Comme plus de 7.000 membres de la
Plateforme citoyenne d’aide aux réfugiés, célébrée cette semaine par un article
d’une page pleine (!) dans le New York Times, Dounia Depoorter héberge. Tout
comme Anouk Van Gestel, Myriam Berghe et d’autres hébergeurs qu’un procureur a
refusé de criminaliser – même si quelques peines légères ont été requises […]
[…] « Engagé et festif », voilà comment se
présente le festival, afin de changer le regard que les gens portent sur les
migrants et de construire un lien avec la population briochine, vers des
personnes souvent isolées et sans ressources. Pour la Cimade, c’est aussi
mettre à l’honneur l’hospitalité comme fondement de notre société, […]
[…] Il y a une crise de l’autorité
aujourd’hui. Pas simplement en France, mais dans nos démocraties occidentales.
Elle est liée à des facteurs qui pèsent de plus en plus sur les dirigeants :
l’élargissement de l’espace avec la mondialisation, le temps qui presse et qui
stresse ; l’insécurité qui règne, l’individualisme favorisé par les […]
Quatre Mulhousiens comparaissent
ce lundi devant la cour d’assises spéciale des mineurs de Paris pour des
projets d’attentat… Le plus âgé, Ermah S., Albanais de nationalité, a 19 ans.
C’est en s’intéressant à ce jeune homme, qui aurait proféré des menaces
terroristes, que les policiers de la Direction générale de la sécurité
intérieure (DGSI) tombent […]
L‘administration fiscale va
lancer cette expérimentation, à compter du début de l’an prochain, pour déceler
des signes d’un niveau de vie en inadéquation avec les revenus déclarés. Gare à
ceux qui partagent sans vergogne sur Facebook ou Instagram leurs virées en
Porsche, leurs vacances de luxe à l’autre bout du monde ou les fêtes mémorables
[…]
Dans « Mélenchon, aux portes
du pouvoir », Mélanie Delattre et Clément Fayol décrivent une formation
aux mains d’une petite bande qui se connaît depuis plus de 20 ans. …ils
racontent la prise de pouvoir de Jean-Luc Mélenchon et ses proches au sein de
la nébuleuse insoumise, et les petites combines mises en place pendant la
campagne présidentielle […]
A la veille du troisième
anniversaire des attentats de Paris et Saint-Denis, la femme ne supporte plus
sa situation. Elle a adressé un courrier la semaine dernière à la Commission de
protection et de réinsertion qui gère les témoins protégés et les repentis.
Elle estime que sa « vie quotidienne est impossible à
tenir ». Sonia, qui avait […]
Assises : Assassinat au couteau
sous le regard des caméras à La Reynerie Fin août 2015, dans un hall d’immeuble
de la rue Jean-Gilles cité de La Reynerie, à Toulouse, la scène a duré 29
secondes. (…) L’enregistrement des caméras vidéo ne laisse guère de doute sur
le déroulement du drame. Lakhdar Meslem, l’auteur des […]
Wiktor Stoczkowski est chercheur
au laboratoire d’anthropologie sociale du Collège de France et directeur
d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS). Il présente,
au cours de cette conférence donnée le 09 octobre dernier à la Maison des
Sciences de l’Homme (MSH) de Grenoble, les résultats de ces différentes
recherches, afin d’analyser leurs […]
« Nous avons démontré que nous
savons défendre nos frontières et nous démontrerons que, éventuellement, nous
pouvons aussi bloquer les budgets et les activités européennes tant que
l’Europe et certains pays continueront à se moquer des Italiens », a affirmé
Matteo Salvini dimanche à Milan. Ce dernier réagissait dans la foulée d’un vif
échange qui […]
Dès le début de la Grande guerre,
les difficultés d’approvisionnement et les pénuries alimentaires deviennent des
questions cruciales en Europe. Les gouvernements et les populations doivent
faire face à une situation inédite. Si l’argent est le nerf de la guerre, la
subsistance alimentaire devient un enjeu de la victoire. Dès 1914, l’Europe est
plongée dans […]
[…] Depuis qu’il a obtenu, fin
2017, l’Intérieur et la Défense dans le cabinet du conservateur Sebastian Kurz,
le parti d’extrême droite FPÖ supervise les trois services de renseignements
(intérieur, extérieur, militaire) de la petite république alpine. Les auditions
tenues la semaine dernière à Vienne dans le cadre d’une commission d’enquête
parlementaire montrent comment la […]
Journaliste français et auteur de
plusieurs biographies politiques, dont la dernière consacrée au président
Kennedy, « Kennedy ou l’invention du mensonge » (éditions de l’Archipel),
Stéphane Trano a décidé de s’installer aux États-Unis et de reprendre, à 40 ans
passés, des études à l’université de Columbia. […] Deux fois par mois, il
raconte pour « Le […]
Dimanche 11 novembre, en marge
des commémorations du centenaire de l’armistice de la Grande guerre, le
rassemblement contre la visite du président américain n’a attiré que 1 500
personnes. « Trump = Guerre ». Les slogans des manifestants rassemblés place de
la République, à Paris, dimanche 11 novembre, pour protester contre la venue en
France […]
La fête foraine qui a lieu
traditionnellement tous les ans à la période de la Toussaint a été agitée ce
week end dans la ville de Soest (Rhénanie du nord-Westphalie). En tout, ce sont
17 plaintes pour agressions physiques et 6 plaintes pour vol qui ont été
déposées. Deux Marocains ont été arrêtés. Dix personnes […]
Il avait frappé puis étranglé sa
professeure de mathématiques vendredi à Bezons dans le Val-d’Oise. Selon le
parquet de Pontoise, le jeune de 16 ans a été mis en examen pour
« violences aggravées ». « Le lycéen a été présenté à un juge
des enfants et placé sous contrôle judiciaire », a indiqué le parquet. Il
a également […]
Armé de lattes de bois
[cloutées], il se précipite en mai sur des employés de la direction
administrative de l’arrondissement et sur des passants jusqu’à ce que le
responsable des Affaires sociales de l’arrondissement de Tuttlingen
[Bade-Wurtemberg] arrive à le mettre à terre. Lundi [5 novembre], ce demandeur
d’asile débouté de 48 ans a dû […]
A Fosseux, petit village du
Pas-de-Calais, trois fils d’une même famille ont été tués durant la Grande
Guerre : le premier en 1914, le second en 1916 et le dernier, la veille de
l’armistice, en 1918. Cent ans après, certains s’efforcent de perpétuer leur mémoire…
L’image de la femme indépendante
semble être le propre de notre modernité. Le Moyen Âge représenterait-il, à ce
titre, un repoussoir? À cette image simpliste, de l’évolution de la condition
féminine, il convient d’apporter quelques nuances. Si beaucoup d’histoires des
femmes sont connues pour le Moyen Âge, on met souvent en avant quelques femmes
d’exception, […]
Des artistes et des intellectuels
de toute l’Europe appellent à la fondation d’une « République européenne » pour
remplacer ses États-nations. L’«European Balcony Project» est initié par la
politologue allemande Ulrike Guérot et l’écrivain autrichien Robert Menasse.
Pour la première fois dans l’histoire de l’Europe, les citoyens de tout le
continent se réuniront à un […]
Le onzième jour du onzième mois à
11 heures. À Montpellier (Hérault), les cloches de la cathédrale Saint-Pierre
ont résonné comme il y a cent ans. Les passants se figent dans le recueillement
pour rappeler la joie du cessez-le-feu et la tristesse du deuil. « Je
pense aux jeunes qui n’ont rien connu de leur vie, […]
« Les patriotes américains et
français de la 1ère Guerre Mondiale incarnent nos valeurs intemporelles:
honneur et courage, force et vaillance, amour et loyauté, grâce et gloire...
c'est notre devoir de préserver la civilisation pour laquelle ils se sont battus
» Trump#11Novembre
La Pologne célèbre dimanche le
centenaire de son indépendance par une marche nationaliste organisée par
l’extrême droite. Interdite par la mairie de Varsovie, récupérée par le
gouvernement, elle condense tous les enjeux politiques locaux. Un tribunal de
Varsovie a cependant cassé l’interdiction prononcée par la mairie. Ce dimanche,
près de 100 000 manifestants, y compris […]
Battue, étranglée, séquestrée,
violée… C’est d’un véritable calvaire dont a parlé une femme de 44 ans mardi
matin à la barre. Lors d’un récit détaillé, elle est revenue sur les faits
qu’elle situe entre Noël 2016 et mai 2017. Le prévenu, condamné et recherché en
Finlande, conteste tout. (…) «C’est quoi votre vrai nom ?» […]
Le réseau aurait fait entrer 1200
Palestiniens via à l’aéroport de Madrid où ils déposaient une « demande
d’asile frauduleuse ». Les polices espagnole et française ont démantelé un
réseau criminel de passeurs basé à Amiens. Ils sont soupçonnés d’avoir organisé
la venue en Europe de centaines de Palestiniens par le biais de demandes
d’asile frauduleuses. (…) […]
Au Forum pour la paix à La
Villette (Paris), Emmanuel Macron, Angela Merkel et le secrétaire général de
l’ONU, Antonio Guterres, se sont montrés inquiets pour la paix en Europe et
dans le monde. Antonio Guterres, a évoqué un « engrenage » semblable
aux années 1930. « Nos prédécesseurs ont tenté de construire durablement
cette paix« , a rappelé […]
[…] 153 migrants illégaux ont été empêchés de
sortir du train qui les avait amenés de Sarajevo à Bihac. Après avoir
initialement refusé de quitter le train, les migrants se sont petit à petit
résignés à le faire et ont été renvoyés par car, sous escorte policière, vers
Sarajevo.
Dans le cadre de l’opération
« les enfants de la paix » lancée cette année dans les classes de CM2
pour le centenaire de l’armistice, les élèves sont invités à enquêter sur ce
que fut la grande guerre et à créer un symbole de la paix. Reportage à l’école
Simon Bolivar à Paris
Des comprimés pouvant transmettre
des maladies se cacheraient-ils dans les bouteilles isothermes utilisées sur le
continent africain ? Celles-ci contiendraient-elles de l’amiante, qui
menacerait la santé des consommateurs ? Une psychose sur les réseaux sociaux a
poussé des dizaines d’internautes à se filmer en train de briser leur thermos
ces dernières semaines. D’où vient cet […]
Autour d’Emmanuel Macron, près de
70 chefs d’État ou de gouvernement commémorent la fin de la Première Guerre mondiale.
