Prières de rue à
Clichy : lettre ouverte de Céline Pina au ministre de l'Intérieur (11.11.2017)
À Clichy, les élus
battent le pavé contre les prières de rue (10.11.2017)
Un homme, accusé
d'avoir violé une fillette, acquitté (11.11.2017)
Plus jamais malade
? Les révolutions de la médecine préventive (10.11.2017)
Macron jette les
bases d'un dialogue franc avec l'Arabie saoudite (10.11.2017)
Prières de rue à Clichy : lettre ouverte de Céline Pina au
ministre de l'Intérieur (11.11.2017)
- Par Céline Pina
- Mis à jour le 11/11/2017 à 16:42
- Publié le 11/11/2017 à 15:51
FIGAROVOX/TRIBUNE - Céline
Pina interpelle le ministre de l'Intérieur au sujet des prières de rue,
organisées chaque semaine depuis huit mois à Clichy, et qui ont conduit les
élus locaux à manifester. Pour l'essayiste, il est de la responsabilité de
l'État de rétablir l'ordre public.
Ancienne élue locale, Céline
Pina est essayiste et militante. Elle avait dénoncé en 2015 le salon de «la
femme musulmane» de Pontoise et a récemment publié Silence Coupable (éditions Kero,
2016). Avec Fatiha Boutjalhat, elle est la fondatrice deViv(r)e la
République, mouvement citoyen laïque et républicain appelant à
lutter contre tous les totalitarismes et pour la promotion de l'indispensable
universalité de nos valeurs républicaines.
Monsieur le ministre de
l'intérieur,
Comme vous ne pouvez pas
l'ignorer, à Clichy, depuis 8 mois, tous les vendredis, des individus
envahissent la voie publique par centaines, déplient des tapis de prière,
perturbent ostensiblement la circulation afin de mettre en scène des prières de
rue, censées faire croire que les musulmans ne disposent d'aucun lieu de culte
pour se réunir dans cette ville. Un spectacle qui a pour objet d'installer dans
les têtes l'image d'un pays persécutant une religion afin d'accréditer le
discours des militants de l'islam politique. Ceux-ci construisent leur démarche
de sectarisation et leur politique de recrutement sur la haine et le ressentiment.
Or rien de mieux que l'appel à défendre une religion et des fidèles, présentés
comme humiliés dans leur foi par une société intolérante, pour susciter
l'indignation et lier toute une communauté. La victimisation est souvent la
première marche de la radicalisation.
Et pour cela tous les moyens sont
bons: c'est ainsi qu'à Clichy, ce chantage s'exerce, alors même que la ville
dispose de deux mosquées, que lors de certains prêches en plein air des
discours très radicaux ont été entendus et qu'une partie des manifestants ne
sont pas Clichois, mais participent à une démarche militante.
Monsieur le ministre, vous
avez une autorité hiérarchique sur le préfet. A tel point qu'aujourd'hui sa
démission est devenue la vôtre.
Or, bien que la situation soit de
notoriété publique et dure depuis fort longtemps, ni le préfet, ni la députée
de la circonscription ne s'en émeuvent. Ils ont laissé le rapport de force
s'installer, les habitants subir cette pression. Or, Monsieur le ministre, si
vous ne pouvez rien faire pour inciter la députée à prendre ses
responsabilités, vous avez une autorité hiérarchique sur le préfet. A tel point
qu'aujourd'hui sa démission est devenue la vôtre.
Or comme tous les habitants
peuvent le constater l'absence de réaction de l'Etat comme celle, fort tardive,
des élus, démontre, tous les vendredis, qu'à Clichy la force met en pièce le
droit pendant que ceux chargés de le faire respecter détournent les yeux. A se
demander à quoi servent les institutions si la virulence, la violence et le chantage
suffisent pour s'approprier, contrôler des portions de territoire et faire un
pied de nez aux autorités en investissant des lieux symboliques. Ici un
boulevard très passant non loin de la mairie, histoire d'être visible et de
démontrer qui a le pouvoir. Le vrai. Celui qui s'affranchit de toute obligation
autre que ses propres intérêts, celui qui exerce son bon vouloir sans frein ni
limite, en s'offrant en prime le luxe de se transformer en accusateur public et
de passer pour l'offensé. En ignorant ces provocations, Monsieur le Ministre de
l'intérieur, vous n'envoyez pas un message de retenu et de maîtrise mais de
lâcheté et d'abandon.
