jeudi 25 janvier 2018

Pourquoi la traite négrière arabo-musulmane est passée sous silence par les médias



A 16' environ, M. Wagner rappelle que l'esclavage était une pratique habituelle de la civilisation musulmane (comme de nombreuses anciennes civilisations antiques d'ailleurs). Toutefois, depuis l'après-guerre, seuls les Européens se voient constamment reprocher leurs faits esclavagistes. A juste titre d'ailleurs : l'esclavagisme est une pratique dégradante. Le colonialisme y est pour quelque chose bien sûr.

Toutefois, un deux-poids, deux mesures existe sur ce thème douloureux. En effet, au regard de l'Histoire, la civilisation musulmane a aussi beaucoup colonisé des terres alors dominées par d'autres cultures et d'autres religions (ex : le Maghreb, l'Afrique noire sub-saharienne, même l'Espagne ou le sud de l'Europe de l'est un temps fut), et ces invasions colonisatrices ont entretenu effectivement une pratique esclavagiste dynamique prolongée jusqu'au XXè siècle... et encore aujourd'hui (cf. les pays du golfe persique avec leurs "travailleurs" étrangers venus d'Asie notamment). Pourtant, là, curieusement, cette réalité historique est tue et régulièrement éludée alors que les faits sont avérés et que des preuves existent par écrit et à travers les œuvres d'art (peintures, gravures...).


Par contre, la culpabilisation fonctionne à plein envers les Européens, relayées sans aucune distance critique ni historique, par les médias, les partis politiques de gauche et un tissu d'associations antiracistes pour qui la vérité de terrain est plus qu'accessoire : la fin justifie les moyens et la rigueur éthique, elle, n'est qu'une option.

Sur ce thème de l'esclavagisme soutenu par l'ex-colonialisme politique, les critiques les + dures viennent au final de ceux qui ont, eux aussi, beaucoup pratiqué l'esclavage durant des siècles mais le dénient en déformant l'Histoire en leur faveur afin d'attirer en permanence le regard sur le blanc européen. Parce qu'en prime, derrière ces critiques se nichent également tout un racisme et une xénophobie récurrents... là aussi autorisés, entretenus, nourris et légitimés par les pouvoirs en place : le raciste ne peut être noir ou arabe. Un raciste est forcément blanc ou asiatique.

Les faits démontrent l'inverse. Par exemple, la traite négrière des XVIII et XIXè siècles a pu exister grâce à des échanges économiques étroits entre armateurs européens... et grands chefs locaux d'Afrique côtière ou du Maghreb qui n'hésitaient pas à vendre des "frères" de leur couleur de peau faits prisonniers lors de guerres entre tribus voisines.

Mais non... le déni voire le mensonge est de rigueur. Lors d'émissions historiques, beaucoup d'historiens rappellent la minimisation constante de ce type d'esclavage, et encore plus aujourd'hui pour des motifs fallacieux dus à la propagande multiculturaliste : le politiquement correct exerce sa domination totalitaire. Aux yeux de l'Histoire humaine, ce travestissement de l'Histoire est inapproprié et non-professionnel mais surtout il est parfaitement injuste et immoral. Après, étonnez-vous de voir autant de tensions perdurer au cours du temps !

Rien de positif et de sain ne peut être bâti sur le mensonge : seul le courage d'affronter la vérité peut apporter un regard plus objectif, adéquat, sur les choses... et cet "autre" qu'on déteste tellement parce qu'on a tant à lui reprocher pour de fausses bonnes raisons, peu importent notre culture et nos origines. C'est une simple question d'honnêteté et de cohérence intellectuelles.













































































