Sommaire :
EN DIRECT - Les
avocats d'Abdelkader Merah à l'heure des plaidoires (31.10.2017)
Cinq questions
autour de la présence de Puigdemont en Belgique (31.10.2017)
Tirs d'artillerie
dans la Ghouta orientale, près de Damas (31.10.2017)
Un djihadiste
kosovar extradé vers les USA (31.10.2017)
Brexit: Londres
recrute des milliers de personnes (31.10.2017)
Allemagne : un
attentat déjoué (31.10.2017)
Jean-Pierre Robin :
«La mondialisation encourage de facto les mouvements séparatistes» (31.10.2017)
Robin Rivaton : «Il
est grand temps de sauver le soldat Paris» (31.10.2017)
Le gouvernement
dresse un plan pour les familles de militaires (31.10.2017)
Corps brûlé en
Haute-Saône: grands moyens pour retrouver l'assassin (30.10.2017)
EN DIRECT - Les avocats d'Abdelkader Merah à l'heure des
plaidoiries (31.10.2017)
- Mis à jour le 31/10/2017 à 15:18
- Publié le 31/10/2017 à 08:38
Lundi, la réclusion criminelle
à perpétuité a été requise contre Abdelkader Merah, qui comparaît devant la
cour d'assises de Paris pour «complicité» dans les assassinats perpétrés par
son frère en mars 2012 à Toulouse et Montauban. Verdict jeudi.
TOUT LE LIVELES ESSENTIELS
ORDRE DES POSTS
EN COURS : Mis à jour à
18:47
à 17:48
Pour les éléments à charge,
"vous avez le scooter et le blouson, c'est ridicule!"
Me Celeyron, qui parle depuis
plus d'une heure et demie, veut mettre en avant les "fragilités" de
l'accusation au regard des nombreuses investigations qui ont pourtant été menées.
"Quatre ans d'instruction, 117 tomes de procédure, 250 fonctionnaires
mobilisés sur les premiers mois et plus de 5000 procès-verbaux", énumère
l'avocat. "Pour l'aide et la fourniture des moyens, vous avez le scooter
et le blouson. Ce qui en soit est ridicule. C'est d'une fragilité sans
nom!", lâche-t-il.
"J'aimerais que vous appréciiez ces deux éléments à l'aune des autres éléments habituellement constitutifs, qui ont été cherchés sans relâche mais qui n'ont jamais été trouvés", poursuit l'avocat d'Abdelkader Merah. Par exemple, l'aide dans le choix des cibles. "Aucun élément matériel ne l'établit", ajoute l'avocat.
"J'aimerais que vous appréciiez ces deux éléments à l'aune des autres éléments habituellement constitutifs, qui ont été cherchés sans relâche mais qui n'ont jamais été trouvés", poursuit l'avocat d'Abdelkader Merah. Par exemple, l'aide dans le choix des cibles. "Aucun élément matériel ne l'établit", ajoute l'avocat.
L'avocat regrette par ailleurs
qu'on "essaie de maintenir un point d'interrogation malsain" autour
de la connexion qui a eu lieu sur l'annonce du Bon Coin, le 4 mars 2012. Pour
rappel, l'enquête n'a pas permis d'identifier l'auteur de ses connexions
Internet. Ce que l'avocate générale a reconnu hier dans son réquisitoire.
à 17:46
"Abdelkader Merah
voudrait obtenir des points de fidélité avec l'instrument d'un crime terroriste
?"
Pour la première fois depuis
quatre semaine, on voit Me Eric Dupond-Moretti hocher la tête du haut vers le
bas en signe d'approbation.
Me Celeyron en vient, lui, au
deuxième élément à charge après le scooter : le blouson, qui a été acheté par
Abdelkader Merah à son frère et utilisé par ce dernier pour ses crimes.
"Ce blouson est perçu par
l'accusation comme une complicité du vol. Or, Abdelkader Merah n'a pas offert
ce blouson: il lui a avancé l’argent. Le grand frère a avancé 100 euros et
Mohamed Merah le lui a immédiatement remboursé." Autre élément qui
discrédite l'accusation, "Abdelkader Merah a fait mettre le blouson sur
son nom dans le fichier client. C’est tout de même curieux pour quelqu’un qui
applique les conseils d’al-Qaida: il va mettre l’instrument d’un crime
terroriste à son nom pour obtenir les points de fidélité de la boutique dans
lequel il est fidèle client !"
Selon la défense, Mohamed Merah
n'avait pas besoin de son frère pour s'acheter un manteau. "Mohamed Merah
possédait au minimum cinq blousons noirs dans sa garde-robe. Il avait donc les
moyens de s'habiller seul !" Au cours d'une journée d'audience précédente,
la défense avait fait ouvrir des scellés dans lesquels se trouvaient trois
blousons sombre de Mohamed Merah.
Enfin, dernier point avancé par
Me Celeyron: "Je n’ai pas la preuve que le blouson acheté le 6 mars ait
été utilisé le 6 mars et le 11 mars. On l’a pris pour un acquis. Cela n'a en
réalité jamais été prouvé."
à 17:33
Pour la défense, "la
thèse de l'accusation" n'est qu'une "fable"
"Vous êtes placé dans une
situation inédite", dit aux juges Me Celeyron, l'un des avocats
d'Abdelkader Merah. "Les seuls éléments que avez ce sont dénégations de
l'accusé, corroborés par les éléments du dossier".
Il veut revenir sur le vol du scooter qui a servi à Mohamed Merah pour les tueries de Toulouse et Montauban. Pour l'accusation, le vol n'était pas prémédité mais il y a eu filature du scooter, a affirmé hier l'avocate générale.
Me Celeyron explique aux juges : "Puisqu'il n'existe aucune preuve pendant le vol du scooter (...) on va vous dire que le vol était organisé en amont, préparé et ce depuis plusieurs semaines". "On va vous dire deux choses", détaille l'avocat :
1) L'accusation dit que le scooter a été repéré et pris en filature.
Pour la défense, le raisonnement de l'accusation est "une construction intellectuelle". "Il faut bien comprendre que cette histoire de filature, c'est pour accrocher Abdelkader Merah", accuse l'avocat, qui rappelle au passage que le propriétaire du scooter ne s'est pas senti suivi.
2) L'accusation dit que Mohamed Merah s'est renseigné sur les trackers avant le vol.
"On pense ainsi que le vol étant organisé en amont, Abdelkader Merah est donc forcément responsable du vol du scooter", commente Me Celeyron. "Et oui", ajoute-t-il. "Le vol doit être programmé (...) sinon Abdelkader Merah n'est pas responsable du vol et c'est tout le château de cartes de l'accusation qui tombe", commente encore Me Celeyron.
Me Celeyron le redit, la thèse de l'accusation n'est qu'une "fable".
Il veut revenir sur le vol du scooter qui a servi à Mohamed Merah pour les tueries de Toulouse et Montauban. Pour l'accusation, le vol n'était pas prémédité mais il y a eu filature du scooter, a affirmé hier l'avocate générale.
Me Celeyron explique aux juges : "Puisqu'il n'existe aucune preuve pendant le vol du scooter (...) on va vous dire que le vol était organisé en amont, préparé et ce depuis plusieurs semaines". "On va vous dire deux choses", détaille l'avocat :
1) L'accusation dit que le scooter a été repéré et pris en filature.
Pour la défense, le raisonnement de l'accusation est "une construction intellectuelle". "Il faut bien comprendre que cette histoire de filature, c'est pour accrocher Abdelkader Merah", accuse l'avocat, qui rappelle au passage que le propriétaire du scooter ne s'est pas senti suivi.
2) L'accusation dit que Mohamed Merah s'est renseigné sur les trackers avant le vol.
"On pense ainsi que le vol étant organisé en amont, Abdelkader Merah est donc forcément responsable du vol du scooter", commente Me Celeyron. "Et oui", ajoute-t-il. "Le vol doit être programmé (...) sinon Abdelkader Merah n'est pas responsable du vol et c'est tout le château de cartes de l'accusation qui tombe", commente encore Me Celeyron.
Me Celeyron le redit, la thèse de l'accusation n'est qu'une "fable".
à 17:18
"Abdelkader Merah encourt
la perpétuité pour le vol d'un scooter qu'il n'a jamais touché"
Me Celeyron parle depuis 1 heure
avec toujours autant d'assurance. Son regard navigue entre les différents
magistrats professionnels qui composent la cour. Il revient longuement sur le
vol du scooter par Mohamed Merah, dont Abdelkader Merah est accusé de complicité.
Selon l'accusation, c'est l'un des éléments qui rattache les deux frères dans
les attentats qui vont suivre.
L'avocat explique que seules les paroles de l'accusées peuvent être retenues car "aucun témoin ne déclare avoir vu Abdelkader Merah lors du vol du scooter. Mohamed Merah, qui l'a volé n'est plus là. Le troisième homme, [qui était dans la voiture avec les deux autres au moment du vol, NDLR], n'a pas pu être entendu avant sa mort."
"Que nous dit-il ? Trois choses : le vol était imprévu, il n'a pas assisté au vol, il n'était pas impliqué dans les opérations de dissimulation des opérations de dissimulation du scooter." L'avocat poursuit : "Lorsque l'on juge des vols en réunion en comparution immédiate, c'est quand on est sûr que les deux personnes étaient là mais qu'on ne sait pas laquelle des deux a volé. Or, on ne peut pas condamner quelqu'un qui est à 160 mètres, qui ne savait pas ce qui allait y avoir un vol". En effet, Mohamed Merah serait sorti d'un seul coup de la voiture pour aller voler le scooter. Le propriétaire, témoin du vol, n'a vu que Mohamed Merah et pas Abdelkader.
"Abdelkader Merah encourt la perpétuité pour le vol d'un scooter qu'il n'a jamais touché. Peut-on fournir à quelqu'un quelque chose que l'on n'a jamais touché ? Qu'on n'a jamais possédé ? C'est le troisième homme qui a aidé Mohamed Merah", du début à la fin, selon Me Celeyron. Et, ajoute-t-il, "est-ce qu'en repérant les clés sur le scooter, en le volant, le cachant, le repeignant, Mohamed Merah ne s'est-il pas fourni tout seul les moyens de son crime ?"
L'avocat explique que seules les paroles de l'accusées peuvent être retenues car "aucun témoin ne déclare avoir vu Abdelkader Merah lors du vol du scooter. Mohamed Merah, qui l'a volé n'est plus là. Le troisième homme, [qui était dans la voiture avec les deux autres au moment du vol, NDLR], n'a pas pu être entendu avant sa mort."
"Que nous dit-il ? Trois choses : le vol était imprévu, il n'a pas assisté au vol, il n'était pas impliqué dans les opérations de dissimulation des opérations de dissimulation du scooter." L'avocat poursuit : "Lorsque l'on juge des vols en réunion en comparution immédiate, c'est quand on est sûr que les deux personnes étaient là mais qu'on ne sait pas laquelle des deux a volé. Or, on ne peut pas condamner quelqu'un qui est à 160 mètres, qui ne savait pas ce qui allait y avoir un vol". En effet, Mohamed Merah serait sorti d'un seul coup de la voiture pour aller voler le scooter. Le propriétaire, témoin du vol, n'a vu que Mohamed Merah et pas Abdelkader.
"Abdelkader Merah encourt la perpétuité pour le vol d'un scooter qu'il n'a jamais touché. Peut-on fournir à quelqu'un quelque chose que l'on n'a jamais touché ? Qu'on n'a jamais possédé ? C'est le troisième homme qui a aidé Mohamed Merah", du début à la fin, selon Me Celeyron. Et, ajoute-t-il, "est-ce qu'en repérant les clés sur le scooter, en le volant, le cachant, le repeignant, Mohamed Merah ne s'est-il pas fourni tout seul les moyens de son crime ?"
à 17:05
Abdelkader Merah absorbé par
la plaidoirie de l'un de ses avocats
Dans le box, l'accusé a les bras
posés sur la rambarde du box et regarde fixement Me Celeyron, en train de
plaider devant les juges. Comme à son habitude, il porte une chemise blanche et
a ses lunettes sur le nez. Il est très attentif.
à 16:58
«Comment voulez-vous
qu'Abdelkader Merah soit l'instigateur?»
Premier avocat à plaider de
l'après-midi, Me Celeyron cherche à montrer que son client, Abdelkader Merah,
n'a rien préparé avec le "tueur au scooter" parce que les deux frères
n'étaient pas en contact. Et il tente de le prouver. Il cite notamment cet
exemple :
«Nous savons qu'autour du 10-19 février 2012, Mohamed Merah part au ski et qu'il veut acheter une GoPro mais qu'il n'y parvient pas» car il n'a pas assez d'argent, avance l'avocat. «Pourquoi il ne demande pas la GoPro de son frère Abdelkader Merah alors que c'est son complice ?», interroge Me Celeyron.
«En conclusion», dit-il, «il résulte des éléments objectifs du dossier que Mohamed Merah était un tueur décidé et qu'il avait enclenché les préparatifs à une époque où il n'avait pas de contact avec Abdelkader Merah». Dès lors, comment voulez-vous que l'accusé soit l'instigateur ? demande l'avocat.
Vient le temps des réconciliations entre les deux frères. «C'est grâce à l'accusé, qu'on va pouvoir se situer dans le temps», dit l'avocat. Autour de la mi-février. En réalité, la première rencontre c'est le 6 mars 2012, affirme Me Celeyron. «J'étais présent avec mon frère lorsqu'il a volé le T-Max», a reconnu Abdelkader Merah devant les enquêteurs. «Ces déclarations nous ont beaucoup agité durant les débats. C'est une aubaine pour l'accusation». Alors «on va se dire que le complice de Mohamed Merah est forcément le complice du voleur au scooter». Ces déclarations vont le plonger dans une «spirale», dit l'avocat.
Alors que c'est l'accusé lui-même qui a spontanément informé les enquêteurs de sa présence durant le vol du scooter. Sinon, ces derniers ne l'auraient jamais su. L'accusé a dit qu'il voulait se disculper, répète l'avocat aux juges.
