Apostat Kabyle : Sauvegarde 1
Apostat Kabyle : Sauvegarde 2
Apostat Kabyle : Sauvegarde 3
Apostat Kabyle : Sauvegarde 4
Apostat Kabyle : Sauvegarde 5 - Des femmes contre l'Islam
Apostat Kabyle : Sauvegarde 6
Apostat Kabyle : Sauvegarde 7
Des femmes contre l'islam
Ayaan Hirsi Ali
Texte plus que jamais d'actualité.
La colère d’Ayaan Hirsi Ali
octobre 20, 2007 — Martine
Menacée de mort par des groupes islamistes pour ses prises de position critiques sur l’Islam, l’ex-députée néerlandaise d’origine somalienne Ayaan Hirsi Ali avait dû s’exiler en 2006 aux Etats-Unis.Depuis le 1er octobre, elle est confrontée au refus du gouvernement de La Haye de continuer à assurer sa protection à l’étranger. Une décision qui la rend à la fois démunie et vulnérable. Jointe par téléphone, Ayaan Hirsi Ali interpelle le gouvernement français : à la France de rappeler au reste de l’Europe les principes des Lumières.
Quelle est votre situation actuelle ?
Après un bref séjour en Hollande pour rencontrer les autorités, je suis revenue aux Etats-Unis et je me trouve actuellement dans une ville américaine où j’essaie d’organiser ma sécurité.
Quelle est la position des autorités néerlandaises vous concernant ?
Le gouvernement néerlandais s’était engagé à me protéger aussi longtemps que dureraient les menaces de mort. Mais quand j’ai décidé de partir aux Etats-Unis, il y a eu un revirement, les autorités m’indiquant que la protection promise n’était assurée qu’à l’intérieur des Pays-Bas. Les Américains ont pourtant expliqué qu’ils ne pouvaient prendre le relais : ils n’assurent que la sécurité des non-Américains dotés d’un statut officiel, pas celle d’une simple citoyenne. Le département d’Etat a donc recommandé au gouvernement des Pays-Bas d’engager une société de protection privée, leur assurant que le gouvernement américain les aiderait en matière de renseignement. Les Hollandais ont refusé, et j’ai reçu une lettre me prévenant qu’on mettait fin à ma protection le 1er octobre. Depuis, le premier ministre m’a demandé de repartir aux Etats-Unis et de trouver moi-même des fonds pour ma protection. Je viens donc de lancer une fondation pour laquelle je mendie actuellement de l’argent.
Salman Rushdie dit que vous êtes « la première réfugiée d’Europe occidentale depuis l’Holocauste ». Qu’en est-il ?
La Hollande veut bien me donner la liberté de parole, mais pas la liberté de mouvement. Alors que faire ? Courageusement, le Danemark offre de m’accueillir et de me protéger. Mais c’est aux Etats-Unis que je veux vivre aujourd’hui. Mon expression y sera plus libre et plus efficace. Car la vérité, c’est qu’il est devenu impossible de parler librement de l’islam sur le continent européen. L’état d’esprit actuel de l’élite implique d’éviter tout débat par peur d’offenser les musulmans, et conduit à satisfaire les exigences des islamistes, même s’il s’agit de faire taire les gens comme moi.
Ce sujet, l’islam, deviendrait une sorte de tabou ?
La critique de l’islam est un tabou inscrit au coeur même de la religion. Mais que les sociétés européennes, héritières des Lumières, s’imposent à elles-mêmes ce tabou, voilà qui est totalement nouveau. Et stupéfiant ! Le judaïsme, le bouddhisme, le communisme… Tout mouvement collectif ou théologique doit être ouvert aux critiques. Il n’y a que l’islam qui les refuse et qui, d’ailleurs, en soit exempté en Europe.
La décision du gouvernement hollandais résonne-t-elle comme un avertissement pour tous ceux qui, en Europe, souhaitent débattre de l’islam ?
Evidemment ! Mon cas fait passer la question de la liberté d’expression de la théorie à la pratique. Vous pouvez exprimer votre opinion, mais votre tête sera coupée. Si vous êtes musulman et que vous devenez un ex-musulman, si vous êtes une femme et que vous critiquez l’islam et son oppression, le prix à payer est la vie. Vivre dans une démocratie ne change rien à l’affaire. C’est un enjeu majeur pour nos pays, qu’aucun personnage politique d’envergure n’a encore osé prendre à bras-le-corps. Comme si ce n’était qu’un simple incident, alors que c’est rien de moins que la liberté d’expression qui se joue ! Il n’y a pas de loi pour protéger les gens comme moi dans nos pays, pas de fonds, pas de mouvement.
Il y a quand même déjà eu le cas de Salman Rushdie…
Mais son cas était lui aussi considéré comme isolé ! Personne ne réalise que nous sommes en fait le sommet de l’iceberg, qu’il y a sur le continent des tas de musulmans ou d’anciens musulmans menacés, bâillonnés, et que cette censure concerne tout le monde.
Pensez-vous que la France doive prendre position sur ce sujet ?
C’est à la France d’être à l’origine du sursaut, d’ouvrir le débat. A la France de prendre la tête d’un mouvement visant à faire comprendre à tous les Européens que, ce qui se joue, c’est leur socle de valeurs et de principes les plus fondamentaux. Qu’il est urgent de les protéger. Légalement, politiquement, voire financièrement. Cela dépasse largement mon cas particulier. Il s’agit d’une confrontation entre la religion et la raison. Et parce qu’elle a hérité à la fois des Lumières et du système de la laïcité, qu’elle a une histoire et un rayonnement particuliers, la France a un rôle à jouer. C’est le pays de Voltaire ! Le pays de celui qui a dit : je ne suis pas d’accord avec vos idées, mais je suis prêt à mourir pour que vous puissiez les exprimer. J’aime cette idée qu’il importe avant tout de protéger les idées avec lesquelles vous êtes en désaccord, pas seulement celles que vous approuvez !
Au soir de son élection, le président Sarkozy disait « à tous ceux dans le monde qui croient aux valeurs de tolérance, de démocratie et d’humanisme », que la France serait « à leurs côtés, qu’ils peuvent compter sur elle »…
Eh bien, qu’il commence maintenant ! Il peut expliquer aux politiciens néerlandais à quel point ils ont envoyé un message déplorable en contentant les ennemis de la liberté d’expression. Cela me rappelle l’incroyable capitulation des médias et des hommes politiques au moment des dessins de Mahomet publiés au Danemark. Car ne soyons pas naïfs : si les islamistes parviennent à réduire au silence un individu, voire un pays, ils ne s’arrêteront pas là. Et ils passeront au suivant, puis au suivant, puis au suivant…
Des femmes contre l'islam
Chahdortt Djavann
//noislam.wordpress.com/
Texte plus que jamais d'actualité.
Lettre aux nouvelles voilées
mai 7, 2007 — Martine
Etrange semaine ! Les images insoutenables d’Envoyé spécial : la lapidation de femmes iraniennes, l’arrachement de l’œil coupable…Hani Ramadan, le frère de Tarik, chantre officiel de la lapidation de la femme adultère, est invité à l’UNESCO ; les islamistes ont organisé leur deuxième défilé de mode féminin. Etrange semaine où les masques sont tombés, mais où l’on a pu mesurer la perversité du double langage auquel ont recours les islamistes pour défendre l’oppression des femmes au nom de la liberté individuelle et la barbarie religieuse au nom de la liberté culturelle.
Les nouvelles voilées organisent des manifestations pour défendre leur » droit » au voile, au voile qui, de l’Ancien Testament au Coran en passant par le Nouveau Testament est le symbole de l’oppression des femmes, le symbole qui autorise toute violence à l’endroit des femmes. Elles l’ont fait d’abord au nom de leur » culture « , puis de leur » choix individuel « , changeant de thème sur commande, comme sous la baguette d’un invisible chef d’orchestre, et maintenant elles se drapent de tricolore, moins pour affirmer qu’elles sont françaises que pour imposer en France le projet de société des islamistes.
Le régime fasciste et islamiste de l’Iran demande à la France de retirer sa loi contre le voile. Un régime qui a exterminé plus d’un million de ses opposants, un régime qui pratique la lapidation, l’amputation des membres, qui exécute les homosexuels, les agnostiques, les athées, les apostats, parle au nom de la démocratie. C’est le monde à l’envers. La prise de position des dictatures islamiques contre cette nouvelle loi, ingérence manifeste dans les affaires intérieures françaises, prouve à ceux qui n’avaient pas encore compris le lien étroit entre la prolifération du voile et l’offensive islamiste. Dorénavant, les nouvelles voilées, en France, ne peuvent plus prétendre ignorer qu’elles sont soutenues par le gouvernement fasciste islamiste de l’Iran ; que leurs maîtres, qu’ils soient des pseudo-intellectuels, des mollahs déturbannés, égyptiens, iraniens ou maghrébins, sont des missionnaires de l’islamisme. Elles ne peuvent plus dire qu’ici et là il ne s’agit pas du même voile. La servitude n’est ni moins haïssable ni moins condamnable quand elle se dit ou se croit volontaire.
Hani Ramadan, le frère de Tarik Ramadan, qui défend officiellement la lapidation des femmes et l’exécution des homosexuels au nom de la charia, a été invité à l’UNESCO, ce dimanche 18 janvier à 14 heures, pour défendre ses idées, dans le cadre d’un colloque sur la laïcité et la démocratie ; bien entendu, il devait débattre avec quelques intellectuels français. Ainsi se trouve porté à son comble l’escroquerie intellectuelle qui consiste à débattre avec les apologistes de la torture et de l’assassinat, à banaliser l’horreur, comme si la liberté était la liberté de tout faire, comme si le fascisme et la défense de la lapidation étaient une opinion.
Je suis véhémente, j’ai la rage au cœur et je n’arrive pas à comprendre qu’on accepte de débattre » démocratiquement » avec les islamistes qui défendent au nom des lois d’Allah les images de la barbarie institutionnelle qu’à diffusées France 2 jeudi soir : les corps féminins enfouis dans leur linceul qui s’écroulent sous les jets de pierres, les hurlements de l’homme ligoté dont on exorbite l’œil coupable au scalpel, à vif, ou de celui dont une machine vient de trancher la main d’un coup sec. Non, je ne comprends pas que ces idées soient discutées au nom de la démocratie, que Hani Ramadan soit invité à l’UNESCO, dans un colloque patronné par les plus hautes autorités de l’Etat, que la famille Ramadan soit mise sur un piédestal par les médias français.
Oui, c’est insupportable qu’un ministre de la République, ici en France, débatte avec Tarik Ramadan, qui réclame, comme certains mollahs » modérés » iraniens l’ont déjà fait, un » moratoire » pour la lapidation ; que cet imposteur déguisé en play-boy séduise tout autant les nouvelles voilées que certains altermondialistes et ceux ou celles qui se donnent le beau rôle de » tolérants « .
(…)Il est temps de dire qu’on ne discute pas avec les représentants du totalitarisme islamiste. On le condamne et on le combat. Ceux qui ont vu sur France 2, jeudi soir, les images insoutenables des femmes lapidées, de la main voleuse amputée et de l’œil coupable arrachée ne supporteront plus jamais de devoir prêter l’oreille aux effusions verbales des frères Ramadan, à la rhétorique hallucinée de l’un et à la casuistique de l’autre. Ils auront compris ce que l’on fait au nom d’Allah. Il y a trop à faire dans nos banlieues, trop à faire dans le domaine de l’éducation, du travail et de l’égalité des chances, il y a eu trop de retard pris pour qu’on puisse admettre aujourd’hui que des islamistes extrêmes deviennent les porte-parole des jeunes français qui se sentent exclus. C’est notre responsabilité commune, c’est la responsabilité de la République et de ses représentants de faire en sorte que cesse cette situation perverse et absurde. L’immigration est une chance pour la France et la démocratie est une chance pour l’immigration. Mais il faut que les promesses soient tenues.
Chahdortt Djavanna, texte paru dans Le journal du Dimanche le 18.01.04, p.12.
Les nouvelles voilées organisent des manifestations pour défendre leur » droit » au voile, au voile qui, de l’Ancien Testament au Coran en passant par le Nouveau Testament est le symbole de l’oppression des femmes, le symbole qui autorise toute violence à l’endroit des femmes. Elles l’ont fait d’abord au nom de leur » culture « , puis de leur » choix individuel « , changeant de thème sur commande, comme sous la baguette d’un invisible chef d’orchestre, et maintenant elles se drapent de tricolore, moins pour affirmer qu’elles sont françaises que pour imposer en France le projet de société des islamistes.
Le régime fasciste et islamiste de l’Iran demande à la France de retirer sa loi contre le voile. Un régime qui a exterminé plus d’un million de ses opposants, un régime qui pratique la lapidation, l’amputation des membres, qui exécute les homosexuels, les agnostiques, les athées, les apostats, parle au nom de la démocratie. C’est le monde à l’envers. La prise de position des dictatures islamiques contre cette nouvelle loi, ingérence manifeste dans les affaires intérieures françaises, prouve à ceux qui n’avaient pas encore compris le lien étroit entre la prolifération du voile et l’offensive islamiste. Dorénavant, les nouvelles voilées, en France, ne peuvent plus prétendre ignorer qu’elles sont soutenues par le gouvernement fasciste islamiste de l’Iran ; que leurs maîtres, qu’ils soient des pseudo-intellectuels, des mollahs déturbannés, égyptiens, iraniens ou maghrébins, sont des missionnaires de l’islamisme. Elles ne peuvent plus dire qu’ici et là il ne s’agit pas du même voile. La servitude n’est ni moins haïssable ni moins condamnable quand elle se dit ou se croit volontaire.
