Apprendre Alire
Allah a oublié d'interdire l'esclavage.
Serviteur _
Apprendre Alire Toi t'as oublié qu'il s'agissait des esclaves
de guerre et qu'on n'avait pas le droit de les frapper ni les insulter ni rien du
tout. Ils travaillaient dans des conditions convenables et ils étaient nourris,
logés et habillés comme leur maître.
Apprendre Alire
Mwarf. Tu le jures sur Allah et son prophète que ce que tu
dis, c'est la vérité ?
Si tu mens, tu t'engages devant Allah et son prophète à
aller en enfer, car tu as menti sur l'islam et déformé la vérité.
Serviteur _
Apprendre Alire Prouve le. Et si ne me le prouve pas en un
commentaire moi je m'en vais, je n'ai pas que ça à faire...
Apprendre Alire
Si j'étais musulman, je dirais que c'est grâce à Dieu que
l'esclavage a été aboli en France en 1848 ou aux USA grâce à la guerre de
Sécession. Pour éviter ce type de réponse qui permet de tout justifier par la
toute-puissance divine et l'extrême ignorance que nous en avons, je dois
reformuler ma phrase en : il n'existe aucune parole d'Allah dans le Coran
demandant d'abolir l'esclavage. Les hadiths et la sira viennent confirmer par
les paroles, les actes, les décisions et la vie de Mahomet que l'esclavage n'a
jamais été aboli.
Bon, et maintenant, pour les preuves, elles sont difficiles et longues à
fournir car, en fait, c'est tout le Coran et tous les hadiths qu'il faut apporter
et lire pendant des semaines pour bien montrer qu'il n'y a aucune phrase
demandant d'interdire absolument l'esclavage. Et je ne vais pas citer tout le
Coran et mettre en face de chaque verset : sourate 1, verset 1 : n'interdit pas
l'esclavage, sourate 1, verset 2 : n'interdit pas l'esclavage, etc. etc;
jusqu'à la sourate 114.
La charge de la preuve te revient donc : c'est à toi de
prouver que l'islam (Coran, hadiths, sira) a aboli l'esclavage en citant une
seule petite phrase qui dit : il est interdit pour tout homme de prendre un
autre être humain comme esclave (sous-entendu car tous ont une égale dignité et
une égale valeur et ne peuvent être réduits au rang de meubles ou d'animaux).
Je donne quelques textes dans les commentaires suivants, un
faisceau d'indices très forts allant dans le sens de l'autorisation de
l'esclavage dans les textes islamiques. Mais ce ne sont pas des preuves à
proprement parler. Encore une fois, on ne peut prouver l'inexistence de
l'abolition de l'esclavage dans un corpus de textes qu'en citant tout le Coran,
tous les hadiths et toute la sira et en montrant que dans chaque phrase ou
verset, il n'y a pas d'abolition de l'esclavage.
Serviteur _
Apprendre Alire Je me suis trompé ce n'était pas vraiment
les esclaves de guerres. Les arabes avaient déjà des esclaves et le prophète a
juste demandé de les traiter avec respect.
Serviteur _
Apprendre Alire Voici un site si tu veux en apprendre
plus...
Apprendre Alire
Les musulmans qui font le jihad ont le droit d'asservir les
mécréants capturés, leurs prisonniers de guerre. Ils ne peuvent les libérer que
s'ils se convertissent. C'est un pilier de l'islam tout autant que les 5
prières ou le ramadan. Jihad --> esclavage ou conversion.
Ca, c'est l'islam traditionnel, c'est ce que fait Daech par
exemple, et Al-Azhar ne les contredit pas. C'est ce qui se passe en Mauritanie.
Les musulmans mauritaniens ont toujours des esclaves noirs. C'est bien connu.
Ce ne sont pas les pays de l'OCI qui leur donnent des avertissements.
Serviteur _
Apprendre Alire Déjà le djihad, ne veut pas dire guerre
sainte, mais plutôt effort.