Esclavage, traites négrières et racismes arabes... sans indignation sélective

Dénoncer le trafic d'esclaves noirs... oui, mais dénoncer toutes les traites négrières. Pas d'indignation sélective. Il ne faudrait surtout pas oublier certains pays arabes dans les listes de responsables. Ni soi-même, Africain noir, dans d'autres listes de crimes barbares aussi horribles, voire plus. (Par Luis Basurto).
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Les traites négrières n'ont pas été l'apanage des Européens. Pour être plus exacts, les traites négrières ont été depuis le Moyen âge d'abord arabes, musulmanes, et ottomanes, sans entrer ici à analyser celles de l’Antiquité. Et, bien sûr, les trafics d'esclaves noirs ont été aussi inter-africaines, intra-africaines, à l'intérieur des pays ou des sous-régions du continent africain.
Depuis combien de temps ces trafics existaient ? Des Arabes, venant de l'Arabie heureuse après l'année 622 d.C. et des Ottomans - dès le XVème siècle - capturaient et trafiquaient des bons Blancs européens dans les côtes de la Méditerranée, voire venant des terres bien à l'intérieur de l'Europe continentale. C'était toute une industrie, car certains de ces esclaves étaient rachetés pour les libérer moyennant le paiement des lourdes rançons. Le célèbre écrivain espagnol Miguel de Cervantes en fut l'un de ces esclaves-otages. Cela nous rappelle certaines pratiques bien de nos jours.
Les racismes négrophobes arabes ont précédé, ont été concomitants ou ont succédé les trafics esclavagistes arabes ? Ce qui est sûr c'est que ces racismes négrophobes sont bien la réalité de nos jours et que cela dure depuis quelques centaines d'années, voire plus de mille ans. Racisme et esclavagisme vont de paire. Et les pratiques européennes, espagnoles, portugaises, françaises, anglaises, hollandaises, danoises... sont là pour nous le démontrer abondamment. Le Code noir de Louis XIV de 1685 , est une véritable pièce d’anthologie, car l'esclave africain y est bien décrit comme un bien du maître blanc, de l'esclavagiste français, décrit comme un bien meuble, comme une armoire ou un cheval, et les obligations des maîtres blancs sont fondées dans le pragmatisme, bien intéressées par le résultat escompté mais non par la dignité ou les droits de l'esclave. Car il fallait que l'Africain noir esclave produise le plus possible, qu'il travaille efficacement dans les plantations.
Dans la liste des peuples et pays arabes pratiquant de nos jours le mépris raciste, le racisme effronté, sans complexes, et même l'esclavage, contre les Africains noirs, il ne faut pas être injuste et focaliser seulement les dénonciations sur la Mauritanie, la Libye, l'Algérie, ou le Maroc. Donc ne pas parler ni écrire de ces racismes et crimes esclavagistes, bien plus diffus, par peur d'être désagréables tout en étant un tantinet intéressés ?
Il ne faut pas oublier dans les listes des pays pratiquant le racisme négrophobe, et l'esclavage moderne, par exemple le Liban. La Côte d'Ivoire et d'autres anciennes colonies françaises d'Afrique centrale et de l'ouest ont des communautés libanaises. Et les Libanais au Liban pratiquent ce racisme et des formes d'esclavage de fait avec les personnels africains féminins qu'y émigrent, en cherchant du travail domestique. Certaines esclaves de fait finissent même par se suicider.
Et les Noirs, les ouvriers africains qu'arrivent au Qatar, à Bahreïn, aux Émirats Arabes Unis ou en Arabie saoudite - sans être les seuls car les ouvriers asiatiques, majoritaires, souffrent aussi du même sort - avec leur peau noire comme circonstance "aggravante", souffrent aussi de ces mêmes pratiques racistes et esclavagistes, horribles et détestables pratiques. Illégales, mais commisses en toute impunité malgré les dénonciations de syndicalistes, intellectuels et journalistes. Ici, il n'y a pas de CPI, Cour Pénale Internationale, pour poursuivre ces régimes pour crime contre l'humanité, car l'esclavage en est un crime ainsi bien caractérisé. Ils sont trop riches ces pétromonarchies et achètent de l'armement par milliards d'euros à l'Occident, à la France en particulier. La CPI est prévue, réservée, pour les nègres en disgrâce, ou pour les Petits-Blancs vaincus par l'OTAN, tels les Serbes.