Hani Ramadan, le frère de Tarik Ramadan, qui défend officiellement la lapidation des femmes et l’exécution des homosexuels au nom de la charia, a été invité à l’UNESCO, ce dimanche 18 janvier à 14 heures, pour défendre ses idées, dans le cadre d’un colloque sur la laïcité et la démocratie ; bien entendu, il devait débattre avec quelques intellectuels français. Ainsi se trouve porté à son comble l’escroquerie intellectuelle qui consiste à débattre avec les apologistes de la torture et de l’assassinat, à banaliser l’horreur, comme si la liberté était la liberté de tout faire, comme si le fascisme et la défense de la lapidation étaient une opinion.
Je suis véhémente, j’ai la rage au cœur et je n’arrive pas à comprendre qu’on accepte de débattre » démocratiquement » avec les islamistes qui défendent au nom des lois d’Allah les images de la barbarie institutionnelle qu’à diffusées France 2 jeudi soir : les corps féminins enfouis dans leur linceul qui s’écroulent sous les jets de pierres, les hurlements de l’homme ligoté dont on exorbite l’œil coupable au scalpel, à vif, ou de celui dont une machine vient de trancher la main d’un coup sec. Non, je ne comprends pas que ces idées soient discutées au nom de la démocratie, que Hani Ramadan soit invité à l’UNESCO, dans un colloque patronné par les plus hautes autorités de l’Etat, que la famille Ramadan soit mise sur un piédestal par les médias français.
Oui, c’est insupportable qu’un ministre de la République, ici en France, débatte avec Tarik Ramadan, qui réclame, comme certains mollahs » modérés » iraniens l’ont déjà fait, un » moratoire » pour la lapidation ; que cet imposteur déguisé en play-boy séduise tout autant les nouvelles voilées que certains altermondialistes et ceux ou celles qui se donnent le beau rôle de » tolérants « .
(…)Il est temps de dire qu’on ne discute pas avec les représentants du totalitarisme islamiste. On le condamne et on le combat. Ceux qui ont vu sur France 2, jeudi soir, les images insoutenables des femmes lapidées, de la main voleuse amputée et de l’œil coupable arrachée ne supporteront plus jamais de devoir prêter l’oreille aux effusions verbales des frères Ramadan, à la rhétorique hallucinée de l’un et à la casuistique de l’autre. Ils auront compris ce que l’on fait au nom d’Allah. Il y a trop à faire dans nos banlieues, trop à faire dans le domaine de l’éducation, du travail et de l’égalité des chances, il y a eu trop de retard pris pour qu’on puisse admettre aujourd’hui que des islamistes extrêmes deviennent les porte-parole des jeunes français qui se sentent exclus. C’est notre responsabilité commune, c’est la responsabilité de la République et de ses représentants de faire en sorte que cesse cette situation perverse et absurde. L’immigration est une chance pour la France et la démocratie est une chance pour l’immigration. Mais il faut que les promesses soient tenues.
Chahdortt Djavanna, texte paru dans Le journal du Dimanche le 18.01.04, p.12.
Irshad Manji
//noislam.wordpress.com/
Texte plus que jamais d'actualité.
Je suis indignée par l’indignation des intégristes
juin 28, 2007 — Martine
A Vancouver, où j’ai grandi, j’allais à l’école islamique tous les samedis. On nous y apprenait à nous méfier des juifs, qui adorent « mollah » au lieu d’ »Allah », l’argent au lieu de Dieu. L’instituteur nous décrivait tous les juifs comme des affairistes. Pourtant, mon quartier voyait alors proliférer des commerces asiatiques, avec leurs devantures en mandarin, en cantonais, en japonais, en coréen, en hindi, en pendjabi, et même en ourdou, la langue officielle du Pakistan. Mais pas en hébreu. Ce constat m’a fait douter : et si mon école religieuse, au lieu de m’instruire, était en train de m’endoctriner ?
Cette interrogation est ravivée aujourd’hui, alors que le romancier Salman Rushdie, auteur des Versets sataniques, vient d’être fait chevalier par la reine d’Angleterre. Le ministre pakistanais des affaires religieuses a estimé qu’au vu des provocations littéraires de Rushdie et de ses blasphèmes envers l’islam, il n’y avait rien d’étonnant à ce que les musulmans s’offusquent de son anoblissement et manifestent leur colère par des attentats-suicides. Plusieurs membres du gouvernement pakistanais ont répercuté cette condamnation envers le Royaume-Uni, attisant l’indignation des communautés musulmanes en Europe et en Asie.
En tant que musulmane, en effet, je me sens indignée – par l’absurdité de telles réactions.
Je suis indignée parce que ce n’est pas la première fois que des honneurs décernés par le monde occidental suscitent la haine et la violence. En 1979, Abdus Salam, premier musulman (pakistanais) à recevoir le prix Nobel de physique, avait ouvert son discours de réception par la citation d’un verset du Coran. Alors qu’on aurait pu s’attendre que sa patrie lui rende hommage, des manifestants essayèrent de l’empêcher de revenir au pays et le Parlement alla jusqu’à le déclarer « non musulman » sous prétexte qu’il appartenait à une minorité religieuse. Aujourd’hui encore, son nom reste controversé, et les autorités ne le mentionnent que du bout des lèvres.
Je suis indignée par le nombre de femmes tuées chaque année au Pakistan pour avoir prétendument souillé l’honneur de leur famille, qui excède le nombre de détenus à Guantanamo. Les musulmans ont dénoncé, à bon droit, les sévices infligés aux prisonniers de Guantanamo. Mais qu’en est-il de leur louable indignation quand il s’agit du meurtre de musulmans par d’autres musulmans ?
Je suis indignée quand, en avril 2006, j’entends les mollahs d’une mosquée extrémiste pakistanaise lancer une fatwa contre les accolades. La ministre pakistanaise du tourisme s’était en effet laissé donner l’accolade par son moniteur de parachute, après avoir réussi un saut au profit d’une organisation caritative française destinée à récolter des fonds pour les victimes du séisme qui a frappé le Pakistan en 2005. Les religieux, décrétant que l’accolade entre un homme et une femme constituait « un grave péché », ont demandé sa démission.
Je suis indignée par leur fatwa qui confine les femmes à la maison et les oblige à porter le voile en toutes circonstances. Je suis indignée par la fermeture forcée des commerces de disques et de vidéos. Je suis indignée par la faiblesse du gouvernement qui cède au chantage des fanatiques menaçant de lancer des attentats-suicides s’ils rencontrent la moindre opposition.
Je suis indignée par la mort d’une trentaine de musulmans dans l’attentat organisé à Kaboul par des musulmans, par la mort de quatre-vingts autres aux mains de « rebelles » islamistes, et par le silence du gouvernement pakistanais qui n’a pas fait la moindre déclaration officielle pour déplorer ces attaques visant des coreligionnaires. Je suis indignée de voir que, au milieu de tels massacres fratricides, un athée comme Salman Rushdie puisse se retrouver en haut de la liste des hommes à abattre.
Surtout, je suis indignée par l’attitude de ces nombreux musulmans qui ne semblent eux-mêmes pas suffisamment indignés pour s’opposer massivement à ces ambassadeurs divins autoproclamés. Nous n’avons de cesse de déplorer l’exploitation de l’islam par les intégristes, mais quand l’occasion se présente de répliquer vigoureusement à leurs hurlements, nous nous retranchons dans le mutisme. Entre les clameurs des intégristes et le silence des modérés, quelle voix portera le plus ?
Je sais bien qu’il n’est pas facile de résister à l’intimidation. Au printemps, le monde musulman a encore resserré la vis : à l’initiative du Pakistan, l’Organisation de la conférence islamique a fait pression sur le Conseil des droits de l’homme aux Nations unies pour adopter une résolution contre la « diffamation de la religion ». Concernant spécifiquement l’islam, et non les croyances en général, cette résolution autorise les régimes autoritaires à réprimer toute liberté d’expression en se prévalant de la légitimité d’une instance internationale.
Cependant, le peuple pakistanais arrive parfois à montrer qu’il n’est pas complètement sous la coupe des chefs religieux et politiques. L’an dernier, des groupes citoyens ont contesté un ensemble de lois misogynes en vigueur depuis trois décennies et prétendument fondées sur le Coran. Leurs critiques, respectueuses de la religion, ont incité les mollahs eux-mêmes à admettre que ces lois avaient été établies par les hommes, et non dictées par Dieu.
Tout récemment, les Pakistanais ont amené le gouvernement à lever certaines restrictions sur la presse. Mon livre, traduit en ourdou et téléchargeable sur Internet, connaît d’ailleurs une diffusion spectaculaire, bien que les autorités religieuses en interdisent la commercialisation : car elles ne peuvent empêcher les Pakistanais, ou d’autres musulmans, d’assouvir leur profond désir de débat.
Dans ce contexte, il est grand temps d’en finir avec l’hypocrisie qui gangrène l’islam. Ce n’est pas Salman Rushdie qui pose problème. Ce sont les musulmans.
Salman Rushdie avait vu sa tête mise à prix à 2 millions de dollars. Les enchères sont passées à 2,5 millions, et elles n’ont pas fini de monter. Le gouvernement iranien, principal donateur, assure que c’est là un investissement rentable. Il semblerait que les juifs ne soient pas les seuls à être redoutables en affaires.
Traduit de l’anglais par Myriam Dennehy. LE MONDE | 25.06.07
Cette interrogation est ravivée aujourd’hui, alors que le romancier Salman Rushdie, auteur des Versets sataniques, vient d’être fait chevalier par la reine d’Angleterre. Le ministre pakistanais des affaires religieuses a estimé qu’au vu des provocations littéraires de Rushdie et de ses blasphèmes envers l’islam, il n’y avait rien d’étonnant à ce que les musulmans s’offusquent de son anoblissement et manifestent leur colère par des attentats-suicides. Plusieurs membres du gouvernement pakistanais ont répercuté cette condamnation envers le Royaume-Uni, attisant l’indignation des communautés musulmanes en Europe et en Asie.
En tant que musulmane, en effet, je me sens indignée – par l’absurdité de telles réactions.
Je suis indignée parce que ce n’est pas la première fois que des honneurs décernés par le monde occidental suscitent la haine et la violence. En 1979, Abdus Salam, premier musulman (pakistanais) à recevoir le prix Nobel de physique, avait ouvert son discours de réception par la citation d’un verset du Coran. Alors qu’on aurait pu s’attendre que sa patrie lui rende hommage, des manifestants essayèrent de l’empêcher de revenir au pays et le Parlement alla jusqu’à le déclarer « non musulman » sous prétexte qu’il appartenait à une minorité religieuse. Aujourd’hui encore, son nom reste controversé, et les autorités ne le mentionnent que du bout des lèvres.
Je suis indignée par le nombre de femmes tuées chaque année au Pakistan pour avoir prétendument souillé l’honneur de leur famille, qui excède le nombre de détenus à Guantanamo. Les musulmans ont dénoncé, à bon droit, les sévices infligés aux prisonniers de Guantanamo. Mais qu’en est-il de leur louable indignation quand il s’agit du meurtre de musulmans par d’autres musulmans ?
Je suis indignée quand, en avril 2006, j’entends les mollahs d’une mosquée extrémiste pakistanaise lancer une fatwa contre les accolades. La ministre pakistanaise du tourisme s’était en effet laissé donner l’accolade par son moniteur de parachute, après avoir réussi un saut au profit d’une organisation caritative française destinée à récolter des fonds pour les victimes du séisme qui a frappé le Pakistan en 2005. Les religieux, décrétant que l’accolade entre un homme et une femme constituait « un grave péché », ont demandé sa démission.
Je suis indignée par leur fatwa qui confine les femmes à la maison et les oblige à porter le voile en toutes circonstances. Je suis indignée par la fermeture forcée des commerces de disques et de vidéos. Je suis indignée par la faiblesse du gouvernement qui cède au chantage des fanatiques menaçant de lancer des attentats-suicides s’ils rencontrent la moindre opposition.
Je suis indignée par la mort d’une trentaine de musulmans dans l’attentat organisé à Kaboul par des musulmans, par la mort de quatre-vingts autres aux mains de « rebelles » islamistes, et par le silence du gouvernement pakistanais qui n’a pas fait la moindre déclaration officielle pour déplorer ces attaques visant des coreligionnaires. Je suis indignée de voir que, au milieu de tels massacres fratricides, un athée comme Salman Rushdie puisse se retrouver en haut de la liste des hommes à abattre.