«Nous savons qu'autour du 10-19 février 2012, Mohamed Merah part au ski et qu'il veut acheter une GoPro mais qu'il n'y parvient pas» car il n'a pas assez d'argent, avance l'avocat. «Pourquoi il ne demande pas la GoPro de son frère Abdelkader Merah alors que c'est son complice ?», interroge Me Celeyron.
«En conclusion», dit-il, «il résulte des éléments objectifs du dossier que Mohamed Merah était un tueur décidé et qu'il avait enclenché les préparatifs à une époque où il n'avait pas de contact avec Abdelkader Merah». Dès lors, comment voulez-vous que l'accusé soit l'instigateur ? demande l'avocat.
Vient le temps des réconciliations entre les deux frères. «C'est grâce à l'accusé, qu'on va pouvoir se situer dans le temps», dit l'avocat. Autour de la mi-février. En réalité, la première rencontre c'est le 6 mars 2012, affirme Me Celeyron. «J'étais présent avec mon frère lorsqu'il a volé le T-Max», a reconnu Abdelkader Merah devant les enquêteurs. «Ces déclarations nous ont beaucoup agité durant les débats. C'est une aubaine pour l'accusation». Alors «on va se dire que le complice de Mohamed Merah est forcément le complice du voleur au scooter». Ces déclarations vont le plonger dans une «spirale», dit l'avocat.
Alors que c'est l'accusé lui-même qui a spontanément informé les enquêteurs de sa présence durant le vol du scooter. Sinon, ces derniers ne l'auraient jamais su. L'accusé a dit qu'il voulait se disculper, répète l'avocat aux juges.
à 16:49
L'avocat détaille les trois
rendez-vous secrets dénoncés par l'accusation
Me Celeyron reprend les
trois dates où les frères sont censés s'être vus secrètement, et donc
possiblement préparer les attentats. Ces rencontres sont importantes pour
l'accusation car elles sont sensées illustrer la technique de dissimulation des
frères.
"Je rappelle qu'Abdelkader Merah n'était pas au mariage religieux de son frère, trois mois avant les faits. Etrange pour un mentor. Mais les deux frères se seraient vus chez Olivier Corel le 15 décembre 2011, explique l'avocat, deux jours avant ce mariage. On se fonde uniquement sur les déclaration d'Olivier Corel [le gourou salafiste accusé d'avoir embrigadé de nombreux jeunes] qui déclare les avoir vus. Par un homme de 71 ans. Trois ans après les faits. Le lendemain de ses déclarations, il n'en plus sûr qu'Abdelkader était vraiment présent deux jours avant le mariage."
L'avocat dénonce la ruse de l’accusation qui pousse la défense à s'expliquer sur des éléments anodins. "On va nous dire que les deux frères auraient été vus dans une salle de sport le 6 janvier 2012. Abdelkader Merah est si adepte de la taqyia, qu'il ne va pas aller au mariage de son frère mais aller dans une salle de sport se renseigner sur les tarifs à côté du domicile de Mohamed Merah. Les déclarations de ce gérant de salle de sport n'ont été confirmées par personne."
Le troisième rendez-vous secret selon l'accusation a été établi après un passage au garage d'Abdelkader Merah. Un employé explique qu'il est venu car son frère avait abîmé l'embrayage de sa moto. Mais l'avocat explique qu'un de ses collègue pense qu'Abdelkader Merah avait lui-même abîmé la fameuse moto. Il ajoute : "Mohamed Merah ne faisait plus de moto de course depuis son grave accident qui ne lui permettait plus de passer un embrayage. C'est pour cela qu'il aimait les scooter puissants, sans embrayages." Ce n'était donc pas lui qui a abîmé la moto et exclue donc cette rencontre, selon l'avocat.
"Je rappelle qu'Abdelkader Merah n'était pas au mariage religieux de son frère, trois mois avant les faits. Etrange pour un mentor. Mais les deux frères se seraient vus chez Olivier Corel le 15 décembre 2011, explique l'avocat, deux jours avant ce mariage. On se fonde uniquement sur les déclaration d'Olivier Corel [le gourou salafiste accusé d'avoir embrigadé de nombreux jeunes] qui déclare les avoir vus. Par un homme de 71 ans. Trois ans après les faits. Le lendemain de ses déclarations, il n'en plus sûr qu'Abdelkader était vraiment présent deux jours avant le mariage."
L'avocat dénonce la ruse de l’accusation qui pousse la défense à s'expliquer sur des éléments anodins. "On va nous dire que les deux frères auraient été vus dans une salle de sport le 6 janvier 2012. Abdelkader Merah est si adepte de la taqyia, qu'il ne va pas aller au mariage de son frère mais aller dans une salle de sport se renseigner sur les tarifs à côté du domicile de Mohamed Merah. Les déclarations de ce gérant de salle de sport n'ont été confirmées par personne."
Le troisième rendez-vous secret selon l'accusation a été établi après un passage au garage d'Abdelkader Merah. Un employé explique qu'il est venu car son frère avait abîmé l'embrayage de sa moto. Mais l'avocat explique qu'un de ses collègue pense qu'Abdelkader Merah avait lui-même abîmé la fameuse moto. Il ajoute : "Mohamed Merah ne faisait plus de moto de course depuis son grave accident qui ne lui permettait plus de passer un embrayage. C'est pour cela qu'il aimait les scooter puissants, sans embrayages." Ce n'était donc pas lui qui a abîmé la moto et exclue donc cette rencontre, selon l'avocat.
à 16:31
Un des avocats de Merah veut
montrer que les deux frères étaient brouillés pendant longtemps
Me Celeyron poursuit sa
plaidoirie sur la relation entre les deux frères Merah. Il cherche à convaincre
la cour que la brouille entre les deux frères était bien réelle, «contrairement
à ce qu'affirme l'avocate générale».
Il cite alors les déclarations d'Abdelghani Merah, le frère aîné. «On ne peut pas lui faire le reproche de protéger son frère Abdelkader», glisse l'avocat. Procès verbal à l'appui, l'avocat cite ce témoin important : «Pour moi, Abdelkader et Mohamed ne se parlaient plus depuis un long moment, au moins un an». L'avocat continue de citer plusieurs PV : une conversation entre la soeur Aïcha et la femme de l'accusé, les écoutes de Karim Mesbah, beau-frère de l'accusé. Me Celeyron évoque aussi les mails échangés entre Mohamed Merah et le reste de sa famille. «Les frères étaient brouillés à cette époque», avance encore l'avocat qui précise que la réconciliation n'a eu lieu que trois semaines avant les tueries de Toulouse et Montauban.
Pour la défense, il est important de montrer que les deux frères ne s'entendaient pas pendant une longue période, de sorte que les deux frères n'ont pas pu préparer les attentats ensemble. Pour l'accusation, c'est le contraire, les deux frères n'étaient pas vraiment brouillés et Abdelkader Merah a influencé son "petit frère" dans ses projets mortifères.
Il cite alors les déclarations d'Abdelghani Merah, le frère aîné. «On ne peut pas lui faire le reproche de protéger son frère Abdelkader», glisse l'avocat. Procès verbal à l'appui, l'avocat cite ce témoin important : «Pour moi, Abdelkader et Mohamed ne se parlaient plus depuis un long moment, au moins un an». L'avocat continue de citer plusieurs PV : une conversation entre la soeur Aïcha et la femme de l'accusé, les écoutes de Karim Mesbah, beau-frère de l'accusé. Me Celeyron évoque aussi les mails échangés entre Mohamed Merah et le reste de sa famille. «Les frères étaient brouillés à cette époque», avance encore l'avocat qui précise que la réconciliation n'a eu lieu que trois semaines avant les tueries de Toulouse et Montauban.
Pour la défense, il est important de montrer que les deux frères ne s'entendaient pas pendant une longue période, de sorte que les deux frères n'ont pas pu préparer les attentats ensemble. Pour l'accusation, c'est le contraire, les deux frères n'étaient pas vraiment brouillés et Abdelkader Merah a influencé son "petit frère" dans ses projets mortifères.
à 16:25
Me Celeyron veut «redessiner
la période entre janvier 2011 et mars 2012»
L'avocat parle en articulant
clairement, un bras appuyé sur la table des scellés, devant lui. Il explique
qu'il va «redessiner les périodes de temps entre janvier 2011 et mars 2012
pendant lesquelles les frères Merah ont pu se rencontrer».
«Le 23 janvier 2011, Abdelkader Merah rentre d'Égypte. Les deux frères se réconcilieront dans la première quinzaine de mars 2011. Tout ce que l'on sait sur la période qui suit, c'est qu'Abdelkader Merah le voit par intermittence. En juin 2011, une brouille s'élève entre les frères Merah».Mohamed Merah se rend ensuite en Égypte : Abdelkader Merah n'est pas au courant, selon l'avocat. «Abdelkader Merah ne va pas à l'hôpital en novembre 2011 lorsque son frère Mohamed est atteint d'une hépatite A, il ne va pas au mariage de son frère en décembre 2012. Il n'est pas au courant de son divorce. Et puis il y a la réconciliation qui se situe trois semaines avant les faits».
«Premier constat : les frères sont susceptibles de s'être rencontrés dans une période de temps de trois mois» entre janvier 2011 et mars 2011. «Bien avant que Mohamed Merah parte au Pakistan. À une période où Mohamed Merah est surveillé de très près. Surveillance continue devant le domicile du 16 février au 17 août 2011. Elle couvre toute la première période de temps. Sont vus allant à son domicile sa mère {et plusieurs amis dont Sabri Essid, tous fichés S], des gens susceptibles de pratiquer la taqiya, or ils se montrent là ostensiblement».
«Deuxième période, trois semaines entre février et mars 2012». Gênante pour l'accusation car Mohamed Merah a déjà commencé ses préparatifs. L'accusation soutient donc que les frères se sont vus avant leur réconciliation. Cela pour soutenir qu'Abdelkader Merah est le chef d'orchestre. Que c'est non seulement un menteur, mais plus que cela, adepte d'une technique de dissimulation que l'on va qualifier de "taqyia"».
«Le 23 janvier 2011, Abdelkader Merah rentre d'Égypte. Les deux frères se réconcilieront dans la première quinzaine de mars 2011. Tout ce que l'on sait sur la période qui suit, c'est qu'Abdelkader Merah le voit par intermittence. En juin 2011, une brouille s'élève entre les frères Merah».Mohamed Merah se rend ensuite en Égypte : Abdelkader Merah n'est pas au courant, selon l'avocat. «Abdelkader Merah ne va pas à l'hôpital en novembre 2011 lorsque son frère Mohamed est atteint d'une hépatite A, il ne va pas au mariage de son frère en décembre 2012. Il n'est pas au courant de son divorce. Et puis il y a la réconciliation qui se situe trois semaines avant les faits».
«Premier constat : les frères sont susceptibles de s'être rencontrés dans une période de temps de trois mois» entre janvier 2011 et mars 2011. «Bien avant que Mohamed Merah parte au Pakistan. À une période où Mohamed Merah est surveillé de très près. Surveillance continue devant le domicile du 16 février au 17 août 2011. Elle couvre toute la première période de temps. Sont vus allant à son domicile sa mère {et plusieurs amis dont Sabri Essid, tous fichés S], des gens susceptibles de pratiquer la taqiya, or ils se montrent là ostensiblement».
«Deuxième période, trois semaines entre février et mars 2012». Gênante pour l'accusation car Mohamed Merah a déjà commencé ses préparatifs. L'accusation soutient donc que les frères se sont vus avant leur réconciliation. Cela pour soutenir qu'Abdelkader Merah est le chef d'orchestre. Que c'est non seulement un menteur, mais plus que cela, adepte d'une technique de dissimulation que l'on va qualifier de "taqyia"».
à 16:16
Le premier avocat de Merah
propose de «remettre le dossier à l'endroit»
Me Archibald Celeyron, l'un des
trois avocats d'Abdelkader Merah, commence sa plaidoirie. Comme ses
prédécesseurs, il se tient debout, face aux juges. Il parle calmement, d'une
voix claire et très distinctement.
«J'ai écouté très attentivement les réquisitions», commence l'avocat. Il vous a été proposé de remettre le dossier à l'endroit d'une manière assez curieuse puisqu'on commence par la fin, c'est-à-dire par les crimes commis, les 11, 15 et 19 mars 2012. «On vous dit qu'il faut recontextualiser et que si vous analysez chaque élément du dossier sous le prisme du djihad armé, vous finirez par vous convaincre des intentions criminelles et djihadistes de l'accusé» (...) «Une accusation est toujours une construction intellectuelle mais rarement elle n'a été à ce point assumée», lance-t-il toujours calmement devant les juges.
Par conséquent, «je vais vous proposer de remettre le dossier à l'endroit», poursuit-il. «Je vais commencer par le début. Je vais mettre en avant les éléments dont on a débattu pendant les quatre semaines d'audience». L'avocat précise qu'il aura la tâche d'aborder «les rencontres entre les frères». «Celles qui sont réelles, celles qui sont supposées, celles qui sont fantasmées». «J'aborderai la journée du 6 mars, le vol du scooter, l'achat d'un blouson sous l'angle de la complicité d'assassinats», ajoute-t-il. Son confrère Me Vey parlera, lui, de l'association de malfaiteurs criminelle.
«J'ai écouté très attentivement les réquisitions», commence l'avocat. Il vous a été proposé de remettre le dossier à l'endroit d'une manière assez curieuse puisqu'on commence par la fin, c'est-à-dire par les crimes commis, les 11, 15 et 19 mars 2012. «On vous dit qu'il faut recontextualiser et que si vous analysez chaque élément du dossier sous le prisme du djihad armé, vous finirez par vous convaincre des intentions criminelles et djihadistes de l'accusé» (...) «Une accusation est toujours une construction intellectuelle mais rarement elle n'a été à ce point assumée», lance-t-il toujours calmement devant les juges.
