mercredi 16 mai 2018

islamisme et politique 14.05.2018


Gaza : à quoi s'attendre après ce lundi sanglant (14.05.2018)
Ambassade américaine à Jérusalem : Gaza s'embrase (14.05.2018)
La France condamne les violences à Gaza et désapprouve la décision américaine (14.05.2018)
EN DIRECT - Gaza : au moins 55 Palestiniens tués par des tirs israéliens (14.05.2018)
Les États-Unis ouvrent sous les ovations leur ambassade à Jérusalem (14.05.2018)
Les États-Unis abusent-ils de leur hégémonie ? (14.05.2018)
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La majorité macroniste fait face au procès en angélisme instruit par l'opposition (14.05.2018)

Thibault de Montbrial : en matière de terrorisme, «le pire est devant nous» (13.05.2018)
Thibault de Montbrial : «Emmanuel Macron doit réduire les fractures qui traversent notre société» (16.01.2018)
Thibault de Montbrial : «En France, on trouve des dizaines de Molenbeek» (23.03.2016)
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Gaza : à quoi s'attendre après ce lundi sanglant (14.05.2018)
  • Par  Etienne Jacob 
  • Mis à jour le 14/05/2018 à 23:58 
  • Publié le 14/05/2018 à 19:54
Gaza: retour sur la journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de 2014
De violents heurts ont éclaté entre manifestants palestiniens et soldats israéliens à la frontière de la bande de Gaza, faisant au moins 43 morts -dont un enfant de 14 ans- et plus de 1900 blessés parmi les Palestiniens.
VIDÉO - Au moins 55 Palestiniens ont été tués lundi et plus de deux mille autres blessés dans des affrontements avec l'armée israélienne. Ces manifestations doivent se poursuivre mardi, pour les 70 ans de la Nakba, l'exode palestinien de 1948.
Un lundi sanglant à la frontière de la bande de Gaza. Tandis qu'officiels américains et israéliens - sous le regard de Donald Trump - inauguraient en grande pompe la nouvelle ambassade à Jérusalem, des dizaines de milliers de Palestiniens ont manifesté contre ce déménagement, à quelques kilomètres de là. Les plus résolus ont affronté les tirs des soldats israéliens en allant lancer des pierres et en tentant de forcer la barrière de sécurité lourdement gardée. Le gouvernement israélien avait été clair: il emploierait «tous les moyens» pour protéger ses soldats et la barrière et empêcher une incursion en Israël susceptible de mettre en danger les populations civiles riveraines. Conséquence, au moins 55 Palestiniens ont été tués et plus de deux mille autres blessés dans ces affrontements. Ce lourd bilan fait de cette manifestation la plus meurtrière depuis la guerre de 2014 dans l'enclave sous blocus. Ces heurts sanglants doivent se poursuivre mardi, pour les 70 ans de la Nakba, l'exode palestinien de 1948.
• Manifestations et grève générale mardi
Le 15 mai 1948, plus de 700.000 Palestiniens étaient expulsés de leur pays, à la suite de la création de l'État d'Israël. Ce jour, nommé la Nakba (la «catastrophe») est on ne peut plus symbolique pour ce peuple. L'inauguration de la nouvelle ambassade américaine à Jérusalem à cette date a été vue comme une «provocation» par les Palestiniens. Ainsi, mardi, les protestations devraient s'intensifier, selon le Hamas. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a dénoncé un «massacre» et a annoncé trois jours de deuil mardi dans les Territoires palestiniens. L'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a pour sa part annoncé une grève générale mardi afin d'«honorer les martyrs» de Gaza. Le Liban doit également marquer cet anniversaire par une manifestation.
• L'ONU indignée, le Koweït veut une réunion du Conseil de sécurité
Les violences survenues lundi ont provoqué une indignation quasi-générale de la communauté internationale. De nombreux pays, dont la Grande-Bretagne, la France et la Russie, ont réprouvé l'ouverture de l'ambassade américaine à Jérusalem, dont le transfert avait été désavoué par 128 des 193 pays membres de l'ONU. Le Koweït a demandé la tenue mardi matin d'une réunion en urgence de cette instance sur les événements à Gaza. «Nous condamnons ce qu'il s'est passé. Il y aura une réaction de notre part», avait affirmé un peu plus tôt Mansour al-Otaibi, ambassadeur à l'ONU de ce pays, membre non-permanent du Conseil de sécurité.
• Réunion de la Ligue arabe mercredi
Mercredi, la Ligue arabe tiendra une réunion d'urgence pour discuter du transfert de l'ambassade américaine. Selon le président de la ligue, il s'agit d'une «violation claire du droit international». Cette réunion aura lieu «à la demande de l'État de Palestine» pour discuter «des moyens de faire face à la décision illégale des États-Unis», a annoncé à la presse Saïd Abou Ali, secrétaire général adjoint pour les Affaires palestiniennes de la Ligue arabe. Le même jour, le président guatémaltèque, Jimmy Morales, doit assister au transfert de l'ambassade de son pays en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem. Le Paraguay a également annoncé qu'il ferait de même avant la fin du mois. La Roumanie et la République tchèque réfléchissent également à cette option.
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Ambassade américaine à Jérusalem : Gaza s'embrase (14.05.2018)
Par Cyrille Louis
Mis à jour le 15/05/2018 à 08h44 | Publié le 14/05/2018 à 13h37
REPORTAGE - Tsahal a ouvert le feu, lundi, sur les milliers manifestants massés à la frontière avec Israël faisant 59 morts, dont huit enfants, et 2400 blessés.
Envoyé spécial à Gaza
La «marche du retour» a viré au bain de sang. Plusieurs dizaines de milliers de Palestiniens ont manifesté lundi contre le transfert de l'ambassade américaine à Jérusalem sur les treize «camps» aménagés, dans la bande de Gaza, le long de la frontière avec l'État hébreu. Plus nombreux que lors des précédents rassemblements, les manifestants semblaient également plus résolus à s'approcher de la clôture en dépit des mises en garde formulées par l'armée israélienne. Un bilan publié en début de soirée par le ministère de la Santé faisait état de 59 morts et de 2410 blessés. Selon l'ambassadeur palestinien auprès des Nations unies, Riyad Mansour, huit des victimes étaient des adolescents âgés de moins de 16 ans. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a dénoncé un «massacre».
Affluant des quatre coins de l'enclave côtière, la plupart des manifestants sont venus à pied, en bus, en charrette et à bord de «touktouk» chargés de pneus ou ornés d'une large pelote de barbelés arrachée aux défenses israéliennes lors d'un précédent rassemblement. Dans le camp de Malaka, l'atmosphère semble grave, moins festive que les semaines précédentes. Peu après la prière de la mi-journée, des coups de feu claquent à un rythme soutenu au niveau d'un point de fixation constitué quelques centaines de mètres plus au sud. Les centaines de chebab (les jeunes) massés sur cette hauteur qui toisaient la clôture se replient en courant tandis que des ambulances fendent la foule. «La journée commence très mal», confie un secouriste du Croissant-Rouge palestinien, qui assure qu'une trentaine de manifestants au moins ont été blessés en quelques minutes.
Appels à la confrontation

En retrait de la ligne de front, des haut-parleurs exhortent la foule à se lancer à l'assaut de la clôture. Le Hamas et les autres factions impliquées dans l'organisation de ce rassemblement ont de toute l'évidence décidé d'en faire un point d'orgue. Une banderole ornée des portraits de dix-neuf jeunes hommes tués lors des précédents rassemblements a été déployée à l'entrée du camp. La grande majorité des manifestants se tiennent dans le calme à bonne distance de la clôture, mais les appels à la confrontation recouvrent désormais les odes à la non-violence entonnées lors des premiers jours de mobilisation. «Les jeunes de Khan Younès sont en train de découper la clôture», hurle le speaker pour encourager l'assistance à se montrer à la hauteur. «C'est le jour de la victoire, crie-t-il encore. Les soldats de l'occupation ont commencé à reculer sous les assauts de nos frères…» A l'entrée du «camp» de Malaka, l'affiche représentant Nelson Mandela, Martin Luther King et le Mahatma Gandhi, qui symbolisaient depuis plusieurs semaines la conversion du Hamas à la non-violence, a été remplacée par le portrait géant d'un jeune Palestinien armé d'une fronde.
«Voici notre terre et nous allons la reprendre aujourd'hui.»
Un manifestant
Mohammed Mansour, 24 ans, se dit prêt à relever le défi. Vendredi dernier, il a été blessé par un éclat de balle au coude gauche alors qu'il jetait des pierres en direction des soldats mais il est venu pour remettre ça. «La manifestation d'aujourd'hui est celle de la délivrance», veut-il croire. Originaire du faubourg de Shejaya, il prévoit de franchir la clôture coûte que coûte. Et après? A-t-il seulement jeté un œil aux cartes diffusées la veille sur les réseaux sociaux pour indiquer aux Palestiniens les localités israéliennes les plus proches? «Non, dit-il. Je verrai ce que je pourrai faire une fois sur place. Jeter des pierres, peut-être tuer un soldat…» Est-il armé? «Non plus», avoue-t-il encore. Un de ses camarades sort de son sac à dos un cutter orange. Ahmed Zinati, un adolescent de 17 ans, exhibe pour sa part un couteau. Mais la plupart des manifestants semblent être venus les mains vides. «Voici notre terre, dit l'un d'eux en désignant la plaine qui se dessine de l'autre côté de la clôture, et nous allons la reprendre aujourd'hui.»

- Crédits photo : MOHAMMED ABED/AFP
Aux avant-postes du rassemblement, la foule s'épaissit et les esprits s'échauffent. Des chebab agitent leur fronde artisanale en direction de la frontière. D'autres courent en poussant d'énormes pneus en direction d'un brasier qui dégage une épaisse fumée noire. Rompant avec la routine des rassemblements précédents, les manifestants ne restent pas massés devant les campements mais s'étirent en longues files le long de la clôture dans l'espoir de prendre l'ennemi par surprise. Les jeeps de l'armée israélienne, qui patrouillent à un train de sénateur, les suivent de loin. Certains protestataires sont venus munis de pinces coupantes pour sectionner la barrière et passer de l'autre côté. Lorsqu'ils s'approchent, les minidrones israéliens intensifient leur bourdonnement puis lâchent une gerbe de grenades lacrymogènes. S'ils s'entêtent, les ballent israéliennes se mettent à siffler.
«Nous sommes ici pour dire que nous n'accepterons jamais la décision américaine de déplacer l'ambassade à Jérusalem, ajoute Youssou Abou Salah, 25 ans, qui se tient prudemment en retrait. Ils croient pouvoir réduire en poussière nos droits sur cette ville, ainsi que les revendications légitimes des réfugiés. Mais nous ne l'accepterons jamais.» Des camions chargés de jeunes hommes au visage recouvert d'un masque ou d'un keffieh défilent sans interruption en direction de la clôture. «Jérusalem, clament-ils, nous arrivons, et serons martyrs par millions.» Souha Sidr, une mère de famille venue avec son fils de 18 ans et ses cinq filles, assure que le rassemblement n'a pas perdu sa vocation pacifique. «Mais si les Israéliens refusent de nous écouter, dit-elle, nous serons bien obligés d'aller reprendre par la force ce qui nous a été volé par la force.»
Drone et kalachnikov
Dix-sept heures. En lisière du camp de réfugiés d'al-Bureij, quelques kilomètres plus au sud, un étrange engin s'envole vers la clôture après s'être brièvement emmêlé dans des câbles électriques. Composé d'une dizaine de ballons visiblement gonflés à l'hélium, il traîne dans son sillage un drapeau palestinien. «C'est la première fois que je participe à cette marche et je me suis dit qu'il fallait que j'apporte quelque chose de spécial», sourit Ahmed Loulou, un garagiste de 22 ans, qui a écrit sur son ouvrage: «Ceci est notre terre». Mais voici qu'un drone israélien se rapproche à son tour et lâche une salve de tracts. Sorti de nulle part, un homme à la barbe noire brandit alors une kalachnikov et se met à tirer des rafales en direction de l'engin. Un autre l'imite, armé d'un revolver. La foule s'immobilise un instant, peinant à comprendre ce qui se passe et craignant une incursion de l'armée israélienne. Mais elle explose de joie en voyant l'appareil s'immobiliser dans le ciel, puis commencer sa chute libre. «C'est notre victoire contre l'ennemi», s'enthousiasme un badaud tandis que des dizaines de jeunes hommes courent à travers les champs de tournesol en direction du point de chute puis en viennent aux mains pour savoir qui remportera le trophée.
40.000 participants le long de la frontière.
L'armée israélienne, qui avait annoncé le déploiement de nombreux renforts autour de la bande de Gaza, affirme avoir été confrontée à des manifestants particulièrement violents à Rafah, dans le sud de l'enclave côtière. «Nous opérons avec détermination pour empêcher les activités terroristes de masse constamment menées par le Hamas», a indiqué le porte-parole militaire, précisant que cinq camps d'entraînement du mouvement islamiste ont été frappés lundi en réponse à ces manifestations et que trois positions ont été prises pour cible après que des tirs ont visé des soldats israéliens - apparemment sans faire de victimes. Au total, l'armée affirme avoir dénombré 40.000 participants le long de la frontière.
Dans la cour de l'hôpital al-Shifa, en fin d'après-midi, des centaines de Palestiniens attendent dans une atmosphère fiévreuse des nouvelles de leurs proches blessés ou tués peu auparavant. Une zone de triage dotée de trente lits a été aménagée à l'abri de tentes pour faire face à un afflux exceptionnel de blessés. «Nous avons réussi à faire acheminer par le terminal de Kerem Shalom deux camions chargés d'un matériel qui devrait nous permettre d'opérer 550 blessés graves», indiquait en début de journée Guislain Defurne, directeur de la Croix-Rouge à Gaza. Retranché dans son bureau pris d'assaut par les familles angoissées, le directeur de la morgue précise que quinze corps sans vie y ont été acheminés depuis le début de l'après-midi. «On n'avait pas vu ça depuis la guerre de l'été 2014», soupire-t-il. À l'extérieur, Ahmed Joundish attend de pouvoir récupérer le corps de son cousin Mahmoud, 20 ans, qui a été mortellement blessé à l'est de Gaza. «J'avais prévu d'aller manifester avec lui, soupire le jeune homme, mais mes parents me l'ont interdit au dernier moment.»
Au coucher du soleil, le calme était revenu sur le camp de Malaka mais Khalil al-Haya, numéro deux du bureau politique du Hamas dans l'enclave, promettait de nouveaux accès de fièvre. «Notre peuple a montré qu'il ne se laissera pas faire face aux manœuvres conjointes des sionistes et des États-Unis, a-t-il lancé devant une petite foule de journalistes. Aujourd'hui Israël a répondu à notre marche pacifique en tirant sur nos enfants, mais cette révolution ne prendra fin que le jour où nous aurons retrouvé nos terres et repris pied à Jérusalem.»

- Crédits photo : IBRAHEEM ABU MUSTAFA/REUTERS

- Crédits photo : MOHAMMED ABED/AFP
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La France condamne les violences à Gaza et désapprouve la décision américaine (14.05.2018)

  • Mis à jour le 14/05/2018 à 22:05 

  • Publié le 14/05/2018 à 17:04
Heurts à la frontière entre Gaza et Israël
Palestiniens et soldats israéliens s'affrontent dans la bande de Gaza le long de la frontière avec Israël, quelques heures avant l'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem.
VIDÉO - L'armée israélienne a tué des dizaines de Palestiniens ce lundi dans la bande de Gaza près de la frontière où des dizaines de milliers de personnes ont manifesté contre le transfert à Jérusalem de l'ambassade américaine. De nombreuses condamnations s'élèvent à travers le monde.
Tous les yeux sont braqués sur Gaza ce lundi. À l'heure de l'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem, des violences ont éclaté entre manifestants palestiniens et soldats israéliens à la frontière de la bande de Gaza. Au moins 52 Palestiniens ont perdu la vie et on dénombre plus de 2400 blessés dont la moitié par des tirs de balles réelles. «Huit enfants de moins de 16 ans», font partie des victimes a affirmé l'ambassadeur palestinien à l'ONU. Il s'agit de la journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de 2014. Salué comme «historique» par Israël, le transfert de l'ambassade américaine à Jérusalem est largement perçu comme un acte de défi envers la communauté internationale dans une période de grande inquiétude pour la stabilité régionale.
La France a condamné les violences, par la voix d'Emmanuel Macron. Le chef de l'État annonce qu'il parlera aux acteurs de la région ces prochains jours. Plus tôt, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a exhorté les autorités israéliennes au «discernement» et à la «retenue dans l'usage de la force» et estimé que le transfert de l'ambassade américaine en Israël à Jérusalem contrevenait au droit international. «La France rappelle le devoir de protection des civils, en particulier des mineurs, et le droit des Palestiniens à manifester pacifiquement», a ajouté le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. «La France désapprouve la décision américaine de transférer l'ambassade des États-Unis en Israël de Tel Aviv à Jérusalem. (...) Cette décision contrevient au droit international et en particulier aux résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale des Nations unies», peut-on lire.
Proche-Orient : que doit faire Donald Trump ?
Débat sur le plateau de Points de Vue après la manifestations sanglantes de Gaza contre l'installation de l'ambassade US à Jérusalem.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit «particulièrement inquiet» de la situation à Gaza. «Les vieux conflits semblent ne jamais mourir - je suis particulièrement inquiet aujourd'hui au vu des nouvelles de ce qui se passe à Gaza, avec un nombre élevé de personnes tuées», a-t-il déclaré à la presse à Vienne.
«Nous demandons à toutes les parties d'agir avec la plus grande retenue afin d'éviter des pertes de vie humaine supplémentaires», a affirmé la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini.
«Violation abjecte» des droits de l'Homme

Un comité de l'ONU chargé de lutter contre le racisme a appelé ce lundi Israël à cesser «immédiatement» de faire un usage «disproportionné» de la force à Gaza. Les 18 experts indépendants de ce comité, qui dépend du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, se disent «gravement préoccupés par le fait que de nombreuses personnes décédées ou blessées ne semblaient représenter aucune menace imminente au moment où elles ont été abattues». Amnesty dénonce également pour sa part une «violation abjecte» des droits de l'Homme et la Ligue arabe tiendra une réunion d'urgence mercredi au niveau de ses représentants permanents au sujet du déménagement de l'ambassade américaine.
Outre l'opposition au transfert de l'ambassade, les Palestiniens protestent aussi contre le blocus de Gaza et l'occupation. La cérémonie d'inauguration de l'ambassade des États-Unis qui a lieu ce lundi coïncide en effet avec le 70e anniversaire de la création de l'État d'Israël, marquant l'expulsion de centaines de milliers de Palestiniens. L'armée israélienne a dénié le caractère pacifiste de la mobilisation la qualifiant «d'opération terroriste» conduite par le Hamas, qui gouverne l'enclave palestinienne et auquel il a livré trois guerres.

Turquie
Pour le président turc, Recep Tayyip Erdogan, les États-Unis ont perdu «leur rôle de médiateur» au Proche-Orient après leur décision de déménager leur ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem. «Nous rejetons cette décision qui viole le droit international et les résolutions des Nations unies», a déclaré Erdogan qui a exhorté la communauté internationale à «jouer son rôle le plus rapidement possible» et à prendre des mesures pour mettre fin à «l'agression croissante d'Israël». Le président turc accuse Israël de «terrorisme d'Etat» et de «génocide» et rappelle pour consultations ses ambassadeurs en Israël et aux Etats-Unis.
Grande Bretagne
Face à l'escalade de la violence à Gaza, le gouvernement britannique a appelé au «calme» et à la «retenue». La Grande-Bretagne, plus proche allié des États-Unis, a également réprouvé ce lundi l'ouverture de l'ambassade américaine à Jérusalem, dont le déplacement avait été désavoué par 128 des 193 pays membres de l'ONU. «L'ambassade britannique en Israël est basée à Tel Aviv et nous n'avons pas le projet de la déplacer» a déclaré le porte-parole de la première ministre Theresa May. «Nous désapprouvons la décision des États-Unis de déplacer son ambassade à Jérusalem et de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël avant un accord final sur le statut» a-t-il ajouté.
Russie
Interrogé ce lundi lors d'un briefing pour savoir si le transfert de l'ambassade américaine faisait craindre à la Russie une aggravation de la situation dans la région, le porte-parole du président russe Vladimir Poutine, Dmitri Peskov a répondu: «Oui, nous avons de telles craintes, nous l'avons déjà dit».
Koweït
Le Koweït a demandé la tenue mardi matin d'une réunion publique du Conseil de sécurité sur la situation au Proche-Orient après la mort de plusieurs dizaines de Palestiniens tués par des militaires israéliens, a annoncé la mission diplomatique koweïtienne à l'ONU. «Nous condamnons ce qu'il s'est passé. Il y aura une réaction de notre part», avait affirmé un peu plus tôt Mansour al-Otaibi, ambassadeur à l'ONU du Koweït qui occupe un siège de membre non-permanent au Conseil de sécurité.
Arabie saoudite
«L'Arabie saoudite condamne avec force les tirs des forces d'occupation israéliennes contre des civils palestiniens désarmés qui ont fait des dizaines de tués et de blessés», a déclaré un porte-parole du ministère saoudien des Affaires étrangères, sans évoquer l'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem. Le porte-parole a appelé la communauté internationale à «assumer ses responsabilités et à faire cesser les violences contre les Palestiniens», rappelant la position de Ryad en faveur des «droits du peuple palestinien».
Iran
L'Iran a qualifié la journée de lundi de «jour de honte» après le «massacre» d'une cinquantaine de Palestiniens de Gaza par des soldats israéliens. «Le régime israélien massacre de sang froid d'innombrables Palestiniens qui manifestent dans la plus grande prison à ciel ouvert du monde», a affirmé le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif sur Twitter. «Pendant ce temps, Trump célèbre le transfert de l'ambassade américaine illégale et (s)es collaborateurs (d'Etats) arabes gesticulent pour détourner l'attention. Un jour de grande honte», a-t-il ajouté.
Canada
«Nous sommes attristés par les morts» et les blessés «d'aujourd'hui et des dernières semaines», a indiqué la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, au nom du gouvernement de Justin Trudeau. «C'est inexcusable que des civils, des journalistes et des enfants aient été des victimes», a déploré la chef de la diplomatie canadienne, rappelant que «toutes les parties du conflit ont la responsabilité de protéger les civils».
Maroc
Le roi Mohammed VI a dénoncé une «décision unilatérale», qui «s'oppose au droit international et aux décisions du Conseil de sécurité», lit-on dans une lettre adressée lundi au président palestinien Mahmoud Abbas, relayée par l'agence officielle MAP. Le roi y dit «suivre avec préoccupation» la situation.
Égypte
Le grand mufti Shawki Allam a dénoncé «un affront direct et clair aux sentiments de plus d'un milliard et demi de musulmans sur terre», qui «ouvre la porte à davantage de conflits et de guerres dans la région».

Alors que le bilan des morts s'alourdit d'heure en heure, le président américain Donald Trump saluait le transfert à Jérusalem de l'ambassade des États-Unis comme «un grand jour pour Israël». Il a assuré que les États-Unis restaient «pleinement» engagés dans la recherche d'un accord de paix durable entre Israéliens et Palestiniens. De son côté, le gouvernement palestinien établi en Cisjordanie occupée a accusé Israël de commettre un «horrible massacre» à Gaza. Le président de l'Autorité palestinienne refuse toute médiation de paix américaine.

Ce mouvement de protestation doit culminer mardi 15 mai, jour que les Palestiniens appellent la «Nakba» (la «catastrophe»), marquant l'expulsion de centaines de milliers de Palestiniens lors de la création de l'État d'Israël en 1948. Depuis la fin mars, 106 manifestants ont été tués par les tirs israéliens à la frontière de Gaza. Aucun Israélien n'a été tué. L'armée israélienne a largué des tracts sur l'enclave palestinienne, exhortant la population à ne pas se laisser «manipuler» par le mouvement islamiste Hamas, qui dirige la bande de Gaza depuis plus de dix ans, et à ne pas s'approcher de la frontière.
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EN DIRECT - Gaza : au moins 55 Palestiniens tués par des tirs israéliens (14.05.2018)

  • Mis à jour le 14/05/2018 à 23:37 

  • Publiéle 14/05/2018 à 13:45
EN DIRECT - Des heurts violents ont éclaté lundi entre manifestants palestiniens et soldats israéliens à la frontière de la bande de Gaza, faisant des dizaines de morts et des centaines de blessés parmi les Palestiniens peu avant l'inauguration prévue à Jérusalem de l'ambassade américaine en Israël.
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TERMINE : Fin du direct : 15/05/2018 à 06:57
à 01:00
Les États-Unis bloquent à l'ONU une demande d'enquête indépendante
Les Etats-Unis ont bloqué lundi l'adoption d'un communiqué du Conseil de sécurité de l'ONU appelant à une enquête indépendante sur les événements meurtriers dans la bande de Gaza, selon des sources diplomatiques.
Dans le projet de texte obtenu par l'AFP, "le Conseil de sécurité exprime son indignation et sa tristesse face à la mort de civils palestiniens exerçant leur droit à manifester pacifiquement".
Le Conseil "appelle à une enquête indépendante et transparente sur ces actions pour garantir que des comptes soient rendus", selon ce texte.
"Le Conseil de sécurité réaffirme que toute décision ou action qui prétend avoir modifié le caractère, le statut ou la composition démographique de la ville sainte de Jérusalem n'a aucun effet juridique, est nulle et non avenue et doit être annulée conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité", disait aussi le projet de texte.

Hier à 23:42
Macron «condamne les violences des forces armées israéliennes»
Emmanuel Macron «condamne les violences des forces armées israéliennes», selon un communiqué de l'Elysée. Réaffirmant la "désapprobation" de la France après les violences, le chef de l'Etat a assuré que le "statut de Jérusalem ne pourra être déterminé qu'entre" Israéliens et Palestiniens. Les Palestiniens ont "le droit" à "la paix et à la sécurité", a-t-il assuré. 
Hier à 23:12
Erdogan accuse Israël de «terrorisme d'État» et de «génocide»
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a accusé Israël de "terrorisme d'Etat" et de "génocide". "Israël sème le terrorisme d'État. Israël est un État terroriste", a-t-il déclaré devant des étudiants turcs à Londres, dans un discours retransmis à la télévision. "Ce qu'Israël a fait est un génocide. Je condamne ce drame humanitaire, ce génocide, d'où qu'il vienne, d'Israël ou d'Amérique", a ajouté le chef de l'État.
Hier à 23:04
La Turquie rappelle ses ambassadeurs en Israël et aux États-Unis
Le gouvernement turc a annoncé lundi soir qu'il rappelait ses ambassadeurs en Israël et aux États-Unis. 
Hier à 22:16
L'Afrique du Sud rappelle son ambassadeur en Israël
L'Afrique du Sud a décidé de rappeler son ambassadeur en Israël, a annoncé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. "En raison du caractère grave et aveugle de la dernière attaque israélienne, le gouvernement sud-africain a décidé de rappeler l'ambassadeur Sisa Ngombane avec effet immédiat", a-t-il ajouté.
Hier à 21:55
Le point à 21 heures
• Des heurts violents ont éclaté entre manifestants palestiniens et soldats israéliens à la frontière de la bande de Gaza, faisant au moins 52 morts - dont huit mineurs de moins de 16 ans - et plus de 2400 blessés parmi les Palestiniens, en marge de l'inauguration à Jérusalem de l'ambassade américaine en Israël. Cette journée constitue la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de 2014 dans la bande de Gaza.

