Corbeil-Essonnes : deux voyageurs blessés au couteau à la gare (09.10.2017)
Val d'Oise: un homme poignardé à mort sur une aire d'autoroute (26.07.2017)
Cambriolage dans l'Hérault : qu'est-ce que la présomption de légitime défense ? (09.10.2017)
Guerre des visas entre les États-Unis et la Turquie (09.10.2017)
Un frère du tueur de Marseille arrêté en Italie (08.10.2017)
Un député FN porte plainte après une agression (08.10.2017)
Mariano Rajoy : «L'unité de l'Espagne ne se négocie pas» (08.10.2017)
Comment est né le nationalisme catalan (08.10.2017)
De plus en plus d'entreprises fuient la Catalogne (09.10.2017)
Indépendance: journée cruciale, ce mardi, pour la Catalogne (09.10.2017)
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La Turquie lance une opération militaire en Syrie (07.10.2017)
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Corbeil-Essonnes : deux voyageurs blessés au couteau à la
gare (09.10.2017)
>Faits divers|Florian Loisy|09
octobre 2017, 0h20 | MAJ : 09 octobre 2017, 9h57|25
Corbeil-Essonnes, le 8
octobre. Un homme a attaqué deux personnes au couteau ce samedi soir, vers
23 heures, à la gare RER de Corbeille-Essonnes (Essonne).
LP/FLORIAN LOISY
Les faits se sont produits
vers 23 heures. Les policiers ont interpellé le suspect, qui a des
antécédents psychiatriques.
Un homme a attaqué deux personnes
au couteau samedi soir, vers 23 heures, à la gare RER de Corbeil-Essonnes
(Essonne).
Les deux victimes ont été
transportées à l'hôpital en urgence relative. L'une a été touchée à la
carotide, tandis que l'autre souffre de blessures au dos et au thorax. Leurs
jours ne seraient pas en danger.
Le suspect a été neutralisé par
les policiers, qui lui ont tiré dans les jambes. Il a été hospitalisé avec une
balle dans le mollet et une fracture du tibia. On ignore ses motivations mais
il présente des antécédents psychiatriques.
Les enquêteurs semblent écarter
toute piste terroriste.
Les faits se sont déroulés alors
que le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb était en visite nocturne dans le département de
l'Essonne, à quelques kilomètres de l'attaque.
Val d'Oise: un homme poignardé à mort sur une aire
d'autoroute (26.07.2017)
Par Le
Figaro.fr
Mis à jour le 26/07/2017 à 09h09 | Publié le 26/07/2017 à 08h52
Le cadavre d'un quadragénaire a
été découvert cette nuit sur une aire de repos de l'autoroute A 1 à hauteur de
Villeron, dans le Val d'Oise. Il aurait été poignardé à mort, rapporte le quotidien Le Parisien .
C’est un passant qui a découvert
la victime gisant sur le sol et ne respirant plus. Il a immédiatement tenté de
le réanimer, avant d’être relayé par les secours. Le décès a été constaté vers
1 heure 40.
Selon les forces de l’ordre, la
victime souffrait d’une plaie de 3 cm de large en haut du dos, au niveau de la
colonne vertébrale. La brigade criminelle de police judiciaire de Versailles,
dans les Yvelines, a été chargée de l’enquête.
Cambriolage dans l'Hérault : qu'est-ce que la
présomption de légitime défense ? (09.10.2017)
Par Alexis
Feertchak
Mis à jour le 09/10/2017 à 18h46 | Publié le 09/10/2017 à 16h22
FOCUS - Des milliers
d'internautes se mobilisent en faveur du jardinier-paysagiste de 74 ans qui a
tué jeudi d'un coup de fusil l'un des deux cambrioleurs qui s'en étaient pris à
lui, ainsi qu'à son épouse handicapée. Un cas juridiquement particulier puisque
le parquet a retenu une «présomption de légitime défense» prévue par le code
pénal.
La question de la légitime
défense agite les usagers des réseaux sociaux après le drame qui s'est déroulé jeudi 5 octobre au soir au domaine
Saint-Adrien à Servian dans l'Hérault, sacré «plus beau jardin de France» en
2013. Le propriétaire de ce jardin botanique, Daniel Malgouyres, a abattu
d'un coup de fusil au sternum l'un des deux cambrioleurs qui s'en étaient
violemment pris à lui ainsi qu'à sa femme, handicapée depuis une récente chute
de cheval. Après 48 heures de garde à vue, l'homme de 74 ans a été mis en
examen samedi soir mais laissé en liberté sous contrôle judiciaire. Le
procureur de Béziers, Yvon Calvet, a évoqué une «présomption de légitime
défense». Nous faisons le point sur cette question alors qu'une pétition
numérique pour soutenir l'accusé rencontre un vif succès.
La nuit était déjà tombée, vers
21h, quand deux hommes sont entrés dans ce lieu isolé, situé en pleine campagne
près de Béziers. Après s'être introduits dans la maison, ils ont menacé les
propriétaires pour connaître l'emplacement d'un supposé coffre-fort. Alors que
l'un d'eux montait à l'étage tandis que le second restait auprès du couple au
rez-de-chaussée, le propriétaire aurait réussi à se saisir de son fusil -
toujours chargé pour abattre des sangliers, selon ses dires - avant d'ouvrir le
feu sur l'homme qui les surveillait. Ce dernier, qui décède peu de temps après,
n'a toujours pas été identifié. Le second cambrioleur est toujours en fuite.
En état de légitime défense,
jusqu'à preuve du contraire
Connu localement pour son site
remarquable, ouvert au public et mis en valeur dans plusieurs émissions de
télévision, notamment «Le
jardin préféré des Français» sur France 2, Daniel Malgouyres a
rapidement reçu le soutien de milliers d'internautes. Créée sur Facebook, la
page «Soutien au cambriolé de Servian» a déjà été «aimée»
par près de 50.000 personnes tandis qu'une pétition
a reçu la signature de plus de 80.000 personnes. Une mobilisation qui n'est
pas sans rappeler celle qui avait suivi l'affaire du bijoutier de Nice, qui avait tué l'un des
braqueurs de son magasin.