Il faut dire que cette affaire de
Clichy n'est pas qu'un épiphénomène local, elle nous parle de ce qui traverse
notre société jusqu'à la déchirure: ce conflit larvé entre logique tribale et
Etat de droit. Elle démontre par l'exemple l'impasse du clientélisme quand il
s'agit de faire émerger l'esprit citoyen et le danger qu'il représente pour
l'équilibre d'une société. Quand il se heurte à une communauté constituée, le
clientélisme la renforce dans sa logique de différenciation et de partition. Il
montre en acte que l'égalité et la justice n'est pas la mesure de l'action
publique quand elle sombre dans l'électoralisme. Il accompagne la fragilisation
de notre contrat social, car il prouve qu'il existe un chemin pour faire passer
ses dogmes religieux, traditions, règles et tabous au-dessus de la norme
républicaine. Ce chemin c'est celui de la force et de l'incivisme. Or c'est à ce
chemin de violence et de domination pure que vous êtes censée vous opposer en
tant que membre de l'exécutif, responsable de notre sécurité. En délégant à
l'Etat notre part de souveraineté, nous lui avons donné le droit d'exercer le
monopole de la violence légitime, cette violence dont seul l'Etat peut faire
usage dans le cadre du droit pour assurer la protection des habitants et la
pérennité des valeurs, principes et idéaux qui fondent notre nation. En ne le
faisant pas, vous dénouez petit à petit la promesse républicaine qui nous lie.
Si la force n'est plus à la loi, alors nous sommes tous à la merci les uns des
autres et nous ne sommes plus un peuple ni une nation.
La municipalité de Clichy: de
l'art de déplorer les effets dont on chérit les causes
Ainsi, cette dérive, qui a
commencé au niveau local, est bien relayée par votre incurie, celle du préfet
comme le manque d'esprit critique d'une certaine presse. En effet, alors
qu'hier, enfin, des élus décidaient de réagir, la plus grande partie de la
presse reprenait un titre qui donne une idée du degré de confusion mentale de
certains journalistes: «Clichy, la manifestation des élus perturbe la prière de
rue». Il semble à cette lecture que la prière de rue soit légitime et la
présence des élus, incongrue. De l'art d'inverser le sens d'un évènement…
Une confusion entretenue à
dessein: la prière de rue a déjà été utilisée comme mode de conquête
territoriale. Dans son livre, rue Jean-Pierre Timbaud, Géraldine Smith raconte
comment, alors que la mosquée était moitié vide, des prières étaient organisées
dans la rue pour marquer le territoire, montrer qui étaient les maîtres et
faire pression sur les élus, mais aussi les habitants qui comprennent vite qui
détient le pouvoir de leur nuire au quotidien.
En effet, quoi de mieux qu'une
promesse de mosquée, dont on confie la gestion à des associations dûment
identifiées pour qu'elles fassent voter leurs membres et affiliés.
Certes cela s'explique aussi par
un positionnement pour le moins malheureux du maire. Sous les mandats de Gilles
Catoire, le maire précédent, la ville avait déjà sombré dans le clientélisme.
Le problème de ce type de structuration politique est le même que quand on veut
mener une guerre en s'appuyant sur des mercenaires: le jour où le camp ennemi
paye mieux, vos troupes se débandent et vos alliés tournent les armes contre
vous. A trop investir sur les intérêts privés au détriment de l'intérêt
général, on perd toute légitimité et on est à la merci d'un retournement de
conjoncture. Et Gilles Catoire a péri de ce par quoi il avait longtemps assuré
sa survie.
La campagne électorale de Clichy
n'aura pas fait exception à ce qui se passe sur tous ces territoires gangrénés
par l'électoralisme où l'enjeu d'un supposé vote musulman suscite toutes les convoitises.
Vous avez été élu local, vous savez très bien de quoi je parle. En effet, quoi
de mieux qu'une promesse de mosquée, dont on confie la gestion à des
associations dûment identifiées pour qu'elles fassent voter leurs membres et
affiliés, le but du jeu étant de détourner une partie des votes de leur
allégeance précédente pour emporter la mise grâce à un classique renversement
d'alliance. Cette fois-ci c'est Rémi Muzeau, le candidat LR, qui a su être le
plus convaincant, s'engageant sur un bail emphytéotique (petite astuce
permettant de ne pas payer le terrain sur lequel la mosquée est construite),
tout comme son adversaire d'ailleurs.
En période d'attaques
terroristes et d'alerte vigipirate maximale, nous mobilisons nombre de
policiers pour protéger des prières de rue illégales, qui durent depuis
plusieurs mois…
Finalement, un lieu de prière a
bel et bien été construit, mais il ne permet pas de montrer ses muscles et sa
puissance: il n'est pas en centre-ville. Or les mouvements liés à l'Islam
politique sont très attachés à la visibilité et à la centralité, c'est parce
qu'elles maîtrisent parfaitement les codes symboliques du pouvoir.