Ils ont été accueillis à l’Élysée avant de rejoindre l’Arc de Triomphe.
Le procès en appel des braqueurs
toulousains « radicalisés » débute à Montauban Condamnés de 5 à 15
ans de réclusion criminelle en mai 2017 devant la cour d’assises de
Haute-Garonne, les accusés avaient commis une longue série de braquages de
supérettes et de fast-food (six faits et une tentative), à Toulouse et sa
banlieue, entre mai […]
Océane, caissière chez Carrefour,
est passée d’un CDD à un CDI après avoir interpellé le président de la
République. Elle s’est confiée à Europe 1. Faudra-t-il désormais alpaguer
Emmanuel Macron lors de l’un de ses bains de foule pour décrocher l’emploi
souhaité ? […] Sa situation avait été évoquée vendredi soir par Emmanuel
Macron. À […]
Les députés de La France
insoumise demande une commission d’enquête parlementaire sur les groupuscules
d’extrême-droite. Après l’alimentation industrielle, ce sera les groupuscules
d’extrême-droite. Pour cette deuxième session parlementaire, les députés de La
France insoumise (LFI), comme chaque groupe d’opposition, ont choisi le thème
dont il voulait voir s’emparer une commission d’enquête parlementaire. Les élus
devraient […]
Vingt ans à peine et déjà 15
mentions inscrites au casier judiciaire. Il avait fini de purger sa peine de
détention le 12 octobre, vers 10 h du matin. Huit heures après sa sortie de
prison, il était interpellé rue Boussairolles. Il cachait sous son blouson une
bombe lacrymogène de 500 ml et quelques grammes […]
Lors de la cérémonie de
commémoration du 11 novembre 1918, le discours d’Emmanuel Macron s’est terminé
sur une tonalité plus politique et actuelle. Au cours de la cérémonie, des
élèves de lycées de Seine-Saint-Denis ont lu des extraits de correspondances de
combattants qui racontent leur 11 novembre 1918. L’histoire menace »,
prévient-il en rappelant l’importance […]
L’agresseur, un demandeur d’asile
libyen, a été interpellé puis présenté ce vendredi en comparution immédiate.
Tout serait parti de quelques insultes au centre commercial de la Part-Dieu.
(…) Lyon Mag
Située le long des quais de
Bordeaux, près de la gare Saint Jean, l’église Sainte-Croix est régulièrement
victime de dégradations, dans ce quartier à forte composante immigrée. Mais ce
mercredi 07 Novembre, c’est un véritable acte de vandalisme qui a touché ce
lieu de culte construit à la fin du XIème siècle. (…) Très peu […]
La folle soirée se termine en
prison Idriss, 44 ans, a mis en sacrée pagaille mercredi soir dans le quartier
Saint-Simon, à Toulouse, après avoir consommé cocaïne et crack. Vendredi, il
s’est expliqué devant le tribunal correctionnel. «J’étais avec des amies
mercredi soir. On m’a proposé de prendre du crack. Je n’en avais jamais pris
[…]
Me Rachid Louraichi a été placé
en garde à vue, ce mercredi, dans les locaux du SRPJ de Clermont-Ferrand. Avec
la complicité d’une employée de la préfecture, et au moyen de faux documents,
il aurait obtenu la régularisation indue d’une quarantaine d’étrangers. Deux
semaines seulement après la condamnation de l’un de ses membres, le barreau […]
Villes, banlieues, France périphérique, la nouvelle guerre
des territoires
LA CHRONIQUE DE JEAN-PIERRE-ROBIN
- Finie la lutte des classes. L'opposition n'est plus entre « la France
d'en haut et la France d'en bas », les fractures sociales sont aujourd'hui
spatiales.
L'idée même d'instaurer des «péages
urbains» pour lutter contre les embouteillages et la pollution a
fait bondir les banlieusards. Dans le feuilleton sans fin sur les inégalités de
toute nature, le thème qui monte est la qualité des enseignants: selon une
récente enquête du Cnesco, le Conseil national d'évaluation du système
scolaire, ils seraient bien meilleurs et plus expérimentés dans les écoles du
Ve arrondissement de Paris que dans les cités lointaines d'Île-de-France où
«c'est Mozart qu'on assassine», pour paraphraser Emmanuel Macron. Quant à
la hausse
du prix des carburants, elle est perçue comme une insulte à la «France
périphérique» dont les résidents sont obligés de prendre leur voiture ou leur
moto quotidiennement.
Chaque jour, on a l'impression de
découvrir une nouvelle mouture de la fable Le Rat des villes et le Rat
des champs. Mais contrairement à La Fontaine qui se moquait de la vie
mondaine à la Cour pour louer les charmes et les libertés des provinces
reculées, la vie urbaine est désormais présentée comme un privilège incomparable.
Une prérogative socialement injuste: «Le prix des loyers chasse les classes
moyennes des grandes métropoles européennes», titre un journal du soir. Avec ce
codicille accusateur: «La pénurie de logements abordables touche d'abord les
jeunes».
Alors qu'Emmanuel Macron cherche
à rétablir «la verticalité du pouvoir», la vie sociale et ses affrontements se
font sur le plancher des vaches: «l'horizontalité» prévaut. «Dis-moi à combien
de kilomètres tu habites de l'île Saint-Louis et je te dirai qui tu es», voilà
le nouveau mantra des sociologues et des économistes. L'opposition n'est plus
entre «la France d'en haut et la France d'en bas», les disparités sociales se
mesurent en termes d'éloignement du centre de la métropole urbaine.
Les déserts médicaux, les
fermetures de maternité, comme
celle du Blanc (dans l'Indre) annoncée le mois dernier, suscitent la
révolte des habitants. Sous la pression du gouvernement, les quatre opérateurs
de téléphonie mobile ont promis d'investir 3 à 4 milliards d'euros d'ici à
cinq ans pour
supprimer toutes les «zones blanches» en France, sachant qu'aujourd'hui
un dixième de la population n'a pas accès à la 4G du fait de sa situation
géographique.
«L'État-providence met à
disposition de tous les citoyens des services élémentaires tels que la santé ou
l'éducation. Cela constitue le noyau consensuel de la justice spatiale»
Extrait de l'ouvrage Théorie de
la justice spatiale
«L'État-providence met à disposition
de tous les citoyens des services élémentaires tels que la santé ou
l'éducation. Cela constitue le noyau consensuel de la justice spatiale. Mais
que se passe-il quand la couverture universelle atteint pour les zones les
moins denses des coûts prohibitifs par habitant, comme pour la téléphonie ou
l'accès à l'Internet?» Le géographe Jacques Lévy, l'urbaniste Jean-Nicolas
Fauchille et l'architecte-urbaniste Ana Povoas, tous de l'École polytechnique
de Lausanne, posent la question dans leur ouvrage Théorie de la justice
spatiale qui vient de paraître (éd. Odile Jacob). Voilà un livre qui
devrait ravir les Français épris d'égalité et qui n'ont que ce mot à sa bouche
à la radio ou sur les réseaux sociaux.
Pouvoir d'attraction
Reprenant un calcul du géographe
économiste Laurent Davezies, les trois auteurs jugent l'enjeu diabolique pour
les finances publiques. «La dépense publique représentait en 2016 56,4 %
du produit intérieur brut… Si l'on poursuit l'ambition d'une égalité parfaite
de l'aide publique par kilomètre carré en attribuant au kilomètre carré le
moins peuplé ce que reçoit le kilomètre carré le plus dense, cette masse
représenterait alors 300 % du PIB.»
Le raisonnement est certes poussé
à l'extrême, car bien des dépenses publiques sont proportionnelles au nombre de
personnes (éducation, retraites, indemnités chômage etc.) et ne sont pas
des biens collectifs indivisibles comme une antenne relais de téléphonie mobile
ou l'IRM d'un hôpital. Reste que la proposition des humoristes du
XIXe siècle «de construire les villes à la campagne car l'air y serait
plus sain», autrement dit doter la ruralité de tous les avantages de l'urbanité
est une idée sympathique mais irréaliste par son coût.
L'urbanité, qui combine la
densité et la mixité des populations, représente d'ailleurs bien plus que les
services et les marchandises qu'elle procure
L'urbanité, qui combine la
densité et la mixité des populations, représente d'ailleurs bien plus que les
services et les marchandises qu'elle procure. «Elle est aussi le lieu
d'opportunités de travail plus nombreuses… Elle multiplie les possibles, elle
favorise la “sérendipité” qui est définie par le fait de trouver dans les
environnements des éléments positifs qu'on ne cherchait pas spontanément»,
résument les trois géographes urbanistes. Voilà pourquoi les villes attirent
tant, y compris les plus pauvres, qui souvent le restent comme le prouvent à
l'envi les méga agglomérations de l'Inde et du Brésil. La ville a aussi ses
laissés-pour-compte malgré son pouvoir d'attraction.
La question de «la justice
spatiale» n'en est que plus délicate. Il n'y a d'ailleurs pas de mot plus
ambigu comme l'a montré avec brio Amartya Sen, le Prix Nobel d'économie 1998,
dans son apologue La Flûte et les trois enfants. «Des parents
doivent décider auquel de leurs trois enfants ils vont donner une flûte. Anna
est la seule à savoir en jouer, Bob n'a aucun jouet et Carla a fabriqué la
flûte. Ils peuvent la donner à Anna, au nom de l'“utilitarisme”, car toute la
famille profitera de son jeu. Mais l'“égalitarisme” pencherait pour Bob qui n'a
rien. À l'inverse, les principes “libertariens” de l'ultralibéralisme, où
chacun doit profiter du fruit de son travail, voudraient que Carla garde
l'instrument qu'elle a conçu.»
Il faut méditer ces trois choix
possibles dès qu'on prononce les mots «juste» ou «injuste», tout
particulièrement quand on envisage l'aménagement de l'espace. Le quinquennat
Hollande avait un
«ministre de l'Égalité des territoires et du Logement», devenu le «ministère de
la Cohésion des territoires» sous Macron!
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découvre la lune»
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Paris»
Éric Zemmour-Marc Weitzmann : quelles leçons tirer de
notre histoire coloniale ?
GRAND ENTRETIEN - Les deux
intellectuels partagent un constat : la France de ce début
de XXIe siècle est un «brasier», une nation déchirée par la montée de
la violence. Ils voient tous deux dans notre passé colonial, en particulier en
Algérie, l'une des sources des désordres actuels. Cependant, leur lecture
de l'histoire et les enseignements qu'ils en tirent diffèrent.