«L'une des particularités dans le
cambriolage du domicile de Daniel Malgouyres est qu'il y a présomption de
légitime défense», explique au Figaromaître David Marais, spécialiste de droit
pénal. En général, c'est effectivement à celui qui déclare avoir agi en état de
légitime défense de prouver que c'était bien le cas. Il faut alors que
plusieurs critères soient respectés. La personne doit avoir agi face à une
attaque à son encontre ou à l'encontre d'une autre personne. Sa riposte doit
être nécessaire. Autrement dit, cela devait être pour lui le seul moyen de se
protéger. Les moyens qu'il emploie doivent être proportionnés. Ainsi, une
personne ne peut pas tirer un coup de feu sur quelqu'un qui lui assène un coup
de poing. Enfin, la riposte doit intervenir au moment de l'agression et non
après. Arrêter un voleur qui fuit après son délit n'entre pas dans le cadre de
la légitime défense.»
«Néanmoins, dans deux cas
particuliers, il y a présomption de légitime défense. C'est alors à
l'accusation, donc au parquet, et non à l'accusé de prouver qu'il y a eu ou non
légitime défense», explique maître Marais. Ceci vaut lorsqu'une personne
repousse, de nuit, l'entrée d'une personne dans son domicile, par effraction,
violence ou ruse. C'est encore le cas lorsqu'une personne se défend contre les
auteurs de vols ou de pillages exécutés avec violence. «En l'espèce, cela ne
signifie pas que la légitime défense sera retenue à la fin, cela dépendra de
l'enquête, mais pour l'instant, jusqu'à preuve du contraire, il est présumé
ayant agi en état de légitime défense puisque le cambriolage s'est déroulé de
nuit et qu'il y a eu visiblement des violences contre lui et son épouse»,
ajoute l'avocat.
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Guerre des visas entre les États-Unis et la Turquie
(09.10.2017)
- Par Le
figaro.fr
- Mis à jour le 09/10/2017 à 00:02
- Publié le 08/10/2017 à 23:52
L'ambassade américaine à
Ankara a annoncé dimanche soir la suspension immédiate de la délivrance de
visas - hors immigration - dans toutes les missions diplomatiques américaines
en Turquie. L'ambassade turque à Washington a pris des mesures encore plus
restrictives en représailles.
L'ambassade américaine à Ankara a
annoncé dimanche soir la suspension immédiate de la délivrance de visas, hors
visas d'immigration, dans toutes les missions diplomatiques américaines en
Turquie, sur fond de tensions liées à l'arrestation d'un employé du consulat
d'Istanbul mercredi. Pour «réévaluer l'engagement» des autorités turques à
assurer la sécurité des missions et de ses employés et «afin de limiter le
nombre de visiteurs qui se rendent à nos ambassades et consulats le temps de
cette évaluation, nous suspendons immédiatement tous les services autres que
les visas d'immigration», a indiqué l'ambassade dans un communiqué.
Cette décision survient
après l'arrestation
mercredi d'un employé local du consulat d'Istanbul pour des liens
présumés avec les putschistes à l'origine du
coup d'État avorté de juillet 2016. Selon un communiqué publié jeudi sur le
site de l'ambassade à Ankara, le gouvernement américain s'est dit «profondément
troublé» par cette arrestation et a déploré des fuites distillées «par des
sources gouvernementales turques» dans la presse sur l'employé en question,
estimant que cela revenait «à lui faire un procès dans les médias et non pas
devant un tribunal». Le quotidien pro-gouvernemental Sabah a notamment
publié des informations sur la famille de l'employé en question, comme
l'adresse de son domicile.
L'employé est accusé
d'«espionnage», de tentative de renverser le gouvernement et de liens avec les
réseaux du prédicateur exilé aux États-Unis, Fethullah
Gülen, désigné par Ankara comme le cerveau du putsch avorté de juillet
2016. L'ambassade américaine a estimé que ces allégations étaient «sans
fondement». Ibrahim Kalin, porte-parole du président turc Recep Tayyip Erdogan,
a expliqué cette arrestation par des relevés d'appels suggérant l'existence
d'«un intense trafic téléphonique» entre l'employé arrêté et des putschistes
présumés, dont Adil Öksüz, considéré comme l'un des meneurs du coup avorté.
Copier-coller
En mars déjà, l'ambassade
américaine avait dû s'expliquer sur un appel téléphonique du consulat
d'Istanbul à Adil Öksüz, quelques jours après le putsch manqué. Elle avait
alors déclaré que cet appel était destiné à l'informer de la révocation de son
visa américain. Arrêté juste après la tentative de putsch, Adil Öksüz a été
relâché dans les jours suivants dans des circonstances floues et est depuis
activement recherché par les autorités turques.
Dans les jours qui ont suivi le
putsch avorté, des responsables turcs avaient ouvertement accusé les États-Unis
d'être liés au coup de force, contraignant l'ambassadeur américain John Bass à
démentir ces allégations lors d'un entretien à la télévision turque. Depuis la
tentative de coup d'État, le refus des États-Unis d'accéder à la demande de la
Turquie de lui remettre Fethullah Gülen est une source de tension permanente
entre les deux pays.
Quelques heures plus tard, la
Turquie a répondu du tac au tac, annonçant par la voix de son ambassade à
Washington la suspension immédiate de la délivrance de visas, hors visas
d'immigration. Ironie de l'histoire, le communiqué de l'ambassade turque est un
parfait copier-coller de la version américaine. A un détail près: les
restrictions turques vont encore plus loin que celles décidées par les
Etats-Unis, car elles s'appliquent «aux visas figurant dans les passeports, aux
visas électroniques et aux visas obtenus à la frontière», en plus de ceux
délivrés par les missions diplomatiques aux Etats-Unis, selon une déclaration
de l'ambassade turque à Washington.
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entre Ankara et Washington autour des gardes du corps d'Erdogan
Un frère du tueur de Marseille arrêté en Italie (08.10.2017)
- Par Lefigaro.fr avec AFP et
Reuters
- Mis à jour le 08/10/2017 à 22:47
- Publié le 08/10/2017 à 20:03
Un frère d'Ahmed
Hanachi, le ressortissant tunisien ayant tué deux jeunes cousines à
Marseille (sud de la France) il y a une semaine, a été arrêté en
Italie, indiquent dimanche les médias italiens. L'homme a été arrêté à Ferrare,
dans le nord de l'Italie, à la suite d'un mandat d'arrêt international délivré
par les autorités françaises.