Apprendre Alire :
Le texte est facilement réfutable
sur la plupart des points qu'il aborde. Il est rempli de mensonges ou
d'omissions ou d'exagérations pour ne pas dégoûter de l'islam les musulmans
noirs. Car c'est cela, le but : ne pas perdre les centaines de millions d'africains
noirs qui ont été colonisés par l'Islam, et qui avec internet pourraient se
renseigner sur l'histoire de cette colonisation horrible qui ne s'est pas faite
avec des missionnaires, mais avec le feu et l'épée. Il faut faire oublier la
traite négrière arabo-musulmane : 17 millions de noirs morts sans descendants
car les hommes étaient castrés et les bébés métis de parents noirs et arabes
étaient tués.
Une colonisation mentale par une
idéologie terroriste et totalitaire est beaucoup plus difficile à éradiquer
qu'une colonisation par des puissances qui font des sciences et des recherches
et à partir du moment où les droits de l'homme sont devenus constitutionnels
aux USA et en France, l'esclavage a tenu 60 ans.
Avec ça, je ne t'ai toujours pas
donné les textes islamiques promis. Tu les veux ?
-----------------------
La traite négrière pratiquée par
les Arabes a perduré jusqu’à une époque fort récente. Voici un témoignage saisissant, que nous
trouvons dans les Mémoires de la
célèbre cinéaste allemande Leni
Riefenstahl, parus en allemand en 1987. Leni Riefenstahl a réalisé,
entre autres, ces inoubliables documentaires que sont Le Triomphe de la
volonté (1934) et Les Dieux du stade, sur les jeux
olympiques de Berlin en 1936.
En 1956, Leni Riefensthal était allée en Afrique pour y tourner un film.
Quelques semaines auparavant, elle avait lu dans un journal munichois un
article qui l’avait accrochée, titré « Un missionnaire découvre un trafic
d’esclaves en Afrique ». Voici ce qu’on pouvait y lire :
« Au bout de longs mois d’un
véritable travail de détective, cet ecclésiastique belge a réussi à débusquer
une vaste organisation illégale de marchands d’esclaves : chaque année,
jusqu’à cinquante mille Noirs sont encore déportés et vendus comme esclaves
dans des pays arabes. Le prix d’un
Noir en bonne santé et très costaud s’élevait à 1000 dollars
américains, variant jusqu’à 2000 dollars ! Les paiements s’effectuent
aussi en armes et en munitions. C’est ainsi qu’une femme vaut trois fusils, un
homme jeune et fort une caisse de cartouches, un adolescent bien bâti un
pistolet ou une baïonnette. Des
bandes armées de marchands d’esclaves s’infiltrent de nuit dans les villages,
pénètrent dans les cases, capturent les habitants terrorisés. Le tri de la “marchandise” a lieu
immédiatement, sur place : les enfants, les malades et les
personnes âgées sont laissées au village alors que les prisonniers vendables
sont enchaînés les uns aux autres par les pillards d’hommes, poussés et
bousculés comme un troupeau de bovins. On abat sans pitié celui qui tombe
d’épuisement. Le centre de ce trafic de chair humaine est situé dans la
montagne du Tibesti, une région escarpée inatteignable en voitures et en
camions, à la frontière entre la
Libye et l’ancienne Afrique Équatoriale Française. C’est là
qu’aboutissent les caravanes des trafiquants d’esclaves et leur “ivoire noir”,
en provenance du Tchad, du centre du Maroc, de l’Ouganda, du Soudan. Là, les
acheteurs, les “grossistes”, ont tous la peau blanche. On dit que beaucoup
d’entre eux sont des déserteurs de la Légion Étrangère. Leurs cargaisons
humaines sont ensuite transférées de nuit par des pistes secrètes jusqu’à la
mer Rouge, à pieds ou sur des camions. De là, embarquement vers l’Arabie sur des daus de
mariniers arabes qui attendent dans des criques abritées des
regards. » (Mémoires de Leni Riefenstahl, 1987, Grasset, 1997,
pp. 525, 526).