Pour Marc Weitzmann, auteur
d'Un temps pour haïr (Grasset), les blessures mal cicatrisées
de la colonisation expliquent en partie le ressentiment de certains enfants
de l'immigration maghrébine et leur basculement dans une logique
identitaire. Logique qui converge, selon lui, avec celle des populistes. Pour
Éric Zemmour au contraire, lui qui vient d'écrire Destin français (Albin
Michel), un affrontement entre deux visions du monde se poursuit. Un choc
des civilisations qui serait exacerbé par une modernité occidentale
destructrice des cultures traditionnelles.
LE FIGARO. - Vos
livres montrent chacun à leur manière une France profondément divisée. Mais
nous avons d'un côté Marc Weitzmann, qui se propose de faire une «archéologie
de la haine», et de l'autre Éric Zemmour, qui plaide pour
une histoire débarrassée du moralisme de notre époque.
Éric ZEMMOUR. - Les titres
respectifs de nos ouvrages disent tout de la différence de nos projets. Un
temps pour haïrse situe ainsi d'emblée dans le registre des émotions et des
sentiments, ce qui est un réflexe très contemporain. À l'inverse, je
choisis pour mon livre Destin français la froide réalité des
rapports de forces. Je suis également frappé par le fait que le livre de
Weitzmann mette de côté la démographie. La démographie a fait la grandeur de la
France au XVIIIe siècle, et sa chute au XIXe siècle a ensuite annoncé
son déclin. L'incapacité des Français à peupler leurs colonies - le
Canada, la Louisiane, puis l'Algérie - signe la fin des empires coloniaux
français. Or Weitzmann préfère nous parler de sentiments. Personne ne hait
personne en vérité. L'histoire ne se fait pas par l'amour et la haine.
Weitzmann est l'illustration d'une phrase d'André Suarès qui résume le mal
français: «Un peuple comme la France peut n'aller jamais à l'Église: il est
chrétien dans ses moelles. Ses erreurs même sont chrétiennes et ses excès,
quand il veut introduire la politique dans l'ordre du sentiment.»
«Vous avez vis-à-vis de
l'Histoire et de sa «gloire» la même crédulité qu'Emma Bovary envers la
littérature»
Marc Weitzmann
Marc WEITZMANN. - C'est
amusant de se faire traiter de sentimental par quelqu'un qui confie avoir
pleuré en visitant le site de la Berezina. D'abord, ce qui nous sépare
profondément, Éric Zemmour, au-delà des idées politiques, c'est la conception
de l'histoire. Là où les gens de gauche passent leur temps à déconstruire le
roman national parce qu'ils ne croient pas au «roman», ni à la fiction, vous,
vous faites le contraire avec des résultats similaires: vous prenez les
thuriféraires du roman national au pied de la lettre, y compris quand ils
s'appellent Pétain. En d'autres termes, vous avez vis-à-vis de l'Histoire et de
sa «gloire» la même crédulité qu'Emma Bovary envers la littérature.
J'ai emprunté le titre d'Un
temps pour haïr à une citation très célèbre de l'Ecclésiaste - le
«Kohélet» de la Bible juive - qui n'est pas exactement un roman Harlequin,
mais l'un des textes les plus profonds de la Bible concernant la condition
humaine.
Par ailleurs, si je ne tire pas
de la démographie les conclusions à l'emporte-pièce auxquelles vous vous
livrez, Éric Zemmour, c'est d'abord parce que je ne veux pas jouer à
l'historien que je ne suis pas. Un temps pour haïr trouve sa
source dans une démarche bien plus pragmatique et humble, même si, au final,
plus ambitieuse: à l'été 2014, j'ai écrit pour la presse américaine une série
de reportages sur la montée d'actes de violences spontanées antijuives en
France, dont la plupart des auteurs étaient musulmans. Parallèlement, des
slogans antisémites avaient retenti dans une manifestation d'extrême droite en
janvier de la même année. Le livre est né de la confrontation de ces éléments
disparates avec la vague des grands attentats à partir de janvier 2015.
Quel était le lien? Cette question m'a conduit à remonter le cours de
l'histoire en parallèle à l'enquête contemporaine. Mais le livre ne donne
aucune réponse définitive aux questions qu'il pose ; je m'en sens bien
incapable.
«Vous êtes le M. Jourdain de
l'idéologie, vous en faites sans le savoir»
Éric Zemmour
É. Z. - Il est amusant de
constater à quel point votre absence de réponse est pleine de réponses toutes
faites. À quel point votre prétendu pragmatisme est idéologique. Vous êtes le
M. Jourdain de l'idéologie, vous en faites sans le savoir. Vous faites
référence à un texte des Évangiles. Qu'est-ce que le christianisme? C'est la
loi juive plus la pensée grecque, plus l'amour qui domine la loi. Quand on ne
garde du message chrétien que l'amour mal compris, cela donne à mon sens des
catastrophes. Or, c'est la ligne idéologique de votre livre, et celle de la
France depuis quarante ans face aux problématiques telles que l'immigration ou
l'islam.
Je n'ai pas essayé, contrairement
à ce que vous dites, d'écrire un «roman national». Je ne fais pas de fiction,
pas de mythologie, même française ; mais j'assume l'approche «nationale».
Sur tous les sujets, je revendique le point de vue de la France quand elle
agit. C'est au fond ce que l'on me reproche: d'adopter le point de vue
français. Quand je pleure devant la Berezina, je pleure sur la grandeur
française passée. Dans votre livre, vous pleurez en réalité sur vos illusions,
vos illusions de militant antiraciste des années 80, qui croyait au
vivre-ensemble, qui criait avec SOS-Racisme «qui touche un Arabe, touche un
juif», et qui se retrouve à se lamenter sur des meurtres de juifs par des
musulmans. Dans les années 80, quand en banlieue eurent lieu les premières agressions,
qui ne concernaient pas les juifs, vos amis antiracistes traitaient les
Français qui tentaient de se défendre de «racistes» et de «pétainistes». Il est
bien temps aujourd'hui de vous lamenter.
» LIRE AUSSI - L'Algérie, Drancy... Éric Zemmour se livre sur son passé
Vous insistez tous les deux
sur notre passé colonial, en particulier en Algérie, et évoquez l'un comme
l'autre la question du «statut personnel musulman». Mais sans forcément
en tirer les mêmes enseignements…
É. Z. -L'histoire du
statut personnel est très intéressante, mais Marc Weitzmann fait d'énormes
confusions à ce propos. D'abord, une définition rapide: le statut personnel des
musulmans est le fait pour les musulmans d'être régi par les codes juridico-religieux
de leur religion, ce qu'on appelle la charia. C'est la première des confusions,
qu'entretient à dessein Weitzmann. Le statut personnel n'est pas une invention
des Français mais un mode de gestion classique dans l'Empire ottoman que les
Français ont respecté. Vous présentez la création de ce statut comme une
invention de Napoléon III pour préserver l'identité musulmane. Dans l'idée de
Napoléon III, un musulman, s'il veut rejoindre la pleine citoyenneté
française, peut le faire à condition de renoncer à son statut personnel et
respecter ainsi le Code civil. C'est l'un ou l'autre, mais la possibilité de
devenir pleinement citoyen français reste ouverte.
La IIIe République continue
en ce sens, en vantant, elle, la notion d'assimilation. Non seulement vous
confondez nationalité et citoyenneté françaises - les Arabes d'Algérie ont la
nationalité française -, mais vous omettez de dire que ce statut personnel
n'était pas réservé aux musulmans, mais concernait aussi les juifs. Simplement,
les juifs ont abandonné leur statut personnel pour acquérir la citoyenneté
française avec le fameux décret Crémieux, ce que les musulmans ont obstinément
refusé, à chaque fois que la France le leur a proposé.
Ainsi votre procédé, qui consiste
à associer ce statut à une perversité française voulant cantonner les musulmans
dans leur rang d'inférieurs, n'est plus probant quand on prend en compte
l'histoire parallèle des juifs, soumis au même régime juridique. Mais vous ne
traitez pas du cas juif… Vous privez les musulmans de toute autonomie. Vous
pensez que les Français sont responsables de tout, coupables de tout. Votre
livre est révélateur de cette arrogance occidentale faussement compassionnelle.
«On ne comprend rien aux
confusions actuelles sur l'islam en France sans cette toile de fond où tout se
joue à front renversé et où par souci de «pureté» et d'«authenticité» les
dignitaires musulmans aident eux-mêmes à la marginalisation des citoyens
musulmans»
Marc Weitzmann
M. W. - Pour
partie, vous avez lu le contraire de ce que j'ai écrit et, pour une autre, vous
simplifiez ce que vous avez cru comprendre. Pour nous, aujourd'hui, la
colonisation de l'Algérie est intéressante à étudier, notamment parce que c'est
là que s'y trouve, à mon avis, l'une des sources des débats actuels sur la
prétendue «islamophobie». Je montre dans le livre comment le «statut personnel
musulman», qui, dans les faits, a condamné la population musulmane en Algérie à
une absence totale de citoyenneté politique, était en fait inspiré des visions
utopistes d'un saint-simonien socialiste lui-même converti à l'islam sous le
nom d'Ismaÿl Urbain et devenu conseiller de Napoléon III pour les affaires
orientales. Urbain avait l'oreille des imams et il n'était pas le seul.
Beaucoup de fonctionnaires de l'Empire se convertissaient à l'islam pour
bénéficier de la polygamie, par exemple, ou du mariage avec des mineures avec
la bénédiction des clercs locaux.
Loin de prétendre que «tout vient
de nous», donc, je raconte au contraire comment les imams eux-mêmes et les
classes supérieures musulmanes ont inspiré, avec Ismaÿl Urbain, le statut
personnel qui allait finir par discriminer les musulmans des classes inférieures.
Dans leur esprit, il s'agissait de préserver leurs traditions «authentiques» de
la «modernité corruptrice» et du Code civil. Aujourd'hui, on appellerait cette
politique «identitaire» et on aurait raison. On ne comprend rien aux confusions
actuelles sur l'islam en France sans cette toile de fond où tout se joue à
front renversé et où par souci de «pureté» et d'«authenticité» les dignitaires
musulmans aident eux-mêmes à la marginalisation des citoyens musulmans. Quant
aux juifs algériens, c'est faux, je les mentionne dans le livre, quoique
incidemment.
