Et "vous", nos agresseurs universels
Par Marc Dereims - 14 avril 2019
Par Marc Dereims - 14 avril 2019
Manifestation à Lahore au Pakistan après l'attentat de
Christchurch en Nouvelle-Zélande, 16 mars 2019. ©K.M. Chaudary/AP/SIPA /
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Un mème en anglais diffusé sur les réseaux sociaux a été
largement repris, notamment par des Français, après l’attentat anti-musulmans
de Christchurch. Il vise à faire de tous les musulmans des victimes
universelles.
Il n’y a pas de malheur parfait : l’opinion mondiale
n’avait pas fini d’honorer les civils massacrés, enfants compris, à
Christchurch qu’un second acte abject débutait aussitôt. En France, certains
utilisaient la tragédie pour régler leurs comptes et menacer les
« islamophobes » sur un mode à peine moins hystérique que le
dictateur Erdogan.
Après le sempiternel « toutes les religions ont leurs
extrémistes », tombé en désuétude à force de ridicule, nos
islamo-gauchistes tenaient enfin la preuve que le terrorisme était le problème
de toutes les religions. Que l’assassin Australien fut plutôt païen (et non
chrétien) n’était qu’un détail : l’occasion était trop belle de proclamer
une égalité dans la violence qui dispenserait de penser la somme inouïe de
haine qui ronge le monde musulman et envenime ses relations avec toutes les
autres civilisations (et non avec le seul Occident).
Debout les damnés de la Terre…
À cette occasion, le
« mème » suivant est devenu viral sur les réseaux
sociaux : il énumère les religions qui martyrisent les musulmans. En
résumé : la Terre entière.
Still iam Terrorist
Am Homan Homan Kill Homan
Jews hindus Isis Buddisst kill m Every Where
Propagé par des activistes musulmans, il a été repris par
nombre d’Occidentaux « solidaires ». Pour l’édification des naïfs,
peut-être n’est-il pas inutile de l’analyser en détail.
Notons, pour commencer, que depuis 2001 l’écrasante majorité
des milliers d’attentats perpétrés dans le monde l’ont été par des islamistes –
contre, à ce jour, quatre par des « Occidentaux » (Norvège,
Grande-Bretagne, Canada, Nouvelle-Zélande). Mais notre récapitulatif victimaire
ne tient aucun compte de cette réalité : ce qui importe ici est de faire des
musulmans les victimes de la haine universelle. Voyons.
« ISIS kill me in Syria &
Irak » (sic)
Selon la loi dite de Goebbels (plus c’est gros, plus ça
passe !), on apprend ainsi que l’État islamique, loin d’avoir chassé,
esclavagisé ou exterminé chrétiens et yézidis (sans évoquer les athées ou les
gays) sur son territoire, serait en fait une entité dont la seule finalité
était de persécuter les musulmans.
« Jews
kill me in Palestine »
Ceux qui ont repris à leur compte ce montage ont donc mangé
le morceau : on ne parle plus d’Israéliens, mais bel et bien de juifs. Que
depuis 1948, 80 % des Palestiniens tués dans des combats l’aient été par
d’autres musulmans (du Liban à la Jordanie ou à Gaza) n’a évidemment aucune
importance.
« Hindus
Kill me in Kashmir »
On atteint là le summum de l’obscénité – et on comprend le
torrent de réactions d’internautes indiens. L’Inde a été pendant des siècles
une colonie musulmane, et on ne peut bercer les anciens colonisés hindous avec
la chansonnette d’une coexistence à l’Andalouse : les historiens,
musulmans compris, estiment à plusieurs dizaines de millions de victimes le
bilan de la domination musulmane sur le sous-continent. Et que dire des
innombrables attentats, dont ceux de Bombay en 2008, destinés à châtier la
colonie perdue ?
« Buddhists
kill me in Burma »
Il y a là un fait incontestable : une minorité
musulmane, les Rohingyas, est persécutée en Birmanie. Mais comment faire
abstraction du climat de terreur confessionnelle que les islamistes ont répandu
dans tout le Sud-Est asiatique, de la douce Thaïlande aux tranquilles
Philippines, ou encore du génocide des mécréants du Timor ?
« Christians
Kill me in Afghan & Africa » (sic)
Là encore, on demeure bouche bée. En Afghanistan, ce sont
les chrétiens minoritaires qui vivent dans la terreur. Quant à l’Afrique
subsaharienne, c’est précisément le lieu où le plus de fidèles du Christ sont
massacrés chaque année, la palme revenant au Nigeria de Boko Haram. Et c’est en
Afrique encore, et toujours, de la Mauritanie esclavagiste aux marchés aux
esclaves de Libye, que l’islam rappelle aux Noirs quelle est la place que leur
assignent les vrais croyants.
Alors, bien sûr, on pourrait sourire amèrement du succès, y
compris chez nous, d’un tel argumentaire victimaire – et passer à autre chose.
Comme d’habitude. Le problème est qu’il y a là une nouvelle preuve de
l’incapacité absolue de la civilisation musulmane à prendre en compte d’autres
souffrances que les siennes (ce qui n’est pas propice à l’apaisement…). Mais il
y a beaucoup plus alarmant : ce discours victimaire ressemble à un élan
pris pour tuer encore et encore. Parce que des victimes universelles, n’est-ce
pas, ont le droit, sinon le devoir, de se venger.
200 chrétiens assassinés au Sri Lanka, la Mecque a été frappé par un éclair le 11 septembre 2015, Allah est-il d'accord avec ces tueries barbares?
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