L’antiracisme moderne naquit après la défaite du nazisme, sous les auspices des organisations internationales nouvellement créées. Pour lutter contre le racisme, ces organisations ont décidé d’éradiquer la notion de races humaines. Jusqu’au début des années 2000, la science apportait un soutien unanime à cette idée. En effet, la génétique des populations alors en vogue semblait démontrer que les races humaines n’existent pas. La situation a changé au début du XXIe siècle, avec l’invention de nouvelles méthodes d’exploration du génome humain.
Les travaux actuels de Wiktor Stoczkowski portent sur l’analyse ethnologique des conceptions auxquelles notre propre culture accorde le statut de savoirs : cette vaste catégorie englobe non seulement les connaissances scientifiques, mais aussi les conceptions que l’on croit, à tort, scientifiques, ou celles – dites alternatives – que l’on oppose parfois au savoir scientifique. Stoczkowski étudie aujourd’hui les idées auxquelles nous croyons si fermement que nous ne les percevons même pas comme des croyances, portés que nous sommes à les prendre plutôt pour des savoirs.
Il s’emploie à montrer que ces idées se combinent pour former des constructions conceptuelles plus complexes, qui aboutissent à de véritables visions du monde, dont l’adoption, ou le rejet, par divers groupes sociaux correspond à des écarts différentiels dans les modes de penser et d’agir, relevant ainsi de la diversité culturelle qui divise, de l’intérieur, nos sociétés.
Wiktor Stoczkowski est chercheur au laboratoire d’anthropologie sociale du Collège de France et directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS). Il présente, au cours de cette conférence donnée le 09 octobre dernier à la Maison des Sciences de l’Homme (MSH) de Grenoble, les résultats de ces différentes recherches, afin d’analyser leurs conséquences sociales, politiques et morales.
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