lundi 26 février 2018

La chute du hadîth et la fin du Coran et de l’islam

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Avec la chute du hadîth, la fin du Coran et de l’islam sont inéluctables

Publié le 17 décembre 2014 par Bernard Dick - Article du nº 386
Le Coran, le livre sanctifié par l’islam, est sur des sables mouvants : la chute du hadîth, qui le porte à bout de bras, va l’entraîner.
Le Coran est une compilation de textes empruntés aux diverses religions antérieures à l’islam. Le résultat est un texte abscons qui ne peut être abordé qu’en se référant au corpus des hadîths (récits courts) ou hadîth. Du hadîth ont été extraites, et même fabriquées, la sunna qui rapporte les faits, les gestes, les paroles, les positions du prophète Mohammad ou considérés comme tels, et la sîra qui est le récit de vie ou biographie de Mohammad.

L’exégèse dans l’islam, qui devrait expliciter aux fidèles les élucubrations des versets, repose donc sur le hadîth. Du hadîth sont nées d’autres « sciences » religieuses, notamment les circonstances de la révélation (أسباب النزول) faite à Mohammad par l’ange Gabriel, de toutes les sourates du Coran (114) et de leurs versets. De même, le hadîth a inspiré une autre « science » religieuse relative aux versets abrogeants et versets abrogés (الناسخ والمنسوخ ) qui ne peut se comprendre qu’en se référant à la chronologie de la révélation. Ainsi, avec le temps, le hadîth a acquis une importance primordiale. Il a été sacralisé et parfois même hissé au niveau du Coran qui, lui, est censé être d’origine divine. Les rationalistes estiment que le seul texte sur lequel devrait se fonder la charia, la loi musulmane, est le Coran, et pour plus de clarté, ils ont recours au raisonnement. Les défenseurs de la sunna issue du hadîth se sont fait appeler « Ahl al-sunna », identité devenue politico-religieuse. D’où le terme sunnisme, synonyme d’orthodoxie religieuse (1).
Le sahih d’Al-Boukhari