Pour vous, Éric Zemmour, les
racines chrétiennes de l'Europe sont le meilleur antidote à la montée en
puissance de l'islam tandis que, pour Marc Weitzmann, il y aurait une
forme de «convergence» entre les «identitaires», qui revendiquent
l'héritage chrétien de l'Europe, et les islamistes…
M. W. - Tout
d'abord, un constat: la folie identitaire touche tout le spectre politique
aujourd'hui. De l'extrême gauche à l'extrême droite, de Houria Bouteldja à Éric
Zemmour, chacun se veut «fier» de ce dont il vient, comme s'il avait eu le
choix. D'autre part, sur la religion: il faut partir du fait que le monde
technologique dans lequel nous vivons est dominé par la notion d'information.
C'est-à-dire que tout se pense au travers d'un flux statistique régulier où
l'événement est toujours un accident. Cette notion d'accident et même de
catastrophe comme seul événement possible a plusieurs conséquences, déjà en
partie analysées par Jean-Pierre Dupuy.
L'une est évidemment de faire de
l'attentat terroriste le moment par excellence où quelque chose arrive «enfin»,
comme on l'a si souvent dit lors du 11 septembre 2001, y compris
d'ailleurs dans les cercles proches du FN, surtout lorsqu'on a vu le bénéfice
politique que Le Pen père retirait quelques mois plus tard, en avril 2002,
de l'angoisse générée par l'attaque. Mais une autre conséquence, plus
intéressante, pourrait bien être d'ordre métaphysique. Après tout, qu'est-ce
que l'événement par excellence pour les monothéismes, sinon l'Apocalypse? En
d'autres termes, on ne peut pas exclure que, dans un monde gouverné par
l'information, la seule manière pour le fait religieux d'exister de façon
dynamique, c'est de réveiller ses tendances apocalyptiques.
«Il n'y a pas de convergence
des identitarismes ; il y a d'un côté une contre-société qui s'est installée et
qui veut s'étendre, et de l'autre des gens qui la refusent et qui veulent
défendre leur culture»
Éric Zemmour
É. Z. -L'islam est
une religion qui refuse la soumission à la modernité occidentale. C'est une
évidence, et c'est d'ailleurs ce qui alimente son attractivité et lui vaut des
conversions de jeunes Européens. C'est Djihad contre McDonald's. Mais là où je
ne vous suis plus, c'est quand vous psychiatrisez le phénomène - sociopathie
des terroristes, etc. Si l'on suit cette logique, Saint-Just, Staline,
Hitler, tout le monde est psychopathe, et on s'arrête là. Vous occultez la
question de l'invasion migratoire et de l'instauration par la force d'un
système de valeurs étranger à l'Europe. C'est ça, le djihadisme. C'est le stade
ultime de la délinquance des «quartiers». Il n'y a pas de convergence des
identitarismes ; il y a d'un côté une contre-société qui s'est installée
et qui veut s'étendre, et de l'autre des gens qui la refusent et qui veulent
défendre leur culture. Nous assistons à un affrontement plus qu'à une
convergence.
M. W. - Tout
d'abord, je sais que ça tache les images d'Épinal avec lesquelles Zemmour
essaie d'écrire l'Histoire, mais oui: si le XXe siècle a montré quelque
chose, c'est que l'Histoire est aux mains des sociopathes et des médiocres:
Hitler, Staline, Mao, Pétain. Après eux, nous ne vivons plus dans le monde de
Napoléon mais dans celui de Samuel Beckett. C'est cela, la tragédie européenne.
Et dans ce monde-là, sociopathie et sexualité déréglée sont des données de
base. Cela ne veut bien sûr pas dire que la psychiatrie doit être la seule
grille d'analyse. Dans Un temps pour haïr, je montre au contraire
comment la pathologie de la famille Merah s'est imbriquée dans l'histoire
politique du djihadisme algérien avant de venir frapper en France. Les deux
vont de pair.
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Bernard Houdin: “La libération
de Laurent Gbagbo sera une bouée de sauvetage pour la France”
- 27 Sep 2018
- GRÉGOIRE LALIEU
Lundi prochain, le procès de
Laurent Gbagbo pourrait connaitre un tournant décisif à la Cour pénale
internationale. La défense va en effet pouvoir plaider l’acquittement.
L’épilogue d’une saga riche en rebondissements? Nous avons profité de cette
occasion pour faire le point avec Bernard Houdin, conseiller spécial de
l’ancien président ivoirien. Quels enjeux politiques se cachent derrière ce
procès? La CPI a-t-elle été instrumentalisée? Comment les élections de 2010
ont-elles été truquées en Côte d’Ivoire au profit d’Alassane Ouattara, rival de
Gbagbo et grand ami de Sarkozy? Pourquoi la France voulait-elle se
débarrasser de Gbagbo? Quelles pourraient être les conséquences de sa
libération? Si vous avez loupé un épisode, voici tout ce qu’il faut savoir avant
une audience qui devrait faire date dans l’histoire de la justice
internationale.
En novembre 2011, Laurent
Gbagbo est incarcéré au centre de détention de la Cour pénale internationale
(CPI) pour quatre chefs d’accusation de crimes contre l’humanité. Mais ce 1er
octobre commencera une audience de demande d’acquittement, sur l’instigation
des juges. Que s’est-il passé durant ces sept dernières années pour justifier
un tel retournement de situation ?
Pour nous, il ne s’agit pas d’un
retournement de situation. C’est la suite logique d’une réalité que nous avions
toujours décrite. Je me souviens avoir été invité sur le plateau d’une chaîne
d’information française le 11 avril 2011, alors que les chars français
pénétraient la résidence présidentielle en Côte d’Ivoire. J’avais déclaré que
l’Histoire “avec un grand H” donnerait raison à Laurent Gbagbo. Aujourd’hui,
nous voyons effectivement s’effriter tout le vernis de ce storytelling fabriqué
patiemment au nom de la communauté internationale. Une communauté internationale
qui a bon dos.
Laurent Gbagbo n’aurait jamais
dû être déféré devant la CPI ?
Tout d’abord, la CPI est une cour
pénale fondée sur le droit et le statut de Rome plus particulièrement. Une
chose est très claire : aucun ressortissant d’un pays non-signataire du
statut de Rome ne peut être déféré devant la CPI. C’est, d’ailleurs, ce que les
Américains viennent de réaffirmer avec force ces jours-ci. En novembre 2011,
quand Gbagbo est transféré, la Côte d’Ivoire n’a pas signé le statut de Rome.
Il a fallu qu’Alassane Ouattara bricole pour donner un semblant de légalité à
ce procès. Il a ainsi signé le statut de Rome en 2013, deux ans après
l’arrestation de Laurent Gbagbo. Mais le statut de Rome n’était pas conforme à
la Constitution ivoirienne ! Ouattara a donc modifié la Constitution en
2015. Autrement dit, la signature du statut de Rome en 2013 n’était pas valable
et Ouattara a parjuré la Constitution. C’est d’ailleurs une habitude chez lui.
Pourquoi ce tour de
passe-passe ?
La fuite des mails de l’ancien
procureur de la CPI, Luis-Moreno Ocampo, a révélé un montage entre la
diplomatie française, Ouattara et la CPI pour transférer Gbagbo à La Haye.
Certains courriels n’ont pas encore été publiés, mais j’ai pu me les procurer.
Ils seront un jour mis sur la table. D’après ces documents, il apparait très
clairement que les Français et Ocampo ont cherché jusqu’au dernier moment une
solution pour contourner le problème du statut de Rome que la Côte d’Ivoire
n’avait pas signé. Cinq jours avant la chute de Gbagbo, le 6 avril 2011,
l’ambassadeur de la France aux Nations unies écrivait encore à ses collègues du
Quai d’Orsay et à Luis-Moreno Ocampo. Il leur expliquait que la solution ne
pourrait pas venir du Conseil de sécurité de l’ONU. Certains de ses confrères y
étaient réticents, notamment le représentant de l’Inde. L’ambassadeur français
le décrit d’ailleurs comme hystérique sur le sujet : pas question que le
Conseil de sécurité envoie devant la CPI un dirigeant qui n’a pas signé le
statut de Rome. Rappelons que l’Inde elle-même n’a pas signé ce statut.
L’ambassadeur indien serait surement « content »d’apprendre que son
homologue français le traite d’”hystérique” !
Le transfert de Laurent Gbagbo
à La Haye était déjà anormal sur la forme. Sur le fond aussi, le dossier s’est
manifestement dégonflé…
Les charges étaient un montage
total. Pour rappel, la CPI est composée de deux chambres. La chambre
préliminaire doit d’abord confirmer les charges que le procureur aurait
trouvées. Ensuite, si le dossier est validé, il passe au tribunal. En 2013, le
dossier de Gbagbo était recalé par deux juges sur trois de la chambre
préliminaire. Gbagbo devait donc être libéré. Mais la France a fait pression
pour que la décision soit ajournée. C’était une première dans l’histoire de la
CPI. La procureure Bensouda disposait d’une année supplémentaire pour revoir
son dossier et apporter des preuves suffisantes sur les charges. Un an plus
tard donc, le dossier repasse à nouveau devant la chambre préliminaire. L’une
des juges relève que c’est une copie du dossier précédent et qu’il n’a aucune
chance d’aboutir devant le tribunal. Mais cette fois, le dossier est validé par
deux juges contre un.
Si le dossier était le même,
pourquoi n’a-t-il pas encore été recalé ?
Ça pourrait être un scandale dans
le scandale. C’est la voix du juge allemand qui a fait basculer la balance. Son
revirement a permis de confirmer les charges contre Gbagbo. La décision
d’ouvrir un procès était prise le 12 juin 2014. Huit jours plus tard, ce juge
quittait la CPI, un an avant la fin de son mandat, pour raison de santé. Et en
juillet, il décédait. Nous nous demandons dès lors si le juge avait toutes ses
facultés pour décider de confirmer les charges. Ou bien si sa voix a été
utilisée pour faire basculer la position de la chambre préliminaire. La défense
de Gbagbo a demandé une expertise médicale sur les derniers mois de sa vie, le
président de la CPI l’a refusée.
Le procès de Laurent Gbagbo
s’ouvre donc le 28 janvier 2016. La juge belge de la chambre préliminaire
avait-elle raison finalement?
Oui, elle avait prédit que le
dossier ne tiendrait pas devant la cour. Et c’est ce qui est arrivé. La
procureure devait tout démontrer, faire passer 138 témoins devant la barre pour
appuyer ses thèses et prouver que Gbagbo avait un plan commun pour se maintenir
au pouvoir. Deux ans plus tard, 56 témoins ont été abandonnés en cours de route
et les auditions se sont arrêtées au 82e. Quant au plan commun, l’adjoint du
procureur, Eric MacDonald, a expliqué qu’il n’y a pas de preuves écrites.
