Apostasie dans les pays à prédominance musulmane. Peine de mort Prison, perte de la garde des enfants Conversion illégale et criminelle
L’apostasie en islam (arabe :
irtidād, ارتداد, recul,
défection, rebond) est le rejet de la religion islamique par
un musulman, par le fait de renier sa foi publiquement, d'insulter Dieu ou les
prophètes de l'islam ou de professer des dogmes hétérodoxes.
Le Coran condamne explicitement dans la sourate 4 l'apostasie
qui viendrait à suivre une conversion1,
mais pour d'autres c'est là une mauvaise interprétation que de généraliser
l'injonction se trouvant dans cette sourate qui concernait une situation
géopolitique particulière où l'apostat est aussi un allié de l'ennemi avec le
lequel "l’État musulman" est en guerre.
Lire la suite https://fr.wikipedia.org/wiki/Apostasie_dans_l%27islam
Apostasie dans les pays à prédominance musulmane. Peine de mort Prison, perte de la garde des enfants Conversion illégale et criminelle
Il n'existe pas de définitions et d'attitudes punitives
homogènes à travers le monde musulman : on trouve ainsi de grandes
différences selon les orientations politiques et les époques. Les légistes
classiques (madhhab)
considèrent qu'un apostat masculin doit être exécuté mais
lui laissent un délai de réflexion de
trois jours alors que pour la femme apostat, selon certains oulémas hanéfites, la
sentence prévue est la prison
à vie mais une libération est possible si elle décide de retourner à
l'islam2.
Ces légistes se fondent essentiellement sur un hadith d'Ibn
`Abbâs dans lequel il rapporte que le prophète de l'islam, Mahomet, aurait
dit : « Quiconque change sa religion, tuez-le. ». Ces propos
seraient rapportés par al-Boukhari, 64113 mais
pas par Muslim4.
Dans certains pays, l’apostasie entraîne des conséquences
civiles : dissolution du mariage,
enlèvement des enfants et privation du droit de succession2.
D'une manière générale, en arabe, kafir (kâfir)
désigne le mécréant, l'apostat et l'athée. Il
peut aussi désigner l'hérétique et toutes sortes de dissidents
politiques[réf. nécessaire]. Le takfîr représente
la déclaration d'apostasie.
Sommaire
- 1Dans
le Coran
- 2Dans
les hadiths
- 3Ridda
et Irtidâd
- 4Dans
le monde islamique
- 4.1Sous
le califat Abasside
- 4.2Afghanistan
- 4.3Algérie
- 4.4Arabie
saoudite
- 4.5Bangladesh
- 4.6Brunei
- 4.7Égypte
- 4.8Émirats
arabes unis
- 4.9Érythrée
- 4.10Indonésie
- 4.11Iran
- 4.12Jordanie
- 4.13Koweït
- 4.14Libye
- 4.15Malaisie
- 4.16Maldives
- 4.17Maroc
- 4.18Mauritanie
- 4.19Nigeria
- 4.20Oman
- 4.21Ouganda
- 4.22Pakistan
- 4.23Soudan
- 4.24Somalie
- 4.25Tadjikistan
- 4.26Yémen
- 5Dans
d'autres pays
- 6Notes
et références
- 7Bibliographie
- 8Voir
aussi
- 9Références
externes
Plusieurs versets parlent de l'apostasie, et bien que
condamnée moralement, aucune sanction terrestre n'est préconisée5.
