à l'étranger, par le port d'Owendo, près de Libreville, la capitale gabonaise. La gamme des produits de COMILOG est composée de minerai métallurgique (66,7 pour cent de la production totale en 2001), de minerai chimique (18,2 pour cent), de bioxydes (2,5 pour cent) et d'agglomérés (12,6 pour cent). Au 31 décembre 2002, la COMILOG employait 1.300 salariés au Gabon alors qu'ils étaient 1.323 en 2001. La COMILOG a un capital de 32,8 milliards de FCFA (environ 58,5 millions de dollars US), réparti principalement entre le groupe français Eramet (Erap, Elf et Imétal, 61 pour cent), l'Etat gabonais (30 pour cent) et diverses participations, dont les Hollandais de Formang Holding.
Orano-Niger : « choc et désolation » après l’annonce de la fermeture de la société Cominak par le groupe français
Par Maimouna Dia | 29/10/2019, 12:39 | 1078 mots
https://afrique.latribune.fr/finances/commodities/2019-10-29/orano-niger-choc-et-desolation-apres-l-annonce-de-la-fermeture-de-la-societe-cominak-par-le-groupe-francais-831809.html
Mines à ciel ouvert exploitées par Orano au Niger.
Mines à ciel ouvert exploitées par Orano au Niger. (Crédits : Ascani Maurice/Orano)
Tel un couperet, la décision de fermeture du site d’uranium de la société Cominak filiale d’Orano est tombée, menaçant toute l’économie d’une région dépendante des activités minières. Les travailleurs sur la défensive invalident les motifs avancés par le minier.
La mine d'uranium de la société Cominak cessera ses activités dans moins de 18 mois. Telle est la décision du conseil d'administration de la compagnie minière qui a retenu la date butoir du 31 mars 2021 pour l'arrêt de la production du gisement d'Akouta à Arlit. La société justifie cette décision prise au terme d'une séance extraordinaire du conseil d'administration du mercredi 23 octobre par deux raisons : l'épuisement du gisement où le minerai d'uranium devient de plus en rare alors que les charges d'exploitation sont en hausse dans un contexte de chute des prix du minerai sur les marchés. La livre (lb) d'oxyde d'uranium (environ 1/2kg) est passée de 130 dollars en 2007 à moins de 20 dollars en 2017, précipitant les déficits de toutes les mines d'uranium, analyse UxC, le groupe spécialiste de l'industrie nucléaire. En juillet 2019, le kilo d'uranium se négociait à 25 dollars sur les marchés contre 40 dollars il y a 5 ans. Les prix ont chuté face à l'offre excédentaire portée par la méfiance engendrée par l'accident nucléaire de Fukushima au Japon et aux promesses de développement des énergies renouvelables dans le sillage de la signature de la COP21, l'accord de Paris sur le climat.
Lire aussi : Niger : le boom pétrolier ne sera pas « forcément avantageux pour les populations locales »
Affecté par cette tendance baissière, le groupe minier Cominak a clôturé l'exercice de l'année 2018 avec une perte nette estimée à près de 28,7 millions de dollars, a déclaré le ministre des mines nigérien, Hassan Barazé. Le coût du prix spot de l'uranium est évalué à environ 60 dollars contre 84 dollars pour la production au niveau de la mine de Cominak, a précisé le ministre de tutelle. Un contexte certes peu favorable, mais qui ne justifie pas pour autant la fermeture du site, rétorquent les syndicats des mineurs nigériens. Il s'agit plutôt de « difficultés financières décrites sans arguments et peu convaincantes » nous explique Ramar Ilatoufegh, SG de l'ONG Aghir-In-Man qui milite pour la protection de l'environnement et du bien-être à Arlit au Niger.
« Nous ne sommes pas du tout d'accord de la manière dont la fermeture est en train d'être envisagée par les autorités nigériennes d'une part et d'autre part les administrateurs y compris le groupe Orano, ex Areva », déclare indigné Amadou Maiga, secrétaire général du Syntramin, le principal syndicat des mineurs du Niger.
