vendredi 18 août 2017

Espagne

ESPAGNE: UN SUSPECT ADMET QUE LA CELLULE PRÉPARAIT UNE ATTAQUE PLUS IMPORTANTE (22.08.2017)
Le terroriste des Ramblas abattu par la police espagnole (22.08.2017)
ATTENTATS EN ESPAGNE: QUATRE SUSPECTS DEVANT LA JUSTICE, HUIT AUTRES TUÉS (22.08.2017)
Divergences entre Madrid et Barcelone dans l'enquête sur les attentats (21.08.2017)
Barcelone : l'auteur de l'attentat tué dans une opération de police (21.08.2017)
Sur les traces des djihadistes de Catalogne (20.08.2017)
Attentats en Espagne : les étranges voisins d'Alcanar (20.08.2017)
Barcelone : les zones d'ombre de l'enquête (20.08.2017)
Attentats en Espagne : un imam de Ripoll au centre de l'enquête (20.08.2017)
Espagne : les terroristes avaient probablement un projet plus meurtrier (19.08.2017)
Attentats en Catalogne : quelle est l’implantation de la mouvance djihadiste en Espagne ? (19.08.2017)
Attentats en Espagne : deux jours après, l'enquête se poursuit (19.08.2017)
Qui sont les suspects des attaques terroristes en Espagne ? (19.08.2017)
Le salafisme a largement contaminé la Catalogne (18.08.2017)

La campagne d’Europe de Daech : l’Espagne (2016)
En Catalogne, devenue terre d'immigration, les étrangers s'intègrent par la langue (27.02.2008)
L’islam espagnol et sa renaissance (2006)
La Catalogne comptait 2.000.000 d'habitants en 1900 et, si elle avait suivi une croissance végétative, elle en serait à 2.400.000 habitants, au lieu des 6 millions actuels, qui s'expliquent par les migrations. Le poids de la Catalogne au sein de l'Etat espagnol serait de 6% au lieu de 16%. (1996, http://www.revues-plurielles.org/_uploads/pdf/9_17_21.pdf)
Voir aussi : Attentats en Europe

ESPAGNE: UN SUSPECT ADMET QUE LA CELLULE PRÉPARAIT UNE ATTAQUE PLUS IMPORTANTE (22.08.2017)
Publié le : Mardi 22 Août 2017 - 16:20
Mise à jour : Mardi 22 Août 2017 - 19:15

Mohamed Houli Chemlal, membre présumé de la cellule djihadiste responsable des attentats en Espagne le 22 août 2017 à Tres Cantos, près de Madrid
© STRINGER / AFP
Auteur : Par AFP
 
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La cellule jihadiste accusée des sanglants attentats de Catalogne revendiqués par le groupe Etat islamique préparait bien une attaque de plus grande ampleur, a confirmé l'un des quatre suspects interrogés mardi.

Cet homme et les trois autres survivants de la cellule ont été inculpés pour "appartenance à une organisation terroriste, assassinats terroristes, possession d'explosifs".

Mohamed Houli Chemlal a confirmé mardi devant le juge d'instruction les déclarations qu'il avait faites en garde à vue, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.

Il avait alors affirmé que la cellule préparait un attentat plus important que les deux attaques de Barcelone et de Cambrils. Ces attaques jeudi et vendredi contre la capitale catalane et la station balnéaire, plus au sud, ont fait 15 morts et plus de 120 blessés, dont sept étaient entre la vie et la mort mardi après-midi.

Mohamed Houli Chemlal avait été blessé dans l'explosion d'une maison à Alcanar, au sud de Barcelone, où la cellule aurait préparé les attaques, et constitue à ce titre un suspect-clef pour les enquêteurs: il est le seul en vie dont on sait avec certitude qu'il a séjourné à cet endroit et qui puisse raconter ce que les suspects y faisaient.

Sous les décombres, les policiers ont découvert 120 bonbonnes de gaz et des traces de substances habituellement utilisées pour fabriquer du TATP, un explosif prisé par l'EI.

- Devant l'Audience nationale -

Selon la police, la perte de ce laboratoire de fortune a pu pousser les suspects à recourir à des moyens plus rudimentaires.

Jeudi, Younès Abouyaaqoub, un Marocain de 22 ans, a pris le volant d'une camionnette pour faucher la foule sur les Ramblas, y faisant 13 morts, et a ensuite assassiné un automobiliste pour lui voler sa voiture.

Après quatre jours de cavale, il a été abattu lundi par la police à Subirats, à 50 km de Barcelone.

Quelques heures après le massacre sur les Ramblas, d'autres membres présumés de la cellule jihadiste - Moussa Oukabir, Mohamed Hichamy, son frère Omar Hichamy, Saïd Aallaa et Houssaine Abouyaaqoub - avaient à leur tour foncé dans la foule sur le bord de mer à Cambrils, blessant plusieurs personnes avant d'entrer en collision avec une patrouille de police, puis d'être tués par la police.

Après la mort de deux autres membres de la cellule dans l'explosion de la maison à Alcanar, l'imam marocain Abdelbaki Es Satty et en principe Youssef Aallaa (dont les restes doivent encore être identifiés officiellement), il n'en reste que quatre vivants.

Driss Oukabir, Mohammed Aallaa, Salh El Karib et l'Espagnol Mohamed Houli Chemlal ont tous été présentés mardi matin devant l'Audience nationale, une juridiction spécialisée dans les affaires sensibles à Madrid, selon une source proche de l'enquête en Catalogne.

- Ramifications internationales -

La police continue parallèlement à enquêter sur les possibles ramifications internationales de la cellule, notamment sur les déplacements de plusieurs de ses membres à l'étranger.

Au moins un des suspects, dont le nom n'a pas été révélé, s'est rendu à Zurich en décembre, selon la police fédérale suisse, qui a retrouvé trace de son passage dans un hôtel de la ville. L'imam Abdelbaki Es Satty a quant à lui séjourné en Belgique entre janvier et mars 2016.

Enfin, l'Audi A3 utilisée à Cambrils a été flashée près de Paris par un radar le 12 août avec quatre personnes à son bord, selon le ministre français de l'Intérieur Gérard Collomb, qui doit recevoir mercredi à Paris son homologue espagnol Juan Ignacio Zoido.

Parmi les quatre suspects, deux sont des frères de terroristes présumés abattus: Driss Oukabir, 27 ans, frère aîné de Moussa Oukabir, un des cinq occupants de l'Audi, et Mohammed Aaalla, 27 ans, le propriétaire de l'Audi, dont le frère Said, âgé de 18 ans, était à bord du véhicule.

Le père de Mohammed Aallaa a déclaré à l'AFP que son aîné ne savait rien des plans du cadet, qui n'arrêtait pas de lui emprunter sa voiture pour "chercher du travail". Ce jour-là, c'était pour se rendre à la plage, a-t-il raconté.

Les douze hommes de la cellule, en majorité des Marocains, ont pour la plupart grandi à Ripoll, une petite ville au pied des Pyrénées où s'étaient installés leurs parents marocains.
Auteur : Par AFP



Le terroriste des Ramblas abattu par la police espagnole (22.08.2017)


Par Jean Chichizola et Service InfographieMis à jour le 22/08/2017 à 09h16 | Publié le 21/08/2017 à 20h19

INFOGRAPHIE - L'enquête s'oriente désormais sur les complicités internationales des auteurs des attentats de Barcelone et Cambrils.

De notre envoyé spécial à Barcelone.

Officiellement identifié lundi matin comme le terroriste de Barcelone, Younès Abouyaaqoub a été abattu le même jour par les Mossos d'Esquadra (la police catalane) à Subirats (à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de Barcelone). D'après le quotidien catalan La Vanguardia, c'est un particulier qui, en début d'après-midi, a remarqué un homme correspondant au signalement du terroriste. Sa femme avait alors interpellé l'inconnu qui s'était mis à courir en direction d'une vigne voisine. Alertée, une patrouille de police est arrivée sur les lieux et a abattu l'individu, qui a crié «Allah akbar» et portait une ceinture d'explosifs qui s'est révélée factice, comme celles des terroristes de Cambrils.

Les enquêteurs sont par ailleurs désormais certains que, dans sa fuite, Abouyaaqoub a poignardé un Catalan de 34 ans, Pau Pérez, devenu la quinzième victime des attentats, pour utiliser son véhicule. Peu de temps après le massacre des Ramblas, cette voiture avait forcé un contrôle de police. Les Mossos avaient tiré et retrouvé la Ford un peu plus loin avec à son bord le cadavre de Pau Pérez. On sait maintenant qu'après avoir quitté sa camionnette, le terroriste a tranquillement traversé un marché couvert et pris la direction de la zone universitaire. C'est à ce moment qu'il a tué de nouveau. Depuis plusieurs jours, Younès Abouyaaqoub, né le 1er janvier 1995 à M'rirt (Maroc), était l'homme le plus recherché de Catalogne et d'Espagne. Le mandat avait été transmis à l'ensemble des pays européens dans l'hypothèse où il serait sorti du pays.

Une connexion belge

Car la cellule terroriste pourrait bien disposer de complicités dans certains pays et les connections internationales des terroristes sont un axe majeur de l'enquête. Les voyages de l'imam de Ripoll, Abdelbaki es-Satty, soupçonné d'être le chef du groupe et mort dans l'explosion d'Alcanar, sont ainsi passés au crible. L'homme, condamné en Espagne en 2010 pour des faits de droit commun, s'est rendu au Maroc et en Belgique. Il a séjourné entre janvier et mars 2016 à Vilvoorde, connue pour être l'un des points de départs de djihadistes vers la zone syro-irakienne mais aussi à Diegem et Bruxelles. Es-Satty cherchait officiellement à s'employer comme imam.

Les enquêteurs espagnols et belges tentent maintenant de savoir s'il a pu rencontrer des islamistes du cru. À noter que le maire de Vilvoorde a affirmé que la police locale l'avait «surveillé intensément» mais que rien d'inquiétant n'avait été constaté. Ce qui semble indiquer que l'individu était signalé. Par qui? Les Espagnols assurent qu'il n'était pas connu pour son radicalisme. Si les Belges ont eu des soupçons, en ont-ils fait part à leurs homologues ibériques? Dans tous les cas, cette connexion belge ne doit pas surprendre quand on connaît la porosité entre les communautés marocaines de Belgique, de France et d'Espagne. Mais elle est inquiétante car les filières djihadistes belges sont apparues dans nombre de dossiers ces dernières années.

Côté français, on confirme que, comme l'a révélé Le Parisien, l'Audi utilisée à Cambrils, appartenant à l'un des frères Aalla en détention, a été flashée en région parisienne une semaine avant les attentats. Mais de source proche du dossier, on précise «qu'à ce stade, les investigations se poursuivant naturellement», il n'y a pas de connexions françaises ou de liens connus de l'imam es-Satty en France (ce qu'affirme El Pais se fondant sur des sources espagnoles). L'exploitation des documents retrouvés au domicile de ce dernier à Ripoll ainsi que de l'ensemble du matériel informatique des membres de la cellule fera peut-être évoluer la situation. Autre piste, certaine celle-là: le voyage à Zurich, en décembre 2016, de Mohamed Hichamy (tué à Cambrils) et de Youssef Aalla (probablement mort à Alcanar). La police helvétique a confirmé le passage de Mohamed Hichamy. Que venaient-y faire les jeunes radicalisés de Ripoll?


Sous la solidarité, la division entre Castillans et Catalans

L'unité nationale espagnole qui prévaut depuis les attentats djihadistes en Catalogne reste fragile. Malgré l'élan de solidarité suscité dans le pays par les attaques et la messe à la Sagrada Familia auxquels ont participé Mariano Rajoy, le président catalan, Carles Puigdemont, ainsi que le roi Felipe VI, la mésentente entre Madrid et Barcelone est perceptible. Notamment en ce qui concerne le déroulé de l'enquête. Le ministre de l'Intérieur, Juan Ignacio Zoido, a réveillé les susceptibilités en annonçant samedi que la cellule à l'origine des attentats avait été «démantelée». Le responsable de l'Intérieur de Catalogne, Joaquim Forn, avait jugé l'annonce prématurée et rappelé que c'était la police catalane, les Mossos d'Esquadra, qui était aux commandes.

La Catalogne, comme le Pays basque, possède sa propre police, jalouse de son autonomie, mais hiérarchiquement soumise à l'État central.

La presse madrilène, hostile au séparatisme catalan, relève que Joaquim Forn, en faisant le bilan des attentats, parle de victimes «catalanes» et «espagnoles», comme s'il s'agissait de nationalités différentes.

Les journaux ont également mis en évidence l'idée selon laquelle la Catalogne serait un terreau de l'islamisme radical et une plateforme de recrutement de djihadistes. Certains vont même plus loin: la région aurait alimenté le risque terroriste sur son propre territoire en favorisant délibérément et sans contrôle l'immigration maghrébine face à celle des Latino-Américains, pour assurer la propagation de la langue catalane.

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LES MUSULMANS DE BARCELONE CRAIGNENT DE PERDRE LEUR ESPAGNE TOLÉRANTE (20.08.2017)

Publié le : Dimanche 20 Août 2017 - 15:48
Mise à jour : Dimanche 20 Août 2017 - 16:45

Une femme brandit une affichette sur laquelle est écrit: "Je suis musulmane catalane, je ne suis pas terroriste. L'islam c'est la paix", le 19 août 2017 sur les Ramblas de Barcelone
© LLUIS GENE / AFP
Auteur : Par AFP

[Faux : L'islam, c'est le jihad. Voir la démonstration dans "le triangle du jihad". Ces gens sont des musulmans modérés, c'est-à-dire des personnes qui n'obéissent pas au Coran ou alors qui ne connaissent rien à leurs textes, car il n'y a pas d'islam modéré. S'ils veulent qu'on les pense sincères alors il faut qu'ils suppriment les versets du jihad du Coran. Mais ils ne le feront jamais : critiquer l'islam = apostasie = peine de mort ; et de plus, ils pensent que le Coran est la parole divine parfaite. Donc, même s'ils ne prennent pas les exhortations au massacre des juifs, des chrétiens et des polythéistes au pied de la lettre, ils ne toucheront pas à la lettre du Coran, ce qui laissera la possibilité pour l'islam radical (salafisme, frères musulmans, wahhabisme) plus cohérent de continuer à proliférer.

Liens pour comprendre cette manipulation médiatique par les musulmans et secondées par une bonne partie de la presse et du monde politique :

L'imam Raja Miah du quartier de Raval à Barcelone a croisé moins de fidèles depuis les attentats en Catalogne. L'importante communauté musulmane du quartier se fait discrète, craignant de ne plus vivre l'harmonie entre communautés religieuses qui règne en Espagne.

"Les gens ont vraiment peur", explique le jeune Raja Miah, assis dans une pièce minuscule tandis qu'à côté, des enfants étudient le Coran dans cette modeste mosquée proche des Ramblas, l'avenue endeuillée par l'attentat où 13 personnes ont trouvé la mort jeudi.

"Dès qu'ils sortent, les gens ont peur. Ils sont peu nombreux à venir prier. D'habitude nous sommes une quarantaine, mais hier soir, nous étions quinze et ce matin, dix", expliquait samedi le jeune religieux de 23 ans, arrivé il y a neuf ans dans la capitale catalane.

La communauté musulmane du pays avait la sensation jusqu'à présent de vivre dans une petite oasis d'entente.

En Espagne, les partis d'extrême droite sont isolés. La société accepte bien la différence. Seuls 4% des citoyens estiment que l'immigration constitue un problème, selon les études d'opinion du Centre de recherches sociologiques (CIS).

Après la vague d'attentats du groupe Etat islamique (EI) en Europe, le nombre d'actes islamophobes a tout de même flambé, passant de 48 à 534 entre 2014 et 2015, selon la Plateforme citoyenne contre l'islamophobie.

- Quelque chose a changé -

Mais au Raval, où la moitié de la population est immigrée, avec de grandes communautés pakistanaise, bangladaise et marocaine, on vivait plutôt bien.

"Les Espagnols nous traitent bien, ils nous aident, ils nous font nous sentir chez nous", explique Raja.
Après les attentats cependant un silence un peu plus lourd qu'à l'accoutumée régnait dans les rues habituellement grouillantes du quartier populaire et densément peuplé.

Quelques minutes après l'attentat de Barcelone, l'imam a senti que quelque chose avait changé.

Alors qu'il avait pris peur en entendant la panique entraînée par le passage de la camionnette meurtrière, il a tenté de quitter le quartier lui aussi, mais la police l'a arrêté pour un contrôle.

"C'est normal, ils ont vu ma barbe, ma tunique, ils m'ont fouillé. Tu te sens mal", raconte-t-il.

"Ce qui se passe en France, au Royaume-Uni ou ailleurs fait peur", témoigne aussi, en évoquant la montée des partis d'extrême droite, Islam Zahid, 22 ans, gérant d'une supérette dans une petite rue où seuls résonnent les cris d'enfants jouant au football.

En remontant les Ramblas avec sa fille pour rejoindre une manifestation de musulmans condamnant les attentats, Marzouk Rouj, un Marocain de 39 ans, avoue être "submergé" par la tristesse.

Au début de l'allée touristique, en plein coeur de la ville, il rejoint une centaine de personnes, les yeux humides. "Ils ne sont pas musulmans, ils sont terroristes", "l'islam c'est la paix", scande le groupe. Certains ont déposé une couronne de fleurs en hommage aux victimes.

