ESPAGNE: UN SUSPECT ADMET QUE LA CELLULE PRÉPARAIT UNE ATTAQUE PLUS IMPORTANTE (22.08.2017)
Le terroriste des Ramblas abattu par la police espagnole (22.08.2017)Divergences entre Madrid et Barcelone dans l'enquête sur les attentats (21.08.2017)
Barcelone : l'auteur de l'attentat tué dans une opération de police (21.08.2017)
Sur les traces des djihadistes de Catalogne (20.08.2017)
Attentats en Espagne : un imam de Ripoll au centre de l'enquête (20.08.2017)
Espagne : les terroristes avaient probablement un projet plus meurtrier (19.08.2017)
Attentats en Catalogne : quelle est l’implantation de la mouvance djihadiste en Espagne ? (19.08.2017)La campagne d’Europe de Daech : l’Espagne (2016)
En Catalogne, devenue terre d'immigration, les étrangers s'intègrent par la langue (27.02.2008)
L’islam espagnol et sa renaissance (2006)
La Catalogne comptait 2.000.000 d'habitants en 1900 et, si elle avait suivi une croissance végétative, elle en serait à 2.400.000 habitants, au lieu des 6 millions actuels, qui s'expliquent par les migrations. Le poids de la Catalogne au sein de l'Etat espagnol serait de 6% au lieu de 16%. (1996, http://www.revues-plurielles.org/_uploads/pdf/9_17_21.pdf)
La Catalogne comptait 2.000.000 d'habitants en 1900 et, si elle avait suivi une croissance végétative, elle en serait à 2.400.000 habitants, au lieu des 6 millions actuels, qui s'expliquent par les migrations. Le poids de la Catalogne au sein de l'Etat espagnol serait de 6% au lieu de 16%. (1996, http://www.revues-plurielles.org/_uploads/pdf/9_17_21.pdf)
Voir aussi : Attentats en Europe
ESPAGNE: UN SUSPECT ADMET QUE LA CELLULE PRÉPARAIT UNE
ATTAQUE PLUS IMPORTANTE (22.08.2017)
Publié le : Mardi 22 Août 2017 - 16:20
Mise à jour : Mardi 22 Août 2017 - 19:15
Mohamed Houli Chemlal, membre présumé de la cellule
djihadiste responsable des attentats en Espagne le 22 août 2017 à Tres Cantos,
près de Madrid
© STRINGER / AFP
Auteur : Par AFP
-A+A
La cellule jihadiste accusée des sanglants attentats de
Catalogne revendiqués par le groupe Etat islamique préparait bien une attaque
de plus grande ampleur, a confirmé l'un des quatre suspects interrogés mardi.
Cet homme et les trois autres survivants de la cellule ont
été inculpés pour "appartenance à une organisation terroriste, assassinats
terroristes, possession d'explosifs".
Mohamed Houli Chemlal a confirmé mardi devant le juge
d'instruction les déclarations qu'il avait faites en garde à vue, a indiqué à
l'AFP une source judiciaire.
Il avait alors affirmé que la cellule préparait un attentat
plus important que les deux attaques de Barcelone et de Cambrils. Ces attaques
jeudi et vendredi contre la capitale catalane et la station balnéaire, plus au
sud, ont fait 15 morts et plus de 120 blessés, dont sept étaient entre la vie
et la mort mardi après-midi.
Mohamed Houli Chemlal avait été blessé dans l'explosion
d'une maison à Alcanar, au sud de Barcelone, où la cellule aurait préparé les
attaques, et constitue à ce titre un suspect-clef pour les enquêteurs: il est
le seul en vie dont on sait avec certitude qu'il a séjourné à cet endroit et
qui puisse raconter ce que les suspects y faisaient.
Sous les décombres, les policiers ont découvert 120 bonbonnes
de gaz et des traces de substances habituellement utilisées pour fabriquer du
TATP, un explosif prisé par l'EI.
- Devant l'Audience nationale -
Selon la police, la perte de ce laboratoire de fortune a pu
pousser les suspects à recourir à des moyens plus rudimentaires.
Jeudi, Younès Abouyaaqoub, un Marocain de 22 ans, a pris le
volant d'une camionnette pour faucher la foule sur les Ramblas, y faisant 13
morts, et a ensuite assassiné un automobiliste pour lui voler sa voiture.
Après quatre jours de cavale, il a été abattu lundi par la
police à Subirats, à 50 km de Barcelone.
Quelques heures après le massacre sur les Ramblas, d'autres
membres présumés de la cellule jihadiste - Moussa Oukabir, Mohamed Hichamy, son
frère Omar Hichamy, Saïd Aallaa et Houssaine Abouyaaqoub - avaient à leur tour
foncé dans la foule sur le bord de mer à Cambrils, blessant plusieurs personnes
avant d'entrer en collision avec une patrouille de police, puis d'être tués par
la police.
Après la mort de deux autres membres de la cellule dans
l'explosion de la maison à Alcanar, l'imam marocain Abdelbaki Es Satty et en
principe Youssef Aallaa (dont les restes doivent encore être identifiés
officiellement), il n'en reste que quatre vivants.
Driss Oukabir, Mohammed Aallaa, Salh El Karib et l'Espagnol
Mohamed Houli Chemlal ont tous été présentés mardi matin devant l'Audience
nationale, une juridiction spécialisée dans les affaires sensibles à Madrid,
selon une source proche de l'enquête en Catalogne.
- Ramifications internationales -
La police continue parallèlement à enquêter sur les
possibles ramifications internationales de la cellule, notamment sur les
déplacements de plusieurs de ses membres à l'étranger.
Au moins un des suspects, dont le nom n'a pas été révélé,
s'est rendu à Zurich en décembre, selon la police fédérale suisse, qui a
retrouvé trace de son passage dans un hôtel de la ville. L'imam Abdelbaki Es
Satty a quant à lui séjourné en Belgique entre janvier et mars 2016.
Enfin, l'Audi A3 utilisée à Cambrils a été flashée près de
Paris par un radar le 12 août avec quatre personnes à son bord, selon le
ministre français de l'Intérieur Gérard Collomb, qui doit recevoir mercredi à
Paris son homologue espagnol Juan Ignacio Zoido.
Parmi les quatre suspects, deux sont des frères de terroristes
présumés abattus: Driss Oukabir, 27 ans, frère aîné de Moussa Oukabir, un des
cinq occupants de l'Audi, et Mohammed Aaalla, 27 ans, le propriétaire de
l'Audi, dont le frère Said, âgé de 18 ans, était à bord du véhicule.
Le père de Mohammed Aallaa a déclaré à l'AFP que son aîné ne
savait rien des plans du cadet, qui n'arrêtait pas de lui emprunter sa voiture
pour "chercher du travail". Ce jour-là, c'était pour se rendre à la
plage, a-t-il raconté.
Les douze hommes de la cellule, en majorité des Marocains,
ont pour la plupart grandi à Ripoll, une petite ville au pied des Pyrénées où
s'étaient installés leurs parents marocains.
Auteur : Par AFP
Le terroriste des Ramblas abattu par la police espagnole
(22.08.2017)
Par Jean
Chichizola et Service
InfographieMis à jour le 22/08/2017 à 09h16 | Publié le 21/08/2017 à
20h19
INFOGRAPHIE - L'enquête s'oriente désormais sur les
complicités internationales des auteurs des attentats de Barcelone et Cambrils.
De notre envoyé spécial à Barcelone.
Officiellement identifié lundi matin comme le terroriste de
Barcelone, Younès Abouyaaqoub a été abattu le même jour par les Mossos
d'Esquadra (la police catalane) à Subirats (à une cinquantaine de kilomètres à
l'ouest de Barcelone). D'après le quotidien catalan La Vanguardia,
c'est un particulier qui, en début d'après-midi, a remarqué un homme
correspondant au signalement du terroriste. Sa femme avait alors interpellé
l'inconnu qui s'était mis à courir en direction d'une vigne voisine. Alertée,
une patrouille de police est arrivée sur les lieux et a abattu l'individu, qui
a crié «Allah akbar» et portait une ceinture d'explosifs qui s'est révélée
factice, comme celles des
terroristes de Cambrils.
Les enquêteurs sont par ailleurs désormais certains que,
dans sa fuite, Abouyaaqoub a poignardé un Catalan de 34 ans, Pau Pérez,
devenu la quinzième victime des attentats, pour utiliser son véhicule. Peu de
temps après le massacre des Ramblas, cette voiture avait forcé un contrôle de
police. Les Mossos avaient tiré et retrouvé la Ford un peu plus loin avec à son
bord le cadavre de Pau Pérez. On sait maintenant qu'après avoir quitté sa
camionnette, le terroriste a tranquillement traversé un marché couvert et pris
la direction de la zone universitaire. C'est à ce moment qu'il a tué de
nouveau. Depuis plusieurs jours, Younès
Abouyaaqoub, né le 1er janvier
1995 à M'rirt (Maroc), était l'homme le plus recherché de Catalogne et
d'Espagne. Le mandat avait été transmis à l'ensemble des pays européens
dans l'hypothèse où il serait sorti du pays.
Une connexion belge
Car la cellule terroriste pourrait bien disposer de
complicités dans certains pays et les connections internationales des
terroristes sont un axe majeur de l'enquête. Les voyages de l'imam
de Ripoll, Abdelbaki es-Satty, soupçonné d'être le chef du groupe et mort dans
l'explosion d'Alcanar, sont ainsi passés au crible. L'homme, condamné en
Espagne en 2010 pour des faits de droit commun, s'est rendu au Maroc et en
Belgique. Il a séjourné entre janvier et mars 2016 à Vilvoorde, connue pour
être l'un des points de départs de djihadistes vers la zone syro-irakienne mais
aussi à Diegem et Bruxelles. Es-Satty cherchait officiellement à s'employer
comme imam.
Les enquêteurs espagnols et belges tentent maintenant de
savoir s'il a pu rencontrer des islamistes du cru. À noter que le maire de
Vilvoorde a affirmé que la police locale l'avait «surveillé intensément» mais
que rien d'inquiétant n'avait été constaté. Ce qui semble indiquer que
l'individu était signalé. Par qui? Les Espagnols assurent qu'il n'était pas
connu pour son radicalisme. Si les Belges ont eu des soupçons, en ont-ils fait
part à leurs homologues ibériques? Dans tous les cas, cette connexion belge ne
doit pas surprendre quand on connaît la porosité entre les communautés
marocaines de Belgique, de France et d'Espagne. Mais elle est inquiétante car
les filières djihadistes belges sont apparues dans nombre de dossiers ces
dernières années.
Côté français, on confirme que, comme l'a révélé Le Parisien,
l'Audi utilisée à Cambrils, appartenant à l'un des frères Aalla en détention, a
été flashée en région parisienne une semaine avant les attentats. Mais de
source proche du dossier, on précise «qu'à ce stade, les investigations se
poursuivant naturellement», il n'y a pas de connexions françaises ou de liens
connus de l'imam es-Satty en France (ce qu'affirme El Pais se
fondant sur des sources espagnoles). L'exploitation des documents retrouvés au
domicile de ce dernier à Ripoll ainsi que de l'ensemble du matériel
informatique des membres de la cellule fera peut-être évoluer la situation.
Autre piste, certaine celle-là: le voyage à Zurich, en décembre 2016, de
Mohamed Hichamy (tué à Cambrils) et de Youssef Aalla (probablement mort à
Alcanar). La police helvétique a confirmé le passage de Mohamed Hichamy. Que
venaient-y faire les jeunes radicalisés de Ripoll?
Sous la solidarité, la division entre Castillans et
Catalans
L'unité nationale espagnole qui prévaut depuis les attentats
djihadistes en Catalogne reste fragile. Malgré l'élan de solidarité suscité
dans le pays par les attaques et la
messe à la Sagrada Familia auxquels ont participé Mariano Rajoy, le président
catalan, Carles Puigdemont, ainsi que le roi Felipe VI, la mésentente entre
Madrid et Barcelone est perceptible. Notamment
en ce qui concerne le déroulé de l'enquête. Le ministre de l'Intérieur,
Juan Ignacio Zoido, a réveillé les susceptibilités en annonçant samedi que la
cellule à l'origine des attentats avait été «démantelée». Le responsable de
l'Intérieur de Catalogne, Joaquim Forn, avait jugé l'annonce prématurée et
rappelé que c'était la police catalane, les Mossos d'Esquadra, qui était aux
commandes.
La Catalogne, comme le Pays basque, possède sa propre
police, jalouse de son autonomie, mais hiérarchiquement soumise à l'État
central.
La presse madrilène, hostile au séparatisme catalan, relève
que Joaquim Forn, en faisant le bilan des attentats, parle de victimes
«catalanes» et «espagnoles», comme s'il s'agissait de nationalités différentes.
Les journaux ont également mis en évidence l'idée selon
laquelle la Catalogne serait un terreau de l'islamisme radical et une
plateforme de recrutement de djihadistes. Certains vont même plus loin: la
région aurait alimenté le risque terroriste sur son propre territoire en
favorisant délibérément et sans contrôle l'immigration maghrébine face à celle
des Latino-Américains, pour assurer la propagation de la langue catalane.
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dispositifs de protection»
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LES MUSULMANS DE BARCELONE CRAIGNENT DE PERDRE LEUR ESPAGNE
TOLÉRANTE (20.08.2017)
Publié le : Dimanche 20 Août 2017 - 15:48
Mise à jour : Dimanche 20 Août 2017 - 16:45
Une femme brandit une affichette sur laquelle est écrit:
"Je suis musulmane catalane, je ne suis pas terroriste. L'islam c'est la
paix", le 19 août 2017 sur les Ramblas de Barcelone
© LLUIS GENE / AFP
Auteur : Par AFP
[Faux : L'islam, c'est le jihad. Voir la démonstration dans "le triangle du jihad". Ces gens sont des musulmans modérés, c'est-à-dire des personnes qui n'obéissent pas au Coran ou alors qui ne connaissent rien à leurs textes, car il n'y a pas d'islam modéré. S'ils veulent qu'on les pense sincères alors il faut qu'ils suppriment les versets du jihad du Coran. Mais ils ne le feront jamais : critiquer l'islam = apostasie = peine de mort ; et de plus, ils pensent que le Coran est la parole divine parfaite. Donc, même s'ils ne prennent pas les exhortations au massacre des juifs, des chrétiens et des polythéistes au pied de la lettre, ils ne toucheront pas à la lettre du Coran, ce qui laissera la possibilité pour l'islam radical (salafisme, frères musulmans, wahhabisme) plus cohérent de continuer à proliférer.
Liens pour comprendre cette manipulation médiatique par les musulmans et secondées par une bonne partie de la presse et du monde politique :
L'imam Raja Miah du quartier de Raval à Barcelone a croisé
moins de fidèles depuis les attentats en Catalogne. L'importante communauté
musulmane du quartier se fait discrète, craignant de ne plus vivre l'harmonie
entre communautés religieuses qui règne en Espagne.
"Les gens ont vraiment peur", explique le jeune
Raja Miah, assis dans une pièce minuscule tandis qu'à côté, des enfants étudient
le Coran dans cette modeste mosquée proche des Ramblas, l'avenue endeuillée par
l'attentat où 13 personnes ont trouvé la mort jeudi.
"Dès qu'ils sortent, les gens ont peur. Ils sont peu
nombreux à venir prier. D'habitude nous sommes une quarantaine, mais hier soir,
nous étions quinze et ce matin, dix", expliquait samedi le jeune religieux
de 23 ans, arrivé il y a neuf ans dans la capitale catalane.
La communauté musulmane du pays avait la sensation jusqu'à
présent de vivre dans une petite oasis d'entente.
En Espagne, les partis d'extrême droite sont isolés. La
société accepte bien la différence. Seuls 4% des citoyens estiment que
l'immigration constitue un problème, selon les études d'opinion du Centre de
recherches sociologiques (CIS).
Après la vague d'attentats du groupe Etat islamique (EI) en
Europe, le nombre d'actes islamophobes a tout de même flambé, passant de 48 à
534 entre 2014 et 2015, selon la Plateforme citoyenne contre l'islamophobie.
- Quelque chose a changé -
Mais au Raval, où la moitié de la population est immigrée,
avec de grandes communautés pakistanaise, bangladaise et marocaine, on vivait
plutôt bien.
"Les Espagnols nous traitent bien, ils nous aident, ils
nous font nous sentir chez nous", explique Raja.
Après les attentats cependant un silence un peu plus lourd
qu'à l'accoutumée régnait dans les rues habituellement grouillantes du quartier
populaire et densément peuplé.
Quelques minutes après l'attentat de Barcelone, l'imam a
senti que quelque chose avait changé.
Alors qu'il avait pris peur en entendant la panique
entraînée par le passage de la camionnette meurtrière, il a tenté de quitter le
quartier lui aussi, mais la police l'a arrêté pour un contrôle.
"C'est normal, ils ont vu ma barbe, ma tunique, ils
m'ont fouillé. Tu te sens mal", raconte-t-il.
"Ce qui se passe en France, au Royaume-Uni ou ailleurs
fait peur", témoigne aussi, en évoquant la montée des partis d'extrême
droite, Islam Zahid, 22 ans, gérant d'une supérette dans une petite rue où
seuls résonnent les cris d'enfants jouant au football.
En remontant les Ramblas avec sa fille pour rejoindre une
manifestation de musulmans condamnant les attentats, Marzouk Rouj, un Marocain
de 39 ans, avoue être "submergé" par la tristesse.
Au début de l'allée touristique, en plein coeur de la ville,
il rejoint une centaine de personnes, les yeux humides. "Ils ne sont pas
musulmans, ils sont terroristes", "l'islam c'est la paix",
scande le groupe. Certains ont déposé une couronne de fleurs en hommage aux
victimes.
"J'ai passé plus de temps ici que dans mon pays. Mes
enfants sont scolarisés ici et je ne veux pas qu'on les regarde de travers à
cause de ces barbares", s'énerve Marzouk, qui a quitté Nador, au nord-est
du Maroc, quand il avait 16 ans.
