lundi 5 février 2018

Islamisme et politique 05.02.2018



Une immense cité maya découverte sous la jungle abondante au nord du Guatemala (05.02.2018)

  • Mis à jour le 05/02/2018 à 17:34 
  • Publié le 05/02/2018 à 14:50
Chercheurs et scientifiques ont révélé que la cité, cachée depuis des siècles par la végétation de la région de El Petén, était une mégalopole d'au moins 2000 km2, composée d'au moins soixante mille bâtiments et d'une pyramide de trente mètres de haut.
Le National Geographic a révélé le 1er janvier, la découverte d'une cité maya qui dormait dans la jungle abondante du nord du Guatemala. Depuis des siècles, la végétation de la région de El Petén (à la frontière du Mexique et de Belize) recouvrait l'ancienne cité.
«Malgré des décennies à chercher dans les forêts tropicales, aucun archéologue n'avait été capable de mettre au jour ces sites.»
Kathryn Reese-Taylor
Pendant deux ans la fondation PACUNAM (un fonds de recherche guatémaltèque qui soutient les projets de recherche scientifique, le développement durable et la préservation de l'héritage culturel) a mené des recherches qui se sont avérées plus fructueuses que prévues. À l'origine, les chercheurs espéreraient trouver des systèmes souterrains dont les histoires des Mayas font souvent allusion «mais dont l'existence n'avait jamais été confirmée», explique le National Geographic. Personne ne prévoyait la découverte d'un tel héritage culturel et historique.
L'archéologue Kathryn Reese-Taylor a expliqué au magazine que «malgré des décennies à chercher dans les forêts tropicales, aucun archéologue n'avait été capable de mettre au jour ces sites.»

Cette étonnante découverte est le fruit d'un éventail d'outils àla pointe de la technologie. Matériels de détection et de télémétrie par ondes lumineuses (LiDAR), drones, balayage laser, capteurs thermiques et photogrammétrie sont autant d'instruments mobilisés qui ont aidé à pénétrer au cœur de la luxuriante végétation.
Les vestiges retrouvés témoignent d'une société maya plus moderne que ce qu'escomptaient alors les chercheurs. Thomas Garrison, archéologue et acteurs des recherches, a déclaré dans les colonnes du magazine que «les images produites par cette technologie montrent bien que la région entière était très organisée et plus densément peuplée qu'on ne l'imaginait.» Marcello Canuto, archéologue à l'université américaine de Tulane, qui a lui aussi concouru au projet, a surenchéri: «Nous avons cette perception occidentale qu'une civilisation complexe ne peut pas se développer sous les tropiques [...] Mais ce que prouvent les résultats de LiDAR, c'est que l'Amérique centrale, de la même manière qu'Angkor Vat au Cambodge, était un lieu de développement majeur pour des civilisations complexes et innovantes.»
En effet, entre 250 et 950 après notre ère, la civilisation maya a connu une période faste et glorieuse. Loin des représentations que l'on s'en fait généralement, cette civilisation particulièrement moderne était comparable aux cultures de la Grèce ou de la Chine antiques. La civilisation embrassait alors une grande partie du territoire allant du sud de l'actuel Mexique au Honduras, en passant par le Guatemala, Belize et le Salvador.
L'arbre qui cache la cité
Les premières études de ces ruines ont révélé que la cité devait être composée d'au moins soixante mille bâtiments, maisons, palais et pyramides. Elle accueillait environ dix millions d'habitants. Cette mégalopole homogénéisée par de nombreuses voies s'étendait sur au moins 2000 km2. À l'image d'une ville contemporaine, la cité maya était constituée de routes, de maisons avec terrasses, de temples ou encore de canaux avec des fosses et des murs étendus jusqu'à 14 kilomètres. Les systèmes d'irrigation attestent d'une ancienne agriculture intensive. Les Mayas, qui n'utilisaient ni roue ni bêtes de somme, ont pourtant «soulevé des montagnes», admire Marcello Canuto. Les recherches révèlent aussi l'existence de cités connectées entre elles et une militarisation du territoire. En effet, pour Thomas Garrison, le nombre de remparts et de forteresses explique un l'état de guerre quasi permanent.
