Célébrer "#Molenbeek, lieu de partage" alors que
c'est 1 enclave salafiste, foyer du djihad & du terrorisme.
après les attentats, Salah
Abdelsam a pu y rester caché tranquillement pendant 4 mois, à 500m de son
adresse officielle, dans 1 immeuble appartenant à la commune.
« Radicalisation »: les gilets jaunes, des
djihadistes comme les autres?
Certains médias s'emploient à
discréditer le mouvement
Par Ingrid Riocreux
- 21 novembre 2018
Deux gilets jaunes extrêmement
agités près de Saint-Nazaire, novembre 2018. SIPA. 00885103_000003
Les mots employés par les
médias pour qualifier le mouvement des gilets jaunes ne sont pas anodins. Ce
sont parfois les mêmes qui sont utilisés pour parler du terrorisme…
Le traitement médiatique du
mouvement des « gilets jaunes » réserve une large place aux
« débordements » et « violences » accompagnant certains
blocages.
A lire et entendre ce que l’on
voit et écoute, on pourrait croire que Castaner a raison et que l’on assiste
réellement à une radicalisation du mouvement.
Le mot
« radicalisation » s’applique au djihadisme
Le terme de radicalisation a des
connotations spécifiques puisqu’il renvoie, dans le lexique actuel, à la
thématique du djihadisme. Il permet donc, sans subtilité aucune, d’établir une
insidieuse relation entre « gilets jaunes » et terroristes
islamistes.
Or, ici, le terme de
radicalisation est employé sans guillemets :
Tandis que là, le petit
« (aussi) » insiste sur la nécessité de contrebalancer l’importance
du mouvement : la mobilisation n’est pas seulement un succès, elle est aussi
émaillée de déviances. Pardon, de « dérapages » (ben oui, quand même
: langage journalistique de base).
Voici un article du Monde formidable,
puisqu’il illustre à merveille une théorie célèbre de pragmatique du langage,
selon laquelle toute négation fait exister l’énoncé adverse en même temps
qu’elle le réfute. Dire « tu n’es pas idiot », c’est reconnaître
qu’on a pu dire ou envisager l’inverse. Je laisse mon lecteur appliquer ce
principe à l’assertion suivante (et l’invite à noter que c’est cette citation
que l’on a propulsée au rang de titre) :
Le mouvement des « gilets
jaunes » présente, en fait, les mêmes débordements que tous les mouvements
de masse. Dans la mesure où il y a partout des gens violents, racistes etc., il
est normal qu’on en trouve parmi les « gilets jaunes ». Peut-on
vraiment caractériser un mouvement social à partir d’anecdotes du type :
« à Bourg-en -Bresse, un couple homosexuel agressé », ou « à
Cognac, une femme noire victime de propos racistes » ? « Un »,
« une »: comment ne pas voir dans le fait même d’ériger en gros
titres ces incidents une volonté de discréditer le mouvement ?
Les journalistes n’aiment pas
les gilets jaunes qui n’aiment pas les journalistes
Quand on lit l’article du
site FranceTVinfo, on se rend compte qu’un seul type d’agression
figure à deux reprises dans l’énumération: les attaques contre les
journalistes. Ne peut-on pas penser que c’est cette animosité-là, bien plus
qu’un prétendu racisme ou une prétendue homophobie de fond, qui justifie le
discrédit que les médias tentent de faire peser sur le mouvement ?
On devrait même s’étonner que ce
mouvement ne se soit pas « radicalisé » dès l’instant où une
manifestante a été tuée. Sans doute avait-elle mérité son sort. C’est ce que
l’on doit croire quand on voit la différence de traitement entre ce décès et
celui du…
Loi de 1905: non, M. Macron, la laïcité ne se monnaye pas à
la découpe
Une tribune de l'association
Esprit laïque
Par Esprit laïque
- 21 novembre 2018
Emmanuel Macron en Belgique,
novembre 2018. SIPA. 00885202_000031
Emmanuel Macron menace de
réformer la loi de 1905. Certains lobbyistes communautaires y gagneront
mais le contrat social y perdra beaucoup. Tribune.
La loi de 1905 est une loi de
« séparation DES églises et de l’Etat » et non séparation de l’Eglise
et de l’Etat. Il est incroyable de constater le nombre de fois où cette erreur
est commise dans les médias.
Précisons que la loi de 1905
porte la liberté absolue de conscience qui donne à chacun le droit de croire ou
de ne pas croire. Elle assure la concorde et la paix en affirmant la primauté
du commun dénominateur – la citoyenneté républicaine – sur n’importe quelle
autre appartenance, empêchant ainsi de graves conflits au sein de la
République.
Si le président de la République
veut amender la loi de 1905, au risque d’en tuer l’esprit et la philosophie,
c’est parce qu’en l’état, il ne peut comme il le souhaite, ni structurer les
religions, ni contrôler leurs financements. Il ne peut pas non plus labelliser
des associations cultuelles, c’est-à-dire décider de leur caractère religieux
ou non.
Or le président de la République
veut renouer le lien de l’État avec la religion et « redonner » à l’islam « sa
place particulière » (en suivant les avis de l’Institut Montaigne et de Hakim
El Karoui). Il s’agirait également de lutter contre l’islamisme et les dérives
les plus mortifères d’un fondamentalisme musulman obscurantiste de type
salafisto-wahhabite.
Qui serait contre ? Mais le
gouvernement fait comme si la rhétorique évangéliste était anodine. Comme s’il
n’était problématique qu’un texte religieux, « sacré » pour les
pratiquants qui le citent comme référence absolue, tende à dominer toute autre
législation, que dans le cas du Coran. Et s’il s’agit de la Bible, des
Évangiles, de la Torah ou du Talmud ?
Réintroduire du religieux dans
la République représente un énorme risque: celui de mettre à mal la loi
républicaine commune à tous pour céder, par le biais des accommodements, aux
règles particulières des religions. L’islam, religion non encore sécularisée
n’ayant pas fait son aggiornamento comme l’Église catholique, est toujours régi
par la Charia, placée par nombre de musulmans au-dessus des lois des pays où
ils vivent.
Si le président de la République
souhaite réguler les financements des mosquées afin de limiter
l’influence des idéologies qu’elles diffusent, ce n’est pas la taxation des
financements, très facile à déjouer pour des pays riches, qui pourra permettre
d’atteindre cet objectif.
De plus, financer avec de
l’argent public certains lieux de culte, fussent grâce à des subventions
«destinées à améliorer les performances énergétiques» revient à subventionner
le culte. Il est donc inutile de finasser, ce projet viole à deux titres
l’article 2 de la loi de 1905 : il est interdit à l’Etat de subventionner des
lieux de culte, et de privilégier une religion sur les autres.
Une loi mal comprise, mal
respectée, mal transmise, ne peut être que déformée, dénigrée, méprisée,
amendée, réformée, vidée de sa substantifique moelle. Cette loi n’est pas un
« vieux totem »; elle est au contraire profondément émancipatrice.
Ces projets de modification de
la loi de 1905 sont donc à plusieurs titres inacceptables et extrêmement
dangereux.
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Comment Bruxelles et les marchés empêchent l’Italie de
respirer
Nous avons les moyens de vous
faire couler
Par Jean-Luc Gréau
- 21 novembre 2018
Luigi di Maio, ministre italien
du Développement économique, juin 2018. SIPA. 00863048_000013
Faute de pouvoir recouvrer sa
compétitivité plombée par l’euro, l’Italie essaie de relancer sa demande
intérieure par une timide politique de relance. C’en est déjà trop pour la
Commission européenne et les marchés financiers.
Plus c’est gros, plus ça passe.
Le Medef est entré dans la campagne pour les élections européennes de 2019 par
cette proclamation : « L’Europe a apporté la prospérité aux
peuples. » Or, la zone euro est la région du monde qui a connu la
moindre croissance depuis l’introduction de la monnaie unique, le 1er janvier
1999. Le constat serait encore plus sévère si on se limitait aux dix dernières
années, qui ont vu précisément la crise de l’euro et son échec inavoué.
L’euro, un piège dont on ne
peut pas sortir indemne
Seulement, comme l’échec est
inégalement réparti, dès lors que ce qu’on a appelé en son temps la « zone
mark » – RFA, Pays-Bas, Autriche, Belgique, Luxembourg – connaît une honorable
croissance, la propagande européenne concentre sa critique sur leurs compagnons
de route qui n’ont pas su se hisser à leur hauteur en termes de compétitivité.
C’est l’Italie qui encourt aujourd’hui ses remontrances les plus vives,
nonobstant le fait que les gouverne
Article réservé aux abonnés
85 % de l’article reste à lire…
Quand France Culture se demande quel antisémitisme est le
plus dangereux
Les incertitudes de Guillaume
Erner
Par André Perrin
- 16 novembre 2018
Guillaume Erner, mars 2016.
SIPA. 00746343_000007
Vendredi 9 novembre, le journal
de 13h sur France Inter s’ouvre sur l’information suivante : les actes
antisémites en France sont en hausse de 69% depuis le début de l’année. Le
présentateur du journal, Bruno Duvic, donne alors la parole à l’envoyé de
France Inter à Berlin, Ludovic Piedtenu, qui évoque l’antisémitisme en
Allemagne : 1400 actes antisémites y sont recensés chaque année depuis
trois ans. Le journaliste apporte alors la précision suivante : une infime
partie de ces actes sont le fait d’immigrés musulmans, mais 90% d’entre eux
sont attribués à l’extrême droite. On revient en France et Bruno Duvic annonce
que Yann Gallic va donner une explication « détaillée » des actes
antisémites dans notre pays. Celui-ci indique le nombre d’actes répertoriés,
distingue entre les menaces et les agressions physiques, mais ne souffle pas un
mot de l’identité de leurs auteurs. L’auditeur devra se contenter d’une brève
interview de Francis Kalifat, président du CRIF, qui évoque « l’antisémitisme
du quotidien » dans les quartiers « difficiles ». On
n’en saura pas davantage. On ne saura pas si c’est la présence de « l’extrême
droite » ou quelque chose d’autre qui rend ces quartiers « difficiles » pour
les juifs. Il n’est manifestement pas possible de préciser dans le cas de la
France ce qu’il est possible de préciser et facile de quantifier dans celui de
l’Allemagne. Pourquoi ?
« C’est une question
en vogue »
Si France Inter se borne à nous
tenir dans l’ignorance, France Culture, comme son nom l’indique, veille à parfaire
nos connaissances. En témoigne ce « billet » que Guillaume Erner
consacrait le 29 octobre à la tuerie de Pittsburgh et qu’il vaut la peine de
citer dans son intégralité :
« Oui, c’est une
question en vogue – sous-entendu, entre l’antisémitisme de certains musulmans
fanatiques, l’antisémitisme de Daech pour faire court, et l’antisémitisme nazillon,
lequel des deux est le plus dangereux ?
Un débat qui ne manquera pas
d’être relancé par le massacre de la synagogue de Pittsburgh, onze morts ce
samedi, perpétrés par un suprématiste blanc, un certain Robert Bowers.
Car depuis quelques temps, il
s’agit donc de distinguer un antisémitisme qualifié de nouveau d’un
antisémitisme ancien. Avec deux sous-entendus : le premier, dissocier
l’antisémitisme musulman – le nouvel antisémitisme – de l’antisémitisme
d’extrême droite, et le second, bien souvent, considérer que le premier est
désormais bien plus dangereux que le second.
Cette comparaison a engendré
d’étonnants raccourcis. Par exemple, que l’on pouvait s’allier à l’extrême
droite pour combattre l’antisémitisme daechien : peut-être un jour
estimera-t-on que l’on peut convoquer Maurras pour lutter contre
l’antisémitisme ? Après tout, d’autres ont bien voulu confier à Bachar
el-Assad le soin de lutter contre le terrorisme…
Invoquer un nouvel
antisémitisme pour clarifier les choses relève de la fausse bonne idée. Le
monde musulman réservait un statut inférieur aux fidèles des autres religions,
notamment aux juifs : le statut de dhimmis. Mais au final, la coexistence
entre juifs et musulmans s’est déroulée de manière plutôt harmonieuse, au
contraire de la situation au sein du monde chrétien. C’est l’Espagne qui a
inventé au XVe siècle les statuts de pureté du sang, lesquels préfigurent
l’antisémitisme racial. Les premiers pogroms se sont déroulés en Russie. Le
monde musulman a-t-il développé « son » antisémitisme, ou bien a-t-il
observé ce qui se passait en Europe ?