Selon les sites des
journaux Corriere della Sera et La Repubblica , l'homme arrêté
serait Anis Hanachi. Les deux journaux indiquent que l'homme aurait été arrêté
samedi après-midi.
La justice française a ouvert une
information judiciaire pour "association de malfaiteurs terroriste
criminelle et complicité d'assassinat et de tentative d'assassinat" et la
France va désormais délivrer un mandat d'arrêt européen afin qu'il "soit
remis dès que possible à la justice française". L'autre frère d'Ahmed
Hamachi, Anouar, 32 ans, fait aussi l'objet d'un mandat de recherche délivré
par la justice francaise.
Ahmed
Hanachi, le Tunisien de 29 ans qui a tué dimanche dernier deux jeunes femmes dimanche
à la Gare Saint-Charles de Marseille, avant d'être abattu par la police, a vécu
plusieurs années à Aprilia, au sud de Rome. "Il s'est marié à Aprilia avec
une Italienne en 2008, il y a été inscrit comme résident entre mars 2010 et mai
2017 et a été arrêté à deux reprises pour une affaire de drogue et une autre de
vol", avait déclaré mercredi un représentant de la mairie.
"Il a ensuite été radié des
listes communales, faute d'avoir renouvelé son certificat de résidence, mais
nous savons qu'il n'habitait plus sur la commune depuis 2015", avait-il
ajouté.
Un député FN porte plainte après une agression (08.10.2017)
Par Arthur
Berdah
Mis à jour le 09/10/2017 à 11h45 | Publié le 08/10/2017 à 19h02
LE SCAN POLITIQUE - Une personne
a été placée en garde à vue après l'agression de Ludovic Pajot. Sur Facebook,
le benjamin de l'Assemblée nationale avait indiqué avoir été frappé samedi soir
dans un bar de Béthune par des individus «se revendiquant de l'extrême gauche
antifa».
La politique est-elle durablement en proie à la violence? Après
Nathalie Kosciusko-Morizet (LR) en juin, Laurianne Rossi (LREM) en juillet, et
Boris Faure (PS) en août, un nouvel élu de la République aurait été agressé
«samedi soir» 7 octobre. Il s'agit du député FN de la 10e circonscription du
Pas-de-Calais Ludovic Pajot. Il affirme avoir été «soudainement pris à partie
par un groupe d'individus» dont «certains se réclamaient» selon lui «de
l'extrême gauche antifa». L'altercation aurait eu lieu en marge d'une «sortie
dans un bar de Béthune (Pas-de-Calais)». Selon le parquet, trois individus
l'auraient rattrapé et frappé avant de prendre la fuite. L'un des mis en cause
a été interpellé et présentait un taux d'alcoolisation de 0,59 mg/L d'air
expiré. «Il conteste pour le moment être auteur des violences mais reconnaît
avoir injurié la victime», a indiqué lundi le parquet, précisant que les deux
autres personnes étaient recherchées.
«Après un premier échange au
terme duquel j'ai été insulté de manière répétée, plusieurs individus de ce
groupe se sont jetés sur moi et m'ont asséné plusieurs coups, dont certains au
visage. J'ai alors pu m'extraire en me mettant à l'abri dans un autre
établissement», raconte le benjamin de l'Assemblée sur sa page Facebook. «Je tiens à remercier chaleureusement les
personnes qui se sont interposées afin de m'apporter le secours nécessaire»,
ajoute-t-il. Il a
précisé à BFMTV avoir «des traumatismes au niveau de la machoire, il
me faut quelques jours pour me remettre de cette agression».
«Il est temps de dissoudre ces
milices d'extrême gauche», exhorte Marine Le Pen
Le jeune élu considère que «la
violence de ces militants, ou plutôt de ces délinquants ultra-violents toujours
prêts à en découdre, est connue de tous». Il affirme avoir «bien évidemment
déposé plainte pour permettre à la police et à la justice de se saisir de cette
affaire et de faire condamner les auteurs de ces violences». Contacté par France Info, le parquet de Béthune confirme qu'une enquête
est en cours: «Il y a eu quelque chose, il est encore trop tôt pour
communiquer», explique-t-on pour l'instant.
Dimanche après-midi, le président
LREM de l'Assemblée nationale, François de Rugy, a «souhaité, au nom de la
représentation nationale, un complet rétablissement à Ludovic Pajot». «Je
condamne la violence dont il a été victime», a ajouté l'écologiste sur Twitter.
Avant lui, plusieurs cadres du Front national étaient également montés au
créneau. «Soutien à notre député, agressé hier à Béthune par des “antifas”. Il
est temps de dissoudre ces milices d'extrême gauche», a notamment exhorté
Marine Le Pen sur Twitter.
Mariano Rajoy : «L'unité de l'Espagne ne se négocie pas»
(08.10.2017)
Mis à jour le 09/10/2017 à 12h04 | Publié le 08/10/2017 à 17h23
INTERVIEW - Sur cinq pages,
l'édition dominicale du quotidien El Paísdonne la parole au chef du
gouvernement espagnol.
- Crédits photo : Lena
Dans le cadre du partenariat
européen LENA, Le Figaro publie les principaux points de cette
interview - réalisée par Antonio Caño, Jorge Rivera et Rafa de Miguel et dont
les extraits ont été sélectionnés et traduits par Mathieu de Taillac - dans
laquelle Mariano Rajoy appelle à un «retour à la légalité».
EL PAIS - Y a-t-il un risque de
partition de l'Espagne?
Mariano RAJOY - Absolument
pas. L'Espagne ne va pas se diviser et l'unité nationale va se maintenir. C'est
au gouvernement qu'il revient de prendre les décisions et de choisir le moment
opportun. Nous allons empêcher que l'indépendance ne se produise. Je peux vous
dire avec la plus grande franchise qu'il n'y aura pas d'indépendance. Nous
prendrons toutes les décisions nécessaires prévues par la loi en fonction de
l'évolution des événements.
Y compris l'article 155 de la
Constitution [qui permet de suspendre l'autonomie d'une région rebelle, en
partie ou en totalité, NDLR]?
Je n'exclus absolument rien de ce
qui est prévu par la loi. Ce que je dois faire, c'est bien contrôler le temps,
c'est le plus important en ce moment. L'idéal serait de ne pas avoir à prendre
de solutions drastiques, mais pour cela il faudrait que certains rectifient
leurs positions.