"En fin de compte, nous, les musulmans, sommes les
principales victimes, aussi bien parce que nous sommes les plus nombreux à être
tués dans ces attentats qu'à cause de la pression sociale", se lamente
aussi Xantal Genovart, vice-présidente de l'association des femmes musulmanes
de Catalogne.
Cette région du nord-est de l'Espagne, où vit un quart de la
population musulmane du pays, soit un demi-million de personnes, constitue
l'une des principales zones de radicalisation, selon les experts.
Mounir Benjelloun, président de la Fédération espagnole des
groupes religieux islamiques, se veut optimiste : "Je pense que l'Espagne
saura faire la part des choses et ne pas nous assimiler aux coupables, afin que
le message xénophobe ne se répande pas".
Vendredi, certains à Barcelone semblent lui avoir donné
raison: quand une vingtaine de militants anti-islam ont tenté de manifester sur
l'avenue, des passant les ont repoussés à coups de "Non aux racistes
!"
Auteur : Par AFP
ATTENTATS EN ESPAGNE: QUATRE SUSPECTS DEVANT LA JUSTICE,
HUIT AUTRES TUÉS (22.08.2017)
Publié le : Mardi 22 Août 2017 - 05:09
Mise à jour : Mardi 22 Août 2017 - 09:00
Des membres la police espagnole à côté du véhicule
transportant le corps de Younès Abouyaaqoub, conducteur présumé du
véhicule-bélier de l'attentat de Barcelone, à Subirat, le 21 août.
© Josep LAGO / AFP
Auteur : Par AFP
Quatre suspects arrêtés dans le cadre de l'enquête sur les
attentats en Catalogne doivent être présentés à la justice mardi, alors que les
huit autres membres de la cellule jihadiste ont été tués.
"Les douze objectifs principaux sont détenus ou
morts", a tweeté la police catalane lundi vers 20h00 (18H00 GMT) après
quatre jours d'une traque qui a maintenu sur le qui-vive toutes les forces de
l'ordre espagnoles.
En cavale depuis les attentats de jeudi en Catalogne
(nord-est de l'Espagne) revendiqués par le groupe Etat islamique (EI), le
conducteur présumé du véhicule-bélier de Barcelone, un Marocain de 22 ans, a
finalement été tué peu après 17H00 (15H00 GMT) par les Mossos d'Esquadra (la
police catalane) à Subirats, petit village au milieu des vignes, à 50 kilomètres
à l'ouest de la capitale catalane.
Younès Abouyaaqoub, Marocain ayant grandi en Espagne et tenu
pour responsable de la mort de 14 des 15 victimes des attentats, a été abattu
après avoir crié "Allah est grand". Ses empreintes digitales ont
confirmé son identité.
Plusieurs témoignages le situaient dans cette région lundi
après-midi, après la diffusion d'un avis de recherche avec photos le qualifiant
d'homme dangereux.
"Ici, il y a pas mal de maisons de travailleurs
saisonniers abandonnées, c'est facile de se cacher", confiait à l'AFP
Arnau Gomez, 24 ans, qui habite à un kilomètre de là où l'homme a été tué.
- 'Il fallait en finir' -
"Je suis content et triste à la fois", réagissait
lundi soir Hassan Azzidi, un Marocain de Ripoll, la ville catalane où le
présumé jihadiste a grandi, comme la plupart des membres de la cellule.
"Il fallait en finir avec tout ça, parce qu'on vit
comme en guerre, mais en même temps, ce garçon si jeune, quelqu'un lui avait
lavé le cerveau", poursuit-il.
Après avoir annoncé sa mort, la police a aussi confirmé
celle de l'imam marocain Abdelbaki Es Satty, soupçonné d'avoir radicalisé la
bande de jeunes auteurs des attaques.
Ses restes ont été identifiés dans une maison à Alcanar, à
200 km au sud-ouest de Barcelone, où ils auraient manipulé des explosifs, a
expliqué le chef de la police catalane Josep Lluis Trapero.
La veille des attentats, une déflagration a détruit la
maison dans les décombres de laquelle on a découvert plus de 120 bombonnes de
gaz: c'était le repaire des suspects.
C'est sans doute cette explosion qui a précipité les
attaques de Barcelone puis à Cambrils (120 km au sud de Barcelone), où une
personne a été tuée et six blessées par une deuxième voiture-bélier, une Audi.
Huit membres sur 12 de la cellule sont donc morts: cinq
abattus dès vendredi dans la localité de Cambrils, où ils ont foncé à bord de
l'Audi contre un barrage de police, deux tués dans l'explosion de la maison
d'Alcanar et Younès Abouyaaqoub tué lundi après-midi.
Après cinq jours de garde à vue, les quatre autres suspects
encore en vie devaient comparaître mardi à Madrid devant l'Audience nationale,
le tribunal spécialisé dans les affaires de terrorisme. Le juge déterminera
alors s'ils sont inculpés et quel rôle on leur attribue.
- Des connexions en Espagne et ailleurs ? -
Parmi les quatre suspects en garde à vue, dont trois
appréhendés à Ripoll et un à Alcanar, figurent trois Marocains et un Espagnol
né dans l'enclave espagnole de Melilla au Maroc. Ils sont âgés de 21, 27, 28 et
34 ans.
"Cela ne signifie pas qu'on a fini. Nous travaillons
encore", a précisé la police sur Twitter, tandis que son chef évoquait la
recherche désormais des connexions des membres de la cellule en Espagne et
ailleurs.
Jeudi, Younès Abouyaaqoub avait lancé sa camionnette contre une
foule de promeneurs sur les Ramblas, la grande avenue de Barcelone qui descend
vers la mer.
Quand le véhicule s'est encastré contre un kiosque, il s'est
enfui à pied, marchant pendant plus d'une heure vers le sud, sans être arrêté,
a raconté lundi matin le major Trapero.
Il a ensuite poignardé à mort un homme pour lui voler sa
voiture.
Ce décès n'avait, jusqu'à lundi matin, pas été relié par la
police aux attentats.
Après avoir forcé un barrage, Younès Abouyaaqoub avait
abandonné la voiture. La police avait retrouvé l'homme mort à l'arrière, et
perdu sa trace.
L'imam marocain, âgé d'une quarantaine d'années, qui a fait
de la prison pour trafic de drogue de 2010 à 2014, a lui séjourné en Belgique
dans la commune de Machelen, près de Bruxelles "entre janvier et mars
2016".
L'identification des victimes est aussi terminée, a par
ailleurs annoncé le responsable de la Justice de Catalogne, Carles Mundó.
Il s'agit de six Espagnols dont une femme avec la double
nationalité argentine et un enfant, de trois Italiens, un Canadien, une Belge,
deux Portugaises, un Américain, et un Autralo-Britannique de sept ans.
En revanche, huit personnes continuaient lundi à lutter
entre la vie et la mort lundi, et 12 blessés étaient dans un état grave.
Auteur : Par AFP
Divergences entre Madrid et Barcelone dans l'enquête sur
les attentats (21.08.2017)
- Par lefigaro.fr
- Publié le 21/08/2017 à 13:00
L'union sacrée face au terrorisme reste fragile en
Espagne, alors que le gouvernement régional catalan reste déterminé à tenir un
référendum sur la sécession le 1er octobre, et Madrid à l'en empêcher.
Le
bras de fer entre Barcelone et Madrid sur le référendum d'indépendance en
Catalogne menace l'union nationale et rejaillit sur l'enquête des
attentats de jeudi qui ont fait au
moins quatorze morts et plus de cent blessés. Quatre jour après, les
dissensions existent entre le gouvernement et les indépendantistes catalans.
Ce lundi, le responsable de l'Intérieur de Catalogne Joaquim
Forn a communiqué à toutes les polices européennes l'identité de Younès
Abouyaaquoub, le
conducteur en fuite de la camionnette blanche avec laquelle il a semé
la terreur jeudi sur les Ramblas.
Distinction entre victimes «catalanes» et victimes
«espagnoles»
Deux jours plus tôt, le ministre espagnol de l'Intérieur,
Juan Ignacio Zoido, avait annoncé que la cellule à l'origine des attentats
avait été «démantelée». Une déclaration critiquée et jugée «prématurée» par
Joaquim Forn, qui avait rappelé que c'était la police catalane, les Mossos
d'Esquadra, qui était aux commandes. Une police certes hiérarchiquement soumise
à l'Etat central, mais qui cultive jalousement son autonomie. Pourtant, Forn
annonçait dimanche que la cellule était «neutralisée». La presse madrilène,
hostile au séparatisme catalan, relevait pour sa part que Joaquim Forn, en
faisant le bilan des attentats, distinguait les victimes «catalanes» et
«espagnoles», comme s'il s'agissait de nationalités différentes.
Ce dernier épisode illustre les divergences entre le
gouvernement central et les Catalans, qui jouent chacun leur propre partition
malgré une unité de façade. Jeudi soir, le chef du gouvernement espagnol,
Mariano Rajoy s'était rendu à Barcelone avec son numéro deux, Soraya Saenz de
Santamaria. Mais les autorités catalanes tenaient de leur côté une réunion de
crise.
«Vive la Catalogne»
Ce n'est que le lendemain, qu'il rencontrait face à face le
président catalan, l'indépendantiste Carles Puigdemont, avec lequel il avait eu
une brève conversation téléphonique. A l'issue de cette première entrevue
officielle depuis plus d'un an, Rajoy l'avait qualifiée de «très positive»,
insistant par ailleurs sur la nécessité de «travailler ensemble» et de chercher
«l'unité dans la lutte contre le terrorisme». Unité qu'il est accusé jusque
dans son propre camp d'avoir malmenée, en ayant alimenté la fièvre
indépendantiste par son intransigeance envers les demandes d'autonomie accrue
de la Catalogne.
Le
roi Felipe VI lui-aussi s'est rendu à Barcelone pour observer vendredi une
minute de silence, avec Rajoy, Puigdemont et les dirigeants des partis
politiques, sur une grande place proche des Ramblas. Ce moment de recueillement
a été suivi de longs applaudissements, aux cris répétés de «Je n'ai pas peur»
en catalan, dans une ambiance de solidarité. Mais le lendemain, quand, après
avoir rendu visite à des blessés dans les hôpitaux, le roi a déposé une gerbe
sur les Ramblas, les cris de «Vive la Catalogne» ont fusé, répétés. Felipe VI a
encaissé, le visage fermé, comme lorsqu'il se faisait siffler aux matchs du
Camp Nou, le stade du FC Barcelone, fief du nationalisme catalan.
Tous les journaux ont souligné que la Catalogne était une
source d'inquiétude pour les experts de la lutte anti-terroriste en raison du
nombre élevés de djihadistes présumés arrêtés sur son territoire. Mais certains
sont allés jusqu'à reprendre un reproche que la Catalogne rejette
farouchement : la
Catalogne se serait exposée au risque terroriste en favorisant délibérément et
sans contrôle l'immigration maghrébine contre celle des
latino-américains, pour assurer l'emprise de la langue catalane. En effet les
arabophones seraient davantage ouverts à apprendre le catalan pour se faire
entendre que les latino-américains qui parlent déjà l'espagnol que comprennent
tous les Catalans.
Barcelone : l'auteur de l'attentat tué dans une opération
de police (21.08.2017)
La police catalane a indiqué que Younès Abouyaaqoub, le
conducteur de la voiture-bélier qui a foncé sur la foule jeudi, a été abattu ce
lundi en fin d'après-midi lors d'une opération policière. Il portait ce qui
ressemblait à une ceinture d'explosifs.
Toutes les polices du continent étaient à sa recherche.
Younès Abouyaaqoub, identifié comme le chauffeur de la fourgonnette blanche qui
a semé la terreur sur l'allée centrale des Ramblas à Barcelone, a été abattu
par la police catalane, en fin d'après-midi à Subirats, à 850 kilomètres à
l'ouest de la capitale de Catalogne. Il semblait porter une ceinture
d'explosifs. Les démineurs, aidés d'un robot, ont été appelés sur place, les
policiers ne sachant pas si c'est une véritable ceinture d'explosifs ou si elle
est simulée a indiqué la police dans un communiqué.
La
police espagnole a diffusé, ce lundi, dans toute l'Europe le signalement de ce
Marocain de 22 ans, qui «pourrait être armé». Les autorités ont publié sur
les réseaux sociaux quatre photos de cet homme d'environ 1,80m. Elles avaient
demandé, dans le même temps, à la population de les aider à «mettre la main»
sur Younès Abouyaaqoub, en apportant toutes les informations qu'elle pourrait
avoir sur ses contacts ou ses activités passées.
Le bilan des attaques de Barcelone, jeudi, et de la station
balnéaire catalane, de Cambrils la nuit suivante, est monté lundi à 15 morts.
Les enquêteurs ont en effet établi que le fuyard avait tué un automobiliste
espagnol pour s'emparer de sa voiture.
Des zones d'ombre persistent
Après avoir abandonné la camionnette sur la Rambla, il
s'était enfui à pied. Après un parcours de quelque six kilomètres, il est
arrivé à un parking où il a abordé un conducteur. «Il le poignarde, le place
sur le siège arrière et tente de sortir de Barcelone», a raconté le chef de la
police catalane, le major Josep Lluis Trapero. La ville est alors bouclée,
Younès tombe sur un contrôle de police et accélère, renversant un agent. Les
policiers tirent sur la voiture, qu'ils retrouveront plus tard abandonnée. Dans
un premier temps, ils ont cru que le cadavre était celui du conducteur, touché
par une balle, a expliqué le major Trapero.
Ce dernier n'a par ailleurs toujours pas confirmé la mort de
l'imam Abdelbaki Es Satty, un des derniers membres de la cellule terroriste. Ce
Marocain âgé d'une quarantaine d'années, qui a fait de la prison pour trafic de
drogue de 2010 à 2014 et a séjourné dans la commune de Machelen, près de
Bruxelles «entre janvier et mars 2016», a disparu depuis mardi. L'homme
pourrait avoir péri dans l'explosion d'Alcanar, la planque des djihadistes à
200 kilomètres au sud-ouest de Barcelone, où la police a retrouvé des restes
humains encore non identifiés.
Es Satty vivait, comme d'autres assaillants, à Ripoll,
petite ville au pied des Pyrénées, où la police a mené ce lundi matin de
nouvelles perquisitions. Il est soupçonné d'avoir «mangé le cerveau» de jeunes
compatriotes pour les amener à former la cellule djihadiste derrière les
attentats de Barcelone.
Les 15 morts identifiés
L'identification des victimes est terminée, a également
annoncé le responsable des affaires de Justice de Catalogne, Carles Mundó. Il
s'agit de six Espagnols dont une femme avec la double nationalité argentine et
un enfant, de trois Italiens, un Canadien, une Belge, deux Portugaises, un(e)
Américain(e), et un autralo-britannique de sept ans. Neuf personnes étaient
encore entre la vie et la mort ce lundi, et 10 blessés dans un état grave.
Le bilan aurait pu être encore plus lourd puisque les
conspirateurs s'apprêtaient à commettre «un ou plusieurs attentats» de «manière
imminente», selon le major Trapero. Un raté a entraîné la déflagration qui a
détruit à Alcanar la maison où ils préparaient des explosifs depuis environ six
mois. Martine Groby, une retraitée française de 61 ans voisine de la villa, a
raconté avoir vu depuis avril quatre hommes, «qui parlaient tous français»,
aller et venir en déchargeant avec méfiance des marchandises.
L'inspection de leur repaire a permis de découvrir au moins
120 bonbonnes de gaz butane, des substances explosives, y compris des traces de
composants de TATP, explosif prisé des djihadistes du groupe État islamique
(EI) qui a revendiqué les attentats. Le TATP, surnommé par les jihadistes «la
mère de Satan», se fabrique avec des ingrédients en vente libre.
Une manifestation de la communauté musulmane contre le
terrorisme est prévue lundi soir à Barcelone alors que des graffiti hostiles
ont été découverts sur quelques mosquées en Espagne.
Sur les traces des djihadistes de Catalogne (20.08.2017)
INFOGRAPHIE - Les attentats ont été perpétrés par un petit
groupe de jeunes Marocains venant de Ripoll, une petite ville au pied des
Pyrénées.
Envoyé spécial à Ripoll
Capitale de la culture en 2013, Ripoll est fière d'être le
«berceau de la Catalogne». Pour son malheur, cette ville de 10.500 habitants,
au pied des Pyrénées, fut aussi le «berceau» de la cellule terroriste du «17
A».
Située à une centaine de kilomètres au nord des Ramblas,
elle accueille le visiteur avec un slogan: «1er octobre: Indépendance»,
allusion au projet de référendum opposant Madrid à Barcelone. Mais, en ce jour
d'août, l'heure n'est pas, encore, à la politique. Les Mossos de Squadra
(police catalane) filtrent, plutôt paisiblement, les véhicules. Sillonnant les
rues et ruelles entrelacées, on tombe sur d'autres véhicules et uniformes. Et pour
cause: sur les douze suspects morts, en garde à vue ou encore officiellement
recherchés, tous sont liés à Ripoll. Neuf, mineurs ou âgés d'une vingtaine
d'années, sont issus de fratries locales: les Oukabir (un frère mort, l'autre
en garde à vue), les Aala (deux morts et le troisième en garde à vue), les
Hichamy (l'un tué, l'autre officiellement recherché) et enfin les Abouyaaqoub
(un tué et le second officiellement recherché). Les trois autres suspects (deux
détenus et un probablement mort) ont tous vécu sur place.
Au rythme des perquisitions
Rien d'étonnant donc à ce que la bourgade vive au rythme des
perquisitions. Le sud de la ville a particulièrement été visé mais aussi des
appartements du centre historique à l'ombre du monastère médiéval. Point de
«ghetto» à Ripoll, mais quelques barres d'immeubles où l'on voit nombre de
musulmans, ils seraient plusieurs centaines, venus vivre là. La clé de leur
installation se trouve à la sortie de la ville, en direction des superbes
paysages du Val de Nuria et de la commune touristique de Ribes de Freser, où
l'un des terroristes avait des attaches.