Le général Kadhafi n’aimait
rien tant qu’offrir à ses visiteurs de marque des beaux exemplaires reliés des
Protocoles des sages de Sion – et c’est en Russie que les Protocoles des sages
de Sion ont été écrits. Dans ces conditions, son antisémitisme doit-il être
qualifié de nouveau ou d’ancien ?
L’antisémitisme est un mot
simple qui désigne une réalité bien complexe. Cette réalité complexe c’est
aussi ce qu’il faut retenir de la tragédie de Pittsburgh. »
Ça existe, mais quand même
pas vraiment…
Formulons clairement les thèses
que Guillaume Erner énonce sur le mode de l’insinuation doucereuse et de
l’interrogation rhétorique :
1 – La distinction d’un
antisémitisme ancien (d’extrême droite) et d’un antisémitisme nouveau
(musulman) n’est pas pertinente.
2 – L’antisémitisme musulman ne
peut pas être dissocié de l’antisémitisme d’extrême droite.
3 – L’antisémitisme musulman
n’est pas plus dangereux que l’antisémitisme d’extrême droite.
4 – Le statut de dhimmis que les
musulmans réservent aux juifs en terre musulmane ne témoigne d’aucun
antisémitisme et, en dépit de cette discrimination, la coexistence entre juifs
et musulmans dans l’Espagne musulmane a été harmonieuse.
5 – L’antisémitisme est une
invention de l’Espagne catholique au XVème siècle, les premiers pogroms ont eu
lieu dans la Russie orthodoxe du XIXème siècle et le colonel Kadhafi offrait à
ses visiteurs les Protocoles des Sages de Sion qui auraient
été écrits en Russie. Tout cela prouve qu’il n’y a pas d’antisémitisme propre
au monde islamique, mais que celui-ci s’est borné à imiter celui de l’Europe.
Signalons tout d’abord que
les Protocoles des Sages de Sion, dont Guillaume Erner connaît
visiblement aussi mal l’histoire que celle de l’Espagne musulmane, n’ont pas
été écrits en Russie, mais à Paris par Matveï Golovinski, informateur de la
police secrète tsariste. Ajoutons ensuite que, Hitler ayant, bien avant
Kadhafi, fait un grand usage de ce faux, cela doit établir, aux yeux de
Guillaume Erner, que l’antisémitisme n’est pas consubstantiel au nazisme,
Hitler s’étant borné à imiter l’exemple de la Russie tsariste.
La légendaire coexistence
pacifique d’Al-Andalus
S’agissant des pogroms,
Guillaume Erner confond manifestement le mot et la chose, ou encore le sens et
l’origine d’un mot. Le mot « pogrom » étant d’origine russe, les
premiers pogroms appelés « pogroms » eurent effectivement lieu en
Russie à partir de 1881, mais le mot « pogrom » signifiant, en
français comme en russe, « agression collective, meurtrière contre
une communauté juive », il s’en faut de beaucoup, hélas, que les juifs
aient dû attendre 1881 pour y goûter. Sans remonter aux émeutes antijuives
d’Alexandrie en l’an 38 de notre ère, rappelons qu’à Cordoue, en 1013,
2000 juifs furent massacrés par les troupes de Sulayman ben al-Hakam et qu’en
1066 ils furent 3000 à subir le même sort à Grenade, dont 1500 en une seule journée.
Les massacreurs ne s’étaient pourtant pas vu offrir un exemplaire des Protocoles
des Sages de Sion par le colonel Kadhafi (élevé par Guillaume Erner au
grade de général).
« L’antisémitisme est un
mot simple qui désigne une réalité bien complexe », conclut doctement
M. Erner. On s’étonnera qu’un amateur de la complexité du réel ait pu, quelques
lignes plus haut, opposer l’harmonieuse coexistence des juifs et des musulmans
dans l’Espagne musulmane à ce qui s’est passé « au sein du monde
chrétien ». Oui, Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon ont
expulsé les juifs d’Espagne en 1492, mais 350 ans plus tôt les Almohades,
vainqueurs des Almoravides et encore plus radicaux qu’eux, avaient interdit le
judaïsme et donné le choix aux non-musulmans entre la conversion, la valise ou
le cercueil. Nombre de juifs émigrèrent alors dans les royaumes chrétiens du
nord où ils retrouvèrent, en particulier sous la protection d’Alphonse VII et
d’Alphonse VIII une situation comparable à celle qu’ils avaient connue au Xème
siècle, à l’époque du Califat de Cordoue : une large autonomie en échange
d’une lourde imposition. Cette situation se détériora au milieu du XIIIème
siècle, avec des hauts et des bas, et c’est au milieu du XIVème siècle que
commença le temps des persécutions et des massacres. Quant au mythe de la
« convivencia » dans Al-Andalus, il a été sérieusement déconstruit
depuis une quinzaine d’années par les travaux de David Nirenberg, de Sérafin Fanjul et, tout récemment, de Dario
Fernandez-Morera.
L’antisémitisme préféré de
France Culture
« Entre l’antisémitisme
de certains musulmans fanatiques, l’antisémitisme de Daech pour faire court, et
l’antisémitisme nazillon, lequel des deux est le plus dangereux ? »,demande
Guillaume Erner. Depuis 12 ans, en France, une douzaine de juifs ont été mis à
mort parce qu’ils étaient juifs. Ont-ils été victimes de suprémacistes
blancs ? Est-ce que Ilan Halimi, Mireille Knoll, les enfants de l’école
Ozar Hatorah ont été assassinés par des scouts de France nostalgiques
d’Isabelle la Catholique ? Est-ce sous la pression de disciples d’Alain
Soral ou de lecteurs de Charles Maurras que nos compatriotes juifs sont de plus
en plus nombreux, depuis le début des années 2000 à quitter la France et que 50
000 d’entre eux ont dû déménager des quartiers d’île de France où ils
vivaient ?
A lire aussi: Juifs, chrétiens et musulmans: l’Espagne médiévale ne fut pas
l’éden multiculturel qu’on croit
Mal nommer les choses, c’est
ajouter au malheur du monde parce que mal identifier les maux, c’est contribuer
à leur perpétuation. Qu’aurait dit Guillaume Erner si, au lendemain de la
tuerie de Pittsburgh, Donald Trump avait insinué que l’antisémitisme d’extrême
droite n’est pas plus dangereux que l’antisémitisme musulman ? Que
dirait-il si Angela Merkel, informée comme les auditeurs de France Inter que
90% des actes antisémites dans son pays étaient le fait de l’extrême droite
annonçait, pour les combattre, un plan de lutte contre l’antisémitisme
d’origine islamique ? Mardi 13 novembre, à la fin de la Matinale de France
Culture, le journaliste Alexandre Devecchio citait un article de Johann
Chapoutot, professeur d’histoire contemporaine à la Sorbonne et spécialiste du
nazisme, qui conteste la perpétuelle référence aux années trente pour rendre
compte de notre présent. Johann Chapoutot y écrit notamment ceci : « La
référence au nazisme est tentante mais, par l’effet de sidération qu’elle
induit, elle éblouit, elle fait écran et elle empêche de voir la réalité
d’aujourd’hui en faisant tonitruer hier. Un identitaire ou un djihadiste
autoproclamé n’est pas un SA. On peut comparer, mais il y a une différence
entre comparer et assimiler : dans un cas, on veut cerner les spécificités du
phénomène actuel pour mieux le comprendre et le combattre, alors que dans
l’autre, on entretien une confusion intellectuelle qui entrave l’action. » Guillaume
Erner interrompt alors Alexandre Devecchio pour claironner : « L’historien
ne connaît pas Pittsburgh ! »
On se souvient du célèbre tweet de Nicolas Chapuis, journaliste
à l’Obs, le 21 mars 2012, lorsque fut révélée l’identité de
l’auteur des tueries de Toulouse et de Montauban : « Putain !
Je suis dégoûté que ça ne soit pas un nazi. » Chapuis se désolait
de l’identité de Mohamed Merah. Erner se réjouit de celle de Robert Bowers. Ni
l’un ni l’autre n’ont le souci dont l’historien rappelle ici
l’importance : comprendre pour combattre, identifier dans chaque situation
singulière ce que les maux du temps présent ont de spécifique afin de les
combattre efficacement.
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Gilets jaunes et humeur noire
Samedi, les Parisiens ont
brillé par leur absence
Par Elisabeth Lévy
- 19 novembre 2018
Quelques gilets jaunes
descendent les Champs-Elysées à Paris, 17 novembre 2018. SIPA. 00884833_000053
Sans surprise, les Parisiens
ont brillé, samedi 17 novembre, par leur absence ou leur ignorance d’une
manifestation d’un genre nouveau. Les gilets jaunes ne les concernent pas, la
plupart n’en ont même pas.
« Aucun gilet, il n’y a
que des bobos ici ! » Cette remarque, faite samedi en début
de soirée par un manifestant entrant dans une rame du métro parisien, est plus
profonde qu’il n’y paraît. La journée des gilets a été une démonstration
parabolique du divorce croissant entre Paris et nos belles provinces ou, plus
précisément, entre la France des centres-villes et celle des grandes banlieues
et autres espaces périphériques.
Les gilets jaunes réalisent
le rêve d’Hidalgo
En dehors des points de blocage
organisés par des gilets jaunes venus de banlieue ou de province (autour des
Champs-Elysées et sur le périphérique), les Parisiens, en ce samedi jaune,
vaquent à leurs occupations, très largement indifférents – en tout cas étrangers
– à la colère qui s’exprime dans tout le pays sur des routes et des
ronds-points. Beaucoup se réjouissent de la fluidité inhabituelle de la
circulation, la plupart des banlieusards ayant renoncé à prendre leur voiture
pour leur shopping ou leur promenade du samedi. Même la rue de Rivoli où, en
raison des pistes cyclables construites par madame Hidalgo, la circulation est
un enfer inextricable sept jours sur sept est quasi déserte, pour le plus grand
bonheur de familles en goguette et de jeunes branchés à vélo. Entre gens qui ne
mangent pas de ce pain-là, bon pour les ploucs. Exceptionnellement libérée du
populo qui, habituellement, profite du week-end pour venir polluer l’air des
petits Parisiens élevés bio, (et accessoirement faire tourner le commerce)
Paris est entre-soi. Et elle aimerait bien le rester complètement.
« On est venus donner
notre colère »
À en croire la préfecture et les
confrères, 1200 manifestants à peine parviennent à bloquer sporadiquement la
place de la Concorde, des morceaux de Champs-Elysées, faisant perdre des
dizaines de minutes – et parfois leurs nerfs – aux malheureux qui se trouvent
au mauvais endroit au mauvais moment. Faute de la moindre coordination, le
passage, aux barrages, se fait à la tête du client. Et à l’humeur de ceux qui
déplacent les barrières métalliques. Dont quelques-uns, passablement
mal-aimables, jouent inévitablement les petits chefs.
Le moyen le plus sûr de passer
sans encombre est encore d’exposer le gilet de ralliement sur son pare-brise. À
quelques encablures de l’Hôtel de Crillon, un petit rouquin aux allures de titi
banlieusard, qui ne doit pas avoir 18 ans, insuffle un peu de drôlerie dans
l’atmosphère : « Le gilet ou va chier ! »,
chantonne-t-il. Un peu plus loin un ado venu avec ses copains d’une cité de
l’Essonne, qui n’a sans doute pas atteint l’âge de la mob, affirme, très
docte : « Notre copain Kevin qui est en quatrième, son plein lui
coute huit euros cinquante ! »
Mais dans l’ensemble,
l’atmosphère n’est pas très joyeuse. Les gens, venus par petits groupes, ne se
parlent guère. Pas de slogans, pas de service d’ordre, pas de chef susceptible
de lancer un mot d’ordre – ou de négocier avec les forces de l’ordre. La
rapidité avec laquelle, vers 16 h 30, les gendarmes mobiles dégagent les
Champs-Elysées, témoigne de l’inexpérience de ces manifestants d’un genre nouveau.