Pourquoi le hadîth entre-t-il en éruption ?
Les hadîths attribués au prophète de l’islam sont un point de dispute ou même de discorde parmi les savants de l’islam et les historiens arabo-musulmans.
D’abord, la plupart des hadîths ont été recueillis 200 ans après la mort de Mohammad (632). Les plus connus des « assembleurs » de hadîths sont al-Boukhari (809-869), Mouslim (817-875), Ibn Hanbal (780-855), al-Shâfi’i (767-819), Ibn ‘Ans (m. 796). Tous, dans un style ennuyeux, citent la chaîne de transmission du hadîth : untel l’a entendu de untel qui l’a entendu de untel qui l’a entendu de untel … (en arabe عنعنة) etc…, qui l’a entendu de Mohammad. Tous ont réuni des hadîths en écoutant leurs contemporains. Al-Boukhari a retenu dans son recueil, Le sahih, (l’authentique, الصحيح) 7.397 hadîths sur 600.000 hadîths qu’il a jugés mensongers !
Il faut aussi reconnaître que des hadîths ont été forgés de toutes pièces à l’apogée des querelles politiques entre Omeyyades et Abbassides, entre sunnites et chiites, entre musulmans arabes et musulmans étrangers (الموالي), et même entre les diverses sectes de l’islam. Cette création de hadîths avait pour but d’y adosser leurs slogans et de se référer, en fin de chaîne, à Mohammad qui leur octroyait sa légitimité. D’autres ont inventé des hadîths sur Mohammad pour tenter de donner plus de crédit aux arguments d’un des partis dans un conflit qui les déchirait. Beaucoup de conteurs de hadîths ont été payés pour fabriquer deshadîths, ce qui leur retire toute crédibilité.
Al-Boukhari a lui-même relevé, dans son sahih, 3.260 hadîths transmis par des transmetteurs peu fiables, fraudeurs, menteurs, ce qui retire au sahih d’Al-Boukhari la justification de toute vénération et de toute exagération dans le respect que lui réservent les juristes de l’islam.
De plus, Moustapha Râshed, de l’Université Al-Azhar, vient de soulever une tempête en déclarant que « 60% environdes hadîths d’Al-Boukhari ne sont pas vrais ».
Finalement, combien de hadîths sont fiables et que reste-t-il vraiment de fiable dans ce corpus de hadîths ?
Car il existe aussi des hadîths incongrus, ceux qui défient toute logique, même s’ils sont rapportés d’un événement auquel participait Mohammad. Voici par exemple deux événements ou hadath (حدَث) : Une souris, appartenant à une esclave juive, refusa de boire du lait de chamelle. Mais quand on lui présenta du lait de chèvre, elle le but. Peut-on croire à l’existence de souris pieuses qui refusent le lait de chamelle par respect de la Torah qui l’interdit ? Un autrehadîth, rapporte les paroles du prophète : « J’ai vu, à la période de l’ignorance (2), une guenon avec un attroupement de singes autour d’elle. Elle avait commis un adultère. Les singes la lapidaient. Je l’ai lapidée à mon tour ». Peut-on admettre l’adultère chez une guenon ? Bien d’autres hadîths fourmillent d’anecdotes de ce genre que n’acceptent aucune logique, aucun esprit sain.
Al-Boukhari jouit dans l’islam d’une notoriété qui dépasse de loin son obscur personnage. Plusieurs livres lui ont été attribués cent ans après sa mort et remplissent les bibliothèques. Ce sont des faux, mais bien reliés et de couleurs chatoyantes. Mais les arabes dans leur naïveté reçoivent les faits, les us, la tradition comme indiscutables, intangibles, sacrés. Ils estiment que la raison, le questionnement n’ont pas leur place dans tout cela (بلا كيف).
Le temps de tous les amens est révolu, tout se discute, tout doit être à l’aune de la raison. Les vérités immuables d’autrefois ne peuvent plus résister aux tremblements de terre de la recherche historique.
La sîra du prophète
Certains ont soulevé ou tenté de soulever des questions sur l’existence même de Mohammad. Tout ce que nous connaissons de lui fait partie d’une légende et non pas de faits historiques. Beaucoup de musulmans considèrent que soumettre les origines de l’islam à un examen approfondi est un affront. Aussi, ceux qui avancent dans leur recherche de la vérité trouvent-ils leur voie les jeteurs d’anathèmes qui ne manqueront pas de rendre licite l’égorgement de ces aventuriers « mécréants » (3).
Toutes les informations de la sîra qui nous sont parvenues proviennent aussi de sources orales qui laissent largement penser qu’on les a fabriquées et déformées.
La plus ancienne biographie de Mohammad a été rédigée par Ibn Ishaq (m. 773), soit environ 125 ans après le décès du prophète. Et même cette biographie ne nous est parvenue que par la chronique d’Ibn Hishâm (m. 833) sous forme de larges fragments, soit 200 ans après le décès du prophète.
Mais c’est à travers les hadîths que nous avons un aperçu global de la vie du prophète, non pas à travers le Coran. Car dans le Coran le mot « mohammad » n’apparait que 4 fois dans le Coran et il semble être un attribut qui signifie « loué » et non le nom de Mohammad Ibn ‘Amina (sa mère). Par contre, Moïse est cité 136 fois, Abraham 76 fois, les expressions « messager d’Allah (رسول الله) 300 fois et « prophète » 43 fois. (4). Qui est le « messager d’Allah ? Qui est le « prophète » ? C’est peut-être Mohammad mais le doute persiste.
La chute du Coran est inéluctable
Il ne se passe pas un jour sans que la presse laïque arabo-musulmane ne soulève la fragilité des hadîths sur lesquels repose la religion musulmane.
Quand l’Université al-Azhar avoue que 60% des hadîths sont faux, elle reconnaît implicitement que l’édifice sur lequel a été fondée la religion musulmane est chancelant. Cette polémique met le Coran dans une très mauvaise posture. Et pourquoi pas dans la case des impostures ?
Pourquoi ne pas dire de même que 60% des sourates ne sont pas authentifiables puisque le Coran n’a pu être recueilli que par transmission orale comme l’ont été plus tard les principaux recueils de hadîths ?
Pourquoi les musulmans détestent-ils la vérité sur l’existence de plusieurs Corans et sur les discordances, parfois graves, rapportées par al-Sijistâni (817-888) ? C’est la preuve que des esprits humains, des mains humaines sont intervenus dans la confection du texte coranique autant par l’ajout que par la suppression ou la modification. Le calife ‘Uthmân (m. 656) n’a-t-il pas fait bruler tous les corans (مصاحف) qui ne lui convenaient pas ? Le Coran actuel est le Coran qu’il a imposé par cet autodafé.
Pourquoi l’islam clame-t-il toujours que le Coran est un texte divin alors que certains versets ont été abrogés par des versets abrogeants plus récents ? Allah peut-il accepter de se déjuger, lui qui connaît le futur ?
Si Mohammad, pour disculper sa femme accusée d’infidélité (5), reçoit une révélation sur l’adultère peu de temps après, quel esprit libre peut croire encore qu’un texte qualifié de divin n’est révélé qu’après des événements vécus par le prophète ou par son entourage et pour les besoins de sa mission ? Pourquoi les fondamentalistes détestent-ils les livres traitant des circonstances de la révélation si ce n’est parce que ces ouvrages mettent en lumière la relation entre le texte et l’événement ? C’est inconcevable pour un livre considéré comme céleste !
Devant toutes ces incertitudes sur le Coran et les hadîths, que les musulmans eux-mêmes répondent à cette question : l’islam est-il fondé sur des bases solides ?
Les musulmans sont-ils capables d’admettre que la chute du hadîth emporterait le Coran et la religion musulmane dans un tsunami cataclysmique ?
Tant pis pour l’islam, tant mieux pour l’humanité.
Bernard Dick
(1) Mervin Sabrina, Histoire de l’islam, Flammarion, 2001, p. 63
(2) Les musulmans appellent la période préislamique période de l’ignorance (الجاهليّة)
3) Tel l’exemple récent du Dr Sayyed al-Komni qui a été déclaré apostat, par un cheikh d’al-Azhar au Caire, pour avoir dit que le Coran est un livre historique
(4) Spencer Robert, Did Muhammad exist ?, ISI books, 2012, p. 17
(5) Le récit dans le sahih d’Al-Boukhari (n° 4473), connu sous le nom de récit d’al-‘ifke (récit du mensonge, حادثة الإفك) relate que ‘Aïcha, femme du prophète, n’a pas rejoint la caravane après une razzia que le lendemain et que les langues n’avaient cessé de l’accuser d’infidélité, sans témoins. Quelques semaines après, le verset suivant du Coran fut révélé à Mohammad (pour la disculper et fustiger ses détracteurs) : « (Al-Noor, 24/11) Ceux qui sont venus avec la calomnie sont un groupe d’entre vous. Ne pensez pas que c’est un mal pour vous, mais plutôt c’est un bien pour vous. A chacun d’eux, ce qu’il s’est acquis comme péché. Celui d’entre eux qui s’est chargé de la plus grande part aura un énorme châtiment. »

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