Mais la plus belle trouvaille de cette quête reste ce que l'on pensait être encore récemment une colline du Tikal. D'apparence naturelle, ce mont s'est révélé être une pyramide de trente mètres de haut. Des investigations prolongées permettront de savoir si le monument a été le tombeau d'un des plus riches rois mayas.
«Si ces sites sont une découverte pour nous, ils étaient manifestement connus des pilleurs.»
Marianne Hernandez
Autant de premières révélations qui ont donc surpris les chercheurs qui ne se doutaient ni de la richesse ni de la modernité de la ville ensevelie. Marianne Hernandez, présidente de la fondation PACUNAM, pressent pourtant le danger que présente de telles trouvailles. En effet, «Si ces sites sont une découverte pour nous, ils étaient manifestement connus des pilleurs», se désespère-t-elle. Autre menace manifeste pour cet endroit: la déforestation du Guetamala qui perd 10% de ses forets par an. Cette perte d'espaces naturels s'accompagne d'individus qui brûlent et coupent la végétation des forêts pour y créer des espaces habitables. Pas sûr que la découverte d'une telle beauté suffise à inciter la population à protéger ces espaces.
Après ce premier aperçu de tels trésors que cache la forêt, il se pourrait que les recherches se multiplient. Pour Francisco Estrada-Belli, «LiDAR est en train de révolutionner l'archéologie de la même manière que le télescope spatial Hubble a révolutionné l'astronomie.» Selon l'archéologue à l'université de Tulane et explorateur National Geographic : «Plus d'une centaine d'années nous seront nécessaires pour traiter et analyser toutes les données recueillies dans cette région et comprendre véritablement ce que nous voyons.»
Cette étude est en tout cas prévue pour durer trois ans. Elle dévoilerait les contours plus nets d'une surface de 14.000 km2 sur laquelle les Mayas s'étaient établis. Espérons que d'autres joyaux soient découverts. En attendant, le National Geographic diffusera un documentaire inédit sur ces recherches le 4 mars prochain.
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Jean-Pierre Robin: «L'euphorie économique débridée, dernière station avant la crise financière» (04.02.2018)
Par Jean-Pierre Robin
Publié le 04/02/2018 à 21h54
CHRONIQUE - Déficits, chômage, dettes: la France est particulièrement vulnérable.
L'économie française pourrait-elle atteindre une croissance de son sacro-saint PIB de 2,8% en 2018? Aucun institut de conjoncture, pas plus que le FMI ou l'OCDE, n'envisage certes une telle performance qui serait sans précédent depuis l'an 2000. Ce chiffre résulte de l'enquête mensuelle sur «le sentiment économique» menée courant janvier par la Commission européenne auprès des consommateurs et des chefs d'entreprise.
Ces derniers ne s'expriment bien sûr pas en «taux de PIB». Mais il est classique de convertir les données d'enquêtes d'opinion auprès des ménages et des patrons («soft data», données subjectives, dans le jargon) en «hard data», c'est-à-dire en chiffres de croissance. «Par pays, les indices de sentiment économique suggèrent une croissance en 2018 de 3,8% en Allemagne, 2,8% en France, 2,6% en Italie, et 4% en Espagne», explique Laurence Boone, la chef économiste du groupe Axa. Pour sa part, elle retient une prévision de 2,3% pour la France cette année, ce qui admet-elle est bien au-dessus du consensus de la profession (1,8%) réputée pour un certain conservatisme.
«L'Europe vit actuellement la plus forte reprise du siècle»
Les économistes, gens de réflexion plus que d'action, sont en général collectivement moins allants que les patrons d'entreprise quand les choses vont bien et en revanche moins noirs dans les phases baissières. Sans conteste, «l'Europe vit actuellement la plus forte reprise du siècle, on pourrait même dire du millénaire, puisque l'un et l'autre n'ont pas vingt ans!», observe un haut responsable de la politique économique au sein des institutions européennes.
L'optimisme est général, investissement des entreprises, bâtiment, moral des ménages, intentions d'embauche, etc., tant dans la zone euro qu'en France. On serait tenté de ressortir l'expression, «tous les indicateurs sont au vert», si ce n'est qu'elle porte malheur (Pierre Mauroy à Matignon, 1983, Thierry Breton à Bercy, 2006).