Dans cette vallée industrieuse, plusieurs bâtiments
imposants jouxtent la route. On y travaille le métal et on a besoin de
main-d'œuvre. Voilà pour la présence de ces immigrés, majoritairement
marocains. Comment certains de leurs enfants sont-ils devenus des terroristes?
Poser la question, c'est être saisi d'une désagréable certitude: dans l'Europe
de 2017, le terrorisme islamiste est devenu un fait divers banal. De même qu'à
chaque fusillade, les témoins parlent d'«un bruit de pétards», chaque attentat
sécrète ses explications toutes faites.
Premier récit: celui de jeunes sympathiques et intégrés.
Préférant garder l'anonymat, «car on ne sait jamais», une ancienne camarade de
classe de deux terroristes abattus par la police et anciens élèves de
l'établissement public local parle «de garçons réservés et agréables, sans
histoire». Un de leurs anciens partenaires au football remarque «qu'ils
aimaient bien se retrouver entre eux mais c'est normal pour des copains». Du
côté des familles, qui ont manifesté publiquement leur condamnation, on estime
que «quelqu'un» leur a tourné la tête. Ami du père de l'un des suspects, un
Marocain affirme que «personne ne s'est jamais rendu compte de rien».
Pour entendre le second récit, il faut flâner du côté des
terrasses de la vieille ville. Là où l'on croise, sans connaître la traduction
en espagnol ou en catalan, ceux que d'aucuns appelleraient les Ripollés «de
souche». L'agacement est palpable mais le discours est pondéré, témoignant
avant tout de la stupéfaction que «ça» puisse se passer «ici». Un homme, sans
qu'on sache si son point de vue est partagé, finit pourtant par glisser: «Ce
sont des Marocains, rien d'étonnant!» Le voile est levé sur une réalité locale:
celle d'une petite ville de montagne où, selon les statistiques, le nombre
d'étrangers a fortement augmenté entre 2000 et 2016. En 2013, le maire notait:
«nous n'avons pas de problèmes particuliers. Les enfants d'immigrés s'intègrent
bien sur le plan de la culture et de la langue grâce au travail des
établissements scolaires, des associations sportives, culturelles.». Reste que,
ces derniers jours, les interpellations de suspects ont donné lieu à des scènes
qui laissent penser que le problème est plus profond: une petite foule les a
accueillis à grand renfort «d'assassins» et de menaces de mort.
L'imam de la rue Saint-Pierre
Voici donc Ripoll, comme beaucoup de cités avant elle, prise
au piège d'un double mythe: celui d'anges soudain «maraboutés» pour devenir des
démons ou celui d'individus condamnés génétiquement à devenir des bourreaux.
Mais, comme les terroristes d'autres obédiences, les membres de la cellule de
Ripoll ont fait le choix conscient d'adhérer à une idéologie ayant pour visée
de terroriser et de tuer. Et cette adhésion, on peut en percevoir le faible
écho, dans les rues de la ville, dans les témoignages de proches, dans les
messages laissés sur Internet.
Depuis le Maroc, le père de Moussa Oukabir, tué dans
l'attaque de Cambrils, remarque que son fils, qui fréquentait avec certains de
ses futurs complices un centre luttant contre «l'exclusion sociale», s'était
récemment mis à «prier». En plein cœur de la vieille ville, dans la rue
Saint-Pierre, à deux pas du monastère, les policiers ont perquisitionné samedi
le domicile de l'imam Abdelbaki Es Satty, recherché
et possiblement mort. Arrivé en 2015, le religieux, qui aimait
semble-t-il aller en Belgique, officiait depuis moins d'un an dans la seconde
mosquée du lieu (au sud de la ville non loin de la première créée en 2008, les
deux ressemblant plus à des garages qu'à des édifices religieux). Il n'exerçait
plus depuis juin, arguant d'un départ au Maroc, même si son colocataire affirme
l'avoir vu à Ripoll le 15 août.
Es Satty connaissait au moins une partie des futurs
terroristes. Marocain, il était domicilié en 2007 à Vilanova i La Geltru, entre
Barcelone et Tarragone. Selon les autorités, son profil est éloquent: sorti de
prison en 2012 après deux ans de détention, en contact, selon des médias
espagnols citant des sources proches de l'enquête, avec un terroriste du
11 mars 2004. Âgé de 45 ans, a-t-il été le recruteur, l'inspirateur des
jeunes de Ripoll? À l'enquête de le déterminer. Les a-t-il radicalisés à la
vitesse de l'éclair? La
réalité est peut-être plus complexe. En 2015, Es Satty venant à peine
d'arriver à Ripoll, Moussa Oukabir, provocateur, rêvait sur Internet du haut de
ses 15 ans «de tuer des infidèles». Quel rôle la Toile, ou les échanges entre
amis, ont-ils joué dans l'adhésion à l'islam radical? À Ripoll, on se souvient
qu'on voyait parfois les copains discuter le soir sur les terrains de sport.
Sans qu'on se doute de ce qu'ils pouvaient bien se raconter.
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Attentats en Espagne : les étranges voisins d'Alcanar
(20.08.2017)
Par Le
figaro.fr
Mis à jour le 20/08/2017 à 20h18 | Publié le 20/08/2017 à 20h17
Dans les décombres de la villa habitée par les terroristes,
les policiers ont retrouvé 120 bonbonnes de gaz. Les habitants du quartier se
remémorent aujourd'hui les allers-retours incessants, les volets toujours
fermés, et... une forte odeur de poudre.
«Mon père m'avait dit «C'est des terroristes, prends les
plaques d'immatriculation». J'aurais dû l'écouter», regrette Martine Groby, qui
a vu toutes les fenêtres de sa villa voler en éclats, quand la planque de la
cellule djihadiste responsable des attentats en Catalogne a explosé. À Alcanar,
à 200 kilomètres au sud-ouest de la capitale catalane, le groupe avait planifié
des mois durant un projet d'attentats qui a tourné court dans la nuit de
mercredi à jeudi, lorsque leur maison, dissimulée derrière les oliviers, a
sauté accidentellement, selon le chef de la police catalane, Josep Lluis
Trapero.
Les policiers ont dégagé des décombres plus de 120 bonbonnes
de gaz, un arsenal destiné à préparer une ou des attaques de très grande
ampleur à Barcelone. La police a indiqué avoir retrouvé des traces de TATP, un
«type d'explosif utilisé par Daech» qui a revendiqué les deux attentats faisant
14 morts et plus de cent blessés. «Ça empestait la poudre! Une odeur pas
possible, je l'ai dit à la police le soir-même de l'explosion, mais ils n'ont
rien voulu entendre», affirme Jenny Rodriguez, 37 ans, qui a une maison au bord
du rivage, juste de l'autre côté de la route.
Pas de musique, pas d'enfants, pas de femmes
Mercé Cid, une voisine, a vu atterrir chez elle ce soir là
«des pages d'un dictionnaire arabe-espagnol et une bouteille en métal d'un
litre de produit chimique». Elle les a depuis confiés à la police,
explique-t-elle en montrant les photos sur son portable. Dans le petit
lotissement Montecarlo d'Alcanar bouclé par la police, les ruelles sont
désertes. Les aboiements des chiens, le ronronnement des climatisations sont
parfois interrompus par le fracas d'un tracteur qui remue les décombres ou les
explosions régulières de bonbonnes de gaz.
Martine Groby vient plusieurs fois par an dans sa villa
rose, juste à côté de la maison détruite. Quatre hommes «qui parlaient tous
français» et présents depuis avril dernier, lui avaient assuré qu'ils étaient
locataires. «Je les appelais «les squatteurs», sourit-elle. «Ils étaient discrets,
trop discrets, les volets fermés, pas de musique, pas d'enfants, pas de
femmes...». «Des fois, ils ne restaient que deux jours et ils partaient. Ils me
disaient bonjour mais toujours sans me regarder», raconte la sexagénaire aux
traits tirés.
Des occupants, elle ne sait «rien». Elle n'a qu'entrevu
leurs visages, bien qu'elle dise pouvoir identifier deux suspects sur des
photos diffusées dans la presse. Mais un ami, blessé dans l'explosion,
pansement et hématomes sur le visage, lui conseille de s'interrompre. Eliane
Fernandez qui était là mercredi soir, ne peut pas encore parler: dans sa tête
résonne «encore le boum». Ils étaient du «style arabe», reprend Martine. L'un
d'eux portait la moustache. Celui «qui portait la barbe», seuls le mari de
Martine et sa fille l'ont vu.
Allers-retours incessants
«Ils étaient souvent sur la terrasse. Du haut ils devaient
surveiller la route... Maintenant je remets les éléments à leur place»,
lâche-t-elle dans un souffle, les yeux dans le vide. Selon elle, ils faisaient
des allers-retours à deux pendant que les deux autres restaient, soit à pied
avec des sacs à dos, soit dans une Kangoo blanche, ou sur deux motos
«puissantes» et «s'arrangeaient toujours pour que je ne voie pas ce qu'ils
déchargeaient». «Une fois, j'ai réussi à voir, c'était un congélateur», se
souvient-elle. «Mon père -un ancien policier- m'avait dit que c'étaient des
terroristes, conseillé de prendre des photos et de noter les plaques
d'immatriculation. Pour lui, c'était bizarre ces allers-retours toute la journée.
Je n'ai pas voulu le croire...», dit-elle, les yeux embués. «Fin juillet, ils
sont venus avec un camion blanc marqué location, j'ai pensé qu'ils allaient
emménager ici, mais ce n'était pas des meubles malheureusement...»
Mercredi, un peu après 23 heures, alors que Martine et ses
proches terminaient de dîner, elle a été projetée par terre. «Tout d'un coup
c'est devenu tout noir, j'avais l'impression que j'allais brûler vive... Je
croyais que c'était un cauchemar. Je ne savais pas que c'était des terroristes,
je croyais que c'était notre bouteille de gaz qui avait explosé». C'est
également ce que la police a d'abord cru, avant qu'une camionnette ne s'élance
sur les Ramblas jeudi fauchant les passants et qu'une autre voiture ne l'imite
quelques heures plus tard à Cambrils. Les enquêteurs sont convaincus que la
destruction de ce laboratoire a poussé les conjurés à utiliser des armes plus
rudimentaires.
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Barcelone : les zones d'ombre de l'enquête (20.08.2017)
International | Par Julien
Licourt Mis à jour le 20/08/2017 à 12h20
L'enquête sur le double attentat en Catalogne commence à
peine. Si les principaux protagonistes ont été identifiés par les autorités
espagnoles, de nombreuses zones d'ombre restent encore à éclaircir.
• Comment le terroriste a-t-il pu fuir des Ramblas?
C'est l'ennemi public numéro un. L'homme le plus recherché
du moment. Younès
Abouyaaqoub, Marocain de 22 ans que les autorités espagnoles soupçonnent d'être
le conducteur de la camionnette qui a tué 13 personnes et blessé des
dizaines d'autres sur les Ramblas, jeudi soir. Malgré le bouclage de la ville,
ce dernier pourrait avoir réussi à fuir la capitale catalane.
Les regards se concentrent sur un véhicule: une Ford Focus
blanche, qui a forcé un barrage vers 19 heures, renversant un policier catalan.
Le véhicule a été découvert un peu plus tard dans la soirée, dans un parking
d'une ville de la proche banlieue de Barcelone. À l'intérieur, se trouvait le
corps d'un homme, visiblement tué à l'arme blanche, a rapporté la presse
espagnole. L'étude de la dépouille de cet ingénieur, âgé de 34 ans et sans
histoire, démontre qu'il était déjà mort au moment où le barrage a été forcé.
A-t-il été victime du terroriste en fuite? C'est l'une des hypothèses avancées.
• Comment était structurée la cellule terroriste?
Une douzaine de personnes, au moins, semble avoir constitué
la cellule terroriste. Et cette dernière pourrait avoir eu pour centre une
maison d'Alcanar. Cette dernière a été détruite par une explosion et un
incendie, mercredi. La découverte de plusieurs dizaines de bombonnes de gaz
semble indiquer que des artificiers étaient en train de confectionner des
engins explosifs capables de provoquer des explosions de grande ampleur.
Plusieurs restes humains ont été découverts dans cette maison «conspirative».
Sans doute ceux d'un imam, ainsi que d'une autre personne. Dimanche matin, la
police évoquait la possible présence de trois personnes dans les décombres. Des
tests ADN doivent éclaircir ce point.
Quel rôle jouait ce
curieux imam sans doute mort dans l'explosion? Les enquêteurs estiment
qu'il aurait eu, pour le moins, un rôle central. Il était sorti de prison en
2012, où il purgeait une peine pour trafic de drogue. Selon El Pais et El
Mundo, il y aurait rencontré des prisonniers liés aux attentats de mars
2004 qui avaient causé la mort de 191 personnes dans des trains de banlieue à
Madrid.
Il menait depuis sa sortie une vie d'ermite, sortant peu et
se consacrant à la religion en tant qu'imam de la mosquée de Ripoll depuis
2015, ville où vivaient plusieurs terroristes de la cellule. Fin juin, il avait
quitté son poste. Son colocataire l'a vu pour la dernière fois mardi: il lui
avait annoncé partir pour un séjour au Maroc, son pays d'origine.
• Pourquoi trois camionnettes?
Le rôle de voiture-bélier joué par la camionnette qui a
descendu les Ramblas, tuant 13 personnes a logiquement focalisé l'attention, ne
serait-ce qu'à cause de son triste bilan. Mais les terroristes semblent avoir
utilisé trois camionnettes différentes au total.
En effet, une partie du groupe de Cambrils, qui a percuté
des policiers avec une Audi noire, a auparavant circulé avec une camionnette,
avec laquelle ils ont eu un accident quelques heures plus tôt, et qu'ils ont dû
abandonner. De là, plusieurs questions peuvent se poser: qu'ont-ils fait entre
l'accident et leur attaque? Tous les membres de la camionnette accidentés
ont-ils pris place dans l'Audi?
Enfin, une troisième camionnette appartenant au groupe a été
découverte dans la ville de Vic, située à 70 kilomètres de Barcelone. La
présence de trois camionnettes différentes pose question. Surtout si on la
rapproche de la fabrication d'explosifs dans la maison l'Alcanar. Les véhicules
étaient-ils destinés à devenir des voitures piégées? Selon certaines sources,
la Sagrada Familia, basilique emblème de la ville de Barcolone, et son monument
le plus visité, aurait pu être la cible initiale de la cellule terroriste.
• Comment expliquer l'étrange attitude des cinq de
Cambrils?
Pourquoi les cinq membres de l'Audi noire ont-ils décidé
d'attaquer à Cambrils, à une heure aussi tardive (vers une heure du matin),
alors que la région aurait pu leur offrir des cibles bien plus importantes? Se
sont-ils retrouvés à cinq dans un seul véhicule à cause de l'accident de la seconde
camionnette? Pourquoi portaient-ils de fausses ceintures d'explosifs? Enfin,
comment expliquer l'attitude d'un membre du commando, qui semble rechercher le suicide sous les balles des policiers?
• Existe-t-il des liens avec l'étranger?
Selon le JDD , les enquêteurs espagnols
ont découvert un numéro français dans le portable d'un suspect et l'auraient communiqué
à Paris pour obtenir de plus amples renseignements. Même si pour l'instant les
autorités françaises réfutent tout lien entre notre pays et le double attentat
qui a visé l'Espagne. Par ailleurs, l'imam de Ripoll, qui semble avoir péri de
l'explosion d'Alcanar, avait visiblement développé un récent intérêt pour la Belgique, pays touché
ces dernières années par un fort développement de l'islamisme radical (les
attentats de Paris en novembre 2015 ont été préparés et téléguidés depuis le
territoire belge). À tel point que les musulmans de Ripoll pensaient que leur
imam avait renoncé à sa charge pour aller vivre en Belgique. Il n'en était
rien, mais l'enquête devra s'attacher à retracer les éventuelles complicités ou
liens tissés à l'étranger par les terroristes.
• La cellule a-t-elle été démantelée?
C'est le ministre de l'Intérieur, Juan Ignacio Zoido qui l'a
affirmé, samedi, à la mi-journée, justifiant ainsi la décision de laisser le
pays à un niveau d'alerte de 4 sur 5, l'Espagne ne risquant pas d'être frappée
par un attentat imminent. Seulement, le ministre a été presque immédiatement
contredit par le gouvernement de Catalogne, qui a rappelé que des
investigations étaient toujours en cours. Même tonalité du côté de la police
locale, dont un porte-parole a expliqué ne pouvoir «valider ou démentir» les
propos du ministre, ajoutant: «Nous ferons savoir lorsque nous considérerons
que la cellule aura été démantelée.»
La police considère que les membres de la cellule étaient au
nombre de 12 et qu'un seul de ses membres est toujours en fuite. Les autres
sont, soit morts, soit actuellement en garde à vue. Seulement, la cavale de
Salah Abdeslam, l'un des principaux terroristes des attentats de Paris, a
montré que ce dernier avait bénéficié de nombreuses complicités de la part de
personnes qui n'avaient pas directement participé à l'attaque de la capitale
française.
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- Attentats
en Espagne: la cellule djihadiste "démantelée"
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sont les suspects des attaques terroristes en Espagne?
- Attentats
en Espagne: un imam de Ripoll au centre de l'enquête
Attentats en Espagne : un imam de Ripoll au centre de
l'enquête (20.08.2017)
La ville de Ripoll était en état de siège, samedi 19
août. - Crédits photo : SUSANA VERA/REUTERS
International | Mis
à jour le 20/08/2017 à 12h21
Trois jours après, l'attention se concentre sur un imam
d'une petite localité de Catalogne dont sont originaires plusieurs membres de
la cellule jihadiste responsable des attentats. Celle-ci a été démantelée. Un
homme est toujours en fuite. Le Figaro fait le point.