MAHMUD HAMS
• Au moment où le bilan s'alourdissait d'heure en heure, Donald Trump a de son côté salué le transfert à Jérusalem de l'ambassade des États-Unis comme «un grand jour pour Israël». «Félicitations, cela faisait longtemps qu'on attendait», a-t-il ensuite déclaré dans un message vidéo aux participants. Comme le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou, rayonnant, après lui, Donald Trump a justifié sa décision comme la reconnaissance d'une réalité historique. Il a affirmé que les États-Unis restaient «pleinement engagés» dans la recherche d'une paix «durable» entre Israéliens et Palestiniens.


• L'aviation israélienne a bombardé plusieurs positions du Hamas au cours de la journée. L'armée avait déclaré la périphérie de Gaza zone militaire close. Elle a pratiquement doublé ses effectifs combattants autour de l'enclave et en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël où étaient aussi prévus des rassemblements. Les alentours de l'ambassade américaine, placés sous la surveillance de centaines de policiers, avaient aussi été bouclés.

• Le président de l'Autorité palestinienne a dénoncé un «massacre» israélien dans la bande de Gaza. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est, lui, dit «particulièrement inquiet». L'Union européenne a exhorté toutes les parties à «la plus grande retenue». Les ONG Amnesty International et Human Rights Watch (HRW) ont dénoncé un recours injustifié aux tirs à balles réelles, la première fustigeant une «violation abjecte» des droits de l'Homme et des «crimes de guerre». Le Koweït a par ailleurs demandé la tenue, demain matin, d'une réunion publique du Conseil de sécurité sur la situation au Proche-Orient après la mort de plusieurs dizaines de Palestiniens tués par des militaires israéliens, a annoncé la mission diplomatique koweïtienne à l'ONU.

• Le premier ministre israélien a défendu l'usage de la force dans la bande de Gaza par le droit de son pays à protéger ses frontières contre l'organisation «terroriste» Hamas, après la mort de 52 Palestiniens sous les tirs israéliens. «Tout pays a l'obligation de défendre son territoire», a dit Benyamin Netanyahou sur Twitter. «L'organisation terroriste du Hamas proclame son intention de détruire Israël, et envoie à cette fin des milliers de personnes pour forcer la frontière», a-t-il dit, assurant qu'Israël continuerait à agir «avec détermination» pour l'en empêcher.

• La Maison-Blanche a imputé au Hamas la "responsabilité" des 52 Palestiniens tués par l'armée israélienne dans la bande de Gaza lors de manifestations contre le transfert à Jérusalem de l'ambassade américaine en Israël. "La responsabilité de ces morts tragiques repose entièrement sur le Hamas", a dénoncé Raj Shah, le porte-parole adjoint de l'exécutif américain.

• Emmanuel Macron a condamné, ce soir, les violences à Gaza et a annoncé qu'il parlera à tous les acteurs de la région dans les prochains jours. Jean-Yves Le Drian a quant à lui appelé «l'ensemble des acteurs» à prévenir «un nouvel embrasement» au Proche-Orient. «Alors que les tensions sur le terrain sont vives (...) la France appelle l'ensemble des acteurs à faire preuve de responsabilité afin de prévenir un nouvel embrasement», a déclaré le ministre français des Affaires étrangères.
Hier à 21:50
L'Iran dénonce un «jour de honte»
L'Iran a qualifié la journée de lundi de "jour de honte" après le "massacre" d'une cinquantaine de Palestiniens de Gaza par des soldats israéliens au moment où les Etats-Unis inauguraient leur ambassade à Jérusalem.

"Le régime israélien massacre de sang froid d'innombrables Palestiniens qui manifestent dans la plus grande prison à ciel ouvert du monde", a affirmé le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif sur Twitter.

"Pendant ce temps, (le président américain Donald) Trump célèbre le transfert de l'ambassade américaine illégale et (s)es collaborateurs (d'Etats) arabes gesticulent pour détourner l'attention. Un jour de grande honte", a-t-il ajouté.
Hier à 21:36
Le Canada juge «inexcusable» que des civils aient été tués
Le Canada s'est dit "très préoccupé" après la mort de 52 Palestiniens tués par l'armée israélienne lors de manifestations contre le transfert à Jérusalem de l'ambassade américaine en Israël, jugeant "inexcusable" que des civils aient été tués.

La ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, s'est déclarée sur Twitter "très préoccupée par la violence dans la bande de Gaza". "Nous sommes attristés par les morts" et les blessés "d'aujourd'hui et des dernières semaines", a-t-elle indiqué au nom du gouvernement de Justin Trudeau.

"C'est inexcusable que des civils, des journalistes et des enfants aient été des victimes", a déploré la chef de la diplomatie canadienne, rappelant que "toutes les parties du conflit ont la responsabilité de protéger les civils".
Hier à 21:16
La Maison-Blanche dénonce la «responsabilité» du Hamas
La Maison Blanche a imputé au Hamas la "responsabilité" des 52 Palestiniens tués par l'armée israélienne dans la bande de Gaza lors de manifestations contre le transfert à Jérusalem de l'ambassade américaine en Israël.

"La responsabilité de ces morts tragiques repose entièrement sur le Hamas", a dénoncé Raj Shah, le porte-parole adjoint de l'exécutif américain.
Hier à 21:07
Bernie Sanders : «La violence du Hamas ne justifie pas qu'Israël tire sur des manifestants non armés»
Hier à 20:36
Emmanuel Macron «condamne les violences»
Emmanuel Macron a condamné, ce soir, les violences à Gaza et a annoncé qu'il parlera à tous les acteurs de la région dans les prochains jours.

La présidence rappelle qu'Emmanuel Macron avait «alerté et mis en garde sur les répercussions» de la décision américaine de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël. Le 6 décembre, il avait qualifié de «regrettable» la décision prise le même jour par Donald Trump, «que la France n'approuve pas, et qui contrevient au droit international et aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU».
Hier à 20:27
L'Arabie saoudite condamne les tirs israéliens à Gaza, sans évoquer Jérusalem
L'Arabie saoudite a condamné les tirs israéliens qui ont fait au moins 52 morts et des centaines de blessés parmi les Palestiniens de Gaza, sans évoquer l'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem.

«L'Arabie saoudite condamne avec force les tirs des forces d'occupation israéliennes contre des civils palestiniens désarmés qui ont fait des dizaines de tués et de blessés», a déclaré un porte-parole du ministère saoudien des Affaires étrangères.

Le porte-parole, cité par l'agence officielle SPA, a appelé la communauté internationale à «assumer ses responsabilités et à faire cesser les violences contre les Palestiniens», rappelant la position de Ryad en faveur des «droits du peuple palestinien».
Hier à 20:26
Le Koweït demande une réunion en urgence mardi du Conseil de sécurité
Le Koweït a demandé la tenue, demain matin, d'une réunion publique du Conseil de sécurité sur la situation au Proche-Orient après la mort de plusieurs dizaines de Palestiniens tués par des militaires israéliens, a annoncé la mission diplomatique koweïtienne à l'ONU.

«Nous condamnons ce qu'il s'est passé. Il y aura une réaction de notre part», avait affirmé un peu plus tôt Mansour al-Otaibi, ambassadeur à l'ONU du Koweït qui occupe un siège de membre non-permanent au Conseil de sécurité.
Hier à 20:26
Le régime syrien dénonce un «massacre brutal» à Gaza
Les autorités de Damas ont accusé lundi Israël d'avoir perpétré un «massacre brutal» dans la bande de Gaza, après la mort d'une cinquantaine de Palestiniens tués par des soldats israéliens en marge de manifestations. Des dizaines de milliers de Palestiniens de Gaza ont protesté à la frontière avec l'État hébreu contre l'inauguration le même jour à Jérusalem de l'ambassade américaine en Israël.

«La Syrie condamne (...) le massacre brutal perpétré par l'occupation israélienne contre les civils palestiniens non armés», a indiqué une source au ministère des affaires étrangères, citée par l'agence officielle Sana.
Hier à 20:08
Netanyahou justifie l'usage de la force par la défense des frontières
Le premier ministre israélien a défendu l'usage de la force dans la bande de Gaza par le droit de son pays à protéger ses frontières contre l'organisation «terroriste» Hamas, après la mort de 52 Palestiniens sous les tirs israéliens.

«Tout pays a l'obligation de défendre son territoire», a dit Benyamin Netanyahou sur Twitter. «L'organisation terroriste du Hamas proclame son intention de détruire Israël, et envoie à cette fin des milliers de personnes pour forcer la frontière», a-t-il dit, assurant qu'Israël continuerait à agir «avec détermination» pour l'en empêcher.

Hier à 20:06
Les manifestants se sont retirés dans le calme
À 19 heures, les manifestants palestiniens se sont progressivement retirés de la frontière de la bande de Gaza. Selon plusieurs journalistes sur place, des slogans ont été diffusés par des hauts-parleurs appelant les Palestiniens à regagner leur domicile.

Au moins 52 Palestiniens ont été tués et plus de 2400 blessés par des tirs israéliens dans la journée.
Hier à 19:43
Le mouvement de protestation doit culminer demain
L'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a annoncé une grève générale demain, mardi, dans tous les territoires palestiniens pour «honorer les martyrs» de Gaza.

Le mouvement de protestation doit culminer mardi 15 mai, jour que les Palestiniens appellent la «Nakba» (la «catastrophe»), marquant l'expulsion de centaines de milliers de Palestiniens lors de la création de l'État d'Israël en 1948.
Hier à 19:21
Mahmoud Abbas dénonce un «massacre» israélien et refuse toute médiation de paix américaine
Le président de l'Autorité palestinienne a dénoncé un «massacre» israélien dans la bande de Gaza, après la mort de 52 Palestiniens tués par l'armée israélienne lors de manifestations et de heurts contre le transfert à Jérusalem de l'ambassade des États-Unis en Israël.

«Les États-Unis ne sont plus un médiateur au Moyen-Orient», a aussi déclaré Mahmoud Abbas à Ramallah, devant la direction palestinienne, qualifiant l'ambassade américaine de «nouveau poste avancé de la colonisation». Il a annoncé trois jours de deuil dans les territoires palestiniens et une grève générale demain, mardi, jour où les Palestiniens marquent la «Nakba», la catastrophe que représente pour eux la création en 1948 de l'État d'Israël.

Hier à 19:02
52 Palestiniens tués par des tirs israéliens à Gaza, dont huit mineurs de moins de 16 ans
Selon un dernier bilan, 52 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens à la frontière de la bande de Gaza, dont huit mineurs de moins de 16 ans, dans des heurts avec l'armée de l'État hébreu, où des dizaines de milliers de personnes ont manifesté contre le transfert à Jérusalem de l'ambassade des États-Unis en Israël, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé local. Par ailleurs, plus de 2400 personnes ont été blessés, dont la moitié par des tirs à balles réelles.

Ces décès portent à 106 le nombre de Palestiniens tués dans la bande de Gaza depuis le début, le 30 mars, d'un mouvement de protestation massif. Ils font aussi de ce lundi la journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de l'été 2014 dans l'enclave palestinienne.
Hier à 18:58
VIDÉO - Le corps d'un Palestinien de 21 ans tué à Gaza évacué pour être remis à ses parents
Hier à 18:57
Selon l'armée israélienne, elle n'a subi «aucun tir soutenu»
Selon le porte-parole de l'armée israélienne cité par le quotidien britannique The Guardian, les troupes israéliennes n'ont subi «aucun tir soutenu» et seul un militaire a été blessé «légèrement par un éclat d'obus». «Aucun Palestinien n'a, à cette heure, franchi la frontière» en dépit de «plusieurs tentatives», a-t-il poursuivi.
Hier à 18:52
Le point à 18 heures
• Des heurts violents ont éclaté entre manifestants palestiniens et soldats israéliens à la frontière de la bande de Gaza, faisant au moins 43 morts - dont un enfant de 14 ans - et plus de 1900 blessés parmi les Palestiniens, en marge de l'inauguration à Jérusalem de l'ambassade américaine en Israël. Cette journée de festivités du côté des Israélien et des Américain constitue la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de 2014 dans la bande de Gaza.

MAHMUD HAMS
• Le gouvernement palestinien établi en Cisjordanie occupée a accusé Israël d'avoir commis un «horrible massacre» à Gaza. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit «particulièrement inquiet». L'Union européenne a exhorté toutes les parties à «la plus grande retenue». Les ONG Amnesty International et Human Rights Watch (HRW) ont dénoncé un recours injustifié aux tirs à balles réelles, la première fustigeant une «violation abjecte» des droits de l'Homme et des «crimes de guerre».

• Au moment où le bilan s'alourdissait d'heure en heure, Donald Trump a de son côté salué le transfert à Jérusalem de l'ambassade des États-Unis comme «un grand jour pour Israël». «Félicitations, cela faisait longtemps qu'on attendait», a ensuite déclaré Donald Trump dans un message vidéo aux participants. Comme le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, rayonnant, après lui, Donald Trump a justifié sa décision comme la reconnaissance d'une réalité historique. Il a affirmé que les États-Unis restaient «pleinement engagés» dans la recherche d'une paix «durable» entre Israéliens et Palestiniens.



• L'aviation israélienne a bombardé plusieurs positions du Hamas au cours de la journée. L'armée avait déclaré la périphérie de Gaza zone militaire close. Elle a pratiquement doublé ses effectifs combattants autour de l'enclave et en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël où étaient aussi prévus des rassemblements. Les alentours de l'ambassade américaine, placés sous la surveillance de centaines de policiers, avaient aussi été bouclés.


• La France a appelé «l'ensemble des acteurs» à prévenir «un nouvel embrasement» au Proche-Orient après la mort d'au moins 41 Palestiniens par des tirs israéliens lors de manifestations dans la bande de Gaza contre l'inauguration de l'ambassade des États-Unis à Jérusalem. «Alors que les tensions sur le terrain sont vives (...) la France appelle l'ensemble des acteurs à faire preuve de responsabilité afin de prévenir un nouvel embrasement», a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.
Hier à 18:28
La bataille des airs : les drones israéliens contre les cerfs-volants palestiniens
AFP PHOTO / MOHAMMED ABED
Hier à 18:22
Londres appelle au «calme» et à la «retenue»
Le gouvernement britannique a appelé au «calme» et à la «retenue» après la mort d'une quarantaine de Palestiniens, tués par des tirs israéliens lors des manifestations dans la bande de Gaza contre le transfert de l'ambassade des États-Unis à Jérusalem.

«Nous nous inquiétons des informations faisant état de violences et de pertes humaines à Gaza. Nous appelons au calme et à la retenue pour éviter des actions destructrices pour les efforts de paix» dans la région, a déclaré un porte-parole de la première ministre Theresa May lors d'un point presse.
Hier à 18:21
Benoît Hamon juge que Trump est «un sordide individu»
Hier à 18:19
43 Palestiniens tués et 1900 blessés par des tirs israéliens dans la bande de Gaza
Selon notre envoyé spécial à Gaza, Cyrille Louis, le bilan monte à 43 morts - dont un enfant de 14 ans - dans la bande de Gaza et 1900 blessés. Il s'agit de la journée la plus meurtrière depuis la guerre de 2014 dans l'enclave palestinienne.
Hier à 18:09
Un journaliste d'Al Jazeera blessé par balle à Gaza
Hier à 18:08
Journée la plus meurtrière depuis la guerre de Gaza en 2014
Le ministère local de la Santé à Gaza a fait état de 41 manifestants tués ce lundi par les tirs des soldats israéliens. Ce bilan porte à 95 le nombre de Palestiniens tués dans la bande de Gaza depuis le 30 mars. Ce bilan fait aussi de cette journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de 2014 dans l'enclave palestinienne.
Hier à 18:01
François Hollande : «Israël doit prendre conscience que son intérêt est de trouver l'apaisement»
Hier à 17:45
Jean-Yves Le Drian appelle à prévenir un «nouvel embrasement»
La France a appelé «l'ensemble des acteurs» à prévenir «un nouvel embrasement» au Proche-Orient après la mort d'au moins 41 Palestiniens par des tirs israéliens lors de manifestations dans la bande de Gaza contre l'inauguration de l'ambassade des États-Unis à Jérusalem.

«Alors que les tensions sur le terrain sont vives (...) la France appelle l'ensemble des acteurs à faire preuve de responsabilité afin de prévenir un nouvel embrasement», a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.
Hier à 17:32
Le secrétaire d'État américain réaffirme l'engagement des États-Unis pour la paix, mais n'évoque pas Gaza
Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a réaffirmé ce lundi l'engagement des États-Unis pour une «paix globale et durable entre Israël et les Palestiniens», à l'occasion de l'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem.

Son court communiqué ne fait aucune référence aux dizaines de Palestiniens tués dans la bande de Gaza par des soldats israéliens lors de manifestations contre le transfert de l'ambassade, conformément à la décision très controversée de Donald Trump annoncée en décembre.

«Aujourd'hui, je suis fier de célébrer l'ouverture de l'ambassade des États-Unis en Israël à Jérusalem», a déclaré le chef de la diplomatie américaine. «Je suis ravi d'avoir visité Israël lors de mon premier voyage à l'étranger en tant que secrétaire d'État» fin avril et «je suis impatient d'y retourner bientôt pour visiter notre nouvelle ambassade ainsi que l'ambassadeur David Friedman à Jérusalem», a-t-il ajouté.

«Nous restons déterminés à promouvoir une paix globale et durable entre Israël et les Palestiniens», a-t-il également dit, sans plus de précisions. Interrogé sur les manifestations dans la bande de Gaza et leur répression, le département d'État américain n'a pas fait de commentaire.
Hier à 17:27
Le Koweït envisage de demander une réunion d'urgence du Conseil de sécurité
Le Koweït, membre non permanent du Conseil de sécurité, a indiqué envisager de demander prochainement une réunion d'urgence de cette instance sur les événements à Gaza, où au moins une quarantaine de Palestiniens ont été tués dans la journée par l'armée israélienne.

«Nous condamnons ce qui s'est passé. Il y aura une réaction de notre part et nous verrons ce que le Conseil fera. Aujourd'hui ou demain, nous pourrions demander une réunion d'urgence» du Conseil, a déclaré l'ambassadeur du Koweït à l'ONU, Mansour al-Otaibi, aux journalistes. «Nous sommes toujours en consultations à ce sujet avec le groupe arabe (aux Nations unies) et l'ambassadeur palestinien», a-t-il ajouté.
Hier à 17:25
La France appelle Israël à «faire preuve de discernement et de retenue»
Dans un communiqué du Quai d'Orsay, la France a appelé les autorités israéliennes «à faire preuve de discernement et de retenue dans l'usage de la force qui doit être strictement proportionné». Paris a également tenu à rappeler son désaccord sur le transfert de l'ambassade américaine à Jérusalem qui «contrevient au droit international».

«Il est urgent de recréer les conditions nécessaires à la recherche d'une solution politique», a encore ajouté le ministère français des affaires étrangères.
Hier à 17:25
EN IMAGES - Les affrontements se poursuivent dans la bande de Gaza
MAHMUD HAMS
MOHAMMED SALEM
IBRAHEEM ABU MUSTAFA
Hier à 17:20
41 Palestiniens tués à Gaza par des tirs israéliens
Au moins 41 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza par des soldats israéliens près de la frontière, où des dizaines de milliers de personnes manifestent contre le transfert à Jérusalem de l'ambassade américaine en Israël, selon le dernier bilan.

Ces 41 décès, annoncés par le ministère de la Santé dans l'enclave, portent à 95 le nombre de Palestiniens tués dans la bande de Gaza depuis le début d'un mouvement de protestation massif le 30 mars. Ils font aussi de cette journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien, depuis la guerre de 2014 dans l'enclave sous blocus.



Hier à 17:15
L'Union européenne exhorte à «la plus grande retenue»
L'Union européenne exhorte toutes les parties à «la plus grande retenue» après les affrontements dans la bande de Gaza contre l'inauguration de l'ambassade des États-Unis à Jérusalem.

«Des dizaines de Palestiniens, dont des enfants, ont été tués et des centaines blessés par des tirs israéliens durant les manifestations massives en cours près de la barrière de Gaza. Nous demandons à toutes les parties d'agir avec la plus grande retenue afin d'éviter des pertes de vie humaine supplémentaires», a affirmé la chef de la diplomatie européenne,  Federica Mogherini, dans un communiqué.
Hier à 17:11
L'ambassade des États-Unis à Jérusalem officiellement inaugurée
Le secrétaire américain au Trésor, Steve Mnuchin, et la fille du président Donald Trump, Ivanka Trump, ont dévoilé la plaque de la nouvelle ambassade des États-Unis à Jérusalem lors de son inauguration officielle.


Hier à 17:09
Benyamin Netanyahou : «Jérusalem a été et sera toujours la capitale de l'État juif»
Lors de la cérémonie d'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem, le premier ministre israélien a remercié à plusieurs reprises Donald Trump pour sa décision. «Quel jour glorieux. Souvenez-vous toujours de ce moment, c'est un jour historique. Le président Trump, en reconnaissant l'Histoire, a écrit l'Histoire. Nous sommes tous très touchés, nous n'avons pas de meilleur ami au monde. Ici, je me souviens de ma jeunesse. C'est un grand jour pour Jérusalem et pour l'État d'Israël. Un jour qui restera dans nos mémoires pour des générations et des générations», a-t-il déclaré.

Benyamin Netanyahou a également salué les soldats israéliens qui «protègent nos frontières à l'heure où nous parlons», alors qu'au moins 38 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza, et quelque 1700 blessés. «Jérusalem a été et sera toujours la capitale de l'État juif», a-t-il ajouté. Le premier ministre a enfin souhaité que «l'ouverture de cette ambassade propage la vérité dans le monde et fasse une paix durable entre Israël et ses voisins».


Hier à 17:04
Ambassade à Jérusalem : réunion de la Ligue arabe mercredi
La Ligue arabe tiendra une réunion d'urgence mercredi pour discuter du transfert par les États-Unis de leur ambassade à Jérusalem, qualifié par le secrétaire général de l'organisation panarabe de «violation claire du droit international». Cette réunion aura lieu «à la demande de l'État de Palestine» pour discuter «des moyens de faire face à la décision illégale des États-Unis», a annoncé ce lundi à la presse Saïd Abou Ali, secrétaire général adjoint pour les Affaires palestiniennes de la Ligue arabe.

L'ambassade a ouvert ses portes ce lundi après-midi dans les murs du consulat américain à Jérusalem, tandis qu'à Gaza au moins 38 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens lors de manifestations à la frontière contre le transfert de l'ambassade.

Peu après l'annonce de cette réunion, le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a qualifié la décision américaine de «violation claire et sérieuse du droit international et des résolutions du conseil de sécurité». Il est «honteux de voir des pays participer avec les États-Unis et Israël aux célébrations pour le transfert de l'ambassade» américaine, a-t-il jugé.
Hier à 16:57
Raids aériens israéliens contre le Hamas
L'armée israélienne a annoncé ce lundi avoir mené un raid aérien contre «cinq cibles terroristes dans un camp d'entraînement militaire appartenant au Hamas», dans le nord de la bande de Gaza.

«La frappe a été effectuée en réponse aux actions violentes du Hamas ces dernières heures», précise l'armée dans un communiqué. Une quarantaine de Palestiniens protestant contre l'inauguration à Jérusalem de l'ambassade américaine en Israël ont été tués dans la journée par les forces israéliennes à la frontière avec l'État hébreu.
Hier à 16:53
Jared Kushner : «Jérusalem est la capitale d'Israël»
Le gendre et conseiller de Donald Trump, Jared Kushner, s'est félicité du transfert de l'ambassade américaine, rappelant que les «États-Unis sont aux côtés d'Israël». «Jérusalem est la capitale d'Israël», a-t-il ajouté.
Hier à 16:52
Manifestation de Palestiniens autour de la nouvelle ambassade
Plusieurs centaines de manifestants palestiniens sont amassés devant l'ambassade pour protester contre l'installation de l'ambassade américaine à Jérusalem. Parmi eux, des manifestants israéliens d'extrême gauche.

Certains protestent pour réclamer l'indépendance de la Palestine, d'autres scandent des slogans pour demander le partage de Jérusalem. Des manifestants demandent également que les frontières de 1967 soient respectées.
Hier à 16:51
Reuven Rivlin, président israélien : «Jérusalem est le cœur de la souveraineté de l'État d'Israël»
«Il faut reconnaître l'évidence, voire même l'écrire : Jérusalem est le cœur de la souveraineté de l'État d'Israël», a déclaré le président israélien Reuven Rivlin lors de l'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem. Le chef de l'État a également tenu à remercier Donald Trump de sa décision : «Le peuple israélien vous remercie d'avoir tenu parole.»
Hier à 16:39
Donald Trump : «Grand jour pour Israël. Félicitations !»
Hier à 16:38
Des manifestants palestiniens aux alentours de l'ambassade américaine à Jérusalem
Alors que la cérémonie d'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem se poursuit, des heurts éclatent aux alentours de ce lieu ultra-sécurisé. Des Palestiniens tiennent notamment des pancartes où il est écrit «Jérusalem est la capitale de la Palestine». Dans la bande de Gaza, les heurts ont fait au moins 38 morts et 1700 blessés.
Hier à 16:38
Après les États-Unis, quels pays envisagent de transférer leur ambassade?
Mercredi, ce sera au tour du Guatemala d'installer son ambassade à Jérusalem, en présence du président guatémaltèque, Jimmy Morales. Le Paraguay a également annoncé qu’il ferait de même avant la fin du mois.

Deux autres pays ont également annoncé qu'ils réfléchissaient à cette option. Il s'agit de la Roumanie et de la République tchèque.