Diverses sourates évoquent l'apostasie :
« Et ceux parmi vous qui abjureront leur religion et
mourront infidèles, vaines seront pour eux leurs actions dans la vie immédiate
et la vie future6. »
« Ainsi dit une partie des gens du Livre : “Au
début du jour, croyez à ce qui a été révélé aux Musulmans, mais, à la fin du
jour, rejetez-le, afin qu'ils retournent (à leur ancienne religion)7. »
« En vérité, ceux qui ne croient plus après avoir eu la
foi, et laissent augmenter encore leur mécréance, leur repentir ne sera jamais
accepté. Ceux-là sont vraiment les égarés8. »
« Ô les croyants ! Si vous obéissez à ceux qui ne
croient pas, ils vous feront retourner en arrière. Et vous redeviendrez
perdants9. »
« Ceux qui ont cru, puis sont devenus mécréants, puis
ont cru de nouveau, ensuite sont redevenus mécréants, et n'ont fait que croître
en mécréance, Allah ne leur pardonnera pas, ni ne les guidera vers un chemin10 »
« Ô les croyants ! Quiconque parmi vous apostasie
sa religion… Dieu fera alors venir un peuple qu'Il aime et qui L'aime11. »
« Ceux qui sont revenus sur leurs pas après que le
droit chemin leur a été clairement exposé, le diable les a séduits et trompés12. »
« Quiconque a renié Dieu après avoir cru… - sauf celui
qui y a été contraint alors que son cœur demeure plein de la sérénité de la foi
- mais ceux qui ouvrent délibérément leur cœur à la mécréance, ceux-là ont sur
eux une Colère de Dieu et ils ont un châtiment terrible13. »
Un verset du Coran explique :
« Point de contrainte en religion [...] Allah est le
défenseur de ceux qui ont la foi : Il les fait sortir des ténèbres à la
lumière. Quant à ceux qui ne croient pas, ils ont pour défenseurs les tyrans
(Tagut) , qui les font sortir de la lumière aux ténèbres. Voilà les gens du
Feu, où ils demeurent éternellement14.. »
Ce verset est perçu[Par
qui ?] comme un principe protégeant les non-musulmans d'une
conversion forcée à l'islam et non d'une autorisation à l'apostasie[réf. nécessaire]. Lorsqu'un
juif ou un chrétien conclut un traité de reddition avec un musulman, il est
astreint à payer une taxe appelée "jizya". Son vainqueur le laisse
alors pratiquer sa religion. Ceux n'appartenant pas au judaïsme ou au
christianisme ne sont pas concernés par cette dérogation15.
L’idée de l’apostasie s’accompagnait, au temps de Mahomet, de
l’inimitié envers l’islam[Quoi ?] et de la guerre
contre lui, au moins pour s'en défendre. Celui qui croyait s’activait à
combattre, ce qui est le principe même du jihad et celui
qui apostasiait entendait de ce fait à esquiver cette participation au combat
(la notion d'objecteur de conscience n'existe pas
en islam). Il rejoignait parfois les non-musulmans, comme le fit `Abd Allâh Ibn
Sa`d Ibn Abî Sarh, converti à l’islam qui avait apostasié et se mit à
rassembler la tribu de Quraysh contre les entreprises de Mahomet. Celui-ci le
condamna à mort par contumace. Lors de l'attaque de la Mecque par Mahomet,
l’apostat se réfugia chez `Uthmân Ibn `Affân, son frère de lait. `Uthmân le
couvrit chez lui jusqu’à ce que les choses se calment, puis le mena devant
Mahomet en lui demandant de lui octroyer protection. Mahomet se serait
alors tu un long moment, avant de la lui donner. L’apostat se reconvertit en
fin de compte à l’islam[réf. nécessaire].
La sourate IV, 89 énonce (traduction de Hamidullah) :
« (Les hypocrites) aimeraient vous voir mécréants,
comme ils ont mécru : alors vous seriez tous égaux ! Ne prenez donc
pas d’alliés parmi eux, jusqu’à ce qu’ils émigrent dans le sentier de Dieu.
Mais s’ils tournent le dos, saisissez-les alors, et tuez-les où que vous les
trouviez ; et ne prenez parmi eux ni allié ni secoureur16. »
L'expression « s'ils tournent le dos », fait
l'objet d'autres traductions. Selon le commentaire d'Ibn Kathir,
rapportant la tradition d' As-Suddi, ceux qui ont tourné le dos sont ceux
qui « ont rendu leur abandon de l’islam public » ». On
retrouve cette interprétation dans certaines traductions du Coran qui
remplacent alors directement « s'ils tournent le dos » par
« apostats ».