• Un imam au centre de l'enquête
L'attention des enquêteurs se concentre sur un imam de
Ripoll, paisible localité catalane de 10.000 habitants à quelque 700 mètres
d'altitude au pied des Pyrénées, dont sont originaires plusieurs membres de la
cellule jihadiste responsable des attentats de Barcelone et Cambrils. La presse
espagnole s'interrogeait sur le rôle de l'imam Abdelbaki Es Satty dans
l'éventuelle radicalisation très rapide de plusieurs auteurs des attentats - des
enfants d'immigrés marocains. Selon la presse espagnole, il aurait rencontré en
prison, dont il est sorti en janvier 2012, des prisonniers liés aux attentats
de mars 2004 qui avaient causé la mort de 191 personnes dans des trains de
banlieue à Madrid.
La police pense que l'imam a trouvé la mort dans l'explosion
de la maison d'Alcanar mais des tests ADN sont en cours afin de valider cette
hypothèse.
• La cellule djihadiste démantelée
Deux jours après les attentats qui ont fait 14 morts et une
centaine de blessés en Espagne, l'enquête se poursuit. Mais le ministre de
l'Intérieur espagnol, Juan Ignacio Zoido, a affirmé samedi que la cellule qui a
mené les attaques terroristes de Barcelone et Cambrils a été démantelée. «Nous
pouvons presque dire que la cellule est totalement démantelée à Barcelone,
puisque des personnes sont mortes, des personnes ont été arrêtées et que des
identifications ont été rapidement réalisées et que d'autres recherches sont en
cours dont nous ne pouvons pas parler en ce moment», a-t-il indiqué. L'annonce
a irrité la police catalane qui a rappelé que c'était elle qui dirigeait
l'enquête.
Le gouvernement espagnol a également annoncé qu'il n'élève
pas de 4 à 5, le niveau maximum, le niveau d'alerte antiterroriste. En effet,
il estime qu'il n'y a plus de risque d'attentat imminent.
Cette cellule était selon les premiers éléments de l'enquête
composée d'une douzaine de personnes. Ces derniers auraient été contraints de
passer à l'attaque rapidement alors qu'une partie de leur arsenal, prévue pour
une attaque de plus grande envergure, a explosé. Quatre des suspects ont été
arrêtés, cinq ont été tués à Cambrils et trois autres identifiés restent
recherchés. Mais deux d'entre eux pourraient avoir été tués dans l'explosion
d'Alcanar.
» Lire aussi - Qui sont les suspects des attaques terroristes en
Espagne?
• Un homme toujours recherché
Younès Abouyaaqoub, un Marocain de 22 ans dont la photo a
été diffusée, est toujours recherché par toutes les polices du pays. Selon les
médias espagnols, il pourrait être le conducteur de la camionnette.
• 30 Français blessés
Le Quai d'Orsay a communiqué un nouveau bilan du nombre de
Français blessés dans les attentats en Espagne samedi après-midi. «Le dernier
bilan des victimes françaises dans les attentats en Espagne, établi par le
Centre de crise et de soutien du ministère de l'Europe et des Affaires
étrangères, a recensé au total 30 blessés dans l'ensemble des attaques
terroristes». Seize d'entre eux ont pu quitter les hôpitaux, mais 14 sont
toujours pris en charge. «Cinq se trouvent dans un état grave», précise le
communiqué.
• Les hommages continuent
Les Ramblas de Barcelone se sont transformées en véritables
sanctuaires en mémoire des victimes des attentats. Samedi, touristes et
habitants continuaient de venir déposer des bougies et des fleurs. Samedi soir,
le roi d'Espagne Felipe VI, s'est rendu sur l'avenue endeuillée et a déposé une
gerbe de fleurs. Il a ensuite écrit quelques mots dans le registre de
condoléances.
» Lire aussi - Journée de deuil et d'hommages aux victimes à
Barcelone
» Lire aussi - Sur les Ramblas de Barcelone, au pied d'un arbre,
des fleurs, des peluches et des bougies
Le roi Felipe VI et sa femme ont déposé une gerbe de fleurs
sur les Ramblas. - Crédits photo : Emilio Morenatti/AP
L'Espagne a décrété trois jours de deuil national après
l'attentat. Une minute de silence a également été observée à Nîmes pour le
départ du Tour d'Espagne cycliste, La Vuelta.
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salafisme a largement contaminé la Catalogne
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Attentats en Espagne : Marine Lorphelin traitée de raciste
pour un tweet en hommage aux victimes (19.08.2017)
Marine Lorphelin, ambassadrice de l'association Les Bonnes
Fées./ Laurent Vu / SIPA
Zoomer
Active sur les réseaux sociaux, Marine Lorphelin, ex Miss
France, a publié un tweet en hommage aux victimes des attentats de Barcelone et
Cambrils. Mais elle a payé cher la publication de ce tweet : vivement critiquée et insultée à cause d'un
simple mot, jugé «raciste».
Alors qu'elle voulait simplement exprimer son soutien aux
victimes des attentats survenus le 17 août, Marine Lorphelin a été prise à
partie : insultée et traitée de «raciste» pour un simple mot. La jeune femme a
publié ce tweet, aujourd'hui supprimé : «Les politiques vont-ils enfin décider
de protéger les citoyens européens ? Toutes mes pensées émues aux victimes et à
leurs familles #Barcelone». Le mot «européens» a soulevé l'indignation des
internautes, jugé trop raciste car les attentats ont touché le monde entier.
«Le mot "Européen" est choquant»
Visiblement, les internautes n'ont aucune pitié, et sont
particulièrement intransigeants, allant jusqu'à dire que l'emploi du terme
«européens» est choquant. Certains n'ont d'ailleurs pas hésité à assimiler la
jeune femme à des mouvements fascistes :
Le "Européen" est choquant il y a des victimes de
ces vermines sur tous les continents. Futur médecin.. les mots ont un sens
#rassurez-moi
— poupinou (@poupinou5) 17 août 2017
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ßôžλrt @Boz7rt
En réponse à @MarineLorphelin
Retour de bâton logique ! T'es passée de "la paix ds le
monde" à "faut sauver/protéger nos semblables, les blancs, les
occidentaux"😷 #idiote
00:57 - 18 août 2017
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Winnie Ney' @WinsMF
En réponse à @MarineLorphelin
Oh toi ferme ta gueule. Soit belle et tait toi sale raciste
de merde. D'après toi ne doive se sentir en sécurité que des européens ??
09:02 - 18 août 2017
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Aline 🏳️🌈
@bzhaline35
En réponse à @MarineLorphelin
Tu as toute la fachosphere qui te dit bravo! Cela te fait
rien ?
08:48 - 18 août 2017
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Insultée et traitée de raciste par les internautes, Marine
Lorphelin a été choquée par ces propos. Elle a d'ailleurs dû faire son mea
culpa afin de cesser cette polémique.
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Lorphelin Marine ✔ @MarineLorphelin
Vous me faites rire Twitter. Vous interprétez tout,vous
insultez gratuitement...une seule question: vous sentez vous en sécurité,
protégés?
00:31 - 18 août 2017
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Lorphelin Marine ✔ @MarineLorphelin
Je suis bien d'accord #meaculpa, le monde entier est
touché,ms je refuse de me faire insultée/traitée de raciste pr avoir écris
"européens". https://twitter.com/poupinou5/status/898303123441147904
…
06:04 - 18 août 2017
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Fort heureusement, certains internautes ont montré leur
soutien à l'ex Miss France, et l'ont félicité pour son message de soutien :
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rousselet florent @Flo_Frou_Frou
En réponse à @MarineLorphelin
C est grave les réseaux sociaux .Tout est mal interprétée
les gens traitent de racistes pour rien , y a pas de meaculpa car rien de
choquànt
08:13 - 18 août 2017
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Denis M @Dounis
En réponse à @MarineLorphelin
Marine, vu la stupidité de Twitter il vaut mieux ne jamais
entrer dans ce genre de débat ... ou tout est surinterpreté! :/
08:08 - 18 août 2017
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Axl-Rockstar @Axl_Rockstar
En réponse à @MarineLorphelin
Tu n'as pas à faire de meaculpa. Ton tweet est tout à fait
correct.Tu as interpellé les dirigeants européens car ils ns doivent des
comptes.
10:37 - 18 août 2017
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Chris @chris_massalia
En réponse à @MarineLorphelin
On est en europe. Donc c'est normal de demander des comptes
aux dirigeants européens. C'est tout.
10:13 - 18 août 2017
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Espagne : les terroristes avaient probablement un projet
plus meurtrier (19.08.2017)
Les enquêteurs ont retrouvé au moins 105 bouteilles de gaz
et des explosifs dans une maison qui a explosé à Alcanar la veille des attaques
de Barcelone et Cambrils.
LE MONDE | 19.08.2017 à 10h53 • Mis à jour le 19.08.2017 à
16h36 | Par Isabelle Piquer (Madrid, correspondance)
Les bouteilles de gaz retrouvées à Alcanar, en Espagne, le
18 août 2017.
--> solution pour éviter cela ou au moins permettre : mettre des balises sur chaque bouteille de gaz, obliger le paiement par chèque ou carte bleue.
Les djihadistes de Catalogne préparaient depuis des mois un
ou plusieurs attentats de grande envergure a confirmé, vendredi 18 août, la
police catalane. L’enquête a révélé l’existence d’une cellule de douze
personnes qui aurait improvisé les attaques des Ramblas, jeudi 17 août à
Barcelone, et de la ville côtière de Cambrils, dans la nuit de jeudi à
vendredi, après l’explosion accidentelle, la veille à Alcanar, de la maison
dans laquelle étaient confectionnés des engins explosifs.
Le bilan des attentats a été revu à la hausse après le décès
d’une femme blessée à Cambrils. Au total, 14 personnes ont trouvé la mort dans
ces deux attaques et 128 ont été blessées, 65 se trouvant toujours à l’hôpital.
Le Quai d’Orsay a dénombré 30 blessés français : cinq d’entre eux sont toujours
dans un état grave.
Reportage : « On s’était habitués à vivre paisiblement
en Catalogne »
Des douze terroristes présumés, quatre ont été interpellés,
cinq ont été abattus à Cambrils, et deux seraient morts dans l’explosion d’une
maison située à Alcanar, dans le sud de la Catalogne dans la nuit du mercredi.
Un autre serait toujours en fuite. Les autorités ne connaissaient toujours pas
l’identité du conducteur de la camionnette, qui a foncé sur la foule se
promenant sur l’avenue emblématique de la capitale catalane.
NE POUVANT PLUS PERPÉTRER DES ATTENTATS « DE L’AMPLITUDE
ESPÉRÉE », LES DJIHADISTES ONT DÉCIDÉ DE COMMETTRE UNE DOUBLE ATTAQUE « PLUS
RUDIMENTAIRE, DANS LE SILLAGE DES AUTRES ATTENTATS PERPÉTRÉS DANS LES VILLES
EUROPÉENNES », A EXPLIQUÉ LE CHEF DE LA POLICE CATALANE
L’explosion d’Alcanar, d’abord attribuée à une fuite de gaz,
et qui a fait un mort et sept blessés, aurait tout déclenché. C’est là que «
les auteurs préparaient depuis quelque temps les attentats de Barcelone », a
confirmé le chef de la police catalane, Josep Lluis Trapero. La maison avait
été squattée depuis des mois, ont raconté les voisins.
Dans les décombres, les enquêteurs ont trouvé vendredi « des
restes biologiques » qui pourraient appartenir à un deuxième cadavre, a annoncé
la police catalane sur son compte Twitter, et au moins 105 bouteilles de gaz.
Selon une source proche de l’enquête jointe par Le Monde, des traces de TATP,
un explosif artisanal particulièrement prisé des djihadistes, ont été
retrouvées sur place. Il a été utilisé dans les attentats de Bruxelles et de
Paris.
Ne pouvant plus perpétrer des attentats « de l’amplitude
espérée », les djihadistes ont alors décidé de commettre une double attaque «
plus rudimentaire, dans le sillage des autres attentats perpétrés dans les
villes européennes », d’abord à Barcelone, puis à Cambrils, a expliqué Josep
Lluis Trapero. « Ce n’était pas du tout ce qu’ils avaient prévu », a ajouté le
responsable de la police, précisant que les attaques improvisées avaient peut-être
remplacé des attentats « de plus grande envergure ».
Fausses ceintures d’explosifs
C’est à Cambrils que cinq des terroristes présumés, porteurs
de fausses ceintures d’explosifs, d’une hache et de couteaux, ont été abattus.
Les fausses ceintures devaient leur permettre de gagner du temps face aux
policiers, ont expliqué les forces de sécurité. La police a diffusé l’identité
de trois d’entre eux, des jeunes Marocains qui vivaient à Ripoll, dans le nord
de la Catalogne : Moussa Oukabir, 17 ans, Saïd Aallaa, 18 ans, et Mohamed
Hychami, 24 ans.
Lire aussi :
Barcelone à son tour frappée par l’EI
Quatre autres djihadistes ont été interpellés : un Espagnol
de l’enclave de Melilla, blessé lors de l’explosion d’Alcanar, ainsi que trois
Marocains de Ripoll, dont Driss Oukabir Soprano, 28 ans, frère aîné de Moussa
Oukabir et dont les papiers auraient servi à louer les deux véhicules utilisés
dans les attentats. La police n’a pas dévoilé l’identité des deux autres
détenus arrêtés vendredi. L’un d’entre eux, selon les déclarations de sa femme
à la télévision espagnole, est Salah El Karib, 34 ans, propriétaire d’un
cybercafé à Ripoll.
Trois autres personnes ont été identifiées, sans qu’on sache
si les deux cadavres retrouvés à Alcanar en font partie. Par ailleurs, un autre
ressortissant marocain de Ripoll qui a réussi à s’échapper, Younes Abouyaaqoub,
22 ans, né à M’rirt, au Maroc, est activement recherché par la police qui a
diffusé son identité.
« Complexité »
« Barcelone et la Catalogne occupent une place importante dans
l’évolution du djihadisme en Espagne », explique au Monde Fernando Reinares,
directeur du programme sur le terrorisme global du think tank espagnol Real
Instituto Elcano. « Entre 2013 et 2016, un quart des suspects de terrorisme ont
été arrêtés dans la province de Barcelone », précise-t-il.
C’est en Catalogne, près de Cambrils, que « Mohamed Atta, le
chef du commando du 11-Septembre a rencontré le Yéménite Ramzi Binalshibh, son
contact avec les leaders d’Al-Qaida, deux mois avant les attentats, pour finaliser
les détails de l’opération », ajoute M. Reinares. C’est également en Catalogne
qu’« en 2003 ont été découverts, lors du démantèlement d’une cellule
djihadiste, des portables semblables à ceux qui allaient être utilités [un an
plus tard] dans les attentats de Madrid ».
Les autorités catalanes auraient-elles mis trop de temps à
reconnaître la gravité du phénomène ? « En Catalogne, certains secteurs de la
population comprennent la menace du terrorisme djihadiste, affirme le
chercheur, mais d’autres, obsédés par leur quête d’identité, ne veulent pas
voir qu’il s’agit d’un problème sécuritaire. » Quant à savoir si la cellule des
douze djihadistes a agi seule ou fait partie d’un réseau encore plus vaste, «
vu le nombre de personnes impliquées et la relative complexité des attentats,
on ne peut exclure qu’il puisse y avoir un lien significatif entre les suspects
et des responsables de l’Etat Islamique ».
Attentats en Catalogne : quelle est l’implantation de la
mouvance djihadiste en Espagne ? (19.08.2017)
Le pays, peu actif au sein de la coalition contre l’EI et
faible pourvoyeur de combattants, est une des pierres angulaires de la présence
de l’organisation en Europe.
LE MONDE | 19.08.2017 à 06h43 • Mis à jour le 19.08.2017 à
17h16 | Par Les Décodeurs
Treize ans après l’explosion des dix bombes dans des trains
de banlieue à Madrid, le terrorisme islamiste a à nouveau frappé l’Espagne,
jeudi 17 et vendredi 18 août. Contrairement à la France ou au Royaume-Uni,
régulièrement touchés ces dernières années, la péninsule ibérique avait
jusqu’alors réussi à prévenir les attaques depuis 2004.
Le pays, bien que peu actif dans la coalition contre
l’organisation Etat islamique (EI) en Syrie et faible pourvoyeur en combattants
djihadistes, n’en est pas moins considéré comme l’une des pierres angulaires de
la présence de l’EI en Europe.
Forte présence des djihadistes en Catalogne
La Catalogne est depuis les années 1990 une région « fertile
» pour le djihadisme. En 1995, la police procédait à Barcelone aux premières
arrestations de membres du Groupe islamique armé (GIA), organisation née de la
guerre civile algérienne. Les années suivantes, de nombreuses cellules furent
démantelées dans la région à la suite des attentats perpétrés en France.
Certains membres tentèrent de relancer les réseaux en
préparant de nouvelles attaques, cette fois-ci sous la bannière d’Al-Qaida.
C’est le cas de Mohamed Archaf, arrêté en Espagne pour ses liens avec le GIA.
Lors de son séjour en prison, il cherche à créer une
nouvelle cellule en recrutant des détenus. Accompagné d’une trentaine de
personnes à sa sortie, il avait l’intention de poser des bombes dans le
bâtiment de l’Audience nationale espagnole à Madrid (un tribunal notamment
chargé des questions de terrorisme), avant que la police ne les interpelle tous
à nouveau.
Cette implantation ancienne de la mouvance djihadiste dans
l’est du pays a servi de terreau à l’EI, devenue une véritable organisation à
visée mondiale avec la proclamation de son « califat », en juin 2014.