Ce qui se joue à Clichy n'est
donc pas une lutte pour que les musulmans puissent pratiquer leur culte dans de
bonnes conditions, ce qui serait tout à fait entendable, mais un rapport de
force où il convient de montrer que la puissance de la foi et le refus d'obéir
à la loi font reculer toutes les autorités constituées. La chose est en passe
d'être démontré puisqu'en période d'attaques terroristes et d'alerte vigipirate
maximale, nous mobilisons nombre de policiers pour protéger des prières de rue
illégales, qui durent depuis plusieurs mois… Cela ne vous dérange vraiment pas?
C'est à cause de cela que les
militants de forces laïques et leur leader, Laurence Marchand-Taillade ont
manifesté le 3 novembre et que des élus se sont mobilisés le 10 autour de Rémi
Muzeau pour manifester contre ces démonstrations de force. Que Rémi Muzeau ait
largement alimenté le clientélisme qu'il se prend en boomerang est vrai. Pour
autant il est temps que la préfecture et le ministère de l'Intérieur arrêtent
de jouer avec le feu et rétablissent l'ordre à Clichy. En laissant depuis 8
mois un groupe constitué occuper l'espace public et faire étalage de sa force
et de son incivisme aux yeux de tous, c'est notre contrat social que l'on
affaiblit. Car si la force et l'incivisme gagnent à Clichy alors ce petit jeu
se mènera ailleurs. Et c'est bien maille à maille, par cette autre forme de
violence qu'est le refus de la civilité, que l'on détricote la démocratie. A
refuser d'ouvrir les yeux sur ses phénomènes, vous nous exposez tous.
Certes l'erreur est humaine et
nous vous pardonnerions bien volontiers d'avoir tardé à ouvrir les yeux si la
prise de conscience intervient maintenant. Mais c'est en désespoir de cause que
j'écris cela, car en la matière le nouveau pouvoir auquel vous appartenez
ressemble trait pour trait à cet ancien monde tant décrié dont vous étiez
également un représentant. Ceci étant dit, n'hésitez pas à me donner tort sur
cette question en faisant preuve de fermeté et de réactivité et je serai
heureuse de saluer votre action.
Céline Pina
À Clichy, les élus battent le pavé contre les prières de rue
(10.11.2017)
REPORTAGE - Chaque vendredi
depuis mars, des musulmans investissent la voie publique par centaines,
réclamant un nouveau lieu de culte.
La Marseillaise contre un prêche
en arabe. Le
face-à-face était tendu, ce vendredi à 13 heures, aux abords de l'hôtel de
ville de Clichy (Hauts-de-Seine). Boulevard Jean-Jaurès, derrière une banderole
«Stop aux prières de rue illégales», une soixantaine d'élus de la région
parisienne s'avance, écharpe tricolore en bandoulière, entourant le maire (LR)
Rémi Muzeau. Place du Marché, ce sont quelque 150 musulmans qui installent
tapis et enceintes sur le trottoir. Au milieu, une poignée de militants laïcs,
et des Clichois souvent en colère. «L'espace public ne peut pas être ainsi
accaparé!, s'exclame Valérie Pécresse, présidente du conseil régional
d'Île-de-France. Et ce n'est pas au maire de Clichy de régler cette situation
tout seul, c'est le rôle de l'État!»
Devant les élus, un jeune
Maghrébin hurle: «Les fachos dehors!». Un militant Front national réplique: «Le
seul fascisme qu'il y a en France, il est religieux, et c'est le vôtre!» Les
fidèles - qui peuvent être jusqu'à 600 selon les vendredis - sont beaucoup
moins nombreux que d'habitude. «On aimerait bien que ça s'arrête!, soupire le
patron de la pizzeria Le Sicilien, devant laquelle est garée une longue file de
camions des forces de l'ordre. Ils prient, c'est bien, mais faut pas que ça
gêne commerçants et riverains!»
«Des agitateurs incitent à des
prières de rue chaque vendredi sur le plus grand boulevard de la ville menant à
Paris»
Rémi Muzeau, maire de Clichy
Le bras de fer a commencé voilà
plus de huit mois. «Le 22 mars, on a été expulsé, par référé, de notre lieu de
culte en centre-ville, raconte Hamid Kazed, président de l'Union des
associations musulmanes de Clichy (UAMC). Et ça pour construire une médiathèque
provisoire dont on ne voit toujours rien! Non seulement le maire ne nous a
jamais reçus, mais il a fait installer une grande banderole «stop aux prières
de rue illégales» pour mieux diviser la population!» À la mairie, on s'insurge:
«Au contraire, il y a eu de multiples tentatives de médiation, qui n'ont jamais
abouti.» «Depuis juillet 2016, deux associations musulmanes occupaient en toute
illégalité des locaux appartenant à la Ville après la fin du bail précaire et
révocable qui leur avait été délivré par l'ancienne équipe municipale,
rappelle-t-on. Elles ont refusé de rejoindre le nouveau lieu de culte pour des
raisons encore floues et ont appelé à des prières de rue. Le maire leur avait
proposé l'installation d'une salle de prière complémentaire sur un terrain
municipal et la mise à disposition de salles à la Maison des associations pour
les activités d'éveil culturel. Ces deux propositions n'ont reçu aucune
réponse.» À noter que la médiathèque ouvrira «avant Noël», promet le maire.