Le verset 90 crée une exception pour« ceux qui se
joignent à un groupe avec lequel vous avez conclu une alliance, ou ceux qui
viennent chez vous. ». Dans sa traduction commentée du Coran, Grosjean
précise que ce verset fait référence aux combattants musulmans qui auraient
quitté Mahomet pendant l’émigration à Médine pour rejoindre des Arabes
polythéistes. À noter que, selon Ibn Kathir, qui se réfère cette fois à Ibn
Abbas, l'exception mentionnée par le verset IV, 90 serait « abrogée »
par la sourate IX, 5 : « Après que les mois sacrés expirent,
tuez les associateurs où que vous les trouviez. Capturez-les, assiégez-les et
guettez-les dans toute embuscade. »
Les hadiths sont des propos attribués à Mahomet et rapportés
par divers témoins. Deux de ces citations sont notamment considérées par
certains théologiens islamiques comme allant dans le sens d'une application de
la peine de mort en cas d'apostasie :
« Le sang d'un musulman, qui accepte qu'il n'y a
d'autre Dieu qu'Allah et que je suis Son prophète, ne peut être versé que dans
trois conditions : en cas de meurtre, pour une personne mariée qui
s'adonne au sexe de manière illégale, et pour celui qui s'éloigne de l'islam et
quitte les musulmans 17 ».
« Celui qui change de religion, tuez-le 18 »
Ce hadith est rapporté par Bukharî (mort
en 870) et n'est pas repris par Muslim (mort en 875) dans son Sahih. Certains
savants de l'islam, Mohamed Charfipar exemple,
considèrent ce hadith comme étant ahad, c'est-à-dire
rapporté uniquement par une seule personne (en l'occurrence Ibn abbas qui
n'avait que 13 ans à la mort du Prophète), ce qui en fait un hadith peu fiable,
d'autant que la conduite du Prophète infirme cette sanction ; le Prophète
avait juste blamé de son vivant des tribus qui avaient abjuré l'islam, comme
celle de Kindi19.[réf. incomplète]
Rien dans la biographie de Mahomet ne contient la moindre
information crédible favorisant la mise en exécution d'une telle sentence. Au
contraire, deux épisodes le montrent traitant avec des apostats ou des
personnes ayant quitté sa communauté.[réf. nécessaire] On le
voit signer un traité avec Quraysh encore païen, dont une clause précise que rien
ne doit empêcher ceux qui le souhaitent de retourner dans la tribu adverse et,
partant, de retourner à l'idolâtrie ante-musulmane. Cet article du traité
Hudaybiya n'est pas rapporté par Bukharî.[réf. nécessaire]
Certains oulémas perçoivent
dès le ixe siècle la peine de mort pour apostasie comme
une règle.
- Hadith
n°14 d’Ibn Mas`ûd sur "l'inviolabilité
du sang du Musulman" :
« Il n'est pas licite de faire couler le sang du
musulman, sauf s'il s'agit d'un des trois coupables que voici : le
fornicateur dont le mariage a été consommé, le meurtrier qui subira le sort de
sa victime, et l'apostat qui se sépare de la communauté musulmane. »
- L’érudit
Ibn Rajab affirme :
« Tuer dans chacun de ces trois cas est
consensuellement admis par les musulmans. »
L'imam Khomeini a argué de ce principe pour
émettre une fatwa de
condamnation à mort contre l'écrivain britannique Salman
Rushdie.
Il existe dans l'islam deux types d'apostasie :
la ridda20 et
l'irtidâd21.
Les deux mots ont une racine commune (RDD)22 avec
le sens de rejeter.
Guerres de Ridda
Ridda signifie le rejet mais aussi la sécession.
Reste à savoir ce que rejetaient ceux qui firent l'objet des guerres de
ridda racontées dans la littérature des expéditions.
De nombreuses contrées arabes apostasièrent à la mort du
Prophète de l'islam. Seuls étaient restés musulmans les villes de Médine, La
Mecque, Taef et le village de Djuwâthâ au Bahreïn.