Toutefois, il a appelé la cour à déduire l’existence de ce plan commun à partir
de tout ce qui a été dit. En fait, le dossier de la procureure relève de la
tautologie. Aucune preuve sérieuse. Si bien qu’après le passage de 82 témoins,
le juge de la CPI, l’Italien Cuno Tarfusser, a demandé à Bensouda de fournir un
rapport intermédiaire. Il voulait savoir si la procureure pensait pouvoir
démontrer les charges requises avec ses témoins. Anticipant la suite des
événements, Tarfusser demandait également à la procureure s’il ne fallait pas
requalifier les charges retenues contre Gbagbo.
Mais la procureure Bensouda a
persisté et signé !
Tout à fait, elle a voulu
continuer sur sa lancée. De son côté, la défense a remis son dossier. Une
version expurgée de 48 pages est disponible sur le site de la CPI. Elle démolit
complètement les thèses de Bensouda. Si bien qu’en juin dernier, la cour a déclaré
que le dossier était clos. Plus une ligne ne pouvait être ajoutée. La cour
autorisait en outre la défense à plaider l’acquittement directement. Ce n’est
pas anodin. Ça veut dire que la cour estime que les remarques de la défense sur
les témoins de la procureure sont déjà suffisantes et que la défense n’a même
pas besoin de faire passer ses propres témoins pour plaider l’acquittement.
Enfin, la cour a indiqué que la justice devait être rendue publiquement, c’est
pourquoi une audience se tiendra le 1er octobre. Je signale au passage que
cette audience devait initialement se tenir le 10 septembre. Elle a d’abord été
reportée à la demande du procureur. Ensuite, Bensouda a introduit à la dernière
minute un nouveau document de mille pages, sans doute pour retarder les choses.
Mais la semaine dernière, le juge-président Tarfusser confirmait la date du 1er
octobre. On arrive au bout du chemin.
Pourquoi vouloir retarder la
libération de Laurent Gbgabo ?
L’objectif en le déferrant devant
la CPI était de l’exclure totalement. Il fallait tourner la page après la crise
électorale de 2011. Mais c’est tout l’inverse qui va se produire finalement. Un
ancien ambassadeur de France à Abidjan m’a dit un jour : “On a voulu
détruire Laurent Gbagbo, on a voulu le mettre au cachot pour ne plus en
entendre parler. Mais il va sortir en Mandela.” En effet, Laurent Gbagbo
est devenu un symbole, pas seulement en Côte d’Ivoire, mais ailleurs aussi en
Afrique. Sa libération sera donc perçue comme une victoire sur l’ingérence et
on peut s’attendre à voir la foule l’accueillir.
Nous n’allons pas tourner la
page, mais plutôt nous replonger dans les origines de la crise ivoirienne pour
mieux comprendre les enjeux de ce procès. Père de l’indépendance, Félix
Houpouhët-Boigny a régné sur le pays jusqu’en 1993. Depuis, le climat politique
est particulièrement instable. En 2000, Laurent Gbagbo est élu président, mais
son rival Alassane Ouattara conteste le scrutin. Une tentative de putsch est
organisée en 2002, elle débouche sur des affrontements qui opposent l’armée
ivoirienne à des forces rebelles occupant le nord du pays. Qui sont ces
rebelles, qui les soutient et quelles sont leurs motivations ?
La crise ivoirienne remonte selon
moi à la nomination d’Alassane Ouattara comme Premier ministre en 1990 par un
Houphouët-Boigny vieillissant. Le ver était amené dans le fruit. On se retrouve
ensuite avec cette élection de 2000. Gbagbo n’avait rien fait pour organiser le
scrutin. C’était un simple candidat, les élections devaient mettre fin à
la transition après le coup d’État militaire du général Guéï en 1999. Le
général était convaincu qu’il l’emporterait. Personnellement, j’avais discuté
avec beaucoup d’Ivoiriens et j’étais sûr qu’ils allaient plébisciter un civil
pour en finir avec le régime militaire. Et c’est ce qui s’est passé. Guéï a
alors voulu s’opposer au résultat des urnes, mais Gbagbo a mobilisé les
Ivoiriens en leur disant que le général entendait leur voler leur victoire. Une
marée humaine a déferlé sur Abidjan et Guéï a disparu.
Gbagbo est donc élu, mais dès
2002, il y a un coup d’État qui échoue et qui est transformé en rébellion.
Ce putsch vient du Burkina-Faso,
avec des troupes en partie ivoiriennes composées de personnes qui avaient fui
la Côte d’Ivoire pour se réfugier au Burkina durant les années Guéï. La
rébellion peut en outre compter sur une logistique militaire et financière. Il
est aujourd’hui amplement démontré que les Français ont entraîné ces troupes au
Burkina. On a même les noms des officiers. On sait aussi que Ouattara leur a
apporté un soutien financier de l’aveu-même d’un de ses chefs militaires. La
vidéo d’un meeting est encore visible sur YouTube. Ce chef raconte : “C’est
le docteur Alassane Ouattara qui nous donnait 25 millions pour nous préparer,
c’est le docteur Alassanne Ouattara qu’on va mettre au pouvoir, etc.”
J’ai par ailleurs une expérience
personnelle assez éclairante. En 2002, je dirigeais une entreprise à Abidjan,
j’avais du personnel à défendre et je sentais qu’il y avait des tensions avec
la France. J’ai donc demandé à m’entretenir avec un proche de Jacques Chirac et
je lui ai demandé pourquoi la France avait appuyé la rébellion. Il m’a répondu
en substance : “On a battu Jospin, maintenant qu’il n’y a plus de
cohabitation à l’Élysée, il est temps de virer ses copains socialistes en
Afrique.” Il me parlait même de transition militaire. Ses paroles tranchaient
profondément avec les beaux discours qu’on entend habituellement sur la
démocratie en Afrique. Des élections avaient enfin pu être organisées en Côte
d’Ivoire en 2000, Laurent Gbagbo avait été élu, la France l’avait reconnu et
voilà qu’elle était à nouveau prête à repasser la main aux militaires !
Cerise sur le gâteau, mon interlocuteur avait même déjà un candidat au poste.
C’était Mathias Doué, inconnu du grand public à l’époque, il deviendra chef
d’état-major quelques années plus tard. Son nom réapparaitra dans l’affaire du
bombardement de Bouaké .Cet entretien avec une personnalité française de haut
rang, mondialement connue, mais dont je préfère taire le nom pour le moment,
m’a montré toute la profondeur de la Françafrique. Elle est prégnante à un niveau
insoupçonnable. En Côte d’Ivoire, les Français avaient « dans le
tiroir » tout un tas de solutions au choix.
Laurent Gbagbo reste malgré
tout au pouvoir après la tentative de putsch en 2002. Mais le pays est divisé
en deux, la rébellion occupant le Nord. Les accords de paix et les reprises de
combats se succèdent jusqu’en 2010 et l’organisation d’élections. Gbagbo est
déclaré vainqueur par le Conseil constitutionnel tandis que la Commission
électorale indépendante adoube Ouattara. Comment expliquer cette surprenante
situation ?
Précisons tout d’abord que
c’était un scrutin où il était difficile de tricher. En effet, Gbagbo avait
obtenu le bulletin unique comme autrefois. De plus, avant que l’urne ne parte,
un dépouillement était effectué dans le bureau de vote et validé d’un procès-verbal
signé par les représentants de chaque parti. Néanmoins, au premier tour, nous
avons rapidement remarqué des résultats excessivement ouattaristes au nord du
pays. À Korhogo par exemple, Ouattara faisait 90 % des voix contre à peine
4 % pour Bédié. Et ne parlons même pas de Gbagbo. Le tout dans un climat
de violence avéré.
Le président sortant est tout
de même arrivé devant au premier tour…
Oui, Gbagbo a obtenu 38,04 % des
voix, Ouattara 32,07 % et Bédié arrivait troisième avec 25,24 %. Les
soupçons d’irrégularité dans le nord du pays avaient poussé Gbagbo à nous
demander si, sur base de réclamations, il pourrait obtenir 50 %. C’était
impossible. D’après nos calculs, il aurait pu monter jusqu’à 42 ou 43 %.
Nos estimations se rapprochaient d’ailleurs des sondages Sofres qui prévoyaient
44 % pour Gbagbo. C’était donc insuffisant pour éviter un second tour.
Ce second tour voit Alassane
Ouattara passer en tête. Grâce au report des voix de Bédié?
La victoire de Ouattara était mathématiquement
impossible. J’avais observé les élections depuis le quartier général du parti
de Gbagbo, où nous avions installé une sorte de centre névralgique. Une
trentaine de techniciens y étaient connectés avec leurs ordinateurs et leurs
portables aux bureaux de vote pour suivre les résultats en direct. Sans savoir
ce qui allait se passer au-delà de la ligne de démarcation, nous avions fait
des calculs en imaginant que Ouattara obtiendrait 100 % des votes au Nord.
Même sur base de ces prévisions, et avec tous les résultats qui nous étaient
parvenus dans le reste du pays, Gbagbo arrivait premier avec 51 %. Pour
nous, c’était réglé. Et pourtant, dans l’hôtel du Golfe, le président de la
commission électorale annonce Ouattara vainqueur avec 54,10 % des voix.
Ce résultat est bidon. Il y a un
problème fondamental dans les chiffres sur lequel les observateurs et les
journalistes auraient dû se pencher s’ils avaient fait leur travail. On a
annoncé 2,4 millions de voix pour Ouattara. C’était plus que ses voix du
premier tour additionnées à celles de Bédié. Or, au deuxième tour, tout le
monde avait constaté qu’il y avait moins de votants dans les bureaux. Ainsi, le
lendemain du scrutin, tous les journaux écrivaient sur la faible affluence et
se demandaient à qui profiterait l’abstention. Choi Young-jin, le représentant
des Nations unies, a publié un communiqué au sortir d’une réunion avec les
observateurs de la francophonie. Il constatait une affluence plus faible au
second tour et estimait qu’elle devrait avoisiner les 70 %. Plus tard dans
la soirée, le président de la commission électorale a publié un communiqué, le
seul qui a fait consensus avec les autres membres de la commission à la fois
pro-Gbagbo et pro-Ouattara : le taux officiel de participation au second tour
est de 70,84 %. Le secrétaire du parti d’Alassane Ouattara a également
déclaré dans un communiqué officiel du RDR : “Nous avions peur que le
taux de participation tombe à 60 %. Mais grâce à Dieu, il pourrait
atteindre les 70 %.” Autrement dit, ce taux de participation à
70 % est quasiment gravé dans le marbre. Mais si on se base sur les
chiffres communiqués à l’Hôtel du Golfe et qui donnent Ouattara vainqueur avec
2,4 millions de voix, c’est impossible, on arrive à un taux de participation de
81 % ! D’où vient la différence ?