Pourquoi l'UAMC récuse-t-elle le
nouveau lieu de prière, rue des Trois-Pavillons, à environ 15 minutes à pied du
centre-ville? «Trop petit, trop excentré, et indigne», juge Hamid Kazed. «Ah,
moi aussi j'aimerais mieux être au cœur de Paris!, sourit Mohamed Bechari,
président de ce nouveau centre cultuel et culturel, qui dirige aussi la Fédération
nationale des musulmans de France (FNMF). Mais je remercie le maire, qui a
facilité l'acheminement des fidèles en mettant en place une signalisation très
précise et un arrêt du bus (gratuit) juste en face! Ici, tous les musulmans
sont les bienvenus. Nous avons 2000 m² de locaux tout à fait dignes et, le
vendredi, comme nous sommes très nombreux, nous organisons deux prières, à 13
heures et à 14 heures. Mais je précise qu'on est ni Frères musulmans, ni
salafistes...»
«Le budget de l'Intérieur
doit-il être consacré à la protection de prières de rue illégales?»
Depuis mars, donc, «des
agitateurs incitent à des prières de rue chaque vendredi sur le plus grand
boulevard de la ville menant à Paris, déplore Rémi Muzeau. Ces fidèles, qui ne
sont pas tous Clichois, puisqu'on en voit beaucoup repartir en métro ensuite,
sont manipulés par des gens qui veulent bafouer la République et stigmatiser
notre ville». La semaine dernière déjà, le parti Forces laïques était venu
demander la fin de «ces manifestations organisées dans la plus grande
illégalité». «On peut y entendre en arabe des appels à la violence, qui ont été
relayés sur les réseaux sociaux, sans qu'aucune mesure de répression ne soit
prise à l'encontre des organisateurs, soutenus depuis le début par le CCIF,
s'indigne Laurence Marchand-Taillade, sa présidente. Et les forces de l'ordre,
missionnées par la Préfecture, sont là en nombre. Le budget de l'Intérieur
doit-il être consacré à la protection de prières de rue illégales?» Le 13
octobre dernier, des tracts d'un certain «Mrap» (Mouvement pour le respect et
l'adoration du Prophète) ont été récupérés après la prière sur les trottoirs,
rapporte le maire. On peut y lire notamment, sous le sous-titre «Mécréants»:
«vous les mettrez à mort ou vous leur ferez subir le supplice de la croix (...)
Vous les chasserez de leur pays».
Aucune loi n'interdit
spécifiquement les prières de rue. D'après la loi de 1905, les «cérémonies,
processions et autres manifestations extérieures d'un culte» sont autorisées à
condition de ne pas entraver le «passage des rues» ni de troubler la
tranquillité publique. «Rendez-vous compte qu'il y a peu, huit femmes de
chambre d'un hôtel ont manifesté contre leurs conditions de travail, et elles
ont écopé chacune d'une amende de 68 euros!, se récrie Rémi Muzeau. Pendant ce
temps, j'ai plusieurs fois interpellé l'État de manière officielle, face à ce
statu quo inacceptable pour la tranquillité des riverains, pour le respect de
la laïcité et pour l'État de droit. En vain.» La Place Beauvau n'a pas non plus
répondu aux sollicitations du Figaro.
La rédaction vous
conseille :
- Lagny
alerte l'État sur les prières de rue depuis la fermeture de la mosquée
- «Entre
bobos et barbus, ma rue Jean-Pierre Timbaud»
Un homme, accusé d'avoir violé une fillette, acquitté
(11.11.2017)
- Par Le Figaro
- Mis à jour le 11/11/2017 à 16:37
- Publié le 11/11/2017 à 16:33
Un homme de 30 ans, jugé pour le
viol d'une fille de 11 ans en 2009 et contre lequel huit ans de prison avaient
été requis, a été acquitté par la cour d'assises de Seine-et-Marne qui a estimé
que le viol n'était pas caractérisé.
Les jurés de la cour d'assises de
Seine-et-Marne ont estimé mardi soir, au terme de deux jours d'audience, que
les éléments constitutifs du viol, "la contrainte, la menace, la violence
et la surprise, n'étaient pas établis" a expliqué à l'AFP la procureure de
Meaux, Dominique Laurens, confirmant une information du Parisien.
L'avocat général avait requis
huit ans d'emprisonnement assortis d'un suivi socio-judiciaire, a ajouté
Dominique Laurens. Le parquet général a fait appel de l'acquittement vendredi,
selon Le Parisien.