Par conséquent, «je vais vous proposer de remettre le dossier à l'endroit», poursuit-il. «Je vais commencer par le début. Je vais mettre en avant les éléments dont on a débattu pendant les quatre semaines d'audience». L'avocat précise qu'il aura la tâche d'aborder «les rencontres entre les frères». «Celles qui sont réelles, celles qui sont supposées, celles qui sont fantasmées». «J'aborderai la journée du 6 mars, le vol du scooter, l'achat d'un blouson sous l'angle de la complicité d'assassinats», ajoute-t-il. Son confrère Me Vey parlera, lui, de l'association de malfaiteurs criminelle.
à 16:07
L'audience a repris
C'est Me Archibald Celeyron qui
prend la parole en premier pour défendre Abdelkader Merah. Les trois avocats de
l'accusé doivent plaider dans l'après-midi.
à 16:05
Salle comble avant la reprise
de l'audience
La salle n'a jamais été aussi
pleine. Les rangs des parties civiles, des journalistes et du public sont
bondés en ce début d'après-midi, générant quelques tensions ci et là. Faute de
place, beaucoup de personnes ont dû se rabattre dans la salle de
retransmission.
Dans le box, les accusés regardent les avocats faire des allers et retours dans un léger brouhaha.
Dans le box, les accusés regardent les avocats faire des allers et retours dans un léger brouhaha.
à 15:44
Une affluence jamais vue
devant la salle d'audience
Il fallait arriver très très tôt
pour avoir une place dans la salle Voltaire cet après-midi. Les escaliers et
couloirs y menant sont noirs de monde. Outre les curieux et les médias, les
avocats sont venus en nombre pour assister à la plaidoirie d'Eric Dupond-Moretti,
qui va défendre Abdelkader Merah. L'avocat est d'ailleurs lui-même arrivé tôt,
une demi-heure avant la reprise de l'audience. Il a posé ses affaires et enfilé
sa robe noire avant de ressortir pour les derniers instants avant les
plaidoiries.
à 14:40
L'audience est suspendue
Ce matin, deux avocats de Fettah
Malki, Me Etelin et Me Martial, ont plaidé pour défendre leur client, chacun
dans des styles très différents. Le premier sur le registre de la confidence,
le second avec emphase, très littéraire.
Tous les deux ont défendu le fait que leur client ignorait les desseins terroristes de Mohamed Merah, qu'il n'était qu'un délinquant de cité qui a cédé des armes à la mauvaise personne.
Cet après-midi, ce sont les avocats d'Abdelkader Merah qui auront la parole.
Tous les deux ont défendu le fait que leur client ignorait les desseins terroristes de Mohamed Merah, qu'il n'était qu'un délinquant de cité qui a cédé des armes à la mauvaise personne.
Cet après-midi, ce sont les avocats d'Abdelkader Merah qui auront la parole.
à 14:40
L'un des avocats de Malki
réclame «un jugement juste» à l'égard de son client
Le second avocat de Fettah Malki
à plaider, Me Martial, veut encore démontrer que son client ne savait rien de
la radicalisation de Mohamed Merah. «Écoutez-le Merah», lance-t-il à la cour.
Textes à la main, il cite des passages de la conversation qui a eu lieu entre
le tueur au scooter et les négociateurs du Raid, pendant le siège de son
appartement. «Je suis tout seul», «j'ai été envoyé par al-Qaida«, «j'opère tout
seul», «j'en ai parlé à personne pour être sûr que ça marche», dit Mohamed
Merah. «Croyez vous que Fettah Malki connaissait al-Qaida ? Vous lui faites
trop d'honneur», lance son avocat. «Il a découvert tout ça à l’occasion des
attentats et ensuite en prison, sous le manteau, dans la cour quand on rase les
murs, tranquillement (...) la vie de Fettah Malki, c'est celle de
délinquant».
«C'est cela que vous avez à juger», dit encore Me Martial aux juges. «Fettah Malki n'appartient pas à ce monde», insiste-t-il. «On ne fait pas d'un copinage des cités une adhésion à une idéologie radicale salafiste». Il poursuit en disant que son client «ne mérite pas» les 20 ans de réclusion criminelle. «Vous pouvez tout faire, tomber la peine et mettre Fettah Malki à sa place», dit-il encore.
Il termine sa plaidoirie en rendant hommage aux victimes. «Je ne peux pas les réunir dans mes bras tout petits, les militaires tombés sur le sol français. Je ne peux pas prendre dans mes bras tous les enfants morts. Alors je garde la photo de la Dépêche (...) ce visage blond entouré de boucles, ce visage que j'ai envie de prendre, ce petit corps que j'ai envie de retenir dans la vie. Je ne peux pas. C'est le désespoir de tous».
Pour conclure, il fait «appel à un poète» : «La nuit n'est jamais complète, il y a toujours puisque je le dis, l'affirme, au bout du chagrin une fenêtre ouverte». «Que nous sortions de cette salle avec une fenêtre ouverte, avec l'espoir et un jugement juste à l'égard de Fettah Malki».
«C'est cela que vous avez à juger», dit encore Me Martial aux juges. «Fettah Malki n'appartient pas à ce monde», insiste-t-il. «On ne fait pas d'un copinage des cités une adhésion à une idéologie radicale salafiste». Il poursuit en disant que son client «ne mérite pas» les 20 ans de réclusion criminelle. «Vous pouvez tout faire, tomber la peine et mettre Fettah Malki à sa place», dit-il encore.
Il termine sa plaidoirie en rendant hommage aux victimes. «Je ne peux pas les réunir dans mes bras tout petits, les militaires tombés sur le sol français. Je ne peux pas prendre dans mes bras tous les enfants morts. Alors je garde la photo de la Dépêche (...) ce visage blond entouré de boucles, ce visage que j'ai envie de prendre, ce petit corps que j'ai envie de retenir dans la vie. Je ne peux pas. C'est le désespoir de tous».
Pour conclure, il fait «appel à un poète» : «La nuit n'est jamais complète, il y a toujours puisque je le dis, l'affirme, au bout du chagrin une fenêtre ouverte». «Que nous sortions de cette salle avec une fenêtre ouverte, avec l'espoir et un jugement juste à l'égard de Fettah Malki».
à 14:30
«Avez-vous la preuve que
Fettah Malki connaissait l'entreprise terroriste ? Non»
L'avocat évoque le parcours de
Mohamed Merah après celui de Fettah Malki. «Je viens de vous faire vivre
deux vies de délinquants. Deux vies qui se sont réunies dans un projet
terroriste ? Non. Madame l'avocate générale exhume tout ce qui peut venir nuire
pour qu'il ne retourne pas dans une cave mais dans une prison pour 20 années.»
Me Martial estime que la cour ne connaît pas Fettah Malki. «En quatre semaines nous n'avons que parlé très peu de lui. Il ne sera arrêté qu'au mois de mai 2013, dans des conditions étranges, qui ne peuvent pas nous honorer. Il avait rendez-vous avec son avocat.» Il explique que Malki, au début, «raconte n'importe quoi» aux policiers. «Bien sûr qu'après les attentats, tout le monde est horrifié, bien sûr qu'il sait. Il faudra la troisième ou quatrième version pour qu'il parle des armes.»
Il se tourne vers l'avocate générale. Son ton devient menaçant. Elle, l'ignore toujours.
«Vous dites pour l'exemple, collez lui 20 ans, souvenez-vous de cette potentialité terroriste». Avez-vous rapporté la preuve [qu'il] connaissait l'entreprise terroriste ? Non! Avez-vous la preuve ? Non! Arrêtez la méchanceté. Si vous ne rapportez pas cette preuve, alors nous pouvons peut-être nous mettre d'accord. Que savait Fettah Malki de cette entreprise terroriste ? Rien !»
Me Martial estime que la cour ne connaît pas Fettah Malki. «En quatre semaines nous n'avons que parlé très peu de lui. Il ne sera arrêté qu'au mois de mai 2013, dans des conditions étranges, qui ne peuvent pas nous honorer. Il avait rendez-vous avec son avocat.» Il explique que Malki, au début, «raconte n'importe quoi» aux policiers. «Bien sûr qu'après les attentats, tout le monde est horrifié, bien sûr qu'il sait. Il faudra la troisième ou quatrième version pour qu'il parle des armes.»
Il se tourne vers l'avocate générale. Son ton devient menaçant. Elle, l'ignore toujours.
«Vous dites pour l'exemple, collez lui 20 ans, souvenez-vous de cette potentialité terroriste». Avez-vous rapporté la preuve [qu'il] connaissait l'entreprise terroriste ? Non! Avez-vous la preuve ? Non! Arrêtez la méchanceté. Si vous ne rapportez pas cette preuve, alors nous pouvons peut-être nous mettre d'accord. Que savait Fettah Malki de cette entreprise terroriste ? Rien !»
à 14:12
L'un des avocats de Malki
s'attaque longuement au réquisitoire de l'avocate générale
L'avocat de Fettah Malki, Me
Martial, reprend point par point les éléments de l'accusation, cette
"liste à la Prévert" prononcée hier par l'avocate générale.
Il revient ainsi sur la vente d'une voiture entre Mohamed Merah et son client : "la Clio et le chèque". Pour l'avocate générale, «c'est un mode de financement terroriste de Mohamed Merah», dit l'avocat. «Voilà deux voyous qui se retrouvent sur le parvis des Izards. Ils font une transaction. Apparaît un chèque qui ne correspond pas au montant de la voiture (...) et vous dites que ça commence à être le financement d'une entreprise terroriste», peste l'avocat.
«Toujours Prévert», poursuit-il, évoquant maintenant un ordinateur qui a été jeté. «Alors vous nous dites... Mais les preuves vous n'en avez rien à faire... Vous nous dites que peut-être cet ordinateur contenait les activités terroristes de Mohamed Merah».
«On n'arrêtera jamais», lâche-t-il encore. «Lorsqu'on ne sait plus quoi faire de Fettah Malki, alors on le place dans d'improbables rencontres avec Mohamed Merah alors que les tueries venaient d'avoir lieu. Il a discuté avec lui, il a eu connaissance de plein de choses (...) mais quand même, vous n'avez aucune preuve ! Vous vous en éloignez à ce point que plus rien n'a d'intérêt à vos yeux pour le travail qui vous a été confié par le législateur».
Alors on en arrive aux armes : au gilet pare-balle et au micro-Uzi. «Ces deux transactions existent», reconnaît-il. «Le résultat est là, la preuve est là. Le micro-Uzi est passé d'une main à l'autre (...) même s'il y a des scellés qui ne correspondent pas mais peu importe. On regarde les conditions dans lesquelles [les armes] sont passées de main à main (...) mais est-ce que dans le cadre de cette activité de délinquance pure, est-ce que vous allez avancer avec certitude que vous avez affaire à un terroriste ? Mais vous n'en savez rien ! Vous ne savez rien !», assène l'avocat, haussant de temps à autre le ton de sa voix.
» LIRE AUSSI - La réclusion criminelle à perpétuité requise à l'encontre d'Abdelkader Merah
Il revient ainsi sur la vente d'une voiture entre Mohamed Merah et son client : "la Clio et le chèque". Pour l'avocate générale, «c'est un mode de financement terroriste de Mohamed Merah», dit l'avocat. «Voilà deux voyous qui se retrouvent sur le parvis des Izards. Ils font une transaction. Apparaît un chèque qui ne correspond pas au montant de la voiture (...) et vous dites que ça commence à être le financement d'une entreprise terroriste», peste l'avocat.
«Toujours Prévert», poursuit-il, évoquant maintenant un ordinateur qui a été jeté. «Alors vous nous dites... Mais les preuves vous n'en avez rien à faire... Vous nous dites que peut-être cet ordinateur contenait les activités terroristes de Mohamed Merah».
«On n'arrêtera jamais», lâche-t-il encore. «Lorsqu'on ne sait plus quoi faire de Fettah Malki, alors on le place dans d'improbables rencontres avec Mohamed Merah alors que les tueries venaient d'avoir lieu. Il a discuté avec lui, il a eu connaissance de plein de choses (...) mais quand même, vous n'avez aucune preuve ! Vous vous en éloignez à ce point que plus rien n'a d'intérêt à vos yeux pour le travail qui vous a été confié par le législateur».
Alors on en arrive aux armes : au gilet pare-balle et au micro-Uzi. «Ces deux transactions existent», reconnaît-il. «Le résultat est là, la preuve est là. Le micro-Uzi est passé d'une main à l'autre (...) même s'il y a des scellés qui ne correspondent pas mais peu importe. On regarde les conditions dans lesquelles [les armes] sont passées de main à main (...) mais est-ce que dans le cadre de cette activité de délinquance pure, est-ce que vous allez avancer avec certitude que vous avez affaire à un terroriste ? Mais vous n'en savez rien ! Vous ne savez rien !», assène l'avocat, haussant de temps à autre le ton de sa voix.
» LIRE AUSSI - La réclusion criminelle à perpétuité requise à l'encontre d'Abdelkader Merah
à 14:02
«Fettah Malki n'a rien à voir
avec la religion»
Me Martial, avocat de Fettah
Malki, soigne la tournure de ses phrases, regardant l'avocate générale, qui
elle, l'ignore. Il livre un portrait du quartier des Izards.
«Les Izards, c'est une cité où règne la mort, où l'histoire s'écrit en flaques et en marres de sang, déclame-t-il. Se sont ces caves détruites et ces labyrinthes à l'intérieur desquels ils se meuvent. Ils courent, ils courent, ils se cachent, ils attendent que la peur soit passée pour remonter à la surface. Fettah Malki n'a jamais rien revendiqué. Il n'a jamais dit être victime d'un système. Jamais il n'a repoussé sur autrui la part de responsabilité qui était la sienne.»
«Vous savez que très vite, il a tout lâché. Il a lâché l'école, épuisé par des contraintes qu'ils ne comprenait pas. Il est devenu délinquant. Se déplaçant dans le labyrinthe des caves. Il achète, vole, vend. Faire un billet, amasser les billets. On a retrouvé dans le coffre de sa mère et de sa tante des sommes considérables. C'est le fruit d'une activité souterraine, pour le faire échapper à son sort.»
(...)