Le camp de Gbagbo n’a-t-il pas
demandé un recomptage des votes ?
Si, cela a même été demandé à Ban
Ki-Moon par certains chefs d’États africains lors d’un sommet de l’Union
africaine en janvier 2011. Le secrétaire des Nations unies de l’époque a
répondu : “Recompter serait une injustice pour Ouattara.” D’où sort
cette phrase ? Avec le recul aujourd’hui, quand on voit l’état de la Côte
d’Ivoire et les aberrations de la CPI, nous pouvons dire que tout cela aurait
pu être évité il y a sept ans.
Le soir du 2 décembre 2010, la
Côte d’Ivoire se retrouve donc avec deux présidents. Personne ne reconnait sa
défaite. Qu’est-ce qui va permettre à Ouattara de s’imposer ?
Le représentant des Nations unies
a trompé la communauté internationale en outrepassant ses droits. Après les
accords de Ouagadougou, Ban Ki-Moon livrait un rapport au Conseil de sécurité
des Nations unies. Il remarquait que la situation avait bien évolué en Côte
d’Ivoire, que le président avait nommé un chef rebelle comme Premier ministre
et qu’il y avait la perspective d’élections. Si bien qu’en juillet 2007, le
Conseil de sécurité des Nations unies adoptait une résolution qui validait
l’accord de Ouagadougou et redéfinissait les pouvoirs du représentant de l’ONU
en Côte d’Ivoire. Sur base de cette résolution, la reconnaissance des résultats
des élections était transférée au Conseil constitutionnel. Ce qui veut dire
qu’en 2011, il ne revenait pas au représentant des Nations unies, Choi, de
donner les résultats des élections. Tout ce qu’il avait à faire, c’était de
valider ou pas le bon déroulement du scrutin d’un point de vue technique. Le
président d’Angola, José Eduardo dos Santos, l’a d’ailleurs remarqué en
recevant les vœux du corps diplomatique le 6 janvier 2011. Il a déclaré qu’en
Côte d’Ivoire, M. Choi avait pris une position qui n’était pas conforme à ses
prérogatives et avait trompé toute la communauté internationale.
C’est cette proclamation des
résultats par le représentant des Nations unies qui a isolé Gbagbo après les élections?
Bien sûr. A partir de là,
pratiquement tout le monde a suivi. La France par contre avait pris les
devants. Dès le lendemain des élections, Nicolas Sarkozy déclarait que Gbagbo
devait partir. Avant ça, alors qu’on comptait encore les bulletins de vote, un
étrange Tweet félicitait Ouattara pour sa victoire avec 55 % des
voix ! En remontant à la source, il est apparu que le message venait
d’Aurore Bergé, une jeune militante UMP. Comment pouvait-elle donner Ouattara
vainqueur alors que le comptage n’était pas fini ? Comment une jeune
militante du parti de Sarkozy pouvait-elle donner dimanche soir à Paris, alors
qu’on ouvrait les urnes à Abidjan, les chiffres qui allaient être proclamés le
jeudi ? Elle a expliqué que des amis lui avaient donné l’information, mais
a vite effacé son Tweet. Aurore Bergé est aujourd’hui députée pour LREM.
Tromper la communauté
internationale n’était pas suffisant, il fallait encore permettre à Alassane
Ouattara de s’imposer sur le terrain. L’intervention de la France a-t-elle été
décisive ?
Sans cette intervention, les
rebelles se seraient cassé les dents à Abidjan. Mais grâce à l’appui de l’armée
française, ils ont pu prendre la résidence présidentielle. Plusieurs documents
attestent cette coopération entre rebelles et soldats français. Sur une vidéo
du 11 avril, on peut voir le célèbre seigneur de guerre Wattao arrêter ses
hommes et leur dire de ne pas y aller : “Les Blancs vont s’en occuper“.
Un autre lui répond : “Si les Blancs n’y vont pas, nous on y va pas.”
Nous avons aussi des images des rebelles lorsqu’ils pénètrent à l’intérieur du
palais. Les soldats français se retirent au même moment et forment une espèce
de haie d’honneur. Les rebelles les applaudissent, les Français lèvent leur
pouce en retour. La France est allée jusqu’au bout en délogeant Gbagbo. Si son
armée n’était pas intervenue en avril 2011, Gbagbo serait toujours président.
Quel était l’intérêt de la
France dans cette affaire ?
Certes, après la défaite de
Jospin en 2002, le gouvernement français avait les coudées franches pour se
débarrasser de ses copains socialistes en Afrique. En Côte d’Ivoire toutefois,
la France n’a pas seulement commis un crime, mais une faute. Avec le recul,
c’est incompréhensible. Je connaissais des entrepreneurs français à Abidjan qui,
après l’élection de Gbagbo, avaient peur de voir un socialiste arriver au
pouvoir. Mais ils m’ont dit qu’aujourd’hui avec la gestion de Ouattara, ils
regrettent Gbagbo. Avant, ils avaient des rapports professionnels avec
l’administration ivoirienne. La situation est devenue dramatique pour eux
aujourd’hui. Même Bolloré avait téléphoné à Sarkozy au lendemain des élections
de 2010 pour lui dire que Gbagbo avait gagné. Bouygues avait par ailleurs
décroché un important contrat pour un pont sous Gbagbo. Total avait signé des
contrats d’exploration pétrolière. C’était une première en Côte d’Ivoire. Bref,
les entreprises françaises avaient de bonnes relations avec Gbagbo et ce
n’était pas dans l’intérêt de la France de s’ingérer de la sorte en Côte
d’Ivoire. C’est le noyau dur de la Françafrique qui a parlé, d’abord avec
Chirac puis avec Sarkozy, le grand ami d’Alassane Ouattara.
Comment la Côte d’Ivoire
a-t-elle évolué avec Ouattara ?
Gbagbo avait hérité d’une dette
de 9.000 milliards CFA. En 2011, quand Ouattara a pris le pouvoir, cette dette
était de 4.000 milliards CFA. Aujourd’hui, elle atteint les 12.000
milliards ! Les générations futures vont devoir payer ça. Par ailleurs, le
taux de pauvreté ne fait qu’augmenter et la Côte d’Ivoire est 172eme au classement
de l’Indice de Développement Humain.
La Côte d’Ivoire affiche
pourtant une belle croissance de 8 %…
Comme le dit la population
ivoirienne, les ponts et les routes ne se mangent pas. La croissance ne profite
pas à tout le monde. Ainsi, l’éducation, les soins de santé et les autres services
sociaux se trouvent dans une situation dramatique. Si bien que malgré la
croissance, bon nombre d’Ivoiriens fuient le pays.
Vous rencontrez régulièrement
Laurent Gbagbo. Dans quel état d’esprit est-il à la veille de cette importante
audience de non-lieu ?
Laurent Gbagbo est la personne la
plus extraordinaire que j’ai pu rencontrer dans ma vie. Après sept ans de
détention, après tout ce qui s’est passé en Côté d’Ivoire, il fait preuve d’une
résilience et d’une sérénité exceptionnelles. Il se projette déjà dans le
futur. Pas pour lui, mais pour la Côte d’Ivoire.
L’autre jour, il me
disait : “Je suis en prison depuis sept ans. Je regarde les
informations à la télévision. Ce qui me fait plaisir, c’est de voir nos idées
progresser en Afrique. C’est une victoire.” Je lui ai demandé s’il pensait
au président du Ghana qui avait prononcé un discours retentissant quelques
jours plus tôt. Akufo-Addo avait notamment déclaré que les Africains devaient
se prendre en charge, que l’aide extérieure n’allait pas leur permettre de s’en
sortir et qu’ils devaient compter sur leurs propres forces. Gbagbo m’a
répondu : “Oui ! En plus, ce que tu ne sais pas, c’est que ce Nana
Akufo-Addo était ministre des Affaires étrangères du président ghanéen Kufuor
pendant la crise ivoirienne, au début des années 2000. Il venait à Abidjan pour
des réunions de travail avec les autres membres du panel qui était censé nous
trouver une sortie de crise. Autour de la table, Akufo-Addo était un des gars
les plus virulents contre moi ! Aujourd’hui, il répète ce que je dis.
C’est pour ça qu’on a gagné.”
Quelles pourraient être les
conséquences d’une libération de Gbagbo ?
Ça va être une bouée de sauvetage
pour la France. Il suffit de voir ce qui se passe déjà avec Simone Gbagbo que
Ouattara a dû libérer. Les Français sont surpris par l’attitude de l’ancienne
première dame qui prône la réconciliation. C’est parce qu’ils avaient monté un
storytelling qui n’avait aucun lien avec la personnalité des Gbagbo. Les
Français devraient plutôt s’étonner de ce qu’eux ont fait en Côte d’Ivoire. Ils
doivent changer leur grille de lecture. Alors, ils comprendront mieux ce qui se
passe.
Prenez l’exemple du Mali. J’y ai
de nombreux contacts. Ils me conseillent de ne pas me promener avec un drapeau
français dans les rues de Bamako. La France y a pourtant 4.000 hommes engagés
dans l’opération Barkhane qui risquent de se faire tuer tous les jours pour
défendre la région. Mais la façon dont la France gère les choses aujourd’hui
n’est pas correcte. Nous sommes en 2018, les pays doivent être souverains et
les relations doivent mûrir.
Et en quoi la libération de
Laurent Gbagbo influencera-t-elle ces relations avec la France ?
Laurent Gbagbo est devenu un
symbole de la lutte pour la souveraineté et la fin de la persécution de l’Afrique.
Sa libération va permettre de tourner la page et d’écrire un nouveau chapitre.
D’autant plus qu’il est le candidat idéal pour ça. Laurent Gbagbo n’est pas
dans un esprit revanchard. Quand il avait été libéré, Nelson Mandela avait dit
qu’il ne pensait pas à la vengeance, il n’avait pas le temps pour ça. Gbagbo
est dans le même état d’esprit. Il veut que la Côte d’Ivoire se reprenne et se
développe. Il défend la réconciliation, tant en Côte d’Ivoire que dans ses
relations avec la France. C’est une occasion à saisir pour le gouvernement
français qui pourrait avoir un impact pas seulement en Côte d’Ivoire, mais dans
toute la région.