"J'ai passé plus de temps ici que dans mon pays. Mes enfants sont scolarisés ici et je ne veux pas qu'on les regarde de travers à cause de ces barbares", s'énerve Marzouk, qui a quitté Nador, au nord-est du Maroc, quand il avait 16 ans.

"En fin de compte, nous, les musulmans, sommes les principales victimes, aussi bien parce que nous sommes les plus nombreux à être tués dans ces attentats qu'à cause de la pression sociale", se lamente aussi Xantal Genovart, vice-présidente de l'association des femmes musulmanes de Catalogne.

Cette région du nord-est de l'Espagne, où vit un quart de la population musulmane du pays, soit un demi-million de personnes, constitue l'une des principales zones de radicalisation, selon les experts.
Mounir Benjelloun, président de la Fédération espagnole des groupes religieux islamiques, se veut optimiste : "Je pense que l'Espagne saura faire la part des choses et ne pas nous assimiler aux coupables, afin que le message xénophobe ne se répande pas".

Vendredi, certains à Barcelone semblent lui avoir donné raison: quand une vingtaine de militants anti-islam ont tenté de manifester sur l'avenue, des passant les ont repoussés à coups de "Non aux racistes !"

Auteur : Par AFP

ATTENTATS EN ESPAGNE: QUATRE SUSPECTS DEVANT LA JUSTICE, HUIT AUTRES TUÉS (22.08.2017)
http://www.francesoir.fr/actualites-monde/attentats-en-espagne-quatre-suspects-devant-la-justice-huit-autres-tues
Publié le : Mardi 22 Août 2017 - 05:09
Mise à jour : Mardi 22 Août 2017 - 09:00

Des membres la police espagnole à côté du véhicule transportant le corps de Younès Abouyaaqoub, conducteur présumé du véhicule-bélier de l'attentat de Barcelone, à Subirat, le 21 août.
© Josep LAGO / AFP
Auteur : Par AFP

Quatre suspects arrêtés dans le cadre de l'enquête sur les attentats en Catalogne doivent être présentés à la justice mardi, alors que les huit autres membres de la cellule jihadiste ont été tués.

"Les douze objectifs principaux sont détenus ou morts", a tweeté la police catalane lundi vers 20h00 (18H00 GMT) après quatre jours d'une traque qui a maintenu sur le qui-vive toutes les forces de l'ordre espagnoles.

En cavale depuis les attentats de jeudi en Catalogne (nord-est de l'Espagne) revendiqués par le groupe Etat islamique (EI), le conducteur présumé du véhicule-bélier de Barcelone, un Marocain de 22 ans, a finalement été tué peu après 17H00 (15H00 GMT) par les Mossos d'Esquadra (la police catalane) à Subirats, petit village au milieu des vignes, à 50 kilomètres à l'ouest de la capitale catalane.

Younès Abouyaaqoub, Marocain ayant grandi en Espagne et tenu pour responsable de la mort de 14 des 15 victimes des attentats, a été abattu après avoir crié "Allah est grand". Ses empreintes digitales ont confirmé son identité.

Plusieurs témoignages le situaient dans cette région lundi après-midi, après la diffusion d'un avis de recherche avec photos le qualifiant d'homme dangereux.

"Ici, il y a pas mal de maisons de travailleurs saisonniers abandonnées, c'est facile de se cacher", confiait à l'AFP Arnau Gomez, 24 ans, qui habite à un kilomètre de là où l'homme a été tué.

- 'Il fallait en finir' -

"Je suis content et triste à la fois", réagissait lundi soir Hassan Azzidi, un Marocain de Ripoll, la ville catalane où le présumé jihadiste a grandi, comme la plupart des membres de la cellule.

"Il fallait en finir avec tout ça, parce qu'on vit comme en guerre, mais en même temps, ce garçon si jeune, quelqu'un lui avait lavé le cerveau", poursuit-il.

Après avoir annoncé sa mort, la police a aussi confirmé celle de l'imam marocain Abdelbaki Es Satty, soupçonné d'avoir radicalisé la bande de jeunes auteurs des attaques.

Ses restes ont été identifiés dans une maison à Alcanar, à 200 km au sud-ouest de Barcelone, où ils auraient manipulé des explosifs, a expliqué le chef de la police catalane Josep Lluis Trapero.

La veille des attentats, une déflagration a détruit la maison dans les décombres de laquelle on a découvert plus de 120 bombonnes de gaz: c'était le repaire des suspects.

C'est sans doute cette explosion qui a précipité les attaques de Barcelone puis à Cambrils (120 km au sud de Barcelone), où une personne a été tuée et six blessées par une deuxième voiture-bélier, une Audi.

Huit membres sur 12 de la cellule sont donc morts: cinq abattus dès vendredi dans la localité de Cambrils, où ils ont foncé à bord de l'Audi contre un barrage de police, deux tués dans l'explosion de la maison d'Alcanar et Younès Abouyaaqoub tué lundi après-midi.

Après cinq jours de garde à vue, les quatre autres suspects encore en vie devaient comparaître mardi à Madrid devant l'Audience nationale, le tribunal spécialisé dans les affaires de terrorisme. Le juge déterminera alors s'ils sont inculpés et quel rôle on leur attribue.

- Des connexions en Espagne et ailleurs ? -

Parmi les quatre suspects en garde à vue, dont trois appréhendés à Ripoll et un à Alcanar, figurent trois Marocains et un Espagnol né dans l'enclave espagnole de Melilla au Maroc. Ils sont âgés de 21, 27, 28 et 34 ans.

"Cela ne signifie pas qu'on a fini. Nous travaillons encore", a précisé la police sur Twitter, tandis que son chef évoquait la recherche désormais des connexions des membres de la cellule en Espagne et ailleurs.

Jeudi, Younès Abouyaaqoub avait lancé sa camionnette contre une foule de promeneurs sur les Ramblas, la grande avenue de Barcelone qui descend vers la mer.

Quand le véhicule s'est encastré contre un kiosque, il s'est enfui à pied, marchant pendant plus d'une heure vers le sud, sans être arrêté, a raconté lundi matin le major Trapero.

Il a ensuite poignardé à mort un homme pour lui voler sa voiture.

Ce décès n'avait, jusqu'à lundi matin, pas été relié par la police aux attentats.

Après avoir forcé un barrage, Younès Abouyaaqoub avait abandonné la voiture. La police avait retrouvé l'homme mort à l'arrière, et perdu sa trace.

L'imam marocain, âgé d'une quarantaine d'années, qui a fait de la prison pour trafic de drogue de 2010 à 2014, a lui séjourné en Belgique dans la commune de Machelen, près de Bruxelles "entre janvier et mars 2016".

L'identification des victimes est aussi terminée, a par ailleurs annoncé le responsable de la Justice de Catalogne, Carles Mundó.

Il s'agit de six Espagnols dont une femme avec la double nationalité argentine et un enfant, de trois Italiens, un Canadien, une Belge, deux Portugaises, un Américain, et un Autralo-Britannique de sept ans.

En revanche, huit personnes continuaient lundi à lutter entre la vie et la mort lundi, et 12 blessés étaient dans un état grave.


Auteur : Par AFP

Divergences entre Madrid et Barcelone dans l'enquête sur les attentats (21.08.2017)

  • Publié le 21/08/2017 à 13:00
L'union sacrée face au terrorisme reste fragile en Espagne, alors que le gouvernement régional catalan reste déterminé à tenir un référendum sur la sécession le 1er octobre, et Madrid à l'en empêcher.

Le bras de fer entre Barcelone et Madrid sur le référendum d'indépendance en Catalogne menace l'union nationale et rejaillit sur l'enquête des attentats de jeudi qui ont fait au moins quatorze morts et plus de cent blessés. Quatre jour après, les dissensions existent entre le gouvernement et les indépendantistes catalans.

Ce lundi, le responsable de l'Intérieur de Catalogne Joaquim Forn a communiqué à toutes les polices européennes l'identité de Younès Abouyaaquoub, le conducteur en fuite de la camionnette blanche avec laquelle il a semé la terreur jeudi sur les Ramblas.

Distinction entre victimes «catalanes» et victimes «espagnoles»

Deux jours plus tôt, le ministre espagnol de l'Intérieur, Juan Ignacio Zoido, avait annoncé que la cellule à l'origine des attentats avait été «démantelée». Une déclaration critiquée et jugée «prématurée» par Joaquim Forn, qui avait rappelé que c'était la police catalane, les Mossos d'Esquadra, qui était aux commandes. Une police certes hiérarchiquement soumise à l'Etat central, mais qui cultive jalousement son autonomie. Pourtant, Forn annonçait dimanche que la cellule était «neutralisée». La presse madrilène, hostile au séparatisme catalan, relevait pour sa part que Joaquim Forn, en faisant le bilan des attentats, distinguait les victimes «catalanes» et «espagnoles», comme s'il s'agissait de nationalités différentes.

Ce dernier épisode illustre les divergences entre le gouvernement central et les Catalans, qui jouent chacun leur propre partition malgré une unité de façade. Jeudi soir, le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy s'était rendu à Barcelone avec son numéro deux, Soraya Saenz de Santamaria. Mais les autorités catalanes tenaient de leur côté une réunion de crise.

«Vive la Catalogne»

Ce n'est que le lendemain, qu'il rencontrait face à face le président catalan, l'indépendantiste Carles Puigdemont, avec lequel il avait eu une brève conversation téléphonique. A l'issue de cette première entrevue officielle depuis plus d'un an, Rajoy l'avait qualifiée de «très positive», insistant par ailleurs sur la nécessité de «travailler ensemble» et de chercher «l'unité dans la lutte contre le terrorisme». Unité qu'il est accusé jusque dans son propre camp d'avoir malmenée, en ayant alimenté la fièvre indépendantiste par son intransigeance envers les demandes d'autonomie accrue de la Catalogne.

Le roi Felipe VI lui-aussi s'est rendu à Barcelone pour observer vendredi une minute de silence, avec Rajoy, Puigdemont et les dirigeants des partis politiques, sur une grande place proche des Ramblas. Ce moment de recueillement a été suivi de longs applaudissements, aux cris répétés de «Je n'ai pas peur» en catalan, dans une ambiance de solidarité. Mais le lendemain, quand, après avoir rendu visite à des blessés dans les hôpitaux, le roi a déposé une gerbe sur les Ramblas, les cris de «Vive la Catalogne» ont fusé, répétés. Felipe VI a encaissé, le visage fermé, comme lorsqu'il se faisait siffler aux matchs du Camp Nou, le stade du FC Barcelone, fief du nationalisme catalan.

Tous les journaux ont souligné que la Catalogne était une source d'inquiétude pour les experts de la lutte anti-terroriste en raison du nombre élevés de djihadistes présumés arrêtés sur son territoire. Mais certains sont allés jusqu'à reprendre un reproche que la Catalogne rejette farouchement : la Catalogne se serait exposée au risque terroriste en favorisant délibérément et sans contrôle l'immigration maghrébine contre celle des latino-américains, pour assurer l'emprise de la langue catalane. En effet les arabophones seraient davantage ouverts à apprendre le catalan pour se faire entendre que les latino-américains qui parlent déjà l'espagnol que comprennent tous les Catalans.



Barcelone : l'auteur de l'attentat tué dans une opération de police (21.08.2017)

Par Le figaro.fr et AFP agenceMis à jour le 21/08/2017 à 18h31 | Publié le 21/08/2017 à 17h24

La police catalane a indiqué que Younès Abouyaaqoub, le conducteur de la voiture-bélier qui a foncé sur la foule jeudi, a été abattu ce lundi en fin d'après-midi lors d'une opération policière. Il portait ce qui ressemblait à une ceinture d'explosifs.

Toutes les polices du continent étaient à sa recherche. Younès Abouyaaqoub, identifié comme le chauffeur de la fourgonnette blanche qui a semé la terreur sur l'allée centrale des Ramblas à Barcelone, a été abattu par la police catalane, en fin d'après-midi à Subirats, à 850 kilomètres à l'ouest de la capitale de Catalogne. Il semblait porter une ceinture d'explosifs. Les démineurs, aidés d'un robot, ont été appelés sur place, les policiers ne sachant pas si c'est une véritable ceinture d'explosifs ou si elle est simulée a indiqué la police dans un communiqué.


La police espagnole a diffusé, ce lundi, dans toute l'Europe le signalement de ce Marocain de 22 ans, qui «pourrait être armé». Les autorités ont publié sur les réseaux sociaux quatre photos de cet homme d'environ 1,80m. Elles avaient demandé, dans le même temps, à la population de les aider à «mettre la main» sur Younès Abouyaaqoub, en apportant toutes les informations qu'elle pourrait avoir sur ses contacts ou ses activités passées.

Le bilan des attaques de Barcelone, jeudi, et de la station balnéaire catalane, de Cambrils la nuit suivante, est monté lundi à 15 morts. Les enquêteurs ont en effet établi que le fuyard avait tué un automobiliste espagnol pour s'emparer de sa voiture.

Des zones d'ombre persistent

Après avoir abandonné la camionnette sur la Rambla, il s'était enfui à pied. Après un parcours de quelque six kilomètres, il est arrivé à un parking où il a abordé un conducteur. «Il le poignarde, le place sur le siège arrière et tente de sortir de Barcelone», a raconté le chef de la police catalane, le major Josep Lluis Trapero. La ville est alors bouclée, Younès tombe sur un contrôle de police et accélère, renversant un agent. Les policiers tirent sur la voiture, qu'ils retrouveront plus tard abandonnée. Dans un premier temps, ils ont cru que le cadavre était celui du conducteur, touché par une balle, a expliqué le major Trapero.


Ce dernier n'a par ailleurs toujours pas confirmé la mort de l'imam Abdelbaki Es Satty, un des derniers membres de la cellule terroriste. Ce Marocain âgé d'une quarantaine d'années, qui a fait de la prison pour trafic de drogue de 2010 à 2014 et a séjourné dans la commune de Machelen, près de Bruxelles «entre janvier et mars 2016», a disparu depuis mardi. L'homme pourrait avoir péri dans l'explosion d'Alcanar, la planque des djihadistes à 200 kilomètres au sud-ouest de Barcelone, où la police a retrouvé des restes humains encore non identifiés.

Es Satty vivait, comme d'autres assaillants, à Ripoll, petite ville au pied des Pyrénées, où la police a mené ce lundi matin de nouvelles perquisitions. Il est soupçonné d'avoir «mangé le cerveau» de jeunes compatriotes pour les amener à former la cellule djihadiste derrière les attentats de Barcelone.

Les 15 morts identifiés

L'identification des victimes est terminée, a également annoncé le responsable des affaires de Justice de Catalogne, Carles Mundó. Il s'agit de six Espagnols dont une femme avec la double nationalité argentine et un enfant, de trois Italiens, un Canadien, une Belge, deux Portugaises, un(e) Américain(e), et un autralo-britannique de sept ans. Neuf personnes étaient encore entre la vie et la mort ce lundi, et 10 blessés dans un état grave.

Le bilan aurait pu être encore plus lourd puisque les conspirateurs s'apprêtaient à commettre «un ou plusieurs attentats» de «manière imminente», selon le major Trapero. Un raté a entraîné la déflagration qui a détruit à Alcanar la maison où ils préparaient des explosifs depuis environ six mois. Martine Groby, une retraitée française de 61 ans voisine de la villa, a raconté avoir vu depuis avril quatre hommes, «qui parlaient tous français», aller et venir en déchargeant avec méfiance des marchandises.

L'inspection de leur repaire a permis de découvrir au moins 120 bonbonnes de gaz butane, des substances explosives, y compris des traces de composants de TATP, explosif prisé des djihadistes du groupe État islamique (EI) qui a revendiqué les attentats. Le TATP, surnommé par les jihadistes «la mère de Satan», se fabrique avec des ingrédients en vente libre.

Une manifestation de la communauté musulmane contre le terrorisme est prévue lundi soir à Barcelone alors que des graffiti hostiles ont été découverts sur quelques mosquées en Espagne.



Sur les traces des djihadistes de Catalogne (20.08.2017)

Par Jean Chichizola
Mis à jour le 20/08/2017 à 20h09 | Publié le 20/08/2017 à 19h14

INFOGRAPHIE - Les attentats ont été perpétrés par un petit groupe de jeunes Marocains venant de Ripoll, une petite ville au pied des Pyrénées.

Envoyé spécial à Ripoll

Capitale de la culture en 2013, Ripoll est fière d'être le «berceau de la Catalogne». Pour son malheur, cette ville de 10.500 habitants, au pied des Pyrénées, fut aussi le «berceau» de la cellule terroriste du «17 A».

Située à une centaine de kilomètres au nord des Ramblas, elle accueille le visiteur avec un slogan: «1er octobre: Indépendance», allusion au projet de référendum opposant Madrid à Barcelone. Mais, en ce jour d'août, l'heure n'est pas, encore, à la politique. Les Mossos de Squadra (police catalane) filtrent, plutôt paisiblement, les véhicules. Sillonnant les rues et ruelles entrelacées, on tombe sur d'autres véhicules et uniformes. Et pour cause: sur les douze suspects morts, en garde à vue ou encore officiellement recherchés, tous sont liés à Ripoll. Neuf, mineurs ou âgés d'une vingtaine d'années, sont issus de fratries locales: les Oukabir (un frère mort, l'autre en garde à vue), les Aala (deux morts et le troisième en garde à vue), les Hichamy (l'un tué, l'autre officiellement recherché) et enfin les Abouyaaqoub (un tué et le second officiellement recherché). Les trois autres suspects (deux détenus et un probablement mort) ont tous vécu sur place.