«Jusqu'à ce que tout ceci tourne au drame. Son casier judiciaire est celui d'un voleur. Celui de quelqu'un qui est inadapté à toute vie sociale. Alors qu'en-dehors de la cité, il aurait pu avoir des rêves comme les autres. Le casier judiciaire est là, et alors ? Je vais être condamné, c'est normal. Je vais purger ma peine, c'est normal.»
«Dans ce procès qui est devenu un procès pour l'exemple (...) on a été surpris que Fettah n'avait rien à voir avec la religion. Non, il n'y connait rien. N'a rien à faire avec. A-t-on encore le droit de le dire ? Jamais une prière, il ne sait pas ce que c'est. Jamais un Coran entre les mains, il ne sait pas ce que c'est. Lui passe son chemin, parle, écoute. Ont-ils quelque chose à vendre, à me proposer ? (...) Lorsque l'on met Fettah Malki en prison avec ceux qui prient, ceux qui agitent le Coran, ceux qui n'ont que la haine et la vengeance au bord des lèvres, ceux-là vont s'apercevoir qu'ils ont affaire à un mécréant. L'administration va l'en sortir pour lui faire rejoindre le régime du droit commun de la détention.»
«Les Izards, c'est une cité où règne la mort, où l'histoire s'écrit en flaques et en marres de sang, déclame-t-il. Se sont ces caves détruites et ces labyrinthes à l'intérieur desquels ils se meuvent. Ils courent, ils courent, ils se cachent, ils attendent que la peur soit passée pour remonter à la surface. Fettah Malki n'a jamais rien revendiqué. Il n'a jamais dit être victime d'un système. Jamais il n'a repoussé sur autrui la part de responsabilité qui était la sienne.»
«Vous savez que très vite, il a tout lâché. Il a lâché l'école, épuisé par des contraintes qu'ils ne comprenait pas. Il est devenu délinquant. Se déplaçant dans le labyrinthe des caves. Il achète, vole, vend. Faire un billet, amasser les billets. On a retrouvé dans le coffre de sa mère et de sa tante des sommes considérables. C'est le fruit d'une activité souterraine, pour le faire échapper à son sort.»
(...)
«Jusqu'à ce que tout ceci tourne au drame. Son casier judiciaire est celui d'un voleur. Celui de quelqu'un qui est inadapté à toute vie sociale. Alors qu'en-dehors de la cité, il aurait pu avoir des rêves comme les autres. Le casier judiciaire est là, et alors ? Je vais être condamné, c'est normal. Je vais purger ma peine, c'est normal.»
«Dans ce procès qui est devenu un procès pour l'exemple (...) on a été surpris que Fettah n'avait rien à voir avec la religion. Non, il n'y connait rien. N'a rien à faire avec. A-t-on encore le droit de le dire ? Jamais une prière, il ne sait pas ce que c'est. Jamais un Coran entre les mains, il ne sait pas ce que c'est. Lui passe son chemin, parle, écoute. Ont-ils quelque chose à vendre, à me proposer ? (...) Lorsque l'on met Fettah Malki en prison avec ceux qui prient, ceux qui agitent le Coran, ceux qui n'ont que la haine et la vengeance au bord des lèvres, ceux-là vont s'apercevoir qu'ils ont affaire à un mécréant. L'administration va l'en sortir pour lui faire rejoindre le régime du droit commun de la détention.»
à 13:56
L'autre avocat de Fettah Malki
dénonce «un procès pour l'exemple»
Me Martial, avocat de Fettah
Malki, est le second à plaider aujourd'hui. Face aux juges, il commence sa
plaidoirie en s'attaquant aux réquisitions de l'avocate générale.
«Cela fait quatre semaines que nous sommes ensemble», commence-t-il d'une
voix posée et profonde. «Il me semblait que le spectre du procès exemplaire
s'éloignait peu à peu. Et puis en 10 minutes, 10 minutes de la vie de Fettah
Malki, résumé dans une liste à la Prévert. Un procès pour l'exemple. Comme si
nous n'étions pas capables de tirer une leçon de notre histoire commune. Alors
que nous savons que celui qui oublie son histoire est condamné à la
revivre».
L'avocat convoque alors Robespierre : «Nous n'avons pas besoin de preuve, les preuves écrites sont les plus faibles; pour le reste c'est l'histoire qui condamne, c'est l'opinion publique qui fait rempart aux conspirateurs», lance l'avocat sur un ton solennel.
Puis il reproche à l'avocate générale l'emploi de certains mots dans son réquisitoire prononcé hier : «Vous avez ajouté deux mots sur lesquels j'appuierai fort : "potentiellement terroriste'"et la "rumeur".»
Ce procès se tient devant la cour spécialement composée. L'avocat met en garde contre les cours spéciales. «Pouvons nous oublier notre histoire commune ? Certainement pas, surtout en ces temps troubles», poursuit l'avocat. «Histoire commune, histoire dramatique». Il se lance alors dans une comparaison et évoque les sections spéciales de 1941. Pour rappel, l'occupant allemand avait réclamé des représailles après l'attentat du métro de Barbès en août 1941. Les autorités françaises du régime de Vichy mettent alors en place des sections spéciales, tribunaux d'exception chargés de juger les communistes et les anarchistes.
«Je ne veux pas que Fettah Malki revive cette histoire, qu'il soit condamné pour quelque chose qu'il n'a jamais voulu», parce qu'il «était potentiellement terroriste». Il évoque ensuite cette opinion publique qui «entoure», qui «pèse dans cette salle».
L'avocat convoque alors Robespierre : «Nous n'avons pas besoin de preuve, les preuves écrites sont les plus faibles; pour le reste c'est l'histoire qui condamne, c'est l'opinion publique qui fait rempart aux conspirateurs», lance l'avocat sur un ton solennel.
Puis il reproche à l'avocate générale l'emploi de certains mots dans son réquisitoire prononcé hier : «Vous avez ajouté deux mots sur lesquels j'appuierai fort : "potentiellement terroriste'"et la "rumeur".»
Ce procès se tient devant la cour spécialement composée. L'avocat met en garde contre les cours spéciales. «Pouvons nous oublier notre histoire commune ? Certainement pas, surtout en ces temps troubles», poursuit l'avocat. «Histoire commune, histoire dramatique». Il se lance alors dans une comparaison et évoque les sections spéciales de 1941. Pour rappel, l'occupant allemand avait réclamé des représailles après l'attentat du métro de Barbès en août 1941. Les autorités françaises du régime de Vichy mettent alors en place des sections spéciales, tribunaux d'exception chargés de juger les communistes et les anarchistes.
«Je ne veux pas que Fettah Malki revive cette histoire, qu'il soit condamné pour quelque chose qu'il n'a jamais voulu», parce qu'il «était potentiellement terroriste». Il évoque ensuite cette opinion publique qui «entoure», qui «pèse dans cette salle».
à 13:37
Reprise de l'audience
Me Martial, le second avocat de
Fettah Malki, s'avance.
à 13:09
L'audience est suspendue
C'est la fin de la première
plaidoirie de la défense. L'audience reprendra à 11h30, annonce le président de
la cour.
à 13:09
«Fettah Malki ne mérite pas
être regardé comme un terroriste»
Pendant la plaidoirie de Me
Etelin, l'avocate générale est assise au fond de son siège. Elle ne regarde que
peu l'avocat face à elle, qui s'exprime depuis plus d'une heure et demi.
Le conseil de Fettah Malki explique que son client aurait dû être jugé pour délit de droit commun à Toulouse, et pas comme terroriste. «Bien sûr, son parcours ne peut pas être extraordinaire, n'est pas très positif. Mais son rapport qui est le sien avec Mohamed Merah est un rapport de délinquant de droit commun.» Il regarde l'avocate générale. «Il lui a permis de vendre une voiture. On dit "ah il l'a financé". 4000 euros. Malki prend 1000 euros, Merah 3500. Et l'on dit du coup qu'il l'a financé pour son djihad.»
L'avocat conclut ensuite sa plaidoirie: «Celui qui lutte contre les monstres doit veiller à ne pas le devenir lui-même. Quand ton regard pénètre longuement au fond de l'abîme, l'abîme pénètre en toi. Vous n'êtes pas ici pour rendre une décision de justice qui soit une déclaration de guerre aux monstres, pour les détruire. Il faut agir avec le pessimisme de l'intelligence mais aussi l'optimisme de la volonté. Non pas à l'argument de la force mais à la force de l'argument. Fettah Malki ne mérite pas d'être regardé par la société comme un terroriste. Il ne mérite pas d'être jugé comme tel. Il ne mérite pas d'être l'exemple sur lequel va s'exercer une répression au nom de la raison d'Etat. Mais la justice est un pouvoir indépendant. Je vous demande d'être justes.»
Le conseil de Fettah Malki explique que son client aurait dû être jugé pour délit de droit commun à Toulouse, et pas comme terroriste. «Bien sûr, son parcours ne peut pas être extraordinaire, n'est pas très positif. Mais son rapport qui est le sien avec Mohamed Merah est un rapport de délinquant de droit commun.» Il regarde l'avocate générale. «Il lui a permis de vendre une voiture. On dit "ah il l'a financé". 4000 euros. Malki prend 1000 euros, Merah 3500. Et l'on dit du coup qu'il l'a financé pour son djihad.»
L'avocat conclut ensuite sa plaidoirie: «Celui qui lutte contre les monstres doit veiller à ne pas le devenir lui-même. Quand ton regard pénètre longuement au fond de l'abîme, l'abîme pénètre en toi. Vous n'êtes pas ici pour rendre une décision de justice qui soit une déclaration de guerre aux monstres, pour les détruire. Il faut agir avec le pessimisme de l'intelligence mais aussi l'optimisme de la volonté. Non pas à l'argument de la force mais à la force de l'argument. Fettah Malki ne mérite pas d'être regardé par la société comme un terroriste. Il ne mérite pas d'être jugé comme tel. Il ne mérite pas d'être l'exemple sur lequel va s'exercer une répression au nom de la raison d'Etat. Mais la justice est un pouvoir indépendant. Je vous demande d'être justes.»
à 13:02
Un avocat dénonce «la lâcheté
de l'Occident» face au Qatar et à l'Arabie Saoudite
"On a laissé les cités entre
les mains des religions", poursuit Me Etelin. "Tout ceci pour faire
plaisir à ceux qui ont la capacité financière", dit-il en citant le Qatar
et l'Arabie Saoudite. Il parle du wahhabisme "qui se répand".
"On laisse faire". "Cette lâcheté de l'Occident n'est-elle pas
un problème ?", demande-t-il encore. "Ah", soupire-t-il.
"Nous avons un nouveau dieu : le football. Ah si le Qatar nous donne de
bonnes équipes, y compris Neymar..."
Me Etelin revient sur Mohamed Merah, qu'il a défendu pendant plusieurs années. "Il me reste à expliquer comment Mohamed Merah a pu penser que la vie ici-bas ne valait pas la peine d'être vécue pour un perdant. En ayant sacralisé son refus d'un monde où on ne s'est jamais senti intégré, on peut tuer puisque c'est Allah qui le dit (...)
Pour sa plaidoirie, il s'appuie notamment sur un ouvrage du psychanalyste Fethi Benslama. "On n'en entend pas parler dans les médias car c'est intelligent", lance-t-il en brandissant le livre dans les airs. "On préfère appeler Gilles Kepel pour comprendre le djihadisme", cingle-t-il.
Puis l'avocat revient sur "cette petite voix" qui parlait dans la tête de Mohamed Merah "quand il était enfant". Il explique en quoi il voulait faire mieux que son grand frère Abdelkader Merah. "Il faut aller mal, être prisonnier de troubles psychiques graves pour tuer (...) pour croire qu'Allah vous autorise tout" (...) "Mais qui pouvait savoir?" demande-t-il encore.
Cela fait une heure et demi que Me Etelin plaide.
Me Etelin revient sur Mohamed Merah, qu'il a défendu pendant plusieurs années. "Il me reste à expliquer comment Mohamed Merah a pu penser que la vie ici-bas ne valait pas la peine d'être vécue pour un perdant. En ayant sacralisé son refus d'un monde où on ne s'est jamais senti intégré, on peut tuer puisque c'est Allah qui le dit (...)
Pour sa plaidoirie, il s'appuie notamment sur un ouvrage du psychanalyste Fethi Benslama. "On n'en entend pas parler dans les médias car c'est intelligent", lance-t-il en brandissant le livre dans les airs. "On préfère appeler Gilles Kepel pour comprendre le djihadisme", cingle-t-il.
Puis l'avocat revient sur "cette petite voix" qui parlait dans la tête de Mohamed Merah "quand il était enfant". Il explique en quoi il voulait faire mieux que son grand frère Abdelkader Merah. "Il faut aller mal, être prisonnier de troubles psychiques graves pour tuer (...) pour croire qu'Allah vous autorise tout" (...) "Mais qui pouvait savoir?" demande-t-il encore.
Cela fait une heure et demi que Me Etelin plaide.
à 12:51
Me Etelin évoque longuement
son ancien client, Mohamed Merah
Me Etelin a la particularité
d'avoir été l'avocat de Mohamed Merah pendant des années, et ce jusqu'au bout.
"Je plaidais encore au mois de février 2012 pour un accident de moto alors
qu'il conduisait sans permis", explique-t-il.
Lorsque, le 21 mars 2012, il apprend que le forcené assiégé par la police s'appelle Mohamed Merah, il se dit: "J'ai pensé en souriant que c'était un homonyme de celui que je défendais. C'est curieux, moi aussi je connais un Mohamed Merah !" L'avocat cherche à montrer que lui, qui connaissait bien Mohamed Merah, n'a pas vu venir sa conversion terroriste, sous-entendant que Fettah Malki n'avait pas pu s'en rendre compte non plus.
"Mohamed Merah indique cette chose stupéfiante à la police, lorsqu'il est assiégé: qu'il s'est converti le jour où les gendarmes ne l'ont pas interrogé dans une affaire où il aurait dû être appréhendé. Il y a vu un signe d'Allah. Il avait une grande inquiétude d'être balancé dans cette affaire de home-jacking", où il conduisait la voiture des malfaiteurs. "Il les connaît, les salafistes. Il les a vus en prison. Ils sont autour de lui. Alors pour lui, l'adolescent dans sa tête, le monde se réduit à la surface autour de lui. Alors le voilà devenu salafiste. Il a essayé d'apprendre des choses en Egypte."