Vous êtes optimiste sur la
suite des événements ?
Je l’ai toujours été. Sans
pronostiquer sur le jour et l’heure, j’ai toujours dit que l’Histoire donnerait
raison à Laurent Gbagbo. C’est dans l’ordre des choses et dans l’intérêt
général. Un vent nouveau va souffler sur l’Afrique, beaucoup vont pouvoir
mettre en œuvre le célèbre slogan de Gbagbo : “Asseyons-nous et
discutons.”
SOURCE: Investig’Action
Image: Clara
Sanchiz
Au-delà d'Asia Bibi, tous les chrétiens d'Orient se sentent
menacés
FIGAROVOX/TRIBUNE - Asia Bibi a
été libérée. Cette chrétienne avait été condamnée à mort au Pakistan pour
blasphème. Tout en se réjouissant de cette décision, Marc Fromager espère que
l'épreuve endurée par la jeune femme améliorera le sort des chrétiens
pakistanais.
Marc Fromager est directeur de
l'AED (Aide à l'Église en Détresse), qui soutient les chrétiens en danger
partout dans le monde.
Comment ne pas se réjouir de la
libération d'Asia Bibi, pour laquelle nous étions mobilisés depuis le départ,
depuis neuf ans. L'AED (Aide à l'Eglise en Détresse) avait d'abord lancé une
pétition en 2009 avec plus de 11 000 signatures, apportées au Quai d'Orsay. Une
large mobilisation avait sans doute sauvé Asia Bibi dans un premier temps mais
avait ensuite compliqué sa libération. Entre-temps, elle était devenue une
icône, voire une victime expiatoire.
C'est la raison pour laquelle
nous avons plus tard cessé de la médiatiser, sur les conseils de l'Église au Pakistan
qui souhaitait la faire oublier. Nous n'avons pas cessé de la soutenir pour
autant, notamment à travers la Commission Justice et Paix de la Conférence
épiscopale pakistanaise qui prenait en charge des frais d'avocat et de soutien
financier de la famille.
Pour revenir à sa libération,
nous ne pouvons que nous en réjouir. J'étais moi-même il y a deux semaines à
Londres avec le mari et une des filles d'Asia Bibi. Ils avaient l'air assez
confiants mais évidemment, il fallait attendre que la décision finale soit
rendue publique.
A ce stade, il est important de
saluer le courage des juges pakistanais. On sait que le gouvernement
pakistanais souhaitait la libération d'Asia Bibi depuis assez longtemps, pour
des raisons d'image internationale, mais la menace de désordre majeur a fait
traîner ce cas toutes ces années.
Il faut dire que de nombreuses
personnes ont été assassinées ces dernières années pour avoir publiquement pris
position contre la loi anti-blasphème. Je pense notamment à Salman Taseer,
gouverneur musulman du Punjab qui a été assassiné en 2011 par son garde du
corps pour avoir défendu Asia Bibi. Nous ne les oublions pas en ce jour de sa
libération.
On peut imaginer qu'au-delà de la
Cour Suprême, le gouvernement pakistanais a donné son feu vert pour l'acquittement
et nous l'en félicitons. Il va maintenant falloir faire face, alors que des
émeutes ont déjà éclaté dans le pays. Les groupes islamistes mettent à
exécution les menaces proférées en amont du jugement. Ils souhaitent, là comme
ailleurs, imposer leur loi.
Il est important de saluer le
courage des juges pakistanais.
Au cours des prochains jours,
nous serons particulièrement attentifs au sort des communautés chrétiennes, des
cibles faciles pour les représailles des groupes extrémistes musulmans.
Au-delà de la libération d'Asia
Bibi, on ne peut que déplorer le sort des minorités religieuses au Pakistan, en
particulier les chrétiens, qui représentent à peu près 3% de la population,
souvent marginalisés, discriminés, au plus bas de l'échelle sociale, et qui
font régulièrement l'objet d'attentats, surtout au moment des grandes fêtes
chrétiennes.
Pour conclure, nous pouvons
espérer que cet acquittement fera jurisprudence et que, dorénavant, la justice
pakistanaise surveillera de plus près toute éventuelle accusation de blasphème.
À terme, nous espérons que très rapidement, la loi anti-blasphème soit
supprimée. Il n'est pas question d'encourager le blasphème mais de supprimer
une loi inepte qui est le plus souvent instrumentalisée pour simplement régler
des problèmes de voisinage.
Si les chrétiens au Pakistan
pouvaient dorénavant être un peu plus respectés, la dramatique épreuve d'Asia
Bibi n'aura pas été vaine.
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Asia Bibi : le monde musulman se tait
A part quelques voix isolées
et la masse de ceux qui réclament sa mort
Par Aurélien Marq - 9
novembre 2018
Le soulagement n’aura duré que
quelques jours. Après avoir acquitté
Asia Bibi, le Pakistan cède devant les pressions des islamistes et remet en
cause ce verdict. Son avocat a été obligé de s’exiler, sa famille cherche asile
à l’étranger, et elle-même est plus menacée que jamais si elle reste dans son
pays. Pendant ce temps, à l’exception de quelques voix isolées et de la masse
de ceux qui réclament sa mort au nom de l’islam, les musulmans du monde entier…
se taisent.
Le 31 octobre était apparu comme
un jour d’espoir, un jour de victoire pour le bon sens, l’Etat de droit et la
justice face aux vociférations haineuses des islamistes. La Cour suprême du
Pakistan avait enfin acquitté la chrétienne Asia Bibi, accusée de blasphème et
risquant la peine de mort pour avoir bu de l’eau d’un puits réservé aux
musulmans. Accusation absurde et inhumaine. Voilà la vision que de nombreux
musulmans du Pakistan ont de ceux qui ne se soumettent pas à leurs
dogmes : des êtres indignes de boire la même eau qu’eux, des impurs, moins
que des bêtes – car je ne doute pas qu’avec leurs bêtes de somme, ils
partageraient plus volontiers leur eau.
Un musulman et un catholique
assassinés par des islamistes
Il faut saluer le grand courage
des juges qui ont préféré la justice au fanatisme : un gouverneur de
province et un ministre ont déjà payé ce choix de leur vie. Le musulman Salman
Taseer et le catholique Shahbaz Bhatti, assassinés par les islamistes.
Aurions-nous ce courage ? Nos juges et nos gouvernants
l’auraient-ils ? L’ont-ils ? Ici, face aux islamistes ils risquent
heureusement bien moins et pourtant trop souvent ils cèdent. Par aveuglement ou
par laxisme, par complaisance idéologique ou devant la pression, celle des
« quartiers difficiles » ou celle de médias que leur détestation de
l’Occident rend complices des islamistes. Ils cèdent, au nom de la « paix
civile », paix bien munichoise, ou dans l’espoir de s’attirer des votes
communautaires. Souvenons-nous-en avant de critiquer le Pakistan. Les juges de
sa Cour suprême ont choisi la justice au péril de leur vie. C’est une leçon.
Hélas, la lueur fut de courte
durée. La rage des islamistes a déferlé dans les rues, leurs hurlements et leurs menaces
ont envahi l’espace médiatique. Et le gouvernement pakistanais a cédé. Il a
autorisé un recours contre l’acquittement d’Asia, et tout est remis en cause.
L’espoir demeure mais il est bien fragile, et se situe surtout du côté de
l’exil. Cela aussi, c’est une leçon : nous devons tout faire pour que
jamais la même chose ne puisse se produire chez nous. Ne nous y trompons
pas : certains le voudraient et œuvrent à criminaliser toute critique de
l’islam, toute attitude qui refuserait de se soumettre à leur sentiment de
supériorité. Ne leur cédons rien, jamais. Dans tout compromis ils ne verront
que faiblesse.
De rares voix musulmanes
s’élèvent
Et pendant ce temps, le monde
musulman se tait. Au nom de l’islam, de son prophète et de son dieu, des
milliers de musulmans pakistanais défilent en faisant porter par des enfants
des pancartes réclamant la mort d’une innocente. Et les autres musulmans, les
millions d’autres, tous ceux dont on nous somme de croire que leur religion
n’aurait rien à voir avec le fanatisme conquérant et obscurantiste, laissent
faire.
Il y a bien sûr des exceptions,
notables et admirables. Il y a ces juges, avant tout. Il y a les soutiens
d’Asia dans son pays, et certains comme Bilawal Bhutto sont musulmans – ils
sont même plus que ça : ils sont ce qui reste d’honneur à l’islam
pakistanais. Il y a celles et ceux qui intérieurement se révoltent, mais ne
savent pas comment agir ou choisissent d’agir discrètement. Il y a quelques
personnalités qui prennent la parole, je pense par exemple à Rachid
Benzine ou à Maajid Nawaz, anglais musulman d’origine pakistanaise,
qui lui aussi s’interroge sur le silence de la communauté dont il est issu.
Car malgré l’authenticité de
convictions discrètes et le courage de quelques voix qui s’élèvent, le constat
demeure. Dans cette affaire, des musulmans ont choisi la vérité et la justice,
et cela compte. Mais ils ont fait ce choix à titre individuel. Les
communautés musulmanes, en revanche, en tant que communautés, qui
ont pourtant l’habitude de descendre dans la rue pour se faire entendre, se
taisent ou sont ouvertement du côté des bourreaux et des fanatiques. Que
faut-il en conclure ?
La lâcheté du silence
Parmi les musulmans, ou du moins
ceux qui se disent tels, certains font de leur religion une monstruosité. On
nous dit qu’ils n’ont « rien à voir avec l’islam ». Ils sont pourtant
nombreux, trop nombreux, ceux qui se veulent musulmans, se réfèrent à l’islam,
appliquent à la lettre les principes énoncés dans ses textes sacrés, et dont on
voudrait nous faire croire qu’ils n’ont « rien à voir avec l’islam ».
Et ils agissent, crient, revendiquent, menacent et emploient toutes les armes
de la violence et de l’influence pour soumettre le monde à l’insatiable soif de
puissance de ce en quoi ils croient. Au nom de l’islam, du prophète de l’islam
et du dieu de l’islam.
Et les autres musulmans, qui
pourtant n’hésitent pas à s’exprimer, se taisent. Tous ceux qui sont descendus
dans la rue pour s’indigner de dessins qui selon eux blasphémaient contre leur
religion, leur prophète et leur dieu, où sont-ils ? Tous ceux qui s’empressent
de dénoncer la moindre critique en l’accusant d’islamophobie, tous ceux qui ne
cessent de s’exprimer pour revendiquer des « accommodements
raisonnables », où sont-ils ? Pourquoi ne les entend-on pas ?