Au rythme des perquisitions

Rien d'étonnant donc à ce que la bourgade vive au rythme des perquisitions. Le sud de la ville a particulièrement été visé mais aussi des appartements du centre historique à l'ombre du monastère médiéval. Point de «ghetto» à Ripoll, mais quelques barres d'immeubles où l'on voit nombre de musulmans, ils seraient plusieurs centaines, venus vivre là. La clé de leur installation se trouve à la sortie de la ville, en direction des superbes paysages du Val de Nuria et de la commune touristique de Ribes de Freser, où l'un des terroristes avait des attaches.

Dans cette vallée industrieuse, plusieurs bâtiments imposants jouxtent la route. On y travaille le métal et on a besoin de main-d'œuvre. Voilà pour la présence de ces immigrés, majoritairement marocains. Comment certains de leurs enfants sont-ils devenus des terroristes? Poser la question, c'est être saisi d'une désagréable certitude: dans l'Europe de 2017, le terrorisme islamiste est devenu un fait divers banal. De même qu'à chaque fusillade, les témoins parlent d'«un bruit de pétards», chaque attentat sécrète ses explications toutes faites.

Premier récit: celui de jeunes sympathiques et intégrés. Préférant garder l'anonymat, «car on ne sait jamais», une ancienne camarade de classe de deux terroristes abattus par la police et anciens élèves de l'établissement public local parle «de garçons réservés et agréables, sans histoire». Un de leurs anciens partenaires au football remarque «qu'ils aimaient bien se retrouver entre eux mais c'est normal pour des copains». Du côté des familles, qui ont manifesté publiquement leur condamnation, on estime que «quelqu'un» leur a tourné la tête. Ami du père de l'un des suspects, un Marocain affirme que «personne ne s'est jamais rendu compte de rien».

Pour entendre le second récit, il faut flâner du côté des terrasses de la vieille ville. Là où l'on croise, sans connaître la traduction en espagnol ou en catalan, ceux que d'aucuns appelleraient les Ripollés «de souche». L'agacement est palpable mais le discours est pondéré, témoignant avant tout de la stupéfaction que «ça» puisse se passer «ici». Un homme, sans qu'on sache si son point de vue est partagé, finit pourtant par glisser: «Ce sont des Marocains, rien d'étonnant!» Le voile est levé sur une réalité locale: celle d'une petite ville de montagne où, selon les statistiques, le nombre d'étrangers a fortement augmenté entre 2000 et 2016. En 2013, le maire notait: «nous n'avons pas de problèmes particuliers. Les enfants d'immigrés s'intègrent bien sur le plan de la culture et de la langue grâce au travail des établissements scolaires, des associations sportives, culturelles.». Reste que, ces derniers jours, les interpellations de suspects ont donné lieu à des scènes qui laissent penser que le problème est plus profond: une petite foule les a accueillis à grand renfort «d'assassins» et de menaces de mort.

L'imam de la rue Saint-Pierre

Voici donc Ripoll, comme beaucoup de cités avant elle, prise au piège d'un double mythe: celui d'anges soudain «maraboutés» pour devenir des démons ou celui d'individus condamnés génétiquement à devenir des bourreaux. Mais, comme les terroristes d'autres obédiences, les membres de la cellule de Ripoll ont fait le choix conscient d'adhérer à une idéologie ayant pour visée de terroriser et de tuer. Et cette adhésion, on peut en percevoir le faible écho, dans les rues de la ville, dans les témoignages de proches, dans les messages laissés sur Internet.

Depuis le Maroc, le père de Moussa Oukabir, tué dans l'attaque de Cambrils, remarque que son fils, qui fréquentait avec certains de ses futurs complices un centre luttant contre «l'exclusion sociale», s'était récemment mis à «prier». En plein cœur de la vieille ville, dans la rue Saint-Pierre, à deux pas du monastère, les policiers ont perquisitionné samedi le domicile de l'imam Abdelbaki Es Satty, recherché et possiblement mort. Arrivé en 2015, le religieux, qui aimait semble-t-il aller en Belgique, officiait depuis moins d'un an dans la seconde mosquée du lieu (au sud de la ville non loin de la première créée en 2008, les deux ressemblant plus à des garages qu'à des édifices religieux). Il n'exerçait plus depuis juin, arguant d'un départ au Maroc, même si son colocataire affirme l'avoir vu à Ripoll le 15 août.

Es Satty connaissait au moins une partie des futurs terroristes. Marocain, il était domicilié en 2007 à Vilanova i La Geltru, entre Barcelone et Tarragone. Selon les autorités, son profil est éloquent: sorti de prison en 2012 après deux ans de détention, en contact, selon des médias espagnols citant des sources proches de l'enquête, avec un terroriste du 11 mars 2004. Âgé de 45 ans, a-t-il été le recruteur, l'inspirateur des jeunes de Ripoll? À l'enquête de le déterminer. Les a-t-il radicalisés à la vitesse de l'éclair? La réalité est peut-être plus complexe. En 2015, Es Satty venant à peine d'arriver à Ripoll, Moussa Oukabir, provocateur, rêvait sur Internet du haut de ses 15 ans «de tuer des infidèles». Quel rôle la Toile, ou les échanges entre amis, ont-ils joué dans l'adhésion à l'islam radical? À Ripoll, on se souvient qu'on voyait parfois les copains discuter le soir sur les terrains de sport. Sans qu'on se doute de ce qu'ils pouvaient bien se raconter.

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Attentats en Espagne : les étranges voisins d'Alcanar (20.08.2017)

Par Le figaro.fr 

Mis à jour le 20/08/2017 à 20h18 | Publié le 20/08/2017 à 20h17

Dans les décombres de la villa habitée par les terroristes, les policiers ont retrouvé 120 bonbonnes de gaz. Les habitants du quartier se remémorent aujourd'hui les allers-retours incessants, les volets toujours fermés, et... une forte odeur de poudre.


«Mon père m'avait dit «C'est des terroristes, prends les plaques d'immatriculation». J'aurais dû l'écouter», regrette Martine Groby, qui a vu toutes les fenêtres de sa villa voler en éclats, quand la planque de la cellule djihadiste responsable des attentats en Catalogne a explosé. À Alcanar, à 200 kilomètres au sud-ouest de la capitale catalane, le groupe avait planifié des mois durant un projet d'attentats qui a tourné court dans la nuit de mercredi à jeudi, lorsque leur maison, dissimulée derrière les oliviers, a sauté accidentellement, selon le chef de la police catalane, Josep Lluis Trapero.

Les policiers ont dégagé des décombres plus de 120 bonbonnes de gaz, un arsenal destiné à préparer une ou des attaques de très grande ampleur à Barcelone. La police a indiqué avoir retrouvé des traces de TATP, un «type d'explosif utilisé par Daech» qui a revendiqué les deux attentats faisant 14 morts et plus de cent blessés. «Ça empestait la poudre! Une odeur pas possible, je l'ai dit à la police le soir-même de l'explosion, mais ils n'ont rien voulu entendre», affirme Jenny Rodriguez, 37 ans, qui a une maison au bord du rivage, juste de l'autre côté de la route.

Pas de musique, pas d'enfants, pas de femmes

Mercé Cid, une voisine, a vu atterrir chez elle ce soir là «des pages d'un dictionnaire arabe-espagnol et une bouteille en métal d'un litre de produit chimique». Elle les a depuis confiés à la police, explique-t-elle en montrant les photos sur son portable. Dans le petit lotissement Montecarlo d'Alcanar bouclé par la police, les ruelles sont désertes. Les aboiements des chiens, le ronronnement des climatisations sont parfois interrompus par le fracas d'un tracteur qui remue les décombres ou les explosions régulières de bonbonnes de gaz.

Martine Groby vient plusieurs fois par an dans sa villa rose, juste à côté de la maison détruite. Quatre hommes «qui parlaient tous français» et présents depuis avril dernier, lui avaient assuré qu'ils étaient locataires. «Je les appelais «les squatteurs», sourit-elle. «Ils étaient discrets, trop discrets, les volets fermés, pas de musique, pas d'enfants, pas de femmes...». «Des fois, ils ne restaient que deux jours et ils partaient. Ils me disaient bonjour mais toujours sans me regarder», raconte la sexagénaire aux traits tirés.

Des occupants, elle ne sait «rien». Elle n'a qu'entrevu leurs visages, bien qu'elle dise pouvoir identifier deux suspects sur des photos diffusées dans la presse. Mais un ami, blessé dans l'explosion, pansement et hématomes sur le visage, lui conseille de s'interrompre. Eliane Fernandez qui était là mercredi soir, ne peut pas encore parler: dans sa tête résonne «encore le boum». Ils étaient du «style arabe», reprend Martine. L'un d'eux portait la moustache. Celui «qui portait la barbe», seuls le mari de Martine et sa fille l'ont vu.

Allers-retours incessants

«Ils étaient souvent sur la terrasse. Du haut ils devaient surveiller la route... Maintenant je remets les éléments à leur place», lâche-t-elle dans un souffle, les yeux dans le vide. Selon elle, ils faisaient des allers-retours à deux pendant que les deux autres restaient, soit à pied avec des sacs à dos, soit dans une Kangoo blanche, ou sur deux motos «puissantes» et «s'arrangeaient toujours pour que je ne voie pas ce qu'ils déchargeaient». «Une fois, j'ai réussi à voir, c'était un congélateur», se souvient-elle. «Mon père -un ancien policier- m'avait dit que c'étaient des terroristes, conseillé de prendre des photos et de noter les plaques d'immatriculation. Pour lui, c'était bizarre ces allers-retours toute la journée. Je n'ai pas voulu le croire...», dit-elle, les yeux embués. «Fin juillet, ils sont venus avec un camion blanc marqué location, j'ai pensé qu'ils allaient emménager ici, mais ce n'était pas des meubles malheureusement...»

Mercredi, un peu après 23 heures, alors que Martine et ses proches terminaient de dîner, elle a été projetée par terre. «Tout d'un coup c'est devenu tout noir, j'avais l'impression que j'allais brûler vive... Je croyais que c'était un cauchemar. Je ne savais pas que c'était des terroristes, je croyais que c'était notre bouteille de gaz qui avait explosé». C'est également ce que la police a d'abord cru, avant qu'une camionnette ne s'élance sur les Ramblas jeudi fauchant les passants et qu'une autre voiture ne l'imite quelques heures plus tard à Cambrils. Les enquêteurs sont convaincus que la destruction de ce laboratoire a poussé les conjurés à utiliser des armes plus rudimentaires.

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Barcelone : les zones d'ombre de l'enquête (20.08.2017)
International | Par Julien Licourt Mis à jour le 20/08/2017 à 12h20

L'enquête sur le double attentat en Catalogne commence à peine. Si les principaux protagonistes ont été identifiés par les autorités espagnoles, de nombreuses zones d'ombre restent encore à éclaircir.

• Comment le terroriste a-t-il pu fuir des Ramblas?

C'est l'ennemi public numéro un. L'homme le plus recherché du moment. Younès Abouyaaqoub, Marocain de 22 ans que les autorités espagnoles soupçonnent d'être le conducteur de la camionnette qui a tué 13 personnes et blessé des dizaines d'autres sur les Ramblas, jeudi soir. Malgré le bouclage de la ville, ce dernier pourrait avoir réussi à fuir la capitale catalane.

Les regards se concentrent sur un véhicule: une Ford Focus blanche, qui a forcé un barrage vers 19 heures, renversant un policier catalan. Le véhicule a été découvert un peu plus tard dans la soirée, dans un parking d'une ville de la proche banlieue de Barcelone. À l'intérieur, se trouvait le corps d'un homme, visiblement tué à l'arme blanche, a rapporté la presse espagnole. L'étude de la dépouille de cet ingénieur, âgé de 34 ans et sans histoire, démontre qu'il était déjà mort au moment où le barrage a été forcé. A-t-il été victime du terroriste en fuite? C'est l'une des hypothèses avancées.

• Comment était structurée la cellule terroriste?

Une douzaine de personnes, au moins, semble avoir constitué la cellule terroriste. Et cette dernière pourrait avoir eu pour centre une maison d'Alcanar. Cette dernière a été détruite par une explosion et un incendie, mercredi. La découverte de plusieurs dizaines de bombonnes de gaz semble indiquer que des artificiers étaient en train de confectionner des engins explosifs capables de provoquer des explosions de grande ampleur. Plusieurs restes humains ont été découverts dans cette maison «conspirative». Sans doute ceux d'un imam, ainsi que d'une autre personne. Dimanche matin, la police évoquait la possible présence de trois personnes dans les décombres. Des tests ADN doivent éclaircir ce point.

Quel rôle jouait ce curieux imam sans doute mort dans l'explosion? Les enquêteurs estiment qu'il aurait eu, pour le moins, un rôle central. Il était sorti de prison en 2012, où il purgeait une peine pour trafic de drogue. Selon El Pais et El Mundo, il y aurait rencontré des prisonniers liés aux attentats de mars 2004 qui avaient causé la mort de 191 personnes dans des trains de banlieue à Madrid.

Il menait depuis sa sortie une vie d'ermite, sortant peu et se consacrant à la religion en tant qu'imam de la mosquée de Ripoll depuis 2015, ville où vivaient plusieurs terroristes de la cellule. Fin juin, il avait quitté son poste. Son colocataire l'a vu pour la dernière fois mardi: il lui avait annoncé partir pour un séjour au Maroc, son pays d'origine.

• Pourquoi trois camionnettes?

Le rôle de voiture-bélier joué par la camionnette qui a descendu les Ramblas, tuant 13 personnes a logiquement focalisé l'attention, ne serait-ce qu'à cause de son triste bilan. Mais les terroristes semblent avoir utilisé trois camionnettes différentes au total.

En effet, une partie du groupe de Cambrils, qui a percuté des policiers avec une Audi noire, a auparavant circulé avec une camionnette, avec laquelle ils ont eu un accident quelques heures plus tôt, et qu'ils ont dû abandonner. De là, plusieurs questions peuvent se poser: qu'ont-ils fait entre l'accident et leur attaque? Tous les membres de la camionnette accidentés ont-ils pris place dans l'Audi?

Enfin, une troisième camionnette appartenant au groupe a été découverte dans la ville de Vic, située à 70 kilomètres de Barcelone. La présence de trois camionnettes différentes pose question. Surtout si on la rapproche de la fabrication d'explosifs dans la maison l'Alcanar. Les véhicules étaient-ils destinés à devenir des voitures piégées? Selon certaines sources, la Sagrada Familia, basilique emblème de la ville de Barcolone, et son monument le plus visité, aurait pu être la cible initiale de la cellule terroriste.

• Comment expliquer l'étrange attitude des cinq de Cambrils?

Pourquoi les cinq membres de l'Audi noire ont-ils décidé d'attaquer à Cambrils, à une heure aussi tardive (vers une heure du matin), alors que la région aurait pu leur offrir des cibles bien plus importantes? Se sont-ils retrouvés à cinq dans un seul véhicule à cause de l'accident de la seconde camionnette? Pourquoi portaient-ils de fausses ceintures d'explosifs? Enfin, comment expliquer l'attitude d'un membre du commando, qui semble rechercher le suicide sous les balles des policiers?

• Existe-t-il des liens avec l'étranger?

Selon le JDD , les enquêteurs espagnols ont découvert un numéro français dans le portable d'un suspect et l'auraient communiqué à Paris pour obtenir de plus amples renseignements. Même si pour l'instant les autorités françaises réfutent tout lien entre notre pays et le double attentat qui a visé l'Espagne. Par ailleurs, l'imam de Ripoll, qui semble avoir péri de l'explosion d'Alcanar, avait visiblement développé un récent intérêt pour la Belgique, pays touché ces dernières années par un fort développement de l'islamisme radical (les attentats de Paris en novembre 2015 ont été préparés et téléguidés depuis le territoire belge). À tel point que les musulmans de Ripoll pensaient que leur imam avait renoncé à sa charge pour aller vivre en Belgique. Il n'en était rien, mais l'enquête devra s'attacher à retracer les éventuelles complicités ou liens tissés à l'étranger par les terroristes.

• La cellule a-t-elle été démantelée?

C'est le ministre de l'Intérieur, Juan Ignacio Zoido qui l'a affirmé, samedi, à la mi-journée, justifiant ainsi la décision de laisser le pays à un niveau d'alerte de 4 sur 5, l'Espagne ne risquant pas d'être frappée par un attentat imminent. Seulement, le ministre a été presque immédiatement contredit par le gouvernement de Catalogne, qui a rappelé que des investigations étaient toujours en cours. Même tonalité du côté de la police locale, dont un porte-parole a expliqué ne pouvoir «valider ou démentir» les propos du ministre, ajoutant: «Nous ferons savoir lorsque nous considérerons que la cellule aura été démantelée.»

La police considère que les membres de la cellule étaient au nombre de 12 et qu'un seul de ses membres est toujours en fuite. Les autres sont, soit morts, soit actuellement en garde à vue. Seulement, la cavale de Salah Abdeslam, l'un des principaux terroristes des attentats de Paris, a montré que ce dernier avait bénéficié de nombreuses complicités de la part de personnes qui n'avaient pas directement participé à l'attaque de la capitale française.