Le Honduras, qui s’était aligné sur les États-Unis et Israël le 21 décembre lors du vote à l’ONU de la résolution condamnant la décision américaine, ne s’est, depuis, pas prononcé sur l’emplacement de son ambassade, même si le Parlement a adopté une résolution pour qu’elle soit transférée à Jérusalem.
Hier à 16:35
EN IMAGES - Cérémonie d'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem
Hier à 16:30
Donald Trump : «Les États-Unis pleinement engagés pour la paix»
Dans son message vidéo diffusé lors de l'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem, Donald Trump a réaffirmé que Jérusalem était la capitale de l'État d'Israël. Le président a dit que l'ouverture de l'ambassade devait «faire avancer les accords de paix». Les États-Unis sont «pleinement» engagés pour la paix, a-t-il assuré.

Il a également souhaité bonne chance à l'ambassadeur américain David Friedman. «God bless the embassy, the people who work there and god bless the United States of America», a déclaré le président américain. («Que Dieu bénisse l'ambassade, les gens qui y travaillent et les États-Unis d'Amérique.»)


Hier à 16:30
Le chef de l'ONU «particulièrement inquiet»
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit lundi «particulièrement inquiet» de la situation à Gaza où au moins 38 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens lors de manifestations contre l'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem.

«Nous voyons une multiplication des conflits, les vieux conflits semblent ne jamais mourir - je suis particulièrement inquiet aujourd'hui au vu des nouvelles de ce qui se passe à Gaza, avec un nombre élevé de personnes tuées», a déclaré M. Guterres à la presse à Vienne.


Hier à 16:26
Ambassade des États-Unis : un cadeau empoisonné pour l'État hébreu
David Ben Gourion pouvait-il rêver d'un tel présent lorsqu'il proclama la création d'Israël il y a soixante-dix ans? «Aucune ville dans le monde, ni Athènes ni Rome, n'a joué un rôle aussi important et depuis aussi longtemps dans l'histoire de sa nation que Jérusalem dans l'histoire du peuple juif», avait-il souligné. Le père fondateur de l'État hébreu laissait clairement transparaître son désir de souveraineté sur la Ville sainte. Et pourtant, c'est peut-être un cadeau empoisonné que Donald Trump va offrir à son allié en déménageant l'ambassade des États-Unis à Jérusalem.

» Lire aussi - Ambassade des États-Unis : un cadeau empoisonné pour l'État hébreu


Hier à 16:23
Amnesty dénonce une «violation abjecte» des droits de l'Homme
Après la mort de 38 Palestiniens à la frontière de la bande de Gaza, l'ONG Amnesty International a dénoncé «une violation abjecte» des droits de l'Homme. «Ceci doit cesser immédiatement», a-t-elle ajouté.
Hier à 16:14
Inauguration de l'ambassade: un message de Trump attendu
Ivanka Trump et son époux, Jared Kushner, conseiller spécial de Donald Trump, sont installés aux côtés de Benyamin Nétanyahou.

David Friedman, l'ambassadeur des États-Unis, un proche de Donald Trump, est en train de prononcer un discours très applaudi par les 800 personnes présentes à cette cérémonie d'inauguration.

Une plaque et un sceau américain ont été dévoilés pour signifier officiellement l'ouverture de la mission, dans les locaux de ce qui était jusqu'alors le consulat américain.

Un message vidéo du président américain doit être diffusé.
Hier à 16:04
Un nouveau bilan fait état de 38 morts et 1700 blessés parmi les Palestiniens à Gaza
Selon Cyrille Louis, correspondant du Figaro en Israël, un nouveau bilan fait état, à 15 heures, de 38 morts et plus de 1700 blessés par des tirs israéliens dans la bande de Gaza.
Hier à 16:01
Ouverture de la cérémonie d'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem
Une cérémonie en grande pompe s'ouvre à Jérusalem, où l'ambassade américaine, transférée de Tel Aviv, va être inaugurée.

Si Donald Trump n'assiste pas à cette inauguration, sa fille, Ivanka Trump, ainsi que son gendre Jared Kushner sont présents. Un message vidéo du président américain devrait cependant être diffusé.

800 personnes sont présentes pour cet événement d'une très grande ampleur.


Hier à 15:57
EN IMAGES - Les affrontements se poursuivent
Hier à 15:53
Plus de 35.000 manifestants palestiniens en 12 lieux à la frontière de la bande de Gaza
Selon un journaliste du Monde en Israël, l'armée israélienne a revu à la hausse le nombre de manifestants palestiniens, indiquant qu'ils étaient près de 35.000. Par ailleurs, de plus en plus de lieux à la frontière entre Gaza et Israël seraient concernés.

Hier à 15:51
Le 6 décembre 2017, Donald Trump reconnaissait Jérusalem comme capitale d'Israël
Le 6 décembre, le président américain déclare qu'«il est temps d'officiellement reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël», rompant avec ses prédécesseurs et passant outre aux mises en garde venues de toutes parts. La décision américaine déclenche la réprobation de la communauté internationale. Elle ulcère les Palestiniens, qui y voient la négation de leur revendication sur la partie orientale de la Ville sainte, annexée et occupée par Israël.

» LIRE AUSSI - Ambassade américaine à Jérusalem: le pari risqué de Donald Trump

Le président palestinien Mahmoud Abbas juge que les États-Unis sapent «délibérément tous les efforts de paix» et abandonnent leur rôle de «parrain du processus de paix».
En Israël, le premier ministre Benyamin Nétanyahou salue un «jour historique».

Le lendemain, les Palestiniens, appelés à un «jour de colère» à Jérusalem, en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza, affrontent par milliers soldats et policiers israéliens. Des dizaines de milliers de personnes manifestent dans plusieurs pays arabes et musulmans.

À l'ONU, les ambassadeurs de France, du Royaume-Uni, d'Italie, de Suède et d'Allemagne affirment que cette décision «n'est pas conforme aux résolutions du Conseil de sécurité».


Hier à 15:45
EN IMAGES - Une quarantaine de morts dans des heurts dans la bande de Gaza
Hier à 15:40
Depuis le 30 mars, plus de 90 morts et 2000 blessés dans la bande de Gaza
Ces 37 décès, annoncés par le ministre de la Santé dans l'enclave de Gaza, portent à 91 le nombre de Palestiniens tués, et à plus de 2000 le nombre de blessés, dans la bande de Gaza depuis le début d'un mouvement de protestation massif le 30 mars. Ils font aussi de cette journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de 2014 dans l'enclave sous blocus.

La bande de Gaza est le théâtre de heurts depuis la fin de la matinée contre l'inauguration de l'ambassade américaine, prévue lundi après-midi dans la Ville sainte.
Hier à 15:39
Le gouvernement palestinien accuse Israël de commettre un «horrible massacre»
Le gouvernement palestinien basé en Cisjordanie occupée a accusé lundi Israël de commettre un «horrible massacre» dans la bande de Gaza où au moins 37 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens lors de manifestations contre l'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem.

Le porte-parole du gouvernement palestinien, Youssouf al-Mahmoud, a exigé dans un communiqué une «intervention internationale immédiate pour stopper l'horrible massacre commis à Gaza par les forces occupantes israéliennes contre notre peuple héroïque».
Hier à 15:32
Au moins 37 Palestiniens tués par des tirs israéliens
Le bilan augmente encore à 37 morts - dont un enfant de 14 ans - et plus de 900 blessés, dont 450 à balles réelles. Au moins cinq journalistes palestiniens ont également été touchés par balles.
Hier à 15:26
Les États-Unis partagent la responsabilité du «massacre», selon la Turquie
La Turquie a estimé lundi que les États-Unis partageaient la responsabilité du «massacre» à Gaza où 28 Palestiniens ont été tués par l'armée israélienne en manifestant contre le transfert de l'ambassade américaine à Jérusalem.

«L'Administration américaine est autant responsable qu'Israël de ce massacre», a déclaré le porte-parole du gouvernement turc, Bekir Bozdag, sur Twitter.
Hier à 15:25
28 Palestiniens tués et plus de 900 blessés
Vingt-huit manifestants palestiniens, dont un garçon de 14 ans, ont été tués lundi par les forces israéliennes à la frontière entre la bande de Gaza et Israël, rapportent les services de secours palestiniens. Il y a 900 blessés, dont 450 par balles réelles.

Ces 28 décès, annoncés par le ministre de la Santé dans l'enclave, portent à 82 le nombre de Palestiniens tués dans la bande de Gaza depuis le début d'un mouvement de protestation massif le 30 mars. Ils font aussi de cette journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de 2014 dans l'enclave sous blocus.
Hier à 15:20
EN IMAGES - Les heurts se poursuivent à Gaza
Hier à 15:19
Le bilan monte à 28 morts
Le bilan monte à 28 morts, dont un garçon de 14 ans, lors des heurts entre Palestiniens et Israéliens à la frontière de la bande de Gaza. Plus de 900 blessés sont également à déplorer, dont 450 par balles réelles.
Hier à 15:16
VIDEO - Les ambulances évacuent les premiers blessés à Gaza
Hier à 15:15
Pour les Palestiniens, la date choisie pour l'ouverture de l'ambassade américaine est une «provocation»
L'inauguration de l'ambassade, provisoirement installée dans les locaux de ce qui était le consulat américain en attendant la construction d'une nouvelle représentation, a lieu dans une période éminemment sensible.

Les Palestiniens perçoivent comme une «provocation» la date choisie, précédant de 24 heures les commémorations de la «Nakba», la «catastrophe» qu'a constitué la création d'Israël pour des centaines de milliers d'entre eux chassés ou ayant fui de chez eux en 1948.

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Gaza est depuis le 30 mars le théâtre d'une «marche du retour» qui voit des milliers de Palestiniens se rassembler le long de la frontière et qui met l'armée israélienne sur les dents. Depuis cette date, 79 Palestiniens ont été tués par l'armée israélienne.

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Hier à 15:14
La Ligue arabe tiendra une réunion d'urgence mercredi
La Ligue arabe a annoncé ce lundi qu'elle tiendra une réunion d'urgence mercredi au niveau de ses représentants permanents au sujet du déménagement, a indiqué un responsable de l'organisation panarabe.

Le chef d'al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, a quant à lui appelé dimanche au djihad contre les États-Unis.
Hier à 15:13
Pourquoi Jérusalem est-elle convoitée par les Palestiniens et les Israéliens ?
Israël s'est emparé de Jérusalem-Est en 1967 et l'a annexée. Tout Jérusalem est sa capitale «éternelle» et «indivisible», dit-il. Les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de l'État auquel ils aspirent. La sensibilité du sujet est exacerbée par la religion. Jérusalem est sainte pour musulmans, juifs et chrétiens.

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Pour la communauté internationale, Jérusalem-Est reste territoire occupé et les ambassades ne doivent pas s'installer dans la ville tant que le statut n'en a pas été réglé par la négociation entre les deux parties.
Hier à 15:09
Le point à 14 heures
• Des heurts violents ont éclaté entre manifestants palestiniens et soldats israéliens à la frontière de la bande de Gaza, faisant au moins 25 morts - dont un enfant de 14 ans - et plus de 500 blessés parmi les Palestiniens peu avant l'inauguration prévue lundi à Jérusalem de l'ambassade américaine en Israël.
• Ivanka Trump et Jared Kushner, la fille et le gendre mais aussi conseillers du président américain, prendront part à partir de 16 heures locales (14 heures en France) avec des centaines de dignitaires des deux pays à la cérémonie en grande pompe qui concrétise l'une des promesses les plus controversées du président Donald Trump et enflamme à nouveau les passions.

• Aux alentours de 11 heures (heure française), des milliers de Palestiniens se sont rassemblés à quelque distance de la frontière. Certains groupes se sont détachés pour lancer des projectiles de fortune en direction des soldats et tenter de forcer, au péril de leur vie, la barrière frontalière lourdement gardée par les tireurs israéliens. L'armée israélienne avait largué auparavant des tracts mettant en garde les Gazaouis: «Vous prenez part à des rassemblements violents au risque de votre vie (...) Ne laissez pas le Hamas, de la manière la plus cynique, se servir de vous comme ses jouets.»

• Un comité de l'ONU chargé de lutter contre le racisme a appelé lundi Israël à cesser «immédiatement» de faire un usage «disproportionné» de la force contre les manifestants palestiniens à Gaza. Dans une déclaration écrite, le Comité de l'ONU pour l'élimination de la discrimination raciale «exhorte l'Etat partie (Israël) à mettre immédiatement fin à l'usage disproportionné de la force contre les manifestants palestiniens, à s'abstenir de tout acte qui pourrait faire de nouvelles victimes et à garantir que les blessés palestiniens aient un accès rapide et sans entrave aux soins médicaux».
Hier à 15:02
Londres en désaccord avec le transfert de l'ambassade américaine
La Grande-Bretagne n'a pas l'intention de transférer son ambassade en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem et désapprouve toujours l'initiative des États-Unis en ce sens, a fait savoir lundi Theresa May.

«La première ministre a déclaré en décembre, quand l'annonce a été faite, que nous étions en désaccord avec la décision des États-Unis de transférer leur ambassade à Jérusalem et de reconnaître la ville en tant que capitale israélienne avant la conclusion d'un accord sur son statut définitif», a déclaré son porte-parole.
«L'ambassade britannique en Israël se trouve à Tel Aviv et nous n'avons pas l'intention de la déplacer», a-t-il ajouté.
Hier à 15:01
Un comité de l'ONU dénonce l'«usage disproportionné de la force» par Israël
Un comité de l'ONU chargé de lutter contre le racisme a appelé lundi Israël à cesser «immédiatement» de faire un usage «disproportionné» de la force contre les manifestants palestiniens à Gaza.

Dans une déclaration écrite, le Comité de l'ONU pour l'élimination de la discrimination raciale «exhorte l'État partie (Israël) à mettre immédiatement fin à l'usage disproportionné de la force contre les manifestants palestiniens, à s'abstenir de tout acte qui pourrait faire de nouvelles victimes et à garantir que les blessés palestiniens aient un accès rapide et sans entrave aux soins médicaux.»

Les 18 experts indépendants de ce comité, qui dépend du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, se disent «gravement préoccupés par le fait que de nombreuses personnes décédées ou blessées ne semblaient représenter aucune menace imminente au moment où elles ont été abattues».
Hier à 15:00
«Jérusalem restera la capitale d'Israël», a dit Nétanyahou
Réalisant un engagement de campagne de Donald Trump, le transfert de l'ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem constitue une rupture de plus avec des décennies de diplomatie américaine et de consensus international. Le statut de Jérusalem est l'une des questions les plus épineuses de l'insoluble conflit israélo-palestinien.

La décision américaine comble les Israéliens comme la reconnaissance d'une réalité de 3000 ans pour le peuple juif. Elle coïncide avec le 70e anniversaire de la création de l'État d'Israël, en pleine effusion nationale et ferveur pro-américaine.

«Jérusalem restera la capitale d'Israël quel que soit l'accord de paix que vous imaginiez», a affirmé dimanche le premier ministre Benyamin Nétanyahou.
Hier à 14:59
Donald Trump : «C'est un grand jour pour Israël»
Hier à 14:58
Le bilan augmente à 25 morts
Au moins 25 Palestiniens ont été tués à Gaza par des tirs israéliens, selon un nouveau bilan.

Ces décès portent à 79 le nombre de Palestiniens tués dans la bande de Gaza depuis le début d'un mouvement de protestation massif le 30 mars. Ils font aussi de cette journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de 2014 dans l'enclave.
Hier à 14:56
Israël condamne une «opération terroriste» menée par le Hamas
Outre l'opposition au transfert de l'ambassade, les Palestiniens protestent aussi contre le blocus de Gaza et l'occupation. L'armée israélienne a dénié le caractère pacifiste de la mobilisation, la qualifiant «d'opération terroriste» conduite par le Hamas, qui gouverne l'enclave palestinienne et auquel il a livré trois guerres.

L'armée israélienne redoute un enfoncement de la barrière frontalière. Elle a déclaré la périphérie de Gaza zone militaire close. Elle a pratiquement doublé ses effectifs combattants autour de l'enclave et en Cisjordanie occupée, où sont annoncés des rassemblements.

Des milliers de policiers israéliens sont aussi mobilisés dans tout Jérusalem, pavoisée de drapeaux américains et israéliens et d'affiches louant Donald Trump comme un «ami de Sion». Un millier de policiers doivent être déployés autour de l'ambassade et ses alentours dans le quartier périphérique et verdoyant d'Arnona.

Hier à 14:55
EN IMAGES - Des milliers de manifestants à Gaza


Hier à 14:54
Israël s'est dit prête à employer «tous les moyens» pour défendre la frontière
L'armée israélienne avait largué, avant les heurts, des tracts mettant en garde les Gazaouis: «Vous prenez part à des rassemblements violents au risque de votre vie (...) Ne laissez pas le Hamas, de la manière la plus cynique, se servir de vous comme ses jouets.»

Le ministre de la Défense Avigdor Lieberman a prévenu que l'armée emploierait «tous les moyens» pour défendre la frontière, les soldats et les civils israéliens riverains de l'enclave.
Hier à 14:52
Un garçon de 14 ans tué, et cinq journalistes touchés par balles
Parmi les victimes, un garçon de 14 ans a été tué par des tirs israéliens, et au moins cinq journalistes ont été atteints par balles, selon les autorités locales.

Au total, plus de 500 Palestiniens ont été blessés.
Hier à 14:50
Plusieurs morts à Gaza
Bonjour et bienvenue dans ce live consacré aux violences à Gaza, qui ont lieu alors que les États-Unis ouvrent leur ambassade à Jérusalem.

Rappel des derniers éléments connus à 13h45 : 

Des heurts violents ont éclaté entre manifestants palestiniens et soldats israéliens à la frontière de la bande de Gaza.

Au moins 16 Palestiniens ont été tués et des centaines blessés.

L'inauguration de l'ambassade américaine en Israël est prévue à 16 heures, heure de Paris.

Les États-Unis ouvrent sous les ovations leur ambassade à Jérusalem (14.05.2018)
  • Par  Marc Henry 

  • Publié le 14/05/2018 à 19:04
VIDÉOS - Les Etats-Unis ont officiellement inauguré leur nouvelle ambassade en Israël, réalisant une promesse du président Donald Trump.
Jérusalem
Les sanglantes émeutes dans la bande de Gaza ont lourdement pesé lors de l'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem. Cet événement «historique» que les Israéliens attendaient depuis 70 ans s'est déroulé au moment même où des affrontements meurtriers avaient lieu à la frontière entre Israël et Gaza. Les télévisions et radios ont dû se livrer à d'incessants allers-retours entre Jérusalem et Gaza. Jared Kushner, le gendre et conseiller de Donald Trump, accompagné d'Ivanka Trump n'a pu s'empêcher devant les 800  invités de faire allusion aux islamistes du Hamas «qui prônent la violence et ne peuvent faire partie d'une solution, car ils font partie du problème comme nous pouvons le constater aujourd'hui». Benyamin Nétanyahou a pour sa part profité de l'occasion pour rendre un vibrant hommage à «nos braves soldats qui protègent nos frontières».
Malgré ces nuages, la cérémonie s'est déroulée comme prévu dans un style américain avec en prime un message vidéo de Donald Trump, des discours de Jared Kushner, qui a célébré Jérusalem comme «le cœur éternel du peuple juif», et de Benyamin Nétanyahou sur la même longueur d'onde. Par précaution des centaines de policiers israéliens avaient été déployés autour du bâtiment de l'ambassade, qui servait jusqu'à présent de consulat américain afin de l'isoler d'un quartier arabe voisin d'où pouvaient partir d'éventuelles manifestations. Un pasteur et un rabbin américains ont aussi pris la parole. Tous les discours ont été ponctués d'ovations debout à répétition. Une plaque et un sceau sur lequel figure bien en évidence le nom de Donald Trump ont été dévoilés. Bref, le cérémonial a été respecté.
Mais à l'extérieur, du côté des Israéliens, l'heure était plutôt à une satisfaction discrète. Personne n'est sorti danser de joie dans les rues, dont certaines étaient pavoisées de drapeaux américains ou de pancartes à la gloire de Donald Trump. À titre anecdotique, un petit magasin du centre-ville proposait pour l'occasion des kippas avec l'effigie du président américain. Mais comme l'a reconnu le patron, les ventes n'ont pas été à la hauteur des espérances. Des responsables du Beitar Jerusalem l'équipe de football de la ville a suggéré de changer le nom du club, dont certains supporteurs sont connus pour leurs débordements anti-arabes, en «Betar Trump Jerusalem». Mais leur initiative a toute chance de faire long feu. Le nom du président américain est une marque déposée qu'il est impossible d'utiliser à sa guise.
Jérusalem : l'ambassade des Etats-Unis inaugurée en grande pompe
Près de 800 personnes étaient présentes à Jérusalem lundi 14 mai pour l'inauguration de l'ambassade polémique des Etats-Unis. Parmi les convives, Ivanka Trump et Benjamin Netanyahu.
Naftali Bennett, le ministre de l'Éducation a sans doute bien résumé le sentiment général des Israéliens en affirmant que les États-Unis ne faisaient que rendre justice à Israël. «Nous avons cessé d'être un État de second ordre», a-t-il affirmé en rappelant qu'il avait fallu des décennies pour que Jérusalem soit reconnue comme capitale de l'État hébreu. Une pointe d'inquiétude politique affleure également. Nombre de commentateurs se demandent qu'elles pourraient être les concessions que Donald Trump pourrait exiger d'Israël vis-à-vis des Palestiniens. Interrogés sur ce point, Benyamin Nétanyahou et ses ministres pratiquent l'esquive en se contentant de proclamer que le président américain ne portera jamais atteinte à la sécurité d'Israël.
Donald Trump a fait savoir dans sa vidéo que s'il était bien le premier président américain à avoir reconnu Jérusalem comme capitale d'Israël, il n'avait pas renoncé pour autant à être aussi celui qui parrainera un accord entre Israël et les Palestiniens. «Notre plus grand espoir est celui de la paix. Les États-Unis restent pleinement engagés à faciliter un accord de paix durable», a-t-il assuré.
Ambassade américaine à Jérusalem : le discours de Donald Trump
Le président des Etats-Unis s'est exprimé par un message vidéo lors de l'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem
Reste toutefois à trouver un partenaire pour négocier. Mahmoud Abbas, le président palestinien boycotte les États-Unis depuis l'annonce en décembre du transfert de l'ambassade américaine à Jérusalem. Les Palestiniens, qui représentent pas moins de 38 % de la population de Jérusalem, ont le sentiment que leur rêve de voir un jour la partie arabe de la ville devenir la capitale de leur futur État qu'ils appellent de leurs vœux relève plus que jamais du mirage. Leur amertume est d'autant plus forte que la Maison de l'Orient, qui a servi un temps d'ambassade officieuse de l'Autorité palestinienne à Jérusalem-Est, a été fermée par Israël en 2001 et n'a pas la moindre chance de rouvrir avec le gouvernement israélien actuel.
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Les États-Unis abusent-ils de leur hégémonie ? (14.05.2018)
Par Jean-Pierre Robin
Mis à jour le 14/05/2018 à 18h43 | Publié le 14/05/2018 à 17h16
ENQUÊTE - Climat, commerce, nucléaire iranien, Donald Trump n'en fait qu'à sa tête. La suprématie militaire américaine lui permet d'imposer ses règles aux entreprises et aux États étrangers. Obama et Bush en faisaient autant, mais sans déchirer les traités. Une réaction de panique face à la montée en puissance de la Chine ?
Forte de son budget militaire de 610 milliards de dollars, qui dépasse les efforts d'armement des sept pays suivants réunis, dont la Chine, l'Amérique peut-elle s'ériger en shérif de la planète? Le flic armé jusqu'aux dents du «village mondial», mais aussi «le gendarme économique du monde», selon l'expression de Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie épouvanté à l'idée que Renault et PSA doivent faire une croix sur le marché iranien. En donnant trois à six mois aux entreprises européennes, entre autres, pour cesser leur commerce et arrêter tout investissement avec l'Iran, Donald Trump n'est certes pas le premier président à faire la police économique et financière hors de ses frontières.
«L'extraterritorialité du droit américain» est une pratique constante depuis 1945 pour «le défenseur du monde libre» comme on disait au temps de la guerre froide. En 2015, la banque BNP Paribas avait écopé d'une amende de 8,9 milliards de dollars «pour utilisation du dollar avec des ennemis des États-Unis», en l'occurrence le Soudan, l'Iran et Cuba. Alors à la Maison-Blanche, Barack Obama avait fait savoir à François Hollande que ce serait un crime de lèse-majesté vis-à-vis de la justice américaine que de lui demander de faire pression. Et Paris avait obtempéré.
Outre-Atlantique, on ne badine pas avec la séparation des pouvoirs et le droit, surtout quand c'est celui du plus fort. Domination du dollar, règles fiscales, supervision des banques, normes de l'Internet etc., les États-Unis s'arrogent des privilèges exorbitants. Ils disposent même d'un droit de veto au FMI! Donald Trump ne prend plus de gants pour déchirer les traités, de l'accord de Paris sur le climat à celui de Vienne - le plan de contrôle international sur le nucléaire iranien, sans oublier les humiliations faites à l'OMC (Organisation mondiale du commerce). La puissance économique, militaire et technologique confère-t-elle tous les droits?
Une hégémonie aux multiples facettes
«La meilleure chose que vous puissiez faire, c'est de négocier en position de force», a écrit Donald Trump dans son livre surL'Art du deal, paru en 1988. Car il faut lire les chefs d'État avant qu'ils n'arrivent au pouvoir. Hitler avait annoncé tout ce qu'il ferait dans Mein Kampf…