Cette apostasie s'est manifestée de diverses manières. C’est
ainsi qu’on trouva des bédouins qui commencèrent à refuser de payer la Zakât,
d’autres abandonnèrent complètement l’Islam et retournèrent à l’adoration des
statues, d’autres encore prétendirent qu’ils étaient eux-mêmes des prophètes à
l'instar de Musaylima al-kadhdhâb (le Menteur),
al-Aswâd al-‘Unsî, Talîha ibn Khuwaylid ou encore Sadjâh.
Cette situation serait due au fait que la plupart des
bédouins n'avaient qu'une connaissance superficielle de l'enseignement
islamique et bon nombre d'entre eux s'étaient convertis pour de faibles
raisons. Contrôlant alors une bonne partie de la Péninsule arabique, les musulmans
avaient une force qui imposait le respect. Cela particulièrement durant les
deux dernières années de la vie du Prophète. En effet, un nombre considérable
de bédouins se convertirent à l’Islam contraints par un rapport de force
largement favorable aux musulmans. D’autres embrassèrent l’Islam pour des
raisons économiques, d’autres encore furent fascinés et attirés par la
puissance des musulmans et d’autres par imitation de leur chef tribal. Ainsi,
ces nouveaux adhérents ne semblaient guère être véritablement convaincus et
parmi eux, semblerait-il, se cachaient des ennemis de cette jeune religion qui
a anéanti celle de leurs ancêtres. De plus, la plupart des tribus pensaient que
l’État islamique disparaîtrait avec la mort de celui qui l’avait fondé23.
Étymologiquement, l'irtidâd correspond au
« retour en arrière ». Elle signifie le détournement délibéré, sans
contrainte aucune, du musulman, mature et conscient, de l'islam vers la
dénégation. Cette définition est aussi bien valable pour l'homme que pour la
femme. Chez les hanbalites les plus rigoristes,
la sentence de mort est admise pour les hommes et récusée pour les femmes.
L'argument de la récusation tient aux circonstances du hadith, liées aux
conquêtes et sécessions.
La peine de mort est par ailleurs appliquée dans les pays
arabo-musulmans à la suite de nombreux délits qui n'ont rien de religieux.
Comme le note Tareq Oubrou24 « Ce
qui se passe dans le monde musulman sur cette question relève d’intérêts
politiques et économiques sans aucune logique ni éthique. »
Une tradition existe qui suffirait à justifier l'abolition
de cette pratique pour peu que des gouvernements démocrates dans
les pays concernés le souhaitent. On peut donc s'interroger sur le point de
savoir si les gouvernements qui intègrent la charia (en
fait, la prennent pour source de droit dans cette
interprétation particulière) dans leur constitution ne le font pas dans le
projet de disposer des potentialités de terrorisme d'État qu'elle recèle. Le rejet,
la persécution voire la peur du meurtre poussent des apostats de l'islam à
choisir l'exil.
Le point de vue traditionnel estime qu'un musulman qui renie
sa religion sous la contrainte (comme ce fut le cas par exemple après la Reconquista)
n'est pas un apostat. Ainsi, `Ammâr Ibn Yâsir, un des premiers compagnons du
Prophète, y fut contraint. Selon la tradition, Dieu révéla alors
à son sujet :
« Quiconque a renié Dieu après avoir cru… - sauf celui
qui y a été contraint alors que son cœur demeure plein de la sérénité de la foi
- mais ceux qui ouvrent délibérément leur cœur à la mécréance, ceux-là ont sur
eux une colère de Dieu et ils ont un châtiment terrible13 »
Apostasie dans les pays à prédominance musulmane.
- Peine
de mort
- Prison,
perte de la garde des enfants
- Conversion
illégale et criminelle
Opinion officielle de l'université al-Azhar du Caire, la
plus grande institution islamique du monde25,26 relative
au cas d'un homme qui se convertit au christianisme: « Étant donné qu'il a
abandonné l'Islam, il sera invité à exprimer son repentir. S'il ne se repent
pas, il devra être tué selon la Charia ». La fatwa précise que la même
sentence s'applique aux enfants quand ils atteignent leur majorité.