Les faits se sont produits en
août 2009, a raconté à l'AFP Laure Habeneck, l'avocate de la jeune fille,
aujourd'hui âgée de 20 ans. Elle s'était rendue dans un parc avec un homme, âgé
de 22 ans à l'époque, qui l'avait abordée alors qu'elle jouait avec sa cousine
à Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne).
Ils avaient eu une relation
sexuelle, consentie selon l'accusé. Ce dernier affirme que la jeune fille avait
menti sur son âge, en lui disant, selon son avocat, Samir Mbarki, "qu'elle
avait 14 ans et qu'elle allait vers ses 15 ans", ce qu'elle conteste.
La famille de la jeune fille
avait eu connaissance des faits en 2010, en découvrant sa grossesse. Son
enfant, 7 ans aujourd'hui, avait été placé dans une famille d'accueil.
Cette décision intervient alors qu'une
affaire similaire, révélée
en septembre, a suscité la controverse: le parquet de Pontoise (Val-d'Oise) a
décidé de poursuivre pour "atteinte sexuelle" et non pour
"viol" un homme de 28 ans pour avoir eu une relation
sexuelle avec une enfant de 11 ans.
Plus jamais malade ? Les révolutions de la médecine
préventive (10.11.2017)
INFOGRAPHIES - Les dernières
découvertes de la science en matière de médecine ont repoussé les frontières du
possible. Au point que nombre de spécialistes pensent aujourd'hui que chacun
sera bientôt le principal acteur de sa santé grâce à une meilleure connaissance
des techniques de prévention contre la maladie. C'est la conviction de trois
médecins dont les livres sont des phénomènes de librairie et qui nous livrent
leurs prescriptions.
Si vous ne connaissez pas encore
Coaching santé active, il est temps d'aller explorer votre compte Ameli sur le site
internet de l'assurance-maladie pour autre chose que la vérification de vos
remboursements d'assuré social. Après un questionnaire sur l'alimentation,
l'état de votre sommeil, le mal de dos ou le niveau d'activité sportive, le
coach santé active propose de suivre des programmes d'entraînement (santé du
dos, nutrition, santé du cœur, etc.) et de choisir entre trois entraîneurs
virtuels -Al propose le programme le plus actif et Emil le plus cool.
Commencent des ateliers avec relance par courriel, si vous en avez exprimé le
souhait et quand l'entraînement est trop négligé.
D'aucuns verront quelque chose
du Meilleur des mondes , d'Aldous
Huxley, derrière cette batterie de questions et d'exercices soumis à l'assuré
social. «Et si un jour nous ratons un atelier, nos remboursements seront
réduits?», susurre la petite voix du paranoïaque qui sommeille en chacun de
nous. D'autres rappellent qu'inciter à une meilleure hygiène de vie est la
bonne solution pour boucher le trou de la Sécurité sociale. Et qu'y aurait-il
de mal à essayer de tenir la promesse de vivre mieux plus longtemps en
proposant de prévenir la maladie?
Si les progrès de la science
permettent aujourd'hui d'anticiper certains maux avant les premiers symptômes,
le partage de l'information médicale s'impose comme l'élément moteur de la
prévention pour prendre soin de sa santé. - Crédits photo : Lev
Dolgachov/AGE FOTOSTOCK
L'espace de Coaching santé activede
la Sécurité sociale n'est qu'un exemple parmi de nombreuses applications qui se
développent dans le secteur de la e-santé en pleine effervescence. La plupart
des smartphones abritent aujourd'hui un outil intelligent, qui mesure le nombre
de pas quotidiens, le temps de sommeil, la qualité des repas… Et ce n'est que
la partie émergée de l'iceberg. Une révolution est en marche. Les progrès des
neurosciences, de l'imagerie médicale, de la génomique et des technologies
numériques capables de compiler et d'analyser des milliards de données et de
comparer des cohortes de testeurs sur le long terme, sont en train de modifier
radicalement la façon d'appréhender la santé.
Prévenir la maladie s'avère de
plus en plus efficace. Parfois, on flirte presque avec la science-fiction. Il
existe aujourd'hui des outils qui, avec quelques gouttes de salive, permettent
de déceler dans l'ADN les prédispositions à l'obésité, certains cancers ou le
risque de développer des maladies comme celles de Parkinson ou d'Alzheimer,
voire une schizophrénie. Ils remontent des informations toujours plus
nombreuses au fur et à mesure que l'on comprend les caractéristiques du génome
humain. Surtout, ce qui coûtait des centaines de milliers d'euros il y a dix
ans est devenu très économique -des tests sont accessibles pour 150€! Reste que
l'intérêt de telles informations, quand elles sont livrées sans explication,
est souvent contesté par les praticiens. «Bien utilisés, ces tests pourraient
responsabiliser les patients face à certains risques, mais la manière dont ils
sont présentés est très anxiogène et surtout cela ne mesure pas l'impact du
mode de vie sur les gènes, ce que l'on appelle l'épigénétique, et qui est
essentiel pour une bonne prévention», rappelle le docteur Frédéric
Saldmann.
Seulement 45% des Français
affirment appliquer la recommandation: «Manger au moins cinq fruits et légumes
par jour». - Crédits photo : Betsie Van Der Meer/Getty Images
La prise de conscience reste
l'élément moteur dès qu'on aborde la question de la prévention. Le
professeur Serge
Hercberg, qui pilote le programme national nutrition santé, rappelle que
85% des Français connaissent le slogan «Manger au moins cinq fruits et légumes
par jour» mais que seulement 45% affirment l'appliquer. Il y a un pas parfois
difficile à franchir de la connaissance à la pratique.
L'art de prendre en compte les
maladies chroniques (cancer, diabète, maladies cardio-vasculaires…), la lutte
contre la sédentarité (4e cause de mortalité dans le monde!), mais aussi
l'acceptation de l'automédication et le soutien scientifique que certains
spécialistes lui apportent, changent néanmoins la donne et réduisent les
risques. Des sujets autrefois tabous ne dérangent plus le corps médical. Cela
veut-il dire qu'une bonne hygiène de vie vaut mieux qu'une batterie de
médicaments? Rares sont les médecins sérieux qui vont jusque-là. Même s'ils
constatent une défiance face à la chimie pharmaceutique, ils défendent l'idée
que la prévention ne doit pas s'opposer au curatif. Tout s'organise autour de
la complémentarité et de la connaissance. Pour le docteur Martine
Perez (Votre santé est entre vos mains, Leduc. S Editions), la
technicité de la médecine ne rend pas la connaissance médicale inaccessible au
plus grand nombre. Au contraire, «les avancées scientifiques alliées aux
bouleversements technologiques ont créé les conditions d'un savoir et d'une
connaissance partagés. Le patient peut devenir aujourd'hui le partenaire de son
médecin s'il sait s'écouter, s'il apprend à se comprendre», soutient-elle.
«Quelque chose a changé dans
l'esprit des patients comme dans la pratique de la médecine», confirme le
psychothérapeute Christophe
André, dont le travail à l'hôpital Sainte-Anne consiste à prévenir la
rechute, notamment dans les cas de dépression. Pour celui qui promeut la
méditation en France, «la multiplication des ouvrages de vulgarisation, des
outils d'initiation et la prise de parole de médecins médiatisés rappellent aux
patients qu'ils sont finalement les meilleurs experts d'eux-mêmes. Par
ailleurs, tous les principes de prévention sur le sommeil, l'alimentation,
l'activité physique ou la méditation ont été validés par la science et les
grandes enquêtes épidémiologiques. De fait, ce qui pouvait apparaître hier
comme des conseils un peu faciles et qui n'étaient pas forcément intégrés par
le patient, prend une autre résonance».
Infographie: Olivier
Cailleau - Crédits photo : Olivier Cailleau
Dans cette association d'intérêts
entre le médecin et le malade, l'automédication ne devient plus un tabou. «La
prise en charge et la gestion de sa santé et de son bien-être par l'individu
lui-même est une tendance confirmée par les professionnels qui ne s'y opposent
pas», affirme-t-on à l'Afipa, l'association qui regroupe les industriels
produisant des produits de santé disponibles sans ordonnance. Selon l'Afipa,
une «automédication responsable» permettrait au système de santé d'économiser
1,5 milliard d'euros. Ce serait aussi un formidable outil pour désengorger
les cabinets médicaux. Dans la pratique, l'automédication semble déjà très
répandue (lire infographie). La raison principale invoquée par les patients
étant la connaissance des traitements adaptés et l'envie de se soigner
rapidement.
En matière d'alimentation, en
confirmant scientifiquement les qualités ou la dangerosité de certains
aliments, la recherche a aussi beaucoup aidé les diététiciens à être entendus
pour prévenir le mal… souvent relayé par des professeurs de médecine,
cancérologues ou cardiologues médiatisés, dont les ouvrages se vendent au rayon
des best-sellers. Certes, la tendance générale est encore au gras, au trop
sucré ou au trop salé. Mais la recherche des bons produits, souvent pour le
goût, s'associe au souci de mieux manger pour sa santé en se tournant vers le bio
ou des aliments reconnus pour leur qualité anticancéreuse, leurs apports
bénéfiques en oligoéléments, fibres, vitamines…
Infographie: Olivier
Cailleau - Crédits photo : Olivier Cailleau
Face à la suspicion contre le
médicament, l'intérêt pour certains compléments alimentaires, des huiles
essentielles et des plantes aux bienfaits thérapeutiques, permet des
découvertes extrêmement intéressantes pour éviter de tomber malade. Les études
génétiques des produits et les enquêtes épidémiologiques confirment ce qu'il
était d'usage de qualifier de «recettes de grand-mère» -parfois non sans un
certain mépris de la part des thérapeutes.
Pour Tim Spector, professeur
d'épidémiologie au King's College de Londres et auteur de Régimes, la
grande illusion (Dunod), l'une des découvertes majeures de la science
ces dernières années est celle du rôle fondamental de l'intestin, qualifié de
«deuxième cerveau». Le microbiote, c'est-à-dire la communauté de milliards de
bactéries qui colonisent l'intestin, «a une influence majeure sur notre
métabolisme ainsi que sur notre système immunitaire et notre humeur»,
explique-t-il. Cela va à l'encontre de ce qui a été longtemps défendu par une
approche très hygiéniste de l'alimentation débouchant sur des absurdités comme
de laver la viande à l'eau de javel, pratique encore courante en Amérique du
Nord. La plupart des microbes sont nos alliés et non nos ennemis, soutient Tim
Spector, fort des découvertes récentes qui lui permettent d'affirmer que la
vogue du sans gluten n'a pas de fondement scientifique. Tolérant, il propose à
ceux qui veulent supprimer le blé, l'orge ou le seigle de leur alimentation de
les remplacer par des légumes. «Malheureusement, ils préfèrent souvent
ingurgiter des choses bizarres telles que la pizza fromage sans gluten et la
bière sans gluten, ce qui peut les amener à perdre de précieuses sources de
vitamines B, de fibres et de prébiotiques, et à avoir une grande dégradation de
la diversité de leur microbiote», déplore-t-il.
Tim Spector n'est pas le seul à
écrire des best-sellers de 400 pages sur ce qui peut paraître le moins
intéressant au monde, l'état de nos intestins. Le docteur allemand Giulia
Enders, avec Le Charme discret de l'intestin (Actes Sud),
vendu à plus d'un million d'exemplaires en France, a largement contribué à
mesurer l'importance d'une alimentation favorisant le microbiote et son
influence pour rester en bonne santé. De la même manière, la santé s'ouvre à
d'autres spécialités que la médecine. Sociologues et urbanistes par exemple,
prennent en compte des facteurs longtemps négligés. Ils ont pris conscience que
la sédentarité, par exemple, est un véritable fléau pour les citadins. Un
adulte américain marche 6 000 pas par jour alors que des personnes qui ont
maintenu un mode de vie agricole ancestral marchent en moyenne
18 500 pas quotidiennement. Rester assis tue autant que le tabac! Une
raison supplémentaire pour arrêter de fumer ou au moins regarder d'un œil moins
suspicieux les applications de coaching santé.
La rédaction vous
conseille :
- Les
mystères de l'appareil digestif
- Le
mystère des chenilles sans bactéries intestinales
- Thalasso,
thermalisme, spa: les nouveaux chemins de l'équilibre
Grand reporter
Ses derniers articles
- Pourquoi
la sieste au bureau ne devrait pas être tabou
- Pourquoi
sommes-nous fatigués ?
- Plus
jamais malade ? Les révolutions de la médecine préventive
Macron jette les bases d'un dialogue franc avec l'Arabie
saoudite (10.11.2017)
Mis à jour le 10/11/2017 à 18h47 | Publié le 10/11/2017 à 18h42
Mohammed Ben Salman a assuré au
chef de l'État que le responsable libanais Saad Hariri n'était pas
assigné à résidence.
La brusque montée des tensions au
Moyen-Orient -avec
un tir de missile sur Riyad à partir du Yémen et la démission surprise
du premier ministre libanais Saad Hariri- a fourni l'occasion à Emmanuel Macron
de se faire inviter à Riyad. Le président réformateur de 39 ans n'avait pas
encore rencontré Mohammed
Ben Salman (MBS), ce jeune prince de 32 ans aux élans
révolutionnaires. C'est donc chose faite. À l'invitation de l'héritier du trône
saoudien, qui fait la une des médias avec sa purge anticorruption, le chef de
l'État français, qui achevait une visite de 24 heures aux Émirats arabes
unis, a dîné jeudi soir à Riyad avec le nouvel homme fort d'un royaume allié de
longue date de Paris.
L'Iran, que l'Arabie accuse de
déstabiliser le Moyen-Orient, a été l'un des principaux sujets au menu du dîner
entre les deux dirigeants. Macron partage les craintes de Riyad, quand il
dénonce «les tentations hégémoniques iraniennes» en Irak, en Syrie, au Liban et
au Yémen. Mais il n'est pas loin de penser que ces craintes confinent à une
certaine obsession de l'Iran chez les responsables saoudiens.