En situation de force, les États-Unis le sont à tous égards. «America first» (l'Amérique d'abord), le slogan isolationniste sur lequel leur président s'est fait élire en 2016, s'entend aussi d'une autre façon: l'Amérique a le rang de première puissance, quel que soit le critère retenu. Sauf pour la population. «Une position hégémonique n'exige pas d'être le plus grand pays de la planète, sinon l'Angleterre n'aurait pas régné sur une grande partie du monde, comme elle l'a fait durant plus d'un siècle», rappelle l'économiste de Harvard, Kenneh Rogoff, qui voit le match Chine-États-Unis, comme celui «de la main-d'œuvre chinoise et des robots américains».
La puissance n'est pas qu'une question de taille. C'est «la capacité d'une unité politique d'imposer sa volonté aux autres unités», selon la définition classique de Raymond Aron. Et l'Amérique a de multiples cordes à son arc pour faire passer ses lois.
Sa puissance de production la place en tête (voir graphique) et son PIB représente le quart de la richesse mondiale produite annuellement. De même, le marché américain constitue le premier pôle d'importation (17,3 % du marché mondial selon l'OMC), et l'US market fonctionne comme une pompe aspirante pour les autres nations qui ne peuvent s'en passer. Notons que l'Union européenne, souvent présentée comme le premier importateur mondial, se trompe, car le commerce intra-européen doit être défalqué des chiffres, ce que l'OMC prend soin de faire.
Second attribut de la puissance, les forces militaires expriment une prééminence encore plus écrasante. «Nous dépensons plus pour nos forces armées que les dix pays suivants», s'était vanté en 2014 le président Obama, le Prix Nobel de la paix 2009, ce qui n'est d'ailleurs plus tout à fait exact (voir tableau).Disposant de onze porte-avions en activité, alors que nul autre pays n'en a plus de deux, l'US Navy s'est assuré un contrôle des mers sans précédent, ce qui n'est pas pour rien dans l'hégémonie du dollar. Au XIXe siècle également la supériorité de la livre sterling était liée à la suprématie maritime de l'Empire britannique.
Pour la maîtrise du cyberespace, le secteur privé est à la manœuvre, les Gafam (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) n'étant que la partie émergée de l'iceberg et de son avance dans l'économie numérique. C'est une société de droit privé californien, l'Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) qui attribue les noms de domaines et les adresses sur Internet, et qui était totalement sous la tutelle du gouvernement américain jusqu'à l'automne 2016.
Alors que les établissements d'outre-Atlantique, Harvard en tête, raflent dix-sept des vingt premières places dans le classement mondial des universités de l'ARWU de Shanghaï, la boucle est bouclée. Alliant puissance de l'esprit et forces matérielles, Mens sana in corpore sanodisent-ils, «les États-Unis sont la seule nation indispensable au monde», prétendait le président Bill Clinton, au comble de l'hubris, dans les années 1990. La décennie prodigieuse, quand l'hyperpuissance américaine se trouvait sans aucune concurrence. L'URSS venait d'éclater, victime «de la guerre des étoiles», la course aux armements lancée en 1983 par l'Administration Reagan. Quant à la Chine, elle n'appartenait même pas à la communauté commerciale internationale (elle n'entrera à l'OMC qu'en 2001).
Le dollar doit tout aux forces armées
Que les différentes facettes de l'hégémonie entrent en résonance et se renforcent mutuellement, voilà une réalité incontournable. Monnaie clé du commerce mondial (42 % des échanges de biens et services libellés en dollar) le billet vert est plus encore la langue de la finance (59 % des prêts bancaires internationaux). Le doit-il à Mercure, le dieu romain du commerce, ou à Mars, celui de la guerre? Aux deux, mon capitaine, répond Barry Eichengreen, l'un des rares économistes vedettes américains à parler «du privilège exorbitant du dollar», l'expression forgée par le général de Gaulle en 1965.
Dans une étude d'avril 2018 du NBER, le professeur Eichengreen explique que la banque centrale populaire de Chine détient près de 60 % de ses réserves de change en dollars parce qu'elle réalise une part importante de ses exportations aux États-Unis. En revanche pour la Corée et le Japon, dont 80 % des réserves sont en billets verts, sous la forme d'US Treasury bills (bons du Trésor), cette préférence tient aux accords de sécurité signés avec Washington. C'est encore plus vrai pour l'Allemagne et l'Arabie saoudite dont pratiquement la totalité des réserves sont constituées de dollars, en contrepartie du parapluie nucléaire américain dont bénéficient les deux pays.
L'avantage financier qu'en retire Washington est gigantesque. «Il suffirait que les pays dépendant des États-Unis pour leur sécurité réduisent de 30 % leurs avoirs en dollars, pour que les taux d'intérêt américains à long terme montent de 80 points de base (0,8 %), alourdissant de 115 milliards de dollars par an les charges du Trésor US», selon l'étude du NBER.
Des privilèges tout à faIt exorbitants
C'est l'ensemble de l'économie américaine qui profite de conditions de financement exceptionnelles. Le mécanisme remonte aux années 1950-1960, quand les entreprises multinationales ont pris leur essor:«Les États-Unis ont créé alors un empire industriel considérable en dehors de leur territoire. La rentabilité de ces investissements était supérieure à celle qui prévalait chez eux. Les calculs de l'époque montrent que 90 % des investissements ont été financés en fait par le pays d'accueil»,analyse Jacques de Larosière, qui a dirigé le FMI (50 ans de crises financières, Odile Jacob).
Les déficits extérieurs de l'Amérique, dont Donald Trump se plaint si amèrement sont un leurre. Ces déficits sont financés à très bas prix par l'épargne étrangère, et ces capitaux permettent aux multinationales, les Gafam entre autres, de conquérir le monde et d'accumuler les profits. Lesquels sont thésaurisés par les sociétés américaines à l'étranger à hauteur de 3000 milliards de dollars selon les chiffres du Trésor américain.
Dans cette noria intercontinentale des capitaux, les alliés politiques de Washington sont des spectateurs qui n'ont pas voix au chapitre. «Depuis la fin des années 1990, les crises financières internationales et les récessions associées viennent toujours systématiquement de la politique monétaire des États-Unis» observe, Patrick Artus, le chef économiste de Natixis. La liste est dans toutes les têtes: 1987 (krach du 19 octobre), 1997 (crise asiatique), 2000 (éclatement de la bulle Internet), et 2008 de sinistre mémoire.
L'asymétrie est la règle. Jamais de réciprocité. L'Ofac (Office of Foreign Assets Control) et le Department of Justice infligent des amendes à tour de bras aux banques européennes, car «aucun individu, aucune entité qui fait du mal à notre économie n'est au-dessus de la loi», selon les termes du procureur général des États-Unis Eric Holder. Personne ne s'est avisé que l'Europe aurait pu «punir» la banque Goldman Sachs pour avoir aidé la Grèce à falsifier ses comptes publics!

Trump naufrageur de l'ordre libéral
Le scénario des relations internationales en vigueur depuis 1945 semble avoir été écrit par le fabuliste latin Phèdre, exact contemporain de Jésus-Christ, dans La Vache, la Chèvre, la Brebis et le Lion: après avoir capturé un cerf, les quatre animaux s'apprêtent à se partager sa dépouille, le plus fort s'attribue les quatre parts, avec pour seul argument, «parce que je m'appelle Lion». Et Phèdre de donner cette moralité, «il n'y a jamais de sécurité dans l'association avec le puissant»…
Les alliés européens et asiatiques encaissent les coups sans broncher. Les premiers sont trop désunis commercialement (énorme excédent commercial germano-américain) et stratégiquement (la Pologne préfère les appareils de Lockheed Martin aux hélicoptères d'Airbus). Et en Asie, la Chine fait peur.
Quant aux analystes chinois, ils se font des gorges chaudes des dérives «de l'ordre libéral» mis en place après 1945 sous leadership américain et aujourd'hui malmené par Donald Trump. «Les guerres déclenchées ces dernières vingt ou trente années par les États-Unis avaient toutes pour but la défense de la suprématie du dollar», accuse l'ex-général Qiao Liang, expert reconnu de la mondialisation.
L'anglais dispose d'un mot qu'on n'a pas en français: hegemon, celui qui exerce sa domination sur les autres. Et pour en faire comprendre le sens, le dictionnaire de Cambridge donne cet exemple: «Could the United States lose out to another global hegemon, China?» Les États-Unis pourraient-ils céder la place de «l'hegemon mondial» à la Chine? C'est la question.

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Jeannette Bougrab: «Contre le terrorisme, osons ouvrir le débat sur les mesures d'exception» (14.05.2018)
Par Jeannette Bougrab
Mis à jour le 14/05/2018 à 20h20 | Publié le 14/05/2018 à 20h16
FIGAROVOX/TRIBUNE - Un nouvel attentat, commis par un fiché S, a été perpétré à Paris samedi. L'État doit assumer des mesures privatives de liberté à titre préventif contre les fichés S si des indices sérieux de radicalisation sont réunis, affirme l'essayiste.
«Je suis venu à vous avec l'égorgement»: un des célèbres hadiths prêtés au prophète Mahomet trouve une résonance particulière à l'heure actuelle en France. Ce samedi 12 mai devait être un soir festif dans le quartier de l'Opéra, à Paris, où, le printemps arrivant, les gens sortent dans les rues pour boire un verre ou dîner entre amis. Mais cette légèreté fut brutalement interrompue quand un jeune homme armé d'un simple couteau poignarda cinq personnes dont une mortellement au cri d'«Allah akbar».
L'histoire se répète inlassablement. Khamzat Azimov, connu des servicesde renseignement, était fiché S comme environ 20.000 personnes sur notre territoire. L'intéressé avait même été entendu en 2017 par la section antiterroriste de la brigade criminelle. Mais voilà: il était jugé comme un petit islamiste sans envergure.
Combien de ces apprentis djihadistes font ainsi l'objet de discussions polies dans les bureaux feutrésde l'administration pour déterminer leur degré de dangerosité et les suites à donner, sans qu'à l'arrivée des mesures concrètes soient prises?
Il est vrai que, comme le juge Trévidic lui-même le dit très bien, les textes juridiques ne sont plus adaptés à la situation. De surcroît, en France, il y a toujours une explication pour justifier et dédouaner les islamistes qui nourrissent le terrorisme. Le ministère de l'Intérieur s'est heurté à de nombreux obstacles pour expulser El Hadi Doudi, cet imam salafiste de la mosquée As-Sounna, à Marseille, fermée depuis. Selon la préfecture,cet Algérien de 63 ans appelait à la «destruction des mécréants», incitait  à l'application de la loi du talionà l'encontre de ceux qui combattent Dieu et son prophète et à l'égard desquels la sentence de Dieu est la mort ou la crucifixion», et présentait «les Juifs comme des impurs, les frères des singes et des porcs». Ses fidèles le voyaient toutefois comme un homme opposé à la violence. Pendant toutes les années oùil a prêché dans cette mosquée, combien de faibles esprits a-t-il empoisonnés?
«Il est nécessaire de pouvoir priver de liberté toute personne liée de près ou de loin à une organisation terroriste.»
Jeannette Bougrab
Le temps de l'administration et le temps de la terreur ne sont définitivement pas compatibles. Prenons l'exemple de Radouane Lakdim, qui, dans un supermarché à Trèbes, a tué trois personnes, dont le colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame. L'homme avait 25 ans et était fiché S depuis l'été 2014. Il était suivi par les services de renseignement depuis 2016, mais, selon le procureur de la République de Paris, François Molins, rien ne présageait le passage à l'acte.Ce genre de cas ne devrait pas exister. Qu'attendait-on? Un faire-part?
Au nom du principe de précaution, il est nécessaire de pouvoir priver de liberté toute personne liée de près ou de loin à une organisation terroriste. Des mesures fortes sont indispensables pour venir à bout de l'islamisme:faut-il rappeler que 247 personnes ont été assassinées sur notre sol au nom de cette idéologie mortifère? Combien de morts faudra-t-il encore pour convaincre qu'une guerre est menéepar ces extrémistes au nom de l'islam contre l'Occident?
Prétendre distinguer grands et petits islamistes est vain. Ceux qui ont connula décennie noire en Algérie, qui a fait plus de 200.000 victimes, le savent bien. L'imagination des terroristes n'a pas de limite. Tout a été utilisé pour tuer: armes, couteaux, ciseaux, bouteillesde gaz, marteaux…
Il en va de même aujourd'hui en France. Ainsi en juin 2015, en Isère, un islamiste, Yassin Salhi, a égorgé et décapité son patron, Hervé Cornara, puis il a accroché la tête de sa victime au grillage d'une usine. Le 13 juin 2016, à Magnanville,un policier et sa compagne, Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider, ont été tués de plusieurs coups de couteau à leur domicile devant leur enfant de 3 ans par un islamiste nommé Larossi Abballa. Le 26 juillet 2016, à Saint-Étienne-du-Rouvray, Adel Kermiche et Abdel Malik Nabil Petitjean égorgèrent le père Jacques Hamel, âgé de 86 ans. En octobre 2017, à la gare de Saint-Charles à Marseille, Ahmed Hanachi a poignardé, égorgé et éventré deux étudiantes, Laura et Maurane,âgées respectivement de 20 et 21 ans.
Ces tragédies répétées nous renvoient aux propos du grand écrivain algérien Boualem Sansal, pour qui le temps du couteau et de l'égorgement s'est installé en France. Lui, le Kabyle des montagnes, ne cesse de nous alerter sur notre angélisme. Soyons enfin lucides! Nous pleurerons encore d'autres proches aux chairs déchiquetées par les entailles d'un couteau de boucher. La France doit comprendre qu'elle se trouve face à un ennemi qui divinise la mort.
Nous ne le vaincrons, répétons-le, qu'en assumant des mesures privatives de liberté à titre préventif contre les fichés S. En outre, chacun de nous, suivant l'exemple d'Arnaud Beltrame, doit, s'il est confronté à un attentat, réapprendre à être prêt à mourir pour une plus haute idée de la vie, à être prêt à payer de son sang la défense de nos valeurs attaquées.
Dernier ouvrage de Jeannette Bougrab paru:  Lettre d'exil. La barbarie et nous (Éditions du Cerf, 2017).
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La majorité macroniste fait face au procès en angélisme instruit par l'opposition (14.05.2018)
Par Mathilde Siraud
Mis à jour le 14/05/2018 à 23h52 | Publié le 14/05/2018 à 20h06
Dans ce contexte de menace terro­riste, Jean-Michel Fauvergue, spécialiste des questions de sécurité au sein de de La République en marche, multiplie les interventions dans les médias.
L'attaque de Paris sera inévitablement au cœur des discussions, mardi matin, en réunion de groupe des députés de la majorité, en présence du premier ministre Édouard Philippe. Fin mars, les attentats de Trèbes et de Carcassonne avaient déjà marqué les esprits et fait apparaître des lignes de fracture entre les élus de La République en marche (LaREM). Le débat sur la lutte contre le terrorisme est une nouvelle fois relancé.
Lundi matin sur Radio Classique, le député de Seine-et-Marne et ancien patron du Raid Jean-Michel Fauvergue a plaidé pour une surveillance accrue des profils jugés les plus à risque des fichés S. «Il faut faire le tri, a assuré le parlementaire macroniste, séparer le bon grain de l'ivraie» en confiant cette mission à un «groupe de haut niveau». Dans ce contexte de menace terroriste, ce spécialiste des questions de sécurité multiplie les interventions dans les médias. Alors que le gouvernement est taxé d'«angélisme» par l'opposition, Jean-Michel Fauvergue fait figure d'atout pour la majorité. «Je m'insurge contre ce procès-là, brocarde l'ex-policier. Notre programme est clair, et nous avons fait passer des dispositifs de l'état d'urgence dans le droit commun (la loi sur la sécurité intérieure, NDLR). Notre positionnement est satisfaisant, mais dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, il faut aller plus loin.»
Celui qui a dirigé l'assaut contre Amedy Coulibaly, lors de la prise d'otages du magasin Hyper Cacher, en janvier 2015, pilote un groupe de travail d'une trentaine de députés LaREM sur la sécurité. Il assure qu'il va plancher sur des propositions et souhaite une meilleure mise en œuvre des dispositifs existants.
Pragmatisme
Pour cet élu, le recours aux «visites domiciliaires administratives», encadrées par la loi, reste insuffisant. Il avait déjà alerté le premier ministre à ce sujet, fin mars. Fauvergue s'inscrit totalement en faux contre l'expulsion des fichés S, comme demandée par Les Républicains et le Front national. «En matière de sécurité, il ne faut pas faire que de la politique, mais plutôt du pragmatisme», somme le député. Depuis février, il planche avec la députée LaREM Alice Thourot sur une mission parlementaire sur la coopération entre acteurs publics et privés de sécurité.
Plutôt bien vues au sein du groupe majoritaire, au contraire de Manuel Valls qui avait fait tousser en proposant l'interdiction du salafisme, les interventions de Jean-Michel Fauvergue font davantage consensus. «J'ai confiance en sa connaissance du sujet, fait savoir Hugues Renson, vice-président de l'Assemblée nationale. Nous avons les outils juridiques, il faut maintenant affiner le contrôle.»
Face aux «verbiages» de Laurent Wauquiez et de Marine Le Pen, Hugues Renson appelle à ne pas tomber dans la «surenchère politicienne». «L'efficacité, ce n'est pas forcément tenir des propos d'estrade. C'est avoir les meilleurs outils pour faire face à la menace, et apprendre à vivre avec.»
Les débats au sein du groupe, mardi, promettent une nouvelle fois d'être animés. Car si les députés ne se bousculent pas pour monter au créneau sur la lutte contre le terrorisme ou l'impératif de sécurité, certains d'entre eux s'inquiètent mezza voce du risque de passer ainsi pour une majorité «tiède», voire timorée face à la menace et aux accusations répétées de l'opposition.

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Thibault de Montbrial : en matière de terrorisme, «le pire est devant nous» (13.05.2018)
Par Angélique Négroni
Mis à jour le 14/05/2018 à 10h17 | Publié le 13/05/2018 à 20h30
L'avocat au barreau de Paris et président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure prévoit le retour d'actions terroristes de grande ampleur.
LE FIGARO. - Faut-il revoir le fonctionnement des fiches S?
Thibault de Montbrial - Crédits photo : François BOUCHON/Le Figaro
Thibault de Montbrial. -Véritables outils de travail pour les services de sécurité intérieure, les fiches S ne concernent pas seulement les islamistes. Elles existent pour le hooliganisme, l'extrême gauche, l'extrême droite. En réalité, il faut surtout s'intéresser au Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), créé en 2015. Constitué de 20.000 noms environ, il recense les personnes identifiées comme des radicaux islamistes, susceptibles d'un passage à l'acte. Pour le tenir à jour et pour évaluer le niveau de dangerosité des personnes y figurant, des réunions hebdomadaires ont lieu dans chaque préfecture. Comme on ne peut surveiller en même temps 20.000 personnes, celles-ci permettent de cibler en priorité quelques milliers d'entre elles. En parallèle, et pour les autres, des surveillances par sondage sont menées.
Il faut renforcer le renseignement par tous les moyens y compris par les non-professionnels, ce qu'on appelle les «signaux faibles».
Que faut-il faire pour améliorer ce dispositif?
Il faut renforcer le renseignement par tous les moyens y compris par les non-professionnels, ce qu'on appelle les «signaux faibles». Les clubs de sport ou les services sociaux, par exemple, sont en mesure de fournir une foule d'informations utiles. À ce jour, des dispositifs sont mis en place pour que les gendarmes et les policiers collectent ces données. Mais les avancées sont variables selon les départements, car cela dépend encore de la bonne volonté des responsables en place.
Certains plaident pour le rétablissement de l'état d'urgence. Qu'en pensez-vous?
L'état d'urgence répond à une situation exceptionnelle. Il devait donc cesser car nous sommes face à un combat à long terme. En remplacement, une loi a été votée en octobre dernier qui, bien qu'encore imparfaite selon moi, renforce les pouvoirs judiciaires et administratifs.
Craignez-vous une hausse des attentats?
«Il existe des moyens permettant de déchoir de la nationalité française celui qui porte atteinte à la sûreté de l'État et j'y suis favorable.»
Le pire est devant nous. Les premiers combattants à l'étranger et condamnés en France en 2013 et 2014 commencent aujourd'hui à sortir de prison. En 2020, on estime que 64 % d'entre eux auront quitté l'univers carcéral, soit plusieurs centaines de personnes. Or une immense majorité d'entre eux reste déterminée à combattre notre pays. Leur profil est inquiétant car il s'agit de personnes aguerries au combat. S'ajoutent à cela, des milliers de djihadistes francophones qui n'ont été ni arrêtés ni tués en Irak ou en Syrie. Certains d'entre eux cherchent à porter le combat en France. Expérimentés, ils sont en mesure de coordonner des attaques d'envergure en France.
Celles-ci vont-elles remplacer le terrorisme «low-cost» d'aujourd'hui?
Mené avec de faibles moyens, ce terrorisme «low-cost» correspond à une période transitoire que nous vivons actuellement: une période de «faux calme», avant le retour d'actions de grande ampleur.
D'origine tchétchène, l'assaillant avait été naturalisé en 2010. Que faut-il en penser?
Il existe des moyens permettant de déchoir de la nationalité française celui qui porte atteinte à la sûreté de l'État et j'y suis favorable. L'asile politique doit pouvoir aussi être retiré. Il faut être encore plus vigilant avant d'accorder ces statuts et pouvoir y mettre fin sans état d'âme.

Thibault de Montbrial : «Emmanuel Macron doit réduire les fractures qui traversent notre société» (16.01.2018)
Par Paul Sugy
Mis à jour le 16/01/2018 à 17h40 | Publié le 16/01/2018 à 17h37
FIGAROVOX/ENTRETIEN - Gardiens de prison agressés, policiers lynchés, territoires occupés... L'avocat Thibault de Montbrial s'inquiète de la multiplication des tensions, qui laissent redouter une explosion de la violence.

Thibault de Montbrial est avocat au barreau de Paris, Président du Centre de Réflexion sur la Sécurité Intérieure et membre du Conseil Scientifique de l'École de Guerre.

FIGAROVOX.- Les gardiens de prison mènent des actions partout en France à la suite de l'agression de quatre des leurs à Vendin-le-Vieil, et sept encore à Mont-de-Marsan hier… Quelles solutions pour faire face à la radicalisation des détenus?
Thibault de Montbrial.- Je fais en effet le constat que depuis quelques années, une crise de sécurité est à craindre dans les prisons. Celle-ci tient principalement à deux facteurs: la surpopulation carcérale, et la présence d'un nombre toujours plus grand d'islamistes. Les pouvoirs publics en sont conscients, puisqu'ils ont créé l'an dernier un Bureau central du renseignement pénitentiaire. C'est déjà un progrès, mais il faut aller beaucoup plus loin: pour commencer, il faut évidemment construire des places de prison supplémentaires, car la population carcérale dépasse largement nos capacités d'accueil, et dans l'avenir nous ne pouvons qu'anticiper une hausse du nombre de détenus. Mais construire ne suffira pas: il faut aussi mieux penser la détention, en plaçant les détenus en fonction de la nature des infractions commises. Les moins dangereux d'entre eux, par exemple ceux condamnés pour de la délinquance non-violente, de la récidive routière ou des délits financiers par exemple, pourraient être accueillis dans des centres pénitentiaires à l'architecture moins lourde et nécessitant des dispositifs de sécurité allégés. Cela permettrait à l'administration pénitentiaire de concentrer ses moyens sur les prisonniers les plus violents. Cette mesure commence tout juste à être envisagée par les politiques (Valérie Pécresse y a fait allusion ce matin), alors qu'elle me paraît être d'une nécessité vitale: si l'on ne fait rien, tôt ou tard, nous aurons à faire face à une mutinerie sanglante dans l'une ou l'autre de nos prisons.
Pensez-vous que l'installation de téléphones fixes dans chaque cellule, comme cela a été annoncé, soit une bonne idée?
L'idée est intéressante mais à plusieurs conditions: que les conversations des prisonniers puissent être écoutées par l'administration, que les détenus ne puissent appeler qu'un nombre restreint de numéros préenregistrés et que l'on fixe une durée maximale quotidienne d'appels. Le téléphone peut maintenir le lien entre les détenus et leurs familles, et ainsi créer une soupape de sécurité pour éviter que des détenus ne cèdent au désespoir (suicide) ou aux sirènes de la radicalisation.
Les agressions contre la police continuent également de se multiplier, comme au soir du 31 décembre à Champigny-sur-Marne. Selon vous, quels sont les responsables de ce regain de violences contre les forces de l'ordre?
La police est désormais considérée comme une bande rivale, à l'encontre de laquelle tous les coups sont permis.
Ces violences contre la police n'ont rien de nouveau, mais je constate une évolution qui nous entraîne vers le pire. La gravité de ces violences est elle-même en constante augmentation: à Champigny, ce qui s'est produit est tout de même un lynchage! La police est désormais considérée comme une bande rivale, à l'encontre de laquelle tous les coups sont permis. On ne peut pas rejeter sans cesse la responsabilité sur le contexte de misère sociale dans laquelle vivent les agresseurs: il faut certes continuer de mener des politiques sociales, mais cela ne suffira pas à enrayer cette logique de violence. Car enfin, ayons le courage de nommer la réalité: les groupes qui s'en prennent à nos policiers sont des bandes ethnico-territoriales, qui cherchent à protéger leur zone pour deux raisons: continuer de faire prospérer leurs trafics, et maintenir une logique communautaire dictée par un islam radical. Il règne dans ces zones une haine du flic, qui est le ciment d'une triple identité, à la fois territoriale, ethnique et religieuse. La quasi-totalité de mes nombreux interlocuteurs dans l'univers de la sécurité intérieure s'accordent à dire qu'il viendra un jour où la situation finira par échapper au contrôle des forces de l'ordre: ce jour-là, seule l'armée sera encore en mesure d'intervenir pour restaurer l'ordre républicain. C'est un scénario concret qui est déjà envisagé au sein de certaines administrations, même si l'on comprend que personne ne rentre publiquement dans le détail.
Êtes-vous favorable à l'instauration de peines planchers pour les agresseurs de policiers?
À mon avis, cette mesure est secondaire face au problème que nous évoquons. Les peines planchers sont certes nécessaires, mais la justice vient toujours après la violence, or c'est d'abord au moment des faits que nous devons être capables de réagir. Il faut commencer par muscler la riposte des forces de l'ordre. Lorsqu'ils sont pris pour cible, nos policiers font preuve d'une remarquable retenue dans l'usage de la force: même à Champigny, ils n'ont pas fait usage de leur arme de service alors qu'ils en avaient pourtant le droit, puisqu'ils étaient menacés dans leur intégrité physique. D'eux-mêmes, les policiers ont souvent tendance à rajouter un échelon supplémentaire dans la gradation de la riposte: je pense aux tirs de sommation, qui ne sont pas prévus par la loi, et qui ont augmenté de 89 %. Il faut rappeler à nos policiers et nos gendarmes qu'ils n'ont pas vocation à servir de punching-ball aux hordes qui s'en prennent à eux. Alors oui, je suis favorable à l'instauration de peines planchers, mais je crois surtout que la priorité doit être le rétablissement de la continuité de l'ordre républicain dans certains quartiers. Pour cela, il faut commencer par ne pas désarmer nos forces de sécurité. Quand le Défenseurs des droits Jacques Toubon, dans un rapport remis aux députés, préconise l'interdiction des Flash-Ball ou des grenades de désencerclement, je trouve cette position tout simplement hors-sol.
Emmanuel Macron est aujourd'hui en visite à Calais. Êtes-vous convaincu par sa politique migratoire?
Une personne qui entre illégalement en Europe a 96 % de chances de pouvoir y rester.
Je trouve sa politique courageuse et réaliste. Mais je me demande s'il réussira à résister à la pression exercée par l'aile gauche de LREM. Selon moi, la priorité doit être l'expulsion des clandestins déboutés du droit d'asile, dont seuls 4 % quittent effectivement le territoire une fois leur demande rejetée. Ce qui signifie qu'une personne qui entre illégalement en Europe a 96 % de chances de pouvoir y rester ; or notre politique d'accueil n'a de sens que si l'éloignement du territoire, une fois prononcé, est effectivement mis en œuvre. D'autant plus que les personnes qui se maintiennent sur le territoire en situation irrégulière finissent généralement par acquérir des droits progressifs, qui conduisent souvent à l'obtention de la nationalité après quelques années. Je suis donc favorable à ce que les déboutés du droit d'asile se voient interdire définitivement l'obtention de la nationalité.
Le Figaro révèle aujourd'hui dans un sondage portant sur les préoccupations des Français que 43 % de nos concitoyens placent la lutte contre l'immigration et le terrorisme en tête des priorités. Quelle action du gouvernement attendez-vous sur ces questions?
Tous les attentats commis sur notre territoire depuis 2014 sont le fait d'hommes musulmans, et la quasi-totalité des terroristes islamistes sont issus de l'immigration. Ce qui est vrai du terrorisme l'est aussi d'une partie importante de la délinquance, et les Français le voient, même si on les somme de ne pas le penser. Agir sur l'immigration est donc indispensable. Il faut aussi revoir le fonctionnement de notre système judiciaire, en renforçant l'autorité et en particulier la sévérité à l'égard de la délinquance dure. Il est inacceptable que des multirécidivistes potentiellement dangereux soient toujours dans nos rues et non derrière les barreaux, en particulier pour des raisons liées à l'application des peines.
Nos services de renseignement ont, eux, déjà accompli un travail remarquable, que je tiens à saluer: nous savons que de nombreux attentats ont pu être déjoués grâce à eux. Mais il faut se préparer à une intensification de la menace: de nombreux djihadistes francophones ont quitté la Syrie, et certains vont inéluctablement revenir en France. Ils n'auront aucune difficulté à y séduire une jeunesse qui développe déjà un discours de haine à l'égard de notre pays. Ils importeront des méthodes de guérilla auxquelles nos forces de sécurité se préparent déjà à faire face. Il faut donc se préparer à de nouvelles formes d'attentats, plus violents encore. Les perspectives sont sombres, donc, mais le président semble en saisir la mesure, lui qui a toujours nommé l'ennemi («terrorisme islamiste»), contrairement à son prédécesseur. En revanche, je suis davantage préoccupé par l'ambiguïté qui demeure sur la question de l'islam politique, qui se développe à une vitesse inquiétante (qu'on en juge à la multiplication des revendications communautaires, du prosélytisme religieux et du port de signes ostentatoires d'appartenance à l'islam). Or il faut rester inflexible face à ces revendications: en réalité, le communautarisme et le terrorisme proposent deux voies différentes vers le même but: le triomphe d'un islam politique. Le gouvernement ne peut avoir la moindre tolérance envers les partisans de cet islam politique, ni avec ses idiots utiles et a fortiori ses complices.
Le communautarisme et le terrorisme proposent deux voies différentes vers le même but : le triomphe d'un islam politique.
Pensez-vous enfin que, bien qu'en bonne partie absentes de sa campagne, les questions régaliennes (sécurité, immigration) vont constituer le cœur du quinquennat d'Emmanuel Macron?
Au cours de la campagne, le souffle et l'énergie du candidat Macron ont permis de concentrer sur sa personne un désir de rupture ressenti et exprimé par les Français. Des trois candidats qui pouvaient incarner cette rupture (avec Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen), Macron s'est révélé être le plus mesuré dans ses propositions. Mais aujourd'hui qu'il est président, la réalité semble l'avoir rattrapé. La situation de notre pays est celle d'une société soumise à un nombre toujours grandissant de tensions intérieures: on ressent ces tensions dans nos banlieues, en proie à une violence quotidienne, mais aussi dans les revendications communautaires qui ont même créé à gauche un clivage très dur entre la ligne islamo-gauchiste d'un Edwy Plenel et les défenseurs de la laïcité autour de Manuel Valls. Par ailleurs, les services de renseignement craignent aujourd'hui une résurgence d'un terrorisme d'extrême-gauche qu'on n'a plus connu depuis les crimes commis par Action directe dans les années 1980. Quant aux ZAD, il s'agit de territoires dont la reconquête s'annonce plus que problématique, à commencer par celle de Notre-Dame-des-Landes. Et les crispations concernent bien d'autres réalités encore: la virulence des tribunes par lesquelles s'écharpent depuis peu divers camps au sein des mouvances féministes, dans un contexte où la violence à l'égard des hommes s'est déchaînée à la suite de #BalanceTonPorc, en est encore une illustration. Cette tension se ressent à tous les niveaux dans notre société: un cardiologue m'a même confié qu'en 30 ans de métier, il n'avait jamais enregistré autant de maladies cardiaques liées au stress que ces derniers mois! À mon sens, l'enjeu prioritaire du quinquennat, c'est de faire baisser cette tension en réduisant les fractures au sein de notre société sans pour autant transiger avec les valeurs de notre République. À défaut, personne ne peut exclure le risque d'une explosion de grande violence... y compris à court terme.
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Thibault de Montbrial : «En France, on trouve des dizaines de Molenbeek» (23.03.2016)