Au début du règne du calife Al-Mahdî (775-785) apparut le premier
muhtasib27 dont
la mission consistait à traquer les apostats et autres hérétiques.
Curieusement, étaient déclarés comme tels les opposants du calife comme le
prouve l'impunité accordée par le calife Harun
ar-Rachid (786-809) à un hérétique
comme Abu al-'Atâhiya tandis
qu'il évinçait la puissante famille des Barmécides à
l'aide de cette accusation. Autrement dit, il aurait utilisé ce prétexte à des
fins politiques…
La constitution afghane appelle au respect des conventions
internationales que le pays a signées comme la Déclaration universelle
des droits de l'homme dont un article prévoit la liberté de religion. Mais, elle oblige toute
loi à être conforme à l'islam dont l'interprétation traditionnelle réserve la
peine de mort aux musulmans ayant renoncé à leur religion, comme en témoigne
l’affaire Abdul Rahman28.
Le droit à la liberté de religion est garanti par l’article
18 du Pacte International relatif aux Droits civils et politiques ratifié par
l’Algérie en 1989, par l’article 36 de la Constitution algérienne qui garantit
la liberté de conscience ainsi que par l’article 2 de l’ordonnance no 06-03
garantissant le libre exercice du culte.
L'islam est religion d'état, et une loi prévoit jusqu'à 1
million de dinars (8000 euros) d'amende en cas de prosélytisme, cette notion
ayant une acceptation variable29.
En 2012, un jeune chrétien, en l’occurrence Mohamed Ibouène,
a été condamné par le tribunal de Bechar, au sud de l’Algérie, à un an de
prison ferme et une amende de 50 000 DA pour le chef d’inculpation
« d’incitation d’un musulman, avec pression, à changer de religion,
autrement dit pour prosélytisme. Il a fait appel de ce jugement et le verdict
final a été prononcé 2013. Mohamed échappe à la prison, mais son amende a été
doublée.
En 2015, un prédicateur salafiste avait lancé une fatwa
contre l’écrivain Kamel Daoud pour avoir «mené une guerre contre Allah, son
prophète, le Coran et les valeurs sacrées de l’Islam», réclamant sa mort. La
justice algérienne a condamné, en première instance, le prédicateur à 3 mois de
prison ferme et une forte amende30.
Cependant, la Cour d’appel d’Oran a prononcé par la suite son incompétence
territoriale concernant cette affaire rendant ainsi caduc le premier jugement
prononcé.
Le poète palestinien Ashraf Fayad y a été condamné à mort
pour apostasie le 17 novembre 201532.
Début 2016, cependant, sa condamnation à mort est commuée en 8 ans de prison et
800 coups de fouet33.
De même le bloguer Raif Badawi risque la mort34.
Au Bangladesh, des blogueurs ont été tués parce que se
revendiquant athées35.
Il n'y a pas de loi condamnant strictement l'apostasie, mais les islamistes
sont puissants.
Le sultanat de Brunei applique la Charia. L'apostasie est
donc passible de la peine de mort36.
Article détaillé : Droit en Égypte.
Ce pays est signataire du Pacte
international relatif aux droits civils et politiques qui admet
formellement le droit de changer de religion sans conséquences négatives, et
l'apostasie n'est pas explicitement condamnée par la loi.
L'article 98f du code pénal réprime « tout
acte de dégradation ou de mépris à l'égard d'un lieu ou d'une secte religieuse
dans l'intention de porter préjudice à l'unité nationale ou à la paix
sociale ». Il a été occasionnellement utilisé pour condamner la conversion
de musulmans à une autre religion ou pour avoir tenu des propos relevant de l'athéisme.
À la suite de l'affaire Nawal
el Saadawi, la loi no 3 du 29 janvier 1996 réserve au
Procureur de la République le droit d'engager la procédure de poursuites
pour crime contre Dieu ou pour crime contre le peuple, à l'inverse de
la hisba qui
traditionnellement laissait ce droit à tout un chacun.