« Les raisons évoquées ne tiennent pas la route selon nous. D'abord, ils évoquent l'épuisement du minerai. Dans ce cas, c'est une raison valable et compréhensible. Mais à côté de ce motif, ils évoquent aussi le coût élevé d'exploitation », argumente le SG du Syntramin. Si l'épuisement des ressources peut être considéré comme un argument valable, il n'en est pas pour autant de l'explosion des charges qui selon les travailleurs de la Cominak peut être résolue par un programme de réajustement permettant de maintenir les activités. « Ils évoquent notamment le déficit de la Kominack depuis 2017, en dépit des différentes réformes. Dans ce cas, il aurait suffi de mettre en place d'autres réformes susceptibles de réduire les coûts et d'inverser la tendance », analyse Arouna Amadou Maiga. Un double discours qui selon les travailleurs fait subsister des doutes sur les réels motifs de cette fermeture. Pour se faire entendre, les employés ont organisé dimanche dernier une marche suivie d'un sit-in au niveau du site à Arlit, dénonçant la fermeture de la mine.
Envisager la vie après la fermeture de Cominak
La baisse des prix de l'uranium et la maturité du site exploité officiellement depuis 1978, rendent difficile tout maintien des activités du gisement d'Akouta. Une fois l'option définitivement adoptée, les membres de la société civile nigérienne exigent un respect des normes environnementales relatives au démantèlement des installations ainsi qu'une juste compensation des travailleurs. « Pour ce qui est du sort des travailleurs, un comité a déjà été mis en place pour encadrer l'indemnisation si la décision s'avère irréversible », explique le SG du Syntranim. La mine d'uranium emploie directement plus de 800 personnes et crée plusieurs emplois à travers ses sous-traitants, faisant plus de 2000 emplois menacés au Niger. « Depuis la prise de cette décision, c'est le choc et la désolation qui se lisent sur les visages. C'est une décision malheureuse et toute la région d'Arlit va en pâtir », regrette Maiga.
« Vue la baisse des prix, les dégâts écologiques et la faiblesse historique de la contribution de l'exploitation de l'uranium à l'économie nationale, la cessation des activités d'Orano peut être une bonne chose, pour marquer une pauser, repenser notre stratégie minière et diversifier nos partenaires », analyse à son tour Elhadji Idy Abdou, militant Nigérien, qui déplore néanmoins les inéluctables pertes d'emplois.
Pour minimiser l'impact l'on se penche notamment sur l'option de la réinsertion des employés au niveau d'autres mines du pays. Le sort de la mine est quasi scellé, mais qu'adviendra-t-il du site minier ? Difficile de répondre à cette question selon les membres de la société civile contactés. Les accords conclus entre Areva - devenu Orano - n'ont jamais été publiés au journal officiel conformément à la législation nigérienne, à cause d'une clause de confidentialité signée par les autorités de Niamey à l'époque.
Lire aussi : Nigeria : la French touch Kwik débarque dans le secteur de la livraison
La Cominak, présente depuis 1978 au Niger est détenue par le français Orano (34 %), le nigérien Sopamin (31 %), le japonais Ourd (25 %) et le groupe espagnol ENUSA (10 %). Le Niger représente le 1/3 de la production totale d'Orano. La compagnie minière y dispose également d'autres filiales à savoir la Somaïr qui maintient ses exploitations en dépit de la conjoncture et elle prévoit de développer le gisement d'Imouraren dont l'exploitation entamée en 2009 a été arrêtée en 2015 à la suite de la baisse des prix de l'uranium. Un retard considéré comme un manque à gagner, car avec l'exploitation du gisement le Niger « pourrait se placer aux côtés de pays comme le Kazakhstan, premier producteur mondial d'uranium », affirme Elhadji Idy Abdou. Imouraren devrait produire 5 000 tonnes d'uranium au maximum par an pendant plus de 35 ans.
En Afrique, les Africains nous supplient de ne pas partir.
TRAVAIL: La fermeture de l'usine française de la COMILOG inquiète les mineurs gabonais
LIBREVILLE, 31 octobre 2003 (IPS) – La fermeture annoncée à Boulogne-sur-Mer, en France, de l'usine de ferromanganèse de la Compagnie minière de l'Ogooué (COMILOG), inquiète les mineurs gabonais travaillant à Moanda, dans le sud du Gabon. Le manganèse exploité au Gabon est transformé dans cette usine française.
Après des grèves répétées, une paralysie menace l'usine de Moanda déficitaire, en proie à des conflits sociaux. Le directeur général de la COMILOG, Marcel Abéké, a déclaré que "la récente grève des mineurs avait engendré des pertes de plus d'un milliard de francs CFA (environ 1,7 million de dollars US)".