D'ailleurs, cette coupe du monde FIFA 2022 au Qatar reste un scandale, ne pas seulement de par les conditions d'obtention de ce siège, de par le trafic éhonté des voix avec les pétro-gazo-dollars, mais de par les conditions inhumaines de travail des ouvriers qu'y construisent les stades et d'autres infrastructures. Tout cela arrive en toute impunité, en comptant pour exister ainsi tranquillement sur le silence complice des États d'Occident, mais aussi des élites noires africaines.
Donneurs de leçons et illégitimité non sélective
Parlons de quelque chose qui nous indigne spécialement ce jour- ci. Pour protéger qui ou quoi Venance Konan, un journaliste et écrivain ivoirien, basé à Abidjan, signant une tribune cri-du-cœur dans journal Le Monde le 26 août 2016, titrée " Traite négrière occidental et arabe : l'indignation sélective de l'Afrique " (1), s'abstient de charger lourdement dans ses accusations le Qatar, l'Arabie saoudite, le Liban ou l'EAU ? Peur de déplaire ? Peur de mettre en danger les investissements attendus venant de ces pays au bénéfice du régime de son mentor, Alassane D. Ouattara, le président-FMI de la Côte d'Ivoire ?
Mais, puisque V. Konan dénonce les pogroms négrophobes libyens ou algériens et la persistance de l'esclavage noir mauritanien, il faut qu'il aille balayer aussi devant la porte de son propre pays, plus exactement de l'actuel gouvernement ivoirien. Car, pour s'installer au pouvoir en Côte d'Ivoire, ce qu'il réussit le 11 avril 2011, dans les bottes de l'armée française, A.D. Ouattara encouragea au préalable une rébellion qui installa une guerre civile ouverte depuis le 18 septembre 2002, jetant les populations musulmanes et noires du nord-ivoirien, les Dioulas, Malinké, mais aussi des Sénoufos, contre le sud-ivoirien, contre d'autres populations noires, dans la partie la plus peuplée de ce pays, des populations chrétiennes et animistes très majoritairement.
Deux rappels à la mémoire historique forts désagréables et très légitimement indignés pour finir de déconstruire et abattre l'indignation sélective du journaliste ivoirien V. Konan dans son billet du Monde. A la fin des embats des rebelles nordistes ouattaristes, affublés d'un nom bien trop prétentieux, Forces Républicaines de Côte d'Ivoire - FRCI, des véritables pogroms eurent lieu contre les populations du Sud ivoirien.
Nous rappelons, entre autres exemples, les ratissages et massacres commis à Yopougon, avec tortures et exécutions massives, la plus grande commune d'Abidjan et fief sudiste - patriote - qui soutenait Laurent Gbagbo. Ce président "récalcitrant" était en train de se faire déboulonner par la France - car l'armée française y avait depuis 2002 un corps expéditionnaire, baptisé Force Licorne - assistée pour cela par les Casques bleus de l'ONUCI. Et vers la fin de la guerre civile ces deux forces expéditionnaires étrangères comptèrent pour donner le coup de grâce au régime de L. Gbagbo avec les hordes de soudards des forces irrégulières - FRCI - de la rébellion nordiste, déferlant vers le sud-ivoirien, à la fin mars 2011, Ce furent ces soudards et ses supplétifs qui commirent des exactions, et des crimes (2). Pas poursuivis par aucun tribunal, ni encore moins condamnés, cinq ans après, en 2016.
Et le massacre connu le plus épouvantable fut celui de Duékoué, une localité dans le grand ouest-ivoirien, près de la frontière avec le Liberia. La rébellion nordiste pro-Ouattara adoptant l’étiquette Forces Nouvelles pour son armée irrégulière dès 2003, et peu avant la déferlante finale contre le sud-ivoirien se muant en FRCI. C'est sous ce nom incongru que cette "armée" irrégulière, accompagnée de nombreux supplétifs appelés Dozos, chasseurs traditionnels armés d'amulettes et machettes, investit la ville de Duékoué - ayant plus de 185 000 mille habitants en 2015 - dans le terres des ethnies Wés, Guerés, non musulmanes.
Entre le 27 et le 29 mars 2011, après que la région tomba dans les mains des Nordistes rebelles, les autochtones Guerés furent massacrés, avec un bilan de 816 morts seulement le 29 mars 2011 d'après le CICR et plus de 1000 morts et disparus pour l'ONG Caritas Internationale. Au vu et au su des Casques blues marocains de l'ONUCI, la pseudo "force d'interposition" envoyée par l'ONU. La passivité complice criminelle des Casques blues, qui refusèrent de protéger les Guerés, permit en toute tranquillité aux rebelles, les FRCI et ses Dozos, de massacrer hommes adultes et jeunes garçons tout d'abord dans le quartier Carrefour, dont les corps furent ensuite brûlés. Les Casques blues s'empressèrent par la suite à entasser et ensevelir les corps de victimes dans trois charniers, gardés dans le secret.