Et les récents chiffres en attestent : selon un rapport du
think tank espagnol Real Instituto Elcano datant de 2016, sur la totalité des
personnes condamnées pour des faits en lien avec une entreprise terroriste
entre 1996 et 2013, 30,6 % d’entre eux vivaient en Catalogne, dont 23,5 % dans
la seule province de Barcelone. Lorsqu’on se limite à la période 2004-2012,
quatre condamnés sur dix se trouvaient dans la région au moment de leur
arrestation.
L’une des raisons invoquées pour justifier cette
particularité tient à la forte présence d’immigrés originaires de pays à
majorité musulmane dans la région : plus qu’ailleurs en Espagne, ces
communautés se sont installées en Catalogne, et pour beaucoup à Barcelone même.
La cité accueille à elle seule 16 % de ces immigrés et de leurs enfants.
Peu de départs vers la Syrie
Le 11 mars 2004, plusieurs bombes explosaient dans les
transports en commun madrilènes, faisant 191 morts et plus de 1 500 blessés.
José Maria Aznar, chef du gouvernement conservateur d’alors, avait dans un
premier temps attribué cette attaque aux séparatistes basques de l’ETA, avant
qu’elle ne soit revendiquée par Al-Qaida.
C’est que l’organisation basque avait fait plus de 800 morts
depuis son premier attentat en 1968, avant de renoncer à la lutte armée en
2011. Une longue expérience de lutte contre le terrorisme séparatiste que la
police et le renseignement espagnols ont mis à profit dans leurs actions de
prévention des attentats.
Depuis Madrid, 700 arrestations ont été faites et 124
personnes ont été enfermées pour des faits en lien avec l’EI. En juin 2017, la
police espagnole rapportait au journal El Pais que les tribunaux suivaient 259
personnes et que 500 téléphones étaient écoutés.
C’est cette attention constante, mais aussi la bonne
intégration des musulmans espagnols, qui expliqueraient le peu de départs des
ressortissants du pays vers la Syrie, selon un chef de la police interrogé par
le quotidien.
« L’Espagne a atteint aujourd’hui un total de quelque 160
djihadistes engagés au Moyen-Orient [29 sont morts sur place et 20 sont
revenus], un chiffre comparable à celui du Danemark, dont la population est
pourtant huit fois moins élevée », expliquait l’historien spécialiste du
Moyen-Orient Jean-Pierre Filiu sur son blog en 2016.
Le rapport de Real Instituto Elcano précise que 45 % des
personnes arrêtées entre juin 2013 et mai 2016 en lien avec l’EI étaient de
nationalité espagnole et 41 % de nationalité marocaine. Ceux nés en Espagne
viennent en majorité des deux enclaves qu’a conservées le pays sur le
territoire marocain – Ceuta (60,6 %) et Melilla (27,3 %) –, puis de Barcelone
(6,1 %). L’un des suspects des attentats de Barcelone et de Cambrils,
interpellé à Alcanar le 18 août, est d’ailleurs un Espagnol né à Melilla.
Un terreau favorable à la radicalisation que la police et
les services de renseignement espagnols surveillent attentivement, de même que
les Israéliens du Mossad et les Marocains de la Direction générale de la
surveillance du territoire, selon El Pais. Pour Jean-Pierre Filiu, «
l’agitation pro-djihadiste à Ceuta et Melilla peut aussi être analysée comme un
prolongement de ce mouvement au Maroc même [qui compte pas moins de 1 500
combattants dans les rangs de l’EI], plutôt que comme un défi spécifiquement
espagnol ».
Le mythe des « représailles » djihadistes
« On lit encore trop souvent que les tueurs de l’EI, le bien
mal nommé “Etat islamique”, agiraient en “représailles” après les actions
militaires menées contre leur organisation, regrette Jean-Pierre Filiu en avril
2016. Succomber à cette illusion, c’est (…) accréditer la fable funeste d’un EI
prêt à nous épargner si nous le laissons opprimer en paix les millions de
personnes, dans leur écrasante majorité arabes et musulmanes, qui survivent sous
le joug djihadiste. »
Les attentats de jeudi et de vendredi semblent accréditer
cette thèse. L’Espagne est peu active militairement sur les territoires conquis
par l’EI. Elle fait bien partie de la coalition contre l’organisation, mais
contrairement à la France, elle n’organise pas de frappes avec sa propre
aviation. Elle est d’ailleurs peu présente sur le théâtre des opérations :
seuls 450 soldats espagnols se trouvent dans la base militaire de Bismayah, en
Irak, pour former quelque 6 000 soldats irakiens, avec l’aide des Britanniques,
des Américains et des Portugais.
Dans le cadre des accords entre les Etats-Unis et le reste
de la coalition, Madrid permet aussi à l’armée américaine d’utiliser la base
aéronavale de la Rota. Mais celle-ci servirait plutôt de point d’appui pour
combattre AQMI au Maghreb et au Sahel, plutôt que l’EI en Syrie.
Al Andalus et le fantasme de la « terre perdue »
Dans la mythologie djihadiste, les sept siècles de
domination musulmane dans le sud de l’Espagne représentent – en partie à tort –
un âge d’or civilisationnel. A partir de 711, les Omeyyades s’emparent sans
grande résistance de la plus grande partie de la péninsule ibérique, donnant
naissance à Al Andalus, et y installent un califat. Le dernier royaume musulman
d’Espagne, celui de Grenade, s’éteint avec la prise de la ville en 1492 par les
« Rois catholiques » Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon.
La volonté de « récupérer » ces terres perdues il y a plus
de cinq siècles revient de manière récurrente dans la propagande de l’EI. Début
2016, un djihadiste français faisait par exemple référence à cette Andalousie
perdue dans une vidéo d’exécution : « Al Andalus, aie patience… tu n’es pas
espagnole, tu n’es pas portugaise, tu es musulmane. »
Attentats en Espagne : deux
jours après, l'enquête se poursuit (19.08.2017)
Par Guillaume
Descours et AFP, Reuters AgencesPublié le 19/08/2017 à 20h43
Un homme, qui pourrait être le
conducteur de la camionnette, est toujours activement recherché alors que le
gouvernent espagnol a officiellement déclaré que la cellule djihadiste avait
été démantelée. À Barcelone, les hommages étaient encore nombreux ce samedi sur
les Ramblas. Le Figaro fait le point.
• La cellule djihadiste
démantelée
Deux jours après les attentats
qui ont fait 14 morts et une centaine de blessés en Espagne, l'enquête se
poursuit. Mais le ministre de l'Intérieur espagnol, Juan Ignacio Zoido, a
affirmé samedi que la cellule qui a mené les attaques terroristes de Barcelone
et Cambrils a été démantelée. «Nous pouvons presque dire que la cellule est
totalement démantelée à Barcelone, puisque des personnes sont mortes, des
personnes ont été arrêtées et que des identifications ont été rapidement
réalisées et que d'autres recherches sont en cours dont nous ne pouvons pas
parler en ce moment», a-t-il indiqué. L'annonce a irrité la police catalane qui
a rappelé que c'était elle qui dirigeait l'enquête.
Le gouvernement espagnol a
également annoncé qu'il n'élève pas de 4 à 5, le niveau maximum, le niveau
d'alerte antiterroriste. En effet, il estime qu'il n'y a plus de risque
d'attentat imminent.
Cette cellule était selon les
premiers éléments de l'enquête composée d'une douzaine de personnes. Ces derniers
auraient été contraints de passer à l'attaque rapidement alors qu'une partie de
leur arsenal, prévue pour une attaque de plus grande envergure, a explosé.
Quatre des suspects ont été arrêtés, cinq ont été tués à Cambrils et trois
autres identifiés restent recherchés. Mais deux d'entre eux pourraient avoir
été tués dans l'explosion d'Alcanar.
» Lire aussi - Qui sont les suspects des attaques terroristes en
Espagne ?
• Un homme toujours recherché
Younès Abouyaaqoub, un Marocain
de 22 ans dont la photo a été diffusée, est toujours recherché par toutes les
polices du pays. Selon les médias espagnols, il pourrait être le conducteur de
la camionnette.
• 30 Français blessés
Le Quai d'Orsay a communiqué un
nouveau bilan du nombre de Français blessés dans les attentats en Espagne
samedi après-midi. «Le dernier bilan des victimes françaises dans les attentats
en Espagne, établi par le Centre de crise et de soutien du ministère de
l'Europe et des Affaires étrangères, a recensé au total 30 blessés dans
l'ensemble des attaques terroristes». Seize d'entre eux ont pu quitter les
hôpitaux, mais 14 sont toujours pris en charge. «Cinq se trouvent dans un état
grave», précise le communiqué.
• Les hommages continuent
Les Ramblas de Barcelone se sont
transformées en véritables sanctuaires en mémoire des victimes des attentats.
Samedi, touristes et habitants continuaient de venir déposer des bougies et des
fleurs. Samedi soir, le roi d'Espagne Felipe VI, s'est rendu sur l'avenue
endeuillée et a déposé une gerbe de fleurs. Il a ensuite écrit quelques mots
dans le registre de condoléances.
» Lire aussi - Journée de deuil et d'hommages aux victimes à
Barcelone
» Lire aussi - Sur les Ramblas de Barcelone, au pied d'un arbre,
des fleurs, des peluches et des bougies
Le roi Felipe VI et sa femme ont
déposé une gerbe de fleurs sur les Ramblas. - Crédits photo : Emilio
Morenatti/AP
L'Espagne a décrété trois jours de
deuil national après l'attentat. Une minute de silence a également été observée
à Nîmes pour le départ du Tour d'Espagne cycliste, La Vuelta.
La rédaction vous
conseille :
- Le
salafisme a largement contaminé la Catalogne
- Les
Ramblas, coeur battant de Barcelone, touchés par le terrorisme
Qui sont les suspects des
attaques terroristes en Espagne ? (19.08.2017)
Publié le 19/08/2017 à 11h22
Selon les autorités, la cellule
terroriste aurait regroupé une douzaine de membres. Au moins six ont été tués
et quatre arrêtés.
Deux jours après les attaques qui
ont frappé la capitale de la Catalogne, le profil de la cellule terroriste à
l'origine de l'attaque commence à se dessiner même si de nombreuses zones
d'ombre persistent.
• L'auteur présumé de
l'attaque de La Rambla à Barcelone
Selon la presse espagnole, il
s'agirait de Younès Abouyaaqoub. Âgé de 22 ans, il est Marocain et né à Mrirt.
Après l'avoir cru mort dans un premier temps, la police considère ce samedi
matin que le jeune homme est en réalité en fuite. Il est activement recherché.
• Les terroristes abattus à
Cambrils
Ils sont cinq à avoir été abattus
par les forces de l'ordre dans la station balnéaire de Cambrils, après avoir
lancé leur voiture sur la police. Quatre ont été tués au niveau de leur
voiture. Un dernier a réussi à s'échapper et à menacer des passants sur le
front de mer avant d'être lui aussi abattu par un policier.
Trois ont été formellement
identifiés. Moussa Oukabir, 17 ans, né à Ripoll mais Marocain, un temps supecté
comme étant le conducteur de la camionette de Barcelone. Son voisin d'immeuble
Mohamed Hychami, âgé de 24 ans, lui aussi de Mrirt comme Younès Abouyaaqoub. Et
enfin Said Aallaa, de 18 ans, né à Naour au Maroc.
• Les deux morts de
l'explosion d'Alcanar
Deux personnes sont mortes dans
l'explosion suivie de l'incendie d'une maison à Alcanar, où plusieurs bombonnes
de gaz ont été découvertes. Les autorités espagnoles estiment que cet évènement
est sans doute lié à la séquence terroriste. Un imam pourrait être l'une des
deux personnes décédées. Des prélèvements ADN sont en cours.
• Quatre arrestations
Quatre personnes sont par
ailleurs en garde à vue: trois Marocains et un Espagnol. Les détenus sont également
jeunes: 21, 27, 28 et 34 ans. Parmi eux figure Driss Oukabir, frère aîné de
Moussa Oukabir, tué à Cambrils. Les deux autres suspects arrêtés à Ripoll sont
Sahal el-Karib et Mohamed Aallaa.
• Quel profil?
La plupart des terroristes
semblent être des habitants de longue date de la Catalogne, la région d'Espagne
où la communauté musulmane est la plus importante, avec quelque 500.000
musulmans, sur 1,9 million. Les arrestations en lien avec le terrorisme
djihadiste y sont les plus nombreuses, avec Madrid... et les enclaves sous
administration espagnole de Ceuta et Melilla au Maroc. L'un des suspects
arrêtés vient d'ailleurs de Melilla. Il été arrêté à Alcanar, là où une maison
a explosé.
Aucun des interpellés et des
auteurs présumés abattus n'était connu des services de police pour des faits en
lien avec le terrorisme, mais certains auraient des antécédents judiciaires
pour des faits de délinquance commune.
La ville où une majorité d'entre
eux vivait, Ripoll, est une petite localité calme, vivant des services et de
l'industrie, de quelque 10.000 habitants, dont près de 1200 étrangers, au pied
des Pyrénées, à une centaine de kilomètres au nord de Barcelone. Elle dispose
d'une mosquée depuis des années.
La rédaction vous
conseille :
Le salafisme a largement
contaminé la Catalogne (18.08.2017)
Par Fanny
Laurent
Mis à jour le 18/08/2017 à 20h53 | Publié le 18/08/2017 à 20h19
INFOGRAPHIE - Les attentats de
Catalogne confortent l'idée selon laquelle l'Espagne était depuis quelque temps
déjà dans la ligne de mire de Daech.
En 2016, jusqu'à 33 références à
l'Espagne apparaissaient dans les messages de l'État islamique (EI) contre 10
en 2014, selon les chiffres de Manuel Torres, professeur à l'université de
Séville. Pourtant, depuis l'attaque la plus meurtrière d'Europe du 11 mars
2004, l'Espagne
avait été épargnée par les djihadistes d'al-Qaida puis de Daech.
La Catalogne, particulièrement,
est le théâtre de ces opérations. Avec 14 arrestations et 10 opérations, elle
est, depuis début 2017, la communauté autonome où se sont déroulées le plus
d'interventions policières.
L'Observatoire musulman de
Madrid recense aujourd'hui 1.900.000 musulmans en Espagne
Depuis 2012, 62 arrestations et
30 opérations, selon le ministère de l'Intérieur, ont eu lieu à Barcelone. La
deuxième ville d'Espagne est une véritable plaque tournante du djihadisme. Elle
concentre une grande part de musulmans, environ 500.000 d'après Ignacio
Cembrero. Un phénomène de ghettoïsation est de plus en plus évident en
banlieue, avec des quartiers majoritairement musulmans. À l'instar de la
Belgique, le salafisme a très largement pénétré la Catalogne depuis quelques
années. De grands congrès salafistes sont même organisés dans des mosquées de
la périphérie de la ville.
Des djihadistes marocains
Les immigrés musulmans ont
débarqué en grand nombre en Catalogne au milieu des années 1990 et plus
récemment, entre 2004 et 2006. L'Observatoire musulman de Madrid recense
aujourd'hui 1.900.000 musulmans en Espagne, dont plus de 1 million
sont marocains ou d'origine marocaine. À l'instar de la communauté algérienne à
Marseille, les Marocains entretiennent des rapports étroits avec Barcelone.
Revendiqués à l'époque par
al-Qaida, les attentats du 11 mars 2004 avaient déjà été planifiés par une
cellule dirigée par des Marocains et Espagnols d'origine marocaine. Selon une
étude publiée en 2016, 41 % des personnes arrêtées entre juin 2013 et mai
2016 dans le cadre d'enquêtes antiterroristes étaient de nationalité marocaine
(46 % étant de nationalité espagnole). En avril 2015, toujours en
Catalogne, onze personnes, dont cinq Marocains, avaient été interpellées dans
un réseau de recrutement de volontaires pour le djihad syro-irakien.
Enfin, le Maroc a deux enclaves
espagnoles, Ceuta et Melilla, qui sont également deux foyers de l'islamisme.
Depuis 2012, respectivement 24 et 31 personnes y ont été arrêtées pour des
activités terroristes. Néanmoins, ni le taux de chômage élevé, ni la part
importante de musulmans dans la population ne sont des explications suffisantes
à cette radicalisation. L'ouverture du conflit en Syrie et par voie de
conséquence l'effet contagion du Maroc, devenu l'un des pays qui ont envoyé le
plus grand nombre de combattants pour gonfler les rangs de l'EI, ont servi
d'amplificateur au phénomène.
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islamiste: en Espagne, les signaux alarmants se multipliaient ces derniers
mois
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EN DIRECT - Nouvelle attaque terroriste au sud de Barcelone
: cinq assaillants abattus (17.08.2017)
Actualité
International
Par Juliette Mickiewicz et Yohan Blavignat
Mis à jour le 18/08/2017 à 05h01 | Publié le 17/08/2017 à
17h37
Quelques heures après qu'une camionnette ait percuté des
passants sur les Ramblas à Barcelone, faisant 13 morts et une centaine de
blessés, un autre véhicule a foncé dans la nuit de jeudi sur la foule à
Cambrils en Catalogne. Cinq «terroristes présumés» ont été tués par les forces
de l'ordre qui cherchent à déterminer si les deux attaques sont liées.
TOUT LE LIVELES ESSENTIELSORDRE DES POSTS
TERMINE : Fin du direct : 18/08/2017 à 06:11
18/08/2017 à 07:11
Le live de ce vendredi
Ce live animé par Damien Duperray, Benoit Jourdain, Juliette
Mickiewicz, Yohan Blavignat et toute la rédaction du Figaro.fr est terminé.
Nous suivons les dernières informations en provenance de Catalogne dans un
nouveau live.
» Attentats de Barcelone et Cambrils : le point ce vendredi
matin
18/08/2017 à 05:53
Les assaillants tués à Cambrils avaient des ceintures
explosives
Alors qu'était lancée la traque du conducteur du véhicule
ayant percuté la foule sur les Ramblas à Barcelone, la police catalane a
annoncé dans la nuit avoir tué cinq assaillants dans la station balnéaire de
Cambrils, ce qui a permis d'empêcher une "attaque terroriste" à
l'aide de ceintures explosives.