«On ne peut rien construire
sur la base du chantage»
Le gouvernement peut-il
tolérer une déclaration d'indépendance graduelle, qui ne serait pas effective
immédiatement [une idée dont on parle dans les milieux indépendantistes pour
éviter un choc frontal, NDLR]?
Non. Aucun gouvernement au monde
ne serait disposé à accepter de parler de l'unité de son pays ni de parler sous
la menace d'une rupture de l'unité de son pays. On ne peut rien construire sur
la base du chantage. Qu'ils prétendent que la déclaration d'indépendance entre
en vigueur dès le lendemain ou que ce soit une déclaration d'indépendance
soumise à conditions, à effet différé, ou sous je ne sais quelle forme évoquée
ici ou là, n'a donc absolument aucune importance.
Les propositions de candidats
disposés à exercer une médiation sont désormais nombreuses…
La bonne volonté des gens est
manifeste et il faut les en remercier. Mais nous n'avons pas besoin de
médiateurs. Ce dont nous avons besoin, c'est que ceux qui enfreignent la loi
rectifient leur position. Certains disent en plus qu'il faudrait négocier. Mais
l'unité de l'Espagne ne se négocie pas. Et on ne peut pas négocier non plus
avec qui menace de casser l'unité de l'Espagne.
«Tant qu'il n'y a pas un
retour à la légalité, moi, en tout cas, je ne vais sûrement pas négocier»
Et qu'est-ce qui est
négociable?
Dans le cadre légal, tout peut
être négocié. Que l'on parvienne ou non à des accords est une autre affaire.
Peut-on négocier dès
maintenant?
Tant qu'il n'y a pas un retour à
la légalité, moi, en tout cas, je ne vais sûrement pas négocier.
Si Puigdemont renonce
expressément et publiquement à la déclaration d'indépendance, êtes-vous disposé
à parler avec lui immédiatement?
Non, M. Puigdemont a une
priorité, qui est de s'exprimer devant le Parlement catalan. Ce qui est
évident, c'est que quand il aura parlé, nous serons dans une situation
différente. Cela ne s'est pas encore produit, alors n'anticipons pas. Moi, je
souhaite un retour à la normale et il est évident que ce retour à la normale
nous placerait dans une situation différente. Dans la situation dans laquelle
nous sommes, établissons nos priorités. Les priorités sont le retour à la loi
et le retour à la normale.
» Lire aussi - Carles Puigdemont, l'homme qui veut quitter l'Espagne
À moyen terme, une réforme de
la Constitution est-elle un instrument que pourrait considérer votre
gouvernement?
Ce n'est pas le moment d'annoncer
ce qui peut arriver ou non dans dix mois. Ce qu'a fait M. Puigdemont a des
conséquences. Des
entreprises s'en vont, une division a été créée au sein de la société
catalane, le tourisme, le portefeuille des gens, l'image de la Catalogne sont
touchés. Dans l'avenir, on pourra parler de beaucoup de choses. Ce que je peux
vous dire, c'est que je ne renoncerai pas à certaines choses, telles que la
souveraineté et l'unité nationales. Mais on peut parler et on peut négocier. Il
y a une commission au Parlement (À la demande du Parti socialiste (PSOE), une
commission parlementaire créée il y a quelques semaines doit étudier
l'organisation territoriale de l'Espagne en vue de sa modernisation. La plupart
des groupes parlementaires y participent, dont celui du président catalan, le
PDECat.) Mais tout cela concerne l'avenir et n'a rien à voir avec le défi qui
se pose ces jours-ci.
«Je dis à nos partenaires que
se joue la bataille de l'Europe»
Avez-vous été tenté de convoquer
des élections générales anticipées en Espagne?
Non. J'ai toujours dit qu'un pays
doit aspirer à une situation de stabilité et de normalité. Je n'ai aucune
intention de convoquer des élections anticipées. Ce serait une folie. Je crois
que ce serait mauvais pour l'Espagne et que nous enverrions un très mauvais
message à nos partenaires européens. Les situations d'instabilité provoquent de
graves dommages. C'est précisément ce qui est en train de se passer en
Catalogne.
Le défi indépendantiste inquiète
aussi nos voisins. Quel est votre message pour l'Europe?
Je dis à nos partenaires que se
joue la bataille de l'Europe. En 2012, la bataille de l'euro se jouait en
Espagne. Et les Européens ont gagné. À présent se joue la bataille des valeurs
européennes, et nous devons la remporter également.
L'objectif de la construction
européenne était d'éviter les guerres, de créer un espace avec des principes et
des valeurs tels que la démocratie, la liberté, l'État de droit et le respect
de la loi. Un espace de progrès économique et social. Dernièrement, dans
plusieurs endroits d'Europe, certains vont contre ces valeurs. Nous avons vu le
Brexit, l'apparition de personnages comme Le Pen ou Farage, l'extrême droite
allemande. Ici a émergé le national-populisme, qui va à l'encontre de l'État de
droit, de la primauté de la loi et du respect des droits des personnes.
La rédaction vous
conseille :
Comment est né le nationalisme catalan (08.10.2017)
Par Adrien
Jaulmes et Service
InfographieMis à jour le 08/10/2017 à 20h33 | Publié le 08/10/2017 à
20h02
FOCUS - Le mouvement séparatiste
s'enracine dans l'histoire de l'État espagnol, dont il s'affirme la victime.
Le nationalisme catalan s'est
transformé au cours des derniers mois en un mouvement séparatiste qui menace aujourd'hui de briser l'unité de l'un des plus vieux
pays européens. L'Espagne, qui avait négocié habilement la sortie du
franquisme et le retour de la démocratie au début des années 1980, se voit de
nouveau plongée dans une crise historique de grande ampleur. Se nourrissant
d'un discours national volontiers victimaire, qui voit le gouvernement central
espagnol comme un éternel oppresseur, la Catalogne se prend à rêver à un destin
distinct. À Madrid, cette menace contre l'intégrité nationale est perçue avec
colère et ressentiment.
La crise a fait apparaître les
fragilités d'un pays qui fut l'une des plus grandes et des plus riches
puissances européennes. Sur fond de traumatismes anciens, ravivés par des
rivalités nouvelles, partisans de l'indépendance catalane et défenseurs de
l'unité de l'Espagne se retrouvent face à face, arc-boutés sur des positions
incompatibles et opposées.