En 2005, un musulman récemment converti au christianisme,
Gasir Mohammed Mahmoud, fut interné dans un asile psychiatrique et ne dut sa liberté
qu'aux pressions de la communauté internationale37.
L'islam est religion d'état et la Charia islamique première
source de législation. Les minorités chrétiennes ou hindoues ont l'interdiction
d'afficher leur foi ou d'en parler aux musulmans38,39.
Article détaillé : Religion en Érythrée.
Il est interdit de choisir une religion autre que l'islam,
l'orthodoxie, le catholicisme ou le luthéranisme40.
Ceux qui choisissent le protestantisme évangélique sont persécutés41.
Article détaillé : religion en Indonésie.
En Indonésie, plus de 80 % des habitants sont
musulmans, mais les minorités religieuses sont considérées à égalité. Du fait
de l'histoire de l'Indonésie, l'athéisme,
associé au communisme, est condamnable42,43.
Des milices s'organisent pour lutter contre l'apostasie et fermer les lieux de
culte qui ne sont pas autorisés44.
On cite le cas d'Alexander Aan, élevé musulman mais qui a déclaré être
athée sur le réseau social facebook. Il a été condamné pour athéisme et
blasphème en 2012 à 2 ans et demi de prison et 100 000 roupies d'amende45.
Article détaillé : Droit
en Iran.
De tradition chiite, l'Iran a
condamné à mort des musulmans ayant apostasié sur la base de la charia non
codifiée46.
Des peines sont régulièrement prononcées, et servent souvent également à
museler toute opposition politique intérieure au pouvoir des mollahs. Certains
sunnites considèrent le chiisme comme une sorte d'apostasie. En juin 2008,
l'Iran a annoncé son intention de renoncer à inclure dans son projet de nouveau
Code pénal l'apostasie comme
crime47 mais
un pasteur chrétien d'Iran, Youcef
Nadarkhani est condamné sur cette base en 2010.
Un Jordanien a quitté son pays pour échapper aux poursuites
concernant son apostasie de l'islam. Un poète a été accusé d'apostasie, et
condamné à une lourde peine de prison48,49,50.
L'apostasie est passible de mort51.
Le rejet de l'islam peut être sanctionné par la perte de la
citoyenneté.
Après la chute de Mouammar
Kadhafi, certains groupes islamistes menacent ceux qu'ils appellent les
«apostats»52.
L’article 11 de la constitution fédérale de Malaisie garantit
à chacun le droit de choisir sa religion, mais l’article 3 dispose que l’islam
est la religion officielle et qu’on ne doit pas en prêcher d’autre aux
musulmans. La majeure partie des États ont adopté la Loi de contrôle et
de restriction qui prévoit une amende de 10 000 ringits ou une peine
d’un an de prison pour ceux qui induisent un musulman à changer de religion. La
critique de l’islam est considérée par la loi comme un acte de sédition (Sedition
Act hérité de la période coloniale). Il est donc très difficile aux
musulmans (essentiellement les Malais,
considérés comme musulmans de naissance) d’abandonner leur religion car ils
doivent pour cela faire entériner leur choix par un tribunal religieux
musulman, seule juridiction compétente en la matière depuis 1988. La demande
est presque toujours refusée, et une peine peut être imposée pouvant aller
jusqu’à la prison ou l'enfermement dans un camp de « réhabilitation »
jusqu'au renoncement de leur projet d'officialisation de leur apostasie. Deux
cas particulièrement connus sont ceux de Lina Joy et
Kamariah Ali qui bataillent depuis plusieurs années pour faire reconnaitre
leurs conversions respectives au catholicisme et à la « Religion du
Ciel », un mouvement syncrétiste d’apparition récente. La première a vu sa
demande de faire reconnaître son changement de religion par un tribunal civil
rejetée définitivement en cassation le 30 mai 200753.