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Attentats en Espagne : un imam de Ripoll au centre de l'enquête (20.08.2017)


La ville de Ripoll était en état de siège, samedi 19 août. - Crédits photo : SUSANA VERA/REUTERS
International | Mis à jour le 20/08/2017 à 12h21

Trois jours après, l'attention se concentre sur un imam d'une petite localité de Catalogne dont sont originaires plusieurs membres de la cellule jihadiste responsable des attentats. Celle-ci a été démantelée. Un homme est toujours en fuite. Le Figaro fait le point.


• Un imam au centre de l'enquête

L'attention des enquêteurs se concentre sur un imam de Ripoll, paisible localité catalane de 10.000 habitants à quelque 700 mètres d'altitude au pied des Pyrénées, dont sont originaires plusieurs membres de la cellule jihadiste responsable des attentats de Barcelone et Cambrils. La presse espagnole s'interrogeait sur le rôle de l'imam Abdelbaki Es Satty dans l'éventuelle radicalisation très rapide de plusieurs auteurs des attentats - des enfants d'immigrés marocains. Selon la presse espagnole, il aurait rencontré en prison, dont il est sorti en janvier 2012, des prisonniers liés aux attentats de mars 2004 qui avaient causé la mort de 191 personnes dans des trains de banlieue à Madrid.

La police pense que l'imam a trouvé la mort dans l'explosion de la maison d'Alcanar mais des tests ADN sont en cours afin de valider cette hypothèse.

• La cellule djihadiste démantelée

Deux jours après les attentats qui ont fait 14 morts et une centaine de blessés en Espagne, l'enquête se poursuit. Mais le ministre de l'Intérieur espagnol, Juan Ignacio Zoido, a affirmé samedi que la cellule qui a mené les attaques terroristes de Barcelone et Cambrils a été démantelée. «Nous pouvons presque dire que la cellule est totalement démantelée à Barcelone, puisque des personnes sont mortes, des personnes ont été arrêtées et que des identifications ont été rapidement réalisées et que d'autres recherches sont en cours dont nous ne pouvons pas parler en ce moment», a-t-il indiqué. L'annonce a irrité la police catalane qui a rappelé que c'était elle qui dirigeait l'enquête.

Le gouvernement espagnol a également annoncé qu'il n'élève pas de 4 à 5, le niveau maximum, le niveau d'alerte antiterroriste. En effet, il estime qu'il n'y a plus de risque d'attentat imminent.

Cette cellule était selon les premiers éléments de l'enquête composée d'une douzaine de personnes. Ces derniers auraient été contraints de passer à l'attaque rapidement alors qu'une partie de leur arsenal, prévue pour une attaque de plus grande envergure, a explosé. Quatre des suspects ont été arrêtés, cinq ont été tués à Cambrils et trois autres identifiés restent recherchés. Mais deux d'entre eux pourraient avoir été tués dans l'explosion d'Alcanar.


• Un homme toujours recherché

Younès Abouyaaqoub, un Marocain de 22 ans dont la photo a été diffusée, est toujours recherché par toutes les polices du pays. Selon les médias espagnols, il pourrait être le conducteur de la camionnette.

• 30 Français blessés

Le Quai d'Orsay a communiqué un nouveau bilan du nombre de Français blessés dans les attentats en Espagne samedi après-midi. «Le dernier bilan des victimes françaises dans les attentats en Espagne, établi par le Centre de crise et de soutien du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, a recensé au total 30 blessés dans l'ensemble des attaques terroristes». Seize d'entre eux ont pu quitter les hôpitaux, mais 14 sont toujours pris en charge. «Cinq se trouvent dans un état grave», précise le communiqué.

• Les hommages continuent
Les Ramblas de Barcelone se sont transformées en véritables sanctuaires en mémoire des victimes des attentats. Samedi, touristes et habitants continuaient de venir déposer des bougies et des fleurs. Samedi soir, le roi d'Espagne Felipe VI, s'est rendu sur l'avenue endeuillée et a déposé une gerbe de fleurs. Il a ensuite écrit quelques mots dans le registre de condoléances.



Le roi Felipe VI et sa femme ont déposé une gerbe de fleurs sur les Ramblas. - Crédits photo : Emilio Morenatti/AP

L'Espagne a décrété trois jours de deuil national après l'attentat. Une minute de silence a également été observée à Nîmes pour le départ du Tour d'Espagne cycliste, La Vuelta.

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Attentats en Espagne : Marine Lorphelin traitée de raciste pour un tweet en hommage aux victimes (19.08.2017)


Marine Lorphelin, ambassadrice de l'association Les Bonnes Fées./ Laurent Vu  /  SIPA
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Active sur les réseaux sociaux, Marine Lorphelin, ex Miss France, a publié un tweet en hommage aux victimes des attentats de Barcelone et Cambrils. Mais elle a payé cher la publication de ce tweet :  vivement critiquée et insultée à cause d'un simple mot, jugé «raciste».

Alors qu'elle voulait simplement exprimer son soutien aux victimes des attentats survenus le 17 août, Marine Lorphelin a été prise à partie : insultée et traitée de «raciste» pour un simple mot. La jeune femme a publié ce tweet, aujourd'hui supprimé : «Les politiques vont-ils enfin décider de protéger les citoyens européens ? Toutes mes pensées émues aux victimes et à leurs familles #Barcelone». Le mot «européens» a soulevé l'indignation des internautes, jugé trop raciste car les attentats ont touché le monde entier.

«Le mot "Européen" est choquant»

Visiblement, les internautes n'ont aucune pitié, et sont particulièrement intransigeants, allant jusqu'à dire que l'emploi du terme «européens» est choquant. Certains n'ont d'ailleurs pas hésité à assimiler la jeune femme à des mouvements fascistes :

Le "Européen" est choquant il y a des victimes de ces vermines sur tous les continents. Futur médecin.. les mots ont un sens #rassurez-moi

— poupinou (@poupinou5) 17 août 2017
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ßôžλrt @Boz7rt
En réponse à @MarineLorphelin
Retour de bâton logique ! T'es passée de "la paix ds le monde" à "faut sauver/protéger nos semblables, les blancs, les occidentaux"😷 #idiote
00:57 - 18 août 2017
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Winnie Ney' @WinsMF
En réponse à @MarineLorphelin
Oh toi ferme ta gueule. Soit belle et tait toi sale raciste de merde. D'après toi ne doive se sentir en sécurité que des européens ??
09:02 - 18 août 2017
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Aline ‎🏳️‍🌈 @bzhaline35
En réponse à @MarineLorphelin
Tu as toute la fachosphere qui te dit bravo! Cela te fait rien ?
08:48 - 18 août 2017
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Insultée et traitée de raciste par les internautes, Marine Lorphelin a été choquée par ces propos. Elle a d'ailleurs dû faire son mea culpa afin de cesser cette polémique.

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Lorphelin Marine @MarineLorphelin
Vous me faites rire Twitter. Vous interprétez tout,vous insultez gratuitement...une seule question: vous sentez vous en sécurité, protégés?
00:31 - 18 août 2017
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Lorphelin Marine @MarineLorphelin
Je suis bien d'accord #meaculpa, le monde entier est touché,ms je refuse de me faire insultée/traitée de raciste pr avoir écris "européens". https://twitter.com/poupinou5/status/898303123441147904 …
06:04 - 18 août 2017
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Fort heureusement, certains internautes ont montré leur soutien à l'ex Miss France, et l'ont félicité pour son message de soutien :

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rousselet florent @Flo_Frou_Frou
En réponse à @MarineLorphelin
C est grave les réseaux sociaux .Tout est mal interprétée les gens traitent de racistes pour rien , y a pas de meaculpa car rien de choquànt
08:13 - 18 août 2017
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Denis M @Dounis
En réponse à @MarineLorphelin
Marine, vu la stupidité de Twitter il vaut mieux ne jamais entrer dans ce genre de débat ... ou tout est surinterpreté! :/
08:08 - 18 août 2017
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Axl-Rockstar @Axl_Rockstar
En réponse à @MarineLorphelin
Tu n'as pas à faire de meaculpa. Ton tweet est tout à fait correct.Tu as interpellé les dirigeants européens car ils ns doivent des comptes.
10:37 - 18 août 2017
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Chris @chris_massalia
En réponse à @MarineLorphelin
On est en europe. Donc c'est normal de demander des comptes aux dirigeants européens. C'est tout.
10:13 - 18 août 2017
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Espagne : les terroristes avaient probablement un projet plus meurtrier (19.08.2017)


Les enquêteurs ont retrouvé au moins 105 bouteilles de gaz et des explosifs dans une maison qui a explosé à Alcanar la veille des attaques de Barcelone et Cambrils.

LE MONDE | 19.08.2017 à 10h53 • Mis à jour le 19.08.2017 à 16h36 | Par Isabelle Piquer (Madrid, correspondance)

Les bouteilles de gaz retrouvées à Alcanar, en Espagne, le 18 août 2017.
Les bouteilles de gaz retrouvées à Alcanar, en Espagne, le 18 août 2017.
--> solution pour éviter cela ou au moins permettre : mettre des balises sur chaque bouteille de gaz, obliger le paiement par chèque ou carte bleue.

Les djihadistes de Catalogne préparaient depuis des mois un ou plusieurs attentats de grande envergure a confirmé, vendredi 18 août, la police catalane. L’enquête a révélé l’existence d’une cellule de douze personnes qui aurait improvisé les attaques des Ramblas, jeudi 17 août à Barcelone, et de la ville côtière de Cambrils, dans la nuit de jeudi à vendredi, après l’explosion accidentelle, la veille à Alcanar, de la maison dans laquelle étaient confectionnés des engins explosifs.

Le bilan des attentats a été revu à la hausse après le décès d’une femme blessée à Cambrils. Au total, 14 personnes ont trouvé la mort dans ces deux attaques et 128 ont été blessées, 65 se trouvant toujours à l’hôpital. Le Quai d’Orsay a dénombré 30 blessés français : cinq d’entre eux sont toujours dans un état grave.

 Reportage :   « On s’était habitués à vivre paisiblement en Catalogne »

Des douze terroristes présumés, quatre ont été interpellés, cinq ont été abattus à Cambrils, et deux seraient morts dans l’explosion d’une maison située à Alcanar, dans le sud de la Catalogne dans la nuit du mercredi. Un autre serait toujours en fuite. Les autorités ne connaissaient toujours pas l’identité du conducteur de la camionnette, qui a foncé sur la foule se promenant sur l’avenue emblématique de la capitale catalane.

NE POUVANT PLUS PERPÉTRER DES ATTENTATS « DE L’AMPLITUDE ESPÉRÉE », LES DJIHADISTES ONT DÉCIDÉ DE COMMETTRE UNE DOUBLE ATTAQUE « PLUS RUDIMENTAIRE, DANS LE SILLAGE DES AUTRES ATTENTATS PERPÉTRÉS DANS LES VILLES EUROPÉENNES », A EXPLIQUÉ LE CHEF DE LA POLICE CATALANE

L’explosion d’Alcanar, d’abord attribuée à une fuite de gaz, et qui a fait un mort et sept blessés, aurait tout déclenché. C’est là que « les auteurs préparaient depuis quelque temps les attentats de Barcelone », a confirmé le chef de la police catalane, Josep Lluis Trapero. La maison avait été squattée depuis des mois, ont raconté les voisins.

Dans les décombres, les enquêteurs ont trouvé vendredi « des restes biologiques » qui pourraient appartenir à un deuxième cadavre, a annoncé la police catalane sur son compte Twitter, et au moins 105 bouteilles de gaz. Selon une source proche de l’enquête jointe par Le Monde, des traces de TATP, un explosif artisanal particulièrement prisé des djihadistes, ont été retrouvées sur place. Il a été utilisé dans les attentats de Bruxelles et de Paris.

Ne pouvant plus perpétrer des attentats « de l’amplitude espérée », les djihadistes ont alors décidé de commettre une double attaque « plus rudimentaire, dans le sillage des autres attentats perpétrés dans les villes européennes », d’abord à Barcelone, puis à Cambrils, a expliqué Josep Lluis Trapero. « Ce n’était pas du tout ce qu’ils avaient prévu », a ajouté le responsable de la police, précisant que les attaques improvisées avaient peut-être remplacé des attentats « de plus grande envergure ».

Fausses ceintures d’explosifs

C’est à Cambrils que cinq des terroristes présumés, porteurs de fausses ceintures d’explosifs, d’une hache et de couteaux, ont été abattus. Les fausses ceintures devaient leur permettre de gagner du temps face aux policiers, ont expliqué les forces de sécurité. La police a diffusé l’identité de trois d’entre eux, des jeunes Marocains qui vivaient à Ripoll, dans le nord de la Catalogne : Moussa Oukabir, 17 ans, Saïd Aallaa, 18 ans, et Mohamed Hychami, 24 ans.

Lire aussi :   Barcelone à son tour frappée par l’EI

Quatre autres djihadistes ont été interpellés : un Espagnol de l’enclave de Melilla, blessé lors de l’explosion d’Alcanar, ainsi que trois Marocains de Ripoll, dont Driss Oukabir Soprano, 28 ans, frère aîné de Moussa Oukabir et dont les papiers auraient servi à louer les deux véhicules utilisés dans les attentats. La police n’a pas dévoilé l’identité des deux autres détenus arrêtés vendredi. L’un d’entre eux, selon les déclarations de sa femme à la télévision espagnole, est Salah El Karib, 34 ans, propriétaire d’un cybercafé à Ripoll.

Trois autres personnes ont été identifiées, sans qu’on sache si les deux cadavres retrouvés à Alcanar en font partie. Par ailleurs, un autre ressortissant marocain de Ripoll qui a réussi à s’échapper, Younes Abouyaaqoub, 22 ans, né à M’rirt, au Maroc, est activement recherché par la police qui a diffusé son identité.

« Complexité »

« Barcelone et la Catalogne occupent une place importante dans l’évolution du djihadisme en Espagne », explique au Monde Fernando Reinares, directeur du programme sur le terrorisme global du think tank espagnol Real Instituto Elcano. « Entre 2013 et 2016, un quart des suspects de terrorisme ont été arrêtés dans la province de Barcelone », précise-t-il.

C’est en Catalogne, près de Cambrils, que « Mohamed Atta, le chef du commando du 11-Septembre a rencontré le Yéménite Ramzi Binalshibh, son contact avec les leaders d’Al-Qaida, deux mois avant les attentats, pour finaliser les détails de l’opération », ajoute M. Reinares. C’est également en Catalogne qu’« en 2003 ont été découverts, lors du démantèlement d’une cellule djihadiste, des portables semblables à ceux qui allaient être utilités [un an plus tard] dans les attentats de Madrid ».

Les autorités catalanes auraient-elles mis trop de temps à reconnaître la gravité du phénomène ? « En Catalogne, certains secteurs de la population comprennent la menace du terrorisme djihadiste, affirme le chercheur, mais d’autres, obsédés par leur quête d’identité, ne veulent pas voir qu’il s’agit d’un problème sécuritaire. » Quant à savoir si la cellule des douze djihadistes a agi seule ou fait partie d’un réseau encore plus vaste, « vu le nombre de personnes impliquées et la relative complexité des attentats, on ne peut exclure qu’il puisse y avoir un lien significatif entre les suspects et des responsables de l’Etat Islamique ».

Attentats en Catalogne : quelle est l’implantation de la mouvance djihadiste en Espagne ? (19.08.2017)

Le pays, peu actif au sein de la coalition contre l’EI et faible pourvoyeur de combattants, est une des pierres angulaires de la présence de l’organisation en Europe.

LE MONDE | 19.08.2017 à 06h43 • Mis à jour le 19.08.2017 à 17h16 | Par Les Décodeurs

Treize ans après l’explosion des dix bombes dans des trains de banlieue à Madrid, le terrorisme islamiste a à nouveau frappé l’Espagne, jeudi 17 et vendredi 18 août. Contrairement à la France ou au Royaume-Uni, régulièrement touchés ces dernières années, la péninsule ibérique avait jusqu’alors réussi à prévenir les attaques depuis 2004.

Le pays, bien que peu actif dans la coalition contre l’organisation Etat islamique (EI) en Syrie et faible pourvoyeur en combattants djihadistes, n’en est pas moins considéré comme l’une des pierres angulaires de la présence de l’EI en Europe.

Forte présence des djihadistes en Catalogne


La Catalogne est depuis les années 1990 une région « fertile » pour le djihadisme. En 1995, la police procédait à Barcelone aux premières arrestations de membres du Groupe islamique armé (GIA), organisation née de la guerre civile algérienne. Les années suivantes, de nombreuses cellules furent démantelées dans la région à la suite des attentats perpétrés en France.

Certains membres tentèrent de relancer les réseaux en préparant de nouvelles attaques, cette fois-ci sous la bannière d’Al-Qaida. C’est le cas de Mohamed Archaf, arrêté en Espagne pour ses liens avec le GIA.

Lors de son séjour en prison, il cherche à créer une nouvelle cellule en recrutant des détenus. Accompagné d’une trentaine de personnes à sa sortie, il avait l’intention de poser des bombes dans le bâtiment de l’Audience nationale espagnole à Madrid (un tribunal notamment chargé des questions de terrorisme), avant que la police ne les interpelle tous à nouveau.

Cette implantation ancienne de la mouvance djihadiste dans l’est du pays a servi de terreau à l’EI, devenue une véritable organisation à visée mondiale avec la proclamation de son « califat », en juin 2014.