Me Etelin, évoque alors deux fatwas censées montrer les délires salafistes. La première consiste pour un homme à allaiter une femme pour la transformer en mère et ainsi ne pas la désirer. La seconde explique que la souris est un être impur et que les prédicateurs ont requis leur extermination, jusqu'à Jerry ou Mickey Mouse. "Il faut voir comment le psychisme d'un individu peut-être emprisonné dans des règles aussi bêtes soient-elles", lâche l'avocat.
Lorsque, le 21 mars 2012, il apprend que le forcené assiégé par la police s'appelle Mohamed Merah, il se dit: "J'ai pensé en souriant que c'était un homonyme de celui que je défendais. C'est curieux, moi aussi je connais un Mohamed Merah !" L'avocat cherche à montrer que lui, qui connaissait bien Mohamed Merah, n'a pas vu venir sa conversion terroriste, sous-entendant que Fettah Malki n'avait pas pu s'en rendre compte non plus.
"Mohamed Merah indique cette chose stupéfiante à la police, lorsqu'il est assiégé: qu'il s'est converti le jour où les gendarmes ne l'ont pas interrogé dans une affaire où il aurait dû être appréhendé. Il y a vu un signe d'Allah. Il avait une grande inquiétude d'être balancé dans cette affaire de home-jacking", où il conduisait la voiture des malfaiteurs. "Il les connaît, les salafistes. Il les a vus en prison. Ils sont autour de lui. Alors pour lui, l'adolescent dans sa tête, le monde se réduit à la surface autour de lui. Alors le voilà devenu salafiste. Il a essayé d'apprendre des choses en Egypte."
Me Etelin, évoque alors deux fatwas censées montrer les délires salafistes. La première consiste pour un homme à allaiter une femme pour la transformer en mère et ainsi ne pas la désirer. La seconde explique que la souris est un être impur et que les prédicateurs ont requis leur extermination, jusqu'à Jerry ou Mickey Mouse. "Il faut voir comment le psychisme d'un individu peut-être emprisonné dans des règles aussi bêtes soient-elles", lâche l'avocat.
à 12:40
Les deux accusés écoutent
attentivement l'avocat de Fettah Malki
Alors que Me Etelin parle
"fatwa" et "salafisme" face aux juges, Abdelkader Merah et
Fettah Malki regardent l'avocat plaider. Encadrés par des gendarmes, ils sont
attentifs.
à 12:20
Malki aurait-il dû percevoir
«le potentiel terroriste de Merah» alors que la DCRI «n'a rien vu» ?
Me Etelin, qui défend Fettah
Malki dans le box, est le premier avocat de la défense à plaider aujourd'hui.
Il revient sur une notion importante mise en avant hier par l'avocate générale,
lors de son réquisitoire. En effet, la magistrate a expliqué à la cour qu'il
était logique que Fettah Malki soit poursuivi pour association de malfaiteurs
car il n'est pas nécessaire de partager l'idéologie terroriste, il suffit de
savoir que le projet était potentiellement terroriste.
Aujourd'hui, Me Etelin veut donc s'intéresser à cette notion de "potentialité". Il se lance alors dans une définition de "potentiel", citant notamment l'écrivain Jean-Paul Sartre. "Alors on vous demande, monsieur le président, d'envisager une sanction de 20 ans en retenant l'association criminelle contre Fettah Malki parce qu'il n'a pas perçu ce potentiel. Alors Fettah Malki aurait dû le percevoir, le sentir". Il aurait dû saisir, "par une capacité intellectuelle inouïe", "le potentiel terroriste de Mohamed Merah", alors même que la DCRI, et en particulier l'ancien patron des services de renseignements français Bernard Squarcini, "n'en a pas été capable", lance-t-il. "Ce que Squarcini n'a pas pu voir, il faudrait que Fettah Malki l'ait vu alors que personne n'avait vu".
"Avec l'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste (dont est accusé Fettah Malki, NDLR), il faut adhérer, participer. Qui peut penser que Fettah Malki, lorsqu'il confie cet Uzi à Mohamed Merah qu'il veut, qu'il adhère, qu'il désire tuer des militaires parce qu'ils sont militaires, des juifs parce qu'ils sont juifs ?"
L'avocat plaide sans note.
Aujourd'hui, Me Etelin veut donc s'intéresser à cette notion de "potentialité". Il se lance alors dans une définition de "potentiel", citant notamment l'écrivain Jean-Paul Sartre. "Alors on vous demande, monsieur le président, d'envisager une sanction de 20 ans en retenant l'association criminelle contre Fettah Malki parce qu'il n'a pas perçu ce potentiel. Alors Fettah Malki aurait dû le percevoir, le sentir". Il aurait dû saisir, "par une capacité intellectuelle inouïe", "le potentiel terroriste de Mohamed Merah", alors même que la DCRI, et en particulier l'ancien patron des services de renseignements français Bernard Squarcini, "n'en a pas été capable", lance-t-il. "Ce que Squarcini n'a pas pu voir, il faudrait que Fettah Malki l'ait vu alors que personne n'avait vu".
"Avec l'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste (dont est accusé Fettah Malki, NDLR), il faut adhérer, participer. Qui peut penser que Fettah Malki, lorsqu'il confie cet Uzi à Mohamed Merah qu'il veut, qu'il adhère, qu'il désire tuer des militaires parce qu'ils sont militaires, des juifs parce qu'ils sont juifs ?"
L'avocat plaide sans note.
à 12:15
«On accuse Fettah Malki d'être
terroriste par potentialité»
Me Etelin continue sa plaidoirie
de son rythme doux. Prenant le temps de prononcer ses phrases. Elevant quelques
fois le ton sur tel ou tel mot qu'il souhaite mettre en exergue.
"Voilà un mois que les choses se passent et que l'audience se déroule. Il y a bien eu 28 jours pendant lesquels il n'a pas été question de [Fettah Malki]. Et puis hier, parce qu'il n'a pas senti la potentielle vocation djihadiste de Mohamed Merah, après 4 heures de réquisitoire, en 10 minutes, on lui a signifié qu'il devrait effectuer 20 ans d’emprisonnement. N'est-ce pas une monstruosité ? Quand on sait qu'il n'a rien à voir avec l'idée de djihad ? Qu'il en est même l'ennemi. Qu'il est horrifié par ce que Mohamed Merah a pu faire. Que ce petit commerçant, ce petit délinquant puisse être assimilé au terrorisme. Quand dans un procès, il s'agit d'occulter tout ce qui est essentiel et de prendre des sanctions disproportionnées, inhumaines (il crie ces deux mots, ndlr), a celui dont on sait qu'il n'a rien d'un terroriste. Mais, il est terroriste par potentialité. J'ai écouté cela avec un certain effroi. Comment peut-on dire des choses pareils en droit ?"
Me Etelin affirme dit qu'il se sent heureux d'avoir été aux côté de Me Dupond-Moretti. "Le métier d'avocat c'est d'être seul contre tous. Être contre le reste du monde. Faire en sorte qu'un homme qu'on va juger ne soit pas livré à la force." Il enchaîne : "Il sont deux dans ce procès. Il y en a un dont on essaye de démontrer qu'il y a l’intention. Cela a entraîné une concentration sur Abdelkader Merah. Ils se sont efforcés de démontrer que l'idée peut devenir matière, que l'intention peut devenir un acte matériel. Et puis il y a Fettah Malki. C'est celui qui a réalisé un acte concret. Mais seulement, où est l’intention ? Et ce n'est pas parce qu'on a l'assemblage de l'intention d'un côté et l'élément matériel de l'autre que l'on a les deux réunis."
"Voilà un mois que les choses se passent et que l'audience se déroule. Il y a bien eu 28 jours pendant lesquels il n'a pas été question de [Fettah Malki]. Et puis hier, parce qu'il n'a pas senti la potentielle vocation djihadiste de Mohamed Merah, après 4 heures de réquisitoire, en 10 minutes, on lui a signifié qu'il devrait effectuer 20 ans d’emprisonnement. N'est-ce pas une monstruosité ? Quand on sait qu'il n'a rien à voir avec l'idée de djihad ? Qu'il en est même l'ennemi. Qu'il est horrifié par ce que Mohamed Merah a pu faire. Que ce petit commerçant, ce petit délinquant puisse être assimilé au terrorisme. Quand dans un procès, il s'agit d'occulter tout ce qui est essentiel et de prendre des sanctions disproportionnées, inhumaines (il crie ces deux mots, ndlr), a celui dont on sait qu'il n'a rien d'un terroriste. Mais, il est terroriste par potentialité. J'ai écouté cela avec un certain effroi. Comment peut-on dire des choses pareils en droit ?"
Me Etelin affirme dit qu'il se sent heureux d'avoir été aux côté de Me Dupond-Moretti. "Le métier d'avocat c'est d'être seul contre tous. Être contre le reste du monde. Faire en sorte qu'un homme qu'on va juger ne soit pas livré à la force." Il enchaîne : "Il sont deux dans ce procès. Il y en a un dont on essaye de démontrer qu'il y a l’intention. Cela a entraîné une concentration sur Abdelkader Merah. Ils se sont efforcés de démontrer que l'idée peut devenir matière, que l'intention peut devenir un acte matériel. Et puis il y a Fettah Malki. C'est celui qui a réalisé un acte concret. Mais seulement, où est l’intention ? Et ce n'est pas parce qu'on a l'assemblage de l'intention d'un côté et l'élément matériel de l'autre que l'on a les deux réunis."
à 12:03
«L'enjeu de ce procès dépasse
Fettah Malki et Abdelkader Merah»
Debout, droit dans sa robe noire,
Me Etelin, qui défend Fettah Malki, poursuit sa plaidoirie en regardant
ses confrères des parties civiles, pas les magistrats qui doivent rendre leur
verdict jeudi. Il parle calmement, d'une voix posée, marque des silences.
"Pourquoi un jeune homme que j'ai défendu, un homme comme Mohamed Merah, un être social,... il n'a jamais été un monstre séparé de la société, veut-il préciser. Pourquoi a-t-il pensé qu'il fallait combattre la société dans laquelle il vivait ? Pourquoi a-t-il pensé que les valeurs de la démocratie étaient à l'origine de son malheur ?"
"L'enjeu de ce procès dépasse largement Malki que je défends et Abdelkader Merah. Il s'agit de nous interroger sur nous-même", poursuit-il.
L'avocat s'interroge sur la nécessité de lourdes peines, sur le rôle de l'école, évoque les Lumières. "Beaucoup de ceux qui vivent dans les cités s'estiment exclus, discriminés. Pourquoi a-t-il fallu qu'ils aillent chercher un recours dans la religion, une plainte à exprimer? Puis passant de la religion au désir de vengeance".
L'avocat invite à la réflexion. "Il faut qu'on s'interroge sur soi-même. Il s'agit de nous-même dans ce procès. Il s'agit de s'interroger", insiste-t-il, tout en se demandant si des "sanctions terribles" permettront de résoudre "la faillite du système éducatif", la faillite "de l'intégration de familles" venues en France.
"Pourquoi un jeune homme que j'ai défendu, un homme comme Mohamed Merah, un être social,... il n'a jamais été un monstre séparé de la société, veut-il préciser. Pourquoi a-t-il pensé qu'il fallait combattre la société dans laquelle il vivait ? Pourquoi a-t-il pensé que les valeurs de la démocratie étaient à l'origine de son malheur ?"
"L'enjeu de ce procès dépasse largement Malki que je défends et Abdelkader Merah. Il s'agit de nous interroger sur nous-même", poursuit-il.
L'avocat s'interroge sur la nécessité de lourdes peines, sur le rôle de l'école, évoque les Lumières. "Beaucoup de ceux qui vivent dans les cités s'estiment exclus, discriminés. Pourquoi a-t-il fallu qu'ils aillent chercher un recours dans la religion, une plainte à exprimer? Puis passant de la religion au désir de vengeance".
L'avocat invite à la réflexion. "Il faut qu'on s'interroge sur soi-même. Il s'agit de nous-même dans ce procès. Il s'agit de s'interroger", insiste-t-il, tout en se demandant si des "sanctions terribles" permettront de résoudre "la faillite du système éducatif", la faillite "de l'intégration de familles" venues en France.
à 11:51
«On ne sait pas s'il s'agit de
juger Mohamed Merah à travers ceux qui sont ici»
Me Etelin s'exprime doucement
avec son accent du sud. Il ne regarde pas la cour mais les avocats des parties
civiles. Son style est aux antipodes de celui de l'avocate générale hier après-midi.
"Je ne sais pas si la France est à genoux entre le 11 et le 19 mars 2012", commence-t-il, évoquant une phrase controversée de la mère de Mohamed Merah. "Mais ce que je sais, c'est qu'à Toulouse, nous étions dans l'horreur. Je suis de Toulouse. D'autres avocats ici, dans les parties civiles, sont de Toulouse. Ils savent qu'il est important de comprendre ce qui s'est passé dans la tête de celui qui voulait devenir un scélérat."
Le conseil de Fettah Malki évoque les victimes, leurs familles, dans un discours plein de compassion. Il regarde les avocats des parties civiles. "En défendant Malki, je me sens également totalement solidaire de ce que sont venues dire les parties civiles, affirme-t-il, toujours doucement. Nous ne plaidons pas contre vous, parce que vous partageons les mêmes valeurs. Nous sommes avec vous."
"Ce qui est sûr aussi, c'est que la défense doit pouvoir exister, dans un procès où les enjeux sont considérables, où la pression sociale et politique est énorme. On ne sait plus très bien s'il s'agit de juger Mohamed Merah à travers ceux qui sont ici, où s'il s'agit de trouver une solution équitable."