Par Eléonore de Vulpillières
Mis à jour le 14/04/2016 à 18h49 | Publié le 23/03/2016 à 18h27
FIGAROVOX/ENTRETIEN - Au lendemain des attentats de Bruxelles, Thibault de Montbrial, estime que ceux-ci pourraient être suivis par de nombreux autres. Pour lui, les terroristes bénéficient d'un soutien significatif d'une partie de la population, notamment sur le plan logistique.

Thibault de Montbrial est avocat au barreau de Paris et spécialiste des questions de terrorisme et président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure. Son premier livre, Le sursaut ou le chaos est paru en juin 2015 aux édition Plon. Il a préfacé le livre La France djihadiste d'Alexandre Mendel, paru en avril 2016 aux éditions Ring.

LE FIGARO. - Après les attaques de janvier et de novembre à Paris, c'est la Belgique qui a été touchée mardi matin. Sommes-nous dans le tragique de répétition?
Thibault de MONTBRIAL. - Cette attaque s'inscrit dans une dynamique annoncée par l'État islamique. Les services de renseignement européens ont aujourd'hui parfaitement conscience de ce que des cellules islamistes ont été infiltrées en Europe pour y perpétrer des attaques probablement coordonnées et très spectaculaires en tout cas. Ces perspectives ont été notamment évoquées par des responsables des services de renseignement civil ou militaire devant des commissions parlementaires, comme en France le 17 février 2016 ou aux États-Unis le 2 mars 2016. Cette attaque constitue donc tout sauf une surprise, et il est hélas acquis qu'elle sera suivie par de nombreuses autres.
Celles-ci sont-elles à prévoir en Europe?
Oui, toute l'Europe est concernée mais pas uniquement. Les attentats se multiplient également en Afrique et au Maghreb: Côte d'Ivoire et Mali ont entre autres été touchés récemment. Quant à la Tunisie, elle est sous pression: à Ben Gardane, les djihadistes ont mené une attaque spectaculaire le 7 mars avec assassinat de responsables de la sécurité à domicile, assaut contre des casernes des forces de l'ordre, contrôle d'une partie de la ville pendant plusieurs heures. Depuis, les accrochages entres les islamistes et les forces de sécurité y sont quotidiens, même si personne n'en parle ou presque. Il faut encore souligner que l'État islamique n'est pas seul à agir, et que des groupes comme AQMI paraissent également très actifs.
Les services de renseignement ont-ils évolué dans leur manière de penser la menace terroriste?
Les mesures mises en place depuis novembre en France vont dans le bon sens. Mais la priorité, c'est cependant de changer d'état d'esprit. Nous sortons d'une période de soixante-dix ans de paix. Ce temps est aujourd'hui révolu, nous sommes attaqués sur notre territoire et il faut totalement réorganiser sa défense à l'aune de cette nouvelle donne.
Cela implique en amont de rompre avec l'angélisme récurrent de nombreuses élites, notamment politiques et médiatiques, encore réticentes à nommer l'ennemi. Il faut aussi revoir l'organisation de la sécurité à l'échelle européenne.
Cela implique en amont de rompre avec l'angélisme récurrent de nombreuses élites, notamment politiques et médiatiques, encore réticentes à nommer l'ennemi. Il faut aussi revoir l'organisation de la sécurité à l'échelle européenne. L'espace Schengen a en effet été pensé comme un espace économique, de libre-échange et de libre circulation de temps de paix. Les questions de sécurité n'y ont quasiment pas été prises en compte.
Comment prévenir de prochaines attaques terroristes?
Les pays d'Europe sont attaqués pour ce qu'ils sont et ce qu'ils représentent. Ce n'est pas le terrorisme qui nous fait la guerre. Ce sont les islamistes radicaux, qui utilisent le moyen du terrorisme pour faire triompher l'islamisme politique. C'est une guerre de conquête.
La situation n'a plus rien à voir avec les vagues d'attentats qui nous ont frappés dans les années 1980 ou 1990. Aujourd'hui, les attaques sont perpétrées par des ressortissants européens, nés et élevés ici, et qui nous haïssent. Ils ne sont plus quelques dizaines, mais des milliers. Ils bénéficient d'un soutien significatif d'une partie de la population, notamment sur le plan logistique. En France, on trouve des dizaines de Molenbeek, comme le rappelait dimanche dernier Patrice Ribeiro, le Secrétaire Général de Synergie-officiers. Ce n'est qu'en ayant une lucidité totale sur ce phénomène que nous pourrons mener les politiques de sécurité et de
On ne s'en sortira pas avec des fleurs et des bougies. Il faut se préparer à prendre et à rendre les coups.
reconquête de nos valeurs qui s'imposent.
Enfin, pour tenir sur la durée et éviter un effondrement parfaitement possible quand on analyse nos faiblesses, il faut également travailler la résilience: anticiper les risques, savoir réagir lors des attaques, rebondir après. À cet égard, les larmes de Federica Mogherini sont consternantes. On ne s'en sortira pas avec des fleurs et des bougies. Il faut se préparer à prendre et à rendre les coups. Ce ne sera possible qu'en associant et en impliquant la population, en lui expliquant la réalité sans fard, et en la responsabilisant. Chaque citoyen doit ainsi être conscient qu'il a un rôle à jouer pour traverser les épreuves qui s'annoncent.
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Thibault de Montbrial : «Face au terrorisme islamiste, réorganiser la protection du territoire national» (10.09.2017)
Par Thibault de Montbrial
Publié le 10/09/2017 à 20h00
FIGAROVOX/TRIBUNE - Les patrouilles de soldats dans nos rues ont montré leurs limites. D'autres dispositifs sont préférables pour prévenir les attentats, argumente le président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure.

Thibault de Montbrial est avocat à la cour et membre du conseil scientifique de l'École de guerre.

Lancée après l'attentat de Charlie Hebdo en janvier 2015, l'opération «Sentinelle» déploie aujourd'hui 7 000 soldats sur le territoire national. Dans un premier temps, elle a contribué à rassurer un pays sidéré. Et personne ne pourra jamais quantifier l'effet dissuasif des patrouilles sur tel ou tel velléitaire du passage à l'acte terroriste.
La proportion des soldats qui renouvellent leur contrat d'engagement diminue
Il reste qu'aujourd'hui, les limites de l'opération sont patentes: diminution des périodes d'entraînement et de préparation des soldats ; consommation de ce qu'on appelle «le capital opérationnel» (le déclenchement d'une opération «Serval» au Sahel serait sans doute impossible aujourd'hui) ; baisse du temps consacré à la remise en condition et à l'indispensable repos en famille des militaires. Autant de facteurs qui ont entraîné une érosion du moral des troupes. Avec une conséquence concrète: la proportion des soldats qui renouvellent leur contrat d'engagement diminue. Il faut donc faire évoluer les modalités de l'opération «Sentinelle».
Plus généralement, le temps est venu de réorganiser la sécurisation de notre territoire national. L'annonce d'un nouveau plan par le gouvernement est attendue prochainement.
La protection du territoire national contre le risque d'attaques terroristes islamistes demeure plus que jamais et pour longtemps un enjeu crucial. Ancien patron du MI5, Lord Evans a estimé le 11 août que cette menace durerait «vingt ou trente ans» en Europe. De fait, la confrontation sur notre sol avec des combattants aguerris paraît inéluctable. Les pertes de territoire de l'État islamique au Levant conduisent ses djihadistes, dont des milliers de francophones, à essaimer. Peu sont encore rentrés en Europe mais ce n'est qu'une question de temps. Par ailleurs, les terroristes islamistes condamnés ces dernières années seront bientôt en fin de peine, et la prison n'a pas entamé leur détermination.
L'ampleur de la menace et son ancrage dans le temps long sont incontestables
Or, un combattant aguerri peut en former des dizaines dans une logique de guérilla, et le nombre de candidats ne manquera pas dans l'Hexagone: le Fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT) recense 18 550 personnes radicalisées à caractère terroriste. Et il s'agit d'une fourchette basse. Ni les auteurs de plusieurs des attentats du printemps ni les individus arrêtés le 6 septembre à Villejuif alors qu'ils fabriquaient du TATP n'y figuraient.
De nombreux spécialistes civils et militaires rencontrés ces derniers mois évoquent la probabilité élevée d'attaques spectaculaires à courte échéance. Bref, l'ampleur de la menace et son ancrage dans le temps long sont incontestables. Il convient d'anticiper et de s'organiser le plus vite possible de façon structurelle.
L'axiome fondamental est que plus la riposte par le feu à une attaque terroriste est longue à intervenir, plus il y a de victimes. Comment employer au mieux nos différentes ressources pour parvenir à raccourcir les délais de riposte? La réponse consiste, à mon sens, à combiner dispositifs visibles et discrets.
S'agissant des forces visibles, Il faut distinguer sécurité privée, forces de l'ordre et armée. La protection des établissements recevant du public ainsi que des établissements industriels sensibles peut, depuis la loi du 28 février 2017, être confiée à des agents privés armés, dont les conditions de sélection et de formation doivent être précisées par décret. Double avantage: les entreprises privées concernées financeront elles-mêmes leur sécurité, et les forces de l'ordre seront dégagées de ces missions de surveillance statique. Dans le même esprit, la protection de certaines personnalités pourra également être confiée à des agents privés armés, ce qui soulagera un Service de la protection (service du ministère de l'Intérieur, NDLR) surchargé.
Le rôle des forces de l'ordre sera le même qu'aujourd'hui: des patrouilles dynamiques sont déjà opérées au quotidien par des effectifs susceptibles d'intervenir rapidement, à savoir les Brigades anticriminalité en «zone police» et les Pelotons de surveillance et d'intervention de la gendarmerie (PSIG) en «zone gendarmerie». Ils bénéficient depuis 2016 d'un équipement adapté (armes longues, protection balistique renforcée). C'est également le cas d'une section dans chacune des 60 CRS déployées sur l'ensemble du territoire au gré de leurs missions. Police et gendarmerie continueront à sécuriser les manifestations publiques (concerts, événements sportifs). Et le rôle des unités d'intervention demeurera naturellement inchangé.
Je préconise d'utiliser le cadre de la Garde nationale pour constituer une force composée d'anciens des services régaliens de l'État déjà formés à porter une arme
L'armée pourra compléter le dispositif avec une nouvelle version de l'opération «Sentinelle» organisée selon les modalités proposées par le chef d'état-major de l'armée de terre Jean-Pierre Bosser lors de son audition devant l'Assemblée le 19 juillet: une force de 3 000 hommes pour protéger les «points clefs» ; une réserve de 3 000 hommes qui, tout en vaquant à ses occupations habituelles, sera prête à être déployée à bref délai en cas de nécessaire montée en puissance ; et une force de 3 000 hommes dédiée aux situations de crises complexes correspondant à ses savoir-faire (risques industriels, bactériologiques, prises d'otages multiples ou de masse).
Pour être pleinement efficace, ce dispositif visible devrait être combiné avec l'utilisation de personnels travaillant en civil, dans des conditions garantissant un maillage efficace et permanent des transports et lieux publics du territoire.
Je préconise d'utiliser le cadre de la Garde nationale, créée au cours de l'été 2016, pour constituer une force composée d'anciens des services régaliens de l'État déjà formés à porter une arme et de réservistes civils volontaires. Ces personnels seraient naturellement sélectionnés (recherche d'antécédents) et formés (technique, tactique, droit et secourisme). Ils vaqueraient à leurs occupations professionnelles et personnelles quotidiennes en portant une arme dissimulée ainsi que des moyens d'identification en cas d'intervention. Une application smartphone cryptée permettrait à ses membres et aux autorités de connaître en permanence leur localisation.
L'esprit de ce dispositif est le même que celui qui, en 2016, a conduit Bernard Cazeneuve à autoriser policiers et gendarmes à porter leur arme en dehors du service, ou Guillaume Pepy à obtenir un décret autorisant le service de sécurité de la SNCF à travailler en civil. Sélection et formation permettront d'obtenir des opérateurs au moins aussi fiables que les actuels réservistes déployés en uniforme sur le territoire.
Cette réorganisation, de surcroît souple et réversible, permettra de soulager l'armée et d'offrir une capacité globale de riposte en cas d'attaque moins visible mais beaucoup plus réactive, dans l'attente de l'arrivée des forces en uniforme puis des unités d'intervention.
Face à l'ampleur et à la durée de la menace, le moment est venu de changer notre logiciel et d'anticiper les inéluctables épreuves à venir en combinant pragmatisme, efficacité et utilisation optimale de nos ressources.
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Thibault de Montbrial

Paris : l'attaque au couteau relance la question des fichés S (13.05.2018)

  • Mis à jour le 14/05/2018 à 20:28 
  • Publié le 13/05/2018 à 22:03
Fichier S : le débat une nouvelle fois relancé
L'assaillant du 12 mai, originaire de Tchétchénie et naturalisé en 2010, était un fiché S. Il n'avait pas d'antécédent judiciaire mais avait subi un entretien avec les services de renseignements.
VIDÉO - Le tueur avait été entendu il y a un an par la police pour son réseau douteux. Le système antiterroriste reste perfectible.
Khamzat Azimov (connu également sous le prénom de Hassan), 21 ans, barbe fournie, né en Tchétchénie en 1997, naturalisé français en 2010, fiché S depuis l'été 2016 et même inscrit au Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation islamiste (FSPRT) créé sous Hollande… Le terroriste au couteau, qui a tué samedi un passant de 29 ans et fait quatre blessés, dont deux graves, dans le quartier de l'Opéra, à Paris, avant d'être abattu par une simple patrouille police secours, a le profil type pour relancer une polémique.
Dans le rapport de police transmis au ministre de l'Intérieur aussitôt après les faits, il est spécifié: «Dix-huit témoins des faits, dont certains avaient été regroupés au poste de police de la place Vendôme, ont été recensés, parmi lesquels certains ont indiqué avoir entendu crier “Allah Akbar”.»
Un invité du Figaro Live : "je suis probablement fiché S"
C'est ce qu'a déclaré Juan Branco, avocat de Jean-Luc Mélenchon et Julian Assange, interrogé sur la proposition de la droite d'interner les fichés S.
Déjà à droite, des voix s'élèvent pour demander pourquoi, malgré de nombreux cas similaires, rien n'est fait en France pour durcir le régime appliqué à ces suspects de sympathies terroristes que l'on inscrit vaguement dans des fichiers, au risque de sous-estimer leur dangerosité et de causer encore plus de victimes. Ce à quoi les experts policiers répondent qu'une fiche S n'est pas une condamnation, qu'elle est une simple mise en attention, un signalement fait à tous les services requis pour rassembler précisément des renseignements sur le suspect. On sait que, sur les plus de 20.000 personnes fichées S, celles en lien avec l'islamisme radical sont environ 12.000, dont un tiers dans le «haut du spectre». Le 29 juin 2015 (137 jours avant le Bataclan), le juge Marc Trévidic, connu pour son franc-parler, avait déjà mis en garde: «Multiplier les écoutes et les fiches S de signalement des djihadistes ne sert à rien si l'exploitation judiciaire ne suit pas.»
«Il n'a fait que naître en Tchétchénie, mais il a grandi et a formé sa personnalité, ses opinions et ses convictions au sein de la société française»
Le président de la République russe de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov
Azimov est arrivé en France avec ses parents au début des années 2000. Il a d'abord grandi à Nice, puis à Strasbourg, dans le quartier populaire d'Elsau, où vit une importante communauté tchétchène. En 2004, sa famille bénéficie du statut de réfugiés. La mère obtient la nationalité française six ans plus tard. Ce qui permet au fils de devenir français la même année. La demande de naturalisation du père, séparé de sa femme, est, quant à elle, refusée.
Ses parents se sont ensuite remis ensemble. Ils vivaient dans le XVIIIe arrondissement de Paris, rue Pajol. Ils ont été placés dimanche matin en garde à vue. La perquisition de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) dans leur appartement n'a rien donné de très concluant, selon une source policière. Les parents seraient de pauvres gens «totalement dépassés». Un ami de l'auteur de l'attaque a aussi été placé en garde à vue en début d'après-midi à Strasbourg.
L'enquête en cours est menée sous les qualifications d'«assassinat» et de «tentatives d'assassinat sur personnes dépositaires de l'autorité publique », «en relation avec une entreprise terroriste», confiée conjointement à la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne, à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et à la sous-direction antiterroriste (Sdat).
L'assaillant n'avait pas d'antécédents judiciaires. Il avait cependant été auditionné par la section antiterroriste de la brigade criminelle de Paris il y a un an. Motif invoqué: il était en contact avec un homme dont la femme voulait partir en Syrie. Dans le groupe qu'il fréquentait se trouvaient deux Tchétchènes suivis de près par la DGSI. Son nom était régulièrement évoqué dans les groupes d'évaluation départementaux (GED), chargés d'estimer le degré de radicalisation des personnes inscrites au FSPRT. Son comportement et ses activités sur les réseaux sociaux n'avaient pas inquiété outre mesure.
Comment a-t-on pu le louper? Pour l'ancien patron du Raid, le député LaREM Jean-Michel Fauvergue, le problème depuis quelque temps en France est que «ceux qui ont commis des attentats étaient dans le bas du spectre» antiterroriste. Bref, des personnages dont le passage à l'acte fut aussi soudain qu'imprévisible pour les autorités.
Azimov est arrivé sur les lieux du crime en métro armé d'un vulgaire couteau de cuisine.
Objets d'un suivi «à bas bruit» de la part des services, ces adeptes du terrorisme «low-cost» évoluent, d'une part, dans un vaste vivier et agissent, d'autre part, sans trop manifester de signes précurseurs. D'où la difficulté à les stopper préventivement. Azimov est arrivé sur les lieux du crime en métro armé d'un vulgaire couteau de cuisine.
Le président de la République russe de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, s'est exprimé sur cet attentat parisien opportunément revendiqué par le groupe djihadiste État islamique (EI). Il a rappelé que le terroriste originaire de Tchétchénie a obtenu un passeport russe à l'âge de 14 ans, avant d'avoir la nationalité française. «Sachant cela, je considère important de faire remarquer que toute la responsabilité, pour le fait que Hassan Azimov a décidé d'emprunter la voie de la criminalité, revient entièrement aux autorités françaises», a déclaré M. Kadyrov sur la messagerie Telegram. «Il n'a fait que naître en Tchétchénie, mais il a grandi et a formé sa personnalité, ses opinions et ses convictions au sein de la société française», a assuré le dirigeant. Et d'ajouter, un brin perfide: «Je suis sûr que s'il avait passé son enfance et son adolescence en Tchétchénie, le sort de Hassan aurait été différent.»
Une réunion d'urgence a été organisée dès dimanche matin par Gérard Collomb à la demande du premier ministre. L'hôte de Beauvau a rappelé que «la menace est grave, diffuse, une menace endogène […] avec les moyens les plus élémentaires possible». Le ministre a aussi concédé qu'il était «compliqué de pouvoir prévenir» ce type d'attentats. Éternel refrain du risque zéro qui n'existe pas.
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Attentat à Paris : où en est l'enquête sur l'attaque au couteau qui a fait 1 mort ? (14.05.2018)

  • Mis à jour le 14/05/2018 à 19:31 
  • Publié le 14/05/2018 à 12:51
Attaque au couteau à Paris : une intervention très rapide
L'attaque terroriste au couteau rue Monsigny à Paris samedi soir a fait un mort et quatre blessés. L'assaillant a été rapidement maîtrisé et abattu par les forces de l'ordre. Cette efficacité, beaucoup la saluent. Loïc Travers, secrétaire na
Samedi soir, dans le IIe arrondissement de Paris, un jeune fiché S a tué une personne et en a blessé quatre autres avant d'être abattu par la police. Trois proches de l'assaillant ont été placés en garde à vue.
Une nouvelle attaque revendiquée par Daech a fait un mort et quatre blessés samedi soir, en plein cœur de Paris. Deux jours après les événements, Le Figarorevient sur le déroulé des faits, l'avancée de l'enquête ainsi que la personnalité du terroriste et des victimes.
● Le déroulé des faits
Samedi, vers 20h40, un homme armé d'un couteau muni d'une lame de 10 centimètres attaque soudainement plusieurs personnes dans le quartier du Quatre-Septembre, près d'Opéra, à Paris. Des témoins rapportent l'avoir entendu s'écrier «Allah Akbar».
Une patrouille de trois agents de police-secours, qui circule non loin, est prévenue. L'agresseur les menace, puis leur lance: «Tire, tire, je vais te planter!». Un premier agent fait usage de son pistolet à impulsion électrique, sans succès, avant qu'un deuxième ne tire à deux reprises sur le terroriste, officiellement déclaré mort à 21h24.

● L'enquête
Le groupe État islamique (EI) a rapidement revendiqué l'attaque et diffusé dimanche une vidéo dans laquelle un jeune homme présenté comme l'auteur de l'attentat prête allégeance à l'organisation djihadiste. Dans sa revendication, l'EI a affirmé que l'assaillant avait agi «en représailles envers les États de la coalition» militaire internationale intervenant en Syrie et Irak, dont faire partie la France.
Dès dimanche, les parents de l'assaillant ont été placés en garde à vue, et les chambres louées par la famille Azimov dans un meublé de la rue Pajol (XVIIIe arrondissement) perquisitionnées. Le même jour, un ami du meurtrier habitant Strasbourg a également été placé en garde à vue, et son domicile perquisitionné. Cette garde à vue a été prolongée de 24 heures et l'ami de l'assaillant transféré ce lundi au siège de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), à Levallois, selon une source proche du dossier.