Et les récents chiffres en attestent : selon un rapport du think tank espagnol Real Instituto Elcano datant de 2016, sur la totalité des personnes condamnées pour des faits en lien avec une entreprise terroriste entre 1996 et 2013, 30,6 % d’entre eux vivaient en Catalogne, dont 23,5 % dans la seule province de Barcelone. Lorsqu’on se limite à la période 2004-2012, quatre condamnés sur dix se trouvaient dans la région au moment de leur arrestation.

L’une des raisons invoquées pour justifier cette particularité tient à la forte présence d’immigrés originaires de pays à majorité musulmane dans la région : plus qu’ailleurs en Espagne, ces communautés se sont installées en Catalogne, et pour beaucoup à Barcelone même. La cité accueille à elle seule 16 % de ces immigrés et de leurs enfants.

Peu de départs vers la Syrie

Le 11 mars 2004, plusieurs bombes explosaient dans les transports en commun madrilènes, faisant 191 morts et plus de 1 500 blessés. José Maria Aznar, chef du gouvernement conservateur d’alors, avait dans un premier temps attribué cette attaque aux séparatistes basques de l’ETA, avant qu’elle ne soit revendiquée par Al-Qaida.

C’est que l’organisation basque avait fait plus de 800 morts depuis son premier attentat en 1968, avant de renoncer à la lutte armée en 2011. Une longue expérience de lutte contre le terrorisme séparatiste que la police et le renseignement espagnols ont mis à profit dans leurs actions de prévention des attentats.

Depuis Madrid, 700 arrestations ont été faites et 124 personnes ont été enfermées pour des faits en lien avec l’EI. En juin 2017, la police espagnole rapportait au journal El Pais que les tribunaux suivaient 259 personnes et que 500 téléphones étaient écoutés.

C’est cette attention constante, mais aussi la bonne intégration des musulmans espagnols, qui expliqueraient le peu de départs des ressortissants du pays vers la Syrie, selon un chef de la police interrogé par le quotidien.

« L’Espagne a atteint aujourd’hui un total de quelque 160 djihadistes engagés au Moyen-Orient [29 sont morts sur place et 20 sont revenus], un chiffre comparable à celui du Danemark, dont la population est pourtant huit fois moins élevée », expliquait l’historien spécialiste du Moyen-Orient Jean-Pierre Filiu sur son blog en 2016.

Le rapport de Real Instituto Elcano précise que 45 % des personnes arrêtées entre juin 2013 et mai 2016 en lien avec l’EI étaient de nationalité espagnole et 41 % de nationalité marocaine. Ceux nés en Espagne viennent en majorité des deux enclaves qu’a conservées le pays sur le territoire marocain – Ceuta (60,6 %) et Melilla (27,3 %) –, puis de Barcelone (6,1 %). L’un des suspects des attentats de Barcelone et de Cambrils, interpellé à Alcanar le 18 août, est d’ailleurs un Espagnol né à Melilla.
Un terreau favorable à la radicalisation que la police et les services de renseignement espagnols surveillent attentivement, de même que les Israéliens du Mossad et les Marocains de la Direction générale de la surveillance du territoire, selon El Pais. Pour Jean-Pierre Filiu, « l’agitation pro-djihadiste à Ceuta et Melilla peut aussi être analysée comme un prolongement de ce mouvement au Maroc même [qui compte pas moins de 1 500 combattants dans les rangs de l’EI], plutôt que comme un défi spécifiquement espagnol ».

Le mythe des « représailles » djihadistes

« On lit encore trop souvent que les tueurs de l’EI, le bien mal nommé “Etat islamique”, agiraient en “représailles” après les actions militaires menées contre leur organisation, regrette Jean-Pierre Filiu en avril 2016. Succomber à cette illusion, c’est (…) accréditer la fable funeste d’un EI prêt à nous épargner si nous le laissons opprimer en paix les millions de personnes, dans leur écrasante majorité arabes et musulmanes, qui survivent sous le joug djihadiste. »

Les attentats de jeudi et de vendredi semblent accréditer cette thèse. L’Espagne est peu active militairement sur les territoires conquis par l’EI. Elle fait bien partie de la coalition contre l’organisation, mais contrairement à la France, elle n’organise pas de frappes avec sa propre aviation. Elle est d’ailleurs peu présente sur le théâtre des opérations : seuls 450 soldats espagnols se trouvent dans la base militaire de Bismayah, en Irak, pour former quelque 6 000 soldats irakiens, avec l’aide des Britanniques, des Américains et des Portugais.

Dans le cadre des accords entre les Etats-Unis et le reste de la coalition, Madrid permet aussi à l’armée américaine d’utiliser la base aéronavale de la Rota. Mais celle-ci servirait plutôt de point d’appui pour combattre AQMI au Maghreb et au Sahel, plutôt que l’EI en Syrie.

Al Andalus et le fantasme de la « terre perdue »

Dans la mythologie djihadiste, les sept siècles de domination musulmane dans le sud de l’Espagne représentent – en partie à tort – un âge d’or civilisationnel. A partir de 711, les Omeyyades s’emparent sans grande résistance de la plus grande partie de la péninsule ibérique, donnant naissance à Al Andalus, et y installent un califat. Le dernier royaume musulman d’Espagne, celui de Grenade, s’éteint avec la prise de la ville en 1492 par les « Rois catholiques » Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon.

La volonté de « récupérer » ces terres perdues il y a plus de cinq siècles revient de manière récurrente dans la propagande de l’EI. Début 2016, un djihadiste français faisait par exemple référence à cette Andalousie perdue dans une vidéo d’exécution : « Al Andalus, aie patience… tu n’es pas espagnole, tu n’es pas portugaise, tu es musulmane. »


Attentats en Espagne : deux jours après, l'enquête se poursuit (19.08.2017)

Par Guillaume Descours et AFP, Reuters AgencesPublié le 19/08/2017 à 20h43

Un homme, qui pourrait être le conducteur de la camionnette, est toujours activement recherché alors que le gouvernent espagnol a officiellement déclaré que la cellule djihadiste avait été démantelée. À Barcelone, les hommages étaient encore nombreux ce samedi sur les Ramblas. Le Figaro fait le point.


• La cellule djihadiste démantelée


Deux jours après les attentats qui ont fait 14 morts et une centaine de blessés en Espagne, l'enquête se poursuit. Mais le ministre de l'Intérieur espagnol, Juan Ignacio Zoido, a affirmé samedi que la cellule qui a mené les attaques terroristes de Barcelone et Cambrils a été démantelée. «Nous pouvons presque dire que la cellule est totalement démantelée à Barcelone, puisque des personnes sont mortes, des personnes ont été arrêtées et que des identifications ont été rapidement réalisées et que d'autres recherches sont en cours dont nous ne pouvons pas parler en ce moment», a-t-il indiqué. L'annonce a irrité la police catalane qui a rappelé que c'était elle qui dirigeait l'enquête.

Le gouvernement espagnol a également annoncé qu'il n'élève pas de 4 à 5, le niveau maximum, le niveau d'alerte antiterroriste. En effet, il estime qu'il n'y a plus de risque d'attentat imminent.

Cette cellule était selon les premiers éléments de l'enquête composée d'une douzaine de personnes. Ces derniers auraient été contraints de passer à l'attaque rapidement alors qu'une partie de leur arsenal, prévue pour une attaque de plus grande envergure, a explosé. Quatre des suspects ont été arrêtés, cinq ont été tués à Cambrils et trois autres identifiés restent recherchés. Mais deux d'entre eux pourraient avoir été tués dans l'explosion d'Alcanar.


• Un homme toujours recherché

Younès Abouyaaqoub, un Marocain de 22 ans dont la photo a été diffusée, est toujours recherché par toutes les polices du pays. Selon les médias espagnols, il pourrait être le conducteur de la camionnette.

• 30 Français blessés

Le Quai d'Orsay a communiqué un nouveau bilan du nombre de Français blessés dans les attentats en Espagne samedi après-midi. «Le dernier bilan des victimes françaises dans les attentats en Espagne, établi par le Centre de crise et de soutien du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, a recensé au total 30 blessés dans l'ensemble des attaques terroristes». Seize d'entre eux ont pu quitter les hôpitaux, mais 14 sont toujours pris en charge. «Cinq se trouvent dans un état grave», précise le communiqué.

• Les hommages continuent

Les Ramblas de Barcelone se sont transformées en véritables sanctuaires en mémoire des victimes des attentats. Samedi, touristes et habitants continuaient de venir déposer des bougies et des fleurs. Samedi soir, le roi d'Espagne Felipe VI, s'est rendu sur l'avenue endeuillée et a déposé une gerbe de fleurs. Il a ensuite écrit quelques mots dans le registre de condoléances.



Le roi Felipe VI et sa femme ont déposé une gerbe de fleurs sur les Ramblas. - Crédits photo : Emilio Morenatti/AP

L'Espagne a décrété trois jours de deuil national après l'attentat. Une minute de silence a également été observée à Nîmes pour le départ du Tour d'Espagne cycliste, La Vuelta.

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Qui sont les suspects des attaques terroristes en Espagne ? (19.08.2017)


Publié le 19/08/2017 à 11h22

Selon les autorités, la cellule terroriste aurait regroupé une douzaine de membres. Au moins six ont été tués et quatre arrêtés.

Deux jours après les attaques qui ont frappé la capitale de la Catalogne, le profil de la cellule terroriste à l'origine de l'attaque commence à se dessiner même si de nombreuses zones d'ombre persistent.


• L'auteur présumé de l'attaque de La Rambla à Barcelone

Selon la presse espagnole, il s'agirait de Younès Abouyaaqoub. Âgé de 22 ans, il est Marocain et né à Mrirt. Après l'avoir cru mort dans un premier temps, la police considère ce samedi matin que le jeune homme est en réalité en fuite. Il est activement recherché.

• Les terroristes abattus à Cambrils

Ils sont cinq à avoir été abattus par les forces de l'ordre dans la station balnéaire de Cambrils, après avoir lancé leur voiture sur la police. Quatre ont été tués au niveau de leur voiture. Un dernier a réussi à s'échapper et à menacer des passants sur le front de mer avant d'être lui aussi abattu par un policier.
Trois ont été formellement identifiés. Moussa Oukabir, 17 ans, né à Ripoll mais Marocain, un temps supecté comme étant le conducteur de la camionette de Barcelone. Son voisin d'immeuble Mohamed Hychami, âgé de 24 ans, lui aussi de Mrirt comme Younès Abouyaaqoub. Et enfin Said Aallaa, de 18 ans, né à Naour au Maroc.


• Les deux morts de l'explosion d'Alcanar

Deux personnes sont mortes dans l'explosion suivie de l'incendie d'une maison à Alcanar, où plusieurs bombonnes de gaz ont été découvertes. Les autorités espagnoles estiment que cet évènement est sans doute lié à la séquence terroriste. Un imam pourrait être l'une des deux personnes décédées. Des prélèvements ADN sont en cours.

• Quatre arrestations

Quatre personnes sont par ailleurs en garde à vue: trois Marocains et un Espagnol. Les détenus sont également jeunes: 21, 27, 28 et 34 ans. Parmi eux figure Driss Oukabir, frère aîné de Moussa Oukabir, tué à Cambrils. Les deux autres suspects arrêtés à Ripoll sont Sahal el-Karib et Mohamed Aallaa.

• Quel profil?

La plupart des terroristes semblent être des habitants de longue date de la Catalogne, la région d'Espagne où la communauté musulmane est la plus importante, avec quelque 500.000 musulmans, sur 1,9 million. Les arrestations en lien avec le terrorisme djihadiste y sont les plus nombreuses, avec Madrid... et les enclaves sous administration espagnole de Ceuta et Melilla au Maroc. L'un des suspects arrêtés vient d'ailleurs de Melilla. Il été arrêté à Alcanar, là où une maison a explosé.

Aucun des interpellés et des auteurs présumés abattus n'était connu des services de police pour des faits en lien avec le terrorisme, mais certains auraient des antécédents judiciaires pour des faits de délinquance commune.

La ville où une majorité d'entre eux vivait, Ripoll, est une petite localité calme, vivant des services et de l'industrie, de quelque 10.000 habitants, dont près de 1200 étrangers, au pied des Pyrénées, à une centaine de kilomètres au nord de Barcelone. Elle dispose d'une mosquée depuis des années.

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Le salafisme a largement contaminé la Catalogne (18.08.2017)



Mis à jour le 18/08/2017 à 20h53 | Publié le 18/08/2017 à 20h19

INFOGRAPHIE - Les attentats de Catalogne confortent l'idée selon laquelle l'Espagne était depuis quelque temps déjà dans la ligne de mire de Daech.

En 2016, jusqu'à 33 références à l'Espagne apparaissaient dans les messages de l'État islamique (EI) contre 10 en 2014, selon les chiffres de Manuel Torres, professeur à l'université de Séville. Pourtant, depuis l'attaque la plus meurtrière d'Europe du 11 mars 2004, l'Espagne avait été épargnée par les djihadistes d'al-Qaida puis de Daech.

L'hyperactivité des forces de sécurité espagnoles explique en grande partie ce statut «privilégié». Le nombre d'agents impliqués dans la lutte antiterroriste est passé de 150 à plus de 3000 depuis 2004. Et en 2012, le Code pénal a été modifié pour s'adapter à la menace terroriste, et depuis, plus de 700 personnes ont été placées en détention préventive. Enfin, un très grand nombre d'opérations antiterroristes se sont déroulées sur le territoire (220 depuis le 11 mars 2004). «Les services de sécurité frappent très tôt dès qu'ils ont des indices», précise Ignacio Cembrero, journaliste pour El Confidencial, spécialiste de l'Afrique du Nord et du terrorisme islamiste.

La Catalogne, particulièrement, est le théâtre de ces opérations. Avec 14 arrestations et 10 opérations, elle est, depuis début 2017, la communauté autonome où se sont déroulées le plus d'interventions policières.

L'Observatoire musulman de Madrid recense aujourd'hui 1.900.000 musulmans en Espagne
Depuis 2012, 62 arrestations et 30 opérations, selon le ministère de l'Intérieur, ont eu lieu à Barcelone. La deuxième ville d'Espagne est une véritable plaque tournante du djihadisme. Elle concentre une grande part de musulmans, environ 500.000 d'après Ignacio Cembrero. Un phénomène de ghettoïsation est de plus en plus évident en banlieue, avec des quartiers majoritairement musulmans. À l'instar de la Belgique, le salafisme a très largement pénétré la Catalogne depuis quelques années. De grands congrès salafistes sont même organisés dans des mosquées de la périphérie de la ville.

Des djihadistes marocains

Les immigrés musulmans ont débarqué en grand nombre en Catalogne au milieu des années 1990 et plus récemment, entre 2004 et 2006. L'Observatoire musulman de Madrid recense aujourd'hui 1.900.000 musulmans en Espagne, dont plus de 1 million sont marocains ou d'origine marocaine. À l'instar de la communauté algérienne à Marseille, les Marocains entretiennent des rapports étroits avec Barcelone.

Revendiqués à l'époque par al-Qaida, les attentats du 11 mars 2004 avaient déjà été planifiés par une cellule dirigée par des Marocains et Espagnols d'origine marocaine. Selon une étude publiée en 2016, 41 % des personnes arrêtées entre juin 2013 et mai 2016 dans le cadre d'enquêtes antiterroristes étaient de nationalité marocaine (46 % étant de nationalité espagnole). En avril 2015, toujours en Catalogne, onze personnes, dont cinq Marocains, avaient été interpellées dans un réseau de recrutement de volontaires pour le djihad syro-irakien.

Enfin, le Maroc a deux enclaves espagnoles, Ceuta et Melilla, qui sont également deux foyers de l'islamisme. Depuis 2012, respectivement 24 et 31 personnes y ont été arrêtées pour des activités terroristes. Néanmoins, ni le taux de chômage élevé, ni la part importante de musulmans dans la population ne sont des explications suffisantes à cette radicalisation. L'ouverture du conflit en Syrie et par voie de conséquence l'effet contagion du Maroc, devenu l'un des pays qui ont envoyé le plus grand nombre de combattants pour gonfler les rangs de l'EI, ont servi d'amplificateur au phénomène.

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EN DIRECT - Nouvelle attaque terroriste au sud de Barcelone : cinq assaillants abattus (17.08.2017)

 Actualité International
Par Juliette Mickiewicz et Yohan Blavignat
Mis à jour le 18/08/2017 à 05h01 | Publié le 17/08/2017 à 17h37
Quelques heures après qu'une camionnette ait percuté des passants sur les Ramblas à Barcelone, faisant 13 morts et une centaine de blessés, un autre véhicule a foncé dans la nuit de jeudi sur la foule à Cambrils en Catalogne. Cinq «terroristes présumés» ont été tués par les forces de l'ordre qui cherchent à déterminer si les deux attaques sont liées.
TOUT LE LIVELES ESSENTIELSORDRE DES POSTS
TERMINE : Fin du direct : 18/08/2017 à 06:11
18/08/2017 à 07:11
Le live de ce vendredi
Ce live animé par Damien Duperray, Benoit Jourdain, Juliette Mickiewicz, Yohan Blavignat et toute la rédaction du Figaro.fr est terminé. Nous suivons les dernières informations en provenance de Catalogne dans un nouveau live.
» Attentats de Barcelone et Cambrils : le point ce vendredi matin
18/08/2017 à 05:53
Les assaillants tués à Cambrils avaient des ceintures explosives
Alors qu'était lancée la traque du conducteur du véhicule ayant percuté la foule sur les Ramblas à Barcelone, la police catalane a annoncé dans la nuit avoir tué cinq assaillants dans la station balnéaire de Cambrils, ce qui a permis d'empêcher une "attaque terroriste" à l'aide de ceintures explosives.