L’article bouleversa Leni
Riefenstahl, qui écrivit alors à la Société anti-esclavagiste de Londres pour
en savoir davantage : « J’appris par exemple que l’esclavage
continuait aussi d’être pratiqué en Éthiopie, alors qu’il y avait été aboli par
une loi punissant la vente d’êtres humains de la peine capitale. Beaucoup des Noirs qui tombaient aux mains
des trafiquants d’esclaves croyaient en fait se rendre avec eux en pèlerinage à
la Mecque – c’est ce qu’on leur avait fait croire au départ. Ils ne
se rendaient compte que trop tard de leur affreuse destinée. Le pire leur était
réservé pendant la traversée de la mer Rouge. Parqués tous ensemble en fond de
cale dans les rafiots arabes, dissimulés sous des brassées de branches de
mangroves et enchaînés par les pieds et les mains, ils étaient lestés par avance avec des pierres, pour couler à pic au cas
où il faudrait se débarrasser d’eux : ils étaient rejetés à
la mer par des écoutilles spéciales dès que le bateau se trouvait pris en
chasse ou stoppé par des vedettes de la police anglaise. « Nous n’avons
encore jamais réussi à prendre sur le fait un seul de ces bateaux
d’esclaves, m’a expliqué par la suite un officier de police anglais. Dès que nous mettons le pied sur un de ces
daus arabes, les criminels font fonctionner sans hésiter leurs écoutilles qui
tuent. Nous arrivons
toujours trop tard. » (page 526).
Leni Riefenstahl partit alors
pour l’Afrique en décembre 1955, afin de réaliser un film, La Cargaison
nègre. Voici ce qu’elle écrit (pages 544, 545) :
« Dans notre film, le
casting des rôles d’esclaves était particulièrement important. Il nous fallait
de grands Noirs très musculeux, car plus la “marchandise” était musclée, plus
le gain était élevé pour les trafiquants. Je m’étais imaginée que l’attribution
de ces rôles serait très facile ; la réalité fut toute différente. Les
indigènes d’Afrique de l’Est sont
le plus souvent minces, et mêmes maigres : il n’y a qu’à voir les Massaïs,
les Sambourous, les Tourcanes, etc. Les marchands d’esclaves se choisissaient plutôt leur “matière première”
au Congo, au Soudan et en Afrique centrale.
Certains des policiers que
j’avais aperçus dans les rues à Nairobi et à Mombassa correspondaient au type
d’hommes que je recherchais, par leur haute taille et leurs corps massifs. J’avais engagé la
conversation avec plusieurs d’entre eux, et découvert à mon grand étonnement
qu’aucun d’entre eux n’était originaire du Kenya ou du Tanganyika. Ils provenaient à peu près tous de la même
région : un petit village près du lac Victoria, non loin de la frontière
ougandaise. La plupart appartenait à l’ethnie yalao.
Comme je n’avais trouvé à Lamou
personne qui fût apte à interpréter un de mes rôles d’esclaves, je me décidai à
partir en avion jusqu’à la frontière ougandaise en compagnie d’un Arabe
traducteur, le fils du maire de Lamou. Je voulais aller examiner mes éventuels
acteurs de plus près. Ce voyage allait se révéler une des aventures les plus
excitantes que j’aie vécues en Afrique.
Le pilote anglais fit escale à
Malindi pour se ravitailler et déjeuner. Comme j’entraînais notre interprète
Abdullah avec nous, l’Anglais s’y opposa énergiquement : « Non,
l’Arabe ne peut pas venir déjeuner avec nous. S’il passe la porte de l’hôtel,
le patron l’abattra. »
Indignée et incrédule, je le
laisser éructer. Abdullah me toucha le bras, et murmura : « Miss
Leni… Nous autres, Arabes, nous sommes habitués à être traités de cette
manière. Allez au restaurant de l’hôtel avec le pilote, il y a ici un petit
boui-boui arabe où on m’acceptera. » Ecœurée, je déclarais tout de go au
pilote qu’il pouvait bien y aller tout seul, dans son hôtel. Puis je lui
tournai le dos, pris Abdullah par le bras, et partis déjeuner avec lui.