"Je ne sais pas si la France est à genoux entre le 11 et le 19 mars 2012", commence-t-il, évoquant une phrase controversée de la mère de Mohamed Merah. "Mais ce que je sais, c'est qu'à Toulouse, nous étions dans l'horreur. Je suis de Toulouse. D'autres avocats ici, dans les parties civiles, sont de Toulouse. Ils savent qu'il est important de comprendre ce qui s'est passé dans la tête de celui qui voulait devenir un scélérat."
Le conseil de Fettah Malki évoque les victimes, leurs familles, dans un discours plein de compassion. Il regarde les avocats des parties civiles. "En défendant Malki, je me sens également totalement solidaire de ce que sont venues dire les parties civiles, affirme-t-il, toujours doucement. Nous ne plaidons pas contre vous, parce que vous partageons les mêmes valeurs. Nous sommes avec vous."
"Ce qui est sûr aussi, c'est que la défense doit pouvoir exister, dans un procès où les enjeux sont considérables, où la pression sociale et politique est énorme. On ne sait plus très bien s'il s'agit de juger Mohamed Merah à travers ceux qui sont ici, où s'il s'agit de trouver une solution équitable."
à 11:39
Reprise de l'audience
L'avocat de Fettah
Malki s'avance et prend la parole.
à 11:39
AMBIANCE - Les deux accusés
plus détendus qu'hier
Abdelkader Merah et Fettah Malki,
les deux accusés entrés dans le box il y a quelques minutes, semblent plus
détendus aujourd'hui. Et pour cause, leurs avocats entrent en piste et vont
défendre les deux hommes, respectivement accusés de complicité d'assassinats
pour le premier et d'association de malfaiteurs pour le second.
On a vu Fettah Malki sourire avec ses avocats. L'un d'eux pianote sur son téléphone, un autre fait les cent pas devant son client, s'arrête, lit ses notes, repart.
De son côté, Abdelkader Merah semble plus pensif, le regard perdu dans le vague. Ses avocats, Me Vey et Celeyron, prennent des notes. Me Dupond-Moretti n'est pas loin.
On a vu Fettah Malki sourire avec ses avocats. L'un d'eux pianote sur son téléphone, un autre fait les cent pas devant son client, s'arrête, lit ses notes, repart.
De son côté, Abdelkader Merah semble plus pensif, le regard perdu dans le vague. Ses avocats, Me Vey et Celeyron, prennent des notes. Me Dupond-Moretti n'est pas loin.
à 11:34
Tout le procès dans notre
dossier
Retrouvez nos précédents articles
et directs dans notre dossier sur le procès Merah, le meilleur moyen pour
retrouver, jour après jour, l’essentiel des audiences.
C'est en cliquant sur ce lien.
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à 11:30
De nombreuses personnes font
la queue pour écouter les plaidoiries de la défense
C'est du jamais vu depuis le
début du procès. De nombreuses personnes faisaient la queue devant la salle
d'audience ce matin pour assister aux plaidoiries de la défense. Priés de
passer par un portique de sécurité, les curieux attendent sur plusieurs
dizaines de mètres et entrent au compte goutte dans la salle.
De très nombreuses personnes se pressent pour voir les plaidoiries de la défense.Julien Licourt / Le Figaro
De très nombreuses personnes se pressent pour voir les plaidoiries de la défense.Julien Licourt / Le Figaro
à 11:27
Aujourd'hui, la parole est à
la défense
Après le réquisitoire d'hier, la parole est à la défense. Les
avocats de Fettah Malki doivent plaider en premier ce matin, notamment Me
Etelin, arrivé très tôt avant le début de l'audience. Pour lui, l'objectif
est le même qu'au cours du procès : montrer que son client n'a rien d'un
terroriste et qu'il n'avait aucune idée de l'usage qu'allait faire Mohamed
Merah de l'arme qu'il lui avait cédée. Bref, il va tâcher de dépeindre un
délinquant, "le commerçant du quartier", qui a fourni le mauvais
client. Il risque 20 ans de prison.
Cet après-midi, cela sera au tour des avocats d'Abdelkader Merah de plaider. Me Dupond-Moretti, Celeyron et Vey devront, eux, montrer les faiblesses de l'accusation et notamment le manque de preuves matérielles à l'encontre de leur client, comme ils n'ont cessé de le faire tout au long des quatre premières semaines d'audience. Ils devront convaincre qu'Abdelkader Merah est bien ce "musulman orthodoxe", tel qu'il se décrit, et non ce militant de l'islam radical qui aurait poussé son frère à commettre ses meurtres. Il risque la perpétuité.
Cet après-midi, cela sera au tour des avocats d'Abdelkader Merah de plaider. Me Dupond-Moretti, Celeyron et Vey devront, eux, montrer les faiblesses de l'accusation et notamment le manque de preuves matérielles à l'encontre de leur client, comme ils n'ont cessé de le faire tout au long des quatre premières semaines d'audience. Ils devront convaincre qu'Abdelkader Merah est bien ce "musulman orthodoxe", tel qu'il se décrit, et non ce militant de l'islam radical qui aurait poussé son frère à commettre ses meurtres. Il risque la perpétuité.
à 11:22
Hier, l'avocate générale a
requis de lourdes peines contre les accusés
C'était une journée très
attendue. Lundi, l'avocate générale, Naïma Rudloff a requis la condamnation des
deux accusés dans le box. Elle a demandé la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de
sûreté de 22 ans pour Abdelkader Merah et une peine de 20 ans assortie des
deux-tiers pour Fettah Malki.
Pendant trois heures, l'avocate générale a tenté de démontrer la culpabilité des deux hommes dans le box : oui, Abdelkader Merah a influencé son frère. Il a été le "sachant", qui "pousse", "galvanise", "exhorte" son "petit frère" exécutant. Complice en offrant un soutien logistique, mais aussi en apportant une autorité morale et des instructions pour agir.
Pendant trois heures, l'avocate générale a tenté de démontrer la culpabilité des deux hommes dans le box : oui, Abdelkader Merah a influencé son frère. Il a été le "sachant", qui "pousse", "galvanise", "exhorte" son "petit frère" exécutant. Complice en offrant un soutien logistique, mais aussi en apportant une autorité morale et des instructions pour agir.
Quant à Fettah Malki, un homme "sans loi, sans foi, sans morale", il a fourni arme, munitions et argent. Pour l'avocate générale, il était logique qu'il soit poursuivi pour association de malfaiteurs car il n'est pas nécessaire de partager l'idéologie terroriste, il suffit de savoir que le projet était potentiellement terroriste. Connaissait-il la radicalisation des Merah ? Pour l'avocate générale, la réponse est oui car ils se connaissaient depuis longtemps et qu'il y avait un lien de confiance entre eux.
Vous pouvez retrouvez son réquisitoire dans notre live de lundi, en cliquant ici.
à 11:03
Bienvenue pour ce nouveau live
consacré au procès Merah
Bienvenue dans notre nouveau live
consacré à la couverture du procès du frère de Mohamed Merah. Le verdict est
attendu jeudi. Comme chaque jour, Lefigaro.fr revient dans la salle Voltaire, à
la cour d’assises spécialement composée.
On y juge Abdelkader Merah, pour
complicité d’assassinat, mais aussi Fettah Malki, délinquant toulousain,
poursuivi pour avoir fourni des armes à Mohamed Merah. Le premier dément toute
implication, le second reconnaît ses torts mais nie avoir été au courant du
dessein mortifère de son ami.
Cinq questions autour de la présence de Puigdemont en Belgique
(31.10.2017)
- Par Aude Bariéty
- Mis à jour le 31/10/2017 à 15:15
- Publié le 31/10/2017 à 14:16
L'arrivée de l'ancien
président catalan dans le plat pays pose un certain nombre de questions
juridiques. Éléments de réponse avec Anne Weyembergh, professeur à l'Institut
d'études européennes de l'Université Libre de Bruxelles.
La crise qui secoue l'Espagne
depuis le référendum de l'indépendance de la Catalogne le 1er octobre a connu
lundi un incroyable retournement de situation. Alors que le parquet général
espagnol a engagé des poursuites contre lui, le président catalan destitué,
Carles Puigdemont, a
quitté Barcelone pour Bruxelles.
Professeur à l'Institut d'études
européennes de l'Université Libre de Bruxelles, Anne Weyembergh est spécialisée
dans le droit pénal européen. Pour Le Figaro, elle revient sur les
enjeux juridiques que soulève la présence de Carles Puigdemont en Belgique.
● Comment et pourquoi Carles Puigdemont a-t-il opté pour la Belgique?
Lundi, le président catalan
destitué a effectué en voiture le trajet Barcelone - Marseille. Il a ensuite
pris un vol reliant la Cité phocéenne à la capitale belge, en compagnie de cinq
de ses conseillers. À en croire le journal espagnol El
Periodico, il s'agirait de Meritxell Borràs (Gouvernance), Toni Comín
(Santé), Joaquim Forn (Intérieur), Meritxell Serret (Agriculture, Alimentation)
et Dolors Bassa (Travail, Affaires sociales, Familles).
«Le principe de la libre
circulation des personnes dans l'espace Schengen permet à tout citoyen d'un
pays de l'UE de se déplacer dans un autre pays membre», rappelle Anne
Weyembergh. Aucun mandat d'arrêt n'ayant été délivré à leur encontre, tous ont
pu circuler librement.
Carles Puigdemont a expliqué
qu'il avait choisi Bruxelles pour sa situation de «capitale de l'Europe», qui,
il l'espère, devrait lui permettre «d'agir en toute sécurité». Au cours de
sa conférence
de presse de mardi, il a déclaré vouloir «mettre le problème catalan
en lumière au cœur de l'Europe».
● Qui a-t-il choisi pour
le représenter?
En Belgique, Carles Puigdemont a
engagé maître Paul Bekaert, avocat spécialisé dans les droits de l'homme. Né en
1948, l'homme de loi s'est fait connaître en défendant à plusieurs reprises des
militants présumés de l'ETA détenus en Belgique et réclamés par l'Espagne.
«J'ai une expérience de plus de
30 ans avec l'extradition et l'asile politique de Basques espagnols et c'est
probablement sur la base de cette expérience qu'il a fait appel à moi», a
estimé l'avocat. Néanmoins, pendant sa conférence de presse, Carles Puigdemont
a déclaré qu'il ne demanderait pas l'asile à la Belgique.
● Que risque le Catalan
en Espagne?
Le procureur général de l'État
espagnol, Jose Manuel Maza, a demandé lundi que Carles Puigdemont et d'autres
dirigeants catalans séparatistes soient poursuivis pour rébellion, sédition et
malversation. Le magistrat a requis leur comparution urgente devant une juge
d'instruction en vue de leur inculpation, ainsi que leur arrestation dans le
cas où ils ne comparaîtraient pas. Si Carles Puigdemont est inculpé puis
reconnu coupable, sa peine pourrait aller jusqu'à 30 ans de prison.
«La plainte du procureur montre
l'agressivité du gouvernement espagnol envers le gouvernement catalan. C'est
une plainte qui poursuit des personnes et des idées et non pas un délit», a
affirmé Carles Puigdemont lors de sa conférence de presse. Il a par ailleurs
dénoncé la «partialité» de la justice espagnole.
«Même si on peut regretter les
débordements qui ont eu lieu autour du référendum, l'Espagne est un État de
droit et devrait juger les dirigeants catalans équitablement», estime Anne
Weyembergh. «On ne peut en revanche pas assurer à 100% qu'il n'y aura pas de
violation des droits fondamentaux de Carles Puigdemont... Mais dans ce cas, il
pourrait saisir la Cour européenne des droits de l'homme.»
● Carles Puigdemont
peut-il être extradé vers son pays d'origine?
En 2002, une décision-cadre du
Conseil de l'Union européenne a créé un mandat d'arrêt européen en substitution
aux procédures d'extradition. «La procédure est plus fluide et complètement
judiciarisée: il n'y a plus de dimension politique», explique Anne Weyembergh.
«Et les motifs de refus ont été restreints. Entre autres, une clause de refus
d'extradition pour une personne accusée d'infractions politiques dans son pays
a été effacée.» L'enseignante concède toutefois qu'il existe une clause, dans
la loi belge, permettant de refuser l'extradition s'il apparaît qu'il existe un
risque avéré de viol des droits fondamentaux.
● Cette situation
risque-t-elle de déclencher une grave crise diplomatique entre la Belgique et
l'Espagne?
«La présence de Carles Puigdemont
place notre pays dans une situation extrêmement sensible, tant sur le plan
diplomatique que sur le plan politique», redoute Anne Weyembergh. Dans le
passé, la Belgique et l'Espagne ont déjà connu de fortes tensions diplomatiques
en raison de nombreux cas de Basques espagnols qui avaient demandé - et obtenu
- l'asile en Belgique. Sur le plan strictement national, l'enseignante craint
que les velleités indépendantistes de certains Flamands ne soient stimulées.
«L'affaire Puigdemont va être
scrutée de près en Belgique», conclut Anne Weyembergh. Comme pour lui donner
raison, le premier ministre belge Charles Michel a pris la parole sur le sujet
mardi après-midi. L'ancien président catalan «sera traité comme n'importe quel
citoyen européen, avec les mêmes droits et devoirs, ni plus ni moins» a averti
l'homme politique.
La rédaction vous conseille
- Catalogne:
Carles Puigdemont s'exfiltre chez les Belges
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les entrepreneurs prennent le large en catimini
Tirs d'artillerie dans la Ghouta orientale, près de Damas
(31.10.2017)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 31/10/2017 à 15:51
- Publié le 31/10/2017 à 15:47
Des tirs d'artillerie ont fait
une dizaine de morts, dont cinq enfants, et une trentaine de blessés
aujourd'hui dans une enclave rebelle de la Ghouta orientale, dans la
banlieue est de Damas, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme
(OSDH). Les tirs d'artillerie, qui ont commencé ce matin et se sont
poursuivis dans la journée, ont visé les localités de Djisrine, Douma, Sakba,
Mesraba, Harasta, Aïn Terma, Hazza et Kafr Batna.