Honte ? Indifférence ? Complicité ?
Peut-être, à l’exception de
quelques trop rares esprits éclairés, la « communauté musulmane »,
l’Oumma, ne voit-elle pas la condamnation d’Asia Bibi comme un crime ?
Peut-être ces musulmans étonnamment silencieux ont-ils le sentiment qu’après
tout, la tuer ne serait pas tout à fait contraire aux principes de leur
religion ? Que les croyances des islamistes ne seraient pas assez
différentes des leurs pour être clairement et fermement condamnées ? A eux
de nous le dire et de prouver ce qu’ils disent ou de continuer à se taire. A
nous d’en tirer toutes les conséquences.
Bosnie-Herzégovine : un train transportant 153 migrants
refoulé non loin de la frontière croate
Par Aloysius le
11/11/2018
[…] 153 migrants illégaux ont été
empêchés de sortir du train qui les avait amenés de Sarajevo à Bihac.
Après avoir initialement refusé
de quitter le train, les migrants se sont petit à petit résignés à le faire et
ont été renvoyés par car, sous escorte policière, vers Sarajevo.
[…] La porte-parole de la préfecture a rappelé que 1500 migrants avaient été refoulés de Bihac depuis le 23 octobre […].
[…] La porte-parole de la préfecture a rappelé que 1500 migrants avaient été refoulés de Bihac depuis le 23 octobre […].
De son côté, la société
ferroviaire fédérale souligne que les forces de l’ordre ont
« séquestré » son train, qu’un tel comportement est inadmissible, et
qu’elle envisage de porter plainte. « […] D’après la police, il
s’agissait de 146 migrants, mais les autres voyageurs, possédant des billets en
règle, ont aussi été empêchés de poursuivre normalement leur trajet […] »
Parallèlement, le maire de Bihac
a prévenu que sa ville ne pouvait pas accueillir davantage de migrants, et que
la demande était d’arrêter toute nouvelle arrivée de migrants depuis Sarajevo
[…].
Bordeaux (33) : l’église Sainte-Croix vandalisée, silence des
autorités
Par Ex-Atlas le
11/11/2018
Située le long des quais de
Bordeaux, près de la gare Saint Jean, l’église Sainte-Croix est régulièrement
victime de dégradations, dans ce quartier à forte composante immigrée.
Mais ce mercredi 07 Novembre,
c’est un véritable acte de vandalisme qui a touché ce lieu de culte construit à
la fin du XIème siècle.
(…)
Très peu de responsables politiques ont réagi à cette profanation.
(…)
Le silence est assourdissant du côté de la mairie de Bordeaux, des autorités publiques, et des associations dites « anti racistes ». Un silence dénoncé par de nombreux internautes qui dénoncent un deux poids deux mesures. Un tel acte envers une synagogue ou une mosquée aurait en effet provoqué un tourbillon médiatique !
(…)
Très peu de responsables politiques ont réagi à cette profanation.
(…)
Le silence est assourdissant du côté de la mairie de Bordeaux, des autorités publiques, et des associations dites « anti racistes ». Un silence dénoncé par de nombreux internautes qui dénoncent un deux poids deux mesures. Un tel acte envers une synagogue ou une mosquée aurait en effet provoqué un tourbillon médiatique !
L'église Sainte-Croix de #Bordeaux a été
vandalisée mercredi 7 novembre entre 15h et 17h. Plus de 40 chaises réduites en
miettes, tables et présentoirs renversés.
La fédération @DLFGironde dénonce cet acte de vandalisme qui malheureusement est de plus en plus fréquent !
La fédération @DLFGironde dénonce cet acte de vandalisme qui malheureusement est de plus en plus fréquent !
Belgique: Viols sur mineures, les autorités cherchent
d’autres victimes de Abdullah B.
Par Sebastien de Lyon le 11/11/2018
Viols sur mineures: d’autres
victimes pour Abdullah B.?
Abdullah K., un homme de 49 ans,
chauve et s’exprimant en turc, a-t-il fait d’autres victimes? Les autorités
judiciaires carolos le craignent: c’est pour cette raison qu’un «appel à
victimes» a été lancé par le procureur de division Vincent Fiasse voici une
quinzaine de jours, un appel qui a été réitéré par la police fédérale ce
vendredi.
Abdullah K. est en effet en
prison depuis la fin du mois d’août, inculpé de viol sur deux jeunes filles
mineures. Le profil des victimes tout comme la similitude des manœuvres
d’approche ont permis de faire le lien entre les deux dossiers, un lien
confirmé par les analyses ADN.
(…)
Viols commis à Charleroi: la
police recherche d’autres victimes d’un homme placé sous mandat d’arrêt
Le 26 août 2015, une jeune fille
âgée de 13 ans est accostée par un individu rue de la Villette située à
l’arrière de la gare de Charleroi. L’homme lui propose de la raccompagner à son
domicile. Sur le trajet, il la viole dans sa voiture et l’emmène dans un
appartement où elle est de nouveau violée par lui ainsi que par un autre homme
qui se trouvait dans l’habitation.
L’auteur se déplaçait dans une Citroën Xsara gris foncé.
L’auteur se déplaçait dans une Citroën Xsara gris foncé.
Dans la nuit du 26 juin 2017, une
jeune fille âgée de 16 ans se trouve dans le café « El Gringo » situé
Boulevard Jacques Bertrand à Charleroi. Elle quitte l’établissement et est
accostée par un automobiliste qui se déplace dans une SEAT Ibiza. Elle monte à
bord de son véhicule et est emmenée dans un appartement où elle est violée par
4 individus.
Le suspect qui aborde et emmène
les victimes dans sa voiture a été identifié et placé sous mandat d’arrêt. Il
s’agit d’un homme âgé de 49 ans. Il est chauve et s’exprime en turque.
La police recherche des victimes
qui auraient été abusées par cet individu. Il est aussi demandé aux personnes
qui auraient des informations sur ces faits de se manifester.
Si vous avez des informations sur
ce fait, veuillez prendre contact avec les enquêteurs via le numéro gratuit
0800 30300. Vous pouvez également envoyer vos témoignages via l’adresse
avisderecherche@police.belgium.eu.
Savigny-le-Temple (77) : 7 jeunes tabassent une famille
Par €ric le
11/11/2018
[…] Des coups de pied et poing
assénés pour un motif futile. Sept jeunes de Savigny-le-Temple ont tabassé une
famille de quatre personnes, avenue des Régalles. Cinq d’entre eux ont été
déférés le 8 novembre devant le tribunal de Melun et condamnés à six mois de
prison avec sursis.
Au départ, il y a ce différend
entre l’un des suspects et le plus jeune fils de la famille, un adolescent de
17 ans. Le 1er novembre, les deux se croisent au Mc Donald’s de Bois-Sénart à
Cesson. Des mots sont échangés. Le futur agresseur demande à l’adolescent de le
suivre. Ce dernier refuse […]
Merci à Moi
Lyon (69): Le demandeur d’asile poursuit un inconnu avec un
couteau de 33cm de long
Par Sebastien de Lyon le 11/11/2018
L’agresseur, un demandeur
d’asile libyen, a été interpellé puis présenté ce vendredi en comparution
immédiate.
Tout serait parti de quelques
insultes au centre commercial de la Part-Dieu.
(…)
Arrestation d’un migrant passeur de migrants
Les fonctionnaires de l’unité de
police frontalière de Zvornik ont interpellé un migrant clandestin d’origine
afro-asiatique, qui tentait de faire passer par barque la rivière Drina à un
groupe de neuf migrants depuis la « République de Serbie » vers la
Bosnie-Herzégovine. [Les migrants] ont été conduits au poste de police
frontalière.
« L’information ouverte
concernant des faits de trafic d’êtres humains a permis aux forces de l’ordre
de mettre en évidence l’implication d’un migrant pakistanais, qui a dès lors
été privé de liberté à la requête du ministère public« , a expliqué la
police frontalière de Bosnie-Herzégovine.
(Merci à JC)
Le réseau aurait fait entrer
1200 Palestiniens via à l’aéroport de Madrid où ils déposaient une
« demande d’asile frauduleuse ».
Les polices espagnole et
française ont démantelé un réseau criminel de passeurs basé à Amiens. Ils sont
soupçonnés d’avoir organisé la venue en Europe de centaines de Palestiniens par
le biais de demandes d’asile frauduleuses.
(…)
9 millions d’euros de gain
La police estime que ce réseau a
fait venir par avion depuis janvier quelque 1200 Palestiniens vivant dans des
pays du Proche-Orient, via la Bolivie à destination de Madrid où ils déposaient
« une demande d’asile frauduleuse ».
(…)
Le réseau demandait quelque 8000
euros par personne pour la fourniture de faux documents de voyage de réfugiés
palestiniens au Liban et pour l’organisation du voyage. Ses gains sont estimés
au total à au moins 9 millions d’euros.
Nationalismes, années 30… Macron, Guterres, Merkel inquiets
pour la paix
Par perubu le
11/11/2018
Au Forum pour la paix à La
Villette (Paris), Emmanuel Macron, Angela Merkel et le secrétaire général de
l’ONU, Antonio Guterres, se sont montrés inquiets pour la paix en Europe et
dans le monde. Antonio Guterres, a évoqué un « engrenage » semblable
aux années 1930.
« Nos prédécesseurs ont
tenté de construire durablement cette paix« , a rappelé Emmanuel
Macron. « Elle s’est fracassée sur l’unilatéralisme de certains, sur
les crises économiques, morales, et les nationalismes« , a pointé
Emmanuel Macron, expliquant ainsi pourquoi il avait souhaité que le deuxième
intervenant soit le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.
Antonio Guterres, a mis en garde
contre un « engrenage » géopolitique semblable à celui qui mena à la
Première Guerre mondiale et à celui des années 1930. « Bien des éléments
aujourd’hui me semblent emprunter et au début du XXème siècle, et aux années
30, laissant craindre un engrenage invisible », a-t-il déclaré à
l’ouverture du Forum sur la Paix.
La chancelière allemande
Angela Merkel a estimé que le « projet européen de paix« , né
après 1945, était menacé par la montée du nationalisme et du populisme.
« Nous voyons bien que la
coopération internationale, un équilibre pacifique entre les intérêts des uns
et des autres, et même le projet européen de paix sont de nouveau remis en
question« , a-t-elle déclaré à l’ouverture du premier Forum pour la
Paix à Paris.
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