Surtout, je suis indignée par l’attitude de ces nombreux musulmans qui ne semblent eux-mêmes pas suffisamment indignés pour s’opposer massivement à ces ambassadeurs divins autoproclamés. Nous n’avons de cesse de déplorer l’exploitation de l’islam par les intégristes, mais quand l’occasion se présente de répliquer vigoureusement à leurs hurlements, nous nous retranchons dans le mutisme. Entre les clameurs des intégristes et le silence des modérés, quelle voix portera le plus ?
Je sais bien qu’il n’est pas facile de résister à l’intimidation. Au printemps, le monde musulman a encore resserré la vis : à l’initiative du Pakistan, l’Organisation de la conférence islamique a fait pression sur le Conseil des droits de l’homme aux Nations unies pour adopter une résolution contre la « diffamation de la religion ». Concernant spécifiquement l’islam, et non les croyances en général, cette résolution autorise les régimes autoritaires à réprimer toute liberté d’expression en se prévalant de la légitimité d’une instance internationale.
Cependant, le peuple pakistanais arrive parfois à montrer qu’il n’est pas complètement sous la coupe des chefs religieux et politiques. L’an dernier, des groupes citoyens ont contesté un ensemble de lois misogynes en vigueur depuis trois décennies et prétendument fondées sur le Coran. Leurs critiques, respectueuses de la religion, ont incité les mollahs eux-mêmes à admettre que ces lois avaient été établies par les hommes, et non dictées par Dieu.
Tout récemment, les Pakistanais ont amené le gouvernement à lever certaines restrictions sur la presse. Mon livre, traduit en ourdou et téléchargeable sur Internet, connaît d’ailleurs une diffusion spectaculaire, bien que les autorités religieuses en interdisent la commercialisation : car elles ne peuvent empêcher les Pakistanais, ou d’autres musulmans, d’assouvir leur profond désir de débat.
Dans ce contexte, il est grand temps d’en finir avec l’hypocrisie qui gangrène l’islam. Ce n’est pas Salman Rushdie qui pose problème. Ce sont les musulmans.
Salman Rushdie avait vu sa tête mise à prix à 2 millions de dollars. Les enchères sont passées à 2,5 millions, et elles n’ont pas fini de monter. Le gouvernement iranien, principal donateur, assure que c’est là un investissement rentable. Il semblerait que les juifs ne soient pas les seuls à être redoutables en affaires.
Traduit de l’anglais par Myriam Dennehy. LE MONDE | 25.06.07
Necla Kelek
//noislam.wordpress.com/Texte plus que jamais d'actualité.
Necla Kelek et l’immigration
mai 13, 2007 — Martine
Necla Kelek, une sociologue allemande d’origine turque connue pour son livre « La fiancée importée » et son engagement en faveur de la pénalisation du mariage forcé, est l’une des personnalités les plus controversées dans le débat sur l’immigration et l’intégration en Allemagne. Ses détracteurs lui reprochent d’exagérer la description du milieu des immigrés Turcs et d’exposer un point de vue partial de l’islam. « Nous oublions qu’énormément d’immigrés musulmans vivent dans des communautés dont la vision du monde se limite à l’islam », argumente la sociologue dans une interview réalisée par Regina Mönch et Heinrich Wefing. « Ce que nous voyons affectueusement comme une grande famille vit selon d’autres règles que les nôtres, sans liberté individuelle, sans liberté de dire non au port du voile et à l’importation de mariées ou de mariés. Ceux qui quittent la communauté se rendent coupables de trahison. Beaucoup n’osent pas franchir le pas, et ni les écoles, ni les agences pour l’emploi, ni les services sociaux n’envoient les signaux nécessaires pour changer la situation ».
Taslima Nasreen
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Discours de Taslima Nasrin, Lauréate 2004 du Prix UNESCO-Madanjeet Singh
mai 10, 2007 — Martine
L’écrivain et journaliste bangladeshi, Taslima Nasrin, s’est vue attribuer le Prix UNESCO-Madanjeet Singh pour la promotion de la tolérance et de la non-violence. Elle a prononcé un discours lors de la remise de ce prix le 16 novembre 2004 au Siège de l’UNESCO à Paris.
Je tiens à exprimer toute ma gratitude pour le Prix UNESCO-Madanjeet Singh 2004 qui m’a été attribué.
Le Bangladesh, où je suis née, compte plus de 30 millions d’habitants, c’est l’un des pays les plus peuplés au monde : plus de 1500 personnes entassées au kilomètre carré. C’est un pays où 70% de la population vit en deçà du seuil de pauvreté, où plus de la moitié de la population est analphabète, un pays où le système de santé est insuffisant et où le taux de mortalité infantile reste élevé. Pour près de 40 millions de femmes, l’accès à l’éducation est impossible, l’autonomie irréalisable.
En raison d’une tradition patriarcale très forte, les femmes sont victimes d’inégalités et d’injustices intolérables. Elles souffrent de malnutrition et d’anémie, mais aussi de problèmes physiques et psychologiques qui ne sont pas traités. En général, les femmes ne reçoivent pas de soins car on ne les emmène à l’hôpital que lorsqu’il est trop tard. Les femmes ne sont pas censées tomber malades car elles doivent s’occuper sans relâche des travaux domestiques, avoir des enfants et les élever, s’occuper de la famille et veiller au bien-être des hommes de la maisonnée. La femme a pour destin d’obéir à son père tout le temps de son enfance, à son mari lorsqu’elle est jeune, à son fils lorsqu’elle vieillit.
Parce que les femmes sont considérées comme des êtres faibles, leurs droits, leurs libertés, leurs désirs, leurs souhaits sont régis par les hommes. Les femmes sont considérées comme des êtres inférieurs, des domestiques, des objets sexuels. Ce qu’un couple marié redoute le plus au monde est d’avoir une petite fille. Il n’est pas rare que le mari, à la naissance d’une fille, obtienne le divorce pour punir sa femme du crime d’avoir donné le jour à une fille ou qu’il la répudie à vie. Les femmes sont considérées comme intellectuellement, moralement, physiquement et psychologiquement inférieures que ce soit par la religion, la tradition, la culture ou les coutumes.
Conséquence de cet état de fait, les femmes sont nombreuses à être victimes de la traite des personnes, de l’esclavage et de diverses formes de discriminations. Les hommes aspergent les corps des femmes d’acide, ils leur brûlent le visage, leur cassent le nez, font fondre leurs yeux et s’en vont l’esprit léger. Les femmes sont battues, fouettées, lapidées. Les femmes sont violées puis accusées d’avoir consenti au viol, et les violeurs sont libérés. Dans mon pays, les violences à l’égard des femmes ne constituent pas des crimes.
Je voudrais vous raconter l’histoire de Yasmin, une jeune fille de 15 ans. Employée comme domestique, elle a été violée par son employeur. Elle s’est enfuie. Tandis qu’elle regagnait à pied la maison de ses parents, elle a été vue par des policiers. Ils lui dirent qu’il n’était guère prudent pour une jeune fille de marcher dans les rues en pleine nuit et lui proposèrent de la ramener chez elle dans leur fourgonnette. Et que s’est-il passé ? Après l’avoir violée, les six policiers l’ont tuée, puis ils ont jeté son corps dans des buissons. Quand la nouvelle de son meurtre a été connue, les villageois ont manifesté contre la police. Les policiers ont tiré dans la foule, sept personnes ont été tuées. Dès le lendemain, le gouvernement déclarait dans un communiqué que Yasmin était une mauvaise fille, une prostituée, et que les policiers étaient parfaitement en droit de la traiter comme ils l’avaient fait. Ce genre d’histoire n’est pas rare, au Bangladesh. Et je sais que des choses semblables se produisent également dans d’autres pays.
Personne ne m’a jamais demandé de protester mais, très jeune déjà, j’étais convaincue de la nécessité de combattre l’oppression. Personne ne m’a jamais demandé de pleurer, mais mes larmes ont coulé. Quand je me suis mise à écrire, je voulais faire quelque chose de constructif. Dans mes livres, j’ai écrit qu’il était indispensable que les femmes comprennent pourquoi elles sont opprimées et pourquoi elles doivent se battre contre l’oppression. Cela fait des siècles que l’on répète aux femmes qu’elles sont les esclaves des hommes, qu’elles ne sont pas supposées s’élever contre le système patriarcal, qu’elles doivent garder le silence face à leurs oppresseurs. Les femmes ont donc eu du mal à se faire à l’idée qu’elles étaient bel et bien des êtres humains et qu’elles avaient le droit de vivre comme des êtres humains, de façon autonome et dans des conditions d’égalité. C’est par mes livres que j’ai essayé d’encourager les femmes à se battre pour leurs droits et leur liberté. Ma voix a donné aux femmes la possibilité de changer la façon dont elles pensaient. Et cela, les fondamentalistes religieux n’ont pas pu l’avaler. Bien au contraire ! Les fondamentalistes n’ont plus toléré aucune de mes opinions. Qu’une femme puisse briser ses chaînes et conquérir sa liberté était pour eux hautement contestable. Il était pour eux impossible de tolérer que, comme je l’affirmais, les textes religieux étaient anachroniques et déplacés. Quelle ne fut pas leur fureur quand ils m’entendirent affirmer que la loi religieuse, qui établit des discriminations à l’égard des femmes, devait être remplacée par une loi laïque et par un code civil cohérent. Par centaines de milliers, les extrémistes sont descendus dans les rues pour exiger que je sois mise à mort par pendaison. Une fatwa fut déclarée contre moi, ma tête fut mise à prix. Or, au lieu d’engager des poursuites contre les fondamentalistes, c’est à moi que s’en prit le gouvernement. Je fus condamnée pour avoir froissé les sentiments religieux du peuple. Un mandat d’arrêt fut décerné contre moi. Malgré ces pressions, j’ai continué à écrire. Que ce soit en poésie ou en prose, dans mes essais et mes romans, j’ai pris la défense des opprimés. J’ai réclamé à corps et à cris l’égalité et la justice, la justice pour tous, hommes et femmes, quelle que soit leur religion. Je me suis prononcée très clairement en faveur de la séparation de la religion et de l’État, d’une loi laïque, de l’éducation laïque.
Dans mon combat pour un humanisme laïque et éthique, j’ai tenté de défendre les plus pauvres et les minorités ethniques et religieuses opprimées. Il m’était impossible de tolérer qu’on puisse en être réduit à mener une existence misérable simplement parce qu’on professe une autre foi, qu’on parle une autre langue ou qu’on a une culture différente. Je suis convaincue que la grande diversité des religions, des langues, des cultures et des ethnicités qui existent dans notre monde n’est pas un facteur de conflit mais un trésor qui nous rend plus riches, et cette conviction rejoint les positions de l’UNESCO. La diversité est un trésor à chérir. Il n’y a pas de culture supérieure ou de culture inférieure, ce sont les motifs culturels changeants qui font de notre monde une magnifique mosaïque de toutes les couleurs.
Les êtres humains ne devraient pas tolérer que l’on opprime au nom de la religion. Les êtres humains ne devraient pas tolérer les tortures que sont les mutilations génitales des femmes au nom de la coutume ou des traditions. Les êtres humains ne devraient pas tolérer la barbarie, l’humiliation, l’inégalité ou l’injustice au nom de la culture. La culture ne doit pas être utilisée contre l’humanité.
Quand je regarde autour de moi, je constate partout la même chose : les femmes sont opprimées. Riches ou pauvres, belles ou laides, qu’elles aient les yeux bleus, noirs ou marrons, la peau blanche, noire ou brune, qu’elles soient mariées ou célibataires, qu’elles sachent lire ou non, qu’elles soient croyantes ou non, les femmes sont opprimées. Partout les femmes sont opprimées et la racine du mal c’est le patriarcat, la religion, la tradition, la culture et les coutumes qui tous ont été modelés par l’homme. C’est leur foi aveugle qui condamne les êtres humains aux bains de sang, à la haine, à l’ignorance, à l’analphabétisme, aux injustices et à la pauvreté. Or, si nous voulions sincèrement que sur notre Terre la justice succède à l’injustice, nous pourrions régler définitivement les problèmes dont souffrent l’humanité à cause de la croyance religieuse aveugle. La bible judéo-chrétienne tout comme le coran tolèrent et défendent l’esclavage. Jésus a dit très clairement aux esclaves d’accepter leur sort et d’obéir à leur maître. Or, personne aujourd’hui ne songerait à prendre position publiquement pour l’esclavage, personne ne se hasarderait à inscrire l’esclavage dans un système de droit quel qu’il soit. Ni les fondamentalistes chrétiens ni les juifs orthodoxes ne parlent de sacrifice animal ou d’esclavage. Dans les pays où est appliquée la charia ou loi islamique, où l’adultère est puni par la lapidation et le vol par l’amputation, on ne parle pas de légitimer l’esclavage. La polygamie et les concubines sont clairement acceptées dans l’Ancien Testament mais ces pratiques ne sont pas légales dans le monde judéo-chrétien. On en conclura donc que la volonté de préserver des pratiques qui calomnient, oppriment et écrasent les femmes sous prétexte de respecter des textes religieux n’est qu’une supercherie. Ces pratiques peuvent et doivent être délégitimées, de la même façon que l’esclavage a été délégitimé.