Au centre de la question catalane
se trouve l'histoire particulière de l'Espagne, bien différente de ses voisins
européens. «L'État espagnol a toujours été fragile», dit Bartolomé Bennassar,
historien spécialiste de l'Espagne, et auteur d'une monumentale Histoire
des Espagnols. «Sa construction est très différente de celle de la France
ou de l'Angleterre, explique l'historien. Au lieu d'une agrégation progressive
de provinces et de régions autour d'un noyau central, l'Espagne s'est
constituée par la réunion volontaire de plusieurs royaumes pour des raisons
dynastiques.»
Les Catalans considèrent la
création du comté de Barcelone en 987 comme leur premier État indépendant
Dans une péninsule longtemps
divisée en divers royaumes, dont l'un musulman, l'État espagnol se constitue
autour de l'union d'Isabelle de Castille avec Ferdinand d'Aragon en 1469.
Dépendante de la couronne d'Aragon, la Catalogne se retrouve sous la coupe de
l'État central, qui se construit autour de Madrid et de la Castille. En 1492,
les deux souverains chassent les Arabes de la péninsule, avec la prise de
Grenade qui met fin à huit siècles de présence musulmane. Ils se lancent à la
conquête du Nouveau Monde que vient de découvrir pour eux Christophe Colomb.
Le Siècle d'or commence, période
pendant laquelle le rayonnement de l'Espagne, devenue un empire mondial en même
temps que la plus grande puissance européenne, connaît son apogée, économique,
culturel et militaire.
Mais du point de vue de la
Catalogne, cet essor d'un État espagnol centré sur la Castille est vu comme le
début d'une période sombre. Barcelone, grand port de la Méditerranée, se voit
frustré de son rôle de métropole par Madrid, ville placée en altitude au centre
de la Péninsule, loin des routes commerciales, et uniquement tournée vers
l'administration de l'empire. L'Inquisition et le garrot précèdent le
franquisme dans la légende noire narrée par les Catalans, dans laquelle l'État
central a toujours le mauvais rôle.
Opposition constante au
centralisme castillan
L'histoire catalane se déroule
parallèlement, avec d'autres dates, d'autres héros. Les Catalans considèrent la
création du comté de Barcelone en 987 comme leur premier État indépendant, dont
fut fêté en 1987 le millième anniversaire. Pour les Espagnols, le comté faisant
alors partie de la couronne d'Aragon, n'étant pas nommé Catalogne et n'ayant
jamais eu de roi, cet État n'existe pas.
Une autre particularité est le
développement dès le Moyen Âge en Catalogne d'un système d'assemblées locales,
les Corts Catalanes, considérées comme une ébauche de représentation populaire
et l'une des premières formes d'institutions démocratiques européennes, opposée
à la société militaire et féodale de la Castille. Ces assemblées donnent
naissance à la Généralité catalane ; celle-ci et la municipalité de
Barcelone sont les ancêtres du gouvernement autonome catalan actuel.
«En 1906, Enric Prat de la
Riba, un homme politique catalan, publie «La Nationalité catalane», livre qui
joue un rôle fondamental dans l'émergence du catalanisme, la revendication
autonomiste catalane. Autour se met en place la vision victimaire de
l'histoire, qui fait de l'Espagne l'éternel oppresseur de la Catalogne»
Benoît Pellistrandi, historien
L'histoire catalane est aussi
celle d'une opposition constante au centralisme castillan. En 1640, une
jacquerie opposée aux impôts de Madrid, donne naissance à la révolte des
«Faucheurs», finalement écrasée par l'Espagne en 1652. Cet épisode donne son
nom à l'hymne national catalan, composé au XIXe siècle, Els Segadors (les
faucheurs).
Plus étrange encore est le choix
de la fête nationale catalane, la Diada: au lieu de célébrer une période
d'indépendance de la Catalogne, le jour choisi est celui de sa fin, le
11 septembre 1714, quand Barcelone est vaincue par les troupes
franco-espagnoles après avoir pris le parti des Habsbourg contre les Bourbons
pendant la guerre de Succession d'Espagne. À cette époque, l'idée nationale
catalane semble éteinte pour de bon. Si le catalan reste parlé par les paysans et
les classes populaires, le castillan devient la langue de la bourgeoisie.
Le nationalisme catalan renaît
pourtant au XIXe, à la faveur de la nouvelle prospérité de la Catalogne.
L'industrie textile se développe, et les villes catalanes deviennent des cités
de manufacture. Des fortunes se créent, et Barcelone devient une métropole
prospère alors que Madrid, qui perd son empire américain, entre dans une
période de déclin. «Un mouvement nationaliste apparaît, comme dans le reste de
l'Europe»,explique l'historien Benoît Pellistrandi. «Ce mouvement est
centré sur la langue et la culture, un peu comme en Allemagne ou en Italie,
explique-t-il. En 1906, Enric Prat de la Riba, un homme politique catalan,
publie La Nationalité catalane, livre qui joue un rôle fondamental
dans l'émergence du catalanisme, la revendication autonomiste catalane. Autour
se met en place la vision victimaire de l'histoire, qui fait de l'Espagne
l'éternel oppresseur de la Catalogne.»
Puissants courants anarchistes
Des divergences économiques
suscitent aussi de nouvelles tensions. En 1842, des émeutes éclatent à
Barcelone contre un accord de libre-échange signé avec l'Angleterre, qui menace
l'industrie textile. La répression est menée avec dureté, et le général
espagnol qui mate le soulèvement dira : «Il faut bombarder Barcelone au
moins une fois tous les cinquante ans.»
Les guerres carlistes, qui déchirent
l'Espagne pendant le XIXe siècle, alimentent aussi de nouvelles tendances
séparatistes en Catalogne. La Première République espagnole, brève expérience
décentralisatrice, établit pour la première fois un État fédéral en 1873. Les
chartes catalanes sont restaurées, ainsi que la Généralité, le gouvernement
autonome catalan.
Devenue une région industrielle,
la Catalogne compte dans les années 1930 une importante population ouvrière et
de puissants partis de gauche, socialistes, communistes et anarchistes. Quand
le Front populaire remporte les élections de 1936, une fièvre révolutionnaire
s'empare de Barcelone. Des anarchistes et des syndicats marxistes prennent les
armes, et des exactions sont commises contre leurs adversaires. Prêtres et
conservateurs sont massacrés, des églises détruites. L'atelier de Gaudí,
l'architecte de la Sagrada Familia, la cathédrale emblématique de Barcelone,
est mis à sac. Cette période chaotique, décrite dans le célèbre Hommage
à la Catalogne de George Orwell, voit le camp républicain se déchirer.