Six civils et un policier ont été blessés dans cette opération, ont dit les services de secours. Un des civils blessés est dans un état critique, ont annoncé les services d'urgence de Catalogne sur leur compte Twitter.

"Les terroristes présumés circulaient dans une Audi A3 et ont apparemment renversé plusieurs personnes avant de se heurter à une patrouille des Mossos d'Esquadra et la fusillade a commencé", a annoncé un porte-parole du gouvernement régional.
18/08/2017 à 04:46
Une voiture a foncé dans la foule à Cambrils
Six civils et un policier ont été blessés tôt vendredi quand une voiture a foncé dans la foule dans la station balnéaire de Cambrils, à 120 km au sud de Barcelone, avant d'être arrêtée par les tirs de la police, peu après l'attaque à la voiture-bélier sur les Ramblas à Barcelone.

La police avait auparavant annoncé avoir abattu "cinq terroristes présumés" à Cambrils. Elle cherche à déterminer si les deux affaires sont liées.
18/08/2017 à 04:38
Les assaillants tués à Cambrils pourraient être liés à l'attaque de Barcelone
La police catalane pense que les cinq terroristes présumés tués à Cambrils sont liés à l'attaque au camion-bélier à Barcelone et à l'explosion jeudi de la maison à Alcanar où des explosifs étaient préparés.

La situation est à présent maîtrisée à Cambrils, selon la police espagnole. Six civils et un policier auraient été blessés pendant la fusillade. Les forces de l'ordre a précisé sur Twitter que cette opération était toujours en cours et a invité les habitants et les touristes à la prudence.
18/08/2017 à 04:00
Des Français parmi les victimes de 18 nationalités
Les victimes de l'attentat de Barcelone sont au moins de 18 nationalités différentes, ont indiqué les services de protection civile.

Les nationalités confirmées dans la nuit, sans indication du nombre de ressortissants concernés ni de leur état, étaient les suivantes: française, allemande, espagnole, néerlandaise, argentine, vénézuélienne, belge, australienne, hongroise, péruvienne, irlandaise, grecque, cubaine, macédonienne, chinoise, italienne, roumaine et algérienne.
18/08/2017 à 03:58
Des explosifs préparés dans une maison en Catalogne
Les habitants de la maison en Catalogne où s'est produite jeudi une explosion liée à l'attaque à la fourgonnette à Barcelone préparaient des explosifs à l'aide de bouteilles de gaz, a-t-on appris de source policière catalane.

Cette explosion, survenue à Alcanar à une centaine de kilomètres au sud de Barcelone, a fait un mort, a précédemment déclaré la police.
Cet événement est lié à l'attaque à la fourgonnette qui a fait 13 morts jeudi après-midi en plein coeur de Barcelone, selon la police.
18/08/2017 à 03:38
La police abat "quatre terroristes présumés" au sud de Barcelone
La police a annoncé que "quatre terroristes présumés" avaient été abattus dans la nuit de jeudi à vendredi à Cambrils, à 120 km au sud-ouest de Barcelone, quelques heures après l'attaque dans la capitale catalane ayant fait 13 morts.

"Quatre terroristes présumés abattus à Cambrils et un cinquième blessé", a annoncé la police, sans préciser s'ils étaient liés ou non à l'attentat à la camionnette bélier.

Selon le correspondant d'une radio locale, plusieurs rues de la commune étaient barrées et des gens étaient confinés dans des restaurants et des lieux de divertissement.
18/08/2017 à 01:00
Ce que l'on sait de l'attaque terroriste
• LES ÉVÉNEMENTS
Vers 17 heures, une camionnette percute la foule sur plus de 500 mètres sur les Ramblas, l'avenue de Barcelone la plus fréquentée par les touristes espagnols et étrangers. Des témoins décrivent des scènes de chaos et de panique parmi les piétons. Selon le président du gouvernement catalan, Carles Puigdemont, l'attaque a fait treize morts et plus de cent blessés. Le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders a annoncé qu'une Belge a été tuée dans l'attentat.

• LES SUSPECTS
La police régionale de Catalogne a annoncé l'arrestation de deux hommes, un Espagnol et un Marocain, en lien avec l'attentat. En revanche, le conducteur du véhicule est toujours en fuite. Un témoin a dit avoir vu dans la camionnette "un homme très jeune, d'une vingtaine d'années, au visage mince". La police a également indiqué avoir identifié un suspect sans que l'on sache, pour l'heure, s'il était le conducteur ou s'il fait partie des deux hommes interpellés.

• LA REVENDICATION
Le groupe djihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué l'attentat dans un communiqué diffusé dans la soirée par son agence de propagande Amaq et relayé par le centre américain de surveillance des sites djihadistes, SITE. "Les assaillants de l'attaque de Barcelone étaient des soldats de l'Etat islamique", indique le communiqué, ajoutant que "l'opération a été menée en réponse aux appels à cibler les Etats de la coalition" internationale anti-djihadistes opérant en Syrie et en Irak.

• L'ATTENTAT LIÉ À UNE EXPLOSION DANS UN IMMEUBLE
Selon la police, une explosion qui a eu lieu hier dans un immeuble de la commune d'Alcanar, au sud de Barcelone, serait en lien avec l'attentat d'aujourd'hui. Une personne a été tuée, et sept autres blessés. L'explosion serait due à une importante concentration de gaz dans un appartement.

» Lire aussi - Barcelone frappée par l'EI, ce que l'on sait de l'attaque terroriste
18/08/2017 à 00:43
Une ligne spéciale pour la lutte anti-terroriste ouverte

18/08/2017 à 00:41
Des habitants et des touristes coincés dans les rues
Des habitants et des touristes ne pouvaient toujours pas rejoindre leur domicile et/ou leur hôtel il y a encore une heure. Ils patientaient dans l'herbe près de la plaça de Catalunya. La police autorise désormais certains à rentrer chez eux dans la zone sécurisée mais le quartier reste bouclé et interdit à la circulation.


18/08/2017 à 00:26
Le conducteur de la fourgonnette toujours en fuite
Selon les autorités catalanes, les deux suspects interpellés sont un Espagnol et un Marocain. Le conducteur de la fourgonnette est quant à lui toujours en fuite.
18/08/2017 à 00:23
Une explosion dans un immeuble qui a eu lieu hier en lien avec l'attentat (police)
Selon la police catalane, une explosion qui a eu lieu hier dans un immeuble de la commune d'Alcanar, au sud de Barcelone, serait en lien avec l'attentat d'aujourd'hui. Une personne a été tuée, et sept autres blessés. L'explosion serait due à une importante concentration de gaz dans un appartement.

18/08/2017 à 00:18
VIDEO - Attaques à la voiture-bélier : les précédents en Europe

18/08/2017 à 00:14
Aucune des deux personnes interpellées n'est le conducteur de la fourgonnette, dit la police
La police catalane a confirmé qu'elle détenait deux personnes en lien avec l'attentat, mais aucun d'entre eux n'étaient le ou les conducteurs de la fourgonnette. Par ailleurs, un homme a bien été abattu près de Barcelone après qu'il a forcé un barrage de police. Son lien avec l'attentat n'est pas encore établi avec précision.
17/08/2017 à 23:54
Nouveau bilan : 13 morts et plus de 100 blessés
Le gouvernement espagnol vient de publier un nouveau bilan de 13 morts et une centaine de blessés.


17/08/2017 à 23:48
Les clubs de la Liga observeront une minute de silence
Une minute de silence sera observée avant le début des matches de la première journée de la Liga, vendredi, en hommage aux victimes de l'attentat perpétré jeudi à Barcelone. Au moins treize personnes ont été tuées et plus d'une centaine blessées après qu'un conducteur a délibérément foncé dans la foule en plein après-midi sur l'avenue la plus touristique de Barcelone. L'attentat a été revendiqué jeudi soir par l'Etat islamique.

Tous les clubs de la ligue de première et seconde division "rendront hommages aux victimes et à leurs proches", selon un communiqué des instances professionnelles. "La Ligue a sollicité la Fédération en ce sens", ajoute le texte. Auparavant, le FC Barcelone avait annoncé que ses joueurs porteront "un brassard noir lors de toutes les rencontres" programmées en fin de semaine.
17/08/2017 à 23:17
Après Barcelone, Trump cautionne des méthodes expéditives contre le «terrorisme islamiste radical»
Donald Trump a cautionné jeudi des méthodes expéditives pour faire pièce "au terrorisme islamiste radical", en se référant à une légende urbaine de l'occupation américaine des Philippines. Après avoir condamné l'attentat de Barcelone et offert l'aide des Etats-Unis, le président a conseillé dans un second tweet, "d'étudier ce que le général Pershing des Etats-Unis faisait aux terroristes quand il les attrapait". "Et il n'y a plus eu de terrorisme islamiste radical pendant 35 ans!", affirme Donald Trump dans son tweet.

Selon l'une des versions de la légende, le général Pershing, qui deviendra célèbre comme commandant du corps expéditionnaire américain en France en 1917, aurait fait exécuter 49 prisonniers musulmans philippins avec des balles trempées dans le sang de cochon - un animal impur selon la tradition musulmane - avant de les enterrer enroulés dans une peau de porc. Toujours selon la légende, il aurait relâché le 50ème prisonnier pour qu'il porte témoignage auprès des autres rebelles qui, effrayés par la perspective de ne pas aller au paradis, auraient déposé les armes. Snopes souligne n'avoir "trouvé aucune référence de cet incident dans les biographies de Pershing et cela ne correspond pas à la manière dont Pershing se comportait avec les Moros", souligne le site, qui a publié une longue enquête sur le sujet.
17/08/2017 à 23:11
Mahmoud Abbas a envoyé ses condoléances aux victimes
Le président de l'Autorité palestinienne a envoyé ses condoléances aux victimes de l'attentat de Barcelone.
17/08/2017 à 23:04
Une minute de silence demain à midi à Barcelone
Le maire de Barcelone, Ada Colau, a appelé les citoyens à observer une minute de silence demain vendredi à 12 heures sur le lieu de l'attaque à Barcelone.
17/08/2017 à 23:00
La tour Eiffel éteinte en hommage aux victime

17/08/2017 à 22:58
Deux policiers renversés à la sortie de Barcelone
Deux policiers ont été renversés jeudi dans la soirée par un véhicule lors d'un contrôle à la sortie de Barcelone, a indiqué la police régionale de Catalogne, sans que l'on sache si l'incident était lié à l'attentat qui a frappé la ville.

"Leur vie n'est pas en danger", a déclaré à l'AFP une porte-parole des Mossos d'Esquadra, ajoutant que des agents avaient tiré en direction du véhicule pour tenter de l'arrêter. Le véhicule a ensuite été localisé à Sant Just Desvern, commune voisine de Barcelone, et un dispositif de déminage activé, a-t-elle précisé, ajoutant que les policiers ne savaient pas si le conducteur se trouvait dans le véhicule ni s'il contenait des explosifs.
17/08/2017 à 22:57
Netanyahu appelle le monde «civilisé» à s'unir contre le «terrorisme»
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a appelé jeudi soir le "monde civilisé à lutter contre le terrorisme" après l'attentat qui a fait au moins 13 morts à Barcelone.

"Israël condamne fermement l'attentat terroriste à Barcelone (...) a affirmé Benjamin Netanyahu dans un communiqué de son bureau.
"Nous avons vu de nouveau ce soir que le terrorisme frappe partout. Le monde civilisé doit le combattre ensemble pour le vaincre", a souligné le communiqué.
17/08/2017 à 22:48
Cristiano Ronaldo et le monde sportif espagnol consternés
L'attaquant portugais du Real Madrid, Cristiano Ronaldo s'est déclaré "consterné", à l'instar du monde sportif espagnol, à la suite de l'attentat de Barcelone qui a fait une douzaine de morts et 80 blessés jeudi, selon un dernier bilan. "Consterné par les informations en provenance de Barcelone. Tout mon soutien et ma solidarité aux familles et aux amis des victimes", a publié Ronaldo sur son compte Twitter.

Même réaction pour Neymar, qui a quitté la capitale catalane il y a quelques semaines pour rejoindre le Paris Saint-Germain. "Que Dieu réconforte toutes les familles", a posté le Brésilien sur son compte Twitter, accompagné d'une photo sombre en noir et blanc de la Sagrada Familia, avec le message "Pray for Barcelona", où il a vécu entre juin 2013 et août 2017. Dans des termes à peu près identiques, Rafael Nadal et l'intérieur Pau Gasol se sont déclarés en outre "détruits par ce qui s'est passé à Barcelone".

Le triple champion du monde de MotoGP, Marc Marquez s'est dit "commotionné" par cet attentat regrettant son "impuissance maximale". "Non au terrorisme. Non à la dictature de la peur", s'est exclamé Sergio Ramos, le capitaine du Real Madrid. Le club madrilène a publié un communiqué pour affirmer sa "consternation". "Avec le coeur serré par cette attaque survenue dans notre ville. Toute notre force et notre estime pour les victimes, les proches et les Barcelonais", a publié pour sa part le FC Barcelone. Le club de Villarreal a décidé de suspendre la présentation de sa nouvelle recrue, l'attaquant colombien Carlos Bacca, en "signe de lutte" face à l'attentat.

» Lire aussi - L'intense émotion des sportifs de Barcelone après l'attaque terroriste
17/08/2017 à 22:33
Poutine appelle à une lutte mondiale contre le terrorisme
Vladimir Poutine a appelé à une lutte mondiale "contre les forces du terrorisme" après l'attaque de Barcelone.
17/08/2017 à 22:32
L'État islamique revendique l'attentat de Barcelone
Le gourpe djihadiste Etat islamique a revendiqué, via son agence de propagande Amaq, l'attentat de Barcelone qui a fait une douzaine de morts et 80 blessés.
17/08/2017 à 22:25
Une femme belge identifiée parmi les victimes
Une femme de nationalité belge a été tuée dans l'attaque terroriste, a annoncé dans la soirée le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders.

Le ministre a ensuite précisé à plusieurs médias qu'il s'agissait d'une femme.
"Nous déplorons une victime belge, c'est une femme. Nous sommes en contact avec sa famille", a-t-il déclaré au site internet de la chaîne publique flamande VRT.

"Il y a beaucoup de Belges à Barcelone en ce moment. Nous avons déjà contacté différentes familles. Dans la plupart des cas, les appels ont livré des informations positives, excepté cette mauvaise nouvelle", a aussi dit Didier Reynders, cité par l'agence Belga.



Le Premier ministre belge Charles Michel a également réagi sur Twitter. "Nos pensées vont aux victimes et aux familles de #Barcelone. Aucun acte barbare n'entamera la puissance et la capacité de résistance de notre allié", a-t-il écrit en allusion à l'Espagne, membre comme la Belgique de l'UE et de l'Otan.
17/08/2017 à 22:24
Barack Obama : «Les Américains seront toujours aux côtés de nos amis espagnols»

17/08/2017 à 22:22
Réunion de sécurité vendredi à Rome
Le ministre italien de l'Intérieur, Marco Minniti, a convoqué pour vendredi matin une réunion extraordinaire antiterroriste.

Cette réunion extraordinaire du Comité d'analyse stratégique antiterroriste (Casa) est prévue à 11H00 au ministère, en présence des responsables des forces de police et des services du renseignement, a précisé le ministère dans un communiqué.

Lors d'une conférence de presse mardi, Marco Minniti avait rappelé que la menace terroriste restait "élevée" en Italie, comme dans un grand nombre de pays du monde, mais qu'il n'y avait dans l'immédiat "aucune trace de menace imminente".
17/08/2017 à 22:21
Un suspect identifié
Un suspect arrêté après l'attaque à la camionnette qui a fait au moins 13 morts et 80 blessés à Barcelone a été identifié, selon le principal syndicat de police espagnol. Il s'agit de Driss Oukabir, a affirmé à l'AFP un porte-parole du Syndicat unifié de policiers (SUP).

Un homme portant ce nom avait posté sur sa page Facebook, consultée par l'AFP avant qu'elle ne devienne inaccessible vers 21 heures, des photos le montrant sur la plage, d'autres devant un miroir, et une image du drapeau berbère, peuple présent notamment au Maroc et en Algérie.
17/08/2017 à 22:17
Deux personnes interpellées et un suspect abattu par la police
Carles Puigdemont a également précisé que deux personnes ont été arrêtées. Un suspect a aussi été abattu par la police alors qu'il a forcé un barrage routier. L'homme a renversé un policier avant de s'enfuir sous les tirs des agents. Il aurait été retrouvé 3 kilomètres plus loin, le corps sans vie.
17/08/2017 à 22:13
Nouveau bilan : une douzaine de morts et 80 blessés, dont 15 gravement
Carles Puigdemont, le président de la Generalitat - le gouvernement catalan -, a annoncé un nouveau bilan lors d'une intervention télévisée. À l'heure actuelle, il y aurait "une douzaine de morts et 80 blessés, dont 15 dans un état grave".
17/08/2017 à 22:05
Le pape fait part de sa «grande préoccupation»
Le pape François a fait part jeudi de sa "grande préoccupation" et de sa proximité avec le peuple espagnol après l'attentat qui a fait au moins 13 morts à Barcelone. "Le Saint-Père a appris avec une grande préoccupation ce qui est en train de se passer à Barcelone", a annoncé dans un communiqué le porte-parole du Vatican, Greg Burk.