L’avenir de l’humanité est incertain. Le risque qu’éclatent de nouvelles formes de rivalités et de conflits est réel. Je pense en particulier au conflit entre deux idées opposées, la laïcité et le fondamentalisme. Je ne partage pas l’opinion de ceux qui estiment que le conflit opposera deux religions, à savoir le christianisme et l’islam ou le judaïsme et l’islam. Après tout, on trouve des fondamentalistes dans toutes les religions. Je ne suis pas plus d’accord avec ceux qui croient que les croisades du Moyen Âge vont se répéter dans un proche avenir. Et je ne pense pas non plus que l’Occident et l’Orient soient en conflit. À mon avis, le conflit oppose essentiellement le mode de pensée moderne, rationnel et logique à la foi aveugle et irrationnelle. Le conflit oppose la modernité et l’anti-modernisme. Certains s’efforcent d’avancer, tandis que d’autres font tout pour reculer. Il s’agit d’un conflit entre l’avenir et le passé, entre l’innovation et la tradition, entre ceux qui prisent la liberté et ceux qui ne l’estiment pas.
J’ai écrit pour dénoncer toutes sortes de violences physiques et sexuelles, le terrorisme religieux et les discriminations de type patriarcal à l’égard des femmes. J’ai fait un rêve : j’ai rêvé d’un monde merveilleux où aucune femme ne serait opprimée, victime de la traite des personnes, attaquée à l’acide, violée ou victime d’agressions sexuelles. Je rêve d’un monde tolérant où les êtres humains se respectent sans jamais céder à l’appel de la guerre, des massacres, de la violence. J’ai pris la plume pour que mon rêve devienne réalité, le rêve d’un monde éthique dans lequel l’humanité s’épanouira et ne sera plus faite d’êtres pleins de haine mais d’êtres remplis d’amour.
Dans ce combat pour un humanisme laïque, je n’ai pour seule arme qu’un stylo mais c’est à la pointe d’une épée que les extrémistes ont juré ma mort. Ils ont brûlé mes livres, poursuivi mes éditeurs en justice pour avoir publié mes livres, attaqué les librairies où mes livres étaient vendus. Ma liberté d’expression ne cesse d’être violée par les autorités. Sur les 28 livres que j’ai écrits, 5 ont été interdits par le gouvernement, et des procès sont en cours dans le but d’interdire les autres. Mes écrits m’ont valu d’être condamnée à un an de prison par un tribunal du Bangladesh. Au cours des dernières années, les quatre tomes qui constituent mes mémoires ont tous été interdits par le gouvernement.
Or, mes mémoires ne retracent pas seulement ma vie. L’histoire qu’elles racontent est familière à des milliers de femmes, elles dépeignent la façon dont vivent les femmes dans une société patriarcale régie par des centaines de traditions qui font souffrir les femmes. Je me suis penchée sur mon enfance pour décrire la vie d’une fille. J’ai raconté comment j’avais été élevée en expliquant que je bénéficiais de privilèges inaccessibles à bien d’autres enfants. J’ai pu poursuivre mes études et devenir médecin, ce qui pour des milliers de filles est inimaginable, même en rêve. J’ai voulu montrer où et comment j’avais grandi, expliquer ce qui m’avait fait penser différemment, ce qui m’avait fait agir différemment. C’est important d’aider les autres femmes à puiser l’inspiration qui leur permettra de se révolter contre le système oppressif dans lequel j’ai grandi et où elles continuent à vivre. J’ai dit la vérité. J’ai raconté tout ce qui m’était arrivé au cours de mon existence. En général, le viol ou la tentative de viol par un homme de la famille est un sujet tabou. Les filles se taisent parce qu’elles ont honte, une honte indicible. Mais moi, je ne me suis pas tue. On pouvait bien nous dire ce qu’on voulait, à moi ou à ma famille, cela m’était égal. Je sens bien que beaucoup de femmes ont l’impression que c’est leur histoire secrète que je raconte. Nous, les victimes, nous devons crier. Nous devons nous faire entendre. Nous devons protester haut et fort et exiger qu’on nous rende notre liberté et nos droits. Nous devons refuser d’être menottées, enchaînées, battues et menacées.
Si les femmes ne se battent pas pour que cesse l’oppression qu’exerce sur elles un système religieux patriarcal et suffocant, honte à elles ! Honte à nous si nous ne protestons pas, si nous ne nous battons pas, si nous laissons perdurer un système qui fera souffrir nos enfants et les enfants de nos enfants.
Mon histoire n’est pas unique. Mon expérience est, hélas, le lot de millions d’autres femmes. Dans mes livres je me suis apitoyée sur mon sort. J’ai versé des larmes, aussi, pour toutes celles qui n’ont pu s’épanouir dans l’existence alors qu’elles en étaient capables et qu’elles le méritaient assurément. Nous, les femmes, ne devons plus rester seules à verser nos larmes dans la solitude et le silence. Je ne pleure plus seule désormais et à cause de cela j’ai vécu dans la souffrance. J’ai été expulsée de mon propre pays. Au lieu de vivre dans la région du monde où je suis née et où j’ai grandi, on m’a permis de vivre en Occident où je ne peux que me sentir étrangère.
En d’autres termes, me voici étrangère dans mon propre pays et étrangère en Occident, où je vis aujourd’hui. Où puis-je aller ? Nulle part. L’exil, c’est pour moi un arrêt d’autobus. J’attends l’autobus qui me ramènera chez moi. Cela fait déjà plus de 10 ans que je vis en exil. Je ne parviens pourtant pas à me sentir chez moi, à faire d’un autre pays mon pays. Ce que je ressens, c’est un sentiment de désespoir et d’impuissance. Je me demande parfois : est-ce possible ? N’ai-je vraiment pas de chez moi ? Ce n’est pas tout à fait vrai. J’ai une maison : l’amour, l’amour que me témoignent des femmes du monde entier. Voilà ma maison, l’amour que je reçois des rationalistes, des libres-penseurs, des partisans de la laïcité et des humanistes. Cet amour que vous me donnez, voilà ce qui fait ma maison.
Quoi que j’aie fait ou écrit, je n’éprouve aucun scrupule. Quoi qu’il arrive, je poursuivrai jusqu’à mon dernier souffle et sans accepter aucun compromis mon combat contre toutes les forces extrémistes, fondamentalistes et intolérantes.
Nous célébrons, aujourd’hui 16 novembre, la Journée internationale de la tolérance. Alors même que je prononce ces mots, aujourd’hui, je le sais, de nombreuses personnes seront tuées. Aujourd’hui, je le sais, pendant que je parle, de nombreuses femmes seront battues, violées et assassinées. Aujourd’hui, je le sais, de nombreux enfants seront maltraités à cause de la haine et de l’intolérance. Le défi qui se pose à nous est d’éduquer les peuples du monde à la tolérance et à la non-violence. Le défi qui se pose à nous est de faire de la planète Terre un lieu vivable. Le défi qui se pose à nous est de faire en sorte que chaque jour de l’année soit une journée de la tolérance. Le concept de tolérance consiste à prendre conscience des droits humains et de la liberté fondamentale d’autrui. Les gens sont tous très différents les uns des autres, et il ne peut en aller autrement, mais ce n’est que par la tolérance que les communautés métissées de toutes les régions du globe pourront sauvegarder leur diversité.
Je suis très heureuse d’accepter en toute humilité le Prix UNESCO-Madanjeet Singh. Je suis très reconnaissante à l’UNESCO de la sympathie, du soutien et de la solidarité qui me sont ainsi témoignés. Cette récompense, cette reconnaissance, ont fortifié mon engagement et ma détermination à poursuivre mon combat.
Je vous remercie.
Je tiens à exprimer toute ma gratitude pour le Prix UNESCO-Madanjeet Singh 2004 qui m’a été attribué.
Le Bangladesh, où je suis née, compte plus de 30 millions d’habitants, c’est l’un des pays les plus peuplés au monde : plus de 1500 personnes entassées au kilomètre carré. C’est un pays où 70% de la population vit en deçà du seuil de pauvreté, où plus de la moitié de la population est analphabète, un pays où le système de santé est insuffisant et où le taux de mortalité infantile reste élevé. Pour près de 40 millions de femmes, l’accès à l’éducation est impossible, l’autonomie irréalisable.
En raison d’une tradition patriarcale très forte, les femmes sont victimes d’inégalités et d’injustices intolérables. Elles souffrent de malnutrition et d’anémie, mais aussi de problèmes physiques et psychologiques qui ne sont pas traités. En général, les femmes ne reçoivent pas de soins car on ne les emmène à l’hôpital que lorsqu’il est trop tard. Les femmes ne sont pas censées tomber malades car elles doivent s’occuper sans relâche des travaux domestiques, avoir des enfants et les élever, s’occuper de la famille et veiller au bien-être des hommes de la maisonnée. La femme a pour destin d’obéir à son père tout le temps de son enfance, à son mari lorsqu’elle est jeune, à son fils lorsqu’elle vieillit.
Parce que les femmes sont considérées comme des êtres faibles, leurs droits, leurs libertés, leurs désirs, leurs souhaits sont régis par les hommes. Les femmes sont considérées comme des êtres inférieurs, des domestiques, des objets sexuels. Ce qu’un couple marié redoute le plus au monde est d’avoir une petite fille. Il n’est pas rare que le mari, à la naissance d’une fille, obtienne le divorce pour punir sa femme du crime d’avoir donné le jour à une fille ou qu’il la répudie à vie. Les femmes sont considérées comme intellectuellement, moralement, physiquement et psychologiquement inférieures que ce soit par la religion, la tradition, la culture ou les coutumes.
Conséquence de cet état de fait, les femmes sont nombreuses à être victimes de la traite des personnes, de l’esclavage et de diverses formes de discriminations. Les hommes aspergent les corps des femmes d’acide, ils leur brûlent le visage, leur cassent le nez, font fondre leurs yeux et s’en vont l’esprit léger. Les femmes sont battues, fouettées, lapidées. Les femmes sont violées puis accusées d’avoir consenti au viol, et les violeurs sont libérés. Dans mon pays, les violences à l’égard des femmes ne constituent pas des crimes.
Je voudrais vous raconter l’histoire de Yasmin, une jeune fille de 15 ans. Employée comme domestique, elle a été violée par son employeur. Elle s’est enfuie. Tandis qu’elle regagnait à pied la maison de ses parents, elle a été vue par des policiers. Ils lui dirent qu’il n’était guère prudent pour une jeune fille de marcher dans les rues en pleine nuit et lui proposèrent de la ramener chez elle dans leur fourgonnette. Et que s’est-il passé ? Après l’avoir violée, les six policiers l’ont tuée, puis ils ont jeté son corps dans des buissons. Quand la nouvelle de son meurtre a été connue, les villageois ont manifesté contre la police. Les policiers ont tiré dans la foule, sept personnes ont été tuées. Dès le lendemain, le gouvernement déclarait dans un communiqué que Yasmin était une mauvaise fille, une prostituée, et que les policiers étaient parfaitement en droit de la traiter comme ils l’avaient fait. Ce genre d’histoire n’est pas rare, au Bangladesh. Et je sais que des choses semblables se produisent également dans d’autres pays.
Personne ne m’a jamais demandé de protester mais, très jeune déjà, j’étais convaincue de la nécessité de combattre l’oppression. Personne ne m’a jamais demandé de pleurer, mais mes larmes ont coulé. Quand je me suis mise à écrire, je voulais faire quelque chose de constructif. Dans mes livres, j’ai écrit qu’il était indispensable que les femmes comprennent pourquoi elles sont opprimées et pourquoi elles doivent se battre contre l’oppression. Cela fait des siècles que l’on répète aux femmes qu’elles sont les esclaves des hommes, qu’elles ne sont pas supposées s’élever contre le système patriarcal, qu’elles doivent garder le silence face à leurs oppresseurs. Les femmes ont donc eu du mal à se faire à l’idée qu’elles étaient bel et bien des êtres humains et qu’elles avaient le droit de vivre comme des êtres humains, de façon autonome et dans des conditions d’égalité. C’est par mes livres que j’ai essayé d’encourager les femmes à se battre pour leurs droits et leur liberté. Ma voix a donné aux femmes la possibilité de changer la façon dont elles pensaient. Et cela, les fondamentalistes religieux n’ont pas pu l’avaler. Bien au contraire ! Les fondamentalistes n’ont plus toléré aucune de mes opinions. Qu’une femme puisse briser ses chaînes et conquérir sa liberté était pour eux hautement contestable. Il était pour eux impossible de tolérer que, comme je l’affirmais, les textes religieux étaient anachroniques et déplacés. Quelle ne fut pas leur fureur quand ils m’entendirent affirmer que la loi religieuse, qui établit des discriminations à l’égard des femmes, devait être remplacée par une loi laïque et par un code civil cohérent. Par centaines de milliers, les extrémistes sont descendus dans les rues pour exiger que je sois mise à mort par pendaison. Une fatwa fut déclarée contre moi, ma tête fut mise à prix. Or, au lieu d’engager des poursuites contre les fondamentalistes, c’est à moi que s’en prit le gouvernement. Je fus condamnée pour avoir froissé les sentiments religieux du peuple. Un mandat d’arrêt fut décerné contre moi. Malgré ces pressions, j’ai continué à écrire. Que ce soit en poésie ou en prose, dans mes essais et mes romans, j’ai pris la défense des opprimés. J’ai réclamé à corps et à cris l’égalité et la justice, la justice pour tous, hommes et femmes, quelle que soit leur religion. Je me suis prononcée très clairement en faveur de la séparation de la religion et de l’État, d’une loi laïque, de l’éducation laïque.