Le journaliste V. Konan ne veut pas aborder tout cela car étant directeur du journal Fraternité Matin à Abidjan, la Pravda du régime de Ouattara, il ne veut pas tirer une balle dans le pied de son donneur d'ordres, Ouattara. Et bien, dans ce cas il ne doit pas essayer de donner de leçons de morale aux Africains couards et lâches qui ne dénonceraient pas la traite négrière et le racisme arabes.
Il aggrave son cas en donnant comme exemple d'une mobilisation africaine souhaitable, contre les racismes négrophobes arabes et contre l'indignation sélective africaine, concrétisée par le grand élan africain contre l'Afrique du sud de l'Apartheid. Seulement que ceux qui ne sont pas complètement amnésiques, ou ignorants, de l'histoire de son pays, se rappelleront que la Côte d'Ivoire d'Houphouët Boigny soutint longuement ce minable État raciste (4), ayant même été alliés tous les deux dans l'agression du Nigeria en 1967 pour lui arracher ses provinces pétrolières du sud, le "Biafra". Quelqu'un se rappelle de cette horrible guerre sécessionniste soutenue pas ces deux pays et... par la France de de Gaulle ? Là, pas de chance non plus pour les démagogues puisque nous nous souvenons que son patron actuel, A.D. Ouattara, est un héritier néo-houphouëtiste de Félix Houphouët B., ayant été d'abord son premier ministre, en 1990-1993. Donc, quand on a ce genre de casseroles à traîner derrière soi ce n'est pas souhaitable d'attaquer moralement d'autres étourdis et fautifs, si fautifs et criminels soient-t-ils.
L'exigence d’honnêteté intellectuelle et de dignité pour ne pas taire certains amères vérités historiques, telles la réalité et l'antériorité des traites négrières arabo-musulmanes, et les racismes négrophobes -et l'esclavage- dont les Africains noirs souffrent encore dans les pays arabes de nos jours, donne de devoirs accrus. L'esclavage de fait en Afrique de nos jours reste surtout parqué dans les sphères domestiques, quoique les réalités contemporaines dans les pays ouest-africains, de la Mauritanie à la Côte d'Ivoire, et en RDC, nous appellent à bien plus de rigueur et d'exigence.
Et la nature des régimes comprador, vassaux, tels celui de la Côte d'Ivoire, nous invitent à réviser ou élargir nos catégories d'analyse. La traite négrière occidentale n'existe plus. Mais, comment nommer le fait "post-colonial" - terme ambigu et trompeur - de louer, mettre aux enchères ou vendre pas des individus au détail mais un pays entier, ses terres agricoles et forestières, son foncier urbain, ses mines, la force de travail de tout un peuple, ses sociétés publiques... son patrimoine voire sa souveraineté inaliénable entière ? Il ne s'agit pas là de vendre des esclaves noirs, en détail ou par lots, comme depuis la Renaissance jusqu'au 19ème siècle, lors de l'ignoble commerce entre Européens et roitelets côtiers africains. On n'arrête pas le progrès, donc aujourd'hui on loue ou on vend un pays entier. Alassane D. Ouattara agissant en président-FMI de la Côte d'Ivoire est l'un de ces roitelets côtiers modernes, un négrier de la globalisation, bien contemporain.
Nous ne pouvons pas taire ou occulter non plus les traites d'esclaves intra-africaines, ni les haines et racismes des Noirs africains, musulmans ou pas, entre eux-mêmes. Et, de la Côte d'Ivoire à la République Centrafricaine - RCA, en passant par la Sierra Léone, le Liberia, le Nigeria, le Cameroun ou le Mali, des rebellions ethniques ou religieuses ont commis d’innombrables massacres, exactions et pogroms.
Les images d'amputations, d’exécutions, d'égorgements, de décapitations et de cannibalisme en Côte d'Ivoire, Liberia, Sierra Léone, RDC ou en RCA n'ont pas été tournées en studio. Et les plus meurtrières des guerres africaines, celles qui ont eu lieu en RDC, Congo Kinshasa, avec ses millions de morts, victimes africaines d'autres africains bourreaux, sans parler de l'autre paroxysme de l'horreur, les génocides au Rwanda en 1994, avec plus d'un million de victimes, doivent obliger à bien plus d'autocritique et veiller à "lancer la première pierre" une fois que le constat de légitimité l'autorise.
Les jeunes africains de nos jours surtout relèveront les défis, c'est certain.
Luis Basurto
 (1) http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/08/26/traite-negriere-occidentale-et-arabe-l-indignation-selective-de-l-afrique_4988511_3212.html

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