© Thomas Samson-AFP Valérie Boyer lors
d'une conférence de presse le 10 janvier 2017
La députée Les Républicains a adressé à Emmanuel Macron
un courrier dans lequel elle lui demande de faire "toute la lumière"
sur l'affaire Théo.
Valérie Boyer, députée LR des Bouches-du-Rhône et secrétaire
générale adjointe des Républicains, a adressé vendredi un courrier à
Emmanuel Macron dans lequel elle appelle le président de la République à
faire "toute la lumière" sur l'affaire Théo, qui s'apparente selon
elle à "une fake news d'État".
En février 2017, un jeune homme de 22 ans était grièvement
blessé à l'anus lors de sa violente interpellation par des
policiers à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis.
"Rendre aux policiers leur honneur bafoué"
Également conseillère municipale à la mairie de
Marseille, Valérie Boyer a relayé son appel sur son compte Twitter ce
samedi. L'élue demande ainsi au chef de l'État d'ouvrir une
enquête "afin de rendre aux policiers leur honneur bafoué".
"Les dernières expertises judiciaires semblent
écarter le viol", indique la députée, qui regrette que "depuis plus
d'un an les policiers sont vivement critiqués au nom d'une certaine forme de
présomption de culpabilité. Coupables car policiers et condamnés sans
procès."
"Silence radio de votre part"
Valérie Boyer met en cause l'attitude de François Hollande, qui était à l'époque le locataire de
l'Élysée -il s'était rendu au chevet du jeune homme. Elle accuse
également Bernard Cazeneuve, l'ancien ministre de l'Intérieur, qui avait
évoqué des "manquements graves à la déontologie". Elle blâme par
ailleurs Emmanuel Macron, qui n'était alors que candidat dans la course à la
présidentielle, et qui avait évoqué "les violences policières à
Aulnay-sous-bois" et "la force illégitime de l'État". La
députée évoque par ailleurs la "solidarité" qu'Emmanuel Macron a
exprimé à l'égard de Théo et de sa famille.
"Depuis les dernières révélations (...), silence
radio de votre part et de tous ceux qui ont contribué à ce déferlement contre
nos policiers (...) L'État se doit d'être à leurs côtés. Parce qu'à chaque fois
qu'un policier, un gendarme, un gardien de prison, un enseignant fait l'objet
de violences, c'est la République toute entière qui est défiée."
Deux expertises évoquent un geste intentionnel
Le contenu de deux expertises médicales ont été révélées
mi-février. Si l'une d'entre elle indique que le viol n'a pas eu lieu, les
deux ne contestent pas pour autant l'existence d'une déchirure de 10
centimètres au niveau du sphincter du jeune homme qui lui avait valu
d'être opéré en urgence. Et confirment l'hypothèse selon laquelle le
geste de porter ce coup violent était intentionnel de la part du policier, mais
que son intention n'était pas que la matraque finisse dans le corps de Théo.
Selon nos informations, cette blessure importante
témoignerait bel et bien d'une pénétration, mais pas dans la zone sexuelle de
l'anus. La zone pénétrée est une zone annexe à l'anus, en l'occurrence la
peau du sphincter, qui se rompt dans le choc. La matraque a alors atteint le
canal anal et causé une très grave déchirure.