"C'est l'écart de traitement des salaires, entre les agents expatriés et les nationaux, qui était à l'origine de cette grève et les nombreuses plaintes liées à l'insuffisance en matière de protection sociale", a indiqué, à IPS, Michel Mve, membre du Conseil économique et social du Gabon. Mve souligne que "les écarts de salaires, pour une même qualification, sont supérieurs aux 40 pour cent normaux de la prime d'éloignement. Mais il y a aussi l'écart des salaires entre les cadres nationaux et cadres expatriés à conditions égales : même âge, même profil, même ancienneté.
Nous souhaitons que la rémunération des cadres nationaux soit améliorée".
Selon Abéké, "l'objectif est de réduire l'écart dans les salaires de telle façon que le cadre gabonais touche 1 million FCFA (environ 1.785 dollars US) et l'expatrié 1,4 million FCFA (environ 2.500 dollars US)". Selon lui, "Il ne faut pas perdre de vue que la plupart des agents de COMILOG sont logés ou bénéficient d'une indemnité de logement sur un total de 1300.
Mais il ne s'agit pas que du logement, il y a aussi les autres avantages environnants : eau, électricité, etc." C'est la situation financière de la COMILOG qui est la plus préoccupante à cause du déficit catastrophique enregistré en 2002, près de 20 milliards de FCFA (environ 35,7 millions de dollars US). Pis, les perspectives se sont assombries avec les problèmes de l'usine de Boulogne, en France.
Alors que des rumeurs dénoncent la mauvaise gestion de la compagnie, le directeur général réaffirme que "ce ne sont pas les problèmes de gestion interne qui sont la cause de la situation à la COMILOG, mais des facteurs externes au niveau d'un certain nombre de filiales à travers le monde et dont la maison mère, au Gabon, a la responsabilité d'assurer la survie".
Mathieu Ngouni, mineur à l'usine de Moanda, s'interroge sur le devenir de sa famille, notamment les conséquences sur l'éducation de ses enfants si l'usine de Moanda n'arrivait plus à vendre suffisamment de manganèse. Il reconnaît que la débâcle de la COMILOG est imputable à la baisse d'activité de l'usine de Boulogne, en France. "Il faut savoir que c'est une usine qui est très importante pour la COMILOG en ce sens qu'elle consommait 500.000 tonnes de minerai provenant de la mine de Moanda. C'est une triste réalité : quand Boulogne fait des pertes, la COMILOG en supporte 98 pour cent des frais", ajoute Ngouni.
Pierrette Avicka, secrétaire au bureau COMILOG de Libreville, s'inquiète de la baisse des activités de la compagnie car les familles bénéficiaient de l'assurance maladie et d'autres avantages qu'on ne retrouve pas dans les sociétés privées au Gabon. "L'instruction des enfants et leurs soins sont gratuits et si les écoles primaires de Moanda venaient à fermer, nous perdrions bien des avantages", explique-t-elle à IPS.
Les associations de protection de l'environnement s'inquiètent également du devenir des sites d'exploitation du manganèse et souhaiteraient que ne soient pas interrompus les transferts des déchets industriels en vue de leur traitement en France, à la suite d'une convention signée en février dernier.
"Les principales causes de la dégradation de l'environnement sont imputables à l'exploitation des ressources minières. L'exploitation de l'uranium et du manganèse utilise des processus qui avaient cours à une époque où les préoccupations environnementales étaient secondaires", souligne Juste Boussienguet, conseiller au ministère de l'Environnement.
Le site de Boulogne-sur-Mer a perdu 25 millions d'euros par an au cours des trois dernières années, à cause de la concurrence des pays à bas coûts de production, de l'inadaptation des produits de l'usine au marché européen et de l'insuffisance des améliorations techniques du site, a indiqué la direction de la société.
En 2002, la production mondiale de manganèse a enregistré un record historique avec 903 millions de tonnes, soit une croissance de 6,2 pour cent. Le Gabon a livré seulement 469.000 tonnes d'alliages en France en 2002 alors que l'usine de Boulogne-sur-Mer peut traiter 700.000 tonnes de minerai, soit une baisse de 6 pour cent, due à des difficultés techniques rencontrées par le nouveau haut fourneau de Boulogne.