Dans mon combat pour un humanisme laïque et éthique, j’ai tenté de défendre les plus pauvres et les minorités ethniques et religieuses opprimées. Il m’était impossible de tolérer qu’on puisse en être réduit à mener une existence misérable simplement parce qu’on professe une autre foi, qu’on parle une autre langue ou qu’on a une culture différente. Je suis convaincue que la grande diversité des religions, des langues, des cultures et des ethnicités qui existent dans notre monde n’est pas un facteur de conflit mais un trésor qui nous rend plus riches, et cette conviction rejoint les positions de l’UNESCO. La diversité est un trésor à chérir. Il n’y a pas de culture supérieure ou de culture inférieure, ce sont les motifs culturels changeants qui font de notre monde une magnifique mosaïque de toutes les couleurs.
Les êtres humains ne devraient pas tolérer que l’on opprime au nom de la religion. Les êtres humains ne devraient pas tolérer les tortures que sont les mutilations génitales des femmes au nom de la coutume ou des traditions. Les êtres humains ne devraient pas tolérer la barbarie, l’humiliation, l’inégalité ou l’injustice au nom de la culture. La culture ne doit pas être utilisée contre l’humanité.
Quand je regarde autour de moi, je constate partout la même chose : les femmes sont opprimées. Riches ou pauvres, belles ou laides, qu’elles aient les yeux bleus, noirs ou marrons, la peau blanche, noire ou brune, qu’elles soient mariées ou célibataires, qu’elles sachent lire ou non, qu’elles soient croyantes ou non, les femmes sont opprimées. Partout les femmes sont opprimées et la racine du mal c’est le patriarcat, la religion, la tradition, la culture et les coutumes qui tous ont été modelés par l’homme. C’est leur foi aveugle qui condamne les êtres humains aux bains de sang, à la haine, à l’ignorance, à l’analphabétisme, aux injustices et à la pauvreté. Or, si nous voulions sincèrement que sur notre Terre la justice succède à l’injustice, nous pourrions régler définitivement les problèmes dont souffrent l’humanité à cause de la croyance religieuse aveugle. La bible judéo-chrétienne tout comme le coran tolèrent et défendent l’esclavage. Jésus a dit très clairement aux esclaves d’accepter leur sort et d’obéir à leur maître. Or, personne aujourd’hui ne songerait à prendre position publiquement pour l’esclavage, personne ne se hasarderait à inscrire l’esclavage dans un système de droit quel qu’il soit. Ni les fondamentalistes chrétiens ni les juifs orthodoxes ne parlent de sacrifice animal ou d’esclavage. Dans les pays où est appliquée la charia ou loi islamique, où l’adultère est puni par la lapidation et le vol par l’amputation, on ne parle pas de légitimer l’esclavage. La polygamie et les concubines sont clairement acceptées dans l’Ancien Testament mais ces pratiques ne sont pas légales dans le monde judéo-chrétien. On en conclura donc que la volonté de préserver des pratiques qui calomnient, oppriment et écrasent les femmes sous prétexte de respecter des textes religieux n’est qu’une supercherie. Ces pratiques peuvent et doivent être délégitimées, de la même façon que l’esclavage a été délégitimé.
L’avenir de l’humanité est incertain. Le risque qu’éclatent de nouvelles formes de rivalités et de conflits est réel. Je pense en particulier au conflit entre deux idées opposées, la laïcité et le fondamentalisme. Je ne partage pas l’opinion de ceux qui estiment que le conflit opposera deux religions, à savoir le christianisme et l’islam ou le judaïsme et l’islam. Après tout, on trouve des fondamentalistes dans toutes les religions. Je ne suis pas plus d’accord avec ceux qui croient que les croisades du Moyen Âge vont se répéter dans un proche avenir. Et je ne pense pas non plus que l’Occident et l’Orient soient en conflit. À mon avis, le conflit oppose essentiellement le mode de pensée moderne, rationnel et logique à la foi aveugle et irrationnelle. Le conflit oppose la modernité et l’anti-modernisme. Certains s’efforcent d’avancer, tandis que d’autres font tout pour reculer. Il s’agit d’un conflit entre l’avenir et le passé, entre l’innovation et la tradition, entre ceux qui prisent la liberté et ceux qui ne l’estiment pas.
J’ai écrit pour dénoncer toutes sortes de violences physiques et sexuelles, le terrorisme religieux et les discriminations de type patriarcal à l’égard des femmes. J’ai fait un rêve : j’ai rêvé d’un monde merveilleux où aucune femme ne serait opprimée, victime de la traite des personnes, attaquée à l’acide, violée ou victime d’agressions sexuelles. Je rêve d’un monde tolérant où les êtres humains se respectent sans jamais céder à l’appel de la guerre, des massacres, de la violence. J’ai pris la plume pour que mon rêve devienne réalité, le rêve d’un monde éthique dans lequel l’humanité s’épanouira et ne sera plus faite d’êtres pleins de haine mais d’êtres remplis d’amour.
Dans ce combat pour un humanisme laïque, je n’ai pour seule arme qu’un stylo mais c’est à la pointe d’une épée que les extrémistes ont juré ma mort. Ils ont brûlé mes livres, poursuivi mes éditeurs en justice pour avoir publié mes livres, attaqué les librairies où mes livres étaient vendus. Ma liberté d’expression ne cesse d’être violée par les autorités. Sur les 28 livres que j’ai écrits, 5 ont été interdits par le gouvernement, et des procès sont en cours dans le but d’interdire les autres. Mes écrits m’ont valu d’être condamnée à un an de prison par un tribunal du Bangladesh. Au cours des dernières années, les quatre tomes qui constituent mes mémoires ont tous été interdits par le gouvernement.
Or, mes mémoires ne retracent pas seulement ma vie. L’histoire qu’elles racontent est familière à des milliers de femmes, elles dépeignent la façon dont vivent les femmes dans une société patriarcale régie par des centaines de traditions qui font souffrir les femmes. Je me suis penchée sur mon enfance pour décrire la vie d’une fille. J’ai raconté comment j’avais été élevée en expliquant que je bénéficiais de privilèges inaccessibles à bien d’autres enfants. J’ai pu poursuivre mes études et devenir médecin, ce qui pour des milliers de filles est inimaginable, même en rêve. J’ai voulu montrer où et comment j’avais grandi, expliquer ce qui m’avait fait penser différemment, ce qui m’avait fait agir différemment. C’est important d’aider les autres femmes à puiser l’inspiration qui leur permettra de se révolter contre le système oppressif dans lequel j’ai grandi et où elles continuent à vivre. J’ai dit la vérité. J’ai raconté tout ce qui m’était arrivé au cours de mon existence. En général, le viol ou la tentative de viol par un homme de la famille est un sujet tabou. Les filles se taisent parce qu’elles ont honte, une honte indicible. Mais moi, je ne me suis pas tue. On pouvait bien nous dire ce qu’on voulait, à moi ou à ma famille, cela m’était égal. Je sens bien que beaucoup de femmes ont l’impression que c’est leur histoire secrète que je raconte. Nous, les victimes, nous devons crier. Nous devons nous faire entendre. Nous devons protester haut et fort et exiger qu’on nous rende notre liberté et nos droits. Nous devons refuser d’être menottées, enchaînées, battues et menacées.
Si les femmes ne se battent pas pour que cesse l’oppression qu’exerce sur elles un système religieux patriarcal et suffocant, honte à elles ! Honte à nous si nous ne protestons pas, si nous ne nous battons pas, si nous laissons perdurer un système qui fera souffrir nos enfants et les enfants de nos enfants.
Mon histoire n’est pas unique. Mon expérience est, hélas, le lot de millions d’autres femmes. Dans mes livres je me suis apitoyée sur mon sort. J’ai versé des larmes, aussi, pour toutes celles qui n’ont pu s’épanouir dans l’existence alors qu’elles en étaient capables et qu’elles le méritaient assurément. Nous, les femmes, ne devons plus rester seules à verser nos larmes dans la solitude et le silence. Je ne pleure plus seule désormais et à cause de cela j’ai vécu dans la souffrance. J’ai été expulsée de mon propre pays. Au lieu de vivre dans la région du monde où je suis née et où j’ai grandi, on m’a permis de vivre en Occident où je ne peux que me sentir étrangère.
En d’autres termes, me voici étrangère dans mon propre pays et étrangère en Occident, où je vis aujourd’hui. Où puis-je aller ? Nulle part. L’exil, c’est pour moi un arrêt d’autobus. J’attends l’autobus qui me ramènera chez moi. Cela fait déjà plus de 10 ans que je vis en exil. Je ne parviens pourtant pas à me sentir chez moi, à faire d’un autre pays mon pays. Ce que je ressens, c’est un sentiment de désespoir et d’impuissance. Je me demande parfois : est-ce possible ? N’ai-je vraiment pas de chez moi ? Ce n’est pas tout à fait vrai. J’ai une maison : l’amour, l’amour que me témoignent des femmes du monde entier. Voilà ma maison, l’amour que je reçois des rationalistes, des libres-penseurs, des partisans de la laïcité et des humanistes. Cet amour que vous me donnez, voilà ce qui fait ma maison.
Quoi que j’aie fait ou écrit, je n’éprouve aucun scrupule. Quoi qu’il arrive, je poursuivrai jusqu’à mon dernier souffle et sans accepter aucun compromis mon combat contre toutes les forces extrémistes, fondamentalistes et intolérantes.
Nous célébrons, aujourd’hui 16 novembre, la Journée internationale de la tolérance. Alors même que je prononce ces mots, aujourd’hui, je le sais, de nombreuses personnes seront tuées. Aujourd’hui, je le sais, pendant que je parle, de nombreuses femmes seront battues, violées et assassinées. Aujourd’hui, je le sais, de nombreux enfants seront maltraités à cause de la haine et de l’intolérance. Le défi qui se pose à nous est d’éduquer les peuples du monde à la tolérance et à la non-violence. Le défi qui se pose à nous est de faire de la planète Terre un lieu vivable. Le défi qui se pose à nous est de faire en sorte que chaque jour de l’année soit une journée de la tolérance. Le concept de tolérance consiste à prendre conscience des droits humains et de la liberté fondamentale d’autrui. Les gens sont tous très différents les uns des autres, et il ne peut en aller autrement, mais ce n’est que par la tolérance que les communautés métissées de toutes les régions du globe pourront sauvegarder leur diversité.
Je suis très heureuse d’accepter en toute humilité le Prix UNESCO-Madanjeet Singh. Je suis très reconnaissante à l’UNESCO de la sympathie, du soutien et de la solidarité qui me sont ainsi témoignés. Cette récompense, cette reconnaissance, ont fortifié mon engagement et ma détermination à poursuivre mon combat.
Je vous remercie.
Nyamko Sabuni
//noislam.wordpress.com/Texte plus que jamais d'actualité.
Nyamko Sabuni, Madame la ministre
juin 6, 2007 — Martine
Africaine, immigrée, ministre scandinave. Sur la photo officielle du gouvernement suédois, Nyamko Sabuni est immanquable. Cette petite jeune femme d’origine congolaise, née en exil au Burundi, se retrouve aujourd’hui ministre de l’Intégration et c’est sur le terrain des idées qu’elle se situe d’emblée.
« Je ne pense pas faire mon travail très différemment de quelqu’un d’autre simplement parce que je suis noire, mais peut-être plutôt à cause de certains points de vue que j’ai (…), cela est plus déterminant », affirme-t-elle en suédois, la langue qu’elle parle en famille, en alternance avec le swahili.
Agée de 37 ans, elle a beaucoup fait parler d’elle avant d’être nommée au nouveau gouvernement de centre-droit en proposant, alors qu’elle siégeait au parlement, un ensemble de mesures pour combattre la « culture de l’honneur ».
Interdiction du port du voile pour les filles de moins de quinze ans, examen gynécologique obligatoire au collège permettant de prévenir et détecter les mutilations génitales, arrêt du financement par l’Etat des écoles religieuses et criminalisation des mariages forcés sont parmi ces propositions qui lui ont valu des critiques et même d’être qualifiée d’islamophobe.
Désormais sortie des rangs de l’opposition et à la tête d’un ministère cumulant l’Intégration et l’Egalité entre les sexes, Nyamko Sabuni, qui reçoit dans son bureau coquet et sans luxe apparent, souligne que son rôle a changé.
« J’ai joué mon rôle, j’ai initié un débat. En tant que ministre je vais appliquer la politique sur laquelle nous sommes tombés d’accord », dit-elle. La coalition qui a détrôné les sociaux-démocrates suédois aux législatives de septembre est formée de quatre partis.
Mais « je dis aussi avec honnêteté comment sont les choses : je crois toujours en ces propositions et les problèmes demeurent », lance cette femme élégante au regard franc et à l’air assuré.