● Le suspect

Né en 1997 en Tchétchénie, Khamzat Azimov, 20 ans, a rapidement été identifié comme l'auteur des attaques au couteau. Le jeune homme a grandi à Strasbourg, dans le quartier populaire d'Elsau, et a été naturalisé Français en 2010, en même temps que sa mère.
Dépourvu d'antécédents judiciaires mais fiché S depuis l'été 2016, il avait été «entendu il y a un an par la section antiterroriste de la brigade criminelle car il connaissait un homme lui-même en lien avec quelqu'un parti en Syrie», a indiqué une source proche de l'enquête.
● Les victimes
Avant d'être neutralisé par les policiers, Khamzat Azimov a tué une personne et en a blessé plusieurs autres. Un homme a été retrouvé mort 8, rue Marsollier à 21h20, souligne la note d'information adressée après l'attentat au préfet de police de Paris et au ministre de l'Intérieur, dont Le Figaro a eu connaissance. Selon Le Parisien , il s'agit d'un jeune homme de 29 ans prénommé Ronan, résidant dans le quartier des Gobelins. Ronan est la 246e victime tuée dans un attentat sur le sol français depuis 2015.
Un touriste chinois «blessé au dos», réfugié dans un bar 5, rue Marsollier, a été transporté en «urgence absolue» à l'hôpital Georges-Pompidou, où il a été «remarquablement pris en charge», selon Gérard Collomb, qui s'est rendu deux fois à son chevet. Une femme âgée de 54 ans «blessée au visage et aux mains», découverte 14, rue Gallion, a elle aussi été conduite en «urgence absolue» à l'hôpital.
Attentat à l'Opéra: le pouvoir est-il à la hauteur ?
Débat sur les polémiques suscitées par l'attentat islamiste perpétré ce week-end près de l'Opéra Garnier
Deux autres victimes «en urgence relative», une femme âgée de 26 ans et un homme de 31 ans, ainsi que quatre témoins «choqués» ont quant à eux été dirigés vers l'Hôtel-Dieu, où une cellule d'aide psychologique a été ouverte. Tous les blessés sont désormais hors de danger.
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Les «mille entailles», la stratégie de l'État islamique pour terroriser la France (13.05.2018)
Par Christophe Cornevin
Mis à jour le 14/05/2018 à 12h09 | Publié le 13/05/2018 à 20h08
DÉCRYPTAGE - La chronicité répétée des attaques terroristes de type «low-cost» n'est pas le fruit du hasard: elle correspond à la stratégie qui vise à épuiser peu à peu l'adversaire et vaincre sa capacité de résilience.
L'attaque au couteau qui a ensanglanté, samedi soir, le IIearrondissement parisien est le douzième attentat abouti perpétré sur le sol français depuis octobre 2013 dans le cadre de la guerre contre Daech. Dans le même temps, 17 projets terroristes ont avorté et une cinquantaine d'autres ont été déjoués. Ce qui veut dire que notre pays aurait pu être frappé 80 fois en moins de cinq ans. Le plus souvent avec des moyens rudimentaires. La chronicité répétée de ces attaques de type «low-cost» n'est pas le fruit du hasard. Bien au contraire, elle correspond à la stratégie dite des «mille entailles» qui vise à épuiser peu à peu l'adversaire et vaincre sa capacité de résilience en lui infligeant une multitude de blessures jusqu'à lui faire mettre un genou à terre. Et ce, quel que soit le mode opératoire déployé.
Développée de manière embryonnaire par al-Qaida il y a une dizaine d'années, cette tactique a été reprise et modélisée en 2004 par le stratège Abou Moussab al-Souri qui a livré une nouvelle conception du djihad, dont la devise est «système et non pas organisation» («nizam la tanzim»). Un kit interne de prévention de la radicalisation émis par le ministère de l'Intérieur, que Le Figaros'est procuré, décrypte: «Selon ce théoricien, le djihad devait évoluer non pas sous la forme d'une organisation hiérarchique pyramidale comme cela était le cas avec al-Qaida, mais vers un système composé d'une multitude d'acteurs autonomes, fonctionnant sur la base d'une même matrice.»
Volontiers présenté comme le «ministre des attentats de Daech», l'émir al-Adnani en a ensuite livré les modalités de mise en œuvre. «C'est en quelque sorte le discours de la méthode visant à exporter la terreur dans les capitales européennes», résume un cadre français du renseignement. En septembre 2014, l'émir lance un message publié en plusieurs langues: «Si vous pouvez tuer un incroyant - en particulier les méchants et sales Français - ou tout citoyen des pays qui sont entrés dans une coalition contre l'État islamique, alors comptez sur Allah et tuez-le de n'importe quelle manière.» «Si vous ne pouvez pas faire sauter une bombe ou tirer une balle, expliquait-il, fracassez-lui le crâne avec une pierre, tuez-le à coups de couteau, renversez-le avec votre voiture, jetez-le d'une falaise, étranglez-le, empoisonnez-le.»
Khamzat Azimov apparaît comme l'incarnation de ce terrorisme bas de gamme...
Depuis lors, ce terrorisme à portée de tous, difficile à détecter, se propage de façon virulente dans tous les pores de la société. Fanatiques autoradicalisés sur sites djihadistes, inconnus des services tombés dans la centrifugeuse après avoir croisé un sergent-recruteur en marge d'un lieu de prière, agents dormants fichés S ou non, voire déséquilibrés ayant abandonné leur traitement: une nébuleuse protéiforme est à l'œuvre, tapie dans les replis du territoire et prête à passer à l'action. «Dans cette programmation des esprits, le plus redoutable est que les donneurs d'ordres ne se concentrent plus sur des professionnels du terrorisme mais sur des amateurs sans réseau, constate Frédéric Gallois, ancien patron du GIGN. Plus que l'intensité de la frappe, c'est la fréquence qui compte car elle permet d'entretenir la flamme dans les rangs djihadistes.»
Archétype du «lumpenterroriste», qui n'a a priori jamais posé le pied en zone de combat, ni même peut-être jamais pris physiquement contact avec un responsable de Daech - organisation qui a bien vite revendiqué l'attaque du quartier de l'Opéra - Khamzat Azimov apparaît comme l'incarnation de ce terrorisme bas de gamme avec lequel les Français doivent et devront encore composer pendant des années. En visant ce que les experts appellent des «cibles molles» - qui ne sont ni des policiers ni des militaires - les soldats perdus de l'islam n'ont qu'un objectif: essouffler et tendre la population, éprouver sa patience et la faire verser dans un calamiteux schéma de vengeance communautaire. «La finalité est de créer des ruptures et de faire voler en éclats la cohésion sociale», rappelle Frédéric Gallois.
Face à ce poison mortifère contre lequel les services régaliens ne pourront lutter seuls, la France doit sonner le tocsin général. «Outre tous les agents privés de sécurité et les polices municipales, il faut battre le rappel des forces vives de la nation, des membres du corps enseignant, des agents territoriaux, des directeurs de sécurité dans les entreprises, car chacun peut devenir un capteur de signaux forts ou faibles avant de lancer une alerte», assure Jean-Michel Fauvergue, ancien patron du Raid et député (LaREM) qui travaille avec sa collègue Alice Thourot à un rapport sur le «continuum de sécurité». «La population doit aussi se prendre en main», ajoute Jean-Michel Fauvergue, qui estime que «65 millions de personnes qui se promènent avec 50 millions de portables peuvent être capables de porter des informations, des images et des sons parfois très utiles aux services de renseignements».

Rédacteur en chef adjoint, spécialiste sécurité et renseignement
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Marc-Antoine Pérouse de Montclos : «Les djihads africains ont des racines historiques» (14.05.2018)

Par Tanguy Berthemet
Mis à jour le 14/05/2018 à 18h43 | Publié le 14/05/2018 à 18h01
INTERVIEW - Le chercheur analyse la poussée islamiste sur le continent, du Nigeria au Mali, et brise quelques idées reçues.
Marc-Antoine Pérouse de Montclos est directeur de recherche à l'Institut de recherche pour le développement (IRD), spécialiste des conflits armés en Afrique. Dans son dernier ouvrage, L'Afrique, nouvelle frontière du djihad? (La Découverte), il explique que les conflits islamistes au Mali, au Nigeria ou en Somalie, fréquemment présentés comme importés du Moyen-Orient, sont souvent le produit de luttes anciennes et très locales.
LE FIGARO. - Pour vous, le djihadisme en Afrique génère tant de fantasmes que sa réalité est méconnue…
Marc-Antoine PÉROUSE DE MONTCLOS. - La notion «d'arc de crise» me gêne à plusieurs titres. C'est une construction intellectuelle qui tente d'expliquer le terrorisme islamiste comme un ensemble homogène qui s'étendrait de l'Afghanistan à la Mauritanie via le Sahel et les pays arabes. Tous les conflits de la bande sahélo-saharienne seraient semblables, interconnectés et répondraient à la même logique. Si vous avez un djihad en Somalie, il se répandrait comme une traînée de poudre jusqu'en Mauritanie, sur des milliers de kilomètres. On passe sur le fait que les logiques insurrectionnelles sont quand même très différentes au sein du Sahel même et, bien sûr, plus encore avec celles du monde arabe ou de l'Afghanistan. Il est également surprenant de constater que, dans les discours officiels de Sarkozy et Hollande hier, ou de Macron aujourd'hui, l'usage du mot «Sahel» renvoie en fait à cinq pays exclusivement francophones de l'Ouest sahélien. Alors que le Sahel concerne aussi le Soudan et va jusqu'à la Corne de l'Afrique. Il y a là une contradiction avec l'idée d'un arc de crise plus ou moins transnational. Ou alors, il fallait déployer l'armée française dans tout ce fameux arc.
«L'Afrique du djihad n'est attractive ni sur le plan logistique et stratégique ni sur le plan idéologique»
Marc-Antoine Pérouse de Montclos
Ce conflit dans le Sahel n'a-t-il pas simplement des racines historiques?
Dans les conflits sahéliens d'aujourd'hui, les dynamiques locales et historiques priment sur les références à un modèle révolutionnaire global. C'est vrai dans les trois gros foyers djihadistes que sont la Corne de l'Afrique, avec al-Chebab en Somalie, autour du lac Tchad, avec Boko Haram, et dans le nord du Mali avec la nébuleuse Aqmi. Il y a des références à l'État islamique ou à al-Qaida, mais ces groupes sont enracinés dans des terroirs et dans une histoire. De l'empire de Sokoto, qui s'étendait bien au-delà du nord du Nigeria, jusqu'au Macina dans l'actuel Mali, il ne faut pas oublier que les grands djihads sahéliens du XIXe siècle étaient portés par des doctrines soufies et réclamaient déjà l'application de la charia. Ces proto-États islamiques ont gouverné puis lutté contre le colonisateur. Ils servent toujours de référence aux groupes djihadistes contemporains. Du coup, cela invite à s'interroger sur cette idée d'un clivage entre un islam arabe radical et importé en Afrique, d'une part, et un islam africain soufi qui serait tolérant et démocratique, d'autre part.
Vous luttez aussi contre la notion d'une internationale djihadiste, au moins en Afrique…
Il n'y a pas un central commandquelque part dans le sud de la Libye, qui appuierait sur un bouton pour dire à al-Chebab ou à Boko Haram de passer à l'attaque. Cela n'existe pas. Il y a eu quelques contacts individuels entre groupes, une référence à un modèle commun, mais les agendas sont d'abord locaux avec des méthodes de combats qui sont différentes. Il n'y a pas en Afrique de grands centres où ces différents groupes s'entraîneraient ensemble. Quand une faction de Boko Haram a prêté allégeance à l'EI, cela n'a rien changé sur le terrain. C'est même le contraire. Boko Haram n'a depuis cessé de reculer. Il y a là une contradiction avec l'idée que ces groupes deviendraient plus puissants à mesure qu'ils se rapprochent du Proche-Orient. Il ne faut pas avoir une vision descendante de ces conflits. Il n'y a pas importation d'un djihad arabe. Les Subsahariens sont parfaitement capables de développer seuls leurs propres théologies de la libération, y compris via l'islam. Le vrai moteur des djihads tient plus à la déliquescence des États, à la corruption des élites, à la violence des forces de sécurité qu'à l'idéologie. Il ne s'agit pas de dire que la religion ne tient aucun rôle, mais qu'en fait il y a des logiques insurrectionnelles où le Coran est utilisé pour justifier une rébellion contre les pouvoirs établis.
«On a des armées africaines qui agissent en toute impunité et tuent beaucoup de civils. Cela crée du ressentiment, légitime le djihad et pousse des jeunes dans les bras des islamistes»
Marc-Antoine Pérouse de Montclos
L'Afrique n'est donc pas une nouvelle frontière du djihad?
On compare les djihadistes d'ici dans nos banlieues ou dans le monde arabe avec ceux d'Afrique en imaginant que les combattants peuls d'Aqmi ou kanouris de Boko Haram seraient également endoctrinés par le biais d'Internet. C'est un pur délire car l'accès à Internet est extrêmement faible dans ces régions. Il y a une propagande salafiste, mais le recrutement se fait essentiellement localement sur un sentiment de persécution, de frustration, de vengeance ou de la peur d'une arrestation arbitraire par les forces de sécurité. Ces guerres n'ont pas de combattants venus d'outre-mer, à l'exception, peut-être, d'al-Chebab qui s'appuie sur la diaspora somali. D'abord, parce que pour un Occidental, c'était beaucoup plus facile de se rendre à Raqqa. Il suffisait de prendre un avion pour Istanbul, puis un bus pour se trouver à la frontière syrienne. Il est nettement plus complexe d'aller clandestinement à Maiduguri, au Nigeria, ou dans le nord du Mali. Les conditions de vie y sont aussi beaucoup plus difficiles. Ces régions n'ont pas du tout les infrastructures qu'ont l'Irak ou la Syrie. Et puis, il faut le souligner, il y a une forme de mépris vis-à-vis de ces djihads africains noirs. Le grand djihad, celui qui fait rêver dans nos banlieues, c'est celui de l'État islamique en Irak ou en Syrie. L'Afrique du djihad n'est attractive ni sur le plan logistique et stratégique ni sur le plan idéologique. D'ailleurs, aucun de ces mouvements n'a jamais commis d'attentat en Europe ou en Amérique du Nord.
Pourquoi doutez-vous de l'efficacité des engagements militaires contre les groupes islamistes?
J'irai plus loin. Ils sont parfois la cause des conflits et, à tout le moins, contribuent à les prolonger. Par exemple, c'est l'exécution extrajudiciaire du fondateur de Boko Haram qui a poussé la secte dans la clandestinité et le terrorisme. Le problème est que l'on a des armées africaines qui agissent en toute impunité et tuent beaucoup de civils. Cela crée du ressentiment, légitime le djihad et pousse des jeunes dans les bras des islamistes. Les méthodes de contre-terrorisme - cette politique de terre brûlée - appauvrissent les populations et font naître une misère qui ne laisse d'autre choix que de rejoindre les groupes insurgés et leurs razzias. Les armées occidentales ne commettent, elles, pas directement d'exactions, à quelques exceptions près. Mais elles légitiment, forment, approvisionnent, financent et arment les troupes africaines qui sont à l'origine de ces exactions. Nos décideurs politiques, quels que soient leurs partis, refusent d'admettre que le comportement de nos alliés locaux nourrit les insurrections. C'est un vrai problème politique et stratégique.

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Italie : les populistes du M5S et de la Ligue peinent à constituer leur gouvernement (14.05.2018)

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Luigi Di Maio a demandé au chef de l'État « encore quelques jours de travail » pour « peaufiner un accord».
Rome
Fumée noire lundi soir au Quirinal. Luigi Di Maio et Matteo Salvini, les leaders du Mouvement 5 étoiles et de la Ligue, devaient informer le président Sergio Mattarella de leurs décisions en vue de former un gouvernement. On s'attendait même à ce qu'ils lui communiquent le nom sur lequel ils s'étaient entendus pour diriger cet exécutif. Las! Luigi Di Maio, qui s'est présenté le premier au Quirinal, à 16 h 30, a demandé au chef de l'État «encore quelques jours de travail» pour «peaufiner un accord qui durerait cinq ans et permettrait de faire partir la IIIe République». Matteo Salvini, qui a été reçu ensuite, a lui aussi estimé nécessaire de prendre du temps pour former un gouvernement. Le président Mattarella a convenu d'attendre.
«Donnez-nous du temps. Nous travaillons pour l'histoire»
Luigi Di Maio
Les sessions intenses de travail commun de leurs délégations, vendredi à Rome, ce week-end à Milan, n'ont donc pas suffi. «Donnez-nous du temps. Nous travaillons pour l'histoire», avait déjà lancé Di Maio. Depuis les élections du 4 mars, les deux leaders se livrent une partie de bras de fer, chacun revendiquant «l'honneur et le devoir» de devenir président du Conseil. Sur ce point, les positions, après soixante-dix jours de crise, n'ont pas évolué d'un iota. Comme on demandait lundi à Matteo Salvini s'il y avait un accord pour que Di Maio s'installe au Palais Chigi, la réponse a fusé, cinglante: «non».
Faute de parvenir à s'entendre, on avait fini par comprendre que tous deux seraient convenus de désigner un candidat tiers, acceptable à leurs yeux. Homme politique de second rang ou personnalité issue de la société civile. Sans pour autant rééditer le gouvernement technique dirigé par l'économiste Mario Monti entre 2011 et 2013, qu'ils abhorrent. Certains noms avaient été avancés. Giulio Sapelli, professeur d'économie de 71 ans au cursus honorable, mais sans expérience de gouvernement, figurait en pole position. Luigi Di Maio et Matteo Salvini auraient suppléé les faiblesses évidentes d'un tel gouvernement «jaune-vert» - le premier entièrement populiste en Occident - en devenant l'un et l'autre vice-présidents du Conseil et ministres, Di Maio aux Affaires étrangères, Salvini à l'Intérieur.
«Contrat de gouvernement»
Dans le compte rendu de l'entretien au Quirinal, il n'en a pas été question. Luigi Di Maio a affirmé que leur première préoccupation avait été de tomber d'accord sur un programme commun. Il l'appelle «contrat de gouvernement», en se référant au modèle allemand souscrit par la CDU et le SPD: «un document dans lequel nous écrirons noir sur blanc, point par point, tout ce que nous voulons faire en commun, où le faire et en combien de temps», a-t-il écrit le 4 avril dernier dans son blog. L'éminence grise des Cinq Étoiles, Davide Casaleggio, soumettra ce contrat au vote des 37.000 affilés de sa plateforme numérique Rousseau, démocratie directe oblige.
Le programme comporterait un surcroît de dépenses de 65 milliards d'euros, voire 100 milliards. Avec une réforme fiscale prévoyant seulement deux tranches d'impôt (15 % sous 80.000 euros de revenu annuel, 20 % au-delà) ; l'adoption d'un «revenu minimum garanti» de 780 euros par mois ; une correction de la réforme sur les retraites, une refonte des contrats de l'administration… Des désaccords persistent sur la gestion des migrants, la Ligue prônant une fermeté extrême. En politique étrangère, le «contrat» réaffirme la place de l'Italie dans l'Otan et en Europe. Il ne fait nulle référence à une sortie de l'euro. L'accord engage le gouvernement à «diminuer les sanctions» imposées à la Russie et se fait fort de «modifier les règlements injustes édictés par Bruxelles». À commencer par le traité de Schengen. Il réaffirme aussi la volonté de contraindre les autres pays européens à reloger les clandestins débarqués en Italie. D'autres rendez-vous au Quirinal seront nécessaires pour parvenir à une solution.
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Terrorisme: Collomb veut couper court aux critiques (14.05.2018)

Par Marcelo Wesfreid
Mis à jour le 14/05/2018 à 20h49 | Publié le 14/05/2018 à 20h17
Le ministre de l'Intérieur entend bien montrer qu'il a le contrôle de la situation, en dépit des attaques de ses détracteurs.
Réunion d'état-major avec les forces de sécurité, réunion avec les préfets des zones de défense et de sécurité, réunion de crises en tous genres: depuis l'attaque au couteau de samedi soir à Paris, le ministre de l'Intérieur organise conclave sur conclave et le fait savoir. Des photos sont publiées sur les réseaux sociaux. Pas question de laisser s'installer l'idée que la menace islamiste n'est pas prise très au sérieux. Gérard Collomb veut couper court au procès qui monte. «À quoi sert le ministre de l'Intérieur, qui balbutie à chaque attentat des commentaires d'une vacuité affligeante», a ainsi déclaré Marine Le Pen sur Twitter, dans les heures qui ont suivi l'attentat de la rue Monsigny.
Sur tous les fronts, Gérard Collomb doit gérer une longue période de turbulences sécuritaires, qui le place au centre de l'attention: attentat de Trèbes, manifestations à Mayotte, évacuation de Notre-Dame-des-Landes, blocages des universités, heurts du 1er mai, contrôle de la frontière avec l'Italie et attaque au couteau à Paris.
À chaque polémique sur les fichiers S, l'ex-maire de Lyon se retrouve accusé par l'opposition de ne pas être à la hauteur. Après les débordements du 1er mai, Gérard Collomb faisait déjà l'objet d'un feu nourri de critiques. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a demandé une commission d'enquête pour faire la lumière sur «la chaîne de commandement». Le PCF s'est interrogé, de son côté, sur «l'attitude bien trouble des forces de police qui ont laissé faire pendant près d'une heure».
«Il n'est ni le grand frère, ni le père autoritaire, mais une sorte de grand-père attaché à l'ordre, qui veille sur la famille et crie parfois des trucs un peu exagérés dans les dîners»
un pilier de La République en marche
Place Beauvau, on ne se dit pas déstabilisé par ce flot de mises en cause: «C'est le lot de tout ministre de l'Intérieur, explique-t-on. C'est un poste exposé, naturellement exposant. Ces critiques sont de la littérature habituelle. Il faut trouver une cible.» Les proches de Gérard Collomb sont même persuadés que cette convergence des piques renforce sa cote, qui «prend un ou deux points par semaine dans les sondages». «Ce sont des polémiques aussi inutiles que passagères», renchérit un conseiller du premier ministre, Édouard Philippe.
Le décompte fait par des journalistes de France 2 du nombre de déplacements de l'ancien maire de Lyon dans la Capitale des Gaules et ses alentours n'a pas manqué par ailleurs d'alimenter les commentaires, dans la classe politique. Le ministre a consacré 27 % de ses déplacements à quadriller son ancien fief. Parallèlement, son style direct, sans circonvolution, ne passe pas inaperçu, même dans la majorité. «Ce n'est pas Sarkozy, ni Valls, en termes d'image de ministre de l'Intérieur, reconnaît un pilier de La République en marche. Il n'est ni le grand frère, ni le père autoritaire, mais une sorte de grand-père attaché à l'ordre, qui veille sur la famille et crie parfois des trucs un peu exagérés dans les dîners.»
Autre terrain de crispation: à Paris, le torchon brûle entre la maire, Anne Hidalgo, et Gérard Collomb à propos de l'afflux de migrants porte de la Villette. La socialiste a écrit au premier ministre pour l'alerter sur l'«impasse» de la situation et demander «une opération de prise en charge», de ces personnes, alors que Gérard Collomb vient de lui opposer une fin de non-recevoir.
Le ministre de l'Intérieur a en effet rappelé à Anne Hidalgo que «la commune reste garante de la salubrité et la propreté de son espace». Il l'a encouragée à «entamer des procédures judiciaires», préalable à toute intervention policière. «La situation est intenable en termes humanitaires, sanitaires et de sécurité. Mme Hidalgo et M. Collomb doivent enfin se parler et trouver une solution durable: hébergement ou reconduite», s'est insurgé, de son côté, la présidente LR de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse.

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Journaliste

Une militante voilée de l’Unef déclenche une polémique
Par Le Figaro Etudiant • Publié le 14/05/2018 à 12:37 • Mis à jour le 14/05/2018 à 15:59
Interviewée par M6 dans le cadre d’un reportage sur les universités bloquées, Maryam Pougetoux, présidente du syndicat Unef à l’université Paris IV, est au cœur d’une polémique autour du voile islamique à l’université.
Un simple reportage télévisé crée la polémique depuis ce week-end. Samedi, le journal de la chaîne M6 revenait sur la situation dans les universités bloquées, et la difficulté qu’ont ces établissements à y assurer sereinement la bonne tenue des examens. En cause, la brève apparition de la militante étudiante Maryam Pougetoux, présidente du syndicat Unef à l’université Paris IV. La militante a déclenché, malgré elle, une polémique, non pas en réaction à son discours engagé contre la réforme de l’accueil à l’université, mais bien à cause du voile islamique qui lui couvre les cheveux.
Comme souvent lorsque la polémique touche à un sujet concernant la laïcité, la mèche a été allumée par Laurent Bouvet, politologue à l’université de Versailles Saint-Quentin-En-Yvelines et cofondateur du Printemps Républicain. Habitué des polémiques sur les réseaux sociaux, et farouche défenseur de sa conception de la laïcité, le professeur de sciences politiques s’en est pris directement à Maryam Pougetoux. Dans un message posté sur Facebook, Laurent Bouvet publie une photo de la jeune femme avant de railler en commentaire «la convergence des luttes [...] bien entamée» à l’Unef.
Julien Dray, sur Facebook.
Une «odieuse campagne de harcèlement raciste»
Quelques minutes plus tard, c’est l’essayiste et militante Céline Pina qui s’indigne de la présence médiatique de la militante de l’Unef. Dans un long message, elle dénonce l’infiltration des mouvements de jeunesse par les Frères musulmans et le «développement des filières indigénistes et islamistes». «Ce sont les étudiants musulmans de France (EMF), filiale des frères musulmans, qui en sont chargés. Visiblement dans certains endroits, la manipulation a réussi» écrit-elle. En commentaires, le membre du parti socialiste et ancien membre de l’Unef, Julien Dray, s’insurge à son tour: «La direction du syndicat qui accepte cette jeune dame comme dirigeante souille tout notre combat mené dans les universités… Bien des membres de l’UNEF doivent être effarés…».
Face au déferlement de commentaires à l’encontre de Maryam Pougetoux, le camp opposé s’est rapidement manifesté, avec comme outil de ralliement le mot-clé #SoutienAMaryam. La très populaire et médiatique militante Rokhaya Diallo s’indigne de la «chasse aux musulman.e.s (présumé.e.s) qui ont l’outrecuidance de se rendre visibles». Une chasse «orchestrée» selon elle «par le Printemps républicain».


Après Mennel, Yassine Belattar Mohamed Saou ou moi, la chasse aux musulman.e.s (présumé.e.s) qui ont l’outrecuidance de se rendre visibles, orchestrée par le @printempsrepub se poursuit. Le but: nous expulser de la sphère publique. Mais on est là, chez nous. #SoutienAMaryam
La militante dresse ici la liste des précédentes polémiques, souvent déclenchées par Laurent Bouvet, notamment celle ayant visé Mennel, candidate voilée du télécrochet The Voice. Elle est rapidement rejointe par d’autres militants comme Sihame Assbague, qui dénonce «une odieuse campagne de harcèlement raciste».