Six civils et un policier ont été blessés dans cette opération,
ont dit les services de secours. Un des civils blessés est dans un état
critique, ont annoncé les services d'urgence de Catalogne sur leur compte
Twitter.
"Les terroristes présumés circulaient dans une Audi A3
et ont apparemment renversé plusieurs personnes avant de se heurter à une
patrouille des Mossos d'Esquadra et la fusillade a commencé", a annoncé un
porte-parole du gouvernement régional.
18/08/2017 à 04:46
Une voiture a foncé dans la foule à Cambrils
Six civils et un policier ont été blessés tôt vendredi quand
une voiture a foncé dans la foule dans la station balnéaire de Cambrils, à 120
km au sud de Barcelone, avant d'être arrêtée par les tirs de la police, peu
après l'attaque à la voiture-bélier sur les Ramblas à Barcelone.
La police avait auparavant annoncé avoir abattu "cinq
terroristes présumés" à Cambrils. Elle cherche à déterminer si les deux
affaires sont liées.
18/08/2017 à 04:38
Les assaillants tués à Cambrils pourraient être liés à
l'attaque de Barcelone
La police catalane pense que les cinq terroristes présumés
tués à Cambrils sont liés à l'attaque au camion-bélier à Barcelone et à
l'explosion jeudi de la maison à Alcanar où des explosifs étaient préparés.
La situation est à présent maîtrisée à Cambrils, selon la
police espagnole. Six civils et un policier auraient été blessés pendant la
fusillade. Les forces de l'ordre a précisé sur Twitter que cette opération
était toujours en cours et a invité les habitants et les touristes à la
prudence.
18/08/2017 à 04:00
Des Français parmi les victimes de 18 nationalités
Les victimes de l'attentat de Barcelone sont au moins de 18
nationalités différentes, ont indiqué les services de protection civile.
Les nationalités confirmées dans la nuit, sans indication du
nombre de ressortissants concernés ni de leur état, étaient les suivantes:
française, allemande, espagnole, néerlandaise, argentine, vénézuélienne, belge,
australienne, hongroise, péruvienne, irlandaise, grecque, cubaine,
macédonienne, chinoise, italienne, roumaine et algérienne.
18/08/2017 à 03:58
Des explosifs préparés dans une maison en Catalogne
Les habitants de la maison en Catalogne où s'est produite
jeudi une explosion liée à l'attaque à la fourgonnette à Barcelone préparaient
des explosifs à l'aide de bouteilles de gaz, a-t-on appris de source policière
catalane.
Cette explosion, survenue à Alcanar à une centaine de
kilomètres au sud de Barcelone, a fait un mort, a précédemment déclaré la
police.
Cet événement est lié à l'attaque à la fourgonnette qui a
fait 13 morts jeudi après-midi en plein coeur de Barcelone, selon la police.
18/08/2017 à 03:38
La police abat "quatre terroristes présumés" au
sud de Barcelone
La police a annoncé que "quatre terroristes
présumés" avaient été abattus dans la nuit de jeudi à vendredi à Cambrils,
à 120 km au sud-ouest de Barcelone, quelques heures après l'attaque dans la
capitale catalane ayant fait 13 morts.
"Quatre terroristes présumés abattus à Cambrils et un
cinquième blessé", a annoncé la police, sans préciser s'ils étaient liés
ou non à l'attentat à la camionnette bélier.
Selon le correspondant d'une radio locale, plusieurs rues de
la commune étaient barrées et des gens étaient confinés dans des restaurants et
des lieux de divertissement.
18/08/2017 à 01:00
Ce que l'on sait de l'attaque terroriste
• LES ÉVÉNEMENTS
Vers 17 heures, une camionnette percute la foule sur plus de
500 mètres sur les Ramblas, l'avenue de Barcelone la plus fréquentée par les
touristes espagnols et étrangers. Des témoins décrivent des scènes de chaos et
de panique parmi les piétons. Selon le président du gouvernement catalan,
Carles Puigdemont, l'attaque a fait treize morts et plus de cent blessés. Le
ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders a annoncé qu'une Belge a
été tuée dans l'attentat.
• LES SUSPECTS
La police régionale de Catalogne a annoncé l'arrestation de
deux hommes, un Espagnol et un Marocain, en lien avec l'attentat. En revanche,
le conducteur du véhicule est toujours en fuite. Un témoin a dit avoir vu dans
la camionnette "un homme très jeune, d'une vingtaine d'années, au visage
mince". La police a également indiqué avoir identifié un suspect sans que
l'on sache, pour l'heure, s'il était le conducteur ou s'il fait partie des deux
hommes interpellés.
• LA REVENDICATION
Le groupe djihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué
l'attentat dans un communiqué diffusé dans la soirée par son agence de
propagande Amaq et relayé par le centre américain de surveillance des sites
djihadistes, SITE. "Les assaillants de l'attaque de Barcelone étaient des
soldats de l'Etat islamique", indique le communiqué, ajoutant que
"l'opération a été menée en réponse aux appels à cibler les Etats de la
coalition" internationale anti-djihadistes opérant en Syrie et en Irak.
• L'ATTENTAT LIÉ À UNE EXPLOSION DANS UN IMMEUBLE
Selon la police, une explosion qui a eu lieu hier dans un
immeuble de la commune d'Alcanar, au sud de Barcelone, serait en lien avec
l'attentat d'aujourd'hui. Une personne a été tuée, et sept autres blessés.
L'explosion serait due à une importante concentration de gaz dans un
appartement.
» Lire aussi - Barcelone frappée par l'EI, ce que l'on sait
de l'attaque terroriste
18/08/2017 à 00:43
Une ligne spéciale pour la lutte anti-terroriste ouverte
18/08/2017 à 00:41
Des habitants et des touristes coincés dans les rues
Des habitants et des touristes ne pouvaient toujours pas
rejoindre leur domicile et/ou leur hôtel il y a encore une heure. Ils
patientaient dans l'herbe près de la plaça de Catalunya. La police autorise
désormais certains à rentrer chez eux dans la zone sécurisée mais le quartier
reste bouclé et interdit à la circulation.
18/08/2017 à 00:26
Le conducteur de la fourgonnette toujours en fuite
Selon les autorités catalanes, les deux suspects interpellés
sont un Espagnol et un Marocain. Le conducteur de la fourgonnette est quant à
lui toujours en fuite.
18/08/2017 à 00:23
Une explosion dans un immeuble qui a eu lieu hier en lien
avec l'attentat (police)
Selon la police catalane, une explosion qui a eu lieu hier
dans un immeuble de la commune d'Alcanar, au sud de Barcelone, serait en lien
avec l'attentat d'aujourd'hui. Une personne a été tuée, et sept autres blessés.
L'explosion serait due à une importante concentration de gaz dans un
appartement.
18/08/2017 à 00:18
VIDEO - Attaques à la voiture-bélier : les précédents en
Europe
18/08/2017 à 00:14
Aucune des deux personnes interpellées n'est le conducteur
de la fourgonnette, dit la police
La police catalane a confirmé qu'elle détenait deux
personnes en lien avec l'attentat, mais aucun d'entre eux n'étaient le ou les
conducteurs de la fourgonnette. Par ailleurs, un homme a bien été abattu près
de Barcelone après qu'il a forcé un barrage de police. Son lien avec l'attentat
n'est pas encore établi avec précision.
17/08/2017 à 23:54
Nouveau bilan : 13 morts et plus de 100 blessés
Le gouvernement espagnol vient de publier un nouveau bilan
de 13 morts et une centaine de blessés.
17/08/2017 à 23:48
Les clubs de la Liga observeront une minute de silence
Une minute de silence sera observée avant le début des
matches de la première journée de la Liga, vendredi, en hommage aux victimes de
l'attentat perpétré jeudi à Barcelone. Au moins treize personnes ont été tuées
et plus d'une centaine blessées après qu'un conducteur a délibérément foncé
dans la foule en plein après-midi sur l'avenue la plus touristique de
Barcelone. L'attentat a été revendiqué jeudi soir par l'Etat islamique.
Tous les clubs de la ligue de première et seconde division
"rendront hommages aux victimes et à leurs proches", selon un
communiqué des instances professionnelles. "La Ligue a sollicité la
Fédération en ce sens", ajoute le texte. Auparavant, le FC Barcelone avait
annoncé que ses joueurs porteront "un brassard noir lors de toutes les rencontres"
programmées en fin de semaine.
17/08/2017 à 23:17
Après Barcelone, Trump cautionne des méthodes expéditives
contre le «terrorisme islamiste radical»
Donald Trump a cautionné jeudi des méthodes expéditives pour
faire pièce "au terrorisme islamiste radical", en se référant à une
légende urbaine de l'occupation américaine des Philippines. Après avoir
condamné l'attentat de Barcelone et offert l'aide des Etats-Unis, le président
a conseillé dans un second tweet, "d'étudier ce que le général Pershing
des Etats-Unis faisait aux terroristes quand il les attrapait". "Et
il n'y a plus eu de terrorisme islamiste radical pendant 35 ans!", affirme
Donald Trump dans son tweet.
Selon l'une des versions de la légende, le général Pershing,
qui deviendra célèbre comme commandant du corps expéditionnaire américain en
France en 1917, aurait fait exécuter 49 prisonniers musulmans philippins avec
des balles trempées dans le sang de cochon - un animal impur selon la tradition
musulmane - avant de les enterrer enroulés dans une peau de porc. Toujours
selon la légende, il aurait relâché le 50ème prisonnier pour qu'il porte
témoignage auprès des autres rebelles qui, effrayés par la perspective de ne
pas aller au paradis, auraient déposé les armes. Snopes souligne n'avoir "trouvé
aucune référence de cet incident dans les biographies de Pershing et cela ne
correspond pas à la manière dont Pershing se comportait avec les Moros",
souligne le site, qui a publié une longue enquête sur le sujet.
17/08/2017 à 23:11
Mahmoud Abbas a envoyé ses condoléances aux victimes
Le président de l'Autorité palestinienne a envoyé ses
condoléances aux victimes de l'attentat de Barcelone.
17/08/2017 à 23:04
Une minute de silence demain à midi à Barcelone
Le maire de Barcelone, Ada Colau, a appelé les citoyens à
observer une minute de silence demain vendredi à 12 heures sur le lieu de
l'attaque à Barcelone.
17/08/2017 à 23:00
La tour Eiffel éteinte en hommage aux victime
17/08/2017 à 22:58
Deux policiers renversés à la sortie de Barcelone
Deux policiers ont été renversés jeudi dans la soirée par un
véhicule lors d'un contrôle à la sortie de Barcelone, a indiqué la police
régionale de Catalogne, sans que l'on sache si l'incident était lié à
l'attentat qui a frappé la ville.
"Leur vie n'est pas en danger", a déclaré à l'AFP
une porte-parole des Mossos d'Esquadra, ajoutant que des agents avaient tiré en
direction du véhicule pour tenter de l'arrêter. Le véhicule a ensuite été
localisé à Sant Just Desvern, commune voisine de Barcelone, et un dispositif de
déminage activé, a-t-elle précisé, ajoutant que les policiers ne savaient pas
si le conducteur se trouvait dans le véhicule ni s'il contenait des explosifs.
17/08/2017 à 22:57
Netanyahu appelle le monde «civilisé» à s'unir contre le
«terrorisme»
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a appelé
jeudi soir le "monde civilisé à lutter contre le terrorisme" après
l'attentat qui a fait au moins 13 morts à Barcelone.
"Israël condamne fermement l'attentat terroriste à
Barcelone (...) a affirmé Benjamin Netanyahu dans un communiqué de son bureau.
"Nous avons vu de nouveau ce soir que le terrorisme
frappe partout. Le monde civilisé doit le combattre ensemble pour le
vaincre", a souligné le communiqué.
17/08/2017 à 22:48
Cristiano Ronaldo et le monde sportif espagnol consternés
L'attaquant portugais du Real Madrid, Cristiano Ronaldo
s'est déclaré "consterné", à l'instar du monde sportif espagnol, à la
suite de l'attentat de Barcelone qui a fait une douzaine de morts et 80 blessés
jeudi, selon un dernier bilan. "Consterné par les informations en
provenance de Barcelone. Tout mon soutien et ma solidarité aux familles et aux
amis des victimes", a publié Ronaldo sur son compte Twitter.
Même réaction pour Neymar, qui a quitté la capitale catalane
il y a quelques semaines pour rejoindre le Paris Saint-Germain. "Que Dieu
réconforte toutes les familles", a posté le Brésilien sur son compte
Twitter, accompagné d'une photo sombre en noir et blanc de la Sagrada Familia,
avec le message "Pray for Barcelona", où il a vécu entre juin 2013 et
août 2017. Dans des termes à peu près identiques, Rafael Nadal et l'intérieur
Pau Gasol se sont déclarés en outre "détruits par ce qui s'est passé à
Barcelone".
Le triple champion du monde de MotoGP, Marc Marquez s'est
dit "commotionné" par cet attentat regrettant son "impuissance
maximale". "Non au terrorisme. Non à la dictature de la peur",
s'est exclamé Sergio Ramos, le capitaine du Real Madrid. Le club madrilène a publié
un communiqué pour affirmer sa "consternation". "Avec le coeur
serré par cette attaque survenue dans notre ville. Toute notre force et notre
estime pour les victimes, les proches et les Barcelonais", a publié pour
sa part le FC Barcelone. Le club de Villarreal a décidé de suspendre la
présentation de sa nouvelle recrue, l'attaquant colombien Carlos Bacca, en
"signe de lutte" face à l'attentat.
» Lire aussi - L'intense émotion des sportifs de Barcelone
après l'attaque terroriste
17/08/2017 à 22:33
Poutine appelle à une lutte mondiale contre le terrorisme
Vladimir Poutine a appelé à une lutte mondiale "contre
les forces du terrorisme" après l'attaque de Barcelone.
17/08/2017 à 22:32
L'État islamique revendique l'attentat de Barcelone
Le gourpe djihadiste Etat islamique a revendiqué, via son
agence de propagande Amaq, l'attentat de Barcelone qui a fait une douzaine de
morts et 80 blessés.
17/08/2017 à 22:25
Une femme belge identifiée parmi les victimes
Une femme de nationalité belge a été tuée dans l'attaque
terroriste, a annoncé dans la soirée le ministre belge des Affaires étrangères
Didier Reynders.
Le ministre a ensuite précisé à plusieurs médias qu'il
s'agissait d'une femme.
"Nous déplorons une victime belge, c'est une femme.
Nous sommes en contact avec sa famille", a-t-il déclaré au site internet
de la chaîne publique flamande VRT.
"Il y a beaucoup de Belges à Barcelone en ce moment.
Nous avons déjà contacté différentes familles. Dans la plupart des cas, les
appels ont livré des informations positives, excepté cette mauvaise nouvelle",
a aussi dit Didier Reynders, cité par l'agence Belga.
Le Premier ministre belge Charles Michel a également réagi
sur Twitter. "Nos pensées vont aux victimes et aux familles de #Barcelone.
Aucun acte barbare n'entamera la puissance et la capacité de résistance de
notre allié", a-t-il écrit en allusion à l'Espagne, membre comme la
Belgique de l'UE et de l'Otan.
17/08/2017 à 22:24
Barack Obama : «Les Américains seront toujours aux côtés de
nos amis espagnols»
17/08/2017 à 22:22
Réunion de sécurité vendredi à Rome
Le ministre italien de l'Intérieur, Marco Minniti, a
convoqué pour vendredi matin une réunion extraordinaire antiterroriste.
Cette réunion extraordinaire du Comité d'analyse stratégique
antiterroriste (Casa) est prévue à 11H00 au ministère, en présence des
responsables des forces de police et des services du renseignement, a précisé
le ministère dans un communiqué.
Lors d'une conférence de presse mardi, Marco Minniti avait
rappelé que la menace terroriste restait "élevée" en Italie, comme
dans un grand nombre de pays du monde, mais qu'il n'y avait dans l'immédiat
"aucune trace de menace imminente".
17/08/2017 à 22:21
Un suspect identifié
Un suspect arrêté après l'attaque à la camionnette qui a
fait au moins 13 morts et 80 blessés à Barcelone a été identifié, selon le
principal syndicat de police espagnol. Il s'agit de Driss Oukabir, a affirmé à
l'AFP un porte-parole du Syndicat unifié de policiers (SUP).
Un homme portant ce nom avait posté sur sa page Facebook,
consultée par l'AFP avant qu'elle ne devienne inaccessible vers 21 heures, des
photos le montrant sur la plage, d'autres devant un miroir, et une image du
drapeau berbère, peuple présent notamment au Maroc et en Algérie.
17/08/2017 à 22:17
Deux personnes interpellées et un suspect abattu par la
police
Carles Puigdemont a également précisé que deux personnes ont
été arrêtées. Un suspect a aussi été abattu par la police alors qu'il a forcé
un barrage routier. L'homme a renversé un policier avant de s'enfuir sous les tirs
des agents. Il aurait été retrouvé 3 kilomètres plus loin, le corps sans vie.
17/08/2017 à 22:13
Nouveau bilan : une douzaine de morts et 80 blessés, dont 15
gravement
Carles Puigdemont, le président de la Generalitat - le
gouvernement catalan -, a annoncé un nouveau bilan lors d'une intervention
télévisée. À l'heure actuelle, il y aurait "une douzaine de morts et 80
blessés, dont 15 dans un état grave".
17/08/2017 à 22:05
Le pape fait part de sa «grande préoccupation»
Le pape François a fait part jeudi de sa "grande
préoccupation" et de sa proximité avec le peuple espagnol après l'attentat
qui a fait au moins 13 morts à Barcelone. "Le Saint-Père a appris avec une
grande préoccupation ce qui est en train de se passer à Barcelone", a
annoncé dans un communiqué le porte-parole du Vatican, Greg Burk.