Pour beaucoup, c’est leur première et malgré l’intrépidité des plus jeunes qui
reprennent les barrières aux mains des policiers, les gilets jaunes ne font pas
le poids. Quelques dizaines tournent autour de l’Elysée (mais à bonne
distance). « On est venus donner notre colère », répète
l’un d’eux, inconscient du joli double sens de sa formule. Un autre espère
simplement que s’il crie assez fort, le président l’entendra. Pour de bon.
« On n’est plus chez
nous, on est chez les riches »
Au fil des bribes arrachées, des
échanges observés, on comprend ce que cette mobilisation a de nouveau. La
musique est différente. Post-politique, plus qu’apolitique, elle rassemble des
individus soudés par des intérêts communs, mais qui ne cherchent pas – en tout
cas pas explicitement -d’autres raisons de faire groupe. Les journalistes (y
compris votre servante) nous racontent que les gilets jaunes veulent d’abord de
la considération. Sans doute. Mais les mots qui fleurissent souvent dans les
manifs ouvrières « respect », « solidarité »,
« dignité », sont totalement absents des discussions et des
pancartes. Le problème, brandi de mille façons, c’est qu’on en a marre de
payer. Mais à la différence des manifestants d’hier qui grondaient contre le
détricotage de notre merveilleux système social, eux n’en parlent jamais. Ils
ne veulent pas plus de subventions, mais moins d’impôts. « On
n’est pas la France pauvre, même si on est pauvre, explique Aïcha,
patronne d’une auto-école, on est la France moyenne, celle qui
travaille. » Aïcha n’a peut-être pas lu Guilluy mais son
intuition rejoint la pensée du géographe : « Je crois que ce
qu’ils veulent, c’est nous faire disparaître pour avoir seulement des riches et
des pauvres. »Ils. Le pouvoir. Les riches. Et les bobos parisiens.
Ce qui les rassemble, c’est
qu’ils travaillent et ne peuvent plus vivre de leur travail. C’est cela
l’injustice qui les taraude. Ils se sont endettés pour monter une boulangerie
ou un restaurant, ils ont bossé avec acharnement, se sont privés peu à peu de
tous les extras. Et on leur demande toujours plus. Ils ne veulent plus de cette
vie sans loisirs, sans respiration, où l’argent est là en permanence, comme un
problème, comme une contrainte. D’autres occupent un emploi au SMIC et à trente
kilomètres de chez eux, alors il me reste quoi. « On n’est plus
chez nous, on est chez les riches », lâche Mohamed, quarante ans,
paysagiste. S’agissant de la capitale, c’est incontestable. On a peu commenté
ce fait, pourtant essentiel, car il dessine une nouvelle fracture française, entre
la France qui compte et celle qui se sent frappée d’inutilité : parmi ceux
qui ont battu samedi le pavé parisien, il n’y avait pas un seul Parisien.
Gilets jaunes: ah, le méchant peuple qui n’est pas content de
ses élites!
A la colère du peuple,
gouvernement et médias ont répondu par le mépris
- 19 novembre 2018
Manifestation de gilets jaunes à
Paris, 17 novembre 2018. SIPA. 00884833_000001
Succès populaire national, la
marche des gilets jaunes a dû faire avec le mépris du gouvernement et de ses
porte-paroles médiatiques. Les black blocs oui, les gilets jaunes non ?
La manifestation des gilets
jaunes du 17 novembre a été un incontestable succès populaire avec plus de 280
000 participants, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur (ce qui laisse
imaginer une mobilisation bien supérieure au regard des pratiques habituelles).
Parmi les quelques centaines de révoltés qui tentaient encore de s’approcher du
palais de l’Elysée afin, disaient-ils, que le président Macron entende le bruit
de la colère de ses propres oreilles et non par médias interposés, l’un d’entre
eux déclarait au micro de BFMTV à l’adresse du chef de l’Etat : « Avec
notre pognon, vous nous prenez notre liberté. »
La République en marche
n’aime pas le mouvement
Car c’est bien de liberté qu’il
s’agit, au premier plan, derrière les grands principes, les beaux discours et
les mots creux. Celle qui a été évoquée de manière menaçante dans les jours qui
ont précédé le mouvement, celle d’aller et venir, de circuler. Les mises en
garde avec amendes et peines d’emprisonnement ont été constamment brandies par
le gouvernement et les préfets : tout blocage ferait l’objet d’une répression
impitoyable, entravant la liberté fondamentale de circuler. On n’avait jamais
vu depuis longtemps un discours aussi ouvertement répressif à l’encontre d’un
mouvement social et l’on s’était pris à rêver que la même morgue implacable fût
employée contre les black blocks, casseurs professionnels, brûleurs de flics et
racailles patentées auxquelles on n’hésite pas à abandonner des portions
entières du territoire national sans se demander si leur présence néfaste nuit
aux libertés fondamentales de ceux qui sont obligés de les côtoyer. Et qu’en
est-il de la liberté de circuler de ceux qui sont sans cesse ponctionnés,
taxés, comme punis de ne pas appartenir à quelque minorité ou communauté
protégée ? Qu’en est-il de la liberté lorsque le 15 du mois on n’a plus rien ?
Qu’en est-il de la liberté lorsque la seule perspective est le déclassement et
la paupérisation ? Qu’en est-il de la liberté lorsqu’on en est réduit à
payer toujours plus pour simplement travailler ?
A lire aussi: Elisabeth Lévy: Gilets jaunes et humeur noire
Le paradoxe, et cela a été
quelquefois souligné, est que La République en marche, porte dans son nom même
le signifiant du mouvement, de la mobilité. Elle se pose en ennemie de
l’immobilisme et la métaphore du déplacement a souvent été centrale dans les déclarations
les plus contestables et méprisantes à l’égard du peuple de la part d’Emmanuel
Macron. On se souvient de ceux qui, luttant pour leur survie économique
n’avaient qu’à se bouger « au lieu de foutre le bordel », de ceux à
qui il suffirait de « traverser la rue » pour trouver du travail…
Mais il y a les privilégiés de la mondialisation heureuse, qui peuvent habiter
les grandes métropoles et se déplacent en trottinettes électriques ou survolent
le territoire avec du kérosène curieusement non taxé, comme le rappelle dans un
excellent éditorial François Bousquet pour Le Figaro Vox, et ceux qui n’ont pas le choix,
ces « ploucs émissaires » de la France périphérique,
périurbaine et délaissée.
Ceux qui « fument
des clopes et roulent au diesel »
Finalement, lorsqu’on y
réfléchit bien, concernant la cristallisation que représente cette jacquerie
moderne, cette révolte de la vie chère, tout a déjà été dit en filigrane car
tout était déjà inscrit dans le projet et les déclarations macronistes, dans les
paradoxes fumeux et les impasses du « en même temps », dans la
cassure reconnue par le chef de l’Etat lui-même entre les élites et le peuple
et sans cesse accentuée depuis l’accession au pouvoir de l’ancien banquier qui
n’a jamais arpenté de sa vie une quelconque circonscription dont il aurait eu à
cœur de servir les intérêts, de résoudre avec empathie les problèmes, petits ou
grands : la politique, on le redécouvre, c’est, sinon un métier, du moins
une compétence qui s’acquiert au contact des populations, au service des
populations, au contact de ce peuple tant honni par une idéologie hors-sol. Il
ne suffit pas pour cela de se jeter dans des bains de foule opportunément mis
en scène ou de se frotter corps contre corps dans des selfies douteux.
Par-delà l’incompréhension
concrète de ce qu’est la vraie vie des vrais gens, il y a l’incompréhension
plus préoccupante d’un phénomène socio-économique pourtant très clairement et
intelligemment décrit par Christophe Guilluy dans son dernier ouvrage, No
Society, consacré à la fin de la classe moyenne occidentale. Parmi les
mesures annoncées par l’exécutif pris de panique afin d’essayer de désamorcer
le conflit, et dans la grande tradition libérale-socialiste dont le macronisme
est le parfait parangon, on propose de mettre en place des aides – de toute
façon dérisoires au regard des investissements que représenterait pour les
particuliers un changement autoritaire de matériel énergétique ou de véhicules
– qui seraient, bien évidemment, financées par encore plus de prélèvements sur
les classes moyennes qui, elles, n’appartiennent pas aux catégories « les
plus défavorisées » auxquelles ces aides seraient allouées (et qui, du
reste, ne demandent pas l’aumône, d’autant qu’on leur reprochera dans le même
temps avec mépris de coûter un « pognon de dingue »). Ce
que propose l’exécutif revient à accentuer encore la pression sur ces ménages
moyens, lesquels finiront inéluctablement par grossir les rangs des catégories
qu’ils sont supposés aider. Cette France méprisée, comme elle l’est
encore par Benjamin Griveaux parlant de ceux qui « fument
des clopes et roulent au diesel », ce même Benjamin Griveaux dont
il faut rappeler que sa parole est celle du gouvernement, donc pas une parole
anodine ou anecdotique, qui confond dans un mélange d’inculture crasse et
d’inconscient robuste Charles Maurras et Marc Bloch en évoquant le « pays
légal » et le « pays réel ». On ne sait si c’est le méchant
nationalisme populiste constamment fustigé par le macronisme qui s’est ainsi
dérobé dans le discours du porte-parole gouvernemental, comme l’expression de
quelque chose qui est décidément impensable et impensé pour cet exécutif, –
chassez l’inconscient par la porte il revient par la fenêtre, disait Freud -,
ou bien si c’est la crainte du blocage qui pétrifie le mouvement en marche au
point de ne pouvoir pas même être prononcé.
Le mépris lasse
Incompréhension. Mépris. Mépris
symbolisé par le dessin grossier et tellement révélateur du caricaturiste
Xavier Gorce qui a déclenché des réactions immédiates sur les réseaux sociaux
et qui a le mérite de parfaitement bien représenter ce dédain bobo pour une
France périphérique et déclassée dont on a pourtant de la peine à croire qu’il
soit si caricatural et bas de plafond.
Mépris pseudo-intellectuel,
mépris culturel, mépris de classe d’une rare violence, réelle et
symbolique : toutes les formes du mépris que, dans le fond, ce mouvement
des gilets jaunes combat.
Il y a, aussi, la
culpabilisation. Culpabilisation sur fond de chantage écologique, d’une part,
quand bien même les privilégiés donneurs de leçons anti-populistes prennent
l’avion et polluent l’atmosphère au kérosène pour se rendre dans leurs résidences
secondaires des Baléares ou d’ailleurs, peu importe où, le monde est leur
terrain de jeu, les distances pas davantage que les identités territoriales ou
nationales n’ont de sens pour ces gens-là. Exit l’exit tax, empapaoutée la flat
tax. Le verdict est clair : les coupables, ce sont les prolos et, comme
disait Alphonse Allais, on va faire payer les pauvres, d’accord ils n’ont pas
beaucoup d’argent mais ils sont nombreux.