La question de l’apostasie fait l’objet de débats animés
entre les musulmans libéraux qui estiment qu’il n’y a aucun avantage à maintenir
de force un non-croyant dans l’islam et une forte et active minorité de
fondamentalistes désireux d’imposer encore plus de restrictions, comme des
peines de prison obligatoires, voire la peine de mort. Selon Zainah Anwar,
directrice de Sisters in Islam54,
la concurrence pour les voix des Malais musulmans entre le parti malais UMNO et
le PAS islamiste se traduit par une surenchère identitaire, dont l’islamisation
progressive du système judiciaire entamée dans les années 1980 est un des
résultats. Le développement simultané de deux tendances contradictoires
(renforcement du pouvoir des tribunaux islamiques et soutien de la société pour
la liberté de religion) est source de conflits55.
Par ailleurs, si l’apostasie était facilitée, l’apostat
devrait en contrepartie perdre sa qualité de Malais, et donc le bénéfice des
quotas que l’article 153 de la constitution fédérale leur réserve dans
l’administration, le commerce et l’éducation. Mais il est vrai que ces
dispositions avantageuses sont déjà menacées par le désir d’élever la
compétitivité économique nationale56.
Au niveau fédéral, les lois traitant sur le sujet de l'apostasie varient
de l'application de la peine de mort dans les États du Kelantan et
du Terengganu à
des risques de peine de prison particulièrement sévère dans les États de Melaka, Sabah, Pahang et
de Perak dans
le cas ou la conversion de l'islam est refusée par les tribunaux de la charia. Les
condamnés peuvent également être soumis à des détentions forcées dans des camps
de « réhabilitation à la religion musulmane » pour les dissuader de
quitter leurs religions natales, de nombreux témoignages affirment que les
personnes emprisonnées y subiraient régulièrement des humiliations collectives
tels que l'isolation ou la bastonnade de la part de leurs geôliers57.
Néanmoins l'apostasie semble toutefois légale uniquement dans l'État du Negeri
Sembilan58 mais
au prix d'une procédure extrêmement difficile qui implique entre autres de
suivre des cours d'études coraniques en présence d'un imam étalés sur de
nombreux mois dans l'espoir d'en dissuader la conversion59.
Le gouvernement malaisien n'aurait officiellement autorisé entre 2000 et 2010 que 135
demandes d'apostasies sur 863.
Article détaillé : Islam aux Maldives.
Renoncer à l'islam revient à renoncer à sa citoyenneté. Il
est interdit de quitter l'islam ou d'émettre de l'incrédulité60.
À partir de l'âge de 7 ans, la peine encourue pour apostasie est la mort61.
Article détaillé : Droit
au Maroc.
Jamaâ Aït Bakrim (musulman devenu chrétien) a été condamné
fin 2003 à quinze ans de prison pour prosélytisme (article
220 du Code pénal marocain, entre six mois et trois ans) et pour destruction
des biens d'autrui (article 581 du Code pénal marocain, entre dix et vingt
ans). Dans l'acte de jugement, il est écrit que « le fait que Jamaâ
nie les accusations de prosélytisme est en contradiction avec les aveux tenus
auparavant lors des P.V. préliminaires où il proclamait qu'il était le fils du
Christ et qu'il souhaitait que les Marocains deviennent chrétiens. L'accusé est
un apostat qui mérite, selon les préceptes de la charia, de mettre
fin à sa vie »62.
Certaines sources avancent le nombre de 150 000
apostats pour ces dix dernières années, au profit du christianisme62.
En 2007, 3 500 marocains seraient devenus chrétiens63.
En droit, seul le prosélytisme non musulman est puni et non
l'apostasie64.
En effet, le Maroc a signé le Pacte
international relatif aux droits civils et politiquesdont l'article 18
affirme la liberté de conscience.
Toutefois, en 2013, le quotidien Akhbar
Al Youm annonce que le Conseil supérieur des Oulémas a
émis une fatwa affirmant
que le musulman qui apostasie mérite la peine de mort65.
Rédigée en avril 2012 en réponse à une demande du ministère des Habous, la
fatwa est reprise dans un recueil publié en 201366.
En juillet 2015, le ministre de la justice Mustapha Ramid
demande la libération d'un détenu pour apostasie, et déclare «Il n’y a aucune
loi qui punit les apostats»67.