J’étais complètement remontée par
cet incident. Abdullah avait déjà effectué plusieurs années d’études
universitaires à Mombassa et allait conclure son doctorat au Caire. Il me parla
du délire chez certains Anglais d’appartenance à une classe supérieure. Je
compris alors pourquoi Six, à l’époque, n’avait pas voulu faire monter les deux
Massaïs dans sa voiture. Cette rencontre avec le jeune étudiant arabe scella
une amitié qui dure encore aujourd’hui.
L’avion pouvait nous emporter de
Kissoumou au lac Victoria, où nous prîmes des informations sur les villages où
vivent les Yalaos. Pas de piste d’atterrissage plus loin. Laissant le pilote à
Kissoumou, nous louâmes alors une voiture, Abdullah et moi, pour traverser une
zone de brousse africaine très dense. Ce que je vécus en traversant les
villages me bouleversa comme une tragédie : en apercevant Abdullah, les Noirs s’enfuyaient pris de panique. Ils nous
prenaient tous deux pour des trafiquants de chair humaine. Il ne me
restait plus qu’à le confier à un chef de tribu, et à tenter ma chance toute
seule. »
Islam et abolition de l’esclavage
Par Sheykh ‘Abd Allâh bin Hamid
‘Ali
Question :
Quand je lis le Qour’an, j’ai l’impression que la libération des
esclaves est considérée comme quelque chose de moralement bien. Mais le Qour’an
ne semble jamais catégoriquement condamner l’esclavage. L’esclavage pur est
considéré comme l’une des points sombres de l’histoire humaine, et l’Occident
tire une grande fierté à l’avoir aboli. Je me demande pourquoi ni le Qour’an ni
le Prophète Muhammad n’ont déclaré l’esclavage illicite ?
Réponse :
Il n’est pas facile de répondre à
cette question surtout parce que nous n’avons aucune trace d’une réponse claire
sur ce point dans les sources Islamiques. Par conséquent, tout ce que je peux
offrir comme réponse à cette question difficile est mon analyse personnelle à
partir de ma connaissance de l’esprit des enseignements Islamiques. Cela étant
dit, je crois qu’il est important de commencer par rappeler certaines réalités
se rapportant à l’esclavage colonial, car c’est le côté grotesque et
épouvantable de ce système qui généralement suscite l’indignation morale en raison
du fait que lorsqu’on évoque l’esclavage, la plupart des gens pensent
automatiquement à des personnes d’origine Africaine et à leur situation
difficile. Cette indignation se justifie pleinement car c’est principalement en
“Occident” que le mot “Noir” est devenu synonyme “d’esclave” à partir du début
du 17ème siècle.
A l’époque du Prophète Muhammad
la plupart des esclaves en Arabie étaient aussi des Africains noirs, mais il ne
s’agit pas d’un hasard, compte tenu de la proximité de l’Afrique et de l’Arabie.
En dehors de cela, il n’existe aucune preuve de l’existence d’une loi générale
ou d’une interprétation stipulant que seuls les Africains noirs étaient
susceptibles de devenir esclaves, même si cette même tendance a pu se
développer dans le monde Musulman à la même époque ou après que ce soit devenu
très répandu en Amériques.
Les esclaves d’Amériques
n’avaient généralement pas le droit de se marier. Ils ne pouvaient pas posséder
des biens car ils étaient eux-mêmes considérés comme des biens. Ils pouvaient
être achetés et vendus à volonté, voire même être séparés de leurs enfants. Il
n’y avait pas de lois protégeant les esclaves des violences physiques. Et les
propriétaires d’esclaves n’avaient aucune obligation légale de les nourrir, de
les habiller, ou de leur fournir des lieux d’habitations convenables. Les
esclaves Africains étaient traités comme on traitait les animaux [1].
Non! En fait, la façon dont ils
ont été traités était bien pire que celle dont les gens traitaient leurs chiens
de chasse. La maltraitance la plus importante était de nature psychologique.
Les esclaves n’avaient pas le droit d’apprendre à lire ou à écrire. Ils ont été
contraints à changer leurs noms d’origine, leurs pratiques religieuses et leurs
croyances. Ils ont été forcés de changer de noms pour qu’on puisse les
identifier comme étant la propriété des familles dont ils étaient les esclaves.
On leur a fermé les portes de la connaissance de leur passé, on leur a dit
qu’ils étaient des bons à rien, et qu’historiquement ils n’avaient en rien
contribué à la civilisation. En outre, on leur a appris qu’ils étaient par
nature inégaux avec les personnes de race blanche et ce dans tous les domaines.
Nonobstant ces faits, il n’est pas évident difficile de juger une période
antérieure de l’histoire humaine avec les normes morales d’aujourd’hui.
L’esclavage, pour une grande partie de notre histoire fut universelle.
Il n’y a pas que des blancs qui
ont asservis des noirs, des noirs ont asservis des noirs. En fait, il est bien
établi que de nombreux noirs libres vivant en Amérique avant l’émancipation
possédaient eux-mêmes des esclaves noirs. Des Africains réduits en esclavage
par d’autres Africains, des Européens réduits en esclavage par d’autres
Européens, etc. Tout cela avant la propagation de la doctrine qui a forcé le
destin des noirs à devenir des esclaves potentiels, à la fois en Amérique et
dans les autres régions du monde dites “civilisées”.
Il existait également une règle
générale selon laquelle si des personnes étaient vaincues lors d’une guerre,
les survivants qui avaient la chance de ne pas être sauvagement assassinés
pouvaient être réduits en esclavage pour le reste de leur vie. Il semble qu’il
s’agissait là d’une des façons les plus courantes de devenir un esclave. Il y
avait, cependant, d’autres situations qui pouvaient conduire les gens à devenir
esclaves. Parmi elles : 1) les attaques dans les villages après lesquelles ses
habitants étaient enlevés, vendus ou forcés à la servitude; 2) les déportations
qui résultaient de décisions judiciaires de gouvernements Africains corrompus
qui cherchaient les récompenses financières des marchands d’esclaves; 3)
lorsqu’une personne se retrouvaient endettée en raison d’un manque de fonds
pour payer ses dettes elle pouvait devenir l’esclave de ses créanciers ; 4) le
manque de ressources pouvait conduire des familles à se mettre au service des
propriétaires terriens et autres en échange de moyens de subsistance.
Dans la tradition Islamique, seul
un prisonnier de guerre pouvait être amené à devenir esclave. Le Qour’an
enseigne que lors des batailles, les vainqueurs Musulmans avaient la
possibilité de rendre gratuitement leur liberté aux prisonniers de guerre ou de
leur accorder cette liberté en échange d’une rançon [2]. Dans la tradition
Prophétique, il existe quelques cas où des prisonniers de guerre ont été
exécutés. Ce précédent a établi le droit de tuer les prisons de guerre sous
certaines conditions, et lorsque l’esclavage est juxtaposé à cette option, sa
gravité est atténuée dans une certaine mesure. Pour certains la question
devient, est-il préférable de prendre une vie ou de l’asservir? Un débat
contemporain similaire existe parmi les philosophes du droit pénal et les
moralistes, et il a trouvé sa place dans les débats sur l’utilité et les conséquences
éthiques de l’application de la peine de mort pour certains crimes.
Étonnamment, quand on réfléchi
sur ce qui a eu lieu par le passé, lorsque l’esclavage était universellement
accepté, on observe que ceux qui étaient réduits en esclavage évitaient la
plupart du temps les tentatives d’évasion. Il existe beaucoup d’histoires de
propriétaires d’esclaves envoyant leurs esclaves dans des entreprises
commerciales uniquement dans le but de voir ces esclaves revenir avec les
profits pour lesquels ils avaient été envoyés. Bien sûr, cela ne veut pas dire
que tous les esclaves et que toutes les formes d’esclavage engendrent une
vision ou une réalité utopique, de même, cela ne prouve pas l’inexistence des
révoltes de temps à autre. Il se trouve simplement que lorsque certaines
pratiques deviennent normatives dans la psyché collective des gens, l’histoire
a montré à maintes reprises que les humains possèdent une capacité à endurer,
supporter et surmonter les conditions difficiles et extrêmement désagréables dans
lesquelles ils se trouvent alors.
Maintenant, pour comprendre
pourquoi ni le Qour’an, ni le Prophète Muhammad SAW n’ont interdit l’esclavage,
réfléchissons tout d’abord sur les points suivants :
Comme dans la tradition
Occidentale, les esclaves étaient considérés comme la propriété légitime de
leurs propriétaires, même si le Qour’an est moins explicite sur ce point que
les livres de jurisprudence Islamique.
Une personne ne pouvait devenir
esclave que suite à sa capture en temps de guerre.
Seuls les adversaires
non-Musulmans pouvaient être contraints à la servitude, même si (dans les
faits) les Musulmans n’ont pas toujours été à la hauteur de cet idéal.
N’importe qui pouvait devenir
esclave, pas seulement les Africains noirs.
Les esclaves pouvaient être achetés
ou vendus, mais les membres d’une même famille ne pouvaient pas être séparés
les uns des autres, de même, un membre d’une famille ne pouvait pas être
l’esclave d’un autre membre de sa famille.
L’Islam exigeait des
propriétaires d’esclaves qu’ils respectent les règles suivantes :
Il était exigé des propriétaires
d’esclaves qu’ils aient la capacité matérielle de nourrir, vêtir et de fournir
un abri à leurs esclaves.
Les propriétaires avaient l’obligation
de nourrir et de vêtir leurs esclaves avec de la nourriture et des vêtements de
qualité égale à celle qu’ils utilisaient pour eux-mêmes. Le prophète Muhammad
(salallâhou ‘alayhi wassalaam) a dit : « Nourrissez-les de ce que vous mangez,
et les habillez-les de ce que vous portez » [3].
Le prophète Muhammad a interdit
de punir et de maltraiter les esclaves. Lors de son Pèlerinage d’adieu, il a
déclaré : « S’ils commettent un péché que vous jugez impardonnable, vendez les
esclaves de Dieu. Mais ne les punissez pas » [4].
Il était interdit de contraindre
les esclaves à changer leurs noms.
Les esclaves étaient autorisés à
posséder leur propre richesse, et à offrir leurs services à d’autres personnes
avec la permission de leurs propriétaires.
Les esclaves étaient autorisés à
se marier, et le Qour’an encourageait les propriétaires d’esclaves à trouver
des partenaires compatibles parmi eux. [5]
La valeur d’un esclave croyant
pouvait être rendue égale à celle d’un croyant libre, si la liberté de
l’esclave était acquise en réparation du meurtre accidentel d’un croyant libre
[6].
Les propriétaires d’esclaves ne
pouvaient pas se considérer comme des “maîtres” (asyād). Au contraire, ils
devaient se considérer comme des “patrons” (Mawāli).
Un(e) esclave pouvait racheter sa
liberté, et un certain nombre d’options permettant l’affranchissement
existaient [7].
Le Qour’an a fait la promotion de
l’affranchissement comme étant un idéal moral [8].
L’Islam a consolidé la relation
entre les propriétaires d’esclaves et les esclaves en attribuant à chacun d’eux
une partie de l’héritage de l’autre si l’un d’eux venait à décéder au cours de
la vie de l’autre. Le prophète Muhammad a dit : « Le patronage [9]n’est le
droit que de celui qui affranchit » [10].