Mais de quoi parle-t-on? D'une «reprise cyclique», selon le rythme d'alternance des marées montantes et descendantes? Et elles auront été particulièrement violentes cette fois, avec la «grande récession» de 2009 où le PIB français avait chuté de 2,9 %. Ou s'agit-il au contraire d'une vague de fond d'expansion auto-entretenue comme la France et l'Europe en ont connu pendant les Trente Glorieuses de l'après-Seconde Guerre mondiale?
Personne n'imagine que les arbres montent jusqu'au ciel
À l'évidence, c'est la première hypothèse qui est la bonne. Certes l'économie américaine vit aujourd'hui la troisième reprise la plus longue de son histoire (depuis un siècle et demi qu'il existe des mesures), soit 103 mois, le début remontant à juillet 2009. Quant à la zone euro, elle en est à son 18e trimestre consécutif de croissance, rappelait le mois dernier Mario Draghi, le président de la BCE, qui s'en attribue une part de la paternité.
Pourtant personne n'imagine que les arbres montent jusqu'au ciel. «Le prochain retournement à la baisse pourrait intervenir plus vite que prévu et s'avérer plus difficile à combattre», a même osé prédire fin janvier Maurice Obstfeld, le chef économiste du FMI en présentant à Davos ses nouvelles prévisions particulièrement fastes avec un taux de croissance mondiale de 3,9 % en 2018 et en 2019.
L'inflation, au confluent de l'économie réelle et de la finance
Les experts sont dans leur rôle quand ils lancent des mises en garde. À l'instar du Docteur Knock considérant que «la santé est un état précaire», les économistes ont une raison de fond de s'inquiéter: ils savent pertinemment que les rythmes actuels dépassent les taux de croissance potentielle de moyen terme que l'OCDE et le FMI évaluent par exemple entre 1 % et 1,5 % pour la France. Ce concept, quelque peu théorique pour les non-spécialistes, ne relève pas d'une observation comptable (comme pour le PIB) mais d'une analyse consistant à évaluer les capacités productives en hommes et en équipements.
C'est le bon sens même: une économie nationale ne saurait progresser longtemps plus que son outil de production ne lui permet. En Allemagne, et même en France malgré le chômage, les entreprises éprouvent désormais de plus en plus de difficultés à trouver de la main-d'œuvre compétente. Outre-Rhin, cela nourrit les revendications et les journées de grève de l'IG Metall dans la métallurgie.
Le signe le plus tangible des contraintes susceptibles de brider la croissance est l'inflation. Et cet indicateur est d'autant plus suivi qu'il est au confluent de l'économie réelle et de la finance, de Main Street et de Wall Street. Ainsi vendredi dernier l'annonce par le département du Travail que le salaire horaire moyen avait progressé de 2,9 % en un an outre-Atlantique, plus que prévu, a été un coup de semonce. La résurgence des craintes d'inflation et la remontée des taux d'intérêt dans la foulée ont immédiatement fait chuter l'indice phare de la Bourse de New York, le Dow Jones, de 2,58 % ce 2 février (recul sans précédent depuis septembre 2015).
On avance sur une corde raide
Voilà qui campe bien la conjoncture économique et financière présente. «L'alternative pour 2018 est soit un ralentissement prochain de la croissance évitant l'accélération des tensions, soit la poursuite d'une croissance au-delà du potentiel, l'augmentation des tensions sur les marchés des biens et du travail et des déséquilibres financiers», résume Michel Didier, président de l'institut de conjoncture COE-Rexecode.
Le sentiment d'euphorie économique qui règne en Europe est sans doute grisant, mais on avance sur une corde raide. L'avertissement vaut tout particulièrement pour la France qui n'a pas su «réparer son toit quand il fait beau», selon l'expression du président John Kennedy et reprise maintenant par Christine Lagarde en tant que directrice du FMI. L'ampleur des deux déficits (budgétaire et commercial), le niveau du chômage et l'endettement de l'État, des entreprises et des ménages, qui se sont tous gorgés de crédits à taux bradés, nous rendent très vulnérables.