» Lire aussi - En Syrie, la famine ronge la
région de la Ghouta
Hier, un convoi des Nations unies
et du Croissant-Rouge arabe syrien était entré à Kafr Batna et à Sakba, y apportant
de l'aide à 40.000 personnes pour la première fois depuis juin 2016. La
télévision publique syrienne rapporte pour sa part que des obus ont également
touché plusieurs zones de la capitale tenues par les forces gouvernementales,
faisant au moins cinq blessés.
En juillet, Moscou, qui soutient
le gouvernement syrien, et certains groupes rebelles ont signé un accord pour
faire de la Ghouta orientale une "zone de désescalade". Selon l'ONG
International Rescue Committee (IRC), cet accord ne permet cependant pas
d'assurer la sécurité des civils.
Un djihadiste kosovar extradé vers les USA (31.10.2017)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 31/10/2017 à 15:46
- Publié le 31/10/2017 à 15:41
Un djihadiste kosovar recherché
par les autorités américaines a été extradé vers les Etats-Unis, quatre mois
après son arrestation à Sarajevo, a-t-on annoncé aujourd'hui de source
judiciaire.
» Lire aussi - Le Kosovo, zone grise de l'Europe guettée par
l'islamisation
"Le parquet a participé à
une opération complexe visant à trouver et à extrader vers les Etats-Unis une
personne originaire du Kosovo et qui est soupçonnée d'avoir des liens avec le
terrorisme", selon un communiqué du parquet antiterroriste bosnien qui
s'est refusé à donner d'autres éléments eu égard à "la sensibilité du
dossier".
Selon le site internet
d'information bosnien "Zurnal.info", spécialisé dans les affaires de
terrorisme, il s'agit de Mirsad Kandic. Ce "collaborateur dangereux du
groupe Etat Islamique" s'était établi à Raqqa en Syrie, selon la même
source.
Mirsad Kandic est notamment
soupçonné d'avoir fourni des armes à l'EI ainsi que des gilets explosifs, dont
l'un a notamment été utilisé par Jake Bilardi, un Australien de 18 ans qui a
perpétré un attentat suicide contre une unité de l'armée irakienne dans l'ouest
de l'Irak, poursuit Zurnal.info. Mirsad Kandic est entré en Bosnie début 2017,
via l'aéroport de Sarajevo, utilisant un passeport ukrainien. Il a été arrêté
en juillet dans un appartement à Sarajevo.
Selon un bilan fourni en août par
la présidence bosnienne, environ 240 ressortissants bosniens sont partis en
Syrie ou en Irak depuis 2012. Quelque 116 y seraient toujours, dont environ la
moitié sont des hommes adultes. Par ailleurs, au moins 65 Bosniens sont morts
en Syrie et en Irak. Quarante-six autres sont retournés en Bosnie, dont 23 ont
été condamnés à de la prison. Quant aux Kosovars, quelque 300 sont partis
combattre en Syrie et en Irak, dont une soixantaine ont été tués, selon le
ministère kosovar de l'Intérieur. Environ 70 s'y trouvent toujours. Les autres
sont rentrés.
Brexit: Londres recrute des milliers de personnes
(31.10.2017)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 31/10/2017 à 16:40
- Publié le 31/10/2017 à 16:37
Le gouvernement britannique a
annoncé aujourd'hui accélérer ses préparatifs de sortie du Royaume-Uni de
l'Union européenne, étudiant les options avec ou sans accord, et vouloir
engager de 3000 à 5000 personnes en 2018 dans ce cadre.
Ces nouveaux recrutements
porteraient jusqu'à 8000 le nombre de personnes embauchées en lien avec
le Brexit d'ici à la
fin de l'année prochaine, près de 3000 postes, dont 300 avocats, ayant déjà été
créés pour travailler sur ce sujet dans les différents services
gouvernementaux.
Lors d'une réunion du
gouvernement aujourd'hui, le ministre chargé du Brexit, David Davis, a indiqué
à ses collègues que "les travaux préparatoires ont accéléré de manière
significative au cours des derniers mois", a rapporté un porte-parole de
la première ministre, Theresa May.
Les différents ministères
rédigent actuellement des "plans de mise en oeuvre" du Brexit dans
environ 300 domaines, et chacun d'entre eux "prépare le pays aux
différentes solutions négociées possibles ainsi qu'à un scénario d'absence
d'accord", a-t-il ajouté.
Selon le porte-parole, "ces
plans exposent des délais d'exécution détaillés, notamment pour recruter et
former de nouveaux membres du personnel; élaborer et fournir des systèmes
informatiques; et apporter les changements législatifs et réglementaires nécessaires".
Il a assuré que Theresa May était
confiante dans l'obtention d'un accord sur la future relation du Royaume-Uni
avec l'UE après le Brexit, prévu en mars 2019, malgré des divergences au sein
de son gouvernement sur la stratégie à tenir.
Les plans gouvernementaux
incluent toutefois l'hypothèse d'un échec des négociations avec Bruxelles.
"Ces plans évoluent et sont améliorés en permanence de manière à assurer
une préparation maximale dès le premier jour du Brexit", a dit le
porte-parole.
LIRE AUSSI :
Allemagne : un attentat déjoué (31.10.2017)
Par David
Philippot
Mis à jour le 31/10/2017 à 18h54 | Publié le 31/10/2017 à 18h41
La police allemande a mené,
mardi, un coup de filet à Schwerin, et a arrêté un jeune Syrien.
À Berlin
L'affaire s'est avérée
suffisamment brûlante pour mobiliser les forces d'intervention en ce jour
férié. Hier matin, à 6 heures, les agents d'élite du GSG 9,
équivalent du GIGN, ont investi trois appartements d'un quartier HLM de
Schwerin, une ville hanséatique. Le coup de filet a débouché sur
la saisie de matériels constitutifs d'une bombe au TATP, explosif de grande
puissance utilisé en mai dernier à l'Arena de Manchester, et sur
l'interpellation d'un suspect syrien de 19 ans.
Les préparatifs de Yamen A.
se trouvaient à un stade avancé. «Les forces spéciales ont mis la main sur de
l'eau oxygénée, de l'acétone et de l'acide sulfurique, les composants
nécessaires à la constitution d'une telle bombe, a précisé Frauke Köhler,
porte-parole du parquet antiterroriste qui conduit les investigations. Ainsi
que du matériel électronique et deux appareils de télécommunications, dont un
talkie-walkie, avec lesquels le suspect a réalisé des tests de détonation. Tous
ces indices laissent envisager un attentat déclenché à distance.»
«Une grave attaque a été
empêchée», a commenté Thomas de Maizière en marge descommémorations
du jubilé du 500e anniversaire
de la Réforme. «Sa cible reste méconnue mais il se rendait souvent à
Hambourg (la grande ville voisine, NDLR)», a soufflé le ministre de
l'Intérieur, visiblement soulagé.
Yamen A. était dans le viseur des
services de renseignements depuis son arrivée sur le sol allemand, en 2014.
L'adolescent avait aussitôt entamé un processus de radicalisation qui l'a
entraîné vers les préparatifs concrets de cet attentat à l'été 2017 «afin de
tuer et de blesser le maximum de personnes», selon la porte-parole. Fin
juillet, il a passé via Internet les premières commandes de composants. Son
téléphone portable, sous surveillance, a établi des recherches d'informations sur
les réseaux sociaux pour la construction d'une bombe et des contacts avec un
homme se présentant comme un «soldat du califat».
La menace est toujours élevée
Sans qu'on sache pour l'heure à
quel point le terroriste présumé était téléguidé par l'État islamique. Le
suspect est susceptible de le révéler. Il semble coopératif depuis le début de
sa garde à vue, qui s'achèvera par sa présentation devant le juge d'enquête,
prévue aujourd'hui.
Une arrestation en forme de
succès pour les forces de sécurité placées sous le feu des critiques depuis
l'attentat du marché de Noël berlinois. Une surveillance limitée aux heures de
bureau du terroriste
Anis Amri et la piètre communication entre les différents organes de
sécurité ont été épinglées.
Dans son commentaire, le ministre
de l'Intérieur de Maizière a bien pris soin de souligner «l'excellence du travail»
de ses services et de ceux de la justice, «qui se battent au quotidien pour
notre sécurité». La menace terroriste reste élevée en Allemagne, qui compte
«1 700 islamistes susceptibles de passer à l'acte», selon les
estimations de l'expert Hans-Gerd Jaschke. C'est un des points de consensus
entre les partis réunis en ce moment pour négocier un contrat de coalition.
Conservateurs, libéraux et écologistes sont tombés d'accord lundi sur le
recrutement de 15.000 personnels dans les rangs des forces de sécurité.
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Jean-Pierre Robin : «La mondialisation encourage de facto les
mouvements séparatistes» (31.10.2017)
Mis à jour le 31/10/2017 à 19h20 | Publié le 31/10/2017 à 17h54
ANALYSE - Loin d'être un
handicap, la petitesse d'un État est un atout : d'un côté, elle force à
être flexible - qualité essentielle dans le marché mondial concurrentiel - et,
de l'autre, les solidarités sont plus fortes et faciles à gérer.
Le
drapeau catalan flottait vendredi, devant le Parlement de Barcelone, à côté
du drapeau européen et ses douze étoiles sur fond bleu. Même Jean-Claude
Juncker n'a guère goûté cet hommage à l'Europe: «Nous n'avons pas à nous
insérer dans ce débat hispano-espagnol, mais je ne voudrais pas que demain
l'Union européenne se compose de 95 États membres», a averti le président de la
Commission de Bruxelles. «95» est le nombre actuel de régions dans l'UE selon
Nuts, la «Nomenclature des unités territoriales statistiques»(sic) établie à
Bruxelles. Pourraient-elles à l'avenir vivre chacune leur vie en dehors des
États auxquels elles appartiennent?
La Catalogne, l'Écosse, la
Lombardie, la Vénétie, mais aussi la Corse… les tentations séparatistes sont
d'autant plus vives que le marché unique de l'Union européenne garantit l'accès
aux débouchés commerciaux. À l'échelle planétaire également, la mondialisation
constitue de facto un gage d'ouverture au grand large. Ainsi la Californie,
très internationale grâce à la Silicon Valley et à ses communautés
cosmopolites, asiatiques principalement, n'aurait-elle pas avantage à se
désolidariser de la fédération américaine?
Small is beautiful : les douze
pays les plus riches du monde (selon le niveau de PIB par habitant) ne comptent
d'ailleurs que des « petits » par la population.
Small is beautiful: les douze
pays les plus riches du monde (selon le niveau de PIB par habitant) ne comptent
d'ailleurs que des «petits» par la population: du Qatar à la Suisse, en passant
par Singapour et la Norvège, aucun de ces États n'a plus de 8,5 millions
d'habitants.
Avant la Révolution française et
les guerres napoléoniennes, l'Europe était divisée en plus de 300 royautés ou
principautés indépendantes. Cent ans plus tard, en 1871, après l'unification de
l'Allemagne derrière la Prusse et l'unité italienne, le Vieux Continent
comptait moins de vingt États souverains. À sa création en 1945, l'Organisation
des Nations unies rassemblait à peine 51 pays membres. Puis, avec la
décolonisation et l'éclatement du bloc soviétique, le nombre des États indépendants
n'a cessé de grimper. L'ONU réunit aujourd'hui 193 pays, plus une poignée
d'États à statut spécial (Vatican, Taïwan, Palestine, etc.), avec en outre
une soixantaine de «territoires», dont des paradis fiscaux.
Le XXIe siècle va-t-il
renouer avec les provinces et les principautés de l'Ancien Régime? La
libéralisation des échanges et l'abolition des frontières douanières favorisent
la constitution d'entreprises multinationales géantes, notamment pour les
nouvelles technologies. Le
Gafa - Google, Apple, Facebook, Amazon - en est l'expression
emblématique. Mais, en même temps, la mondialisation facilite la vie des États
lilliputiens et elle encourage les mouvements séparatistes.
L'un des grands arguments des
Britanniques partisans du Brexit, tel le ministre des Affaires Étrangères,
Boris Johnson, consiste à dire que la Grande-Bretagne pourra négocier des
accords de libre-échange à sa guise. De par leur taille, les petits États sont
condamnés à l'ouverture, au point qu'à Singapour les exportations représentent
175 % de son PIB (un même produit franchit plusieurs fois la frontière au
cours de son processus de fabrication). Loin d'être un handicap, cette
petitesse est un atout: d'un côté, elle force à être flexible - qualité
essentielle dans le marché mondial concurrentiel - et, de l'autre, les
solidarités sont plus fortes et faciles à gérer dans les micro-États.
La nouvelle donne de la
mondialisation et la quatrième révolution industrielle du numérique ont pour
effet d'exacerber la compétition des personnes et d'affaiblir les solidarités
nationales.
La première révolution
industrielle, au XIXe siècle, avait aidé à l'émergence des États-nations.
Bismarck a réalisé l'unification de l'Allemagne à travers l'industrie et la
formation des Konzerne allemands, qui y trouvaient leur compte. La nouvelle
donne de la mondialisation et la quatrième révolution industrielle du numérique
ont pour effet d'exacerber la compétition des personnes et d'affaiblir les
solidarités nationales. L'État-nation n'est plus la dimension optimale qu'il a
pu être pour la vie en société et l'activité économique.
Plus homogènes culturellement et
plus agiles sur le plan économique, les régions sont donc tentées de jouer en
solo. Les plus riches se plaignent des transferts financiers qui se font en
leur défaveur et au profit des moins prospères: pour la Catalogne, ils
s'élèveraient à 17 milliards par an. De tels transferts sont inévitables
et, en temps normal, on n'y prête même pas attention. Que ce soit en France ou
aux États-Unis, ils participent du sentiment national tel que le définissait
Ernest Renan: «le désir de vivre ensemble». Le libre-échange généralisé, en effaçant
les barrières nationales, distend ce lien, lequel se retrouve alors de façon
quasi spontanée au niveau régional.
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Robin Rivaton : «Il est grand temps de sauver le soldat
Paris» (31.10.2017)
Par Robin
Rivaton
Publié le 31/10/2017 à 17h38
TRIBUNE - L'économiste fustige la
mauvaise gouvernance du territoire parisien, qui n'est pas, selon lui, à la hauteur
des enjeux de la métropolisation.
Robin Rivaton.
Alors que l'attractivité de la
France, grâce aux récentes mesures sur le droit du travail et la fiscalité du
capital, se redresse, l'absence de réforme institutionnelle d'ampleur en
Île-de-France empêche ce territoire, qui attire un investissement international
sur trois, de jouer à armes égales dans la compétition internationale.
Avec 12,4 millions
d'habitants, l'aire urbaine de Paris-Île-de-France est la quatrième plus
importante au monde en termes de création de richesses, derrière Tokyo, New
York, Los Angeles et à égalité avec Londres. Ce poids économique est
principalement le fruit d'une centralisation historique. Paris-Île-de-France
représente un tiers de la création de richesse du pays. Il est de bon ton, avec
des trémolos dans la voix, de se remémorer le bon vieux temps de la Datar et
d'exiger la déconcentration, mais cette analyse résiste mal aux faits. Ce qui
bénéficie à Paris bénéficie à la France, mais surtout ce qui ne bénéficie pas à
Paris ne bénéficie pas à la France.
«D'ici 2030, les villes vont
accueillir 1 milliard d'êtres humains supplémentaires. Qui dit
concentration d'habitants dit concentration de richesses.»
La métropolisation du monde est
un phénomène réel, et compter une métropole mondiale dans son pays est une
chance. 417 villes comptent plus de 1 million d'habitants et 36 plus
de 10 millions d'habitants. D'ici 2030, les villes vont accueillir
1 milliard d'êtres humains supplémentaires. Qui dit concentration
d'habitants dit concentration de richesses. En 2030, les 750 villes de plus de
1 million d'habitants que comptera la planète produiront près des deux
tiers de la richesse mondiale. Enrico Moretti a parfaitement décrit ce
phénomène dans The New Geography of Jobs, paru en 2013.
La compétition entre ces
territoires est de plus en plus forte, avec des politiques d'attraction de
services à forte valeur ajoutée toujours plus mobiles. L'État du New Jersey a
récemment voté 32 millions de dollars d'exonérations fiscales pour attirer
une société de biotechnologie et ses 260 emplois… à 22 kilomètres de
Manhattan. De notre côté, nous avons de réels atouts, une recherche et
développement dynamique qui commence à se transformer en innovation, des coûts
d'exploitation raisonnables, des talents reconnus.
Le territoire est malade de sa
gouvernance
Et pourtant la croissance de
Paris-Île-de-France a été inférieure à celle des territoires rivaux sur les
deux dernières décennies. La croissance a même été légèrement inférieure à
celle du reste de la France depuis 1993. Le territoire est malade de sa gouvernance.
La fragmentation administrative atteint des proportions inconnues ailleurs, le
think-tank américain Brookings Institute a recensé pas moins de 11,4
collectivités publiques par 100 000 habitants, contre 0,4 à Londres, 1,3 à
San Francisco et 2,1 à New York. Les coûts de coordination sont monstrueux et
les effets d'échelle inconnus.
Comme les entités sont atomisées,
le développement harmonieux est impossible. Ainsi les politiques de voirie de
la ville de Paris réduisant la mobilité des personnes ont de forts impacts sur
les territoires environnants. Le manque de prévision est aussi patent. Un
certain nombre d'équipements n'ont pas été modernisés, comme cette autoroute A1
congestionnée jusqu'à l'aéroport Roissy-CDG. Le grand campus de recherche et
développement de Paris-Saclay a pris du retard. Un projet aussi essentiel
que le
Grand Paris Express se voit même menacé de rabotage sur sa
ligne 17, ô combien essentielle.
«Il est encore temps de
chasser les nuages qui s'amoncellent.»
Il est encore temps de chasser
les nuages qui s'amoncellent. Presque dix ans après le lancement du Grand Paris
par Nicolas Sarkozy, le président de la République Emmanuel Macron a convoqué
une conférence territoriale. Ce n'est pas une question budgétaire, mais
simplement de gouvernance. Une bonne gouvernance de ce territoire impliquerait
un big bang institutionnel réduisant considérablement le nombre d'entités et
séparant les compétences. C'est ici, en zone dense, que la réforme territoriale
si souvent évoquée produira ses pleins effets. L'échelon local gérant la
proximité doit s'intégrer dans une collectivité d'envergure régionale aux
compétences fiscales promouvant la compétitivité, une préfecture assurant la
gestion du temps long.
Ainsi, à Londres, Greater London
Authority s'occupe du logement, de l'urbanisme, des transports, de la police
alors que les 33 borough councils peuplés de 150.000 à 300.000 habitants
s'occupent de l'éducation, des services sociaux, des équipements de loisir, des
déchets. Lancée en 1969, cette stratégie a permis à la capitale anglaise de se
hisser, en trois décennies, sur le podium des métropoles les plus attractives
au bénéfice de tous ses habitants.
* Membre du conseil scientifique
de la Fondapol. Dernier ouvrage: Quand l'État tue la nation(Plon,
2016).
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Le gouvernement dresse un plan pour les familles de
militaires (31.10.2017)
Par Alain
Barluet
Mis à jour le 31/10/2017 à 17h47 | Publié le 31/10/2017 à 17h13
L'accès au Wi-Fi, un plus grand
nombre de places en crèche, des logements supplémentaires figurent parmi les
mesures annoncées mardi par la ministre des Armées, Florence Parly.
Le gouvernement en avait fait une
priorité, pour remédier à un malaise diffus, nourri essentiellement par le
surengagement des militaires, sur tous les fronts depuis 2015. Des initiatives
engagées en 2016 par Jean-Yves Le Drian, notamment d'ordre financier, n'étaient
pas suffisantes et ont dû être complétées par des mesures, quantitatives et
qualitatives, qui ont été dévoilées mardi par Florence Parly.
La ministre des Armées, qui est
allée au contact des familles ces dernières semaines, en est convenue:
difficile aujourd'hui pour les militaires de ne pas être connectés avec leurs
proches, y compris durant les opérations, quand cela est possible. Le «plan
d'accompagnement des familles et d'amélioration des conditions de vie des
militaires» prévoit ainsi la généralisation du Wi-Fi gratuit. Une requête qui
n'a rien d'anecdotique quand on passe 150 ou 200 jours par an hors de son
foyer. Par ailleurs, dès 2018, quelque 240 places de crèche supplémentaires
seront mises en place, dans le cadre de ce plan qui vise, en premier lieu, à
mieux prendre en compte les absences opérationnelles qui pèsent notablement sur
la stabilité des familles. Un meilleur soutien moral et psychologique est
également prévu, a indiqué la ministre, selon laquelle les «contraintes de la
vie militaire sont durement vécues».
300 millions d'euros sur cinq
ans
Les nouvelles mesures du plan qui
ambitionne de répondre «concrètement et rapidement»aux attentes des familles représentent
300 millions d'euros sur cinq ans qui «devront être intégrés dans la Loi
de programmation militaire (LPM) 2019-2025», a dit la ministre. Une part
prépondérante ira au logement, un des axes forts du plan qui inclut la
construction de 660 logements de fonction d'ici à 2020, et la rénovation de
nombreux autres, essentiellement dans les «zones de tension locative forte».
D'autres mesures, en revanche, ne sont pas coûteuses, a expliqué Florence
Parly. L'une d'elles, particulièrement attendue, consiste à donner aux
militaires - qui ont à déménager tous les deux ou trois ans - une meilleure
visibilité sur leurs mutations: celles-ci «seront désormais communiquées cinq
mois avant le début de l'affectation, et ceci dans 80 % des cas», a
annoncé la ministre. Une «avancée» qui fera l'objet d'un suivi «extrêmement
strict», a-t-elle ajouté.
62 % des militaires
envisageraient de quitter l'uniforme, si l'occasion se présentait
Le troisième volet du plan,
«ancrer la garnison au cœur de la vie familiale, sociale et culturelle»,
accroît le rôle du commandement pour mieux intégrer localement les familles,
organiser des activités de cohésion et suivre les plus fragiles - familles
monoparentales, couples divorcés/séparés - sur le plan professionnel notamment.
«Le bien-être des militaires et
de leurs familles est un enjeu pour le futur de nos armées», a estimé
Mme Parly en évoquant la nécessité d'«assurer la vigueur et la pérennité»
du recrutement. Car si ce dernier se porte bien, dans le contexte de la
«remontée en puissance» des effectifs engagés après les attaques terroristes,
il n'en ira peut-être pas toujours ainsi. Le dernier rapport du Haut Comité
d'évaluation de la condition militaire (HCECM) évoque une fidélisation
«fragilisée». Selon un sondage cité dans ce document, 62 % des militaires
envisageraient de quitter l'uniforme, si l'occasion se présentait.
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Corps brûlé en Haute-Saône: grands moyens pour retrouver
l'assassin (30.10.2017)
- Par Esther Paolini AFP, Reuters Agences
- Mis à jour le 31/10/2017 à 18:47
- Publié le 30/10/2017 à 08:51
VIDÉO - Alexia Daval a disparu
samedi matin alors qu'elle faisait son jogging sur les rives de la Saône.
Lundi, un corps «brûlé» a été découvert. Alors qu'une enquête pour assassinat a
été ouverte, le maire de la commune appelle à éviter la psychose.
Un corps brûlé a été découvert
lundi après-midi dans un bois isolé, à plusieurs kilomètres du parcours de
footing habituel d'Alexia Daval, 29 ans, disparue samedi à Gray (Haute-Saône).
Seule une autopsie permettra son identification: «Il est trop tôt pour affirmer
qu'il s'(agit) bien d'Alexia» Daval, a précisé le procureur de Vesoul, Emmanuel
Dupic, alors qu'une
enquête a été ouverte pour assassinat.
Depuis, la scène de crime est
«gelée». Les enquêteurs de la gendarmerie et les techniciens en investigation
criminelle s'affairent dans le bois de Velet, aidés de trois drones. Les
appareils ont été mobilisés «pour permettre, vu du ciel, d'identifier des éléments
qui seraient lointains et peu visibles pour un observateur au niveau du sol et
pour reprérer d'éventuelles ‘traces de roulage et de pneus sur les prairies'»,
a expliqué le commandant de gendarmerie de Haute-Saône, Jean-Michel Blaudez.
«Le corps découvert est celui
d'un individu plutôt jeune (...) L'identification sera certaine avec l'autopsie
jeudi», a souligné le magistrat, qui a reçu les parents de la jeune femme en
début de soirée lundi, avant de confirmer la macabre découverte. «Il n'y a
aucun suspect à ce stade de l'enquête. Elle va être compliquée et longue»,
a-t-il estimé.
Velet, commune limitrophe de
Gray-la-Ville où vivait Alexia, est située à «plusieurs kilomètres de
l'itinéraire habituel» de course de la joggeuse, a précisé Jean-Michel Blaudez.
Le corps retrouvé grâce à un «ratissage méthodique (...) a été brûlé sur
place», expliquant le choix du bois, «assez isolé», selon le magistrat.
«On n'est jamais à l'abri d'un
acte isolé»
Depuis lundi, la piste d'un
enlèvement était privilégiée et une issue fatale était redoutée. «Les
investigations, très minutieuses, n'accréditent pas du tout la thèse de
l'accident, donc on est obligé de penser à quelque chose de plus grave», avait
reconnu le procureur, ouvrant une information judiciaire pour «enlèvement et
séquestration», avant la découverte du corps.
Alexia Daval avait quitté son
domicile de Gray-la-Ville samedi vers 9 heures pour aller courir. N'ayant pas
vu revenir son épouse, partie sans son téléphone, son mari avait prévenu vers
midi les gendarmes. Au moment de sa disparition, la jeune femme blonde portait
des lunettes rouges. Elle était vêtue d'une tenue de sport composée d'un short
noir, d'un gilet rouge et de baskets roses.
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joggeuse
La mère de la jeune femme,
Isabelle Fouillot, espérait que sa fille soit retrouvée vivante, tout en
avouant redouter le pire. «Je pense qu'elle a été enlevée. Quelqu'un la retient
ou s'est débarrassé d'elle et on va retrouver son corps», avait-elle confié
lundi à la mi-journée. Employée de banque et mariée depuis deux ans, Alexia
Daval n'avait «aucun problème particulier», selon le procureur. Ses parents
sont très connus dans le secteur de Gray où ils tiennent un café PMU et où sa
mère est conseillère municipale.
Parents, amis, riverains, près de
400 personnes ont bravé le vent froid dimanche et lundi, pendant plusieurs
heures pour pratiquer des battues sur les différents chemins empruntés
habituellement par la jeune femme lors de ses jogging. «Le parcours
qu'empruntait Alexia est très fréquenté. Beaucoup de gens marchent et courent à
cet endroit et il n'y a jamais eu de problèmes. Alexia ne s'est pas mise en
danger. Mais on n'est jamais à l'abri d'un acte isolé», a reconnu Christophe
Laurençot, maire de Gray, commune de 5000 habitants.
Harcelée par téléphone?
Tout en souhaitant éviter la
psychose, l'édile s'est dit «très inquiet» à l'idée qu'«un criminel en cavale»
puisse se trouver dans les environs de sa commune. «On ne s'attendait pas à ce
genre de faits dans notre petite contrée.» Et les rumeurs se multiplient depuis
la disparition. L'une fait état d'une fourgonnette blanche dont le conducteur
aurait abordé de manière agressive des jeunes filles dans le secteur de Gray.
«Il y a énormément de rumeurs publiques comme c'est le cas dans ce genre de
dossiers», met en garde le procureur. «Tout sera vérifié». De son côté, la mère
de la disparue a indiqué lundi à l'Agence France-Presse qu'Alexia Duval était
«harcelée» téléphoniquement depuis plusieurs mois par un jeune homme. Un
élément en cours de vérification par les enquêteurs.
Un numéro a été mis en place:
03.84.65.11.45. Le procureur rappelle que les enquêteurs ont «besoin de
tous les témoignages». «Même quelque chose qui peut paraître insignifiant à
Gray», a-t-il souligné.
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