Les Brigades internationales combattent les nationalistes sur l'Èbre, pendant
que s'affrontent à Barcelone les trotskistes du Poum et le Parti communiste
stalinien.
«La guerre civile espagnole
reste la plaie la plus profonde. Son souvenir continue d'alimenter l'idée d'une
Catalogne éternelle victime de l'oppression espagnole, cette fois incarnée par
la figure de Franco»
Bartolomé Bennassar, historien
Le repli à Barcelone du
gouvernement républicain est aussi source de tension entre les Catalans et les
Espagnols au sein du camp antifranquiste. La défaite de la République sur
l'Èbre en décembre 1938 voit la chute de la Catalogne, et les troupes
franquistes entrent dans Barcelone en janvier 1939, marquant le début d'une
nouvelle période de répression féroce.
Des exécutions sommaires ont
lieu, et le régime franquiste prend des mesures draconiennes contre la
Catalogne, vue à la fois comme un foyer séparatiste et l'un des bastions de la
gauche et de l'extrême gauche espagnole. L'usage du catalan est interdit et les
noms des rues sont changés, le drapeau catalan est interdit. «La guerre civile
espagnole reste la plaie la plus profonde, dit Bartolomé Bennassar. Son
souvenir continue d'alimenter l'idée d'une Catalogne éternelle victime de
l'oppression espagnole, cette fois incarnée par la figure de Franco.»
«La société catalane est en
proie à une pathologie nationaliste anachronique, vieille de 150 ans, et
qui resurgit aujourd'hui. Et il est devenu presque impossible de démêler tout
ça»
Benoît Pellistrandi, historien
Après la mort de ce dernier, qui
donne lieu à des manifestations de joie en Catalogne, la démocratie accorde une
large autonomie à la Catalogne. Une Constitution est adoptée en 1978,
établissant une monarchie constitutionnelle, en même temps que donnant une
large autonomie aux provinces espagnoles. Ces communautés autonomes octroient à
toutes les régions les mêmes droits que la Catalogne ou le Pays basque.
Surnommé «Café para todos», (café pour tous), ce système évite de donner
l'impression d'accorder des privilèges aux seuls Catalans. «C'est le coup de
génie d'Adolfo Suárez, le premier ministre de l'époque», explique Benoît
Pellistrandi. Mais les concessions en matière culturelle permettent de
développer l'enseignement d'une histoire parallèle catalane.
«Le nationalisme catalan a rêvé
d'une nation et s'est inventé un ennemi espagnol pour exister. Le problème est
que cette vision de la Catalogne comme l'éternelle victime de Madrid est
passionnelle, instrumentalisée et fausse. Plus qu'un problème historique, c'est
un problème fabriqué et extraordinairement émotionnel, conclut Pellistrandi. La
société catalane est en proie à une pathologie nationaliste anachronique,
vieille de 150 ans, et qui resurgit aujourd'hui. Et il est devenu presque
impossible de démêler tout ça.»
- Crédits photo : Infographie Le
Figaro
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De plus en plus d'entreprises
fuient la Catalogne (09.10.2017)
Par Le
figaro.fr
Mis à jour le 09/10/2017 à 13h08 | Publié le 06/10/2017 à 09h42
VIDÉO - La crise politique qui
secoue la région a déjà poussé plusieurs sociétés, dont deux grandes banques, à
déménager leur siège social. Le gouvernement espagnol a adopté un décret
simplifiant cette procédure.
La Catalogne commence à subir les
conséquences de la crise politique qui secoue le pays depuis la tenue d'un
référendum d'autodétermination jugé illégal par Madrid. Une quinzaine
d'entreprises basées dans la région ont annoncé leur intention de déménager
leur siège social. Une démarche encouragée par le gouvernement espagnol qui a
adopté vendredi dernier un décret qui facilite la démarche. Désormais, ces
déménagements n'ont plus à être validés par l'assemblée générale des
actionnaires et peuvent être entérinés par le seul conseil d'administration.
«Les politiques irresponsables» de l'exécutif catalan «provoquent des alarmes,
des inquiétudes, c'est le pire qui puisse arriver dans le monde de
l'entreprise», a déclaré à la presse le ministre de l'Économie Luis de Guindos
à la sortie du Conseil des ministres.
» Lire aussi - Les banques catalanes prêtes à déménager leur
siège
Banco Sabadell, deuxième
banque de Catalogne et cinquième d'Espagne, a déjà annoncé le transfert de son
siège social à Alicante, dans le Sud-Est. La procédure, qui ne devrait pas
concerner le personnel, a démarré vendredi dernier et «sera rapide», promettait
un porte-parole. Dans la foulée, CaixaBank, troisième banque
d'Espagne et première entreprise de Catalogne par la capitalisation boursière,
a décidé de déplacer son siège social de Barcelone à Valence. La fondation
Caixa (Fundació Bancària ‘la Caixa'), qui gère CriteriaCaixa, la holding de
contrôle de Caixabank, a quant à elle annoncé le déménagement de son siège de
Barcelone à Palma de Majorque tant que la Catalogne sera en proie à des
troubles politiques.
La liste s'allonge
Gas Natural, un autre
poids lourd de l'indice des valeurs vedettes de la Bourse de Madrid, l'Ibex 35,
a décidé de plier bagage. Le conseil d'administration du groupe énergétique a
convenu de relocaliser son siège social à Madrid tant que la situation restera
incertaine en Catalogne.
De son côté, le groupe
autoroutier Abertis, basé à Barcelone depuis sa fondation au début
des années 2000, va débattre de l'éventualité de déplacer son siège social hors
de Catalogne lors d'un conseil d'administration ce lundi. Abertis possède la
13e capitalisation boursière de l'Ibex 35 avec un chiffre d'affaires de 4,93
milliards d'euros en 2016....
