Lors d'une conférence de presse commune,
Marine Le Pen et le député égyptien Abdelrahim Ali ont dénoncé le financement
du « fondamentalisme islamiste » par des « Pays corrupteurs ».
«Nul n'est prophète en son pays.» C'est par cette maxime que
Marine Le Pen a justifié, mardi, l'invitation à l'Assemblée nationale du
journaliste, islamologue et député égyptien, Abdelrahim Ali, venu mettre en
garde la France lors d'une conférence de presse sur la dérive du «fondamentalisme
islamiste» ayant court sur son territoire, à «l'aube d'actions très
dangereuses.»
Par Charles Sapin Publié le 22/05/2018 à 21h39 LE SCAN POLITIQUE -
http://premium.lefigaro.fr/politique/le-scan/2018/05/22/25001-20180522ARTFIG00343-banlieues-marine-le-pen-et-un-depute-egyptien-mettent-en-cause-l-influence-du-qatar.php
Des avertissements en rien nouveaux dans le discours du
Front national: «Certains diront que nous ne pensons qu'à ça. La vérité est que
nous sommes les seuls à y penser», a balayé en guise d'introduction la cheffe
de file du FN aux côtés du député des Pyrénées-Orientales, Louis Aliot. Mais
puisqu'en France, il existe selon elle, «un amalgame entre lutte contre le
fondamentalisme religieux et islamophobie», l'idée, ce mardi, était de faire
passer le message par une émissaire difficilement soupçonnable de sentiments
anti-musulman. A savoir, le docteur Ali, président fondateur du Centre des
Études du Moyen-Orient à Paris, spécialiste reconnu de la mouvance des frères musulmans.
«On veut donner une mauvaise image du parti de Marine Le Pen alors qu'elle
respecte les religions, elle respecte l'islam», a salué en introduction
l'expert, réputé proche du pouvoir égyptien comme des Émirats arabes unis.
Dans une longue prise parole retraçant en cinq actes
l'histoire des Frères musulmans - de 1984 jusqu'à la naissance en 2014 de ce
qu'il présente comme leur «fille»: Daech - le docteur a attiré l'attention de
son auditoire sur les «douze milliards de dollars» injectés par l'organisation
sunnite en Europe pour, prévient-il, «semer la zizanie, via différentes
associations, dans la génération future.» Dans le viseur du parlementaire
égyptien, les importants investissements du Qatar notamment «dans les banlieues
françaises où sont financées des écoles pour semer la haine et où on apprend à
faire le djihad», assure-t-il. «Est-ce qu'il est normal d'ouvrir les bras à un
pays pour qu'il finance le terrorisme? Il ne faut pas réfléchir de manière
naïve», conclut-il.
Des propos explosifs, sur lesquels n'a pas manqué de
rebondir Marine Le Pen, fustigeant un «gouvernement qui fait la politique de
l'autruche» comme «un certain nombre de responsables politiques qui ont été ou
sont encore payés par le Qatar.» Une référence au livre de Christian Chesnot et Georges Malbrunot (
journaliste au Figaro ), Nos très chers émirs,
publié aux Éditions Michel Lafon. Si la présidente du Front national
veut croire à l'existence d'une collaboration entre l'Égypte et la France en
matière de lutte contre le terrorisme, c'est une coopération beaucoup plus
approfondie qu'elle appelle de ses vœux dans ce «deuxième étage du combat»,
qu'est «la lutte contre le projet politique du fondamentalisme religieux.» Par
manque de coopération ou en raison de mauvaises relations diplomatiques, croit
savoir la députée du Pas-de-Calais, le renseignement français est amputé
d'informations capitales, telles que «la liste des 250 associations sur le
territoire national affiliées aux frères musulmans» détenue par l'Égypte ou
encore les informations détenues par les autorités russes sur «le Tchétchène
qui a acquis la nationalité française», auteur d'un attentat à Paris le 12 mai
dernier.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire