lundi 9 octobre 2017

Islamisme et politique 09.10.2017

Corbeil-Essonnes : deux voyageurs blessés au couteau à la gare (09.10.2017)
Val d'Oise: un homme poignardé à mort sur une aire d'autoroute (26.07.2017)
Cambriolage dans l'Hérault : qu'est-ce que la présomption de légitime défense ? (09.10.2017)
Guerre des visas entre les États-Unis et la Turquie (09.10.2017)
Un frère du tueur de Marseille arrêté en Italie (08.10.2017)
Un député FN porte plainte après une agression (08.10.2017)
Mariano Rajoy : «L'unité de l'Espagne ne se négocie pas» (08.10.2017)
Comment est né le nationalisme catalan (08.10.2017)
De plus en plus d'entreprises fuient la Catalogne (09.10.2017)
Indépendance: journée cruciale, ce mardi, pour la Catalogne (09.10.2017)
Face à la fièvre catalane, le réveil du patriotisme espagnol (09.10.2017)
Pourquoi l'armée a du mal à fidéliser ses troupes (07.10.2017)
Apologie du terrorisme: un homme écroué (06.10.2017)
Un projet d'attentat déjoué à Times Square (06.10.2017)
La Turquie lance une opération militaire en Syrie (07.10.2017)
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Corbeil-Essonnes : deux voyageurs blessés au couteau à la gare (09.10.2017)


>Faits divers|Florian Loisy|09 octobre 2017, 0h20 | MAJ : 09 octobre 2017, 9h57|25

Corbeil-Essonnes, le 8 octobre. Un homme a attaqué deux personnes au couteau ce samedi soir, vers 23 heures, à la gare RER de Corbeille-Essonnes (Essonne).

LP/FLORIAN LOISY

Les faits se sont produits vers 23 heures. Les policiers ont interpellé le suspect, qui a des antécédents psychiatriques.


Un homme a attaqué deux personnes au couteau samedi soir, vers 23 heures, à la gare RER de Corbeil-Essonnes (Essonne).

Les deux victimes ont été transportées à l'hôpital en urgence relative. L'une a été touchée à la carotide, tandis que l'autre souffre de blessures au dos et au thorax. Leurs jours ne seraient pas en danger.

Le suspect a été neutralisé par les policiers, qui lui ont tiré dans les jambes. Il a été hospitalisé avec une balle dans le mollet et une fracture du tibia. On ignore ses motivations mais il présente des antécédents psychiatriques. 

Les enquêteurs semblent écarter toute piste terroriste.

Les faits se sont déroulés alors que le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb était en visite nocturne dans le département de l'Essonne, à quelques kilomètres de l'attaque.

Val d'Oise: un homme poignardé à mort sur une aire d'autoroute (26.07.2017)


Par Le Figaro.fr 

Mis à jour le 26/07/2017 à 09h09 | Publié le 26/07/2017 à 08h52

Le cadavre d'un quadragénaire a été découvert cette nuit sur une aire de repos de l'autoroute A 1 à hauteur de Villeron, dans le Val d'Oise. Il aurait été poignardé à mort, rapporte le quotidien Le Parisien .

C’est un passant qui a découvert la victime gisant sur le sol et ne respirant plus. Il a immédiatement tenté de le réanimer, avant d’être relayé par les secours. Le décès a été constaté vers 1 heure 40.
Selon les forces de l’ordre, la victime souffrait d’une plaie de 3 cm de large en haut du dos, au niveau de la colonne vertébrale. La brigade criminelle de police judiciaire de Versailles, dans les Yvelines, a été chargée de l’enquête.

Cambriolage dans l'Hérault : qu'est-ce que la présomption de légitime défense ? (09.10.2017)



Mis à jour le 09/10/2017 à 18h46 | Publié le 09/10/2017 à 16h22

FOCUS - Des milliers d'internautes se mobilisent en faveur du jardinier-paysagiste de 74 ans qui a tué jeudi d'un coup de fusil l'un des deux cambrioleurs qui s'en étaient pris à lui, ainsi qu'à son épouse handicapée. Un cas juridiquement particulier puisque le parquet a retenu une «présomption de légitime défense» prévue par le code pénal.

La question de la légitime défense agite les usagers des réseaux sociaux après le drame qui s'est déroulé jeudi 5 octobre au soir au domaine Saint-Adrien à Servian dans l'Hérault, sacré «plus beau jardin de France» en 2013. Le propriétaire de ce jardin botanique, Daniel Malgouyres, a abattu d'un coup de fusil au sternum l'un des deux cambrioleurs qui s'en étaient violemment pris à lui ainsi qu'à sa femme, handicapée depuis une récente chute de cheval. Après 48 heures de garde à vue, l'homme de 74 ans a été mis en examen samedi soir mais laissé en liberté sous contrôle judiciaire. Le procureur de Béziers, Yvon Calvet, a évoqué une «présomption de légitime défense». Nous faisons le point sur cette question alors qu'une pétition numérique pour soutenir l'accusé rencontre un vif succès.

La nuit était déjà tombée, vers 21h, quand deux hommes sont entrés dans ce lieu isolé, situé en pleine campagne près de Béziers. Après s'être introduits dans la maison, ils ont menacé les propriétaires pour connaître l'emplacement d'un supposé coffre-fort. Alors que l'un d'eux montait à l'étage tandis que le second restait auprès du couple au rez-de-chaussée, le propriétaire aurait réussi à se saisir de son fusil - toujours chargé pour abattre des sangliers, selon ses dires - avant d'ouvrir le feu sur l'homme qui les surveillait. Ce dernier, qui décède peu de temps après, n'a toujours pas été identifié. Le second cambrioleur est toujours en fuite.

En état de légitime défense, jusqu'à preuve du contraire

Connu localement pour son site remarquable, ouvert au public et mis en valeur dans plusieurs émissions de télévision, notamment «Le jardin préféré des Français» sur France 2, Daniel Malgouyres a rapidement reçu le soutien de milliers d'internautes. Créée sur Facebook, la page «Soutien au cambriolé de Servian» a déjà été «aimée» par près de 50.000 personnes tandis qu'une pétition a reçu la signature de plus de 80.000 personnes. Une mobilisation qui n'est pas sans rappeler celle qui avait suivi l'affaire du bijoutier de Nice, qui avait tué l'un des braqueurs de son magasin.

«L'une des particularités dans le cambriolage du domicile de Daniel Malgouyres est qu'il y a présomption de légitime défense», explique au Figaromaître David Marais, spécialiste de droit pénal. En général, c'est effectivement à celui qui déclare avoir agi en état de légitime défense de prouver que c'était bien le cas. Il faut alors que plusieurs critères soient respectés. La personne doit avoir agi face à une attaque à son encontre ou à l'encontre d'une autre personne. Sa riposte doit être nécessaire. Autrement dit, cela devait être pour lui le seul moyen de se protéger. Les moyens qu'il emploie doivent être proportionnés. Ainsi, une personne ne peut pas tirer un coup de feu sur quelqu'un qui lui assène un coup de poing. Enfin, la riposte doit intervenir au moment de l'agression et non après. Arrêter un voleur qui fuit après son délit n'entre pas dans le cadre de la légitime défense.»

«Néanmoins, dans deux cas particuliers, il y a présomption de légitime défense. C'est alors à l'accusation, donc au parquet, et non à l'accusé de prouver qu'il y a eu ou non légitime défense», explique maître Marais. Ceci vaut lorsqu'une personne repousse, de nuit, l'entrée d'une personne dans son domicile, par effraction, violence ou ruse. C'est encore le cas lorsqu'une personne se défend contre les auteurs de vols ou de pillages exécutés avec violence. «En l'espèce, cela ne signifie pas que la légitime défense sera retenue à la fin, cela dépendra de l'enquête, mais pour l'instant, jusqu'à preuve du contraire, il est présumé ayant agi en état de légitime défense puisque le cambriolage s'est déroulé de nuit et qu'il y a eu visiblement des violences contre lui et son épouse», ajoute l'avocat.

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Guerre des visas entre les États-Unis et la Turquie (09.10.2017)

  • Par   Le figaro.fr 
  • Mis à jour le 09/10/2017 à 00:02 
  • Publié le 08/10/2017 à 23:52
L'ambassade américaine à Ankara a annoncé dimanche soir la suspension immédiate de la délivrance de visas - hors immigration - dans toutes les missions diplomatiques américaines en Turquie. L'ambassade turque à Washington a pris des mesures encore plus restrictives en représailles.

L'ambassade américaine à Ankara a annoncé dimanche soir la suspension immédiate de la délivrance de visas, hors visas d'immigration, dans toutes les missions diplomatiques américaines en Turquie, sur fond de tensions liées à l'arrestation d'un employé du consulat d'Istanbul mercredi. Pour «réévaluer l'engagement» des autorités turques à assurer la sécurité des missions et de ses employés et «afin de limiter le nombre de visiteurs qui se rendent à nos ambassades et consulats le temps de cette évaluation, nous suspendons immédiatement tous les services autres que les visas d'immigration», a indiqué l'ambassade dans un communiqué.

Cette décision survient après l'arrestation mercredi d'un employé local du consulat d'Istanbul pour des liens présumés avec les putschistes à l'origine du coup d'État avorté de juillet 2016. Selon un communiqué publié jeudi sur le site de l'ambassade à Ankara, le gouvernement américain s'est dit «profondément troublé» par cette arrestation et a déploré des fuites distillées «par des sources gouvernementales turques» dans la presse sur l'employé en question, estimant que cela revenait «à lui faire un procès dans les médias et non pas devant un tribunal». Le quotidien pro-gouvernemental Sabah a notamment publié des informations sur la famille de l'employé en question, comme l'adresse de son domicile.

L'employé est accusé d'«espionnage», de tentative de renverser le gouvernement et de liens avec les réseaux du prédicateur exilé aux États-Unis, Fethullah Gülen, désigné par Ankara comme le cerveau du putsch avorté de juillet 2016. L'ambassade américaine a estimé que ces allégations étaient «sans fondement». Ibrahim Kalin, porte-parole du président turc Recep Tayyip Erdogan, a expliqué cette arrestation par des relevés d'appels suggérant l'existence d'«un intense trafic téléphonique» entre l'employé arrêté et des putschistes présumés, dont Adil Öksüz, considéré comme l'un des meneurs du coup avorté.

Copier-coller

En mars déjà, l'ambassade américaine avait dû s'expliquer sur un appel téléphonique du consulat d'Istanbul à Adil Öksüz, quelques jours après le putsch manqué. Elle avait alors déclaré que cet appel était destiné à l'informer de la révocation de son visa américain. Arrêté juste après la tentative de putsch, Adil Öksüz a été relâché dans les jours suivants dans des circonstances floues et est depuis activement recherché par les autorités turques.

Dans les jours qui ont suivi le putsch avorté, des responsables turcs avaient ouvertement accusé les États-Unis d'être liés au coup de force, contraignant l'ambassadeur américain John Bass à démentir ces allégations lors d'un entretien à la télévision turque. Depuis la tentative de coup d'État, le refus des États-Unis d'accéder à la demande de la Turquie de lui remettre Fethullah Gülen est une source de tension permanente entre les deux pays.

Quelques heures plus tard, la Turquie a répondu du tac au tac, annonçant par la voix de son ambassade à Washington la suspension immédiate de la délivrance de visas, hors visas d'immigration. Ironie de l'histoire, le communiqué de l'ambassade turque est un parfait copier-coller de la version américaine. A un détail près: les restrictions turques vont encore plus loin que celles décidées par les Etats-Unis, car elles s'appliquent «aux visas figurant dans les passeports, aux visas électroniques et aux visas obtenus à la frontière», en plus de ceux délivrés par les missions diplomatiques aux Etats-Unis, selon une déclaration de l'ambassade turque à Washington.

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Un frère du tueur de Marseille arrêté en Italie (08.10.2017)


  • Par  Lefigaro.fr avec AFP et Reuters 

  • Mis à jour le 08/10/2017 à 22:47 
  • Publié le 08/10/2017 à 20:03
Un frère d'Ahmed Hanachi, le ressortissant tunisien ayant tué deux jeunes cousines à Marseille (sud de la France) il y a une semaine, a été arrêté en Italie, indiquent dimanche les médias italiens. L'homme a été arrêté à Ferrare, dans le nord de l'Italie, à la suite d'un mandat d'arrêt international délivré par les autorités françaises.

Selon les sites des journaux Corriere della Sera et La Repubblica , l'homme arrêté serait Anis Hanachi. Les deux journaux indiquent que l'homme aurait été arrêté samedi après-midi.

La justice française a ouvert une information judiciaire pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle et complicité d'assassinat et de tentative d'assassinat" et la France va désormais délivrer un mandat d'arrêt européen afin qu'il "soit remis dès que possible à la justice française". L'autre frère d'Ahmed Hamachi, Anouar, 32 ans, fait aussi l'objet d'un mandat de recherche délivré par la justice francaise.

Ahmed Hanachi, le Tunisien de 29 ans qui a tué dimanche dernier deux jeunes femmes dimanche à la Gare Saint-Charles de Marseille, avant d'être abattu par la police, a vécu plusieurs années à Aprilia, au sud de Rome. "Il s'est marié à Aprilia avec une Italienne en 2008, il y a été inscrit comme résident entre mars 2010 et mai 2017 et a été arrêté à deux reprises pour une affaire de drogue et une autre de vol", avait déclaré mercredi un représentant de la mairie.

"Il a ensuite été radié des listes communales, faute d'avoir renouvelé son certificat de résidence, mais nous savons qu'il n'habitait plus sur la commune depuis 2015", avait-il ajouté.

Un député FN porte plainte après une agression (08.10.2017)



Mis à jour le 09/10/2017 à 11h45 | Publié le 08/10/2017 à 19h02

LE SCAN POLITIQUE - Une personne a été placée en garde à vue après l'agression de Ludovic Pajot. Sur Facebook, le benjamin de l'Assemblée nationale avait indiqué avoir été frappé samedi soir dans un bar de Béthune par des individus «se revendiquant de l'extrême gauche antifa».

La politique est-elle durablement en proie à la violence? Après Nathalie Kosciusko-Morizet (LR) en juin, Laurianne Rossi (LREM) en juillet, et Boris Faure (PS) en août, un nouvel élu de la République aurait été agressé «samedi soir» 7 octobre. Il s'agit du député FN de la 10e circonscription du Pas-de-Calais Ludovic Pajot. Il affirme avoir été «soudainement pris à partie par un groupe d'individus» dont «certains se réclamaient» selon lui «de l'extrême gauche antifa». L'altercation aurait eu lieu en marge d'une «sortie dans un bar de Béthune (Pas-de-Calais)». Selon le parquet, trois individus l'auraient rattrapé et frappé avant de prendre la fuite. L'un des mis en cause a été interpellé et présentait un taux d'alcoolisation de 0,59 mg/L d'air expiré. «Il conteste pour le moment être auteur des violences mais reconnaît avoir injurié la victime», a indiqué lundi le parquet, précisant que les deux autres personnes étaient recherchées.

«Après un premier échange au terme duquel j'ai été insulté de manière répétée, plusieurs individus de ce groupe se sont jetés sur moi et m'ont asséné plusieurs coups, dont certains au visage. J'ai alors pu m'extraire en me mettant à l'abri dans un autre établissement», raconte le benjamin de l'Assemblée sur sa page Facebook. «Je tiens à remercier chaleureusement les personnes qui se sont interposées afin de m'apporter le secours nécessaire», ajoute-t-il. Il a précisé à BFMTV avoir «des traumatismes au niveau de la machoire, il me faut quelques jours pour me remettre de cette agression».

«Il est temps de dissoudre ces milices d'extrême gauche», exhorte Marine Le Pen

Le jeune élu considère que «la violence de ces militants, ou plutôt de ces délinquants ultra-violents toujours prêts à en découdre, est connue de tous». Il affirme avoir «bien évidemment déposé plainte pour permettre à la police et à la justice de se saisir de cette affaire et de faire condamner les auteurs de ces violences». Contacté par France Info, le parquet de Béthune confirme qu'une enquête est en cours: «Il y a eu quelque chose, il est encore trop tôt pour communiquer», explique-t-on pour l'instant.

Dimanche après-midi, le président LREM de l'Assemblée nationale, François de Rugy, a «souhaité, au nom de la représentation nationale, un complet rétablissement à Ludovic Pajot». «Je condamne la violence dont il a été victime», a ajouté l'écologiste sur Twitter. Avant lui, plusieurs cadres du Front national étaient également montés au créneau. «Soutien à notre député, agressé hier à Béthune par des “antifas”. Il est temps de dissoudre ces milices d'extrême gauche», a notamment exhorté Marine Le Pen sur Twitter.

Mariano Rajoy : «L'unité de l'Espagne ne se négocie pas» (08.10.2017)



Mis à jour le 09/10/2017 à 12h04 | Publié le 08/10/2017 à 17h23

INTERVIEW - Sur cinq pages, l'édition dominicale du quotidien El Paísdonne la parole au chef du gouvernement espagnol.

- Crédits photo : Lena

Dans le cadre du partenariat européen LENA, Le Figaro publie les principaux points de cette interview - réalisée par Antonio Caño, Jorge Rivera et Rafa de Miguel et dont les extraits ont été sélectionnés et traduits par Mathieu de Taillac - dans laquelle Mariano Rajoy appelle à un «retour à la légalité».

EL PAIS - Y a-t-il un risque de partition de l'Espagne?
Mariano RAJOY - Absolument pas. L'Espagne ne va pas se diviser et l'unité nationale va se maintenir. C'est au gouvernement qu'il revient de prendre les décisions et de choisir le moment opportun. Nous allons empêcher que l'indépendance ne se produise. Je peux vous dire avec la plus grande franchise qu'il n'y aura pas d'indépendance. Nous prendrons toutes les décisions nécessaires prévues par la loi en fonction de l'évolution des événements.

Y compris l'article 155 de la Constitution [qui permet de suspendre l'autonomie d'une région rebelle, en partie ou en totalité, NDLR]?
Je n'exclus absolument rien de ce qui est prévu par la loi. Ce que je dois faire, c'est bien contrôler le temps, c'est le plus important en ce moment. L'idéal serait de ne pas avoir à prendre de solutions drastiques, mais pour cela il faudrait que certains rectifient leurs positions.

«On ne peut rien construire sur la base du chantage»

Le gouvernement peut-il tolérer une déclaration d'indépendance graduelle, qui ne serait pas effective immédiatement [une idée dont on parle dans les milieux indépendantistes pour éviter un choc frontal, NDLR]?
Non. Aucun gouvernement au monde ne serait disposé à accepter de parler de l'unité de son pays ni de parler sous la menace d'une rupture de l'unité de son pays. On ne peut rien construire sur la base du chantage. Qu'ils prétendent que la déclaration d'indépendance entre en vigueur dès le lendemain ou que ce soit une déclaration d'indépendance soumise à conditions, à effet différé, ou sous je ne sais quelle forme évoquée ici ou là, n'a donc absolument aucune importance.

Les propositions de candidats disposés à exercer une médiation sont désormais nombreuses…
La bonne volonté des gens est manifeste et il faut les en remercier. Mais nous n'avons pas besoin de médiateurs. Ce dont nous avons besoin, c'est que ceux qui enfreignent la loi rectifient leur position. Certains disent en plus qu'il faudrait négocier. Mais l'unité de l'Espagne ne se négocie pas. Et on ne peut pas négocier non plus avec qui menace de casser l'unité de l'Espagne.

«Tant qu'il n'y a pas un retour à la légalité, moi, en tout cas, je ne vais sûrement pas négocier»

Et qu'est-ce qui est négociable?
Dans le cadre légal, tout peut être négocié. Que l'on parvienne ou non à des accords est une autre affaire.

Peut-on négocier dès maintenant?
Tant qu'il n'y a pas un retour à la légalité, moi, en tout cas, je ne vais sûrement pas négocier.

Si Puigdemont renonce expressément et publiquement à la déclaration d'indépendance, êtes-vous disposé à parler avec lui immédiatement?

Non, M. Puigdemont a une priorité, qui est de s'exprimer devant le Parlement catalan. Ce qui est évident, c'est que quand il aura parlé, nous serons dans une situation différente. Cela ne s'est pas encore produit, alors n'anticipons pas. Moi, je souhaite un retour à la normale et il est évident que ce retour à la normale nous placerait dans une situation différente. Dans la situation dans laquelle nous sommes, établissons nos priorités. Les priorités sont le retour à la loi et le retour à la normale.


À moyen terme, une réforme de la Constitution est-elle un instrument que pourrait considérer votre gouvernement?

Ce n'est pas le moment d'annoncer ce qui peut arriver ou non dans dix mois. Ce qu'a fait M. Puigdemont a des conséquences. Des entreprises s'en vont, une division a été créée au sein de la société catalane, le tourisme, le portefeuille des gens, l'image de la Catalogne sont touchés. Dans l'avenir, on pourra parler de beaucoup de choses. Ce que je peux vous dire, c'est que je ne renoncerai pas à certaines choses, telles que la souveraineté et l'unité nationales. Mais on peut parler et on peut négocier. Il y a une commission au Parlement (À la demande du Parti socialiste (PSOE), une commission parlementaire créée il y a quelques semaines doit étudier l'organisation territoriale de l'Espagne en vue de sa modernisation. La plupart des groupes parlementaires y participent, dont celui du président catalan, le PDECat.) Mais tout cela concerne l'avenir et n'a rien à voir avec le défi qui se pose ces jours-ci.

«Je dis à nos partenaires que se joue la bataille de l'Europe»

Avez-vous été tenté de convoquer des élections générales anticipées en Espagne?

Non. J'ai toujours dit qu'un pays doit aspirer à une situation de stabilité et de normalité. Je n'ai aucune intention de convoquer des élections anticipées. Ce serait une folie. Je crois que ce serait mauvais pour l'Espagne et que nous enverrions un très mauvais message à nos partenaires européens. Les situations d'instabilité provoquent de graves dommages. C'est précisément ce qui est en train de se passer en Catalogne.

Le défi indépendantiste inquiète aussi nos voisins. Quel est votre message pour l'Europe?

Je dis à nos partenaires que se joue la bataille de l'Europe. En 2012, la bataille de l'euro se jouait en Espagne. Et les Européens ont gagné. À présent se joue la bataille des valeurs européennes, et nous devons la remporter également.


L'objectif de la construction européenne était d'éviter les guerres, de créer un espace avec des principes et des valeurs tels que la démocratie, la liberté, l'État de droit et le respect de la loi. Un espace de progrès économique et social. Dernièrement, dans plusieurs endroits d'Europe, certains vont contre ces valeurs. Nous avons vu le Brexit, l'apparition de personnages comme Le Pen ou Farage, l'extrême droite allemande. Ici a émergé le national-populisme, qui va à l'encontre de l'État de droit, de la primauté de la loi et du respect des droits des personnes.

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Comment est né le nationalisme catalan (08.10.2017)

Par Adrien Jaulmes et Service InfographieMis à jour le 08/10/2017 à 20h33 | Publié le 08/10/2017 à 20h02

FOCUS - Le mouvement séparatiste s'enracine dans l'histoire de l'État espagnol, dont il s'affirme la victime.

Le nationalisme catalan s'est transformé au cours des derniers mois en un mouvement séparatiste qui menace aujourd'hui de briser l'unité de l'un des plus vieux pays européens. L'Espagne, qui avait négocié habilement la sortie du franquisme et le retour de la démocratie au début des années 1980, se voit de nouveau plongée dans une crise historique de grande ampleur. Se nourrissant d'un discours national volontiers victimaire, qui voit le gouvernement central espagnol comme un éternel oppresseur, la Catalogne se prend à rêver à un destin distinct. À Madrid, cette menace contre l'intégrité nationale est perçue avec colère et ressentiment.

La crise a fait apparaître les fragilités d'un pays qui fut l'une des plus grandes et des plus riches puissances européennes. Sur fond de traumatismes anciens, ravivés par des rivalités nouvelles, partisans de l'indépendance catalane et défenseurs de l'unité de l'Espagne se retrouvent face à face, arc-boutés sur des positions incompatibles et opposées.

Au centre de la question catalane se trouve l'histoire particulière de l'Espagne, bien différente de ses voisins européens. «L'État espagnol a toujours été fragile», dit Bartolomé Bennassar, historien spécialiste de l'Espagne, et auteur d'une monumentale Histoire des Espagnols. «Sa construction est très différente de celle de la France ou de l'Angleterre, explique l'historien. Au lieu d'une agrégation progressive de provinces et de régions autour d'un noyau central, l'Espagne s'est constituée par la réunion volontaire de plusieurs royaumes pour des raisons dynastiques.»

Les Catalans considèrent la création du comté de Barcelone en 987 comme leur premier État indépendant

Dans une péninsule longtemps divisée en divers royaumes, dont l'un musulman, l'État espagnol se constitue autour de l'union d'Isabelle de Castille avec Ferdinand d'Aragon en 1469. Dépendante de la couronne d'Aragon, la Catalogne se retrouve sous la coupe de l'État central, qui se construit autour de Madrid et de la Castille. En 1492, les deux souverains chassent les Arabes de la péninsule, avec la prise de Grenade qui met fin à huit siècles de présence musulmane. Ils se lancent à la conquête du Nouveau Monde que vient de découvrir pour eux Christophe Colomb.

Le Siècle d'or commence, période pendant laquelle le rayonnement de l'Espagne, devenue un empire mondial en même temps que la plus grande puissance européenne, connaît son apogée, économique, culturel et militaire.

Mais du point de vue de la Catalogne, cet essor d'un État espagnol centré sur la Castille est vu comme le début d'une période sombre. Barcelone, grand port de la Méditerranée, se voit frustré de son rôle de métropole par Madrid, ville placée en altitude au centre de la Péninsule, loin des routes commerciales, et uniquement tournée vers l'administration de l'empire. L'Inquisition et le garrot précèdent le franquisme dans la légende noire narrée par les Catalans, dans laquelle l'État central a toujours le mauvais rôle.

Opposition constante au centralisme castillan

L'histoire catalane se déroule parallèlement, avec d'autres dates, d'autres héros. Les Catalans considèrent la création du comté de Barcelone en 987 comme leur premier État indépendant, dont fut fêté en 1987 le millième anniversaire. Pour les Espagnols, le comté faisant alors partie de la couronne d'Aragon, n'étant pas nommé Catalogne et n'ayant jamais eu de roi, cet État n'existe pas.
Une autre particularité est le développement dès le Moyen Âge en Catalogne d'un système d'assemblées locales, les Corts Catalanes, considérées comme une ébauche de représentation populaire et l'une des premières formes d'institutions démocratiques européennes, opposée à la société militaire et féodale de la Castille. Ces assemblées donnent naissance à la Généralité catalane ; celle-ci et la municipalité de Barcelone sont les ancêtres du gouvernement autonome catalan actuel.

«En 1906, Enric Prat de la Riba, un homme politique catalan, publie «La Nationalité catalane», livre qui joue un rôle fondamental dans l'émergence du catala­nisme, la revendication autonomiste catalane. Autour se met en place la vision victimaire de l'histoire, qui fait de l'Espagne l'éternel oppresseur de la Cata­logne»
Benoît Pellistrandi, historien

L'histoire catalane est aussi celle d'une opposition constante au centralisme castillan. En 1640, une jacquerie opposée aux impôts de Madrid, donne naissance à la révolte des «Faucheurs», finalement écrasée par l'Espagne en 1652. Cet épisode donne son nom à l'hymne national catalan, composé au XIXe siècle, Els Segadors (les faucheurs).

Plus étrange encore est le choix de la fête nationale catalane, la Diada: au lieu de célébrer une période d'indépendance de la Catalogne, le jour choisi est celui de sa fin, le 11 septembre 1714, quand Barcelone est vaincue par les troupes franco-espagnoles après avoir pris le parti des Habsbourg contre les Bourbons pendant la guerre de Succession d'Espagne. À cette époque, l'idée nationale catalane semble éteinte pour de bon. Si le catalan reste parlé par les paysans et les classes populaires, le castillan devient la langue de la bourgeoisie.

Le nationalisme catalan renaît pourtant au XIXe, à la faveur de la nouvelle prospérité de la Catalogne. L'industrie textile se développe, et les villes catalanes deviennent des cités de manufacture. Des fortunes se créent, et Barcelone devient une métropole prospère alors que Madrid, qui perd son empire américain, entre dans une période de déclin. «Un mouvement nationaliste apparaît, comme dans le reste de l'Europe»,explique l'historien Benoît Pellistrandi. «Ce mouvement est centré sur la langue et la culture, un peu comme en Allemagne ou en Italie, explique-t-il. En 1906, Enric Prat de la Riba, un homme politique catalan, publie La Nationalité catalane, livre qui joue un rôle fondamental dans l'émergence du catalanisme, la revendication autonomiste catalane. Autour se met en place la vision victimaire de l'histoire, qui fait de l'Espagne l'éternel oppresseur de la Catalogne.»

Puissants courants anarchistes
Des divergences économiques suscitent aussi de nouvelles tensions. En 1842, des émeutes éclatent à Barcelone contre un accord de libre-échange signé avec l'Angleterre, qui menace l'industrie textile. La répression est menée avec dureté, et le général espagnol qui mate le soulèvement dira : «Il faut bombarder Barcelone au moins une fois tous les cinquante ans.»

Les guerres carlistes, qui déchirent l'Espagne pendant le XIXe siècle, alimentent aussi de nouvelles tendances séparatistes en Catalogne. La Première République espagnole, brève expérience décentralisatrice, établit pour la première fois un État fédéral en 1873. Les chartes catalanes sont restaurées, ainsi que la Généralité, le gouvernement autonome catalan.

Devenue une région industrielle, la Catalogne compte dans les années 1930 une importante population ouvrière et de puissants partis de gauche, socialistes, communistes et anarchistes. Quand le Front populaire remporte les élections de 1936, une fièvre révolutionnaire s'empare de Barcelone. Des anarchistes et des syndicats marxistes prennent les armes, et des exactions sont commises contre leurs adversaires. Prêtres et conservateurs sont massacrés, des églises détruites. L'atelier de Gaudí, l'architecte de la Sagrada Familia, la cathédrale emblématique de Barcelone, est mis à sac. Cette période chaotique, décrite dans le célèbre Hommage à la Catalogne de George Orwell, voit le camp républicain se déchirer. Les Brigades internationales combattent les nationalistes sur l'Èbre, pendant que s'affrontent à Barcelone les trotskistes du Poum et le Parti communiste stalinien.

«La guerre civile espagnole reste la plaie la plus profonde. Son souvenir continue d'alimenter l'idée d'une Catalogne éternelle victime de l'oppression espagnole, cette fois incarnée par la figure de Franco»
Bartolomé Bennassar, historien

Le repli à Barcelone du gouvernement républicain est aussi source de tension entre les Catalans et les Espagnols au sein du camp antifranquiste. La défaite de la République sur l'Èbre en décembre 1938 voit la chute de la Catalogne, et les troupes franquistes entrent dans Barcelone en janvier 1939, marquant le début d'une nouvelle période de répression féroce.

Des exécutions sommaires ont lieu, et le régime franquiste prend des mesures draconiennes contre la Catalogne, vue à la fois comme un foyer séparatiste et l'un des bastions de la gauche et de l'extrême gauche espagnole. L'usage du catalan est interdit et les noms des rues sont changés, le drapeau catalan est interdit. «La guerre civile espagnole reste la plaie la plus profonde, dit Bartolomé Bennassar. Son souvenir continue d'alimenter l'idée d'une Catalogne éternelle victime de l'oppression espagnole, cette fois incarnée par la figure de Franco.»

«La société catalane est en proie à une pathologie nationaliste anachronique, vieille de 150 ans, et qui resurgit aujourd'hui. Et il est devenu presque impossible de démêler tout ça»
Benoît Pellistrandi, historien

Après la mort de ce dernier, qui donne lieu à des manifestations de joie en Catalogne, la démocratie accorde une large autonomie à la Catalogne. Une Constitution est adoptée en 1978, établissant une monarchie constitutionnelle, en même temps que donnant une large autonomie aux provinces espagnoles. Ces communautés autonomes octroient à toutes les régions les mêmes droits que la Catalogne ou le Pays basque. Surnommé «Café para todos», (café pour tous), ce système évite de donner l'impression d'accorder des privilèges aux seuls Catalans. «C'est le coup de génie d'Adolfo Suárez, le premier ministre de l'époque», explique Benoît Pellistrandi. Mais les concessions en matière culturelle permettent de développer l'enseignement d'une histoire parallèle catalane.

«Le nationalisme catalan a rêvé d'une nation et s'est inventé un ennemi espagnol pour exister. Le problème est que cette vision de la Catalogne comme l'éternelle victime de Madrid est passionnelle, instrumentalisée et fausse. Plus qu'un problème historique, c'est un problème fabriqué et extraordinairement émotionnel, conclut Pellistrandi. La société catalane est en proie à une pathologie nationaliste anachronique, vieille de 150 ans, et qui resurgit aujourd'hui. Et il est devenu presque impossible de démêler tout ça.»

- Crédits photo : Infographie Le Figaro

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De plus en plus d'entreprises fuient la Catalogne (09.10.2017)


Par Le figaro.fr 

Mis à jour le 09/10/2017 à 13h08 | Publié le 06/10/2017 à 09h42

VIDÉO - La crise politique qui secoue la région a déjà poussé plusieurs sociétés, dont deux grandes banques, à déménager leur siège social. Le gouvernement espagnol a adopté un décret simplifiant cette procédure.

La Catalogne commence à subir les conséquences de la crise politique qui secoue le pays depuis la tenue d'un référendum d'autodétermination jugé illégal par Madrid. Une quinzaine d'entreprises basées dans la région ont annoncé leur intention de déménager leur siège social. Une démarche encouragée par le gouvernement espagnol qui a adopté vendredi dernier un décret qui facilite la démarche. Désormais, ces déménagements n'ont plus à être validés par l'assemblée générale des actionnaires et peuvent être entérinés par le seul conseil d'administration. «Les politiques irresponsables» de l'exécutif catalan «provoquent des alarmes, des inquiétudes, c'est le pire qui puisse arriver dans le monde de l'entreprise», a déclaré à la presse le ministre de l'Économie Luis de Guindos à la sortie du Conseil des ministres.


Banco Sabadell, deuxième banque de Catalogne et cinquième d'Espagne, a déjà annoncé le transfert de son siège social à Alicante, dans le Sud-Est. La procédure, qui ne devrait pas concerner le personnel, a démarré vendredi dernier et «sera rapide», promettait un porte-parole. Dans la foulée, CaixaBank, troisième banque d'Espagne et première entreprise de Catalogne par la capitalisation boursière, a décidé de déplacer son siège social de Barcelone à Valence. La fondation Caixa (Fundació Bancària ‘la Caixa'), qui gère CriteriaCaixa, la holding de contrôle de Caixabank, a quant à elle annoncé le déménagement de son siège de Barcelone à Palma de Majorque tant que la Catalogne sera en proie à des troubles politiques.

La liste s'allonge

Gas Natural, un autre poids lourd de l'indice des valeurs vedettes de la Bourse de Madrid, l'Ibex 35, a décidé de plier bagage. Le conseil d'administration du groupe énergétique a convenu de relocaliser son siège social à Madrid tant que la situation restera incertaine en Catalogne.

De son côté, le groupe autoroutier Abertis, basé à Barcelone depuis sa fondation au début des années 2000, va débattre de l'éventualité de déplacer son siège social hors de Catalogne lors d'un conseil d'administration ce lundi. Abertis possède la 13e capitalisation boursière de l'Ibex 35 avec un chiffre d'affaires de 4,93 milliards d'euros en 2016....

Le groupe immobilier Inmobiliaria Colonial a, lui, convoqué son conseil d'administration pour discuter d'un transfert de son siège social hors de la province. Même chose pour Cellnex, groupe de télécommunications, qui s'apprête à entériner le déménagement de son siège de Barcelone à Madrid. Oryzon, une petite entreprise catalane de biotechnologies, a annoncé son départ de Barcelone pour Madrid. Tout comme le groupe d'alimentation diététique NaturHouseFreixenet, n°1 mondial du cava (vin mousseux), envisage aussi de déménager son siège social actuellement situé à Barcelone, comme le confie son patron, José Luis Bonet, à El Mundo.

Eurona, Dogi, Planeta y Pronovias, Ballenoil, Service Point...Selon la presse espagnole, la liste des départs ne cesse de s'allonger. «L'indépendance serait une catastrophe pour la Catalogne», résume José Luis Bonet, qui est aussi président de la Chambre de commerce d'Espagne.

«Cette crise politique génère une incertitude qui paralyse tous les projets d'investissements en Catalogne»
Luis de Guindos, ministre espagnol de l'Economie

Dans ce contexte houleux, l'agence de notation financière SP Global Ratings a annoncé qu'elle envisageait d'abaisser la note de la dette catalane. Même chose pour Fitch. Or la Catalogne, qui représente 20% du PIB espagnol, est aussi l'une des régions espagnoles les plus endettées, à hauteur de 35,2% de son PIB... Cette crise politique «génère une incertitude qui paralyse tous les projets d'investissements en Catalogne. J'ai la conviction qu'à l'heure qu'il est, pas un investisseur, national ou international, n'acceptera de participer à un nouveau projet d'investissement tant que tout cela n'est pas réglé», a déploré le ministre espagnol de l'Économie, Luis de Guindos. Vendredi, le Fonds monétaire international (FMI) a également fait part de son inquiétude, indiquant qu'une telle tension pourrait «peser sur la confiance et les décisions d'investissement» en Espagne.

Les milieux économiques espèrent une reprise rapide des discussions entre Madrid et Barcelone. Mais l'idée d'une sortie de crise par la médiation s'est encore un peu éloignée après la décision de la Cour constitutionnelle espagnole de suspendre la session du Parlement régional de Catalogne prévue lundi au cours de laquelle les dirigeants séparatistes devaient proclamer l'indépendance. La pression s'est aussi accentuée sur les indépendantistes après une manifestation monstre contre l'indépendance dimanche. «Nous avons ouvert la porte à la médiation, nous avons dit ‘oui' à toutes les possibilités de médiation qui nous ont été présentées. Les jours passent et si l'Etat espagnol ne répond pas de manière positive, nous, nous ferons ce que nous sommes venus faire», a tout de même prévenu le président séparatiste Carles Puigdemont.

La réponse du gouvernement à une éventuelle désobéissance pourrait être musclée: ce dernier envisage en effet une suspension de l'autonomie de la Catalogne pour reprendre la main sur la région.

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Indépendance: journée cruciale, ce mardi, pour la Catalogne (09.10.2017)


Par Le figaro.fr et AFP agencePublié le 09/10/2017 à 19h35

Carles Puigdemont va-t-il proclamer l'indépendance de la Catalogne, ce mardi, lors de son discours, ouvrant ainsi une période d'incertitude dans le pays ? S'il fait marche arrière, le dirigeant verrait son avenir politique très fragilisé.

Incertitude maximale en Espagne. Alors que le dirigeant séparatiste catalan Carles Puigdemont a promis de proclamer, ce mardi, l'indépendance de la région, le pays est plongé dans sa plus grave crise politique depuis son retour à la démocratie, il y a 40 ans. Le gouvernement central de Madrid l'a annoncé: toute déclaration d'indépendance sera aussitôt rejetée. La Catalogne, elle-même, est profondément divisée sur la question. les conséquences immédiates d'une proclamation demeurent incertaines et plusieurs scénarios sont possibles.


• Négociations improblables

Plutôt que de proclamer immédiatement l'indépendance de la Catalogne après le référendum du 1er octobre, Carles Puigdemont a préféré jusqu'à maintenant jouer la montre en réclamant une «médiation internationale». Ses demandes n'ont trouvé écho ni auprès du gouvernement, qui refuse d'être traité d'égal à égal avec le dirigeant catalan, ni auprès des instances européennes, solidaires de Madrid. Mais il pourrait choisir de déclarer l'indépendance de manière «symbolique», avec une mise en oeuvre différée, pour ne pas perdre la face et laisser une place à un dialogue.

Mariano Rajoy a cependant exigé comme préalable à toute discussion que les séparatistes abandonnent leur projet d'indépendance. Si Puigdemont, malgré l'énorme pression qui pèse sur ses épaules, décide d'aller de l'avant, la feuille de route des séparatistes prévoit une série de mesures législatives dont l'adoption pourrait prendre des mois. La déclaration d'indépendance ouvre une période de transition durant laquelle la «République» se dote de ses propres lois et institutions.

• Suspension de l'autonomie

En cas de déclaration d'indépendance, le gouvernement envisage de retirer à la Catalogne son autonomie. Cette mesure a un immense poids symbolique et historique, dans ce pays très décentralisé où l'autonomie (pour gérer l'enseignement, la culture, la santé...) des régions est sacro-sainte.
Pour la Catalogne, c'est remonter aux soubresauts des années 1930 quand, en 1934, le gouvernement de la II République espagnole supprima l'autonomie des Catalans pour riposter à la «proclamation d'un Etat catalan dans la république fédérale d'Espagne». Après la guerre civile de 1936-39, le très centralisateur dictateur Francisco Franco (1939-1975) avait en outre mené une très dure répression en Catalogne.

La Constitution espagnole permet cette mesure en cas de grave atteinte «à l'intérêt général de l'Etat». L'article «155» a souvent été présenté comme un dernier recours et comporte le risque d'enflammer encore un peu plus les passions en Catalogne. Toutefois elle peut être longue et compliquée à mettre en oeuvre. Des questions demeurent: doit-on remplacer les policiers régionaux? comment regagner leur loyauté? Comment réagira la population, pour moitié indépendantiste?

• Arrestations

La réaction de l'État espagnol à toute déclaration d'indépendance a de fortes chances de déclencher des manifestations massives en Catalogne comme après l'arrestation de 14 hauts fonctionnaires catalans les 20 et 21 septembre à Barcelone. Le référendum ayant été interdit, toute fuite en avant pourrait également conduire à l'arrestation des principaux champions de l'indépendance, à commencer par Puigdemont.

L'ancien journaliste a d'ores et déjà annoncé qu'il n'avait pas peur d'aller en prison. Dans la rue, on peut craindre des troubles, notamment en cas d'agitation réprimée durement par la police. Le 1er octobre, lors du référendum d'autodétermination, des images de policiers dépêchés de Madrid matraquant des Catalans pacifiques avaient choqué l'opinion.

• Machine arrière

Lundi, les appels se sont multipliés pour que Carles Puigdemont «arrête tout». La maire de Barcelone, Ada Colau, a même avoué qu'elle était contre une déclaration unilatérale d'indépendance. «Les résultats du référendum ne peuvent pas servir de fondement», a-t-elle déclaré. Mais si Carles Puigdemont fait marche arrière, le dirigeant verrait son avenir politique très fragilisé.

Une déclaration purement symbolique ou un simple appel à de nouvelles élections régionales aurait pour effet de renforcer le gouvernement de Mariano Rajoy. «S'il ignore son propre référendum, la dynamique derrière l'indépendance catalane s'essoufflerait de manière spectaculaire», estime une note du cabinet d'analystes TS Lombard. «Mais finalement, il sera contraint de poursuivre la dynamique de confrontation et d'escalade» dans laquelle il se trouve.

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Face à la fièvre catalane, le réveil du patriotisme espagnol (09.10.2017)

http://lefigaro.fr/international/2017/10/09/01003-20171009ARTFIG00232-face-a-la-fievre-catalane-le-reveil-du-patriotisme-espagnol.php


Mis à jour le 09/10/2017 à 19h02 | Publié le 09/10/2017 à 17h44

VIDÉO - L'affirmation du sentiment national, longtemps proscrit car associé à la période franquiste, prend de l'ampleur.

Correspondant à Madrid

Ils étaient 150.000 samedi à Madrid, selon la préfecture, 350.000 dimanche à Barcelone selon la police municipale. Le triple, selon les organisateurs des deux manifestations. Quoi qu'il en soit, du jamais-vu pour défendre l'unité de l'Espagne. Des chiffres tout aussi inédits que les drapeaux rojigualda (rouge et jaune) que l'on voit fleurir sur les balcons, dans les rues des grandes villes espagnoles. À Madrid, on détecte les bannières espagnoles sur les terrasses du quartier cossu de Salamanca, mais aussi dans les rues populaires d'Usera, pourtant habitées par une population métissée. Le paysage rappelle les grandes heures de la Roja, la sélection nationale de football, au détail près que la prochaine Coupe du monde ne se disputera que dans huit mois.

Le douloureux souvenir du franquisme

«Nous n'avons pas l'habitude de manifester, confiait Pilar, venue samedi en famille sur la Plaza Colón de Madrid. Mais l'enjeu est trop grave. Ils ne peuvent pas diviser l'Espagne sans que l'on ne fasse rien.» Un détail révélateur: à la différence des drapeaux indépendantistes catalans, on voit nettement la marque des plis sur la plupart des drapeaux espagnols. Les toiles ont été achetées tout récemment, ou bien sommeillaient depuis longtemps au fond d'un tiroir.

Faut-il y voir un réveil du nationalisme espagnol, provoqué par le défi séparatiste catalan? «Il y a effectivement une espèce de sortie du placard, répond Francisco de Borja Lasheras, directeur du think-tank European Council on Foreign Relations (ECFR), mais avec des nuances importantes. Le nationalisme catalan, et surtout sa frange la plus radicale, a provoqué deux phénomènes. D'abord un regroupement en Catalogne des personnes hostiles au nationalisme catalan. Des gens qui proclament “Vive la Catalogne, vive l'Espagne et vive l'Europe”, qu'on ne peut pas qualifier de nationalistes espagnols. Et dans l'ensemble de l'Espagne, la fin du mythe, lié à l'héritage du franquisme, selon lequel brandir un drapeau indépendantiste catalan serait un geste cool alors que saisir un drapeau espagnol serait une attitude de facho.»

«Je crois que davantage que de nationalisme espagnol, il faudrait parler de patriotisme, d'un sentiment compatible avec les identités régionales»
Francisco de Borja Lasheras, directeur du think-tank European Council on Foreign Relations

L'héritage de la dictature pèse en effet sur les sentiments patriotiques des Espagnols et sur leur expression. Parler d'«Espagne unie», c'est déjà prononcer, à son corps défendant, les deux premiers mots du slogan franquiste: «L'Espagne unie, grande et libre!» D'autant plus que les indépendantistes sont aux aguets, pour décrédibiliser une manifestation massive en s'appuyant sur les images, tantôt réelles, tantôt manipulées, de groupuscules d'extrême droite qui s'invitent dans ces rassemblements. Les drapeaux espagnols frappés de l'aigle de Saint-Jean, en vigueur sous le franquisme, étaient rares, mais circulaient librement dans le rassemblement de Madrid. Dans un autre genre, le parti Vox savoure également ces moments d'exaltation nationale. Née il y a quelques années pour occuper l'espace à la droite du Parti populaire (PP) de Mariano Rajoy, la formation, qui ne compte aucun élu national ni européen, revendique aujourd'hui le modèle du Front national.

Les manifestations unionistes, pourtant, rassemblaient large, de gauche à droite, en passant par le centre. Lors du rassemblement de Barcelone, par exemple, on pouvait voir sur la même estrade Carlos Jiménez Villarejo, qui fut député européen de Podemos (gauche radicale) ; Josep Borell, jadis ministre socialiste puis président du Parlement européen ; Albert Rivera, président de Ciudadanos, un parti centriste né en Catalogne en opposition à l'indépendantisme ; Xavier García Albiol, président du PP en Catalogne ; sans oublier le Prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa, naturalisé espagnol mais d'origine péruvienne. «Je crois que davantage que de nationalisme espagnol, il faudrait parler de patriotisme, d'un sentiment compatible avec les identités régionales», juge Borja Lasheras.

Certains Catalans semblent amorcer une marche arrière

Une subtilité que beaucoup récusent en Catalogne, où l'on oppose de manière symétrique le nationalisme espagnol au nationalisme catalan. Pour le sociologue Carles Feixa, par exemple, spécialiste de la sociologie du football, «les démonstrations de nationalisme espagnol associées au sport ne sont pas nouvelles. Les victoires de la sélection ont été utilisées comme un élément de fierté nationale, de recentralisation et d'espagnolisation, malgré le fait que de nombreux joueurs viennent de clubs catalans».

«Si l'État ne répond pas de manière favorable, nous ferons ce que nous avons à faire»
Carles Puigdemont, le président catalan

Émus ou non par ces démonstrations d'attachement à l'Espagne d'une partie de leurs administrés, les dirigeants indépendantistes continuent de multiplier les affirmations contradictoires sur le type de déclaration qu'ils souhaitent que le président catalan, Carles Puigdemont, effectue ce mardi à 18 heures. Leur feuille de route prévoit une déclaration d'indépendance, mais depuis quelques jours certains sécessionnistes semblent amorcer une marche arrière. Un député européen du PDeCAT, le parti de Puigdemont, a ainsi évoqué la voie choisie par la Slovénie lors de la décomposition de la Yougoslavie. Les partisans de l'émancipation du pays avaient alors déclaré l'indépendance avant d'immédiatement suspendre cette proclamation pour ouvrir une négociation avec Belgrade. La négociation n'eut pas lieu, mais la communauté internationale reconnut la Slovénie indépendante. Selon Ramón Tremosa, «cela peut être une option pour le président Puigdemont».

Ce dernier a prêté lui aussi le flanc à des interprétations divergentes. Lors de la bande-annonce d'un reportage de 30 minutes sur l'indépendantisme de la télévision publique catalane, Puigdemont lance: «La déclaration d'indépendance est prévue par la loi sur le référendum. Nous ferons donc ce que la loi a prévu.» Cette petite phrase très explicite a mystérieusement disparu du reportage lui-même, diffusé dimanche soir. À sa place, le président catalan a une réponse beaucoup plus évasive: «Si l'État ne répond pas de manière favorable (à notre demande de médiation, NDLR), nous ferons ce que nous avons à faire.» Puigdemont a encore quelques heures pour décider «ce qu'il a à faire».

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Pourquoi l'armée a du mal à fidéliser ses troupes (07.10.2017)

  • Par   Blandine Le Cain 
  • Mis à jour le 07/10/2017 à 17:11 
  • Publié le 07/10/2017 à 17:01
INFOGRAPHIES - D'après un rapport publié vendredi, la fonction militaire jouit d'une attractivité «globalement satisfaisante» et conserve une bonne image dans la société française. Mais la question de la fidélisation des soldats devient cruciale à l'heure où l'armée est mobilisée sur tous les fronts.

L'armée française peine à fidéliser ses soldats. C'est le principal enseignement du 11e rapport du Haut comité d'évaluation de la condition militaire (HCECM), que Le Figaro s'était procuré après sa remise à Emmanuel Macron, le 6 septembre, et qui a été rendu public vendredi. Véritable état des lieux de l'armée en France, non seulement du point de vue des effectifs engagés mais aussi des Français et de leur perception des forces militaires, le document -consultable en fin d'article- détaille les défis actuels pour l'institution et recommande certaines mesures, vingt ans après le début de la professionnalisation.

Dans ce bilan global, la question de la fidélisation des troupes apparaît centrale. «La fidélisation constitue un défi de première importance» à l'heure où l'armée, mobilisée sur tous les fronts, a d'importants besoins en ressources humaines. D'après le rapport, 62% des militaires de carrière interrogés n'hésitent pas à déclarer envisager de quitter l'institution pour changer d'activité, si l'occasion se présentait. Deux sur dix répondent par l'affirmative de façon certaine.

Parmi les critères qui incitent le plus à rester au sein de l'armée figurent le statut militaire (79% des militaires sondés), la participation active à la défense des intérêts du pays (75%) ainsi que les rapports humains et l'esprit de cohésion (70%). À l'inverse, ceux qui incitent le plus à partir sont la conciliation entre vie privée et vie militaire pour 55% des sondés, les moyens de remplir les missions (53%) et la mobilité (45%). Voici les principaux aspects qui rendent la fidélisation des militaires difficile:

• Une «usure» du personnel

Certains métiers au sein de l'armée sont particulièrement sujets au «turn over»: les recrues laissent rapidement la place à d'autres. Le rapport cite, sur ce point, l'exemple des fusiliers marins et des fusiliers commandos de l'air. «Le caractère aride, fatigant et répétitif de leurs missions conduit à de faibles taux de renouvellement de contrat», à savoir seulement un sur deux pour les premiers et un sur trois pour les seconds. Cette situation intervient «alors que le risque terroriste renforce le besoin en protection-défense et donc en effectif de fusiliers». Le rapport évoque également la très grande sollicitation d'autres métiers spécialisés et dont les effectifs sont peu nombreux, qui «conduit à l'usure du personnel».

• Une concurrence importante

«Une partie des spécialités qui peinent à recruter est soumise à une forte concurrence», résume le rapport. Autrement dit, des recrues potentielles dotées de compétences spécifiques peuvent être rapidement sollicitées et attirées par le privé, ainsi que par la fonction publique civile. Les conditions d'engagement et les rémunérations y sont pour beaucoup. Près de la moitié des militaires sondés (48%) jugent ainsi que le secteur civil est moins contraignant et qu'il est rémunérateur (53%), en plus d'être d'abord perçu comme intéressant (80%) et épanouissant (69%).

Outre un problème de sous-effectif, cette situation implique une transmission des savoirs moins efficace, faute d'un nombre suffisant de techniciens expérimentés. «Certaines spécialités, notamment en chirurgie, sont soumises à l'attraction du secteur privé qui offre des rémunérations beaucoup plus importantes», explicite le rapport.

• Une mobilité parfois difficile à concilier avec la vie personnelle

L'un des aspects centraux dans la question de la fidélisation des militaires reste l'enjeu de la mobilité et de l'équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. À la différence des autres points, celui-ci peut à la fois être un facteur attractif, notamment en première partie de carrière, et une entrave à la vie personnelle. Si l'armée n'est pas le seul secteur où les agents peuvent être soumis à une forte mobilité, le rapport souligne que «la mobilité militaire est sans comparaison avec les autres fonctions publiques et le reste de la population active».