Le groupe immobilier Inmobiliaria
Colonial a, lui, convoqué son conseil d'administration pour discuter
d'un transfert de son siège social hors de la province. Même chose pour Cellnex,
groupe de télécommunications, qui s'apprête à entériner le déménagement de son
siège de Barcelone à Madrid. Oryzon, une petite entreprise catalane
de biotechnologies, a annoncé son départ de Barcelone pour Madrid. Tout comme
le groupe d'alimentation diététique NaturHouse. Freixenet,
n°1 mondial du cava (vin mousseux), envisage aussi de déménager son siège
social actuellement situé à Barcelone, comme le confie son patron, José Luis
Bonet, à El Mundo.
Eurona, Dogi, Planeta y
Pronovias, Ballenoil, Service Point...Selon la presse espagnole, la liste
des départs ne cesse de s'allonger. «L'indépendance serait une catastrophe pour
la Catalogne», résume José Luis Bonet, qui est aussi président de la Chambre de
commerce d'Espagne.
«Cette crise politique génère
une incertitude qui paralyse tous les projets d'investissements en Catalogne»
Luis de Guindos, ministre
espagnol de l'Economie
Dans ce contexte houleux, l'agence
de notation financière SP Global Ratings a annoncé qu'elle envisageait
d'abaisser la note de la dette catalane. Même chose pour Fitch.
Or la Catalogne, qui
représente 20% du PIB espagnol, est aussi l'une des régions espagnoles les
plus endettées, à hauteur de 35,2% de son PIB... Cette crise politique «génère
une incertitude qui paralyse tous les projets d'investissements en Catalogne. J'ai
la conviction qu'à l'heure qu'il est, pas un investisseur, national ou
international, n'acceptera de participer à un nouveau projet d'investissement
tant que tout cela n'est pas réglé», a déploré le ministre espagnol de
l'Économie, Luis de Guindos. Vendredi, le Fonds monétaire international (FMI) a
également fait part de son inquiétude, indiquant qu'une telle tension pourrait
«peser sur la confiance et les décisions d'investissement» en Espagne.
Les milieux économiques espèrent
une reprise rapide des discussions entre Madrid et Barcelone. Mais l'idée d'une
sortie de crise par la médiation s'est encore un peu éloignée après la
décision de la Cour constitutionnelle espagnole de suspendre la session du
Parlement régional de Catalogne prévue lundi au cours de laquelle les
dirigeants séparatistes devaient proclamer l'indépendance. La pression s'est aussi
accentuée sur les indépendantistes après une
manifestation monstre contre l'indépendance dimanche. «Nous avons ouvert la
porte à la médiation, nous avons dit ‘oui' à toutes les possibilités de
médiation qui nous ont été présentées. Les jours passent et si l'Etat espagnol
ne répond pas de manière positive, nous, nous ferons ce que nous sommes venus
faire», a tout de même prévenu le président séparatiste Carles Puigdemont.
La réponse du gouvernement à une
éventuelle désobéissance pourrait être musclée: ce dernier envisage en effet
une suspension de l'autonomie de la Catalogne pour reprendre la main sur la
région.
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Indépendance: journée cruciale, ce mardi, pour la Catalogne
(09.10.2017)
Carles Puigdemont va-t-il
proclamer l'indépendance de la Catalogne, ce mardi, lors de son discours,
ouvrant ainsi une période d'incertitude dans le pays ? S'il fait marche
arrière, le dirigeant verrait son avenir politique très fragilisé.
Incertitude maximale en Espagne.
Alors que le dirigeant séparatiste catalan Carles
Puigdemont a promis de proclamer, ce mardi, l'indépendance de la
région, le pays est plongé dans sa plus grave crise politique depuis son retour
à la démocratie, il y a 40 ans. Le gouvernement central de Madrid l'a annoncé:
toute déclaration d'indépendance sera aussitôt rejetée. La Catalogne,
elle-même, est profondément divisée sur la question. les conséquences immédiates
d'une proclamation demeurent incertaines et plusieurs scénarios sont possibles.
» Lire aussi - Catalogne: Carles Puigdemont, l'indépendantiste
obstiné
• Négociations improblables
Plutôt que de proclamer
immédiatement l'indépendance de la Catalogne après le référendum du 1er
octobre, Carles Puigdemont a préféré jusqu'à maintenant jouer la montre en
réclamant une «médiation internationale». Ses demandes n'ont trouvé écho ni
auprès du gouvernement, qui refuse d'être traité d'égal à égal avec le
dirigeant catalan, ni auprès des instances européennes, solidaires de Madrid.
Mais il pourrait choisir de déclarer l'indépendance de manière «symbolique»,
avec une mise en oeuvre différée, pour ne pas perdre la face et laisser une
place à un dialogue.
Mariano Rajoy a cependant exigé
comme préalable à toute discussion que les séparatistes abandonnent leur projet
d'indépendance. Si Puigdemont, malgré l'énorme pression qui pèse sur ses
épaules, décide d'aller de l'avant, la feuille de route des séparatistes
prévoit une série de mesures législatives dont l'adoption pourrait prendre des
mois. La déclaration d'indépendance ouvre une période de transition durant
laquelle la «République» se dote de ses propres lois et institutions.
• Suspension de l'autonomie
En cas de déclaration
d'indépendance, le gouvernement envisage de retirer à la Catalogne son
autonomie. Cette mesure a un immense poids symbolique et historique, dans ce
pays très décentralisé où l'autonomie (pour gérer l'enseignement, la culture,
la santé...) des régions est sacro-sainte.
Pour la Catalogne, c'est remonter
aux soubresauts des années 1930 quand, en 1934, le gouvernement de la II
République espagnole supprima l'autonomie des Catalans pour riposter à la
«proclamation d'un Etat catalan dans la république fédérale d'Espagne». Après
la guerre civile de 1936-39, le très centralisateur dictateur Francisco
Franco (1939-1975) avait en outre mené une très dure répression en Catalogne.
La Constitution espagnole permet
cette mesure en cas de grave atteinte «à l'intérêt général de l'Etat». L'article
«155» a souvent été présenté comme un dernier recours et comporte le risque
d'enflammer encore un peu plus les passions en Catalogne. Toutefois elle peut
être longue et compliquée à mettre en oeuvre. Des questions demeurent: doit-on
remplacer les policiers régionaux? comment regagner leur loyauté? Comment
réagira la population, pour moitié indépendantiste?
• Arrestations
La réaction de l'État espagnol à
toute déclaration d'indépendance a de fortes chances de déclencher des
manifestations massives en Catalogne comme après
l'arrestation de 14 hauts fonctionnaires catalans les 20 et 21 septembre à
Barcelone. Le référendum ayant été interdit, toute fuite en avant pourrait
également conduire à l'arrestation des principaux champions de l'indépendance,
à commencer par Puigdemont.