Cet article est publié dans l'édition du Figaro du 05/02/2018. Accédez à sa version PDF en cliquant ici
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Corse : Talamoni livre la recette du succès nationaliste (05.02.2018)

  • Publié le 05/02/2018 à 16:01

LE SCAN POLITIQUE - Les éditions Gallimard publient, le 15 février, la correspondance inattendue entre l'écrivain Marie Ferranti et le leader indépendantiste. Le président de l'Assemblée de Corse y signe une postface éclairante sur la méthode politique des nationalistes.
Un peu de temps à l'état pur. C'est le titre choisi par les éditions Gallimard pour publier cinq années de correspondances inédites entre Marie Ferranti, écrivain de Haute-Corse saluée par le prix du roman de l'Académie française, et Jean-Guy Talamoni, militant indépendantiste et président de l'Assemblée de Corse partageant le pouvoir à la tête de la collectivité unique avec l'autonomiste Gilles Siméoni, président de l'exécutif de cette même collectivité.
Alors qu'Emmanuel Macron se rend sur l'Ile de Beauté mardi, à l'occasion de son premier déplacement officiel en tant que chef de l'Etat, cet ouvrage apporte un éclairage sur la manière dont l'une des figures du nationalisme corse conçoit l'action politique à la lumière de la littérature. Lorsque les nationalistes corses ont consolidé leur pouvoir sur l'île de le 10 décembre dernier, en arrivant largement en tête du scrutin au second tour avec 56,46 % des voix, nombre d'observateurs ont essayé de décrypter les raisons d'une telle poussée électorale. Plusieurs facteurs ont été avancés, de la situation économique et sociale de la région jusqu'au vent continental du «dégagisme» qui avait déjà soufflé, quelques mois plus tôt, sur le continent.
Pour Jean-Guy Talamoni, c'est le résultat de quarante années de combat politique mené sur le terrain. Même les opposants les plus fervents des nationalistes ont reconnu leur victoire dans la «bataille des idées». Ils leur reprochent d'ailleurs d'avoir investi des pans entiers de la société corse, de l'université à la jeunesse, pour imposer leur idée d'une Corse autonome, affranchie du pouvoir parisien. Talamoni vante l'action des nationalistes qui selon lui, ont «cherché à réduire les fractures et la défiance à l'égard de la politique.» Il explique comment les «natios» ont misé sur la jeunesse en créant une assemblée dédiée, ont «valorisé» la culture et l'éducation... Puis il ajoute: «Sans perdre de vue, évidemment, l'émancipation de notre peuple. Cette dernière devant, selon nous, conduire à la souveraineté pleine et entière, mais ce seront les Corses qui en décideront le moment venu.»
Récit national
Pour Talamoni, l'émergence du vote nationaliste ne doit donc rien au hasard, ni à la «navigation à vue». «La vocation historique d'un peuple se conçoit dans la durée et fait appel à une vision globale», assure l'indépendantiste. Saluant en l'héroïne populaire corse, Maria Gentile, une incarnation du «courage» placée au centre de ses échanges épistolaires avec Marie Ferranti, Jean-Guy Talamoni estime que l'art, la littérature et la politique peuvent forger «sans cesse de nouvelles représentations» et réécrire «perpétuellement le récit national.» L'auteur de la postface pense que l'action «conjuguée» de l'esthétique littéraire et de l'esthétique politique, produit «à la fois du mythe et de la réalité.» Jean-Guy Talamoni loue enfin la littérature qui, selon lui, contribue «puissamment à façonner les imaginaires individuels et collectifs» et constitue «une force politique considérable.» L'avocat de l'indépendance corse conclut son texte avec une question: «Comment peut-on concevoir cette chose étrange: une politique sans littérature?»
Chez les adversaires corses des indépendantistes, cette vision du «roman nationaliste» relève d'une construction méthodique. Ils déplorent la percée du nationalisme dans les milieux universitaires insulaires, rappellent que Jean-Guy Talamoni enseigne à Corte, une université elle-même perçue aujourd'hui comme le foyer intellectuel des idées nationalistes. Les mêmes opposants jugent enfin l'implantation des «natios» «redoutablement efficace» mais contraire, selon eux, aux intérêts des Corses et de la République.
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