Soyez sages, sinon…
Culpabilisation ensuite quant au
mouvement de révolte lui-même : théâtralisation des risques représentés
par le fameux « blocage », dramatisation du bilan,
instrumentalisation de la mort d’une manifestante écrasée par une femme prise
de panique. S’il y a des morts ou des blessés, on vous aura prévenus, ce sera
de votre faute et vous en serez tenus pour responsables. Ce ne sera pas de la
faute d’une crise accidentelle de panique dans un cas, ni dans les autres cas
de la faute des individualistes teigneux qui sont prêts à rouler sur des
manifestants et même parfois à tirer avec des armes à feu, ayant parfaitement
bien intégré que, dans une start-up nation, c’est la loi du chacun pour soi et
un perpétuel Koh-Lanta social qui règnent. Ce ne sera pas parce que la société
aura été inlassablement fracturée en montant les gens les uns contre les
autres, en traitant les uns ou les autres de lépreux, de fainéants, de pauvres
cons quitte ensuite à pleurnicher sans cesse sur le risque de guerre civile
larvée au sein d’une communauté nationale désunie. Non. Ce sera encore la faute
du peuple qui manifeste. Et du reste, quel mouvement social fondé sur la dureté
de la vie se déroule comme au pays des Bisounours, sans heurts, sans
débordements aussi regrettables et dramatiques soient-ils ? Toute la
journée du 17 novembre, on a entendu la petite ritournelle des médias que l’on
aurait juré tout droit sortis de l’ORTF reprenant la parole officielle,
déplorant que le mouvement ait tendance à ne pas rester « bon enfant »,
comme si la colère du peuple ne pouvait qu’être celle d’un enfant autorisé à
taper un peu du pied par terre mais appelé à rester sage tout de même, comme si
tout ceci n’était qu’une petite et gentillette distraction du week-end. Les
manifestants ne sont pas des enfants, ni bons ni mauvais, ce sont les membres
du peuple en colère, ce sont eux les adultes, et s’ils sont responsables de
quelque chose, ils le sont dans le sens où ils prennent, en responsabilité,
leur destin en main contre les élucubrations irresponsables d’élites
déconnectées.
Quand enfin l’incompréhension,
le mépris, la culpabilisation n’auront pas fonctionné, on essaiera le soupçon
de la fameuse « récupération ». Ce grand mot arboré depuis des mois
en cache-sexe de l’absence de colonne vertébrale et de culture politique. On
l’avait déjà beaucoup entendu lors de l’affaire Benalla : l’opposition
parlementaire, unanimement, aurait « récupéré » le scandale. Ô
surprise, ô stupéfaction : oui, l’opposition parlementaire, l’opposition
politique est là pour ça, dans une démocratie normale, n’en déplaise aux
novices de la politique qui confondent la gestion d’entreprise et la marche des
nations, précisément pour entendre et reprendre les mécontentements, les
interrogations, les questionnements, les colères. Sinon, qui le fera ? En
quoi est-ce mal ? Il en va de l’essence même de la démocratie et il
importe peu, en l’occurrence, de savoir si, ensuite, ces partis politiques
capitaliseront dans les urnes sur le mécontentement. Dans le pire ou dans le
meilleur des cas, c’est exactement leur travail et leur raison d’être. A ne pas
vouloir le comprendre, on prend le risque de se retrouver en face à face, comme
c’est le cas ici, avec le peuple. Sans intermédiaire puisqu’on a précisément et
délibérément disqualifié les intermédiaires. Le peuple qui scande, comme à
chaque fois, l’énoncé faussement tautologique le plus vibrant et émouvant qui
soit : « Nous sommes le peuple ». Et alors, il ne faut pas faire
mine ni de s’en étonner, ni de s’en plaindre.
Guyane, l’autre banlieue française
Chômage et violences rythment
le quotidien du département français
Par Alexis Brunet
- 20 novembre 2018
186PARTAGES
Des membres des "500 frères
contre la délinquance protestent à Cayenne contre l'insécurité chronique en
Guyane, mars 2017. SIPA. 00800070_000005
Chômage et insécurité
rythment le quotidien des habitants de ce département français niché entre
l’Atlantique et l’Amazonie.
Agressé par une bande à coups de couteau en rentrant
dans son hôtel, une adolescente de 15 ans braquée en pleine rue, meurtre d’un homme de 91 ansretrouvé ligoté chez lui, tentative de braquage pour un scooter, tentative de braquage à main armée dans une boulangerie, un jeune homme tire dans la tête de son rival à
« Chicago » (surnom d’un quartier chaud de Cayenne). Non, ces titres
de presse n’émanent pas du site internet « Fdesouche » mais du
quotidien « France-Guyane ». Et ce n’est pas fini : les gendarmes chassés du quartier de l’Anse à
Kourou, opération commando avec plus de 100 gendarmes
mobilisés vendredi soir à « Bagdad » (oui, c’est encore le surnom
d’un quartier guyanais), un quadragénaire tué par arme blanche près du marché de Cayenne,
l’église du Bon Pasteur (Saint-Laurent-du-Maroni) cambriolée et saccagée la nuit de la Toussaint.
Loin d’être exhaustive, cette liste d’exactions rythme le quotidien de nos
concitoyens guyanais.
17,2 homicides pour 100 000
habitants
En mars et avril 2017, beaucoup
sont descendus dans la rue. Au menu de la grogne, l’amélioration des services
de santé et la lutte contre l’orpaillage illégal. Mais surtout, la lutte contre
l’immigration illégale et contre l’insécurité, notamment sous l’égide du collectif
des « 500 frères contre la délinquance ». En Guyane, département de
260 000 habitants, le taux d’homicides est, en effet, de 17,2 pour 100 000
habitants, contre 1,2 pour 100 000 habitants en France métropolitaine. Un taux
qui défriserait presque ceux de certaines villes latino-américaines. Une
Brésilienne rencontrée à Macapa, au nord du pays de Jair Bolsonaro, et ayant vécu un an à Cayenne, m’a même
confié que la capitale de la Guyane française était pour elle encore plus
dangereuse que Belem, l’une des métropoles les plus violentes au monde.
Comparaison n’est pas raison.
Reste que la terre de Felix Eboué réunit tous les ingrédients du cocktail
explosif : un taux de chômage de 22 %, autant qu’en Côte d’Ivoire, par
exemple, et un taux similaire au RSA. Un PIB par habitant de 16 057 euros
(contre 32 736 euros en Métropole), et un taux de pauvreté de 44,3 %, soit près
de la moitié de la population vivotant avec moins de 500 euros par mois.
Au-delà des chiffres, une simple flânerie dans la capitale guyanaise permet de
constater la précarité de nombreux logis et le désœuvrement d’une bonne partie
de la jeunesse guyanaise, sans perspective d’avenir. Idem à Saint-Laurent-du-Maroni,
où certains quartiers rappellent les bidonvilles du Nanterre des années 1960,
et où l’on m’a recommandé d’arrêter de prendre des jeunes gens en auto-stop
afin d’éviter des déconvenues.
La moitié des Guyanais de
moins de 25 ans au chômage
En janvier dernier, Marie-Laure
Phinera Hortz, maire de Cayenne, a fait une déclaration jugée « fracassante » par
la chaîne de télévision Guyane la 1ère. Afin de lutter contre
l’insécurité, elle a suggéré de faire voter une loi limitant le nombre de
naissances. L’information ayant été étouffée par les autres médias, le buzz
local envisagé par l’élu n’a pas eu lieu. Reste que la dame n’a fait
qu’exprimer ce que de nombreux guyanais déplorent : le développement
économique et social de la petite France équatoriale ne peut pas suivre son
actuel baby-boom.
Prenons l’exemple de mon
garagiste. Ce quarantenaire sympathique, honnête et (très) travailleur, m’a
confié être l’heureux papa de vingt enfants (pas moin), dix vivant au Surinam,
et l’autre dizaine chez lui, à Saint-Laurent-du-Maroni. Mon garagiste n’est pas
un cas isolé : depuis quelques années, la croissance démographique de
Saint-Laurent-du-Maroni (4,3 % par an en 2014) serait supérieure à celle du
Niger ou de l’Angola… Au rythme actuel, sa population pourrait passer de
50 000 actuellement à 140 000 en 2030, selon l’Insee. Si l’institut voit juste
ou presque, c’est peu dire qu’il y a du pain sur la planche pour intégrer tous
ces jeunes à venir. Actuellement, la moitié des Guyanais de moins de 25 ans est
au chômage. Et l’aéroport d’Orly est déjà chaque jour submergé par des mules en
provenance de Guyane…
Se droguer sous les yeux des
policiers
Certes, malgré son insécurité,
le Saint-Laurent-du-Maroni actuel n’a rien à voir avec le coupe-gorge des
années 1920 décrit par Albert Londres (dans Au bagne, une bonne et
instructive lecture). Mais pouvoir y croiser en pleine journée un pauvre hère
prendre sa pipe de crack dans le centre-ville au vu de tous, gendarmes inclus,
qui plus est avenue Felix Eboué, est-ce acceptable en territoire
français ? Toutes les bouches entendues l’affirment, la Guyane a beaucoup
changé ces dernières décennies. ll y a trente ans, on pouvait s’y promener
tranquillement le soir sans craindre de se faire braquer, on n’avait pas besoin
de fermer sa porte à double tour pour dormir sereinement, on n’avait pas de
barreaux aux fenêtres – comme c’est maintenant le cas de la majorité des
maisons guyanaises – pour tenter d’empêcher les fréquents cambriolages,
l’ambiance générale y était beaucoup plus paisible. Un colonel de gendarmerie
assure dans France-Guyane qu’ « il n’y a pas
de zone de non-droit » en Guyane. Serait-ce par souci de ne pas
effrayer les touristes ou les fonctionnaires (enseignants de gauche ou robustes
gendarmes) venant de Métropole ?
En Guyane aussi, des territoires
ont été perdus par la République. A Cayenne, à Saint-Laurent-du-Maroni, à
Kourou, pour ne citer que les « grandes » villes. L’expulsion des
gendarmes d’un quartier de Kourou n’est qu’un exemple parmi d’autres du point
de tensions sociales qui y sévit depuis des années. Le département-région a un
taux de croissance correct, certes, mais son économie est fort dépendante du
secteur public. Un territoire sous perfusion. Si rien n’est vraiment entrepris
sur le plan économique (en facilitant la création d’entreprises, notamment),
social et sécuritaire, le pays des fusées Ariane n’a aucune chance de décoller.
Bien au contraire…
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Ecole: agressez-moi s’il-vous-plaît!
S'ils veulent changer la
donne, les professeurs devront parler au grand jour
- 20 novembre 2018
Tranches de vie scolaire, en
direct sur les réseaux sociaux: Gagny (Seine-Saint-Denis, octobre 2017), Laeken,
région bruxelloise, février 2018), Créteil (octobre 2018)... ©DR
La diffusion de la vidéo d’un
lycéen braquant sa prof a provoqué un électrochoc dans le corps enseignant.
Sous le hashtag Twitter #pasdevague, d’innombrables témoignages anonymes confirment
l’ensauvagement de l’école que quantité de livres avaient déjà diagnostiqué.
Mais des témoignages anonymes ne sont pas une parole libre. S’ils veulent
changer la donne, les professeurs devront parler au grand jour.
Depuis le 20 octobre, la vidéo
tourne en boucle : dans une salle de classe, un élève braque un pistolet
vers la tête de son professeur. L’attitude de celle-ci exprime non pas la peur,
mais une résignation qui vient de loin. On entend le rire de celui qui filme,
un autre sautille en faisant des doigts d’honneur. Dans la foulée de ces
images, #pasdevague est lancé sur Twitter par des enseignants.
Ce qu’ils rapportent est sans ambiguïté : la violence de leur métier
provient autant des élèves, dont certains de toute évidence n’ont rien à faire
à l’école, que de l’administration, qui en cas d’agression préfère le plus
souvent les accuser que les soutenir.
Décennie de déni
Il y a seize ans, Les
Territoires perdus de la République, de Georges Bensoussan, évoquaient sans fard une situation déjà
délétère, par le prisme de l’antisémitisme qui s’exprimait dans les
établissements de Seine-Saint-Denis. Bien qu’il soit constitué de faits
rapportés par ceux qui les avaient directement vécus, le livre suscita la
suspicion. Les témoignages recueillis n’étaient pas fiables. La méthodologie
n’était pas rigoureuse. Bensoussan était partisan, prompt à dramatiser pour
gagner les lecteurs à sa cause (sous-entendu, juive). Le sous-texte, c’était la
ritournelle de l’extrême droite à l’affût et du danger de « stigmatisation » raciste
et islamophobe. Car l’antisémitisme évoqué dans le livre étai
….
