samedi 24 février 2018

Affaire Théo: Valérie Boyer dénonce une "fake news d'État"


Valérie Boyer lors d'une conférence de presse le 10 janvier 2017
© Thomas Samson-AFP Valérie Boyer lors d'une conférence de presse le 10 janvier 2017
La députée Les Républicains a adressé à Emmanuel Macron un courrier dans lequel elle lui demande de faire "toute la lumière" sur l'affaire Théo.


Valérie Boyer, députée LR des Bouches-du-Rhône et secrétaire générale adjointe des Républicains, a adressé vendredi un courrier à Emmanuel Macron dans lequel elle appelle le président de la République à faire "toute la lumière" sur l'affaire Théo, qui s'apparente selon elle à "une fake news d'État".

En février 2017, un jeune homme de 22 ans était grièvement blessé à l'anus lors de sa violente interpellation par des policiers à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis.

"Rendre aux policiers leur honneur bafoué"

Également conseillère municipale à la mairie de Marseille, Valérie Boyer a relayé son appel sur son compte Twitter ce samedi. L'élue demande ainsi au chef de l'État d'ouvrir une enquête "afin de rendre aux policiers leur honneur bafoué".

"Les dernières expertises judiciaires semblent écarter le viol", indique la députée, qui regrette que "depuis plus d'un an les policiers sont vivement critiqués au nom d'une certaine forme de présomption de culpabilité. Coupables car policiers et condamnés sans procès."

"Silence radio de votre part"

Valérie Boyer met en cause l'attitude de François Hollande, qui était à l'époque le locataire de l'Élysée -il s'était rendu au chevet du jeune homme. Elle accuse également Bernard Cazeneuve, l'ancien ministre de l'Intérieur, qui avait évoqué des "manquements graves à la déontologie". Elle blâme par ailleurs Emmanuel Macron, qui n'était alors que candidat dans la course à la présidentielle, et qui avait évoqué "les violences policières à Aulnay-sous-bois" et "la force illégitime de l'État". La députée évoque par ailleurs la "solidarité" qu'Emmanuel Macron a exprimé à l'égard de Théo et de sa famille.

"Depuis les dernières révélations (...), silence radio de votre part et de tous ceux qui ont contribué à ce déferlement contre nos policiers (...) L'État se doit d'être à leurs côtés. Parce qu'à chaque fois qu'un policier, un gendarme, un gardien de prison, un enseignant fait l'objet de violences, c'est la République toute entière qui est défiée."

Deux expertises évoquent un geste intentionnel

Le contenu de deux expertises médicales ont été révélées mi-février. Si l'une d'entre elle indique que le viol n'a pas eu lieu, les deux ne contestent pas pour autant l'existence d'une déchirure de 10 centimètres au niveau du sphincter du jeune homme qui lui avait valu d'être opéré en urgence. Et confirment l'hypothèse selon laquelle le geste de porter ce coup violent était intentionnel de la part du policier, mais que son intention n'était pas que la matraque finisse dans le corps de Théo.

Selon nos informations, cette blessure importante témoignerait bel et bien d'une pénétration, mais pas dans la zone sexuelle de l'anus. La zone pénétrée est une zone annexe à l'anus, en l'occurrence la peau du sphincter, qui se rompt dans le choc. La matraque a alors atteint le canal anal et causé une très grave déchirure.


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