"Le pape prie pour les victimes de cet attentat et
désire exprimer sa proximité avec tout le peuple espagnol, en particulier les
blessés et les familles des victimes", a-t-il ajouté.
17/08/2017 à 21:53
Le Palais royal espagnol et le gouvernement condamnent
l'attaque
Le Palais royal espagnol et le chef du gouvernement Mariano
Rajoy ont condamné l'attaque à la camionnette.
"Les terroristes ne vaincront jamais un peuple uni qui
aime la liberté face à la barbarie", a tweeté Mariano Rajoy, tandis que le
palais du roi Felipe VI a écrit: "ils ne nous terroriseront pas. Toute
l'Espagne est Barcelone. Les Ramblas appartiendront de nouveau à tous."
17/08/2017 à 21:46
Un homme abattu par la police lors d'un contrôle
Selon le journal catalan La Vanguardia et El Mundo, un homme
qui a tenté d'échapper à un contrôle policier a été tué lors d'une fusillade
par la police, à moins de 10 kilomètres du centre-ville de Barcelone. Il
conduisait une Ford blanche. L'information a été confirmée par la police
catalane et la Guardia Civil.
Pour l'heure, on ne sait pas si cet homme avait un lien avec
l'attentat perpétré quelques heures plus tôt.
17/08/2017 à 21:33
Le porte-parole de Merkel dénonce «une attaque révoltante»
Le porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel a
dénoncé l'attaque "révoltante"
commise à Barcelone, qui a fait 13 morts et plus de 50 blessés selon le
gouvernement régional.
"Nous pensons avec une profonde tristesse aux victimes
de l'attaque révoltante de Barcelone - avec solidarité et amitié aux côtés des
Espagnols", a déclaré Steffen Seibert sur son compte Twitter.
17/08/2017 à 21:26
Theresa May : «Le Royaume-Uni est solidaire de l'Espagne
contre le terrorisme»
Le Royaume-Uni, frappé par plusieurs attentats au cours des
derniers mois, est "solidaire de l'Espagne contre le terrorisme", a
réagi la Première ministre britannique après l'attaque de Barcelone.
"Mes pensées vont aux victimes de la terrible attaque
survenue aujourd'hui à Barcelone et aux services d'urgence (...). Le
Royaume-Uni est solidaire de l'Espagne contre le terrorisme", a déclaré
Theresa May sur Twitter.
17/08/2017 à 21:23
Nouveau bilan officiel : 13 morts et au moins 50 blessés
Le gouvernement a dévoilé un nouveau bilan officiel à 20h20
: 13 morts et au moins 50 blessés. C'est le conseiller à l'Intérieur de la
Catalogne, Joaquim Forn, qui l'a annoncé, confirmant les chiffres avancés par
plusieurs médias espagnols.
17/08/2017 à 21:17
La police catalane affirme avoir arrêté un homme
La police catalane affirme sur Twitter qu'elle a procédé à
une arrestation, sans préciser si cette personne a un lien avec l'attentat. Par
ailleurs, elle précise qu'il n'y a "personne pris en otage dans un bar de
Barcelone", contrairement aux informations qui circulent selon lesquelles
un homme est retranché avec des otages dans un bar de la ville.
17/08/2017 à 21:12
La Rambla transformée en hôpital d'urgence
17/08/2017 à 21:07
Donald Trump condamne l'attaque et apporte son soutien aux
citoyens : «Soyez durs et forts »
17/08/2017 à 21:02
64 personnes reçues aux urgences après l'attaque
Le système médical d'urgence (SEM) a indiqué avoir reçu 64
personnes après l'attaque de Barcelone. Un chiffre que la protection civile a
confirmé.
17/08/2017 à 20:57
Emmanuel Macron : «Toutes mes pensées et la solidarité de la
France pour les victimes»
17/08/2017 à 20:55
Les passants gratuitement évacués en taxi
L'association Elite Taxi de Barcelone évacue gratuitement
les passants piégés dans le centre de Barcelone après l'attaque. Un
porte-parole de l'association a expliqué que les taxis de l'association
circulent dans le centre de Barcelone et sont offerts aux citoyens et aux
touristes qui se trouvent dans la région pour les ramener chez eux ou à leur
hôtel.
17/08/2017 à 20:53
Jean-Yves Le Drian exprime sa solidarité avec les victimes
17/08/2017 à 20:51
Melania Trump adresse ses «pensées» à Barcelone
17/08/2017 à 20:45
La classe politique exprime sa solidarité
Manuel Valls, ancien Premier ministre né à Barcelone, a
posté un message sur Twitter peu après l'attaque : "Barcelone frappée à
son tour. Je suis bouleversé. Je pense aux victimes et à leurs proches. La
guerre contre le terrorisme est bien notre défi".
François Hollande a publié un message sur son compte
Facebook et Twitter : "Toute ma solidarité aux victimes de l'attentat de
Barcelone. Il nous rappelle d'autres attaques commises en Europe avec la même
lâcheté et qui exigent une réponse commune contre le terrorisme."
Bernard Accoyer, secrétaire général LR, a indiqué sur son
compte Twitter : "Le terrorisme fait de nouvelles victimes à Barcelone.
Totale solidarité avec l'Espagne, soutien aux forces de sécurité et de
secours".
- Florian Philippot, vice-président du Front National, a
également réagi sur le réseau social: "D'ordinaire si riante Barcelone à
son tour frappée par l'horreur terroriste. Solidarité avec l'Espagne et les
victimes. Tout à faire".
Marine Le Pen, présidente du FN a indiqué sur Twitter :
"Il ne faut JAMAIS s'habituer à vivre avec le terrorisme islamiste. Tout
mon soutien aux Barcelonais et au peuple espagnol".
Le parti En Marche a exprimé sa "solidarité" à la
ville de #Barcelone. "Nous pensons à toutes les victimes du terrorisme et
à leurs proches".
Nicolas Dupont-Aignan, député de l'Essonne, a tweeté :
"Cela montre à quel point la baisse du budget de la Défense en France est
une folie, tout comme la levée de l'état d'urgence".
Nicolas Sarkozy a exprimé ses "pensées émues" pour
le peuple espagnol sur son compte Twitter
17/08/2017 à 20:32
INFOGRAPHIE - Le parcours meurtrier de la fourgonnette
17/08/2017 à 20:31
Un numéro spécial mis en place pour les victimes
Pour toute information relative aux victimes de l'attaque,
une ligne téléphonique spéciale a été mise en place par les services
d'urgences.
17/08/2017 à 20:31
Les États-Unis proposent leur aide à l'Espagne
Le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson a assuré que
les Etats-Unis étaient "prêts à assister" les autorités espagnoles
après l'attentat qui a frappé Barcelone. "Les terroristes à travers le
monde doivent savoir que les Etats-Unis et leurs alliés sont déterminés à les
trouver et les traduire en justice", a-t-il dit lors d'une conférence de
presse avec son homologue japonais Taro Kono et les ministres de la Défense des
deux pays.
Selon divers médias espagnols, la CIA avait alerté Madrid
sur des risques importants d'attentats dans des lieux touristiques, dont La
Rambla, à Barcelone.
17/08/2017 à 20:23
Le maire de New York adresse ses pensées aux victimes
17/08/2017 à 20:23
La police aurait identifié le loueur de la fourgonnette
El Pais diffuse la photo et le nom de l'homme qui aurait été
identifié par les forces de l'ordre comme le loueur de la fourgonnette qui a
foncé sur la foule ce jeudi.
17/08/2017 à 20:22
Les hôpitaux barcelonais appellent aux dons du sang
Les hôpitaux de Barcelone ont appelé sur Twitter les
habitants à donner leur sang pour venir en aide aux victimes.
17/08/2017 à 20:18
Nouveau bilan : au moins un mort et 32 blessés, dont 10
graves
Un conseiller municipal de Barcelone a confirmé dans une
conférence de presse la mort d'une personne et a fait état de 32 blessés, dont
10 graves.
17/08/2017 à 20:06
Sur Twitter, des photos de chats pour «ne pas aider les
terroristes»
Sur Twitter, de nombreux internautes partagent des photos de
chats avec le hashtag #Barcelona. L'objectif est de ne pas donner
d'informations aux terroristes qui pourraient se rendre sur le réseau social,
mais aussi, conformément aux demandes de la police, de ne pas diffuser de
photos des victimes.
17/08/2017 à 20:06
Le Safety Check de Facebook activé à Barcelone
Facebook a activé à Barcelone l'alerte de sécurité destinée
aux catastrophes et aux attaques, avec lesquelles ses utilisateurs peuvent
informer leurs amis et leur famille qu'ils sont sains et saufs et à l'abri.
Avec cette fonction, Facebook détecte l'emplacement de
l'utilisateur et donne la possibilité de confirmer qu'il est en sécurité. De
même, d'autres utilisateurs présents à proximité de l'attaque peuvent offrir de
l'aide aux personnes en difficulté.
17/08/2017 à 20:03
Circulation totalement interrompue dans le centre de
Barcelone
Le centre de Barcelone est maintenant totalement fermé au
public. Selon Renfe, le gouvernement a décidé de fermer les stations de Passeig
de Gràcia et Plaça Catalunya. Aucun des trains prévus ne s'y arrêteront.
17/08/2017 à 20:02
Réunion d'urgence avec le ministre de l'Intérieur espagnol
Le ministre de l'Intérieur de la Generalitat, Joaquim Forn,
le maire de Barcelone, Janet Sanz, le deuxième maire adjoint, Jaume Collboni
ainsi que des policiers se réunissent ce jeudi après-midi au Centre de
coordination opérationnelle catalane (Cecat) pour suivre l'évolution de
l'attaque.
17/08/2017 à 20:01
L'Espagne déjà touché par le terrorisme
A Madrid, le 11 mars 2004, à 7h40, un groupe de terroristes
islamistes fait exploser dix bombes dans des trains, tuant 191 personnes dans
l'attentat le plus meurtrier dans l'histoire de l'Espagne. Venant de la gare de
Alcala de Henares, une banlieue à l’est de Madrid, les trains piégés
exploseront en pleine heure de pointe, presque simultanément, dans les stations
de Santa Eugenia et El Pozo, un troisième à l’entrée de la gare d’Atocha et un
autre dans la gare même. Dans toute l’Espagne, le choc est immense. Plus de
onze millions de personnes, un Espagnol sur quatre, descendront dans les rues
le lendemain pour manifester contre le terrorisme.
21 personnes condamnées à 43.000 ans de prison
Trois semaines après les attentats, le 3 avril 2004, sept
personnes considérées comme les principaux poseurs de bombes s’étaient
suicidées collectivement, à l’explosif, dans un appartement de Leganes, dans la
banlieue de Madrid, alors cerné par la police. En 2007, un procès-fleuve
aboutira à la condamnation de 21 personnes, avec deux peines record de près de
43.000 ans de prison.
17/08/2017 à 19:58
La fourgonnette roulait à grande vitesse sur la voie
piétonne
Un chauffeur de taxi, témoin du drame, explique à El Pais
que le chauffeur de la fourgonnette aurait circulé sur la voie piétonne à
grande vitesse et en zigzaguant. "J'ai vu plusieurs personnes voler",
poursuit-il.
17/08/2017 à 19:58
Le FC Barcelone rend hommage aux victimes
Le club de football espagnol FC Barcelone a publié sur son
compte Twitter un message de soutien aux victimes de l'attaque : "Nous
avons le coeur lourd après l'attaque de notre ville. Toute notre force et notre
estime va aux victimes,à leur famille et aux citoyens de Barcelone".
17/08/2017 à 19:55
François de Rugy réagit après l'attentat de Barcelone
Le président de l'Assemblée nationale a apporté sa solidarité
et son soutien "aux habitants et aux autorités de Barcelone, au peuple
catalan et espagnol".
17/08/2017 à 19:51
Les contrôles de police se multiplient dans la ville
Les postes chargés des contrôles de police se multiplient
dans tout Barcelone, notamment avenue Meridiana et Grand Via, deux voies
d'accès principales qui permettent de quitter la ville.
17/08/2017 à 19:47
La maire de Madrid apporte son soutien à Barcelone
17/08/2017 à 19:40
Parmi les blessés, un enfant dans un état critique
Selon la Vanguardia, parmi les blessés se trouve un enfant
dans un état critique qui vient d'être admis aux urgences pédiatriques. Deux
autres, dans un état moins grave, sont également en train d'être transférés à
l'hôpital.
17/08/2017 à 19:40
Gérard Larcher : «Solidarité avec le peuple espagnol»
Le président du Sénat français a partagé sa
"solidarité" avec "le peuple espagnol victime du
terrorisme".
17/08/2017 à 19:37
Un suspect retranché dans un bar
Selon la police, un suspect de l'attentat qui a fait au
moins deux mort s'est retranché dans un bar de Barcelone. Selon les journaux
espagnols, il s'agirait d'un restaurant turc situé sur La Rambla, non loin du
lieu où a été abandonné la fourgonnette.
Certains médias espagnols parlent néanmoins de deux
personnes retranchées dans cet établissement, et qu'une prise d'otage serait en
cours.
17/08/2017 à 19:34
Une deuxième fourgonnette serait recherchée
Selon El Pais, qui cite des sources policières, les
enquêteurs seraient actuellement à la recherche d'une deuxième fourgonnette qui
pourrait être impliquée dans l'attentat. Il s'agirait d'une Fiat, de couleur
blanche, immatriculée 7082 JWD.
17/08/2017 à 19:31
Deux suspects recherchés par la police
Selon la Vanguardia, les forces de l'ordre espagnoles
seraient à la recherche de deux personnes, présentées comme les auteurs
présumés de l'attaque.
17/08/2017 à 19:26
Au moins deux morts dans l'attentat de Barcelone
Selon une source au sein de l'administration régionale,
l'attentat a fait au moins deux morts.
17/08/2017 à 19:22
La police espagnole demande de ne pas diffuser des photos de
victimes
La police espagnole a demandé aux internautes de ne pas
montrer les victimes, et de ne pas diffuser les photos de blessés.
17/08/2017 à 19:19
Le consulat français met en place un numéro d'urgence
Pour les Français, actuellement à Barcelone, un numéro
d’appel au consulat est spécialement mis en place : (00 34) 93 270 30 35. À
Paris : une cellule de crise est également ouverte au Centre de Crise du
Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères.
17/08/2017 à 19:17
Des personnes retranchées dans des boutiques
Des dizaines de personnes se sont mises à l'abri dans les
enseignes situées à proximité du lieu de l'attaque, comme ici chez Sephora.
17/08/2017 à 19:13
Carles Puigdemont appelle à «une prudence maximale»
Le président de la Generalitat, le gouvernement catalan, a
appelé sur Twitter les habitants à une "prudence maximale" après
l'attentat qui a secoué la ville.
17/08/2017 à 19:12
Qu'est-ce que La Rambla ?
Située en plein cœur du centre-ville de la capitale
catalane, la Rambla est l’avenue la plus touristique de Barcelone. Reliant la
place de Catalogne, centre névralgique de la ville, au vieux port, elle se
compose d’une voie piétonne centrale bordée de deux voies carrossables.
Extrêmement fréquenté pendant l’été,
l’axe emblématique de Barcelone est essentiellement bordé de boutiques
et restaurants.
17/08/2017 à 19:10
Christian Estrosi apporte son soutien à Barcelone
17/08/2017 à 19:08
Anne Hidalgo dénonce un acte terroriste «odieux et lâche»
17/08/2017 à 19:05
La fourgonnette aurait parcouru 530 mètres
Toujours selon le quotidien espagnol, la fourgonnette aurait
parcouru 530 mètres sur La Rambla avant de percuter un kiosque.
17/08/2017 à 19:05
"Nous avons entendu une forte détonation"
Le journal La Vanguardia publie les premiers témoignages :
"La situation est tragique. J'ai vu plusieurs personnes courir sur les
gens et pleurer" , a déclaré Rebecca, de l'Hôtel Lloret Ramblas.
"Nous ne pouvons pas sortir et nos clients sont nerveux et pleurent parce
qu'ils ne savent pas où sont certains de leurs proches" a-t-elle expliqué.
Un employé d'un hôtel voisin raconte : "Je servais des
clients qui venaient d'arriver et nous avons entendu une forte détonation. Les
gens dans la rue étaient pétrifiés".
17/08/2017 à 19:05
Deux hommes armés se seraient réfugiés dans un bar de
Barcelone
Deux hommes armés se sont retranchés dans un bar du centre
de Barcelone après qu'une camionnette a foncé sur la foule dans le secteur de
la place de Catalogne, rapporte les journaux El Periodico et El Pais. El
Periodico fait état de tirs dans le secteur de La Boqueria.
Il n'est pas possible de dire pour l'instant si ces hommes
étaient au volant ou dans la fourgonnette. Selon le quotidien El Pais, le
conducteur du véhicule s'est enfui à pied, après avoir fauché des dizaines de
personnes. Les attaques à la voiture bélier qui se sont produite depuis juillet
2016 à Nice, Berlin, Londres et Stockholm ont fait plus de 100 morts.
Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a déclaré
qu'il était en contact avec les autorités et que la priorité était de porter
secours aux blessés.
17/08/2017 à 19:01
EN IMAGES - Des dizaines de blessés à Barcelone
17/08/2017 à 18:59
CARTE - Le lieu de l'attentat
17/08/2017 à 18:58
Un homme d'1,70 mètre recherché par la police
La police a annoncé qu'elle cherchait un homme mesurant
environ 1,70 mètre, habillé d'une chemise blanches à rayures bleues.
17/08/2017 à 18:55
Mariano Rajoy réagit
Le premier ministre espagnol a affirmé sur Twitter être en
contact avec "toutes les administrations".
