jeudi 21 novembre 2019

L'idée reçue d'une Église catholique opposée à la science est un mythe ridicule


"Et pourtant elle tourne". Voici la célèbre phrase que Galilée aurait prononcée après sa condamnation en 1633. Or cette phrase apocryphe et popularisée par Bertolt Brecht, est à l'image d'une affaire qui depuis deux siècles est instrumentalisée pour dénigrer l'Eglise catholique.



L'idée reçue, et constamment ressassée, surtout en France, d'une Église catholique opposée à la science est un mythe ridicule mais qui a hélas la vie dure. Galilée est constamment cité contre l'Eglise, y compris par des personnes n'ayant jamais réellement étudié le sujet.

Dès l'époque médiévale, après la fin de l'Empire romain, les gens de savoir appartiennent à l'Eglise (sens du mot "clergé"). Ce sont notamment les moines chrétiens qui parviennent à conserver le savoir antique en le recopiant avec ardeur dans les monastères.

Aux 15e/16e siècles, Nicolas Copernic défend la théorie de l'héliocentrisme pour montrer que la Terre tourne autour du Soleil. L'Église l'invite comme expert au concile de Latran V (1512-1517) afin de réformer le calendrier. Quant au pape Paul III, il lui dédicace son livre.

Un des plus vieux observatoires au monde est celui... du Vatican ! Il date de 1578 et on l'appelle le "Specola Vaticana". C'est à l'époque où le pape Grégoire XIII réforme le calendrier ("calendrier grégorien") pour qu'il soit mieux adapté à certaines données astronomiques.

Concernant Galilée, il était un ami du pape. Galilée est catholique, sincèrement croyant. Ses découvertes entraînent l'enthousiasme dans l'Église : le pape Paul V le reçoit, le futur pape Urbain VIII admire son oeuvre. De plus, il obtient constamment "l'imprimatur" du pape.

Ce qu'on nomme "l'Affaire Galilée" est en fait un conflit entre un cardinal, le Cardinal Bellarmin, et Galilée, mais qui peut davantage s'apparenter à des questions de personnes et de méthodes (notamment de démonstration) qu'à une volonté d'étouffer tout progrès scientifique.

Galilée a certes des ennemis, mais il a aussi de nombreux soutiens dans l'Église à commencer par le pape Urbain VIII lui-même. Malheureusement, le procès Galilée intervient dans un contexte où la papauté traverse une crise majeure en raison de la Guerre de Trente Ans.

En effet, lors de la Guerre de Trente Ans (1618-1648) qui déchire l'Allemagne entre protestants et catholiques. La pression est grande sur le pape Urbain VIII, dans un contexte où l'influence des protestants est considérable et le pape très contesté.

La controverse est grande notamment entre Galilée et le père jésuite Orazio Grassi, les échanges sont très violents. Grassi en profite pour remettre en cause la qualité de pape d'Urbain VIII. Ce dernier est alors pris dans un double piège : théologique mais aussi politique.

Urbain VIII est poussé à lancer une procédure exceptionnelle contre Galilée. Celui-ci doit abjurer publiquement. Mais ce procès n'est en aucun cas une preuve d'un complot de l'Église contre la science : en effet, ce procès politique permet au pape de faire taire ses ennemis.

Auteur : Louis Riel.

Piste de lecture : le nouvel ouvrage collectif dirigé par Jean Sevillia, L'Église en procès, est un excellent livre qui démonte les mensonges et mythes proférés sans vergogne sur l'Eglise.

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