Il y a d’autres choses qu’il faut
prendre en considération, mais laissez-moi vous dire ce qui suit en guise de
résumé. La mission ultime du Prophète Muhammad , était d’apporter le salut à
l’humanité dans l’au-delà. Dans l’accomplissement de cette mission, il a
certifié avoir fourni tous les outils et les connaissances nécessaires pour que
chaque croyant puisse atteindre cet objectif. Le cadeau le plus important qu’il
nous ait enseigné fut la connaissance que Dieu accepte uniquement les bonnes
œuvres qui sont effectuées avec une intention pure. Le fait que les esclaves
furent considérés comme propriété privée de leurs propriétaires au cours des
époques pré-modernes aurait pu constituer un défi de taille si cela avait
permis l’émancipation universelle mettant hors la loi la possession d’esclaves.
La guerre civile Américaine nous rappelle cependant les conséquences
potentielles qu’il peut y avoir lorsque l’on dépouille des personnes de leurs
biens, même s’il est estimé que cette possession est illégale.
Il ne s’agit pas de déprécier le
bien qui a résulté de la bravoure de Lincoln et de sa conviction en ce qui
concerne les esclaves de l’Amérique. Mais, on est en droit de se demander
pourquoi il y a eu jusqu’à ce qu’à ce jour tant de résistance à l’ascension
sociale des Noirs depuis l’époque de la Proclamation d’Emancipation. Il suffit
juste d’observer toutes les politiques soutenues par le gouvernement, les lois,
et les efforts entrepris pour saper le succès des Noirs depuis la fondation des
États-Unis d’Amérique. Je dirais précisément que c’est parce que les
propriétaires ont été forcés de céder à contrecœur leurs esclaves, après plus
d’un siècle d’endoctrinement qui consistait à leur faire croire d’une part que
leur race était supérieure à toutes les autres et que d’autre part les noirs ne
pourraient jamais être leurs égaux. La législation de Lincoln et le décret
présidentiel ne portaient que sur une partie du problème. Pour assurer une paix
et un progrès durable dans la société Américaine, il aurait fallu une quantité
importante d’introspection et de réalignement mental, incluant l’abandon par
Lincoln lui-même de sa propre croyance en l’infériorité des Noirs. Les autres
problèmes qui ont fait suite à la proclamation de Lincoln étaient par ex. que
d’anciens esclaves étaient abandonnés sans garanties de nourriture, de
logement, de travail, de sécurité, et étaient laissés à la merci des anciens
propriétaires d’esclaves furieux du nouvel arrangement. Lincoln, en outre,
plaidait pour le renvoi des Noirs vers l’Afrique.
Ce que le Prophète Muhammad a fondamentalement essayé de faire était de
créer une société mentalement et émotionnellement mature et suffisamment
préparée pour recevoir en son sein d’anciens esclaves comme partenaires égaux
dans la formation du bien-être global de la vie publique et privée. Quand un
propriétaire d’esclaves se perçoit non pas comme un “maître” (sayyid), mais
comme le “patron” (Mawla) de son esclave, il est alors plus facile pour se
propriétaire de voir en l’esclave à la fois un privilège et une responsabilité.
Quand on a le devoir de partager sa fortune avec ses esclaves, de les habiller
de manière semblable à ce qu’on porte nous-mêmes et de les nourrir avec la même
qualité de nourriture que celle que l’on
consomme, il est difficilement imaginable que cette personne nous puissions (en
parallèle) avoir le droit d’abuser de lui (ou d’elle). Puis, quand on sait que
le propriétaire se voit attribuer une part de la richesse de son esclave et que
le principe de réciprocité exige que l’esclave puisse être l’héritier des biens
de son/sa propriétaire, il est difficile d’imaginer que le Prophète
Muhammad ait voulu créer autre chose
qu’un climat de fraternité et de solidarité permettant une transition plus
facile de la condition d’esclave vers celle de non-esclave.