La situation catastrophique à la COMILOG/France, qui emploie 351 salariés, est provoquée par un marché international difficile caractérisé par une forte concurrence des pays à monnaie fortement dévaluée comme la Chine, le Brésil, l'Afrique du Sud…
La Compagnie minière de l'Ogooué, qui exploite le manganèse au Gabon depuis 1962, a affiché une perte de 19,6 milliards de FCFA (environ 35 millions de dollars US) en 2002 contre 7,8 milliards de FCFA (environ 13,9 millions de dollars US) en 2001. Le Gabon est le troisième producteur mondial de manganèse. Les 95 pour cent du manganèse extrait au Gabon sont expédiés aux industries sidérurgiques à l'étranger, par le port d'Owendo, près de Libreville, la capitale gabonaise. La gamme des produits de COMILOG est composée de minerai métallurgique (66,7 pour cent de la production totale en 2001), de minerai chimique (18,2 pour cent), de bioxydes (2,5 pour cent) et d'agglomérés (12,6 pour cent). Au 31 décembre 2002, la COMILOG employait 1.300 salariés au Gabon alors qu'ils étaient 1.323 en 2001. La COMILOG a un capital de 32,8 milliards de FCFA (environ 58,5 millions de dollars US), réparti principalement entre le groupe français Eramet (Erap, Elf et Imétal, 61 pour cent), l'Etat gabonais (30 pour cent) et diverses participations, dont les Hollandais de Formang Holding.
Orano-Niger : « choc et désolation » après l’annonce de la fermeture de la société Cominak par le groupe français
Par Maimouna Dia | 29/10/2019, 12:39 | 1078 mots
https://afrique.latribune.fr/finances/commodities/2019-10-29/orano-niger-choc-et-desolation-apres-l-annonce-de-la-fermeture-de-la-societe-cominak-par-le-groupe-francais-831809.html
Mines à ciel ouvert exploitées par Orano au Niger.
Mines à ciel ouvert exploitées par Orano au Niger. (Crédits : Ascani Maurice/Orano)
Tel un couperet, la décision de fermeture du site d’uranium de la société Cominak filiale d’Orano est tombée, menaçant toute l’économie d’une région dépendante des activités minières. Les travailleurs sur la défensive invalident les motifs avancés par le minier.
La mine d'uranium de la société Cominak cessera ses activités dans moins de 18 mois. Telle est la décision du conseil d'administration de la compagnie minière qui a retenu la date butoir du 31 mars 2021 pour l'arrêt de la production du gisement d'Akouta à Arlit. La société justifie cette décision prise au terme d'une séance extraordinaire du conseil d'administration du mercredi 23 octobre par deux raisons : l'épuisement du gisement où le minerai d'uranium devient de plus en rare alors que les charges d'exploitation sont en hausse dans un contexte de chute des prix du minerai sur les marchés. La livre (lb) d'oxyde d'uranium (environ 1/2kg) est passée de 130 dollars en 2007 à moins de 20 dollars en 2017, précipitant les déficits de toutes les mines d'uranium, analyse UxC, le groupe spécialiste de l'industrie nucléaire. En juillet 2019, le kilo d'uranium se négociait à 25 dollars sur les marchés contre 40 dollars il y a 5 ans. Les prix ont chuté face à l'offre excédentaire portée par la méfiance engendrée par l'accident nucléaire de Fukushima au Japon et aux promesses de développement des énergies renouvelables dans le sillage de la signature de la COP21, l'accord de Paris sur le climat.
Lire aussi : Niger : le boom pétrolier ne sera pas « forcément avantageux pour les populations locales »
Affecté par cette tendance baissière, le groupe minier Cominak a clôturé l'exercice de l'année 2018 avec une perte nette estimée à près de 28,7 millions de dollars, a déclaré le ministre des mines nigérien, Hassan Barazé. Le coût du prix spot de l'uranium est évalué à environ 60 dollars contre 84 dollars pour la production au niveau de la mine de Cominak, a précisé le ministre de tutelle. Un contexte certes peu favorable, mais qui ne justifie pas pour autant la fermeture du site, rétorquent les syndicats des mineurs nigériens. Il s'agit plutôt de « difficultés financières décrites sans arguments et peu convaincantes » nous explique Ramar Ilatoufegh, SG de l'ONG Aghir-In-Man qui milite pour la protection de l'environnement et du bien-être à Arlit au Niger.