"Le pape prie pour les victimes de cet attentat et désire exprimer sa proximité avec tout le peuple espagnol, en particulier les blessés et les familles des victimes", a-t-il ajouté.
17/08/2017 à 21:53
Le Palais royal espagnol et le gouvernement condamnent l'attaque
Le Palais royal espagnol et le chef du gouvernement Mariano Rajoy ont condamné l'attaque à la camionnette.

"Les terroristes ne vaincront jamais un peuple uni qui aime la liberté face à la barbarie", a tweeté Mariano Rajoy, tandis que le palais du roi Felipe VI a écrit: "ils ne nous terroriseront pas. Toute l'Espagne est Barcelone. Les Ramblas appartiendront de nouveau à tous."


17/08/2017 à 21:46
Un homme abattu par la police lors d'un contrôle
Selon le journal catalan La Vanguardia et El Mundo, un homme qui a tenté d'échapper à un contrôle policier a été tué lors d'une fusillade par la police, à moins de 10 kilomètres du centre-ville de Barcelone. Il conduisait une Ford blanche. L'information a été confirmée par la police catalane et la Guardia Civil.

Pour l'heure, on ne sait pas si cet homme avait un lien avec l'attentat perpétré quelques heures plus tôt.
17/08/2017 à 21:33
Le porte-parole de Merkel dénonce «une attaque révoltante»
Le porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel a dénoncé  l'attaque "révoltante" commise à Barcelone, qui a fait 13 morts et plus de 50 blessés selon le gouvernement régional.

"Nous pensons avec une profonde tristesse aux victimes de l'attaque révoltante de Barcelone - avec solidarité et amitié aux côtés des Espagnols", a déclaré Steffen Seibert sur son compte Twitter.
17/08/2017 à 21:26
Theresa May : «Le Royaume-Uni est solidaire de l'Espagne contre le terrorisme»
Le Royaume-Uni, frappé par plusieurs attentats au cours des derniers mois, est "solidaire de l'Espagne contre le terrorisme", a réagi la Première ministre britannique après l'attaque de Barcelone.

"Mes pensées vont aux victimes de la terrible attaque survenue aujourd'hui à Barcelone et aux services d'urgence (...). Le Royaume-Uni est solidaire de l'Espagne contre le terrorisme", a déclaré Theresa May sur Twitter.
17/08/2017 à 21:23
Nouveau bilan officiel : 13 morts et au moins 50 blessés
Le gouvernement a dévoilé un nouveau bilan officiel à 20h20 : 13 morts et au moins 50 blessés. C'est le conseiller à l'Intérieur de la Catalogne, Joaquim Forn, qui l'a annoncé, confirmant les chiffres avancés par plusieurs médias espagnols.


17/08/2017 à 21:17
La police catalane affirme avoir arrêté un homme
La police catalane affirme sur Twitter qu'elle a procédé à une arrestation, sans préciser si cette personne a un lien avec l'attentat. Par ailleurs, elle précise qu'il n'y a "personne pris en otage dans un bar de Barcelone", contrairement aux informations qui circulent selon lesquelles un homme est retranché avec des otages dans un bar de la ville.

17/08/2017 à 21:12
La Rambla transformée en hôpital d'urgence





17/08/2017 à 21:07
Donald Trump condamne l'attaque et apporte son soutien aux citoyens : «Soyez durs et forts »

17/08/2017 à 21:02
64 personnes reçues aux urgences après l'attaque
Le système médical d'urgence (SEM) a indiqué avoir reçu 64 personnes après l'attaque de Barcelone. Un chiffre que la protection civile a confirmé.



17/08/2017 à 20:57
Emmanuel Macron : «Toutes mes pensées et la solidarité de la France pour les victimes»

17/08/2017 à 20:55
Les passants gratuitement évacués en taxi
L'association Elite Taxi de Barcelone évacue gratuitement les passants piégés dans le centre de Barcelone après l'attaque. Un porte-parole de l'association a expliqué que les taxis de l'association circulent dans le centre de Barcelone et sont offerts aux citoyens et aux touristes qui se trouvent dans la région pour les ramener chez eux ou à leur hôtel.

17/08/2017 à 20:53
Jean-Yves Le Drian exprime sa solidarité avec les victimes

17/08/2017 à 20:51
Melania Trump adresse ses «pensées» à Barcelone

17/08/2017 à 20:45
La classe politique exprime sa solidarité
Manuel Valls, ancien Premier ministre né à Barcelone, a posté un message sur Twitter peu après l'attaque : "Barcelone frappée à son tour. Je suis bouleversé. Je pense aux victimes et à leurs proches. La guerre contre le terrorisme est bien notre défi".


François Hollande a publié un message sur son compte Facebook et Twitter : "‪Toute ma solidarité aux victimes de l'attentat de Barcelone. Il nous rappelle d'autres attaques commises en Europe avec la même lâcheté et qui exigent une réponse commune contre le terrorisme."


Bernard Accoyer, secrétaire général LR, a indiqué sur son compte Twitter : "Le terrorisme fait de nouvelles victimes à Barcelone. Totale solidarité avec l'Espagne, soutien aux forces de sécurité et de secours".


- Florian Philippot, vice-président du Front National, a également réagi sur le réseau social: "D'ordinaire si riante Barcelone à son tour frappée par l'horreur terroriste. Solidarité avec l'Espagne et les victimes. Tout à faire".


Marine Le Pen, présidente du FN a indiqué sur Twitter : "Il ne faut JAMAIS s'habituer à vivre avec le terrorisme islamiste. Tout mon soutien aux Barcelonais et au peuple espagnol".

Le parti En Marche a exprimé sa "solidarité" à la ville de #Barcelone. "Nous pensons à toutes les victimes du terrorisme et à leurs proches".

Nicolas Dupont-Aignan, député de l'Essonne, a tweeté : "Cela montre à quel point la baisse du budget de la Défense en France est une folie, tout comme la levée de l'état d'urgence".


Nicolas Sarkozy a exprimé ses "pensées émues" pour le peuple espagnol sur son compte Twitter



17/08/2017 à 20:32
INFOGRAPHIE - Le parcours meurtrier de la fourgonnette
17/08/2017 à 20:31
Un numéro spécial mis en place pour les victimes
Pour toute information relative aux victimes de l'attaque, une ligne téléphonique spéciale a été mise en place par les services d'urgences.

17/08/2017 à 20:31
Les États-Unis proposent leur aide à l'Espagne
Le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson a assuré que les Etats-Unis étaient "prêts à assister" les autorités espagnoles après l'attentat qui a frappé Barcelone. "Les terroristes à travers le monde doivent savoir que les Etats-Unis et leurs alliés sont déterminés à les trouver et les traduire en justice", a-t-il dit lors d'une conférence de presse avec son homologue japonais Taro Kono et les ministres de la Défense des deux pays.

Selon divers médias espagnols, la CIA avait alerté Madrid sur des risques importants d'attentats dans des lieux touristiques, dont La Rambla, à Barcelone.


17/08/2017 à 20:23
Le maire de New York adresse ses pensées aux victimes

17/08/2017 à 20:23
La police aurait identifié le loueur de la fourgonnette
El Pais diffuse la photo et le nom de l'homme qui aurait été identifié par les forces de l'ordre comme le loueur de la fourgonnette qui a foncé sur la foule ce jeudi.
17/08/2017 à 20:22
Les hôpitaux barcelonais appellent aux dons du sang
Les hôpitaux de Barcelone ont appelé sur Twitter les habitants à donner leur sang pour venir en aide aux victimes.

17/08/2017 à 20:18
Nouveau bilan : au moins un mort et 32 blessés, dont 10 graves
Un conseiller municipal de Barcelone a confirmé dans une conférence de presse la mort d'une personne et a fait état de 32 blessés, dont 10 graves.

17/08/2017 à 20:06
Sur Twitter, des photos de chats pour «ne pas aider les terroristes»
Sur Twitter, de nombreux internautes partagent des photos de chats avec le hashtag #Barcelona. L'objectif est de ne pas donner d'informations aux terroristes qui pourraient se rendre sur le réseau social, mais aussi, conformément aux demandes de la police, de ne pas diffuser de photos des victimes.

17/08/2017 à 20:06
Le Safety Check de Facebook activé à Barcelone
Facebook a activé à Barcelone l'alerte de sécurité destinée aux catastrophes et aux attaques, avec lesquelles ses utilisateurs peuvent informer leurs amis et leur famille qu'ils sont sains et saufs et à l'abri.

Avec cette fonction, Facebook détecte l'emplacement de l'utilisateur et donne la possibilité de confirmer qu'il est en sécurité. De même, d'autres utilisateurs présents à proximité de l'attaque peuvent offrir de l'aide aux personnes en difficulté.

17/08/2017 à 20:03
Circulation totalement interrompue dans le centre de Barcelone
Le centre de Barcelone est maintenant totalement fermé au public. Selon Renfe, le gouvernement a décidé de fermer les stations de Passeig de Gràcia et Plaça Catalunya. Aucun des trains prévus ne s'y arrêteront.
17/08/2017 à 20:02
Réunion d'urgence avec le ministre de l'Intérieur espagnol
Le ministre de l'Intérieur de la Generalitat, Joaquim Forn, le maire de Barcelone, Janet Sanz, le deuxième maire adjoint, Jaume Collboni ainsi que des policiers se réunissent ce jeudi après-midi au Centre de coordination opérationnelle catalane (Cecat) pour suivre l'évolution de l'attaque.


17/08/2017 à 20:01
L'Espagne déjà touché par le terrorisme
A Madrid, le 11 mars 2004, à 7h40, un groupe de terroristes islamistes fait exploser dix bombes dans des trains, tuant 191 personnes dans l'attentat le plus meurtrier dans l'histoire de l'Espagne. Venant de la gare de Alcala de Henares, une banlieue à l’est de Madrid, les trains piégés exploseront en pleine heure de pointe, presque simultanément, dans les stations de Santa Eugenia et El Pozo, un troisième à l’entrée de la gare d’Atocha et un autre dans la gare même. Dans toute l’Espagne, le choc est immense. Plus de onze millions de personnes, un Espagnol sur quatre, descendront dans les rues le lendemain pour manifester contre le terrorisme.
21 personnes condamnées à 43.000 ans de prison
Trois semaines après les attentats, le 3 avril 2004, sept personnes considérées comme les principaux poseurs de bombes s’étaient suicidées collectivement, à l’explosif, dans un appartement de Leganes, dans la banlieue de Madrid, alors cerné par la police. En 2007, un procès-fleuve aboutira à la condamnation de 21 personnes, avec deux peines record de près de 43.000 ans de prison.
17/08/2017 à 19:58
La fourgonnette roulait à grande vitesse sur la voie piétonne
Un chauffeur de taxi, témoin du drame, explique à El Pais que le chauffeur de la fourgonnette aurait circulé sur la voie piétonne à grande vitesse et en zigzaguant. "J'ai vu plusieurs personnes voler", poursuit-il.
17/08/2017 à 19:58
Le FC Barcelone rend hommage aux victimes
Le club de football espagnol FC Barcelone a publié sur son compte Twitter un message de soutien aux victimes de l'attaque : "Nous avons le coeur lourd après l'attaque de notre ville. Toute notre force et notre estime va aux victimes,à leur famille et aux citoyens de Barcelone".


17/08/2017 à 19:55
François de Rugy réagit après l'attentat de Barcelone
Le président de l'Assemblée nationale a apporté sa solidarité et son soutien "aux habitants et aux autorités de Barcelone, au peuple catalan et espagnol".

17/08/2017 à 19:51
Les contrôles de police se multiplient dans la ville

Les postes chargés des contrôles de police se multiplient dans tout Barcelone, notamment avenue Meridiana et Grand Via, deux voies d'accès principales qui permettent de quitter la ville.
17/08/2017 à 19:47
La maire de Madrid apporte son soutien à Barcelone

17/08/2017 à 19:40
Parmi les blessés, un enfant dans un état critique
Selon la Vanguardia, parmi les blessés se trouve un enfant dans un état critique qui vient d'être admis aux urgences pédiatriques. Deux autres, dans un état moins grave, sont également en train d'être transférés à l'hôpital.
17/08/2017 à 19:40
Gérard Larcher : «Solidarité avec le peuple espagnol»
Le président du Sénat français a partagé sa "solidarité" avec "le peuple espagnol victime du terrorisme".

17/08/2017 à 19:37
Un suspect retranché dans un bar
Selon la police, un suspect de l'attentat qui a fait au moins deux mort s'est retranché dans un bar de Barcelone. Selon les journaux espagnols, il s'agirait d'un restaurant turc situé sur La Rambla, non loin du lieu où a été abandonné la fourgonnette.

Certains médias espagnols parlent néanmoins de deux personnes retranchées dans cet établissement, et qu'une prise d'otage serait en cours.
17/08/2017 à 19:34
Une deuxième fourgonnette serait recherchée
Selon El Pais, qui cite des sources policières, les enquêteurs seraient actuellement à la recherche d'une deuxième fourgonnette qui pourrait être impliquée dans l'attentat. Il s'agirait d'une Fiat, de couleur blanche, immatriculée 7082 JWD.
17/08/2017 à 19:31
Deux suspects recherchés par la police
Selon la Vanguardia, les forces de l'ordre espagnoles seraient à la recherche de deux personnes, présentées comme les auteurs présumés de l'attaque.
17/08/2017 à 19:26
Au moins deux morts dans l'attentat de Barcelone
Selon une source au sein de l'administration régionale, l'attentat a fait au moins deux morts.
17/08/2017 à 19:22
La police espagnole demande de ne pas diffuser des photos de victimes
La police espagnole a demandé aux internautes de ne pas montrer les victimes, et de ne pas diffuser les photos de blessés.

17/08/2017 à 19:19
Le consulat français met en place un numéro d'urgence
Pour les Français, actuellement à Barcelone, un numéro d’appel au consulat est spécialement mis en place : (00 34) 93 270 30 35. À Paris : une cellule de crise est également ouverte au Centre de Crise du Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères.
17/08/2017 à 19:17
Des personnes retranchées dans des boutiques
Des dizaines de personnes se sont mises à l'abri dans les enseignes situées à proximité du lieu de l'attaque, comme ici chez Sephora.


17/08/2017 à 19:13
Carles Puigdemont appelle à «une prudence maximale»
Le président de la Generalitat, le gouvernement catalan, a appelé sur Twitter les habitants à une "prudence maximale" après l'attentat qui a secoué la ville.

17/08/2017 à 19:12
Qu'est-ce que La Rambla ?

Située en plein cœur du centre-ville de la capitale catalane, la Rambla est l’avenue la plus touristique de Barcelone. Reliant la place de Catalogne, centre névralgique de la ville, au vieux port, elle se compose d’une voie piétonne centrale bordée de deux voies carrossables. Extrêmement fréquenté pendant l’été,  l’axe emblématique de Barcelone est essentiellement bordé de boutiques et restaurants.

17/08/2017 à 19:10
Christian Estrosi apporte son soutien à Barcelone

17/08/2017 à 19:08
Anne Hidalgo dénonce un acte terroriste «odieux et lâche»

17/08/2017 à 19:05
La fourgonnette aurait parcouru 530 mètres
Toujours selon le quotidien espagnol, la fourgonnette aurait parcouru 530 mètres sur La Rambla avant de percuter un kiosque.
17/08/2017 à 19:05
"Nous avons entendu une forte détonation"

Le journal La Vanguardia publie les premiers témoignages : "La situation est tragique. J'ai vu plusieurs personnes courir sur les gens et pleurer" , a déclaré Rebecca, de l'Hôtel Lloret Ramblas. "Nous ne pouvons pas sortir et nos clients sont nerveux et pleurent parce qu'ils ne savent pas où sont certains de leurs proches" a-t-elle expliqué.

Un employé d'un hôtel voisin raconte : "Je servais des clients qui venaient d'arriver et nous avons entendu une forte détonation. Les gens dans la rue étaient pétrifiés".
17/08/2017 à 19:05
Deux hommes armés se seraient réfugiés dans un bar de Barcelone
Deux hommes armés se sont retranchés dans un bar du centre de Barcelone après qu'une camionnette a foncé sur la foule dans le secteur de la place de Catalogne, rapporte les journaux El Periodico et El Pais. El Periodico fait état de tirs dans le secteur de La Boqueria.

Il n'est pas possible de dire pour l'instant si ces hommes étaient au volant ou dans la fourgonnette. Selon le quotidien El Pais, le conducteur du véhicule s'est enfui à pied, après avoir fauché des dizaines de personnes. Les attaques à la voiture bélier qui se sont produite depuis juillet 2016 à Nice, Berlin, Londres et Stockholm ont fait plus de 100 morts.

Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a déclaré qu'il était en contact avec les autorités et que la priorité était de porter secours aux blessés.
17/08/2017 à 19:01
EN IMAGES - Des dizaines de blessés à Barcelone

17/08/2017 à 18:59
CARTE - Le lieu de l'attentat
17/08/2017 à 18:58
Un homme d'1,70 mètre recherché par la police
La police a annoncé qu'elle cherchait un homme mesurant environ 1,70 mètre, habillé d'une chemise blanches à rayures bleues.
17/08/2017 à 18:55
Mariano Rajoy réagit
Le premier ministre espagnol a affirmé sur Twitter être en contact avec "toutes les administrations".