Depuis qu'elle a répondu à une itw sur la sélection à l'université, Maryam Pougetoux, est la cible d'une odieuse campagne de harcèlement raciste. Ceux qui rêvent de musulmans invisibles & silencieux n'ont pas supporté de la (sa)voir présidente d'un syndicat étudiant ET voilée.
Après plusieurs heures de tension entre les deux camps, le syndicat Unef a réagi par la voie d’un communiqué de presse. Le syndicat étudiant y condamne «le déferlement de haine raciste, sexiste et islamophobe dont Maryam est victime» et s’attaque directement à Laurent Bouvet, qu’il accuse de dissimuler «une islamophobie décomplexée» derrière «son débat sur la laïcité excluante».

CP de UNEF Sorbonne Université:#SoutienAMaryam, la présidente de @unefparis4, victime d’un harcèlement sur les réseaux sociaux.
Nous condamnons fermement le déferlement de haine raciste, sexiste et islamophobe dont Maryam est victime.
L'@UNEF soutient Maryam contre ces attaques!
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« Il faut fermer 450 mosquées radicales en France » (24.07.2017)
Dans son enquête "Mosquées radicales: Ce qu'on y dit, ce qu'on y lit", le journaliste Joachim Véliocas dresse un tableau inquiétant de l'islam de France. Entretien.
 - 24 juillet 2017
Kaoutar Seghrouchni Idrissi. Dans votre livre Mosquées Radicales (éditions Dominique Morin, 2017), vous recensez les principales mosquées radicales sur le territoire français. Vous relevez, derrière le qualificatif de « radicalité », plusieurs tendances des mosquées dont certaines sont connues (fréristes, salafistes, saoudiennes) tandis que d’autres le sont moins (malikites, turques). A quoi ressemblent ces différentes mouvances ?
Joachim Véliocas 1. Les Turcs sont nationalistes et communautaristes et le public qui fréquente leurs mosquées est homogène. C’est leur différence majeure avec les autres. Les Frères musulmans, les tablighis et les salafistes sont transnationaux. Les salafistes puisent leur idéologie dans des universités islamiques saoudiennes comme Médine et Riad, mais les fidèles sont de toutes les nationalités. D’ailleurs, on a vu des mosquées marocaines basculer dans l’escarcelle des salafistes, résultat de l’entrisme pratiqué par ces derniers. Les tablighis, eux aussi très inclusifs, sont en progression et contrôlent 147 mosquées. Contre 120 pour les salafistes et 200 pour les Frères musulmans de l’UOIF. A titre de comparaison, la Mosquée de Paris contrôle, elle, 700 mosquées.
Les mosquées turques ont l’air très politisées. Elles créent des écoles, des institutions et une espèce de nationalisme s’en dégage. Sont-elles totalement alignées sur les positions de l’AKP, le parti au pouvoir à Ankara ?
Maintenant que l’AKP est au pouvoir depuis dix ans en Turquie, le réseau de mosquées qui était lié au ministère des Affaires religieuses turques se rapproche en effet de la doctrine du Millî Görüş. Il s’agit d’un projet similaire à celui des Frères musulmans : le califat politique. Ce réseau permet la diffusion en Europe – surtout en Allemagne – d’ouvrages traduits dans lesquels on peut lire par exemple que chaque fidèle est un soldat qui doit propager l’islam2. Il ne s’agit pas uniquement des idées mais aussi de la pratique d’un séparatisme culturel. Autour de ces mosquées se structurent des communautés qui vivent en vase clos. Dans les plus grandes mosquées turques, il y a des commerces et même des associations sportives ! Que ce soit dans leurs activités extra-scolaires, le soutien scolaire, la mosquée, les jeunes restent dans le cercle de la diaspora ; ils sont politisés, et considèrent Erdogan comme un modèle à suivre. Depuis qu’il a déjoué le coup d’Etat l’année dernière, il est encore monté dans l’estime de la diaspora.
Les tablighis ont également le vent en coupe. Qui sont-ils
La doctrine des tablighis se rapproche plus du salafisme. Ils sont littéralistes et suivent à la lettre les hadiths, faits et gestes du prophète. Ils sont dans le mimétisme et l’application du mode de vie musulman du VIIe siècle. Mais ce qui les caractérise, c’est leur structure centralisatrice. Leurs universités, les « markaz », sont basées au Pakistan et en Inde, des stages obligatoires y sont programmés pour les cadres qui sont en France, tous les cinq ans environ. Quand ils reviennent, ils encadrent les fidèles tablighis qui doivent partir en mission en France, comme les Témoins de Jéhovah. Ils peuvent partir plusieurs semaines dans des régions reculées de France : la gendarmerie a même repéré des tablighis arpentant des zones rurales de l’Auvergne en groupes de dix habillés comme les salafistes (barbe et qamis) à la grande surprise des riverains.
Les mosquées malikites sont officiellement d’une obédience modérée. Comment se fait-il que le malikisme soit radical dans les mosquées ?
Parce que les principaux ouvrages de cette école, traduits en français, pourraient inciter au passage à l’action violente. L’Epitre d’Ibn Abî Zayd par exemple, une synthèse du bon comportement du musulman, ordonne de tuer les homosexuels et ceux qui insultent Mahomet… Dans la traduction de l’Institut du Monde arabe, il est écrit qu’il ne faut pas faire de prisonniers parmi les blancs, et donc qu’il faut tous les tuer. Amine Nedji, l’imam marocain de la mosquée de Nancy et président du Conseil régional du Culte musulman (CRCM) Lorraine, insiste sur cette prescription de la tradition de tuer les prisonniers de guerre. Certains textes comme la Muwatta de l’imam Mâlik posent problème car il y est dit que les hommes peuvent violer les prisonnières de guerre devenues esclaves. Sur le site du ministère des Habous (Affaires religieuses marocaines), ces livres étaient recommandés comme base pour apprendre le malikisme…
Que faire face aux radicalismes qui se propagent ? Créer de nouveaux instituts qui soient entièrement contrôlés par le gouvernement français ?
Il faut être ferme contre les courants qui posent le plus de problèmes et adapter nos méthodes aux circonstances. Par exemple, les salafistes n’ont pas d’école d’imams, mais les Frères musulmans, via l’UOIF, en ont une. Dans leurs « master classes », ils ont déjà fait intervenir Youssef Al-Qaradawi qui prône le meurtre des apostats et des homosexuels. Cette école, il faut la fermer ! Les autres écoles d’imams sont liées à la Grande Mosquée de Paris. Sauf que Lina Murr Nehmé, une libanaise qui écrit sur l’islam en France, a repéré des ouvrages d’auteurs radicaux comme Al-Qaradawi et Az-Zouhayli de la mouvance des Frères musulmans, dans la base documentaire de la Mosquée de Paris. Pour tout vous dire, je suis pessimiste.
Au-delà de la menace terroriste, l’islamisme pose le problème du séparatisme car il propose un système de vie complet et alternatif en totale rupture avec la culture française. Que peut-on faire pour lutter contre ce phénomène pas forcément illégal mais dont les conséquences peuvent être graves ?
Nos services de renseignement doivent établir un diagnostic via des perquisitions dans le cadre desquelles ils doivent étudier tous les livres qui sont disponibles dans les mosquées. Très souvent, elles ne cachent pas leur obédience salafiste ou frériste ; la plupart du temps, il suffit d’aller sur leur page Facebook ! Ensuite, il ne faut pas hésiter à fermer les mosquées salafistes et fréristes : ça créera des remous mais c’est gérable. On l’a vu dans les dernières fermetures, que ce soit à Lagny-sur-Marne, à Ecquevilly, à Torcy, à Villiers-sur-Marne ces six derniers mois : il n’y a pas eu d’émeute. Il faut faire comme en Tunisie où, il y a quelques années, plusieurs mosquées salafistes ont été fermées d’un coup.
Je préconise ce qu’avaient proposé François Fillon et Marine Le Pen : interdire les Frères musulmans et les salafistes. Ces dernières années, les Frères musulmans ont cautionné des crimes tels que l’assassinat du penseur réformiste égyptien Farag Foda. Ce crime a été légitimé par Mohammed al-Ghazali, un homme qui a très bonne presse en France : tous ses livres sont traduits en français et disponibles dans toutes les librairies et mosquées de l’UOIF ! Il faut aussi fermer les mosquées malikites radicales, même si ça crée des tensions avec la communauté marocaine. Même si cela provoquera, un déport des fidèles vers les autres mosquées, un problème supplémentaire qu’il faudra gérer. Mais déjà, si on ferme les 120 mosquées salafistes, les 147 tablighis, et les 200 de l’UOIF, ce sera un bon début.
Vous faites état de menaces de guerre civile entendues dans les mosquées du courant wahabbite saoudien après l’interdiction du voile, vécue comme une agression. Est-ce que vous voyez d’autres indices d’une volonté d’en découdre avec la société française ?
Oui. La loi de 2004 c’était vraiment leur cheval de bataille, mais même des frictions bien moindres sont utilisées pour créer des tensions. Quand les écoles musulmanes hors contrat n’obtiennent pas d’agrément, comme à Toulouse, ça peut aussi être une source d’énervement. On peut aussi parler des mosquées – comme à Clichy – qui étaient dans des locaux municipaux, et dont le bail avec la mairie était terminé. Les directions de ces mosquées ont jeté de l’huile sur le feu en criant à la persécution. Se poser en victime, crier à l’injustice et insinuer que des débordements risquent de suivre s’ils n’obtiennent pas satisfaction est une stratégie courante. Ce sont des scénarios qu’on retrouve dans toute la France et qui engendrent des tensions fortes voire de la violence qui restent, pour le moment, au niveau local.
Votre livre met en avant l’influence des mosquées dans la propagation de l’islamisme et du séparatisme musulman. Quel est donc le rôle d’Internet et des réseaux sociaux dans la radicalisation ?
YouTube et les mosquées sont liés ! Internet est un vecteur et un catalyseur pour les prédicateurs les plus charismatiques, qui arrivent à se constituer un auditoire de centaines de milliers de personnes, comme l’imam Rachid Abou Houdeyfa de Brest. Mais souvent, ça commence dans ou autour d’une mosquée. C’est ensuite qu’internet rend les prêches très accessibles. C’est un accélérateur de radicalité. Sans parler des prédicateurs étrangers ultra-radicaux qui, souvent, voient leurs discours traduits en français, comme par exemple, les savants saoudiens comme Al-Outheymine, Fawzane ou Haytham Sarhan. Ça peut donc toucher tous les musulmans. Le salafisme est « boosté » par ces prédicateurs qui officient à la fois dans des lieux physiques et sur la toile. C’est un ensemble qu’il serait erroné de séparer.


Sonia Mabrouk: « Je suis musulmane mais j’adhère pleinement à la civilisation occidentale » (15.05.2018)
La journaliste franco-tunisienne publie son premier roman sur Daech
par
 - 15 mai 2018
Sonia Mabrouk. Sipa. Numéro de reportage : 00691528_000030.

Je ne regrette pas d’avoir quitté les hauteurs de Ramatuelle pour interviewer Sonia Mabrouk, la pétulante journaliste franco-tunisienne, à propos de son premier roman sur les enfants français du djihad, Dans son cœur sommeille la vengeance. Le roman, documenté, précis, sans jamais être didactique, glisse sur le terrain des enfants endoctrinés par Daech, « les lionceaux », de futures bombes à retardement qui vont déferler sur l’Europe, en particulier la France. Ils ont assisté aux décapitations, ils savent égorger. Leur enfance a été confisquée. Ils possèdent une kalachnikov avec un morceau d’adhésif indiquant leur nom. Ils prennent chaque jour de la drogue pour oublier leur chagrin. Ils sont irrécupérables. Sauf aux yeux de son héroïne journaliste Lena qui va tout faire pour sauver le « lionceau » Zaïm, sept ans. Entre manipulations, rebondissements, désespoir, regain d’énergie, ce livre se lit d’une traite et ne laisse jamais indifférent. Entretien avec son auteur.

Pascal Louvrier. Votre roman s’appuie sur une enquête minutieuse. Pouvez-vous nous préciser votre démarche ?
Sonia Mabrouk. J’ai, en effet, mené une enquête précise sur un sujet que je connaissais mal. Il était évident qu’il me fallait rencontrer des magistrats, les services de protection de l’enfance, mais également les services de renseignements, les familles des enfants. Et surtout les enfants eux-mêmes. J’ai compris qu’il ne fallait pas faire un essai, mais une fiction. Ça s’est imposé quand j’ai vu les enfants. La fiction permet d’aller plus loin dans les sentiments, dans la contradiction des sentiments. Dans ce livre, je pose la question : « qu’est-ce qu’on ressent vis-à-vis d’un enfant ? ». Instinctivement, on veut le protéger, on veut l’aider. Mais par rapport à ces enfants-là, tout est brouillé, en réalité. D’autres sentiments viennent troubler le paysage. J’avais besoin du roman, de la puissance des sentiments pour montrer que c’est un tableau beaucoup plus nuancé qu’il n’y paraît. Une enquête journalistique n’aurait pas permis ces nuances. Je voulais donner une matière à réflexion.
Vous évoquez l’homosexualité dans les camps de Daech, la pédophilie pratiquée par des émirs haut placés, ces militaires turcs qui se font greffer des implants pour étoffer leur moustache, signe de virilité. Vous ne pensez pas que vous prenez des risques ?
Ces non-dits m’ont toujours choquée. Dans les reportages, les papiers de journalistes, le sujet de l’homosexualité est à peine évoqué. Les revenants se taisent. Certains enfants, en revanche, qui ont été dans les camps, en parlent plus facilement. C’est un sujet tabou, qui dit beaucoup de la supercherie de Daech. Tout est faux de l’intérieur.
Il faut remettre en cause la manière dont l’islam est pratiqué aujourd’hui en France
Malek Chebel a déclaré que « l’islam de nos grands-parents a perdu ». Êtes-vous d’accord avec ce constat ?
Il est en train de perdre du terrain. L’islam inculqué par ma grand-mère, l’éducation que j’ai reçue, tout cela est de moins en moins présent. Mais il n’a pas perdu. Car s’il a perdu, alors la bataille est perdue, et l’on dépose les armes. Il faut, au contraire, poursuivre le combat. En Tunisie, mon pays de naissance, il y a une capacité de résilience, de résistance. On a dit de ce pays qu’il était au bord du gouffre, qu’on dansait sur un volcan. Quand les islamistes gagnaient les élections, on pensait que c’était perdu. Or, à chaque fois, il y avait une petite flamme qui faisait que la situation se retournait. Les femmes ont joué un grand rôle, certes, mais toute la société civile a participé à ce sursaut. Cette nébuleuse qu’on appelle société civile prend ici tout son sens.
Pensez-vous, comme Michel Houellebecq, que « l’islam est dangereux » ?
Non. Je sais ce qu’il veut dire. L’interprétation qui est faite de l’islam par certains est dangereuse. Si vous dites que l’islam est dangereux, ça signifie que, moi, qui suis assise en face de vous, je suis dangereuse (sourire). Ce n’est pas possible. Je ne veux pas employer les mots « amalgame », « stigmatisation », car je les déteste. Il faut remettre en cause la manière dont, aujourd’hui en France, l’islam est pratiqué, il faut débattre de sa compatibilité avec les valeurs de la République. Si on souscrit à ce que dit Houellebecq, la sanction tombe. Et après, on fait quoi ? Si l’islam est dangereux, alors changeons de religion. Ce n’est pas possible. Je ne suis pas résignée. Mes amis, toutes ces petites mains qui travaillent dans l’ombre, ne l’acceptent pas.
Arnaud Beltrame a opposé au terrorisme un vrai projet, un projet de spiritualité
Quand Michel Houellebecq, dans son dernier roman, parle de soumission, en fait de conversion à l’islam, que lui répondez-vous ?
Dans mon livre, Amra, l’ex-djihadiste, dit à la journaliste : « Vos églises sont vides. On en arrivera à les récupérer pour les transformer en mosquées, ces mosquées pas assez nombreuses pour nos pratiquants. ». Elle ajoute : « Nous ferons plein d’enfants qui porteront notre religion avec fierté, comme un étendard. » En résumé, elle dit que la civilisation occidentale est foutue. Pour Houellebecq, Michel Onfray, et d’autres, c’est la fin programmée de la civilisation judéo-chrétienne. Je pense que les valeurs de cette civilisation ne sont pas sa faiblesse, son talon d’Achille, mais sa force. Un exemple concret : Arnaud Beltrame. On a dit qu’il s’était sacrifié. C’est tout l’inverse. C’est une véritable mission, une mission de vie. Il a opposé au terrorisme un vrai projet, un projet de spiritualité. Le Général de Gaulle disait : « Quand nous mourons, nous allons vers la vie. » Je pense que c’est ce qu’a fait Arnaud Beltrame. Il a puisé dans ses valeurs chrétiennes, qui sont aussi des valeurs universelles, pour combattre le terrorisme. Ce n’est pas la fin de la civilisation occidentale, au contraire. Il y a et il y aura des sursauts. Ça doit venir de nous tous, avec nos moyens, certes, mais nous devons former un rempart contre le projet terroriste. J’ai été très étonné que les intellectuels ne s’emparent pas davantage de l’exemple d’Arnaud Beltrame qui, par sa foi, sa foi chrétienne, n’ayons pas honte de le dire, son héroïsme, son geste absolu, fait perdurer ces valeurs universelles. Nous avons en commun ces valeurs-là. Moi, je suis musulmane, mais j’adhère pleinement à la civilisation occidentale. Je ne peux donc pas dire qu’elle va mourir.
Les valeurs chrétiennes n’excluent pas les musulmans
Lena, le personnage principal, est chrétienne. Pourquoi ne pas en avoir fait une musulmane modérée en opposition avec Amra la radicale ?
On aurait pensé que c’était moi (sourire). Je voulais montrer, à travers son éducation chrétienne qu’elle a fuie, il faut le souligner, enfant elle a rejeté Jésus, elle ne supportait même pas l’odeur de l’église, je voulais montrer que via cette éducation-là et ces valeurs-là, on peut s’opposer au défi terroriste. Je pense en particulier à la rédemption. Si Lena sauve cet enfant, elle se sauve elle-même. Et elle sauve également la France et la civilisation. On ne peut pas ne pas croire à ce qui fonde notre République, l’école. Si on sauve cet enfant, c’est que l’école a réussi. Je voulais en faire un personnage très tourmenté, mais positif à la fin. Il prend ce qu’il y a de meilleur dans l’éducation chrétienne, dans ses valeurs. Ça n’exclut pas les musulmans, au contraire. Ces valeurs chrétiennes, on les partage aussi.
Certains « lionceaux » de Daech vont devenir des terroristes, mais pas tous
Pourquoi avoir fait de Lena une alcoolique ?
J’avais besoin d’une fragilité, d’une faille. C’est à la suite d’un constat amer sur notre paysage audiovisuel et journalistique. Il y a beaucoup de gens pétris de certitudes. On sait, on tranche. On est sûr de soi. On cache ses failles. Or, on en a tous. Je voulais faire de ce personnage-là, un personnage auquel on peut s’identifier. Pas d’empathie, mais une identification possible. Lena, elle peut basculer d’un côté ou de l’autre. Ce n’est pas la journaliste sûre d’elle. Il est difficile d’avoir un avis tranché sur le cas de ces enfants.
Sans dévoiler la fin du roman, on peut dire que la littérature joue un rôle important, en particulier, Le Petit Prince, de Saint-Exupéry.
Certains « lionceaux » de Daech vont devenir des terroristes, mais pas tous. C’est une réalité nuancée. Je voulais parler de cette partie qui ne le sera pas. Et cette partie-là, je voulais la rattacher à ce qu’il y a de plus beau, de plus fort, la littérature. C’est le point culminant de la transcendance. Il y a un moyen de s’en sortir.
Comme l’écrit Kundera, nous sommes des exilés de l’intérieur
Avez-vous un livre en particulier qui vous a bouleversée ?
Les Mémoires d’Hadrien, de Marguerite Yourcenar. J’aime également Milan Kundera. D’ailleurs j’emprunte l’une de ses expressions. C’est lui qui m’a inspiré le personnage de Lena. Dans une interview, il parle d’une exilée de l’intérieur. C’est ce que nous sommes. On est écartelés entre pragmatisme et humanisme par rapport à ces enfants.
Dans son cœur sommeille la vengeance. Sonia Mabrouk, Plon, 2018.

Au marché d’Argenteuil, la haine des « sionistes » a pignon sur rue (10.05.2018)
Déclarons la lutte contre l’antisémitisme grande cause nationale.
par
 - 10 mai 2018
Gare d'Argenteuil. Wikipedia. Clicsouris.
« Le procès injuste et délirant d’antisémitisme fait aux citoyens français de confession musulmane et à l’islam de France à travers cette tribune présente le risque patent de dresser les communautés religieuses entre elles », a écrit le recteur de la mosquée de Paris Dalil Boubakeur, pour répondre au manifeste des 300 contre l’antisémitisme publié dans Le Parisien.
Il me semble que face aux débats stériles, et aux discours de déni, il convient d’opposer des faits. Rien de tel que la réalité, pour nourrir avec pertinence le débat public. Et c’est bien un fait que je m’apprête à relater ici.
Il est beau mon burkini, il est beau
Nous sommes le dimanche 6 mai, et il est 12h20, à Argenteuil, commune la plus peuplée du Val d’Oise (110 000 habitants). Je viens de rentrer du marché Héloïse qui se situe dans le centre-ville, mais où il n’y a aucune mixité ethnique, sociale ou culturelle. La majorité des personnes qui sont en train de faire leurs courses ici, sont comme moi issues de l’immigration maghrébine. La moitié des femmes au moins est voilée, et le vendeur de maillots de bains, ne tarit pas d’éloges au sujet du burkini dont il fait la promotion sous mes yeux.
A l’entrée du marché, je suis passée devant un stand avec des gadgets à vendre aux couleurs du drapeau palestinien. T- shirts, mugs, stylos, tous portant le slogan « Free Palestine ».
L’orateur crache un discours de haine absolument insupportable à l’égard d’Israël. « Tueurs d’enfants ! Les sionistes chassent les gens de leurs propres terres ! Israël assassin ! Israël terroriste ! Aidez-nous à sauver les enfants palestiniens de l’entité sioniste ! » Sa voix était emplie de colère, le ton martial et l’antisémitisme sortant de chaque pore de sa peau. Il était rouge, le visage dégoulinant de sueur, exalté. Cet appel à la haine ne dérangeait apparemment personne. Le stand attirait même des clients.
« Nous ne sommes pas antisémites, Madame ! »
Mon sang n’a fait qu’un tour. Je suis allée voir les personnes qui tenaient ce stand, et j’ai crié pour tenter de recouvrir la voix du prêcheur : « Nos enfants tuent des Juifs en France ! Vous êtes moralement responsables de ces meurtres ! Cessez d’inciter les gamins à la haine ! »
La rage avait mis des larmes dans ma voix. Une femme derrière le stand, chargée de vendre les t-shirts de cette association, me dit : « Nous ne sommes pas antisémites, Madame ! » Celui qui distribuait des tracts a tenté l’apaisement, calmement il s’est approché de moi et m’a dit à voix basse: « Est-ce qu’on peut discuter des enfants tués par les Israéliens ? »
J’ai fait un véritable scandale. Des passants interloqués, se retournaient, ne comprenaient pas tout à fait ce qui se passait. J’étais si fébrile que j’avoue avoir fini par proférer des insultes en arabe. J’ai lancé des malédictions également en arabe vers ces faiseurs de haine: « na’alatou allah ‘alikoum almoujrimin ! Rabbi inezzel ‘alikoum lghadab dial denya ou din ! » (que Dieu vous maudisse bande de criminels ! Qu’Il abatte sur vous son mécontentement jusqu’au jour du jugement dernier !). Je n’ai pas su dialoguer, essayer de convaincre et c’est un échec pour moi, que d’avoir cédé à l’indignation.
Touche pas à mon élève !
Professeur dans un lycée difficile de la banlieue parisienne, je n’ai comme circonstance atténuante que mon souci constant de protéger la jeunesse de notre pays, des idéologies de haine. Mon métier est un sacerdoce, ma mission noble et mon devoir républicain sacré. En trois mots : je suis passionnée. Touche pas à mon élève !
J’ai été seule à cet instant, devant le stand de cette association. Je me suis sentie bien seule dans un marché bondé.
Personne n’était dérangé par ce discours antisémite débridé. C’est une chanson douce à laquelle trop de concitoyens sont habitués. Et il est possible que M. Boubakeur lui-même y soit trop habitué, ou encore ignorant de la réalité du terrain. Ils en sont arrivés à un stade où ils ne comprennent même pas où est le problème.
Il est temps que la France déclare la lutte contre l’antisémitisme grande cause nationale.

Saint-Denis, plaine « islamo-situationniste » (15.05.2018)
Appels au meurtre et au grand-remplacement de Tintin
 - 15 mai 2018
Université de Saint-Denis, avril 2018. Crédit photo DR.

La mobilisation était faible, en avril, dans la grande université du nord de Paris, berceau d’une amusante « Internationale islamo-situationniste ».

En ce début d’avril, la faculté de 22 045 étudiants est bien vide. Le piquet de grève à l’entrée n’est ni hostile ni véritablement filtrant. Quelques jeunes gens errent dans les couloirs. Des vigiles patrouillent nonchalamment. Une AG se tient au fond du département cinéma. Surprise, les participants y évoquent de façon rationnelle des problèmes concrets. Les graffitis sont classiques : appels à la révolution, à l’Intifada, aux meurtres de policiers, de « fafs » et de racistes.

Trois migrants passent, chargés de sacs de courses. Une jeune fille aux cheveux bleus discute avec une camarade voilée. À la cafétéria, deux enseignants aident une trentaine de sans-papiers à remplir leur dossier de régularisation. « La préfecture ne vérifie pas les comptes bancaires, déclarez sur l’honneur gagner 635 euros par mois », enjoignent les universitaires, visiblement peu gênés d’apprendre à contourner la loi. D’autres donnent des « cours alternatifs » (« Professionnalisation des agitateurs », « Jonglage et feu », etc.). La révolution s’ennuie.
« Ayatollahaha »
Un mur tagué lui redonne le sourire : « Mélenchon, le plus con des Français pro-Bolivar », écho à l’aphorisme de Guy Debord, « Godard, le plus con des Suisses prochinois ». Suivent « Pour un califat queer autogéré » et « Ayatollahaha »… Des tags-gags signés d’une mystérieuse Internationale islamo-situationniste.