« La société multiculturelle est de plus en plus
synonyme de société multiconflictuelle »
Entretien avec Georges
Bensoussan, l'auteur des "Territoires perdus de la République"
- 20 novembre 2018
Georges Bensoussan. ©LEEMAGE
Seize ans avant les
journalistes du Monde, l’historien Georges Bensoussan dénonçait
l’islamisation de certains quartiers de la nation dans Les Territoires
perdus de la République. Dans un entretien accordé à Causeur,
il confirme ses observations et rejette les procès en
« idéologie » qui lui sont faits par ces médias qui dressent pourtant
le même constat…
Causeur. Dans votre
discours de réception du Prix national de la Laïcité, vous évoquez avec émotion et
reconnaissance le souvenir de vos deux instituteurs de l’école primaire du
boulevard de Belleville où vous êtes arrivé dans les dernières années de la
guerre d’Algérie. Vous désignez cette école comme la « matrice
morale » où une « laïcité en actes signifiait
l’intégration dans le creuset de la Grande Nation de 1794 et de la
République ». Quel est l’état de cette « matrice
morale » ? La laïcité et l’intégration ne sont-elles pas devenues
des notions quasi suspectes ? Est-il encore permis de lier la notion de
République et celle de nation quand celle-ci ne cesse d’être accusée de tous
les maux par le président qui pourtant la représente ?
Georges Bensoussan. C’était
une matrice morale parce que nous faisions alors société. La domination de l’impératif
économique n’avait pas encore marchandisé totalement la vie, gelé pour partie
les relations humaines dans « les eaux froides du calcul égoïste »
(Marx), ni mué toute activité en spectacle. Nous faisions société aussi parce
que le choc migratoire, doublé ces vingt à trente dernières années d’une
intégration poussive sinon en panne, n’avait pas encore déstructuré la société
française pour la faire plonger dans un affrontement de communautarismes
paradoxalement marqué par le discrédit porté à la notion d’identité.
Nous faisions société parce que
le bien commun gardait un sens, et que la gauche, en dépit de ses défauts et de
ses divisions, prenait encore en charge les intérêts des classes populaires.
Nous étions alors à mille lieues de cette gauche mondaine qui s’est épanouie
dans le sillage de l’élection de François Mitterrand en 1981, et plus encore
après le tournant de 1983. Ce n’était pas encore le temps du divorce consommé
avec les classes populaires si bien analysé par Jacques Julliard, avec le
« peuple », cette notion, galvaudée, qui fait ricaner les esprits
forts mais qui demeure pourtant une réalité palpable à la condition de bouger,
de voyager, de s’immerger dans le « pays profond ».
A lire aussi: « Le Monde » et l’islam: avoir raison avec Causeur…
Si la laïcité et l’intégration
sont vues aujourd’hui comme des surgeons du colonialisme, c’est dire que nous
ne sommes jamais sortis du colonialisme. Ce schéma victimaire, cultivé chez les
Indigènes de la République et leur égérie Houria Bouteldja, est entretenu par
une petite partie de la gauche intellectuelle qui en a fait son fonds de
commerce médiatique. Cette vision n’est pas seulement historiquement erronée,
elle induit une culture de l’excuse qui, à son corps défendant, reproduit un
schéma colonial selon lequel l’autre n’est pas vu comme mon égal mais comme un
être diminué par la souffrance que lui infligèrent jadis mes aïeux.
Aujourd’hui, la laïcité et l’intégration sont récusées au nom de
l’indigénisme : nous savions depuis longtemps déjà que l’antienne du
« droit à la différence » déboucherait, un jour, sur la différence
des droits. Nous y sommes.
Le dévoiement idéologique d’une
partie de l’antiracisme accouche donc aujourd’hui d’une régression tribale qui
enferme dans une identité close et assigne à résidence, ad aeternam, du fait de
la naissance : c’est là toute la rhétorique des rassemblements de
« racisés », par exemple, interdits aux blancs. Cette dérive
idéologique, qui rompt avec la notion d’universel, retrouve le primat de la
race comme à la fin du XIXe siècle. Elle est aux antipodes du monde des
Lumières.
Seize ans après la sortie
des Territoires perdus de la République, quelle est la
postérité et l’actualité de ce travail fondateur de description d’un réel que
d’aucuns ne voulaient pas regarder en face ? La situation s’est-elle
encore dégradée ou bien des enseignements ont-ils été tirés de ces
travaux ?
Si seize ans après, j’avais dû
refaire aujourd’hui les Territoires perdus de la République, je
les aurais intitulés les Territoires perdus de la nation. Parce que
la nation est un enracinement, mais sans fermeture à la Barrès, c’est l’identité
ouverte de la Révolution française qui parle en français et s’adresse aux
hommes, et qui ne sépare pas les droits de l’homme des droits du citoyen, parce
qu’il n’y a d’humanité que lorsque les devoirs sont accolés aux droits. La
République, on l’oublie souvent, n’est qu’une forme de régime, même s’il est
vrai, qu’en France, elle est portée par le souffle de 1792, de 1848, de 1870,
sans oublier le rétablissement de l’été 1944. Cela posé, avoir mis sous le
boisseau le mot « nation » par peur de l’identité confondue avec le
nationalisme, l’exclusion et la guerre, a contribué à freiner l’intégration de
millions d’étrangers arrivés depuis cinquante ans. Comment s’intégrer à une
nation qui congédie sa propre histoire et s’en mortifie sans fin ?
La notion d’identité nationale a été caricaturée en machine à
exclure, alors qu’il s’agit d’une longue élaboration conflictuelle entamée au
moins depuis la seconde moitié du XVI° siècle avec les guerres dites « de
religion ». Dans ce vide, s’est glissé un émiettement identitaire vecteur
de violence, une société multiculturelle (à ne pas confondre avec une société
multi-ethnique) de plus en plus synonyme de société multi-conflictuelle.
Seize ans après les Territoires
perdus de la République, la postérité de ce livre se résume surtout à une
formule utilisée jusqu’à plus soif. Ce que nous décrivions alors, après
d’autres (je pense en particulier à Christian Jelen), n’était que les premiers
symptômes d’un pourrissement à venir. Et qui est advenu.
Si l’actualité nous a donné raison
au-delà de ce que nous redoutions, la vraie question porte sur la
responsabilité de ceux qui ont refusé de regarder ce qu’on leur montrait, qui
nous ont insulté, qualifié d’ « idéologues, d’ « esprits
simplistes » puisque l’intelligence, chacun le sait depuis le temps de la
domination culturelle du Parti communiste français au début des années
cinquante, est de leur côté.
La situation s’est-elle
dégradée ? Il y a aujourd’hui en France, plus de 500 quartiers
« difficiles », nommés par antiphrase « cités sensibles »,
ravagés par des trafics en tous genres et marqués par la progression du
salafisme. Des territoires se constituent en dehors de la nation, rétifs à la
loi républicaine où l’autorité de l’État tient parfois du leurre. Qui peut
dire, par exemple, sans ciller, que la loi de 2010 sur l’interdiction du port
du voile intégral est intégralement respectée ?
Les récentes enquêtes de
journalistes qui, tels Davet et Lhomme du Monde, découvrent en
2018 ce que vous évoquiez dès 2002 ne vous donnent-ils pas, un peu tard,
raison ?
Vous me citez le travail de ces
deux journalistes du Monde à propos de l’islamisation de la
Seine-Saint-Denis et vous évoquez l’idée que leurs travaux nous donnent raison
a posteriori. Vous n’obtiendrez jamais ce type de reconnaissance de
la part de ces gens qui considèrent, comme ils l’ont dit à différents micros,
que nous étions dans l’ « idéologie » tandis qu’ils
avaient fait, eux, un « travail scientifique ». Il
n’y a rien à répondre à cette mauvaise foi, sinon rappeler quelques
faits : en 2002, Le Monde nous enveloppait d’un épais silence.
En 2015 et plus tard, ne pouvant plus garder le silence, ils nous voyaient
multiplier les « propos limites » et flirter avec les « idées
nauséabondes » propres, chacun le sait, aux « heures sombres… »,
etc. Croyez-vous donc ces gens capables d’humilité au point de reconnaître que
d’autres, avant eux, avaient perçu les craquements de cette société, alors
qu’en tant que journalistes (ce que nous n’étions pas) ils auraient dû être les
premiers à les voir et à les dire ? C’est leur manquement professionnel
qu’ils ne sont pas prêts de nous pardonner.
Par ailleurs, la stigmatisation
sous l’étiquette d’« idéologie » mérite plus ample explication. Que
disent, en effet, ces deux journalistes : « L’idéologie nous est
étrangère », et c’est là, justement, une posture éminemment idéologique en
ce qu’elle reflète le légitimisme du pouvoir en place, lequel ne saurait
accepter d’être qualifié d’idéologique sous peine de remettre en cause le
magistère qu’il exerce.
Chez beaucoup demeure l’idée
qu’il n’existerait qu’une seule parole légitime, celle émanant de cette
incarnation du pouvoir établi qu’est le journal dit « de référence ».
Car ce qui est en jeu derrière l’accusation d’ « idéologie », opposée
à la « rigueur scientifique », c’est bien une querelle de légitimité.
C’est à dire une lutte pour les places. Car qualifier ainsi un
livre de manière générale, sans une argumentation précise, et relative à des
faits déterminés, ne relève pas d’une appréciation objective mais banalement,
j’allais dire trivialement, d’un procédé rhétorique visant à délégitimer in
abstracto, et donc de facto à faire taire, telle ou telle voix jugée
dérangeante.
Par ailleurs, et dans ce cas
précis, l’opposition artificielle érigée entre « idéologie » et
« travail scientifique » a l’avantage de masquer certaines des
faiblesses inhérentes au travail de journaliste, qui demeure toujours, quelles
qu’en soient les qualités, souvent grandes, l’expression d’un regard extérieur
aux témoins immergés dans la vie qu’ils prétendent décrire. C’est ce qui
faisait la force des témoignages des enseignants que j’avais rassemblés dans
les Territoires perdus de la République, des professeurs
travaillant parfois depuis plus de dix ans au cœur de ces quartiers dits
« sensibles ». C’était là une différence majeure avec des
journalistes, aussi rigoureux soient-ils, qui eux, n’étaient que de passage
plusieurs mois durant.
Quel regard portez-vous sur
l’action actuelle de l’exécutif quant à la question de la laïcité ? La
ministre de la Justice a annoncé récemment un probable assouplissement de la
loi de 1905 afin de faciliter la constitution d’un Islam de France tandis que
le grand discours sur la laïcité tant attendu d’Emmanuel Macron n’est toujours
pas arrivé. Que vous inspire cette tendance ?
Toucher à la loi de 1905, c’est
entrer dans la voie des accommodements et des renoncements qui, mis bout à
bout, paveront le chemin d’une servitude collective. Si nous n’arrivons pas à
comprendre qu’une guerre nous a été déclarée, qu’elle oppose frontalement deux
visions du monde fondamentalement incompatibles, et que l’islam, dit
fondamentaliste, n’a rien à voir avec l’idéal des Lumières sur lequel est bâti
notre mode de vie, nous allons vers des lendemains difficiles. Et c’est là une
litote… Encore faut-il entendre ce distinguo entre l’islam comme réalité
sociale, c’est à dire la multitude des pratiques de la foi musulmane, pour
beaucoup pacifiées, et l’islam comme corps de doctrine théologique et surtout
politique et juridique qui, lui, n’a rien à voir avec ce qu’il est convenu
d’appeler les Lumières.
Vous avez cité les mots
redoutablement lucides de Martin Luther-King : « A la fin,
nous nous souviendrons non pas des mots de nos ennemis mais des silences de nos
amis », alors que vous sortez à peine de 30 mois de procédures ourdies
par les spécialistes du djihad judiciaire. Pouvez-vous nous en dire plus sur
ces amis dont vous estimez que leur silence, leur complaisance auront été
préjudiciables et coupables ?