En agissant ainsi, le ou la
propriétaire d’esclave s’assure une place spéciale dans le Paradis de Dieu
étant donné sa volonté et de sa décision délibérée d’affranchir cet esclave de
ces liens. De l’autre côté, la personne sous obligations ne nourrit dans son
cœur aucune rancune pour son ex-propriétaire qui le libère après qu’il l’ait
utilisé de manière relativement digne. Je crois que c’est pour ces raisons que
ni le Qour’an ni le Prophète Muhammad
n’ont catégoriquement interdits l’esclavage. L’objectif était de créer
les conditions qui ne garantiraient pas seulement une rupture durable de la
pratique. Il s’agissait également d’enseigner que toute vie humaine est égale
par essence. L’esclavage, selon les enseignements prophétiques était une
alternative bien plus attrayante que ce que nous avons trouvé en Amériques. Et
gardez à l’esprit que les esclaves n’étaient pas tous noirs.
Was Salam
Abdullâh
Notes :
Ps : Ce Hadith n’ayant pas été
cité, il est important de rappeler au lecteur cette parole du Prophète (paix et
bénédiction sur lui) qui a dit : « O les hommes ! Celui que vous adorez est un,
et votre père est un. Pas de supériorité à un Arabe sur un non-Arabe, ni à un
non-Arabe sur un Arabe, ni à un blanc sur un noir, ni à un noir sur un blanc.
La seule supériorité qui compte [auprès de Dieu] est celle de la piété. Ai-je
transmis le message ? » [Hadith rapporté par Ahmad, n° 22 978, authentifié par
al-Arna’ût : bas de page sur Zâd al-ma’âd, 5/158]
[1] Ces esclaves étaient même
moins bien traités que des animaux, car leurs maîtres avaient parfois une haine
profonde envers eux et faisaient preuve d’une cruauté extrême.
[2] Qour’an, s47-v4
[3] Hadith Sahih, rapporté par
Muslim
[4] Hadith rapporté par Ibn Saad
[5] Qour’an, s24-v32 : « Mariez
les célibataires qui vivent parmi vous, ainsi que vos serviteurs vertueux des
deux sexes. S’ils sont pauvres, Allâh pourvoira, par Sa grâce, à leurs besoins,
car Il est Plein de largesses et Sa Science n’a point de limite. »
[6] Qour’an, s4-v92 : « Aucun
croyant n’a le droit de tuer un autre croyant, si ce n’est par erreur. Si un
tel acte se produit, le coupable devra affranchir un esclave croyant et verser
à la famille de la victime le prix du sang, à moins que les ayants droit n’en
fassent remise. Si la victime est un croyant qui appartient à un groupe
hostile, le meurtrier affranchira seulement un esclave croyant, mais si la
victime appartient à un groupe auquel vous êtes liés par un pacte, la remise du
prix du sang à la famille et l’affranchissement d’un esclave croyant seront
exigés du meurtrier. Si ce dernier n’en a pas les moyens, il devra observer un
jeûne de deux mois consécutifs, à titre d’expiation prescrite par Allâh,
l’Omniscient, le Sage. »
[7] Qour’an, s24-v33 : « Que ceux, cependant, qui, faute de moyens, ne
peuvent pas se marier observent la continence jusqu’à ce que Allâh, dans Sa
générosité, pourvoie à leur indigence. Établissez un contrat d’affranchissement
en faveur de ceux de vos esclaves qui en expriment le désir, si vous les en
jugez dignes. Faites-les bénéficier d’une part des biens dont le Seigneur vous
a gratifiés. N’obligez pas vos jeunes esclaves, par esprit de lucre (appât du
gain), à se prostituer alors qu’elles veulent rester chastes. Si une telle
contrainte est exercée sur elles, Allâh leur accordera Son pardon et Sa
miséricorde. »
[8] Qour’an, s90-v12-13 : « Mais
sais-tu bien ce qu’est la voie ascendante? C’est la pente qu’on gravit en
libérant un être humain »
[9] Patronage : Soutien accordé
par une personne importante, par une organisation.
[10] Muslim