17/08/2017 à 18:54
Les premières images de l'attentat à Barcelone
Atropello en #Barcelona en las ramblas. Esperemos que no tengamos que lamentar víctimas. pic.twitter.com/WWVhN4Tno2
— Jordi Obón (@Jordi_Obon) 17 août 2017


Vidéo :


17/08/2017 à 18:51
La police catalane confirme une «attaque terroriste»
La police a annoncé jeudi par mégaphones qu'une "attaque terroriste" était "confirmée", après qu'une camionnette a percuté la foule sur l'avenue la plus touristique de Barcelone, faisant plusieurs blessés.

Les policiers étaient en train d'évacuer la grande place voisine Plaza Catalunya, et les alentours sur un périmètre de 200 mètres, a constaté le correspondant de l'AFP.
17/08/2017 à 18:50
Bonjour à tous, voici les premiers éléments
Une camionnette a percuté la foule sur les Ramblas, l'avenue la plus touristique de Barcelone, faisant plusieurs blessés, a indiqué la police de Catalogne.

"Collision massive sur les Ramblas de Barcelone menée par une personne à bord d'une camionnette, plusieurs blessés", a indiqué le service de communication des Mossos d'Esquadra, la police catalane. La zone a été fermée par un cordon de sécurité et cinq ambulances et une vingtaine de police se trouvaient sur place, a constaté le correspondant de l'AFP.


La police indique qu'il s'agit d'une "attaque terroriste".

En Catalogne, devenue terre d'immigration, les étrangers s'intègrent par la langue (27.02.2008)

L'Espagne a attiré des milliers d'immigrés depuis les années 1990, venus d'Europe, d'Afrique, d'Amérique du Sud. A Salt, les problèmes de cohabitation apparaissent.

LE MONDE | 27.02.2008 à 15h34 • Mis à jour le 19.04.2008 à 14h35 | Par Marion Van Renterghem - SALT (Catalogne) ENVOYÉE SPÉCIALE

A l'école primaire La Farga, à Salt, les réunions de parents sont compliquées à organiser. Dans cette banlieue de Gérone où les étrangers affluent, l'école accueille 80 % d'enfants immigrés (100 % si l'on compte les Espagnols non catalans). Les parents ne parlent que l'arabe marocain ou le berbère, l'une des sept langues de Gambie (bambara, wolof, fola, madega, sara...), le chinois, l'urdu du Pakistan, le roumain, éventuellement le français et au mieux le castillan s'ils viennent d'Equateur, de Bolivie ou d'autres régions d'Espagne.

Les instituteurs, eux, ne s'adressent à eux qu'en catalan. Dura lex, sed lex : dans les établissements publics de la région, l'enseignement se fait exclusivement en catalan (les élèves apprennent le castillan comme une langue étrangère). Lors des réunions, le père marocain tente de deviner quelques mots de catalan qu'il traduit en français à son voisin sénégalais, lequel l'explique en bambara à sa voisine gambienne... "C'est assez bruyant, convient la directrice de l'école, Gemma Boix. En général, ces réunions se terminent dans le langage des signes, ou en faisant des dessins au tableau."
Cette tour de Babel est un signe de l'Espagne d'aujourd'hui : une terre d'émigration devenue soudain terre d'immigration, en seulement quelques années et à grande échelle. Les immigrés n'en sont qu'à la première génération. Les Marocains sont les plus nombreux, devant les Roumains et les Equatoriens. Soumise à la dictature franquiste jusqu'en 1975, en difficulté économique jusqu'à son entrée dans l'Union européenne en 1986, l'Espagne n'a commencé à attirer la main-d'oeuvre étrangère que dans les années 1990. Au cours des années 2000, le phénomène est spectaculaire : 794 000 étrangers vivaient en Espagne en 2000 ; ils sont maintenant 4,5 millions, soit 10 % de la population (13,5 % en Catalogne). L'expérience est nouvelle et brutale. Elle a pris de court les pouvoirs publics.

"Tout est allé très vite", raconte la jeune maire de Salt, Iolanda Pineda. Salt : 29 000 habitants, dont 30 % d'étrangers recensés, de 75 nationalités différentes, très majoritairement marocains. Ils travaillent dans la construction, l'agriculture, le commerce, attirés par le besoin de main-d'oeuvre à Gérone et les appartements bon marché de Salt, qu'ils ont souvent pu acquérir grâce à une politique de crédits à faible taux.

La maire déploie une carte de la commune. Salt est divisée en trois zones : au nord, la vieille ville, où vivent les habitants "anciens". Au centre, des bâtiments des années 1960 et 1970, construits pour loger les ouvriers venus d'Andalousie ou d'Estrémadure. Dans les années 1990, "les gens du centre" se sont déplacés vers la nouvelle ville, au sud, faite de petits immeubles et d'espaces verts. Dans les bâtiments du centre, dégradés, se concentrent les nouveaux immigrants.

Etrangers et autochtones ont tendance à vivre séparément. L'école La Farga, comme les autres établissements publics, est un ghetto pour étrangers, quand les Catalans se regroupent dans les écoles privées. "Mes enfants ne connaissent aucun Espagnol", regrette Mustapha Ben Azzouz, marocain, qui tient une boucherie halal. La récente baisse de rythme de l'économie nationale et la hausse du chômage, dont les immigrés sont les premières victimes, ne touchent pas encore les habitants de Salt. La délinquance n'y est pas significative.

Mais pour la première fois, en février, les associations de commerçants et de voisins de Salt ont rédigé un manifeste. Ils évoquent "l'invasion" étrangère, "la création de deux mondes à part, terriblement éloignés", les commerces irréguliers, le sentiment d'insécurité. Depuis 2000, en Espagne, seul le Parti populaire fait de l'immigration un argument électoral. Les partis d'extrême droite sont quasi inexistants mais un malaise émerge. La maire socialiste de Salt fait de la "cohésion sociale" une priorité.

En Catalogne, région crispée sur sa singularité "nationale" et que le succès économique a conduit à devenir la communauté la plus riche d'Espagne en nombre d'étrangers, la cohésion commence par la langue. Le gouvernement de Catalogne prépare une "loi d'accueil" qui prévoit d'obliger les municipalités à diffuser des cours sur la connaissance de la société et de la langue catalanes. Oriol Amoros, secrétaire pour l'immigration, insiste : "Le catalan est la langue de la mobilité sociale. Le parler, c'est un signe de prestige."

A Salt, on n'a pas attendu la loi. Les destins mélangés se retrouvent le soir à l'école des adultes pour apprendre le catalan, accessoirement le castillan. Layla, une jeune Marocaine, a déjà écrit une rédaction en catalan pour vanter "la parité hommes-femmes", contre les idées de sa famille. Elle a appris aussi le castillan et ira étudier à Barcelone. Laminé, Sénégalais sans papiers, vient d'arriver par bateau au risque de sa vie. Il ne parle que le wolof. Heureusement pour lui, il connaîtra bientôt le catalan.


L’islam espagnol et sa renaissance (2006)

https://www.cairn.info/revue-outre-terre1-2006-4-page-179.htm

philosophe, membre du Consell Valencià de Cultura, Valence.

Le phénomène des migrations en direction de l’Espagne actuelle est relativement récent, mais il a pris une ampleur fulgurante ces dernières années. Des relations culturelles et linguistiques étroites ont encouragé une immigration forte à partir de l’Amérique latine, en particulier d’Équateur, de Bolivie, de Colombie et d’Argentine. De même que la proximité géographique avec l’Afrique du Nord a facilité une arrivée croissante de Maghrébins et de Subsahariens.

Il y a en Espagne 44390 000 résidents, dont 3 880 000étrangers, soit 8,7 % de la population. Sans compter 1 650 000 clandestins au mois de décembre 2006. Les îles Canaries ont connu ces derniers temps une croissance dramatique de cette immigration clandestine organisée par des mafias ; environ 30 000 personnes en 2006 issues d’Afrique du Nord et d’Afrique subsaharienne, c’est-à-dire cinq fois plus que l’année précédente.

Les gouvernements qui se sont succédé les années précédentes ont effectué des régularisations, produisant selon le Partido Popular, aujourd’hui dans l’opposition, un « effet d’appel » à une immigration clandestine que ni l’Espagne ni l’Europe ne peuvent assumer.

Chaque nationalité constitue un cas spécifique, mais c’est avec les musulmans que l’écart, sur le plan culturel, est le plus considérable ; et ce malgré la coexistence entre coutumes et religions, historiquement attestée, dans les villes espagnoles de Ceuta et Melilla, dans le nord de l’Afrique. Il y a environ 27 000 musulmans sur 71 500 habitants à Ceuta ; quelque 26 400 sur 64 400 à Melilla. Mais la part de la population musulmane va croissant ; certaines estimations donnent les musulmans majoritaires dans les deux villes au cours de la prochaine décennie, et 30 % des forces affectées à Ceuta et Melilla sont des militaires musulmans.

On compte actuellement (décembre 2006) 900 000 immigrants étrangers musulmans en Espagne, principalement des Marocains.

Trois caractéristiques du fait espagnol :
  • L’Espagne possède des territoires « espagnols » (pas des colonies) en Afrique;
  • L’Hispania a été occupée par les musulmans pendant huit siècles, jusqu’en 1492 (prise de Grenade par les Rois Catholiques); les « orientalistes » ont néanmoins fabriqué le mythe, encore très présent chez de nombreux auteurs, d’un al-Ándalus idyllique, époque de splendeur et d’harmonie entre les trois civilisations chrétienne, juive et musulmane ;
  • Durant les années 1970 apparaît un mouvement d’Espagnols convertis à l’islam et fortement attachés dès les origines à un nationalisme islamique andalou, c’est-à-dire à la réislamisation de l’Andalousie et, par là, au retour de l’islam en Espagne.

Les convertis espagnols à l’islam

Ce mouvement de quelque 20 000 membres a un caractère certes minoritaire, mais il est fort présent dans les médias et susceptible de peser sur l’opinion publique [1][1] Cf. Rosa María Rodríguez Magda, La España convertida....

À la mort du dictateur Franco, en 1975, les Morabitún initient un réseau de communautés musulmanes sur le territoire espagnol. La première s’installe à Cordoue et se nomme Sociedad para el Retorno del Islam a al-Ándalus ; parmi ses objectifs figurent la restauration du califat et l’instauration d’un haut commandement militaire. C’est dans ce mouvement que débutent nombre de convertis espagnols des plus représentatifs aujourd’hui, même si la plupart l’ont depuis abandonné pour former des organisations plus modérées. Il y a actuellement plusieurs communautés de convertis, très différentes les unes des autres et parfois opposées entre elles ; l’une d’elles accueille plus d’un million de visiteurs sur sa page Webislam.

Émergent parallèlement, dans les années 1980, plusieurs mouvements nationalistes islamiques en Andalousie. Dès 1980, c’est le cas de la Yama’a Islámica de al-Ándalus, qui compte différentes sections locales et va créer l’Universidad Islámica Averroes de Cordoue ; le philosophe Roger Garaudy, initialement communiste, converti à l’islam, avocat de thèses négationnistes sur la shoah, faisant partie de son comité directeur; cette université n’existe plus aujourd’hui.
Accords de coopération entre l’État espagnol et la Comisión Islámica de España

Comme ils ont besoin d’associations légales, les convertis espagnols créent la Federación Española de Entidades Religiosas Islámicas (FEERI). De même pour l’Unión de Comunidades Islámicas de España (UCIDE), formée principalement de citoyens espagnols d’origine syrienne. Malgré leurs divergences, les deux organisations s’associeront tout en gardant leur indépendance mutuelle au sein de la Comisión Islámica de España. Cette dernière signe en 1992 des accords de coopération avec l’État espagnol : affectation d’une partie de l’impôt aux confessions religieuses, droit à des cimetières musulmans, couverture des imams par la sécurité sociale, reconnaissance du mariage religieux musulman; et puis l’assistance religieuse dans l’armée, les prisons, les hôpitaux, ainsi que l’enseignement religieux musulman dans les écoles. Le document prévoit également des déplacements d’horaires pour les prières et de calendrier pour le ramadan, tout comme une alimentation conforme aux préceptes du Coran. Autant d’accords qui ne sont pas encore tous en vigueur. Le gouvernement a par contre refusé de légaliser la polygamie, comme cela lui était demandé. La FEERI et l’UCIDE reçoivent des subventions de l’État espagnol et les communautés musulmanes reconnues juridiquement en Espagne leur sont affiliées. Les convertis espagnols ont récemment dû céder la présidence de la FEERI à des groupes prosaoudiens et promarocains.
La nostalgie d’al-Ándalus

Pour beaucoup de convertis, les Arabes n’ont jamais envahi l’Espagne. Selon cette interprétation de l’histoire, tant les juifs que les ariens persécutés par une Église sur le déclin qui voulait leur imposer le dogme de la Trinité reçurent les musulmans en véritables libérateurs qui allaient restaurer leurs droits politiques, sociaux et religieux.

La position dominante, chez les convertis, c’est qu’al-Ándalus s’oppose dans sa splendeur à une Europe des ténèbres, et qu’il aura fallu l’une des plus grandes tragédies de l’humanité, le génocide des musulmans, des juifs et des ariens, pour que soit détruite cette civilisation. Une approche fortement idéologique et manichéenne qui a une conséquence logique : le retour de l’islam en al-Ándalus se présente comme une authentique et nécessaire reconquête, le fait de s’émanciper de l’occupation hispanique, elle-même illégitime et sanguinaire.

Il est temps de réviser le mythe d’al-Ándalus en faisant preuve de rigueur historique. Semblable interprétation manipule l’histoire, dénigre l’Espagne et l’Europe du Moyen Âge, décrit l’islam de l’époque comme supérieur à la culture épuisée de l’Occident. Il faut déjà, contrairement à la thèse d’une occupation pacifique par les musulmans, par opposition à la reconquête chrétienne du territoire présentée comme un génocide, rappeler que les deux épisodes ont été de nature belliqueuse, des guerres. Rappeler encore que l’occupation musulmane de l’Hispania n’a pas été synonyme de coexistence facile pour les chrétiens et les juifs. Rappeler que les lumières culturelles et scientifiques de la période ont été dans une large mesure l’œuvre de sages musulmans et juifs, souvent poursuivis pour leurs idées, et qui avaient cultivé – commentaire et tradition – l’héritage grec.

Cette approche exempte d’idéalisme de la période tient compte de la complexité historique : la capacité de quelques savants musulmans à se proclamer les héritiers de la culture grecque classique sans pour autant renoncer à leur foi. Surtout, elle permet de répondre au défi de la restauration d’un véritable dialogue entre les cultures. Toute autre posture étant susceptible de fournir un alibi idéologique à ceux qui, parmi les islamistes actuels, prétendent à la récupération de l’al-Ándalus historique.

D’autant que le gouvernement espagnol a été informé officieusement d’éventuelles actions terroristes [2][2] El País, 5 nov. 2006.. Certains dirigeants islamistes radicaux ne se contentant pas de prôner la revendication d’al-Ándalus : un site Internet djihadiste n’a-t-il pas mis en doute l’appartenance de Ceuta et de Melilla à l’Espagne, appelé à la libération des deux villes et déclaré la guerre à l’État espagnol ?
Conclusions

Certains convertis espagnols sont pleinement intégrés et modernes ; ils entretiennent des relations avec un grand nombre d’organisations nationales et internationales ; ils veulent être reconnus en tant qu’interlocuteurs privilégiés de l’État. D’autres forment de petites communautés spirituelles et artisanales en marge de la société. Mais, même s’ils plaident dans leur majorité pour un islam modéré, les convertis espagnols revendiquent des droits séparés. Et ils constituent un mouvement distinct des immigrants issus du monde arabomusulman.

Or, une étude récente réalisée par le ministère de l’Intérieur donne les chiffres suivants : 74 % des immigrés musulmans déclarent vivre très bien ou assez bien en Espagne; 80 % se sont adaptés au mode de vie et aux coutumes du pays ; 83 % disent ne pas rencontrer d’obstacle dans la pratique de leur foi. À souligner, le fait que l’identité de l’Espagne et la laïcité leur semblent parfaitement compatibles avec l’exercice de leur religion et qu’ils considèrent comme inacceptable l’usage de la violence comme moyen de proclamer ou de propager sa religion. La majorité d’entre eux se déclarant justement partisans d’une laïcité qui traite toutes les religions à égalité. Voilà qui s’oppose aux revendications séparées telles que les formulent quelques organisations musulmanes et associations de convertis, par exemple la légalisation de la polygamie ou la naturalisation des descendants des « morisques » expulsés d’Espagne au XVIIesiècle, ce qui pourrait concerner aujourd’hui environ cinq millions d’étrangers.

Par contre, la survivance de traces arabes – terminologie, monuments, coutumes, cuisine, fêtes – devrait faciliter l’intégration des immigrés musulmans dans une société laïque respectant la liberté de croyance.

Mais du moment où les immigrés eux-mêmes ne formulent pas de revendications séparées, leurs organisations ne devraient pas s’opposer à un modèle d’intégration préservant l’identité de l’Europe et les valeurs propres à celle-ci : démocratie, liberté de pensée et d’expression, égalité entre les sexes, droits de la personne devant la collectivité.
Notes
Cf. Rosa María Rodríguez Magda, La España convertida al Islam, Barcelone, ´?ltera, 2006; id., « El Renacer del Islam en España », Debats, n° 93, Pensar el Islam desde Europa, 2006, p. 8-15.
El País, 5 nov. 2006.
Plan de l'article
  1. Les convertis espagnols à l’islam
  2. Accords de coopération entre l’État espagnol et la Comisión Islámica de España
  3. La nostalgie d’al-Ándalus
  4. Conclusions



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