Quand l’ennemi nous a déclaré la
guerre, nous n’avons pas à nous plaindre des coups qu’il nous porte. En
revanche, lorsque le camp que l’on croyait ami garde le silence, voire joint
ses coups à ceux de nos adversaires, c’est là la pire situation qui se puisse
concevoir. Je pense à cette partie de la gauche qui a dévoyé l’antiracisme pour
en faire un instrument du « politiquement correct », un concept tout
sauf anodin, une machine de guerre en vérité qui finit par tuer dans l’œuf
toute vie intellectuelle transformée en un tribunal permanent où dans le box
des accusés s’entassent les auteurs d’innombrables « dérapages »…
Passons sur l’aberration de voir
la Licra siéger en janvier 2017, contre moi, aux côtés des islamistes. Ce fut
là, on le sait, la décision d’un quarteron de personnalités oscillant entre
haine et bêtise. Une décision qui a profondément divisé cette organisation. Le
silence des amis, ce fut plutôt la kyrielle des petites lâchetés de qui craint
pour sa place, pour son poste, redoutant de s’écarter de la doxa et du
conformisme qui vous dispense de penser, craignant de déplaire, et parfois
même, dans le contexte professionnel du Mémorial d’où je fus évincé, étouffé
par la peur de s’exprimer dans un lieu qui aurait pourtant dû être un modèle de
démocratie et de liberté. Las…
Je crains d’ailleurs que,
pilotée par de tels dirigeants, étroits d’esprit et à mille lieues de l’âme des
pères fondateurs, la mémoire de la catastrophe juive ne vire à un moralisme des
plus plats. A un projet politique et pédagogique limité au nombre de visiteurs,
de scolaires et de professeurs en formation ayant franchi le seuil de
l’institution. Je crains que cette gestion comptable ne favorise une réflexion
des plus pauvres, un brouet mêlant « devoir de mémoire », promotion
de la « tolérance » pour finir par l’éloge de la
« diversité » et du « vivre-ensemble ». Un fade moralisme
peu à même de déceler dans le terreau culturel de notre époque et dans nos
« sociétés post-nazies » selon le mot de Pierre Legendre, les germes
des politiques massivement meurtrières de demain. En perdant de vue cette
seule, mais majeure, interrogation politique : comment une société évoluée
a-t-elle pu concevoir Treblinka ? Car, à travers la destinée singulière du
peuple juif, là demeure la question de fond.
Dans vos travaux sur la Shoah
notamment, vous insistez sur la nécessité de ne pas trivialiser, banaliser ces
épisodes tragiques de l’Histoire en les instrumentalisant, en multipliant les
cérémonies mémorielles et les invocations moralisantes. Que vous inspirent, de
ce point de vue, les recours désormais constants à la commémoration par le
pouvoir politique et les multiples torsions et interprétations de
l’Histoire auxquelles se prêtent les pouvoirs publics depuis quelques années et
encore davantage depuis quelques mois ? A ce titre, que vous inspire par
exemple le projet de Musée-Mémorial des victimes du terrorisme alors même que
le parquet n’hésite pas à poursuivre des historiens qui, comme vous, tentent de
faire leur travail librement ?
Vous le faites remarquer judicieusement,
le projet de « Mémorial aux victimes du terrorisme » a lieu
concomitamment à la poursuite en justice d’un certain nombre d’intellectuels
accusés simplement de dire ce qu’ils voient. Cela fait partie de la dichotomie
d’une société qui multiplie les invocations moralisantes et les imprécations,
les condamnations et les mises à l’encan en se gardant de nommer la source du
mal.
Concevoir un Mémorial des
victimes du terrorisme quand la guerre qui nous est faite n’est pas terminée,
c’est reconnaître, à part soi, notre impuissance à agir. On se réfugie dans la
mémoire quand on a renoncé (ou qu’on n’a pas pu le faire) à l’action. En
rappelant que comparer n’est pas assimiler, comment oublier que le projet de
Yad Vashem remonte à 1942, quand la majorité des victimes était encore en vie ?
Il fallait penser la tragédie au passé parce que les jeunes sionistes du Foyer
national juif étaient sans prise aucune sur le présent.
Ici, la situation est
différente, mais quand on refuse de nommer un islam n’ayant toujours pas
accompli une réforme de fond (le pourra-t-il ?), et qu’au carnage on
répondra toujours : « Vous n’aurez pas ma haine », c’est un boulevard
qu’on ouvre à la défaite.
C’est pourquoi, il me semble
qu’évoquer un Mémorial des victimes du terrorisme sans désigner la source de
cette violence restera comme la manifestation de notre impuissance à affronter
la guerre qu’on nous fait. Depuis plusieurs années déjà, je cite à ce propos
ces quelques mots d’un sermon prononcé par Bossuet à Pâques 1662 : «
Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets des maux dont ils chérissent
les causes. » Encore faut-il noter qu’il ne s’agit même pas ici de
chercher « les causes », mais seulement de garder un silence timoré
devant le péril.
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Pakistan: Asia Bibi n’est pas un cas isolé
Les meurtres au nom de
l'islam s'y multiplient
Par Lina Murr Nehmé
- 15 novembre 2018
Des partisans du TLP manifestent
à Lahore pour réclamer l'exécution d'Asia Bibi, novembre 2018. SIPA.
00882824_000049
L’affaire Asia Bibi, du nom
de cette chrétienne persécutée au nom de l’islam au Pakistan n’est qu’un
révélateur de la mainmise des fous d’Allah sur le pays. Les meurtres
d’infidèles, justifiés par de prétendus blasphèmes, s’y multiplient.
Depuis neuf ans que dure le
procès d’Asia Bibi,
une coalition de partis islamistes organise des émeutes à répétition, mettant
la foule en transe. Cette affaire pourrait servir de prétexte à un embrasement
généralisé. En trois jours, les islamistes ont réalisé une véritable
démonstration de force.
En réalité, le Pakistan est déjà
en guerre civile. Les talibans l’ont déclenchée en 2004, dans le Khyber
Pakhtunkhwa, où vivent plus de 35 millions de Pakistanais. Dans certains
endroits, les écoles gouvernementales y sont moins nombreuses que les madrassas
islamistes, où l’on enseigne que les mécréants sont impurs, et qu’il faut dénoncer
et tuer toute personne qui insulte Mahomet, même par allusion. C’est d’ailleurs
un des articles de la loi anti-blasphème au nom de laquelle ont été
arrêtées 22 personnes, rien que cette année au Pakistan.
Les assassins célébrés
En juin 2009, une journalière
chrétienne du Pendjab, Asia Bibi, se disputa avec des collègues musulmanes qui
cueillaient avec elle des baies. Celles-ci lui dirent qu’en tant que
chrétienne, elle avait souillé un gobelet dans lequel elles buvaient, et
qu’elle l’avait rendu inutilisable. Une dispute s’ensuivit, chacune des femmes
accusant l’autre d’avoir insulté sa religion respective. Asia Bibi fut battue
quelques jours plus tard, et traduite en justice. Elle jura être innocente de
toute déclaration hostile à l’islam. Elle fut pourtant condamnée à mort en
novembre 2010.
Le gouverneur du Pendjab, Salman
Taseer, déclara que le crime d’Asia Bibi ne tombait pas sous le coup de la loi
anti-blasphème. Cette défense provoqua un tollé parmi les islamistes, surtout
après que Taseer se fut rendu à la prison pour y rencontrer la condamnée.
Début janvier, il fut abattu par
Mumtaz Qadri, l’un des policiers chargés de sa surveillance. Les islamistes
interdirent aux Pakistanais de porter le deuil de Taseer et de se rendre à ses
funérailles. Ils firent de l’assassin un héros et exigèrent sa libération en
fomentant des émeutes alors inouïes. Après son exécution en 2016, des centaines
de milliers de manifestants envahirent les rues pour l’acclamer et conspuer le
gouvernement.
Asia Bibi eut un autre
défenseur, Clément Shahbaz Bhatti, ministre fédéral des Affaires des minorités
et bête noire des islamistes. En août 2009, des islamistes avaient en effet
incendié une quarantaine de maisons, faisant périr onze personnes. Ils les
accusaient d’avoir profané des pages d’un Coran au cours d’un
mariage. Le ministre déclara que c’était un coup monté : ils
l’assassinèrent en mars 2011.
La charia de la rue
La tension idéologique au
Pakistan est telle que le gouvernement n’ose pas appliquer la peine de mort
prévue pour les « blasphémateurs » arrêtés. Souvent, ils sont
malencontreusement assassinés avant ou après l’arrestation. L’un d’eux fut tué
à la hache par un policier. Le parti Tehreek-e-Labaik Pakistan (TLP), fondé en
réaction à l’arrestation de Qadri, a pour vocation spéciale la lutte pour la
mise à mort de ces « blasphémateurs ».
Comment cela se
terminera-t-il ? Les pressions cumulées de l’Occident et des Pakistanais
non islamistes, l’assassinat coup sur coup d’un gouverneur et d’un ministre
fédéral, ont procuré à Asia Bibi une publicité dont elle se serait bien passée.
La Cour suprême l’a acquittée. En voyant l’ampleur des émeutes et des dégâts,
le gouvernement pakistanais semble avoir reculé dans cette affaire, acceptant
de négocier avec les islamistes, avant d’annoncer, finalement, la libération
d’Asia Bibi. Mais les talibans qui font la loi dans le Khyber Pakhtunkhwa
menacent d’étendre leur action à tout le pays si Asia Bibi était libérée.
Une fatwa demande aux chauffeurs
des juges de tuer leur patron
En apprenant l’acquittement
d’Asia Bibi, le TLP paralysa les grandes villes : Lahore, Islamabad,
Karachi, Peshawar. Des islamistes passaient dans les écoles, les commerces et
les bureaux pour les obliger à fermer. Ils organisèrent des manifestations
simultanées un peu partout pour bloquer les routes : au Pendjab, il y en
eut en vingt-cinq endroits différents, d’après les autorités.
Une vidéo amateur montre les
chefs du mouvement assis devant une foule immense, au milieu des acclamations.
L’un d’eux, Pir Afzal Qadri, lance une fatwa : « Ces trois
juges sont, d’après la charia, à tuer obligatoirement [« wajibou-l-qatl »]. Si
les travailleurs ne peuvent pas parvenir jusqu’à eux, alors, les chauffeurs de
ces hommes devront les tuer. Le général Bajwa [commandant en chef de
l’armée] n’est pas acceptable pour nous : une décision aussi
importante ne peut être applicable sans son accord. Les musulmans parmi les
généraux, ont l’obligation de se rebeller contre ceux-là. Il doit y avoir un
coup d’État contre Bajwa. Imran Khan [le Premier ministre] a
prouvé qu’il n’est qu’un enfant juif. Le gouvernement d’Imran Khan doit être
renversé immédiatement, ces trois juges jetés dehors, et un procès leur être
intenté. Ils n’ont pas respecté le saint Coran, le hadith honoré,
et la loi [la charia]. »
A lire aussi: Asia Bibi: le monde musulman se tait
Pour faire un coup d’État,
faisait remarquer Curzio Malaparte, il suffit d’une poignée d’hommes motivés
qui prennent brusquement d’assaut les centres névralgiques du pays. Pour le
moment, le TLP en est aux menaces, mais le charisme de ses chefs, sa logistique
et sa capacité à paralyser des villes entières ou des départements font
craindre un bras de fer durable et meurtrier avec les autorités.
Taché (LREM) : « L’islam a toute sa place en France, il
faut adapter la loi de 1905 qui a été conçu quand il y avait peu de
musulmans »
L’Islam a toute sa place en France,
il faut aujourd’hui adapter et moderniser le cadre juridique de 1905 qui a été conçu
quand il y avait peu de concitoyens musulmans en France @GrandSoirLCI @enmarchefr @LaREM_AN
Danemark : « l’expérience qui a échoué », le livre
très critique de l’immigration écrit par deux journalistes passés par
l’extrême-gauche
Par Ex-Atlas le
17/11/2018
« L’expérience qui a
échoué », le nouveau livre de Mikkel Andersson et Niels Jespersen, jette
un éclairage critique sur les défis posés par la politique d’immigration du
Danemark au cours des dernières décennies.
En 1983, le Danemark comptait
environ 60 000 immigrants non occidentaux. En 2018, leur nombre est passé à
près de 500 000 dans un pays de 5,6 millions d’habitants. Selon les
auteurs, l’immigration massive de réfugiés et de migrants économiques a
profondément marqué la société danoise et son influence économique, sociale et
culturelle a été essentiellement négative.