17/08/2017 à 18:54
Les premières images de l'attentat à Barcelone
Atropello en #Barcelona en las ramblas. Esperemos que no
tengamos que lamentar víctimas. pic.twitter.com/WWVhN4Tno2
— Jordi Obón (@Jordi_Obon) 17 août 2017
Vidéo :
17/08/2017 à 18:51
La police catalane confirme une «attaque terroriste»
La police a annoncé jeudi par mégaphones qu'une
"attaque terroriste" était "confirmée", après qu'une
camionnette a percuté la foule sur l'avenue la plus touristique de Barcelone,
faisant plusieurs blessés.
Les policiers étaient en train d'évacuer la grande place
voisine Plaza Catalunya, et les alentours sur un périmètre de 200 mètres, a
constaté le correspondant de l'AFP.
17/08/2017 à 18:50
Bonjour à tous, voici les premiers éléments
Une camionnette a percuté la foule sur les Ramblas, l'avenue
la plus touristique de Barcelone, faisant plusieurs blessés, a indiqué la
police de Catalogne.
"Collision massive sur les Ramblas de Barcelone menée
par une personne à bord d'une camionnette, plusieurs blessés", a indiqué
le service de communication des Mossos d'Esquadra, la police catalane. La zone
a été fermée par un cordon de sécurité et cinq ambulances et une vingtaine de
police se trouvaient sur place, a constaté le correspondant de l'AFP.
La police indique qu'il s'agit d'une "attaque
terroriste".
En Catalogne, devenue terre d'immigration, les étrangers
s'intègrent par la langue (27.02.2008)
L'Espagne a attiré des milliers d'immigrés depuis les années
1990, venus d'Europe, d'Afrique, d'Amérique du Sud. A Salt, les problèmes de
cohabitation apparaissent.
LE MONDE | 27.02.2008 à 15h34 • Mis à jour le 19.04.2008 à
14h35 | Par Marion Van Renterghem - SALT (Catalogne) ENVOYÉE SPÉCIALE
A l'école primaire La Farga, à Salt, les réunions de parents
sont compliquées à organiser. Dans cette banlieue de Gérone où les étrangers
affluent, l'école accueille 80 % d'enfants immigrés (100 % si l'on compte les
Espagnols non catalans). Les parents ne parlent que l'arabe marocain ou le
berbère, l'une des sept langues de Gambie (bambara, wolof, fola, madega,
sara...), le chinois, l'urdu du Pakistan, le roumain, éventuellement le
français et au mieux le castillan s'ils viennent d'Equateur, de Bolivie ou
d'autres régions d'Espagne.
Les instituteurs, eux, ne s'adressent à eux qu'en catalan.
Dura lex, sed lex : dans les établissements publics de la région,
l'enseignement se fait exclusivement en catalan (les élèves apprennent le
castillan comme une langue étrangère). Lors des réunions, le père marocain
tente de deviner quelques mots de catalan qu'il traduit en français à son
voisin sénégalais, lequel l'explique en bambara à sa voisine gambienne...
"C'est assez bruyant, convient la directrice de l'école, Gemma Boix. En
général, ces réunions se terminent dans le langage des signes, ou en faisant
des dessins au tableau."
Cette tour de Babel est un signe de l'Espagne d'aujourd'hui
: une terre d'émigration devenue soudain terre d'immigration, en seulement
quelques années et à grande échelle. Les immigrés n'en sont qu'à la première
génération. Les Marocains sont les plus nombreux, devant les Roumains et les
Equatoriens. Soumise à la dictature franquiste jusqu'en 1975, en difficulté
économique jusqu'à son entrée dans l'Union européenne en 1986, l'Espagne n'a
commencé à attirer la main-d'oeuvre étrangère que dans les années 1990. Au
cours des années 2000, le phénomène est spectaculaire : 794 000 étrangers
vivaient en Espagne en 2000 ; ils sont maintenant 4,5 millions, soit 10 % de la
population (13,5 % en Catalogne). L'expérience est nouvelle et brutale. Elle a
pris de court les pouvoirs publics.
"Tout est allé très vite", raconte la jeune maire
de Salt, Iolanda Pineda. Salt : 29 000 habitants, dont 30 % d'étrangers
recensés, de 75 nationalités différentes, très majoritairement marocains. Ils
travaillent dans la construction, l'agriculture, le commerce, attirés par le
besoin de main-d'oeuvre à Gérone et les appartements bon marché de Salt, qu'ils
ont souvent pu acquérir grâce à une politique de crédits à faible taux.
La maire déploie une carte de la commune. Salt est divisée
en trois zones : au nord, la vieille ville, où vivent les habitants
"anciens". Au centre, des bâtiments des années 1960 et 1970,
construits pour loger les ouvriers venus d'Andalousie ou d'Estrémadure. Dans
les années 1990, "les gens du centre" se sont déplacés vers la
nouvelle ville, au sud, faite de petits immeubles et d'espaces verts. Dans les
bâtiments du centre, dégradés, se concentrent les nouveaux immigrants.
Etrangers et autochtones ont tendance à vivre séparément.
L'école La Farga, comme les autres établissements publics, est un ghetto pour
étrangers, quand les Catalans se regroupent dans les écoles privées. "Mes
enfants ne connaissent aucun Espagnol", regrette Mustapha Ben Azzouz,
marocain, qui tient une boucherie halal. La récente baisse de rythme de
l'économie nationale et la hausse du chômage, dont les immigrés sont les
premières victimes, ne touchent pas encore les habitants de Salt. La
délinquance n'y est pas significative.
Mais pour la première fois, en février, les associations de
commerçants et de voisins de Salt ont rédigé un manifeste. Ils évoquent
"l'invasion" étrangère, "la création de deux mondes à part,
terriblement éloignés", les commerces irréguliers, le sentiment
d'insécurité. Depuis 2000, en Espagne, seul le Parti populaire fait de
l'immigration un argument électoral. Les partis d'extrême droite sont quasi
inexistants mais un malaise émerge. La maire socialiste de Salt fait de la
"cohésion sociale" une priorité.
En Catalogne, région crispée sur sa singularité
"nationale" et que le succès économique a conduit à devenir la
communauté la plus riche d'Espagne en nombre d'étrangers, la cohésion commence
par la langue. Le gouvernement de Catalogne prépare une "loi d'accueil"
qui prévoit d'obliger les municipalités à diffuser des cours sur la
connaissance de la société et de la langue catalanes. Oriol Amoros, secrétaire
pour l'immigration, insiste : "Le catalan est la langue de la mobilité
sociale. Le parler, c'est un signe de prestige."
A Salt, on n'a pas attendu la loi. Les destins mélangés se
retrouvent le soir à l'école des adultes pour apprendre le catalan,
accessoirement le castillan. Layla, une jeune Marocaine, a déjà écrit une
rédaction en catalan pour vanter "la parité hommes-femmes", contre
les idées de sa famille. Elle a appris aussi le castillan et ira étudier à
Barcelone. Laminé, Sénégalais sans papiers, vient d'arriver par bateau au
risque de sa vie. Il ne parle que le wolof. Heureusement pour lui, il connaîtra
bientôt le catalan.
L’islam espagnol et sa renaissance (2006)
https://www.cairn.info/revue-outre-terre1-2006-4-page-179.htm
philosophe, membre du Consell Valencià de Cultura,
Valence.
Le phénomène des migrations en direction de l’Espagne
actuelle est relativement récent, mais il a pris une ampleur fulgurante ces
dernières années. Des relations culturelles et linguistiques étroites ont
encouragé une immigration forte à partir de l’Amérique latine, en particulier
d’Équateur, de Bolivie, de Colombie et d’Argentine. De même que la proximité
géographique avec l’Afrique du Nord a facilité une arrivée croissante de
Maghrébins et de Subsahariens.
Il y a en Espagne 44390 000 résidents, dont 3 880
000étrangers, soit 8,7 % de la population. Sans compter 1 650 000
clandestins au mois de décembre 2006. Les îles Canaries ont connu ces derniers
temps une croissance dramatique de cette immigration clandestine organisée par
des mafias ; environ 30 000 personnes en 2006 issues d’Afrique du Nord et
d’Afrique subsaharienne, c’est-à-dire cinq fois plus que l’année précédente.
Les gouvernements qui se sont succédé les années précédentes
ont effectué des régularisations, produisant selon le Partido Popular,
aujourd’hui dans l’opposition, un « effet d’appel » à une immigration
clandestine que ni l’Espagne ni l’Europe ne peuvent assumer.
Chaque nationalité constitue un cas spécifique, mais c’est
avec les musulmans que l’écart, sur le plan culturel, est le plus
considérable ; et ce malgré la coexistence entre coutumes et religions,
historiquement attestée, dans les villes espagnoles de Ceuta et Melilla, dans
le nord de l’Afrique. Il y a environ 27 000 musulmans sur 71 500 habitants à
Ceuta ; quelque 26 400 sur 64 400 à Melilla. Mais la part de la population
musulmane va croissant ; certaines estimations donnent les musulmans
majoritaires dans les deux villes au cours de la prochaine décennie, et
30 % des forces affectées à Ceuta et Melilla sont des militaires
musulmans.
On compte actuellement (décembre 2006) 900 000 immigrants
étrangers musulmans en Espagne, principalement des Marocains.
Trois caractéristiques du fait espagnol :
- L’Espagne
possède des territoires « espagnols » (pas des colonies) en
Afrique;
- L’Hispania a
été occupée par les musulmans pendant huit siècles, jusqu’en 1492 (prise
de Grenade par les Rois Catholiques); les « orientalistes » ont
néanmoins fabriqué le mythe, encore très présent chez de nombreux auteurs,
d’un al-Ándalus idyllique, époque de splendeur et
d’harmonie entre les trois civilisations chrétienne, juive et
musulmane ;
- Durant
les années 1970 apparaît un mouvement d’Espagnols convertis à l’islam et
fortement attachés dès les origines à un nationalisme islamique
andalou, c’est-à-dire à la réislamisation de l’Andalousie et, par là,
au retour de l’islam en Espagne.
Les convertis espagnols à l’islam
Ce mouvement de quelque 20 000 membres a un caractère certes
minoritaire, mais il est fort présent dans les médias et susceptible de peser
sur l’opinion publique [1][1] Cf.
Rosa María Rodríguez Magda, La España convertida....
À la mort du dictateur Franco, en 1975, les Morabitún
initient un réseau de communautés musulmanes sur le territoire espagnol. La
première s’installe à Cordoue et se nomme Sociedad para el Retorno del Islam a
al-Ándalus ; parmi ses objectifs figurent la restauration du califat et
l’instauration d’un haut commandement militaire. C’est dans ce mouvement que
débutent nombre de convertis espagnols des plus représentatifs aujourd’hui,
même si la plupart l’ont depuis abandonné pour former des organisations plus
modérées. Il y a actuellement plusieurs communautés de convertis, très
différentes les unes des autres et parfois opposées entre elles ; l’une
d’elles accueille plus d’un million de visiteurs sur sa page Webislam.
Émergent parallèlement, dans les années 1980, plusieurs
mouvements nationalistes islamiques en Andalousie. Dès 1980, c’est le cas de la
Yama’a Islámica de al-Ándalus, qui compte différentes sections locales et va
créer l’Universidad Islámica Averroes de Cordoue ; le philosophe Roger
Garaudy, initialement communiste, converti à l’islam, avocat de thèses
négationnistes sur la shoah, faisant partie de son comité directeur; cette
université n’existe plus aujourd’hui.
Accords de coopération entre l’État espagnol et la
Comisión Islámica de España
Comme ils ont besoin d’associations légales, les convertis
espagnols créent la Federación Española de Entidades Religiosas Islámicas
(FEERI). De même pour l’Unión de Comunidades Islámicas de España (UCIDE),
formée principalement de citoyens espagnols d’origine syrienne. Malgré leurs
divergences, les deux organisations s’associeront tout en gardant leur
indépendance mutuelle au sein de la Comisión Islámica de España. Cette dernière
signe en 1992 des accords de coopération avec l’État espagnol : affectation
d’une partie de l’impôt aux confessions religieuses, droit à des cimetières
musulmans, couverture des imams par la sécurité sociale, reconnaissance du
mariage religieux musulman; et puis l’assistance religieuse dans l’armée, les
prisons, les hôpitaux, ainsi que l’enseignement religieux musulman dans les
écoles. Le document prévoit également des déplacements d’horaires pour les
prières et de calendrier pour le ramadan, tout comme une alimentation conforme
aux préceptes du Coran. Autant d’accords qui ne sont pas encore tous en
vigueur. Le gouvernement a par contre refusé de légaliser la polygamie, comme
cela lui était demandé. La FEERI et l’UCIDE reçoivent des subventions de l’État
espagnol et les communautés musulmanes reconnues juridiquement en Espagne leur
sont affiliées. Les convertis espagnols ont récemment dû céder la présidence de
la FEERI à des groupes prosaoudiens et promarocains.
La nostalgie d’al-Ándalus
Pour beaucoup de convertis, les Arabes n’ont jamais
envahi l’Espagne. Selon cette interprétation de l’histoire, tant les juifs
que les ariens persécutés par une Église sur le déclin qui voulait leur imposer
le dogme de la Trinité reçurent les musulmans en véritables libérateurs qui
allaient restaurer leurs droits politiques, sociaux et religieux.
La position dominante, chez les convertis, c’est qu’al-Ándalus s’oppose
dans sa splendeur à une Europe des ténèbres, et qu’il aura fallu l’une des plus
grandes tragédies de l’humanité, le génocide des musulmans, des juifs et des
ariens, pour que soit détruite cette civilisation. Une approche fortement
idéologique et manichéenne qui a une conséquence logique : le retour de
l’islam en al-Ándalus se présente comme une authentique et
nécessaire reconquête, le fait de s’émanciper de l’occupation hispanique,
elle-même illégitime et sanguinaire.
Il est temps de réviser le mythe d’al-Ándalus en
faisant preuve de rigueur historique. Semblable interprétation manipule
l’histoire, dénigre l’Espagne et l’Europe du Moyen Âge, décrit l’islam de l’époque
comme supérieur à la culture épuisée de l’Occident. Il faut déjà, contrairement
à la thèse d’une occupation pacifique par les musulmans, par opposition à la
reconquête chrétienne du territoire présentée comme un génocide, rappeler que
les deux épisodes ont été de nature belliqueuse, des guerres. Rappeler encore
que l’occupation musulmane de l’Hispania n’a pas été synonyme de
coexistence facile pour les chrétiens et les juifs. Rappeler que les lumières
culturelles et scientifiques de la période ont été dans une large mesure
l’œuvre de sages musulmans et juifs, souvent poursuivis pour leurs idées, et
qui avaient cultivé – commentaire et tradition – l’héritage grec.
Cette approche exempte d’idéalisme de la période tient
compte de la complexité historique : la capacité de quelques savants
musulmans à se proclamer les héritiers de la culture grecque classique sans
pour autant renoncer à leur foi. Surtout, elle permet de répondre au défi de la
restauration d’un véritable dialogue entre les cultures. Toute autre posture
étant susceptible de fournir un alibi idéologique à ceux qui, parmi les
islamistes actuels, prétendent à la récupération de l’al-Ándalus historique.
D’autant que le gouvernement espagnol a été informé
officieusement d’éventuelles actions terroristes [2][2] El
País, 5 nov. 2006.. Certains dirigeants islamistes radicaux ne se
contentant pas de prôner la revendication d’al-Ándalus : un site
Internet djihadiste n’a-t-il pas mis en doute l’appartenance de Ceuta et de
Melilla à l’Espagne, appelé à la libération des deux villes et déclaré la
guerre à l’État espagnol ?
Conclusions
Certains convertis espagnols sont pleinement intégrés et
modernes ; ils entretiennent des relations avec un grand nombre
d’organisations nationales et internationales ; ils veulent être reconnus
en tant qu’interlocuteurs privilégiés de l’État. D’autres forment de petites
communautés spirituelles et artisanales en marge de la société. Mais, même
s’ils plaident dans leur majorité pour un islam modéré, les convertis espagnols
revendiquent des droits séparés. Et ils constituent un mouvement distinct des
immigrants issus du monde arabomusulman.
Or, une étude récente réalisée par le ministère de
l’Intérieur donne les chiffres suivants : 74 % des immigrés musulmans
déclarent vivre très bien ou assez bien en Espagne; 80 % se sont adaptés
au mode de vie et aux coutumes du pays ; 83 % disent ne pas
rencontrer d’obstacle dans la pratique de leur foi. À souligner, le fait que
l’identité de l’Espagne et la laïcité leur semblent parfaitement compatibles
avec l’exercice de leur religion et qu’ils considèrent comme inacceptable
l’usage de la violence comme moyen de proclamer ou de propager sa religion. La
majorité d’entre eux se déclarant justement partisans d’une laïcité qui traite
toutes les religions à égalité. Voilà qui s’oppose aux revendications séparées
telles que les formulent quelques organisations musulmanes et associations de
convertis, par exemple la légalisation de la polygamie ou la naturalisation des
descendants des « morisques » expulsés d’Espagne au XVIIesiècle,
ce qui pourrait concerner aujourd’hui environ cinq millions d’étrangers.
Par contre, la survivance de traces arabes – terminologie,
monuments, coutumes, cuisine, fêtes – devrait faciliter l’intégration des
immigrés musulmans dans une société laïque respectant la liberté de croyance.
Mais du moment où les immigrés eux-mêmes ne formulent pas de
revendications séparées, leurs organisations ne devraient pas s’opposer à un
modèle d’intégration préservant l’identité de l’Europe et les valeurs propres à
celle-ci : démocratie, liberté de pensée et d’expression, égalité entre
les sexes, droits de la personne devant la collectivité.
Notes
Cf. Rosa María Rodríguez Magda, La España convertida
al Islam, Barcelone, ´?ltera, 2006; id., « El Renacer del
Islam en España », Debats, n° 93, Pensar el Islam
desde Europa, 2006, p. 8-15.
El País, 5 nov. 2006.
Plan de l'article
- Les convertis espagnols à l’islam
- Accords de coopération entre l’État espagnol et
la Comisión Islámica de España
- La nostalgie d’al-Ándalus
- Conclusions