« Nous ne sommes pas du tout d'accord de la manière dont la fermeture est en train d'être envisagée par les autorités nigériennes d'une part et d'autre part les administrateurs y compris le groupe Orano, ex Areva », déclare indigné Amadou Maiga, secrétaire général du Syntramin, le principal syndicat des mineurs du Niger.
« Les raisons évoquées ne tiennent pas la route selon nous. D'abord, ils évoquent l'épuisement du minerai. Dans ce cas, c'est une raison valable et compréhensible. Mais à côté de ce motif, ils évoquent aussi le coût élevé d'exploitation », argumente le SG du Syntramin. Si l'épuisement des ressources peut être considéré comme un argument valable, il n'en est pas pour autant de l'explosion des charges qui selon les travailleurs de la Cominak peut être résolue par un programme de réajustement permettant de maintenir les activités. « Ils évoquent notamment le déficit de la Kominack depuis 2017, en dépit des différentes réformes. Dans ce cas, il aurait suffi de mettre en place d'autres réformes susceptibles de réduire les coûts et d'inverser la tendance », analyse Arouna Amadou Maiga. Un double discours qui selon les travailleurs fait subsister des doutes sur les réels motifs de cette fermeture. Pour se faire entendre, les employés ont organisé dimanche dernier une marche suivie d'un sit-in au niveau du site à Arlit, dénonçant la fermeture de la mine.
Envisager la vie après la fermeture de Cominak
La baisse des prix de l'uranium et la maturité du site exploité officiellement depuis 1978, rendent difficile tout maintien des activités du gisement d'Akouta. Une fois l'option définitivement adoptée, les membres de la société civile nigérienne exigent un respect des normes environnementales relatives au démantèlement des installations ainsi qu'une juste compensation des travailleurs. « Pour ce qui est du sort des travailleurs, un comité a déjà été mis en place pour encadrer l'indemnisation si la décision s'avère irréversible », explique le SG du Syntranim. La mine d'uranium emploie directement plus de 800 personnes et crée plusieurs emplois à travers ses sous-traitants, faisant plus de 2000 emplois menacés au Niger. « Depuis la prise de cette décision, c'est le choc et la désolation qui se lisent sur les visages. C'est une décision malheureuse et toute la région d'Arlit va en pâtir », regrette Maiga.
« Vue la baisse des prix, les dégâts écologiques et la faiblesse historique de la contribution de l'exploitation de l'uranium à l'économie nationale, la cessation des activités d'Orano peut être une bonne chose, pour marquer une pauser, repenser notre stratégie minière et diversifier nos partenaires », analyse à son tour Elhadji Idy Abdou, militant Nigérien, qui déplore néanmoins les inéluctables pertes d'emplois.
Pour minimiser l'impact l'on se penche notamment sur l'option de la réinsertion des employés au niveau d'autres mines du pays. Le sort de la mine est quasi scellé, mais qu'adviendra-t-il du site minier ? Difficile de répondre à cette question selon les membres de la société civile contactés. Les accords conclus entre Areva - devenu Orano - n'ont jamais été publiés au journal officiel conformément à la législation nigérienne, à cause d'une clause de confidentialité signée par les autorités de Niamey à l'époque.
Lire aussi : Nigeria : la French touch Kwik débarque dans le secteur de la livraison
La Cominak, présente depuis 1978 au Niger est détenue par le français Orano (34 %), le nigérien Sopamin (31 %), le japonais Ourd (25 %) et le groupe espagnol ENUSA (10 %). Le Niger représente le 1/3 de la production totale d'Orano. La compagnie minière y dispose également d'autres filiales à savoir la Somaïr qui maintient ses exploitations en dépit de la conjoncture et elle prévoit de développer le gisement d'Imouraren dont l'exploitation entamée en 2009 a été arrêtée en 2015 à la suite de la baisse des prix de l'uranium. Un retard considéré comme un manque à gagner, car avec l'exploitation du gisement le Niger « pourrait se placer aux côtés de pays comme le Kazakhstan, premier producteur mondial d'uranium », affirme Elhadji Idy Abdou. Imouraren devrait produire 5 000 tonnes d'uranium au maximum par an pendant plus de 35 ans.
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