Les conséquences de
l’immigration peuvent être vues et vécues quotidiennement et font désormais
partie du paysage médiatique, affirment les auteurs, qui se concentrent sur les
jeunes indisciplinés qui terrorisent les quartiers du pays par des menaces et
de la violence, les guerres de gangs, la police qui n’est pas en mesure de
financer malgré des ressources humaines et matérielles supplémentaires et les
communautés parallèles où l’on nourrit des idées extrémistes et répressives.
Sur le plan économique, les
immigrants non occidentaux coûtent aux caisses de l’État danois 30 milliards de
couronnes danoises (4,5 milliards de dollars) par an, une facture qui ne
devrait pas disparaître dans les décennies à venir.
Mikkel Andersson et Niels
Jespersen concluent que l’immigration a fait du Danemark un pays plus pauvre,
moins sûr et plus polarisé. Dans ce contexte, ils concluent que la politique
d’asile de ces dernières années n’a pas seulement été néfaste pour le Danemark,
ironiquement, elle l’est aussi pour les réfugiés qui méritaient une aide
réelle.
« Le Danemark aide un
petit nombre de demandeurs d’asile capables qui ont le pouvoir et l’argent
nécessaires pour voyager dans six à huit pays sûrs, alors qu’il délaisse un
plus grand nombre de ceux qui n’en ont pas les moyens, mais qui auraient pu
recevoir une bien meilleure assistance pour les mêmes sommes, a déclaré Mikkel
Andersson, dans le quotidien Berlingske. »
Så kom der bog fra trykken!
Udkommer den 14/11: https://gad.dk/eksperimentet
Udkommer den 14/11: https://gad.dk/eksperimentet
Selon les auteurs, il ne
s’agit pas d’un phénomène exclusivement danois, mais qui touche aussi
l’Allemagne, le Benelux et le reste de la Scandinavie, entre autres. Jespersen
a fait valoir que l’erreur était de croire que l’on pouvait accueillir
des centaines de milliers de personnes d’une culture et d’une origine
différentes et s’attendre à ce qu’elles s’intègrent et ressemblent à la
population majoritaire. A l’inverse, les pays de Visegrad, la Pologne,
la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie ont refusé de tolérer une
immigration massive malgré les pressions exercées par Bruxelles et Berlin.
Selon le quotidien Berlingske, les
deux auteurs ont des racines à l’extrême gauche. Au fil du temps, cependant,
tous deux se sont déplacés vers le centre. Niels Jespersen est social-démocrate
et Mikkel Andersson se définit lui-même comme « libre-penseur
bourgeois » et « libéral classique ».
La
fondatrice de la Women’s March contre Trump demande à ses dirigeantes de
démissionner, les accusant d’être antisémites, racistes et homophobes (màj
photos des dirigeantes)
Par fandetv le 20/11/2018
Teresa Shook, fondatrice de la Women’s March contre Trump,
demande à ses dirigeantes de démissionner, les accusant d’être antisémites,
racistes et homophobes.
« Bob Bland, Tamika Mallory, Linda Sarsour et Carmen
Perez de la Women’s March ont détourné le mouvement de son but. J’ai longtemps
espéré qu’elles redresseraient le navire mais elles ne l’ont pas fait. En
opposition à nos principes d’unité, elles ont permis des sentiments antisémites
et anti-LGBTQIA, et ont laissé des rhétoriques haineuses et racistes se greffer
à la plateforme par leur refus de se séparer de groupes qui épousent ces
convictions racistes et haineuses. Je demande aux actuelles co-dirigeantes de
laisser leur place à d’autres qui pourront restaurer la foi en ce mouvement et
son but originel (…) »
“As Founder of
the Women’s March, my original vision and intent was to show the capacity of
human beings to stand in solidarity and love against the hateful rhetoric that
had become a part of the political... https://www.facebook.com/TeresaShookOfficial/posts/2368957223146495 …
Mexique :
«Trump avait raison, c’est une invasion !» lance un manifestant. «Dehors les
Honduriens, on ne veut pas de vous !» scande la foule. (màj)
Par fandetv le 20/11/2018
Hier à Tijuana, un manifestant mexicain anti-migrants lance
«Trump avait raison, c’est une invasion !» puis la foule scande «Dehors les
Honduriens ! On ne veut pas de vous !» (à 48s dans la vidéo).
Mexican protestor
today in Tijuana on the caravan: "Donald Trump was right, this is an
invasion! What Donald Trump said was correct: this is an invasion!"
Crowd chants: "Get out Hondurans, we do not want you here. Get out Hondurans, we do not want you here."
Crowd chants: "Get out Hondurans, we do not want you here. Get out Hondurans, we do not want you here."
Des centaines de résidants de Tijuana se sont rassemblés
dimanche autour d’un monument situé dans un quartier aisé pour protester contre
l’arrivée de milliers de migrants centro-américains qui veulent se rendre aux
États-Unis.
La tension s’est accrue depuis l’arrivée de près de 3000
migrants à Tijuana au cours des derniers jours. Ils pourraient demeurer dans la
région pendant plusieurs mois avant que les autorités américaines se prononcent
sur leur sort.
Selon le gouvernement mexicain, le nombre de migrants
pourrait grimper jusqu’à 10 000.
Dimanche, des résidents de Tijuana mécontents ont agité des
drapeaux mexicains, chanté l’hymne national mexicain et scandé «Dehors!
Dehors!» devant la statue du souverain aztèque Cuauhtémoc, à 1,6 km de
la frontière américaine. Ils ont accusé les migrants d’être
désordonnés, ingrats et de représenter un danger pour leur ville. Ils se sont
également plaints de la façon dont le cortège de migrants est entré au Mexique,
utilisant même le mot «invasion». Des manifestants ont exprimé leur inquiétude
au sujet de leurs impôts.
«Nous ne voulons pas d’eux à Tijuana», ont crié les
manifestants.
Messiha sur les Gilets Jaunes :
«Presque 100% des gens étaient blancs. Je n’ai vu personne de la société
multiculturelle que les élites nous vendent depuis des années.»
Par fandetv le 20/11/2018
Jean Messiha (RN) : « Je pense que c’est une accumulation de
taxes qui a généré ce mouvement social qui, je le rappelle, est non-organisé,
apolitique, c’est un rassemblement spontané de gens qui se sentent méprisés par
le gouvernement. Ce gouvernement les traite avec mépris. J’étais ce week-end
aux points de rassemblement, et les gens m’ont dit «On en a marre
d’être traités de “lépreux”, de “gens qui ne sont rien”», vous savez les
“Deplorables” dont parlait Hillary Clinton pour qualifier les Blancs de classe
moyenne aux Etats-Unis. Quand j’étais aux points de rassemblement de
différentes banlieues de Paris, je n’ai vu aucune diversité, aucune diversité
sociale, seulement les classes moyennes et pauvres, et aucune diversité raciale
non plus. Presque 100% des gens étaient blancs. Je n’ai vu personne de la
société multiculturelle que les élites nous vendent depuis des années. »
– France 24 en anglais, 19 novembre 2018
– France 24 en anglais, 19 novembre 2018
« Désormais c’est officiel : Les
Mahorais sont minoritaires à Mayotte »
Par Francois le
20/11/2018
L’Institut national d’études démographique (INED) établit ce
jour une réalité que nous dénoncions localement : les Mahorais sont
minoritaires à Mayotte (voir le bulletin mensuel « Population et sociétés »
n°560 du 14 novembre 2018 de l’INED). Plus d’un adulte sur deux n’est pas né
sur l’île. Désormais c’est officiel.
Cette étude basée sur les données déjà dépassées de 2015 et
2016 est sans appel sur les causes d’une croissance démographique hors norme de
4% par an et sur les raisons d’une mise en minorité des Mahorais: l’immigration
clandestine. L’INED constate l’incroyable dégradation de la situation à partir
de 2012 qui ne tient pourtant pas compte de l’accélération de la dégradation en
2017 et surtout en 2018 (20 000 clandestins supplémentaires sont arrivés à
Mayotte entre mars et octobre 2018 contre seulement 1200 reconduites sur la
période). L’organisme public relève la folle progression des naissances
d’origine étrangère qui sont passées en 3 ans de 42% des naissances à 75% des
naissances ! L’institut observe une fécondité des femmes immigrée supérieure à
celle des Mahoraises. Enfin, il souligne la progression des départs des natifs
âgés de 18 à 24 ans de Mayotte vers la Métropole et la Réunion.
Sous le vocable « recomposition importante de la population
» se cache une réalité plus crue : le remplacement de population. Les Mahorais
sont chassés de chez eux par la pression démographique étrangère, l’inégalité
sociale et l’impossibilité d’y construire un avenir professionnel pour tous.
Drapeau
palestinien, « assalamou alaykoum », un reportage pro-enseignement de
l’arabe miné par ses propres détails (MàJ)
Par Francois le
20/11/2018
"Je suis enseignant de l'Éducation nationale, je ne
suis pas imam."
Dans ce collège, certains élèves peuvent apprendre l'arabe comme 2ème langue. Voila à quoi ressemble un cours...
Dans ce collège, certains élèves peuvent apprendre l'arabe comme 2ème langue. Voila à quoi ressemble un cours...
Nous vous avions d’abord simplement présenté le reportage
sous le titre « Je suis enseignant de l’Éducation nationale, je ne suis
pas imam. ». Mais des éléments significatifs ignorés par les journalistes
ont été soulevés par nos lecteurs et les réseaux sociaux.
Jamais, ô grand jamais, en 12 ans d'études (primaire+collège)
à l'éducation nationale du Maroc, un prof autre que celui de l'éducation
islamique ne nous a dit "assalamou alaykoum".
"Sabahou lkhayr" pour bonjour. Toujours.
Et que fait le drapeau palestinien en classe ?
Le choc !
"Sabahou lkhayr" pour bonjour. Toujours.
Et que fait le drapeau palestinien en classe ?
Le choc !
2/ Et voilà, en Algérie c'est tout pareil !https://twitter.com/oulmanesamy/status/1064661687725379586?s=19 …
Le drapeau palestinien qui trône à côté de la porte (0:06),
c'est sans doute aussi pour "décorréler l'apprentissage de l'arabe de la
politique".
Mohamed
Gnabaly : «Islamisation de la Seine-Saint-Denis ? Un journaliste ne devrait pas
dire ça… et voici pourquoi»
Le livre « Inch’Allah, l’islamisation à visage découvert
», signé des journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme, a provoqué avant même
sa sortie le 22 octobre une pluie de critiques, tant sur la méthodologie
employée par les auteurs que sur son contenu. Dans une lettre ouverte, Mohamed
Gnabaly, maire de L’Île-Saint-Denis et vice-président de l’Association des
maires de France, fait part de ses critiques.
Le principal « fait » que vous prétendez mettre en lumière
est «l’islamisation de la Seine-Saint-Denis». On croit reconnaître ici
un terme d’extrême droite mais vous prévenez : « Établir un lien direct et
automatique entre islam, islamisme et jihadisme relève du syllogisme malfaisant
et, surtout, de la pure mauvaise foi. » On se rassure, donc. […] Si
votre livre avait pour objectif de montrer que de nombreux habitants de
Seine-Saint-Denis sont de confession musulmane et pratiquent leur religion au
quotidien, quelle révélation incroyable ! Quel scoop de constater que des
citoyens musulmans sont policiers, commerçants, enseignants et même maires. […]
Messieurs Davet et Lhomme, permettez-moi de partager avec
vous mon expérience de maire d’une commune de Seine-Saint-Denis. Le premier
communautarisme à l’œuvre dans notre département n’est ni identitaire ni
religieux : il est social. […]
Comme l’immense majorité des habitants de Seine-Saint-Denis,
je pense que la France multicolore, multiculturelle et multiconfessionnelle
est, plus qu’une richesse, une évidence et je persiste à espérer qu’un jour
elle le sera pour vous ainsi que pour l’ensemble de la population française.