D'après le rapport, cette contrainte conduit «de nombreux militaires à choisir de vivre en célibataire géographique»: le militaire a une vie conjugale mais habite éloigné de son ou sa conjointe, de façon prolongée et non temporaire. «La mobilité des militaires a des effets directs sur les parcours professionnels des conjoints», insiste le rapport. Ceux-ci se retrouvent ainsi davantage au chômage que le reste de la population française. Nombre d'entre eux font également le choix de l'inactivité, ce qui relève «d'un choix contraint plus que d'un choix de vie».


• Un manque de moyens au quotidien

Le moral des militaires pâtit également du peu d'opportunités de s'entraîner sur certains matériels. En effet, afin d'assurer au maximum la disponibilité et le bon état du matériel dans le cadre des opérations extérieures (les Opex), les équipements y sont affectés en priorité. Cela permet d'assurer une disponibilité très bonne - plus de 90% des matériels terrestres, par exemple - mais réduit considérablement les possibilités d'entraînement.


À cette difficulté matérielle s'ajoute le manque de temps, dans le cadre des Opex, pour consolider les compétences. «Les militaires ont le sentiment de ne pas avoir les moyens suffisants pour s'entraîner et redoutent une baisse de leurs capacités opérationnelles», constate le rapport. Le Haut comité a ainsi «pu rencontrer des équipages de blindés qui n'avaient ni tiré, ni manœuvré avec leur matériel de dotation depuis près de 2 ans». Sur ce point, les militaires expriment également une lassitude face au manque de soutien de proximité de la part de l'administration.

Autre question matérielle, elle aussi très liée à la vie quotidienne des militaires: le manque d'investissement en matière d'infrastructure et d'hébergement. À en croire le rapport, le parc immobilier souffre de l'absence de rénovations et de mises aux normes. «Si aucun chantier n'était entrepris, 79 centres de restauration sur 350 devraient fermer pour cause de non-conformité dans les trois ans qui viennent», soulignent les auteurs, qui estiment le besoin budgétaire actuel à 120 millions d'euros en 2018, 300 millions en 2019, et 500 millions en 2020.


Un état des lieux qui reste globalement positif

Pour autant, le rapport insiste sur l'attractivité «globalement satisfaisante» de la fonction militaire en France. «La situation actuelle de la fonction militaire comporte nombre d'aspects favorables ou positifs», résume le document, tout en soulignant que «la vigilance est de mise sur quelques questions essentielles». Sur les tendances observées et détaillées par le rapport, les auteurs précisent que «le retour à un service national, même de durée courte, ne pourrait» que les «accentuer».

Une bonne image dans l'opinion publique. Avec plus de 80% de bonnes opinions, la France se place au premier rang, avec la Grande-Bretagne, en terme d'image positive de la fonction militaire. Cette image n'a cessé de progresser depuis 35 ans.

Un recrutement globalement attractif. Il s'agit d'«un des sujets majeurs de préoccupation»: la réussite des campagnes de recrutement. Face à l'impératif de jeunesse et d'un large spectre de métiers et compétences, «l'attractivité au recrutement s'avère globalement satisfaisante même s'il existe d'indéniables fragilités», conclut le document. Les besoins en recrutement ont ainsi toujours été satisfaits.

Des motivations cohérentes. Les jeunes homes ou femmes recrutés évoquent le service de la France, la camaraderie, l'action, la discipline et le prestige de l'uniforme comme motivations premières. Soit des éléments «en adéquation avec les caractéristiques communément prêtées à la fonction militaire».

Des recrutements diversifiés. Le rapport souligne que «les militaires sont issus de toutes les catégories socioprofessionnelles, les phénomènes d'endorecrutement restant dans l'ensemble minoritaires». Notamment, «la fonction militaire semble particulièrement attractive pour les jeunes des quartiers défavorisés». Le HCECM rappelle par ailleurs que les forces armées françaises sont parmi les plus féminisées: 15,2% des effectifs des armées sont des femmes, 16,9% dans la gendarmerie. «Ce qui est reconnu comme un gage de qualité», affirme le document.

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Apologie du terrorisme: un homme écroué (06.10.2017)


  • Par  Le Figaro.fr avec AFP 
  • Mis à jour le 06/10/2017 à 22:14 
  • Publié le 06/10/2017 à 22:14
Un homme de 23 ans d'origine pakistanaise, interpellé mardi près de Lyon et soupçonné de consulter des sites djihadistes, a été mis en examen vendredi et placé en détention, a-t-on appris de source proche de l'enquête.

Le jeune homme est poursuivi dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour "association de malfaiteurs, apologie du terrorisme et consultation de sites djihadistes", a précisé cette source.

Une perquisition administrative avait été menée mardi matin au domicile de cet homme, repéré par les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), parce qu'il consultait notamment des vidéos de scènes de décapitation.

L'enquête a été confiée au groupe antiterroriste (GAT) de la police judiciaire de Lyon.

Un projet d'attentat déjoué à Times Square (06.10.2017)


  • Par  Le Figaro 

  • Mis à jour le 06/10/2017 à 23:51 

  • Publié le 06/10/2017 à 23:47
Les autorités américaines ont révélé vendredi avoir déjoué au printemps 2016 des projets d'attentats visant New York que trois hommes, arrêtés depuis, se préparaient à commettre au nom de l'organisation Etat islamique (EI).

Selon la justice fédérale, qui a dévoilé vendredi les poursuites judiciaires engagées à leur encontre, les trois hommes qui étaient en contact via des messageries visaient notamment Times Square, au coeur de Manhattan, et le métro new-yorkais. Les attentats, à la bombe et à l'arme à feu, étaient prévus pour l'été 2016.

Les accusés, un Canadien, un Américain résidant au Pakistan et un Philippin, envisageaient aussi de tirer à l'arme à feu sur des spectateurs dans des salles de concerts.

Dans un communiqué, le département de la Justice précise qu'un des trois suspects a été arrêté en mai 2016 dans le New Jersey et a plaidé coupable. Un deuxième a été arrêté au Pakistan "autour du mois de septembre 2016". Il devait rejoindre son complice aux Etats-Unis et passer à l'acte avec lui. Le troisième, arrêté aux Philippines "autour du mois d'avril 2017", était le financier du trio. L'administration américaine espère obtenir leur extradition.

Dans les échanges passés via des applications de messagerie avec un agent qui les avait infiltrés en se faisant passer pour un sympathisant de l'EI, ils ont fait allégeance au groupe djihadiste et exprimé leur intention de mener à New York des attaques similaires aux attentats de Paris et Bruxelles en 2015-2016.


La Turquie lance une opération militaire en Syrie (07.10.2017)


  • Par  Le Figaro.fr avec agences 

  • Mis à jour le 07/10/2017 à 11:26 

  • Publié le 07/10/2017 à 10:59
Le président Turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé samedi qu'une importante opération militaire a été lancée dans la province syrienne d'Idlib, située au nord-ouest du pays. "Il y a une opération sérieuse dans l'Idlib de Syrie aujourd'hui, et cela continuera", a déclaré Erdogan aux membres de son parti AK (Justice et développement) dans un discours.

Un commandant du mouvement Liwa al Moutassem, qui appartient à l'ASL, a parallèlement confirmé que des groupes armés ayant participé l'an dernier à l'opération "Bouclier de l'Euphrate" étaient prêts à entrer dans la région du nord-ouest de la Syrie, avec l'appui de l'armée turque. 


La Turquie a conclu le 15 septembre avec l'Iran et la Russie un accord sur le déploiement d'observateurs aux franges de la province d'Idlib, qui est contrôlée par une alliance rebelle conduite par l'ex-front Al Nosra, anciennement affilié à Al Qaïda.

Erdogan a par la suite précisé que son pays comptait déployer des troupes dans le cadre de cet accord.

"Nous ne permettrons pas l'existence d'un sanctuaire terroriste le long de nos frontières avec la Syrie", a déclaré le président turc, ajoutant qu'ils continueraient "à prendre d'autres initiatives après l'opération d'Idlib."


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