En 1981, à l’âge de 12 ans, elle est arrivée en Suède avec sa mère et trois de ses cinq frères et soeurs. Là, elle a retrouvé son père, un opposant politique plusieurs fois emprisonné au Congo (actuellement République démocratique du Congo), venu dans le pays nordique grâce à Amnesty International.
« Mon père et ma mère sont immédiatement entrés dans la vie active (…) ce qui fait que pour nous, il n’y a rien eu de bizarre. Les parents travaillaient, nous allions à l’école et la vie suivait son cours », raconte la ministre dont l’intégration semble exemplaire et dépourvue de traumatisme. « Je suis très fière de mes racines, je n’ai jamais eu de problème d’identité », résume-t-elle.
A Kungsängen (20 km de Stockholm) « nous étions la seule famille d’immigrés visible », dit-elle. L’apprentissage du suédois lui a suffi pour se fondre dans son pays d’accueil.
Selon Nyamko Sabuni, le marché du travail et la société suédoise permettait dans les années 80 aux immigrés de s’intégrer plus facilement qu’actuellement. Aujourd’hui, la création d’emplois, des cours de langue adaptés et la lutte contre la discrimination sont les clés de l’intégration, estime-t-elle.
Elle reproche à la Suède d’avoir longtemps appliqué une politique d’assistanat qu’elle espère que le nouveau gouvernement va réussir à rompre.
« Pour moi, en tant que libérale, il est très important que (les gens) sachent qu’ici, ils ont des possibilités et des avantages, mais aussi des obligations et des exigences », explique cette mère de famille mariée à un Suédois.
Farouchement opposée aux pratiques culturelles ou religieuses quand elles ne respectent pas la constitution et les droits de l’Homme, Nyamko Sabuni avance qu’à l’heure actuelle, environ 100.000 filles en Suède subissent « la culture de l’honneur », une notion qui englobe pour elle les examens de virginité, le port du voile pour les petites filles, l’excision, les mariages forcés ou encore les violences physiques.
« Le plus important pour moi est que nous ayons un dialogue, un débat, et que nous décidions ensemble de ce qu’il est possible de faire », dit-elle.
« Je ne pense pas faire mon travail très différemment de quelqu’un d’autre simplement parce que je suis noire, mais peut-être plutôt à cause de certains points de vue que j’ai (…), cela est plus déterminant », affirme-t-elle en suédois, la langue qu’elle parle en famille, en alternance avec le swahili.
Agée de 37 ans, elle a beaucoup fait parler d’elle avant d’être nommée au nouveau gouvernement de centre-droit en proposant, alors qu’elle siégeait au parlement, un ensemble de mesures pour combattre la « culture de l’honneur ».
Interdiction du port du voile pour les filles de moins de quinze ans, examen gynécologique obligatoire au collège permettant de prévenir et détecter les mutilations génitales, arrêt du financement par l’Etat des écoles religieuses et criminalisation des mariages forcés sont parmi ces propositions qui lui ont valu des critiques et même d’être qualifiée d’islamophobe.
Désormais sortie des rangs de l’opposition et à la tête d’un ministère cumulant l’Intégration et l’Egalité entre les sexes, Nyamko Sabuni, qui reçoit dans son bureau coquet et sans luxe apparent, souligne que son rôle a changé.
« J’ai joué mon rôle, j’ai initié un débat. En tant que ministre je vais appliquer la politique sur laquelle nous sommes tombés d’accord », dit-elle. La coalition qui a détrôné les sociaux-démocrates suédois aux législatives de septembre est formée de quatre partis.
Mais « je dis aussi avec honnêteté comment sont les choses : je crois toujours en ces propositions et les problèmes demeurent », lance cette femme élégante au regard franc et à l’air assuré.
En 1981, à l’âge de 12 ans, elle est arrivée en Suède avec sa mère et trois de ses cinq frères et soeurs. Là, elle a retrouvé son père, un opposant politique plusieurs fois emprisonné au Congo (actuellement République démocratique du Congo), venu dans le pays nordique grâce à Amnesty International.
« Mon père et ma mère sont immédiatement entrés dans la vie active (…) ce qui fait que pour nous, il n’y a rien eu de bizarre. Les parents travaillaient, nous allions à l’école et la vie suivait son cours », raconte la ministre dont l’intégration semble exemplaire et dépourvue de traumatisme. « Je suis très fière de mes racines, je n’ai jamais eu de problème d’identité », résume-t-elle.
A Kungsängen (20 km de Stockholm) « nous étions la seule famille d’immigrés visible », dit-elle. L’apprentissage du suédois lui a suffi pour se fondre dans son pays d’accueil.
Selon Nyamko Sabuni, le marché du travail et la société suédoise permettait dans les années 80 aux immigrés de s’intégrer plus facilement qu’actuellement. Aujourd’hui, la création d’emplois, des cours de langue adaptés et la lutte contre la discrimination sont les clés de l’intégration, estime-t-elle.
Elle reproche à la Suède d’avoir longtemps appliqué une politique d’assistanat qu’elle espère que le nouveau gouvernement va réussir à rompre.
« Pour moi, en tant que libérale, il est très important que (les gens) sachent qu’ici, ils ont des possibilités et des avantages, mais aussi des obligations et des exigences », explique cette mère de famille mariée à un Suédois.
Farouchement opposée aux pratiques culturelles ou religieuses quand elles ne respectent pas la constitution et les droits de l’Homme, Nyamko Sabuni avance qu’à l’heure actuelle, environ 100.000 filles en Suède subissent « la culture de l’honneur », une notion qui englobe pour elle les examens de virginité, le port du voile pour les petites filles, l’excision, les mariages forcés ou encore les violences physiques.
« Le plus important pour moi est que nous ayons un dialogue, un débat, et que nous décidions ensemble de ce qu’il est possible de faire », dit-elle.
Nonie Darwish
//noislam.wordpress.com/Texte plus que jamais d'actualité.
« Nous avons été élevés pour haïr »
mai 2, 2007 — Martine
La controverse concernant les caricatures danoises et le prophète Mohamed est totalement “à côté de ses pompes”. Ces caricatures sont bien sûr offensantes pour les Musulmans, mais des caricatures dans un journal ne sont pas une raison d’incendier des bâtiments et de tuer des innocents. Ces caricatures ne sont pas la cause de ce déclenchement de la haine que nous voyons dans le monde Musulman, sur nos écrans, tous les soirs; elles ne sont que le symptôme d’une maladie bien plus grave.Je suis née comme Musulmane au Caire (Egypte) et j’y ai vécu, ainsi que dans la bande de Gaza. Dans les années 50, mon père a été envoyé par le président égyptien Gamal A’bdel Nasser pour diriger le Renseignement militaire à Gaza et au Sinaï. Il y a créé le groupe des “Fédayine palestiniens” qui était la résistance armée de l’époque. Ces “fédayine” traversaient la frontière et ils ont massacré en Israël 400 personnes, en blessant 900 autres.
Comme résultat des opérations de ces “fédayine”, mon père a été tué quand j’avais 8 ans. Il a été salué par Nasser comme un héros national, considéré comme un “shahid” ou martyr (témoin). Dans son discours annonçant la nationalisation du Canal de Suez, Nasser a fait le vœu que toute l’Egypte vengerait la mort de mon père. Nasser me demanda ainsi qu’à mes parents “Lequel d’entre vous vengera la mort de votre père, en tuant des Juifs?” Nous nous sommes regardés sans voix, incapables de répondre.
Comme résultat des opérations de ces “fédayine”, mon père a été tué quand j’avais 8 ans. Il a été salué par Nasser comme un héros national, considéré comme un “shahid” ou martyr (témoin). Dans son discours annonçant la nationalisation du Canal de Suez, Nasser a fait le vœu que toute l’Egypte vengerait la mort de mon père. Nasser me demanda ainsi qu’à mes parents “Lequel d’entre vous vengera la mort de votre père, en tuant des Juifs?” Nous nous sommes regardés sans voix, incapables de répondre.
À l’école à Gaza, on m’a enseigné la haine, la vengeance et la rétorsion. La paix n’a jamais été une option, en fait elle était perçue comme un signe de défaite et de faiblesse. À l’école on chantait des chants avec des mots traitant les Juifs de chiens (c’est à dire impurs, dans la culture arabe).Critique et questionnement étaient interdits. Et quand je les pratiquais, on me disait “les Musulmans ne peuvent pas aimer les ennemis de Allah, et ceux qui le font n’auront aucune miséricorde en enfer”. Jeune femme, j’ai visité une amie chrétienne au Caire lors des prières du vendredi, quand toutes les deux nous entendîmes les attaques verbales contre les Juifs et les Chrétiens se répandant des haut-parleurs de la mosquée. On entendait “qu’Allah détruise les infidèles et les Juifs, les ennemis de Allah. Nous ne les fréquenterons pas et nous ne signerons aucun traité avec eux” et la foule des fidèles répondait Amen! Mon amie avait peur et moi j’avais honte. Et c’est là où j’ai compris que l’enseignement et la pratique de ma religion étaient erronés. Malheureusement je ne suis pas la seule à avoir subi cette forme d’éducation religieuse. Des centaines de millions de Musulmans ont été élevés dans cette haine de l’Occident et des Juifs, comme moyen de détourner leurs sentiments à l’égard de leurs chefs. Et les choses n’ont pas changé depuis les années 50 quand j’étais une gamine!
La télévision Palestinienne prône le terrorisme et les livres scolaires nient l’existence de l’état d’Israël.. plus de 300 écoles ont pour nom un martyr, dont mon père. Des rues en Egypte et à Gaza portent le nom de mon père comme celui d’autres “martyrs”. Quel type de message ceci envoie-t-il aux terroristes? Qu’ils ont des héros! Les chefs qui ont signé des traités de paix, comme le président Anwar al Sadat, ont été assassinés. Et aujourd’hui le président iranien, un islamo-fasciste propose des rêves nucléaires, nie l’Holocauste et menace d’effacer Israël de la carte, comme moyen de contrôler son pays divisé.
En effet, comme le Danemark doit présider le Conseil de Sécurité de l’Onu, les flammes de la controverse ont été attisées par l’Iran et la Syrie (pour intimider ce pays). Nous sommes à un moment critique, car l’IAEA doit déférer l’Iran devant le Conseil de sécurité et demander des sanctions. En même temps la Syrie est sous examen pour ses actions au Liban. L’Iran et la Syrie cherchent cyniquement à embarrasser le Danemark afin de parvenir à leurs fins dangereuses.
Mais les émeutes et les manifestations sont le fait de foules mûres de rage. Depuis mon enfance à Gaza jusqu’aujourd’hui, j’ai toujours vu qu’accuser l’Occident et Israël était un véritable business dans le monde musulman. À chaque fois que la paix était à portée de main, le chefs Palestiniens ont toujours trouvé un groupuscule qui réussit à la saper.
Ils ont accepté que leur peuple soit la chair à canon du “jihad arabe”. Les dictateurs des pays avoisinant sont tous heureux de trouver une population qui serve de diversion aux problèmes qu’il rencontrent chez eux. La seule voix libre de s’exprimer dans ces pays en dehors du gouvernement, c’est celle de la mosquée et dans ce lieu de prière, on appelle au jihad.
Est-ce si surprenant qu’après des décennies d’endoctrinement à une culture de haine, le peuple exprime sa haine réellement? Le société arabe s’est créée un système qui repose sur la peur d’un ennemi commun, système qui apporte l’unité dont on a besoin cruellement, la cohésion et la conformité dans une région ravagée par les luttes tribales, l’instabilité, la violence et la corruption égoïste. Ainsi on accuse Juifs et Chrétiens de tous les maux (même de la grippe aviaire) plutôt de se préoccuper de construire de bonnes écoles, des routes, des hôpitaux, des logements et de fournir des emplois et de l’espoir au peuple.
J’ai vécu 30 ans dans cette zone de guerre, d’oppression et de dictature, d’état policier. Les citoyens se précipitaient pour apaiser et glorifier leur dictateur, tout en détournant le regard lorsque des Musulmans torturaient et terrorisaient d’autres Musulmans. J’ai été le témoin de meurtres de filles pour l’honneur, de l’oppression de femmes, de mutilations génitales, de la polygamie et de ses effets dévastateurs dans les relations familiales. Tout cela est en train de détruire la foi musulmane de l’intérieur.
Il est grand temps que les Arabes et les Musulmans se mettent debout pour sauver leur famille. Il faut que nos chefs cessent d’utiliser l’Occident et Israël comme une diversion et une excuse à leur propre faillite et au manque de liberté de leurs citoyens. Il est temps d’arrêter cette mascarade à propos des caricatures, alors qu’on se tait quand des Musulmans, le Coran à une main, tue des innocents avec l’autre main.
Les Musulmans ont besoin d’emplois et pas de jihad. Les excuses demandées à propos des caricatures ne résoudront pas ce problème. Nous voulons l’espoir, pas la haine!
À moins de reconnaître que la culture de la haine est la raison profonde de ces manifestations autour des caricatures, ces réactions violentes ne seront alors que le prélude d’une confrontation plus large entre des civilisations, que le monde ne pourra pas supporter.