Incha Allah !
Incha Allah !
Messiha sur
les Gilets Jaunes : «Presque 100% des gens étaient blancs. Je n’ai vu personne
de la société multiculturelle que les élites nous vendent depuis des années.»
Par fandetv le 20/11/2018
Jean Messiha (RN) : « Je pense que c’est une accumulation de
taxes qui a généré ce mouvement social qui, je le rappelle, est non-organisé,
apolitique, c’est un rassemblement spontané de gens qui se sentent méprisés par
le gouvernement. Ce gouvernement les traite avec mépris. J’étais ce week-end
aux points de rassemblement, et les gens m’ont dit «On en a marre
d’être traités de “lépreux”, de “gens qui ne sont rien”», vous savez les
“Deplorables” dont parlait Hillary Clinton pour qualifier les Blancs de classe
moyenne aux Etats-Unis. Quand j’étais aux points de rassemblement de
différentes banlieues de Paris, je n’ai vu aucune diversité, aucune diversité
sociale, seulement les classes moyennes et pauvres, et aucune diversité raciale
non plus. Presque 100% des gens étaient blancs. Je n’ai vu personne de la
société multiculturelle que les élites nous vendent depuis des années. »
– France 24 en anglais, 19 novembre 2018
– France 24 en anglais, 19 novembre 2018
«Université :
une recherche libre est-elle encore possible en histoire ou en lettres ?»
TRIBUNE - L'historien de l'Antiquité Stéphane Ratti*
s'alarme de l'entrée en vigueur, à l'université, de nouvelles règles concernant
la réalisation de la thèse, qui risquent d'encourager le conformisme et
d'appauvrir la vie intellectuelle du pays.
De lourds nuages continuent à s'amonceler à l'horizon de
l'université française. Et ils sont chargés de vraies menaces pour les libertés
des futurs universitaires. Depuis une décision prise sous le précédent quinquennat,
le régime des thèses permettant d'obtenir le doctorat, ce très ancien diplôme
créé sous l'Empire, en 1808, et de postuler en principe aux fonctions de maître
de conférences dans les facultés a été profondément bouleversé. Afin
d'encourager et de stimuler l'avancement de leurs recherches, les doctorants se
verront soumis dès la deuxième année de thèse, conformément à un arrêté du
25 mai 2016, à l'évaluation d'un «comité de suivi de thèse»: le terme même
de «comité» fait froid dans le dos et on imagine trop aisément les dérives que
ce type de surveillance collective peut induire.
Au lieu de fournir l'aide escomptée, les directions
collectives risquent de brider le principe originel de toute recherche: le
libre choix des méthodes, des lectures, des objectifs affichés et des voies
élues pour aboutir à des résultats qui, d'ailleurs, ne seront pas toujours
conformes aux objectifs. Par définition, en effet, la recherche est une prise
de risque puisqu'elle ne sait pas d'avance ce qu'elle trouvera.De plus, on
invite désormais les candidats au doctorat à s'inscrire dans une équipe, un
collectif qui dirigera en commun leurs travaux, et ce, parfois, au nom de
l'interdisciplinarité, au mépris de la spécialité du candidat.
Le directeur de la thèse, en outre, c'est-à-dire le maître
choisi par le doctorant, ne fait plus partie du jury de la soutenance. C'est
tout juste si les plus courageux des directeurs osent encore prononcer plus ou
moins clandestinement quelques mots pour soutenir leur élève au début de la séance.
Mais ils ne signent plus désormais le procès-verbal de soutenance. On a cru
protéger ainsi les candidats des pressions de tous ordres auxquelles ils
pouvaient se croire soumis au cours de leur thèse. Or, sous couvert de lutter
contre d'hypothétiques abus de pouvoir, une suspicion généralisée s'installe,
qui non seulement renverse les relations entre maîtres et élèves mais encore
dénature celles qui prévalaient entre collègues, en principe des pairs.
On a de ce fait porté atteinte, au motif de prendre en
compte de rares cas d'abus, à la spécificité même d'une recherche libre qui
passe avant tout, pour le futur doctorant, par le choix sans contrainte d'un
maître. Ce type d'affinités intellectuelles et de proximités personnelles
faites, il faut bien le dire, de confiance profonde et d'une forme d'admiration
scientifique pour les travaux de celui qu'on choisit pour diriger les siens
propres n'est plus désormais un critère quand on entreprend une thèse.
C'est une victoire de plus pour l'administration, qui prend
de ce fait encore davantage le pouvoir dans l'enseignement supérieur au
détriment des vrais enseignants-chercheurs.
Fernand Braudel n'aurait pas écritLa Méditerranée sans
l'appui intellectuel de son maître Lucien Febvre. Le grand latiniste et
historien Pierre Grimal n'aurait pas été ce qu'il fut s'il n'avait pas été
dirigé à ses débuts par Jean Bayet et Jérôme Carcopino. Précisons d'ailleurs
que l'admiration n'est pas la servilité. Au cours de leur vie intellectuelle,
les plus grands élèves savent d'eux-mêmes s'affranchir. L'on sait, par exemple,
que la biographie de Cicéron par Pierre Grimal cherche à répondre dans son
interprétation de la fin de la République romaine à celle de César par Jérôme
Carcopino.
De surcroît, on tente d'imposer avec cet arrêté du
25 mai 2016 un abrégement drastique aux études doctorales: la thèse devra
être achevée en moins de trois ans, contre aujourd'hui cinq à sept ans, en
moyenne, en sciences humaines (soit les anciennes facultés des lettres,
philosophie, histoire, psychologie, sociologie). On se demande si, dans ces
conditions, ce nouveau délai impératif trop resserré auquel on astreint les
doctorants, inspiré de ce qui se fait dans les sciences dures, est vraiment
adapté à la réalité que vivent en France à la fois les lettres, les humanités
et les professeurs de littérature, de philosophie ou d'histoire qui fournissent
le contingent le plus nombreux de thésards et qui, sans aucune aide financière,
rédigent courageusement leur thèse en même temps qu'ils assument leur charge d'enseignement
de professeur agrégé ou certifié. Enfin, on a ainsi appris tout récemment que
les futurs recteurs d'Académie, qui sont chanceliers des universités, pourront
être choisis en dehors du corps des professeurs d'université ou des titulaires
d'habilitation à diriger des recherches. C'est une victoire de plus pour
l'administration, qui prend de ce fait encore davantage le pouvoir dans
l'enseignement supérieur au détriment des vrais enseignants-chercheurs.
Il convient de laisser à l'université ses libertés, aux
universitaires leur libre arbitre, aux jeunes chercheurs du temps et le libre
choix de leur directeur de thèse.
Tous ces maux ont été avec une avance de quelques décennies
dénoncés dans un livre admirable et qui, en 1987, rendit célèbre son auteur non
seulement sur le campus de l'université de Chicago - où il apparaissait
comme le maître vénéré de son ami Saul Bellow (qui raconta sa vie dans un roman
à clef,Ravelstein) et aussi comme le digne disciple de Leo
Strauss - mais dans le monde entier. Ce livre dû au critique et philosophe
Allan Bloom (1930-1992) porte un titre original, The Closing of the
American Mind, curieusement traduit en français par L'Âme désarmée.
Il vient tout juste d'être réédité par Les Belles Lettres dans l'excellente
collection «Le Goût des idées» dirigée par Jean-Claude Zylberstein, augmenté
d'un chapitre inédit. Allan Bloom y propose une définition de l'êthos
universitaire à partir de Platon et du Banquet notamment: il ne saurait y avoir
d'enseignement véritable sans amour du Beau et recherche de la Vérité ; il
ne saurait y avoir de pédagogie sans échange dialogué avec un public préparé,
averti et curieux. L'utilitarisme qui règne en maître sur les esprits de nos
technocrates est dénoncé dans l'ouvrage comme la cause première du déclin de la
culture générale et la pratique des humanités (les sciences qui rendent l'homme
libre de prendre de bonnes décisions) louée comme la seule voie démocratique
vers l'affranchissement. On méditera, parmi d'autres, cette sentence du
philosophe: «La concentration démocratique sur l'utile, sur la solution des
problèmes que l'ensemble de la population croit être les plus urgents, fait
paraître la distance théoriquenon seulement inutile mais immorale.»
Il convient de laisser à l'université ses libertés, aux
universitaires leur libre arbitre, aux jeunes chercheurs du temps et le libre
choix de leur directeur de thèse. Aucune pression liée à l'actualité, aucune
directive venue d'en haut, surtout quand elle connectée à une idéologie ou à
une question politique, ne se justifie pour décider à la place d'un chercheur
ce qu'il doit rechercher. Au contraire, suivant le mot d'Allan Bloom, «la tâche
de l'université […] consiste, en premier lieu, à toujours maintenir les
questions permanentes à l'avant et au centre».
* Agrégé de lettres classiques, professeur des
universités, Stéphane Ratti enseigne l'histoire de l'Antiquité tardive à
l'université de Bourgogne-Franche-Comté. L'auteur a renouvelé notre vision des
relations entre chrétiens et païens aux IVe et Ve siècles. Il a publié de
nombreux ouvrages remarqués, comme «Le Premier Saint Augustin» (Les Belles
Lettres, 2016). Dans son nouvel essai, «Les Aveux de la chair sans masque»
(Éditions universitaires de Dijon, 110 p., 10 €), il analyse
l'interprétation discutable, par Michel Foucault, de textes des pères de
l'Église sur la sexualité.
Cet article est publié dans l'édition du Figaro du
21/11/2018.
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Stéphane Ratti
À Molenbeek, berceau des terroristes de 2015, Macron veut
donner un «autre visage» de la commune
LE SCAN POLITIQUE - Au deuxième jour de sa visite d'État en
Belgique, le président s'est rendu mardi à «LaVallée», un espace de coworking
dédié à la création artistique.
Envoyé spécial en Belgique
Lutter contre «l'assignation à résidence». Mardi, Emmanuel
Macron a cherché à exporter outre-Quiévrain ce leitmotiv, dont il a fait l'un
des axes forts de sa campagne et de son quinquennat. Ainsi, au deuxième et dernier jour de sa visite d'État en Belgique,
le président s'est rendu à Molenbeek, pour tenter d'en donner un «autre
visage». Composée d'une forte population immigrée, cette commune est présentée
comme un berceau du terrorisme puisqu'elle a vu grandir de nombreux djihadistes,
dont Salah Abdeslam.
Accompagnés du Roi et de la Reine des Belges, le président
et la première dame sont arrivés à «LaVallée» aux alentours de 9 heures du
matin. Dans cette ancienne blanchisserie transformée en espace de coworking en
2015, à l'initiative de la coopérative SMart, des entrepreneurs, des
travailleurs indépendants et des associations œuvrent aujourd'hui à des projets
de création artistique. Une cinquantaine d'entre eux était présente pour
accueillir le couple présidentiel mardi matin.
«Molenbeek, ce ne sont pas que des mauvais événements»
«Il me tenait à cœur de vous faire rencontrer ces gens», a
expliqué le Roi Philippe, en préambule d'une table ronde. «La créativité donne
de l'espoir», s'est-il enthousiasmé, fier que «les gens ici ne restent pas
enfermés dans leurs stéréotypes». Après un bref temps d'échange, Emmanuel
Macron a insisté sur l'importance de «montrer qu'il n'y avait pas de fatalité».
«Ce n'est parce que l'on est né dans tel ou tel endroit du pays que l'on n'a
pas le droit d'avoir des projets pour soi», a poursuivi le président.
Face à un public un poil intimidé mais très à l'écoute, le
chef de l'État a martelé que «le sentiment d'appartenance devait être un
sentiment d'appartenance au quartier, mais “en même temps” au pays et à
l'Europe». «La pire des choses serait de vous assimiler à ce qu'il s'est passé,
de dire qu'on ne peut pas en sortir. Molenbeek, ce ne sont pas que de mauvais événements.
Ce n'est pas vrai, ce n'est pas juste», a-t-il conclu, avant de déambuler sur
le site et d'échanger avec les responsables de différents ateliers.
Twitter @arthurberdah
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