«Il s'agit de n'avoir aucune
politique jusqu'au-boutiste qui viendrait créer des déséquilibres, voire des
conflits, dans la région»
Emmanuel Macron, à Dubaï
«J'ai entendu des positions très
dures» exprimées par l'Arabie saoudite «vis-à-vis de l'Iran qui ne sont pas
conformes à ce que je pense», avait-il dit à Dubaï, quelques heures avant son
étape saoudienne. «Le président de la République a expliqué le rationnel au
prince Ben Salman», décrypte-t-on à l'Élysée. «Il s'agit de n'avoir aucune
politique jusqu'au-boutiste qui viendrait créer des déséquilibres, voire des
conflits, dans la région», avait rappelé le chef de l'État à Dubaï.
Il pensait au Liban, que la
démission de Saad Hariri, apparemment arrachée par Riyad, plonge dans
l'incertitude. Jeudi, l'Arabie
saoudite a appelé ses ressortissants à quitter le pays du Cèdre. «MBS a dit
au président qu'il ne souhaitait pas une guerre au Liban, il a rappelé qu'il
était attaché à la stabilité du pays», insiste-t-on à l'Élysée. Sauf que la
confusion autour du sort de Saad Hariri a poussé Paris à agir. D'abord en
envoyant, dès jeudi après-midi, l'ambassadeur de France à Riyad, François
Gouyette, rencontrer le premier ministre démissionnaire. «MBS a dit au
président que Hariri n'était pas assigné à résidence», dit-on à l'Élysée. Selon
une source française à Beyrouth, où a été dépêché vendredi Aurélien Le
Chevalier, conseiller Moyen-Orient de Macron, lorsque François Gouyette a parlé
à Saad Hariri chez ce dernier, des officiels saoudiens n'étaient pas loin.
Une discussion franche
L'avenir
de Hariri est au centre des tractations entre ses alliés saoudiens et français.
Riyad chercherait à le remplacer par un de ses frères. «Une proposition
saoudienne a été faite à la famille Hariri de désigner Baha, un frère de Saad,
pour reprendre le flambeau politique», confie la source française à Beyrouth.
Nazek, la veuve de Rafic Hariri, l'ancien premier ministre assassiné en 2005,
Bahyia Hariri, la sœur de ce dernier, et Ahmad, un fils de Bahyia qui dirige le
Parti libanais Al-Moustaqbal, auraient été conviés à Riyad pour avaliser cette
redistribution des cartes, mais le clan aurait refusé.
À la surprise générale dans un
pays habituellement fragmenté, la plupart des hommes politiques libanais ont
réclamé le retour de Saad Hariri à Beyrouth. Vendredi, le président Michel
Aoun, qui n'accepte pas cette démission, a une nouvelle fois souhaité que le
premier ministre puisse rentrer au Liban. «Involontairement, l'Arabie saoudite
renforce sa popularité», souligne un observateur, joint au téléphone à
Beyrouth.
«Le sujet qui nous préoccupe,
c'est la stabilité du Liban et qu'il y ait une solution politique qui se mette
en place rapidement»
Jean-Yves Le Drian, ministre des
Affaires étrangères
D'autres redoutent que Riyad,
exaspéré par la domination du Hezbollah sur les affaires libanaises, mène une
guerre économique, en asséchant les finances du Liban, largement dépendantes du
Golfe, pour le contraindre à s'écarter du Parti de Dieu, pro-iranien. Un
scénario qui perturbe Paris. «Le sujet qui nous préoccupe, c'est la stabilité
du Liban et qu'il y ait une solution politique qui se mette en place
rapidement», a déclaré vendredi Jean-Yves Le Drian, le ministre des
Affaires étrangères. En clair que l'affaire Hariri se dénoue. Ce sera un des
objectifs de la visite, jeudi prochain à Riyad, du chef de la diplomatie
française.
Sur le Yémen, si Emmanuel Macron
condamne le tir de missile sur Riyad, il a fait passer «le message très fort» à
MBS que la
fermeture des ports et aéroports yéménites, décidée par l'Arabie saoudite en
rétorsion au tir de missile, était «une vraie préoccupation». Bref, une
discussion franche à laquelle les dirigeants saoudiens n'étaient plus habitués.
Macron fait le pari que dans le Golfe où l'on a le culte du «zaïm» (le chef),
le langage de vérité n'est pas forcément contre-productif.
La rédaction vous
conseille :
- Tractations
franco-saoudiennes autour du sort de Saad Hariri
- La
démission de Saad Hariri plonge le Liban dans l'incertitude
- Aux
Émirats, Macron tourne la page Daech et s'invite à Riyad
- Rohani
conseille à Riyad de se méfier de la «puissance» de l'Iran