En effet, comme le Danemark doit présider le Conseil de Sécurité de l’Onu, les flammes de la controverse ont été attisées par l’Iran et la Syrie (pour intimider ce pays). Nous sommes à un moment critique, car l’IAEA doit déférer l’Iran devant le Conseil de sécurité et demander des sanctions. En même temps la Syrie est sous examen pour ses actions au Liban. L’Iran et la Syrie cherchent cyniquement à embarrasser le Danemark afin de parvenir à leurs fins dangereuses.
Mais les émeutes et les manifestations sont le fait de foules mûres de rage. Depuis mon enfance à Gaza jusqu’aujourd’hui, j’ai toujours vu qu’accuser l’Occident et Israël était un véritable business dans le monde musulman. À chaque fois que la paix était à portée de main, le chefs Palestiniens ont toujours trouvé un groupuscule qui réussit à la saper.
Ils ont accepté que leur peuple soit la chair à canon du “jihad arabe”. Les dictateurs des pays avoisinant sont tous heureux de trouver une population qui serve de diversion aux problèmes qu’il rencontrent chez eux. La seule voix libre de s’exprimer dans ces pays en dehors du gouvernement, c’est celle de la mosquée et dans ce lieu de prière, on appelle au jihad.
Est-ce si surprenant qu’après des décennies d’endoctrinement à une culture de haine, le peuple exprime sa haine réellement? Le société arabe s’est créée un système qui repose sur la peur d’un ennemi commun, système qui apporte l’unité dont on a besoin cruellement, la cohésion et la conformité dans une région ravagée par les luttes tribales, l’instabilité, la violence et la corruption égoïste. Ainsi on accuse Juifs et Chrétiens de tous les maux (même de la grippe aviaire) plutôt de se préoccuper de construire de bonnes écoles, des routes, des hôpitaux, des logements et de fournir des emplois et de l’espoir au peuple.
J’ai vécu 30 ans dans cette zone de guerre, d’oppression et de dictature, d’état policier. Les citoyens se précipitaient pour apaiser et glorifier leur dictateur, tout en détournant le regard lorsque des Musulmans torturaient et terrorisaient d’autres Musulmans. J’ai été le témoin de meurtres de filles pour l’honneur, de l’oppression de femmes, de mutilations génitales, de la polygamie et de ses effets dévastateurs dans les relations familiales. Tout cela est en train de détruire la foi musulmane de l’intérieur.
Il est grand temps que les Arabes et les Musulmans se mettent debout pour sauver leur famille. Il faut que nos chefs cessent d’utiliser l’Occident et Israël comme une diversion et une excuse à leur propre faillite et au manque de liberté de leurs citoyens. Il est temps d’arrêter cette mascarade à propos des caricatures, alors qu’on se tait quand des Musulmans, le Coran à une main, tue des innocents avec l’autre main.
Les Musulmans ont besoin d’emplois et pas de jihad. Les excuses demandées à propos des caricatures ne résoudront pas ce problème. Nous voulons l’espoir, pas la haine!
À moins de reconnaître que la culture de la haine est la raison profonde de ces manifestations autour des caricatures, ces réactions violentes ne seront alors que le prélude d’une confrontation plus large entre des civilisations, que le monde ne pourra pas supporter.
Mina Ahadi
//noislam.wordpress.com/Texte plus que jamais d'actualité.
Des apostats s’organisent
mai 1, 2007 — Martine
L’Iranienne Mina Ahadi, présidente et cofondatrice du Conseil central des ex-musulmans : «Il faut briser les tabous». Pour protester contre l’intrusion des lois islamiques dans la société allemande et attirer l’attention des pouvoirs publics sur les dangers qu’elles y voient, plusieurs dizaines de personnes d’origine musulmane ont organisé en janvier 2007 un «Conseil central des ex-musulmans» au cours duquel elles ont renié leur religion et rendu leur acte public. «Notre action peut sembler provocatrice, mais pour nous, c’est la seule façon de nous faire entendre et d’attirer l’attention des responsables politiques», affirme la présidente et cofondatrice de ce Conseil, l’Iranienne Mina Ahadi.
«Nous avons abjuré» est un mouvement à l’image de sa principale animatrice : Mina Ahadi. Actif, déterminé et ferme dans ses convictions «pour réveiller la conscience de ceux qui n’ont jamais été confrontés réellement aux dangers que représente l’intrusion de l’islam dans la vie politique et sociale». Mina Ahadi, cette femme de 50 ans, d’origine iranienne, se dit «outrée» de constater que l’islam s’impose chaque jour davantage à la société allemande et dénonce «l’intolérable indulgence» des pouvoirs publics face à ce péril, au nom de la relativité culturelle. Comme, pour elle, cette attitude est «inacceptable dans un pays laïc européen», elle ne manque pas une occasion de dénoncer à la fois les pratiques et traditions islamiques et la position «bienveillante» du gouvernement allemand vis-à-vis de celles-ci.
Ainsi, avec deux de ses compagnons de lutte, la journaliste turque Arzu Toker et l’infirmier irakien Nur Jabbari, Mina Ahadi a lancé le mouvement «Nous avons abjuré». Un mouvement qui fait référence à la lutte des féministes en Allemagne dans les années soixante-dix : «Nous avons avorté». Et pour donner un poids encore plus important à sa cause, face au «Conseil central des musulmans d’Allemagne», une association très puissante au sein de la société allemande, cette militante des droits de l’homme a créé avec une quarantaine de personnes «le Conseil central des ex-musulmans», avec l’objectif de «lutter contre les dogmes et les lois de l’islam et surtout leur propagation périlleuse dans la société allemande».
«Réveiller les consciences»
Il faut dire que les exemples ne manquent pas, en Allemagne, pour lui donner raison. Au début de l’année 2007, une juge de Francfort, en faisant référence au Coran, refuse d’accorder le divorce à une femme musulmane victime de violences conjugales. En 2005, trois hommes combinent le meurtre de leur jeune sœur pour protéger leur «honneur». Deux d’entre eux sont acquittés, le troisième s’en sort avec moins de dix ans de prison. «Assez !», crie l’activiste. «Il faut mettre un terme à ces actes barbares». En 2006, le gouvernement allemand organise une conférence pour discuter avec les mouvements islamistes des problèmes des réfugiés et des immigrés, ce qui constitue, pour Mina Ahadi «un scandale». «Comment un gouvernement européen et laïc, s’interroge-t-elle, peut-il permettre à une religion de s’ingérer de cette manière dans la vie de tous les jours de ses citoyens ? Il faut arrêter la construction massive des mosquées, le port du voile par des écolières, les crimes ‘d’honneur’. Il faut réveiller les consciences contre les dangers que représente l’islam».
Mina Ahadi connaît bien «ces dangers» pour les avoir vécus. Quand, en 1979, la révolution islamique se produit dans son pays, l’Iran, alors jeune mariée et étudiante en médecine, elle refuse de porter le voile et se voit renvoyée de l’université de Tabriz où elle faisait ses études. Elle est engagée, en compagnie de son mari, dans un mouvement d’extrême gauche. Son époux est arrêté puis exécuté. Clandestine, elle rejoint le Parti communiste iranien basé au Kurdistan. Elle y reste pendant dix ans et travaille pour la radio du parti. «Notre camp était tout près de Halabja. Le jour où l’armée irakienne a bombardé la ville, notre radio a été touchée et on a perdu 32 membres de notre parti. Saddam Hussein a déclaré que notre radio ne constituait pas la cible. Mais quelle différence ? Nous avions perdu nos amis», raconte la militante.
En 1990, elle se réfugie en Autriche et, un an plus tard, s’installe en Allemagne où elle poursuit sa lutte contre ce qu’elle n’hésite pas à qualifier de «tyrannie de la religion musulmane». Une religion qui «n’est pas réformable», insiste-t-elle.
«Briser les tabous»
Wir haben abgeschoworen ! : Nous avons abjuré ! Dès que l’existence du «Conseil central des ex-musulmans» a été rendue publique, des menaces de mort anonymes se sont multipliées à son encontre. Depuis ce jour, Mina Ahadi vit, en permanence, sous surveillance policière. Mais elle mène avec la même opiniâtreté son combat pour attirer l’attention des autorités et des institutions allemandes sur «les souffrances et les injustices que subissent les musulmans et surtout les musulmanes de par leur propre religion et au sein de leur propre communauté». Entretiens avec les médias nationaux et internationaux, organisation de conférences et de débats, contacts avec les associations de défense des droits de l’homme et des organisations féministes… «tous les moyens sont bons pour se faire connaître et propager ses idées ». Elle tente de répandre le mouvement dans toute l’Europe et au-delà, et s’active pour recevoir le soutien de personnalités comme Salman Rushdie, Ibn Warraq ou encore Taslima Nasreen qui s’est montrée «très intéressée par cette initiative».
Lancé fin janvier 2007, à Cologne, par quelques dizaines de personnes, le «Conseil central des ex-musulmans» compte aujourd’hui, moins de trois mois après sa création, plus de 400 membres pour la plupart originaires des pays musulmans (Iran, Irak, Turquie, Afghanistan, Maroc, Mauritanie…) mais aussi des adhérents d’origine européenne et non musulmane. Bien évidemment, ces derniers ne sont pas exposés aux mêmes risques. Car pour l’islam, une personne née d’un père musulman reste musulmane toute sa vie et ne pourra ni changer de religion ni la renier. Dans le cas contraire la charia la condamne à la peine capitale.
Alors, est-ce qu’on a peur quand on a abjuré et reçu des menaces de mort ? La question est balayée d’un revers de la main : «Plus on en parle, plus on véhicule nos idées. Plus on est connu, mieux on est protégé. Les islamistes ne peuvent pas tuer tout le monde. De toutes les façons, il faut briser les tabous.»
«Nous avons abjuré» est un mouvement à l’image de sa principale animatrice : Mina Ahadi. Actif, déterminé et ferme dans ses convictions «pour réveiller la conscience de ceux qui n’ont jamais été confrontés réellement aux dangers que représente l’intrusion de l’islam dans la vie politique et sociale». Mina Ahadi, cette femme de 50 ans, d’origine iranienne, se dit «outrée» de constater que l’islam s’impose chaque jour davantage à la société allemande et dénonce «l’intolérable indulgence» des pouvoirs publics face à ce péril, au nom de la relativité culturelle. Comme, pour elle, cette attitude est «inacceptable dans un pays laïc européen», elle ne manque pas une occasion de dénoncer à la fois les pratiques et traditions islamiques et la position «bienveillante» du gouvernement allemand vis-à-vis de celles-ci.
Ainsi, avec deux de ses compagnons de lutte, la journaliste turque Arzu Toker et l’infirmier irakien Nur Jabbari, Mina Ahadi a lancé le mouvement «Nous avons abjuré». Un mouvement qui fait référence à la lutte des féministes en Allemagne dans les années soixante-dix : «Nous avons avorté». Et pour donner un poids encore plus important à sa cause, face au «Conseil central des musulmans d’Allemagne», une association très puissante au sein de la société allemande, cette militante des droits de l’homme a créé avec une quarantaine de personnes «le Conseil central des ex-musulmans», avec l’objectif de «lutter contre les dogmes et les lois de l’islam et surtout leur propagation périlleuse dans la société allemande».
«Réveiller les consciences»
Il faut dire que les exemples ne manquent pas, en Allemagne, pour lui donner raison. Au début de l’année 2007, une juge de Francfort, en faisant référence au Coran, refuse d’accorder le divorce à une femme musulmane victime de violences conjugales. En 2005, trois hommes combinent le meurtre de leur jeune sœur pour protéger leur «honneur». Deux d’entre eux sont acquittés, le troisième s’en sort avec moins de dix ans de prison. «Assez !», crie l’activiste. «Il faut mettre un terme à ces actes barbares». En 2006, le gouvernement allemand organise une conférence pour discuter avec les mouvements islamistes des problèmes des réfugiés et des immigrés, ce qui constitue, pour Mina Ahadi «un scandale». «Comment un gouvernement européen et laïc, s’interroge-t-elle, peut-il permettre à une religion de s’ingérer de cette manière dans la vie de tous les jours de ses citoyens ? Il faut arrêter la construction massive des mosquées, le port du voile par des écolières, les crimes ‘d’honneur’. Il faut réveiller les consciences contre les dangers que représente l’islam».
Mina Ahadi connaît bien «ces dangers» pour les avoir vécus. Quand, en 1979, la révolution islamique se produit dans son pays, l’Iran, alors jeune mariée et étudiante en médecine, elle refuse de porter le voile et se voit renvoyée de l’université de Tabriz où elle faisait ses études. Elle est engagée, en compagnie de son mari, dans un mouvement d’extrême gauche. Son époux est arrêté puis exécuté. Clandestine, elle rejoint le Parti communiste iranien basé au Kurdistan. Elle y reste pendant dix ans et travaille pour la radio du parti. «Notre camp était tout près de Halabja. Le jour où l’armée irakienne a bombardé la ville, notre radio a été touchée et on a perdu 32 membres de notre parti. Saddam Hussein a déclaré que notre radio ne constituait pas la cible. Mais quelle différence ? Nous avions perdu nos amis», raconte la militante.