Sa page Facebook est un délice, avec un « message de Claude François : à ton âge il y a des choses qu’un garçon doit savoir ; les décoloniaux, méfie-toi, c’est pas ce que tu crois. » « Mai 68 ne nous intéresse pas, l’amour ET la guerre. » Et en référence à la « BD raciste Tintin », ce tag : « Comme Abdallah, on va grand-remplacer le château de Moulinsart. »


Jeunes musulmans: les « discriminations » n’expliquent pas la « radicalisation » (15.05.2018)
Le discours excusiste se heurte à l'étude des sociologues Galland et Muxel
 - 15 mai 2018
Le rappeur Médine Zaouiche prétend que les musulmans sont systématiquement victimes de disciminations. Ici lors d'un concert à Paris, mai 2017. SIPA. 00816698_000001

L’étude des sociologues Olivier Galland et Anne Muxel révèle, entre autres, que la grosse minorité de jeunes musulmans qui cède aux sirènes de l’absolutisme religieux ne souffre pas d’inégalités sociales criantes. Mais le rejet des valeurs dominantes ne se borne pas aux frontières de l’islam. Souvent complotiste, toujours individualiste, la génération Z a de quoi inquiéter. 

L’affaire est entendue. Pour les Lyssenko de la sociologie, si une minorité non négligeable (28 %1) des Français musulmans préfère la charia aux lois républicaines, c’est qu’ils sont quotidiennement discriminés. Poussé à ses extrémités, ce raisonnement expliquerait la spirale criminelle dans laquelle sont tombés Mohammed Merah, les frères Kouachi, Abdelhamid Abaaoud et les innombrables membres du bataillon français de Daech.
Soupçonnés d’islamophobie
Élémentaire… mais faux ! Répondant à un appel d’offres lancé par le CNRS après les attentats de novembre 2015, alors qu’il apparaissait qu’on ne savait rien de la sécession d’une partie de la jeunesse, une vaste enquête des sociologues Olivier Galland et Anne Muxel menée auprès d’un échantillon de lycéens fait voler en éclats la vulgate pseudo-marxiste. Synthétisés dans La Tentation radicale (PUF, 2018), les résultats de cette étude obtenus à l’aide de questionnaires anonymes sont on ne peut plus clairs : non seulement « près d’un tiers des musulmans [interrogés] adhèrent à l’absolutisme religieux contre 6 % des chrétiens », mais la radicalisation religieuse ne dépend pas (ou très peu) de facteurs socio-économiques. Au contraire, le discours excusiste se heurte à une triste réalité : la proportion de musulmans « absolutistes » (c’est-à-dire empreints d’une vision à la fois intégriste, expansionniste et politique de l’islam) ne croîtrait pas en fonction du niveau d’exclusion. D’après l’enquête, l’un des moteurs de la radicalisation religieuse serait plutôt un sentiment de discrimination qui s’appuie moins sur des faits objectifs qu’un ressenti éminemment subjectif.
On comprend aisément le scandale provoqué par Galland et Muxel. Sitôt leur livre publié, les procès d’intention ont fusé. Certains mandarins ont critiqué le biais cognitif introduit selon eux par la méthode d’investigation. Certes, le duo de chercheurs commanditaires a volontairement choisi un panel de 6 828 élèves de 2de majoritairement issus des zones d’éducation prioritaire afin de surreprésenter les musulmans et les classes sociales les moins favorisées. Âgés de 14 à 16 ans, les lycéens interrogés étaient néanmoins de toutes origines sociales, ethniques et religieuses. Se défiant de tout a priori islamophobe, Galland et Muxel expliquent leur biais par leur volonté d’analyser les ressorts de la radicalisation religieuse, du reste rarissime chez les chrétiens de l’Hexagone. « Aux États-Unis, on serait tombés sur le phénomène des créationnistes chrétiens », plaident-ils.
Génération « Je crois ce que je ne vois pas »
S’ils mettent en évidence un problème spécifique aux jeunes musulmans, les deux universitaires annoncent en sus toute une série de mauvaises nouvelles. Ils dressent le portrait d’une génération sensible aux sirènes de la violence et du complotisme. Bien au-delà des seuls musulmans (qui sont tout de même 20 % à déclarer qu’il est parfois acceptable de combattre les armes à la main pour sa religion !), une majorité des sondés (!) voit la main de la CIA derrière les attentats du 11 septembre 2001. En outre, ils sont 24 %, toutes religions confondues, à ne pas condamner totalement le massacre de Charlie Hebdo, tandis que plus de sept lycéens sur dix croient que les médias ont dissimulé des éléments sur les attentats de janvier 2015.
Cette litanie de chiffres manifeste un rejet radical des valeurs jusqu’ici majoritaires de notre société. De Mai 68 et de la France qui en est issue, la majorité des jeunes n’a retenu que le culte de l’individu, jetant aux orties la liberté d’expression, le droit au blasphème et à la dérision. Comme le confirment les entretiens post-enquête réalisés par les sociologues au sein des lycées consultés, c’est au nom du sacro-saint « respect » dû aux croyants qu’une bonne partie des lycéens se disent choqués par les caricatures de Mahomet. Railler une religion serait tout aussi malséant que de se moquer des handicapés. Aux yeux de la « génération j’ai le droit » (Barbara Lefebvre), la foi serait un élément constitutif de l’individu, à respecter au même titre que le droit de manger hallal ou vegan à la cantine. Sauf qu’une conception aussi étriquée du respect, primant sur la liberté, voire sur le droit à la vie des caricaturistes, a de quoi déprimer. Saisie par le choc des images, la génération Y conteste et déconstruit sans rien savoir, bricolant sur le net une post-vérité conspirationniste.
Allô Coran bobo…
Avec des taux de croyance et de pratique si élevés qu’ils en confinent à la bigoterie, les lycéens musulmans se distinguent nettement de leurs condisciples chrétiens, athées ou agnostiques. À telle enseigne qu’Olivier Galland discerne une ligne culturelle de partage des eaux entre jeunes musulmans et non musulmans. Quoique ces deux groupes adhèrent aux carabistouilles conspis, leur degré de religiosité les sépare. Signe de la contre-réforme à l’œuvre dans l’islam mondial, la plupart de ses jeunes adeptes français donnent raison au Coran contre le sens commun, préférant une lecture islamique de la science à une lecture scientifique du texte sacré. Cette tendance au « concordisme » (Faouzia Charfi) prétendant que le Coran annonce les découvertes scientifiques modernes a été initiée par les salafistes de la fin du xixe siècle qui entendaient arracher le monopole du progrès technologique à l’Occident. Un gros siècle plus tard, une bonne partie des jeunes musulmans français, aussi sceptique face aux médias que dogmatique devant le Coran, reprend le flambeau, non sans montrer une inquiétante acceptation de la violence. Là se joue l’un des points nodaux de la radicalisation religieuse, étant démontré que la « socialisation à la violence est un facteur prédictif très très fort de la tolérance à la violence religieuse ». Bref, qui tolère les violences contre la police sera plus enclin à approuver les actes terroristes.
Cependant, Olivier Galland et Anne Muxel ne lisent pas dans le marc de café. Ils laissent entières des questions aussi épineuses que le passage à l’acte terroriste. À ce stade, soulevons la question que tout le monde se pose : ces résultats peuvent-ils être extrapolés à l’échelle de la France entière ? Peut-être. C’est en tout cas ce que suggère en grande partie leur étude comparative auprès d’un panel représentatif de jeunes de 15 à 17 ans. On pourrait gloser à l’infini sur les défauts d’une telle entreprise, dont l’un des péchés mignons est d’accréditer la notion fourre-tout de « radicalité politique ». Tantôt avec pertinence – lorsqu’est pris en compte le rapport à la violence –, tantôt avec des partis pris discutables – l’échiquier politique de leurs questionnaires faisant de la tiède Marine Le Pen l’incarnation de la droite la plus extrême.
Cette entreprise a l’immense mérite de tirer la sonnette d’alarme au sujet d’une génération déboussolée. Déchirés par leurs aspirations contradictoires, contraints d’arbitrer entre individualisme et demande d’ordre, nos jeunes ne savent plus où ils habitent. Et des entrepreneurs salafistes leur offrent un nom et une adresse.

Le Hamas, véritable bourreau de Gaza (16.05.2018)
Les "élites" palestiniennes se servent du peuple à des fins politiques
Par Oudy Ch. Bloch  - 16 mai 2018
Un Gazaoui brandit le drapeau palestinien près de la frontière avec Israël, 14 mai 2018. SIPA. 00858961_000034

Le Hamas, qui pousse les Gazaouis à mourir en martyr, est le véritable ennemi du peuple palestinien.

Les unes des journaux se suivent et se ressemblent dans un concert de condamnations. Des condamnations idéologiques et donc à sens unique. Des événements tragiques qui ont lieu en ce moment en Israël, les médias procèdent comme à leur habitude, friands des effets d’annonces : « bain de sang »« massacres »
Avant de se laisser emporter par la vague de panurgisme que beaucoup de médias affectionnent tant, revoyons la scène au ralenti.
Droit au retour de bâton 
Depuis six semaines, le Hamas appelle les Gazaouis à aller manifester « pacifiquement » devant la barrière de sécurité pour le « droit au retour ». Les experts en décryptage auront rectifié d’eux-mêmes. Pour les autres, quelques précisions s’imposent.
Le « droit au retour » vise le retour des « réfugiés » palestiniens qui ont fui les combats de la guerre d’indépendance en 1948, poussés par les leaders arabes de l’époque. Les exemples sont légions. Deux peuvent l’illustrer :
– « Nous écraserons le pays avec nos fusils et nous détruirons tous lieux où les Juifs chercheront refuge. Les Arabes devront emmener leurs femmes et leurs enfants à l’abri pendant le danger, après quoi toute la Palestine sera à eux» (Déclaration du Premier ministre d’Irak, 15 mars 1948)
– « Nous jetterons à la mer les bandes sionistes criminelles et il ne restera plus ainsi un seul Juif en Palestine. Pour que nos armées victorieuses puissent accomplir leur mission sacrée sans s’exposer à faire des victimes parmi nos frères arabes, il faut que ceux-ci quittent provisoirement le pays, afin que nos combattants exercent, dans une liberté totale, l’œuvre d’extermination» (Déclaration du recteur de la mosquée d’Al Azhar, 24 mars 1948).
Le Hamas ou le terrorisme des palaces
Les « réfugiés » pour lesquels le Hamas et l’Autorité palestinienne réclament un « droit au retour » sont aujourd’hui les descendants des deuxième, troisième ou quatrième générations de ces Palestiniens pour lesquels l’ONU a créé l’UNRWA et accordé, fait unique dans l’histoire de l’Organisation, un statut dérogatoire de réfugié trans-générationnel. On ne compte plus, pourtant, le nombre de réfugiés à travers le monde depuis 1948, qui ne bénéficient pas de la manne financière d’une telle agence onusienne. On précisera, à leur décharge, que les Palestiniens de la rue ne profitent pas beaucoup de ces fonds, les « élites » palestiniennes, toutes tendances confondues, ayant capté les richesses et accéléré la corruption. A Gaza, le Hamas a détourné le matériel livré pour construire des tunnels offensifs contre Israël et les fonds pour acheter des armes. Le peuple est resté dans la misère tandis que les chefs du groupe terroriste se réfugiaient, c’est le cas de le dire, dans les palaces et les villas de luxe en Turquie, en Jordanie ou au Qatar, loin de la plèbe gazaouie. Terroristes, oui, mais loin de l’indigence et du danger.
Pas vraiment la « fête à Netanyahou »…
Ce qui ne les empêchent pas d’appeler à manifester « pacifiquement ». Et le pacifisme, pour le Hamas, est une notion toute relative. 50 000 Gazaouis qui se pressent contre la barrière de sécurité, des dizaines de terroristes qui se cachent dans la foule et tentent de pénétrer en Israël. Des centaines de pneus enflammés pour que la fumée empêche l’armée israélienne de les identifier et l’usage de grenades, cocktails Molotov, d’armes automatiques, de couteaux de boucher pour, une fois la barrière passée, assassiner ou enlever des civils israéliens.
Qui, aujourd’hui, est encore dupe ? Qui peut croire que l’armée israélienne laissera la barrière de sécurité être franchie par des Palestiniens armés et hystérisés par les discours de haine dont ils sont nourris depuis des décennies ?
Ces « manifestants »-là, pour reprendre les éléments de langage des médias, ne viennent pas faire la « fête à Netanyahou » sur l’air des lampions. Ils ne sont pas des « black blocs » venus saccager un Mc Donald’s ou un abribus. On l’aura compris, ceux-là ne viennent pas manifester. Ils viennent détruire. Et si on les laisse faire, ils viendront tuer. Israël avait pourtant prévenu. Elle ne laisserait passer personne.
Le Hamas est l’ennemi des Gazaouis
Contrairement à ce qui se répand sur les réseaux sociaux, le déplacement de l’ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem n’a rien à faire dans ces affrontements. Cela fait des semaines que le Hamas compte les morts en se frottant les mains. Plus il y a de morts, plus la communauté internationale condamne Israël. Ce calcul morbide et cynique est toujours le même. Et les chancelleries occidentales, comme d’habitude, moutonnent.
Ce n’est pas contre Israël que les Gazaouis devraient se tourner mais contre les terroristes du Hamas qui les asservissent depuis plus de 10 ans.
Ce ne sont pas « les violences des forces armées israéliennes » qu’Emmanuel Macron devrait condamner mais celles des terroristes du Hamas et des parents indignes, saoulés par une haine recuite, qui envoient leurs enfants, parfois leurs bébés, devant la barrière parce qu’ « il n’y a pas de plus belle mort que celle d’un martyr », et qui empochent ensuite, en faisant le V de la victoire, la somme promise aux familles des « shahid ».
C’est aussi cela qu’il faut oser dire et surtout oser entendre afin d’arrêter d’infantiliser les Palestiniens et de les entretenir dans cet assistanat perpétuel qu’ils relancent régulièrement à grands coups de morts dont ils sont responsables.
Israël défendra son territoire comme n’importe quel autre État souverain. Les condamnations hypocrites de l’ONU et des chancelleries occidentales n’y changeront rien.

«Prêches en latin» : les propos d'un élu LaREM font polémique (14.05.2018)

  • Mis à jour le 14/05/2018 à 14:16 

  • Publié le 14/05/2018 à 13:00
LE SCAN POLITIQUE - Au lendemain de l'attaque terroriste du 12 mai à Paris, l'ancien patron du Raid a invoqué un curieux argument pour illustrer la difficulté qu'il y aurait à obliger les imams à prêcher en français.
Après les remarques de Christophe Castaner sur le «voile catholique», c'est au tour d'un autre cadre de La République en marche de faire hausser quelques sourcils au sujet de la religion chrétienne. Dimanche, au lendemain de l'attaque terroriste qui s'est déroulée en plein cœur de Paris, le député LaREM de Seine-et-Marne Jean-Michel Fauvergue a débattu des solutions à apporter pour combattre l'islamisme. Interrogé sur les prêches des imams, parfois donnés en langue étrangère, l'ancien patron du Raid a invoqué une curieuse comparaison.
Sur le plateau de BFM TV, l'élu issu de la majorité donnait la réplique à Virginie Calmels. «Ce que nous demandons, c'est que les prêches soient en français par exemple. (...) Ça peut être imposé», a proposé la numéro deux des Républicains. Doutant de la pertinence d'une telle mesure, le député a argué qu'il y a, encore aujourd'hui, des «prêches» et de «belles prières» qui se font «en latin».
Plus de prêches en latin depuis l'an 813
«Excusez-moi, mais les églises où il y a encore du latin n'incitent pas à la haine avec des tueries à l'arme blanche», a rétorqué Virginie Calmels, estimant qu'il n'y avait «rien de comparable» entre les deux phénomènes. «Vous avez raison», a ensuite reconnu l'élu LaREM. Précisons que les prêches se font en français dans toutes les églises de France depuis le Concile de Tours, en 813, comme le rappelle Europe 1.
La remarque de Jean-Michel Fauvergue a suscité quelques réactions indignées dans le camp conservateur. «Abasourdi d'entendre le député Fauvergue justifiant les prêches en Arabe dans les mosquées par l'utilisation du latin dans les églises. Propos aussi indignes qu'insultants», a tweeté Sébastien Pilard, membre du bureau politique des Républicains. C'est néanmoins surtout au FN que la phrase est reprise en boucle, certains accusant l'ex-chef du Raid de minimiser le défi posé par l'islamisme en le comparant au traditionalisme chrétien. «J'ai fait une connerie», aurait-il confié à Pascal Praud, animateur sur CNews, ce lundi matin.

Mort de Naomi Musenga : l'opératrice du Samu invoque la surcharge de travail (14.05.2018)
  • Par   Le figaro.fr 
  • Mis à jour le 14/05/2018 à 12:27 
  • Publié le 14/05/2018 à 11:08
VIDÉOS - Contactée par M6, l'opératrice du Samu, qui avait répondu à Naomi Musenga, la jeune femme décédée à Strasbourg, raconte qu'elle vit cloîtrée chez elle et se plaint d'être «lynchée sur la place publique».
Ses mots avaient été durs, son ton désagréable. L'opératrice du Samu, dans la tourmente depuis l'annonce la semaine dernière du décès de Naomi Musenga fin décembre à Strasbourg après un appel d'urgence, est sortie de son silence ce week-end, dans un reportage diffusé par M6Dans l'émission 66 Minutes, on apprend qu'elle vit cloîtrée chez elle et qu'elle n'ose plus sortir. «Moi je suis lynchée sur la place publique», raconte-t-elle par téléphone. «Je pense que si les gens connaissaient mon visage et mon nom, je ne serais plus de ce monde aujourd'hui». Elle ajoute que ses collègues ont reçu des menaces. Certains ont d'ailleurs porté plainte. «Les équipes qui vont intervenir sur le terrain risquent aussi de se faire caillasser», craint-elle également.
Le 29 décembre 2017, cette assistante de régulation n'avait pris au sérieux l'appel au secours de Naomi Musenga, qui se plaignait de douleurs au ventre. L'opératrice du Samu avait redirigé la jeune femme de 22 ans vers SOS médecins. Elle était décédée quelques heures plus tard dans un hôpital de Strasbourg. Fin avril, le journal local Heb'di a révélé l'affaire et diffusé l'enregistrement de l'appel entre l'opératrice et la jeune femme. Elément accablant qui a poussé les hôpitaux de Strasbourg à ouvrir une enquête administrative le 2 mai. Dans la foulée, les deux associations - Samu Urgences de France et l'Association des médecins urgentiste de France - ont sollicité un rendez-vous avec la ministre de la Santé, qui doit avoir lieu ce lundi à 14h30.
Naomi Musenga : les autres erreurs du Samu
Le décès de Naomi Musenga le 29 décembre dernier n'est pas le premier dysfonctionnement de ce service d'urgence. L'an dernier, Thomas en était victime dans l'Isère après une chute de trampoline.
 «On est sous pression en permanence»
Interrogée sur l'appel de Naomi Musenga et d'éventuels regrets qu'elle pourrait avoir, l'opératrice peine à trouver ses mots, selon M6.
La journaliste : Vous regrettez cette phrase?
L'opératrice: Je veux dire… Attendez… Dans les conditions que… On va dire qu'elle est malvenue.
-Mais vous lui passez pas de médecin quand même?
-Voilà, je la renvoie vers SOS médecins.
-Alors qu'elle vous dit qu'elle a l'air très faible, qu'elle a l'air très en difficulté.
-Je ne peux pas répondre à cette question.
Sur le fond de l'affaire, elle n'en dira pas plus. En revanche, elle tient à évoquer la surcharge de travail. «Ça suffit de porter toujours le chapeau pour le système», s'indigne-t-elle. «On est sous pression en permanence. On travaille en douze heures (…) c'est des conditions de travail qui sont pénibles. Je peux rester deux ou trois heures accrochée à mon téléphone, parce que je n'ai pas le temps de me lever tellement ça déborde de partout (…) On n'y arrive pas, on raccroche et on décroche, on raccroche et on décroche».
Une défense que son avocat a commencé à mettre en place ce week-end. «Elle était sur la fin de son cycle de trois jours», a plaidé Me Olivier Grimaldi sur BFMTV. «Quand vous avez 2000 appels, et ça n'excuse rien je tiens à le préciser, et parfois 3000 par jour et qu'on vous dit “j'ai mal au ventre” (...) c'est vrai que le premier réflexe, c'est de penser qu'il n'y a pas d'urgence absolue et qu'il faut aller voir son médecin traitant». Sa cliente est aujourd'hui «bouleversée», assure-t-il. Elle n'aurait plus envie d'exercer ce métier. Contactés, les avocats de la famille Musenga n'étaient pas joignables ce lundi matin.
Mort de Naomi : le point sur l'affaire
L'affaire prend de l?ampleur concernant le décès de Naomi Musenga. Ce mercredi 9 mai, Agnès Buzyn a indiqué qu?elle recevrait les médecins urgentistes la semaine prochaine. La famille de la jeune femme de 22 ans déposera une plainte « en bonne
 «Nous sommes bien sur l'hypothèse d'une faute individuelle»
Le directeur des hôpitaux universitaires de Strasbourg, Christophe Gautier
Interrogé par M6, le directeur des hôpitaux universitaires de Strasbourg, Christophe Gautier, explique pourtant que le 29 décembre était une journée ordinaire. «Ce jour-là, les conditions n'étaient pas exceptionnelles. Cette opératrice en était à son deuxième jour de travail», explique-t-il, précisant ses horaires. Elle revenait de 15 jours de vacances et avait commencé sa journée à 7h30, l'appel ayant eu lieu en fin de matinée, à 11h30. «Nous sommes bien sur l'hypothèse d'une faute individuelle», conclut-il.
De cette assistante de régulation du Samu, on sait peu de chose. Ambulancière pendant 20 ans, elle aurait rejoint le Samu il y a quatre ans. «Elle n'a jamais eu de problème, au contraire», réagit Jean-Claude Matry, président de la CFTC Hôpitaux universitaires de Strasbourg, dans le même reportage. «Et la preuve en est, c'est que ses cadres l'ont toujours sollicitée quand il y avait des remplacements. Elle était toujours présente».
Depuis les révélations du journal Heb'di fin avril et l'emballement médiatique qui a suivi, elle a été suspendue de ses fonctions, sans retenue de salaire, le temps que l'enquête administrative soit menée. «Ce n'est pas le prononcé d'une sanction, ni la preuve d'une quelconque faute avérée à ce stade», avait précisé au Figaro le directeur des hôpitaux universitaires de Strasbourg, Christophe Gautier. Le parquet a ouvert une enquête préliminaire pour «non-assistance à personne en péril».
L'enregistrement audio de la conversation entre Naomi et le Samu
Une enquête administrative a été ouverte par les hôpitaux de Strasbourg et le procureur a été saisi. Le président de Samu Urgences France relève plusieurs dysfonctionnements et demande à être reçu par Agnès Buzyn.
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Irak : le vainqueur de Daech perd la bataille des urnes (14.05.2018)

Par Thierry Oberlé
Publié le 14/05/2018 à 17h23
Le premier ministre Haider al-Abadi, qui avait proclamé la victoire contre l'État islamique fin 2017, devrait se classer en troisième position du scrutin législatif de samedi. La liste du chef chiite nationaliste Moqtada Sadr, allié aux communistes, obtiendrait le plus grand nombre de sièges.
Les électeurs irakiens ont infligé un cinglant camouflet à leur classe politique à l'occasion des législatives. Le scrutin de samedi, qui s'est déroulé sans flambée de violence, est un revers pour les partis traditionnels. Le premier ministre Haider al-Abadi a raté son pari. Auréolé de la victoire des forces irakiennes contre l'État islamique, il n'est pas parvenu, selon des résultats non définitifs, à gagner les élections. L'Alliance dont il avait pris la tête serait devancée par deux formations contestataires et populistes.

Le chef chiite nationaliste Moqtada Sadr, lundi, à Nadjaf. - Crédits photo : ALAA AL-MARJANI/REUTERS
La liste du chef chiite nationaliste Moqtada Sadr, allié pour la circonstance aux communistes, obtiendrait le plus grand nombre de sièges au Parlement. Figure rebelle, le religieux au turban noir doit son succès à son positionnement antisystème et à sa dénonciation de la corruption. Il serait talonné par Hadi al-Amiri, le leader du Hachd al-Chaabi, les groupes paramilitaires pro-iraniens qui ont investi le champ politique sous les couleurs de l'Alliance al-Fatah. Ses troupes s'étaient érigées en rempart contre Daech après la débandade de l'armée au printemps 2014 face à l'État islamique. Elles se sont en partie reconverties dans la reconstruction des infrastructures détruites durant la domination de l'EI sur un tiers du pays.
Antiaméricanisme
Hadi al-Amiri a su, comme Moqtada Sadr, mobiliser ses partisans, ce qui n'a pas été le cas de leurs adversaires. Dégoûtés par la corruption et l'incurie de l'État, les électeurs ont fait savoir leur mécontentement ou boudé les urnes. Le taux de participation (44,52%) a été le plus bas depuis l'instauration de la démocratie, après la chute de Saddam Hussein en 2003. Le discrédit touche particulièrement Nouri al-Maliki, l'ancien homme fort du pays distancé dans ses propres fiefs. L'ex-premier ministre pro-iranien, débarqué en 2014 lorsque la crise djihadiste était à son paroxysme, perd 400.000 électeurs à Bagdad. De manière plus générale, c'est le parti Dawa qui est sanctionné. Apparu sur les décombres du régime de Saddam Hussein, ce mouvement islamique chiite a pris le contrôle de l'administration et de l'«État profond» en plaçant ses fonctionnaires et en distribuant les prébendes. Son rejet ébranle les équilibres. Il n'a pas épargné Haider al-Abadi. Le premier ministre qui n'a pas rompu avec le Dawa s'est contenté de nouvelles têtes d'affiche. Cela n'a pas suffi pour convaincre. Il n'est pas pour autant exclu du jeu. Des alliances parlementaires sont en effet nécessaires pour gouverner et al-Abadi peut en être l'architecte.
En cas de blocage, une nouvelle personnalité issue d'un consensus pourrait émerger.
Un accord entre Moqtada Sadr et Hadi al-Amiri parait improbable tant la rivalité est à couteaux tirés entre les deux hommes et leurs mouvements politico-militaires qui occupent, l'un comme l'autre, aujourd'hui le champ social. Le guide chiite joue une partition de nationaliste intransigeant. Après avoir combattu les forces américaines d'occupation avec son armée du Mahdi, Moqtada Sadr a rompu avec l'Iran et s'est rapproché de l'Arabie Saoudite. Comme après avoir alimenté la guerre sectaire, il s'est réconcilié avec les tribus sunnites. Hadi al-Amiri, au contraire, ne cache pas ses liens avec Téhéran et se distingue, lui aussi, par son antiaméricanisme. En cas de blocage, une nouvelle personnalité issue d'un consensus pourrait émerger. Son profil serait alors celui d'un technocrate échappant à un veto iranien ou américain, à l'heure où les relations entre Téhéran et Washington, partenaires de choc de l'Irak en reconstruction, n'ont jamais été aussi tendues.
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