La Mauritanie a condamné à mort Mohamed Ould Cheikh M'Kheitir pour
apostasie fin 2014, alors que les écrits qui l'incriminent n'attaquent en rien
l'intégrité du prophète ou sa foi en la religion68,69.
Il est actuellement en prison en attente d'un appel70.
Son avocat ayant reçu des menaces de mort, il a refusé de le défendre. Il
semble que la condamnation soit poussée par des motifs politiques liés aux
partis salafistes71.
Article détaillé : Islam
au Nigeria.
Certains états du Nord appliquent la Charia, mais la plupart
des décisions en ce sens ont été cassées par les tribunaux fédéraux72.
Cependant, en raison des pressions communautaires et familiales, un apostat
risque la mort et doit quitter la région73.
Un apostat voit son mariage annulé, encourt une peine
comprise entre 10 jours et 3 ans de prison, et entre 5 et 500 Riyals Omanis
d'amende74.
En Ouganda les chrétiens anciennement musulmans sont
victimes de violences de la part des islamistes75.
Article détaillé : Loi interdisant le blasphème
(Pakistan).
La législation anti-blasphème au Pakistan est très dure, et
permet notamment de condamner les apostats76,77.
Article détaillé : Droit
au Soudan.
Le Soudan applique la charia qui, selon l'interprétation
individuelle, peut condamner à mort les musulmans apostats.
Le réformiste Mahmoud Mohamed Taha a été exécuté le 18
janvier 1985 pour apostasie.
Le 15 juillet 1998, Mekki Kuku est emprisonné
à Khartoum et
attend son jugement pour l'acte d'apostasie de l'islam vers le christianisme.
En 2015, 27 musulmans se référant uniquement au coran et
rejetant la sunna sont jugés pour apostasie et risquent la mort78.
Une femme dont le père était musulman, mais qui a grandi chrétienne
est accusée d'apostasie, et a été condamnée à mort. Son mari étant chrétien,
elle a également reçu 100 coups de fouet pour adultère, car son mariage est
considéré comme nul79.
Le pape l'a rencontrée et des pressions visent à supprimer le délit
d'apostasie 80.
L'apostasie est punie de mort. En 2012, Farhan Haji Mose, un
chrétien converti, a été tué par décapitation81.
Les attaques islamistes visent en particulier les nouveaux
convertis82.
L'apostasie est passible de mort83.
Il y a environ un millier d'apostats, qui sont persécutés.
En 1999, Jean-Pierre Chevènement a soumis un
engagement qu'il qualifiait de « non négociable » aux autorités
musulmanes, mais sur demande de l'UOIF, un article garantissant le droit de
changer de religion a été retiré84,85,86.
Certains ex-musulmans reçoivent des menaces de mort, et des
violences à leur encontre87.
- ↑ « Ne
prenez donc pas d'allié chez eux, jusqu'à ce qu'ils émigrent dans le
sentier de Dieu. Mais s'ils tournent le dos, saisissez-les alors,
et tuez-les où que vous les trouviez; et ne prenez chez eux ni ami ni
secoureur » (Coran 4,89)
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Cet article est inspiré de cet ouvrage :
- Loi
d'Allah, loi des hommes. Liberté, égalité et femmes en islam de
Leïla Babès avec T. Oubrou, éditions Albin Michel, 2002
- Alfred-Louis
de Prémare, Les Fondations de l'Islam, entre écriture et histoire,
Seuil, 2002
- Apostasie
- Droit
musulman
- Hisba
- Conseil Central des Ex-musulmans
- Faith Freedom International
- Conseil français du culte
musulman#Une exigence abandonnée : le droit de changer de religion
- Taslima Nasreen
- Salman
Rushdie
- Nasr Hamid Abû Zayd
- Messaoud
Bouras
- Critique de l'islam
- Apostasie dans le christianisme
- Takfîr
- Musaylima (Banû
Hanifâ)
- Ali Harb, bibliographie des œuvres de Ali Harb [archive], considéré comme le Derrida de la pensée arabe
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