lundi 8 avril 2019

L’appel de 39 intellectuels dans Le Figaro: «L’assassin de Sarah Halimi ne doit pas échapper à un procès»



FIGAROVOX/TRIBUNE - Il y a deux ans, une Française juive était tuée sauvagement à Paris aux cris d’«Allah akbar». La question du discernement du suspect est au cœur de l’instruction. Une troisième contre-expertise a conclu à son irresponsabilité. Trente-neuf intellectuels, parmi lesquels Alain Finkielkraut, Jacques Julliard, Pierre Manent, Pierre Nora, Mona Ozouf et Paul Thibaud, demandent que ce crime soit jugé, dans une tribune à l’initiative de l’enseignante Barbara Lefebvre.


Voici deux ans, dans la nuit du 3 au 4 avril 2017, à Paris, dans une HLM de Belleville, rue Vaucouleurs, Sarah Attal-Halimi, une retraitée de 65 ans, était tirée de son sommeil à 4h30 par un voisin âgé de 27 ans. Kobili Traoré se déchaîne contre elle, il la frappe pendant plus de vingt minutes. Les cris de douleur de madame Halimi alertent immédiatement les voisins qui entendent aussi les insultes que Traoré lui adresse, les «Allahou Akbar» et autres psalmodies coraniques. Un petit effectif de police est rapidement sur les lieux, mais pensant être en présence d’un terroriste, les policiers n’interviennent pas et attendent des renforts. Tout le monde entend donc le calvaire de Sarah Halimi. Finalement, peu avant 5h00, Kobili Traoré défenestre sa victime, tout en criant à la police postée dans la cour: «attention! Une femme va se suicider», comme pour couvrir ce geste final qui tuera sa victime. Le rapport du médecin ...


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Affaire Halimi: le mauvais procès de l’irresponsabilité pénale

Par  Stéphane Durand-Souffland   Mis à jour le 07/04/2019 à 19:40  Publié le 07/04/2019 à 18:18
Affaire Halimi: le mauvais procès de l’irresponsabilité pénale 

FIGAROVOX/ANALYSE - La place des malades mentaux criminels se trouve dans les hôpitaux psychiatriques sécurisés, explique notre chroniqueur judiciaire Stephane Durand-Souffland.

Deux collèges d’experts, sur les trois qui se sont succédé, ont estimé que le meurtrier de Sarah Halimi, 65 ans, de confession juive, tuée sauvagement en 2017, pouvait être déclaré pénalement irresponsable. Certes, des témoins ont entendu Kobili Traoré crier «Allah akbar» et «j’ai tué le sheitan» (le diable). Cela ne suffit pas à déduire qu’il a commis, sciemment, un crime antisémite. Un délire, ancré dans l’air du temps, peut se nourrir d’antisémitisme, d’homophobie, d’islamophobie… Le délirant reste, avant tout, un fou.

» LIRE AUSSI - Affaire Sarah Halimi: le meurtrier sous l’empire d’une «bouffée délirante aiguë»

Qui a déjà vu un fou dans le box d’une cour d’assises? Il offre le spectacle affligeant d’un homme - plus rarement d’une femme - gavé de psychotropes qui s’indigne qu’on mette en doute sa santé mentale. Il répond aux questions ; les médicaments atténuent les symptômes de son mal. Quand il nie l’évidence, on dit qu’il ment. Faux: il délire, car il croit à ses propres inepties. ...


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