En 1990, elle se réfugie en Autriche et, un an plus tard, s’installe en Allemagne où elle poursuit sa lutte contre ce qu’elle n’hésite pas à qualifier de «tyrannie de la religion musulmane». Une religion qui «n’est pas réformable», insiste-t-elle.
«Briser les tabous»
Wir haben abgeschoworen ! : Nous avons abjuré ! Dès que l’existence du «Conseil central des ex-musulmans» a été rendue publique, des menaces de mort anonymes se sont multipliées à son encontre. Depuis ce jour, Mina Ahadi vit, en permanence, sous surveillance policière. Mais elle mène avec la même opiniâtreté son combat pour attirer l’attention des autorités et des institutions allemandes sur «les souffrances et les injustices que subissent les musulmans et surtout les musulmanes de par leur propre religion et au sein de leur propre communauté». Entretiens avec les médias nationaux et internationaux, organisation de conférences et de débats, contacts avec les associations de défense des droits de l’homme et des organisations féministes… «tous les moyens sont bons pour se faire connaître et propager ses idées ». Elle tente de répandre le mouvement dans toute l’Europe et au-delà, et s’active pour recevoir le soutien de personnalités comme Salman Rushdie, Ibn Warraq ou encore Taslima Nasreen qui s’est montrée «très intéressée par cette initiative».
Lancé fin janvier 2007, à Cologne, par quelques dizaines de personnes, le «Conseil central des ex-musulmans» compte aujourd’hui, moins de trois mois après sa création, plus de 400 membres pour la plupart originaires des pays musulmans (Iran, Irak, Turquie, Afghanistan, Maroc, Mauritanie…) mais aussi des adhérents d’origine européenne et non musulmane. Bien évidemment, ces derniers ne sont pas exposés aux mêmes risques. Car pour l’islam, une personne née d’un père musulman reste musulmane toute sa vie et ne pourra ni changer de religion ni la renier. Dans le cas contraire la charia la condamne à la peine capitale.
Alors, est-ce qu’on a peur quand on a abjuré et reçu des menaces de mort ? La question est balayée d’un revers de la main : «Plus on en parle, plus on véhicule nos idées. Plus on est connu, mieux on est protégé. Les islamistes ne peuvent pas tuer tout le monde. De toutes les façons, il faut briser les tabous.»
Brigitte Gabriel
//noislam.wordpress.com/Texte plus que jamais d'actualité.
Ils ont la haine …
mai 3, 2007 — Martine
Nous sommes aujourd’hui réunis pour mettre en commun notre information et notre savoir. Mais le Renseignement ce n’est pas seulement des chiffres bruts, des dimensions d’une force, d’un armement ou d’une armée. La chose la plus importante est de comprendre l’état d’esprit et les intentions de l’ennemi. Pendant 30 ans, l’Occident s’est complu dans l’ignorance et la dénégation de l’extrémisme musulman qui pourtant sévissait contre des victimes innocentes au nom de Allah.
J’avais 10 ans quand ma maison a explosé autour de moi, m’ensevelissant sous les décombres et m’obligeant à boire mon propre sang pour survivre, alors que dehors, ceux qui avaient commis ce crime hurlaient « Allah Aqbar »! Mon seul crime à moi était d’être née Chrétienne, vivant dans une ville chrétienne. À 10 ans, j’ai appris le sens du mot « infidèle ».
J’ai suivi un cours intensif de survie. Pas chez les Scouts féminins, mais dans un abri souterrain où j’ai vécu 7 ans, dans un épaisse obscurité, dans le froid, buvant de l’eau usée et mangeant de l’herbe pour survivre. À 13 ans j’étais encore habillée de mes guenilles d’enterrement et j’allais dormir tous les soirs dans l’angoisse d’être égorgée. À 20 ans, j’avais enterré la plupart de mes amis, tués par les Musulmans. Nous n’étions pas des Américains vivant à New York, ni des Anglais vivant à Londres. Nous étions des Arabes chrétiens vivant au Liban.
Victime de la terreur islamique, j’étais sidérée quand j’ai vu des Américains se réveillant le 12/09/01 se demandant « pourquoi ils nous haïssent? » Les experts en psychanalyse se précipitaient pour avancer toutes sortes d’excuses sur ce que nous avions fait pour offenser le monde de l’Islam. Mais si l’Amérique et l’Occident s’étaient réellement penchés sur le Moyen Orient, ils n’auraient pas posé cette question. En bref, ils nous haïssent parce qu’à leurs yeux nous sommes tout simplement des « infidèles ».
Sous la bannière de l’Islam « la illah illa allah, wé-mouh’amed rassoul allah » (il n’y a de dieu qu’Allah et Mohamed est l’envoyé de Allah), ils ont massacrés des enfants Juifs en Israël, des Chrétiens au Liban, des Coptes en Egypte, des Assyriens en Syrie, des Hindous en Inde, ils ont expulsés 900 000 Juifs des terres musulmanes. Nous, les infidèles du Moyen Orient, nous avons payé le prix fort ce moment là. Mais aujourd’hui partout dans le monde les infidèles sont en train de payer le prix de l’indifférence et du manque de perspicacité.
Tolérer le mal est un crime. En aucun cas, apaiser des assassins n’achète une protection, mais il entraîne plutôt le non respect et le mépris de l’ennemi. Cependant, c’est par apathie que l’Occident est en train de se suicider. Le « politiquement correct » est en train de serrer les entraves autour de nos chevilles, avec lesquelles les islamistes nous mèneront à notre fin.
Dans cette guerre, à moins de réagir et de se lever pour combattre le véritable ennemi, l’Islam, l’Amérique et l’Occident sont condamnés à perdre. On vous dit que l’Islam Wahabi ou Salafi est la seule forme extrémiste de l’Islam et que les autres Musulmans sont de merveilleux modérés.
Les images de la violence irrationnelle en réaction aux caricatures danoises sur Mohamed sont plus près de la vérité. De l’incendie d’ambassades aux appels à égorger ceux qui se moquent de l’Islam et aux menaces d’un autre holocauste pour l’Occident, toutes ces images nous ont donné un petit aperçu de la face réelle de cet ennemi. Toutes les images de ces événements sont comme une toile de la haine, peinte par toutes les nationalités qui ont la même idéologie de l’intolérance, de la bigoterie et du rejet de l’autre. Cette idéologie vient d’une seule source, l’Islam authentique, un Islam qui se réveille après des siècles d’assoupissement et qui rallume sa colère contre l’infidèle pour dominer le monde, un Islam qui a déclaré son « intifada » contre l’Occident.
L’Occident et les Etats-Unis ne peuvent plus se permettre de rester dans la lourdeur paresseuse de l’ignorance. Cette maladie mentale est en train de ronger leur corps et si des mesures ne sont pas prises pour l’enrayer, la mort va bientôt frapper.
Pour bien saisir la nature de l’ennemi, imaginez une tapisserie avec des dessins de serpents ou un nid de vipères. Ils glissent, ils sifflent, ils s’entredévorent, puis s’unissent dans une masse hideuse, pour parvenir à leur fin commune, imposer l’Islam dans le monde entier. C’est cela la face horrible de l’ennemi que nous combattons. Nous sommes face à une idéologie puissante capable d’altérer les instincts de base de l’être humain. Une idéologie, capable de transformer une mère en une rampe de lancement vers la mort. Un exemple parfait c’est cette femme du Hamas récemment élue députée à l’Assemblée palestinienne qui délire dans une joie céleste d’avoir déjà expédié dans l’au delà 3 de ses fils et s’apprêtant à offrir les autres sur l’autel de la même cause. Cette idéologie est capable d’envoyer à la mort des gens éduqués, tels des médecins et des avocats, qui y trouveraient alors plus d’intérêt que dans une vie sociale, leur apportant statut et respect.
Les Etats-Unis sont devenus un objectif majeur de l’Islam radical, de sa haine et de terreur. Tous les vendredis, les mosquées du Moyen Orient vibrent de prières et de chants monotones appelant à la mort, à la destruction et à la damnation de l’Amérique et des Américains. Et les actes des Islamistes radicaux suivent ces appels. Depuis la crise des otages en Iran, plus de 3000 américains sont morts victimes de campagnes de terreur, sans précédent en cruauté, ainsi que des milliers d’autres citoyens dans le monde. Même les nazis n’ont pas transformé leurs enfants en bombes humaines, se réjouissant de leur mort et de la mort des victimes. Ces meurtres préparés et tout azimut de citoyens innocents sont justifiés et glorifiés au nom de l’Islam.
L’Amérique ne peut pas se défendre dans cette guerre, si le peuple américain n’a pas compris la nature de l’ennemi qu’il a en face de lui. Même après le drame du 9/11, il y a ceux qui cherchent encore à « comprendre » les motivations de ces terroristes et qui prônent d’aller au devant de leurs griefs. Que veulent-ils? Détruire notre liberté de culte, notre liberté de parole, notre vie démocratique, la prééminence de la loi issue du plus grand nombre, et non de la voix d’un seul prophète. Ils veulent détruire le respect que nous enseignons à nos enfants à l’égard de la foi d’autrui, la justice que nous déployons à tout être humain quel qu’il soit et la volonté que nous avons pour que le monde soit meilleur pour toute l’humanité. Ils veulent détruire la bonté et le respect que tout homme a vis à vis de toute femme, la miséricorde que nous accordons à l’ennemi. Et on ne peut pas répondre à ces griefs en nous excusons de ce que nous sommes.
Notre attitude timorée dans cette confrontation face aux forces de la haine et de la bigoterie ont renforcé celles-ci et elles peuvent aujourd’hui se permettre d’attaquer à grande échelle les libertés que nous chérissons et d’imposer leurs valeurs et un mode de vie étranger à notre civilisation.
Si nous ne réveillons pas pour contenir cet assaut et pour mettre au défi la Communauté musulmane de mettre de l’ordre en son sein, en isolant les terroristes et les agitateurs, si nous ne croyons plus en nos valeurs comme Américains, nous allons payer cher nos illusions. Pour l’amour de nos enfants et de notre pays, nous devons nous lever et agir devant ce torrent de haine et d’invectives, devant ces meurtres et cette terreur. Depuis trop longtemps nous vivons dans l’ignorance et nous ne cherchons pas à comprendre ce qui nous pend au nez. Plus longtemps nous resterons couchés, plus dur sera de se lever.
Brigitte Gabriel, extrait d’un discours au Sommet du Renseignement américain à Washington, le 18 février 2006
Des femmes contre l'islam
Wafa Sultan
//noislam.wordpress.com/Texte plus que jamais d'actualité.
Wafa Sultan : « L’occident sous-estime la perversité de l’islam »
septembre 14, 2007 — Martine
A l’occasion d’un séjour de 2 semaines en Australie, Dr Wafa Sultan, psychiatre, syrienne de naissance, a rencontré les dirigeants du pays. Elle les a mis en garde, estimant que les pays occidentaux devaient surveiller de près tous leurs ressortissants musulmans.
Selon elle, l’Australie et les Etats-Unis ont été abusés en étant amenés à croire qu’il existait une interprétation modérée de l’islam.
Wafa Sultan a déclaré que les musulmans subissaient un «lavage de cerveau dès le plus jeune âge, leur faisant croire que les valeurs occidentales étaient néfastes, et que le monde serait un jour soumis à la charia».
Déjà sous le coup de deux fatwas demandant sa mort, elle a averti les dirigeants politiques que les musulmans continueraient à exploiter la liberté d’expression de l’Ouest pour répandre la haine et attaquer leur pays d’adoption. Jusqu’à ce que les occidentaux comprennent l’ampleur de la menace islamique.
« Vous combattez quelqu’un qui souhaite mourir » a t-elle déclaré. « Il vous faut comprendre cette mentalité et trouver le moyen d’y faire face. La mission du musulman sur terre est de combattre pour l’islam, et de tuer ou d’être tué. Le musulman n’est là que pour un court moment : une fois qu’il a tué un kafir (un incroyant), il est prêt à rejoindre son dieu. »
Selon Wafa Sultan, l’islam est une idéologie politique que l’on considère à tort comme ayant un versant modéré. « C’est la raison pour laquelle l’occident doit surveiller de près tous les musulmans ; vous ne pouvez pas savoir quand ils sont prêts à être « activés ». Le problème est qu’ils partagent tous les mêmes croyances de base ».
Dr Sultan, mère de 3 enfants, qui a émigré aux USA en 1989, a déclaré que si les occidentaux voulaient gagner la guerre contre le terrorisme, ils devaient tenir les musulmans responsables des atrocités commises au nom de l’islam. Alors qu’elle considère le prophète Mahomet comme pervers, estime que le coran doit être détruit pour sa violence, le Dr Sultan a plus de mal à formuler sa pensée concernant les musulmans, qu’elle essaye de libérer de leur carcan de croyances.
« Je pense que la seule façon est d’exposer les musulmans à d’autres cultures, à d’autres modes de pensée. Les musulmans sont les otages de leur propres croyances depuis 1400 ans. Il est impossible de conserver le coran.»