L'ancien journaliste a d'ores et
déjà annoncé qu'il n'avait
pas peur d'aller en prison. Dans la rue, on peut craindre des troubles,
notamment en cas d'agitation réprimée durement par la police. Le
1er octobre, lors du référendum d'autodétermination, des images de
policiers dépêchés de Madrid matraquant des Catalans pacifiques avaient choqué
l'opinion.
• Machine arrière
Lundi, les appels se sont
multipliés pour que Carles Puigdemont «arrête tout». La maire de Barcelone, Ada
Colau, a même avoué qu'elle était contre une déclaration unilatérale
d'indépendance. «Les résultats du référendum ne peuvent pas servir de
fondement», a-t-elle déclaré. Mais si Carles Puigdemont fait marche arrière, le
dirigeant verrait son avenir politique très fragilisé.
Une déclaration purement
symbolique ou un simple appel à de nouvelles élections régionales aurait pour
effet de renforcer le gouvernement de Mariano
Rajoy. «S'il ignore son propre référendum, la dynamique derrière
l'indépendance catalane s'essoufflerait de manière spectaculaire», estime une
note du cabinet d'analystes TS Lombard. «Mais finalement, il sera contraint de
poursuivre la dynamique de confrontation et d'escalade» dans laquelle il se
trouve.
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Face à la fièvre catalane, le réveil du patriotisme espagnol
(09.10.2017)
http://lefigaro.fr/international/2017/10/09/01003-20171009ARTFIG00232-face-a-la-fievre-catalane-le-reveil-du-patriotisme-espagnol.php
Mis à jour le 09/10/2017 à 19h02 | Publié le 09/10/2017 à 17h44
VIDÉO - L'affirmation du
sentiment national, longtemps proscrit car associé à la période franquiste,
prend de l'ampleur.
Correspondant à Madrid
Ils étaient 150.000 samedi à
Madrid, selon la préfecture, 350.000 dimanche à Barcelone selon la police
municipale. Le triple, selon les organisateurs des deux manifestations. Quoi qu'il en soit, du jamais-vu pour défendre l'unité de
l'Espagne. Des chiffres tout aussi inédits que les drapeaux rojigualda
(rouge et jaune) que l'on voit fleurir sur les balcons, dans les rues des
grandes villes espagnoles. À Madrid, on détecte les bannières espagnoles sur
les terrasses du quartier cossu de Salamanca, mais aussi dans les rues populaires
d'Usera, pourtant habitées par une population métissée. Le paysage rappelle les
grandes heures de la Roja, la sélection nationale de football, au détail près
que la prochaine Coupe du monde ne se disputera que dans huit mois.
Le douloureux souvenir du franquisme
«Nous
n'avons pas l'habitude de manifester, confiait Pilar, venue samedi en
famille sur la Plaza Colón de Madrid. Mais l'enjeu est trop grave. Ils ne
peuvent pas diviser l'Espagne sans que l'on ne fasse rien.» Un détail
révélateur: à la différence des drapeaux indépendantistes catalans, on voit
nettement la marque des plis sur la plupart des drapeaux espagnols. Les toiles
ont été achetées tout récemment, ou bien sommeillaient depuis longtemps au fond
d'un tiroir.
Faut-il y voir un réveil du
nationalisme espagnol, provoqué par le défi séparatiste catalan? «Il y a
effectivement une espèce de sortie du placard, répond Francisco de Borja
Lasheras, directeur du think-tank European Council on Foreign Relations (ECFR),
mais avec des nuances importantes. Le nationalisme catalan, et surtout sa
frange la plus radicale, a provoqué deux phénomènes. D'abord un regroupement en
Catalogne des personnes hostiles au nationalisme catalan. Des gens qui
proclament “Vive la Catalogne, vive l'Espagne et vive l'Europe”, qu'on ne peut
pas qualifier de nationalistes espagnols. Et dans l'ensemble de l'Espagne, la
fin du mythe, lié à l'héritage du franquisme, selon lequel brandir un drapeau
indépendantiste catalan serait un geste cool alors que saisir un drapeau
espagnol serait une attitude de facho.»
«Je crois que davantage que de
nationalisme espagnol, il faudrait parler de patriotisme, d'un sentiment
compatible avec les identités régionales»
Francisco de Borja Lasheras,
directeur du think-tank European Council on Foreign Relations
L'héritage de la dictature pèse
en effet sur les sentiments patriotiques des Espagnols et sur leur expression.
Parler d'«Espagne unie», c'est déjà prononcer, à son corps défendant, les deux
premiers mots du slogan franquiste: «L'Espagne unie, grande et libre!» D'autant
plus que les indépendantistes sont aux aguets, pour décrédibiliser une
manifestation massive en s'appuyant sur les images, tantôt réelles, tantôt
manipulées, de groupuscules d'extrême droite qui s'invitent dans ces
rassemblements. Les drapeaux espagnols frappés de l'aigle de Saint-Jean, en
vigueur sous le franquisme, étaient rares, mais circulaient librement dans le
rassemblement de Madrid. Dans un autre genre, le parti Vox savoure également
ces moments d'exaltation nationale. Née il y a quelques années pour occuper
l'espace à la droite du Parti populaire (PP) de Mariano Rajoy, la formation,
qui ne compte aucun élu national ni européen, revendique aujourd'hui le modèle
du Front national.
Les manifestations unionistes,
pourtant, rassemblaient large, de gauche à droite, en passant par le centre.
Lors du rassemblement de Barcelone, par exemple, on pouvait voir sur la même
estrade Carlos Jiménez Villarejo, qui fut député européen de Podemos (gauche
radicale) ; Josep Borell, jadis ministre socialiste puis président du
Parlement européen ; Albert Rivera, président de Ciudadanos, un parti
centriste né en Catalogne en opposition à l'indépendantisme ; Xavier
García Albiol, président du PP en Catalogne ; sans oublier le Prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa, naturalisé
espagnol mais d'origine péruvienne. «Je crois que davantage que de nationalisme
espagnol, il faudrait parler de patriotisme, d'un sentiment compatible avec les
identités régionales», juge Borja Lasheras.
Certains Catalans semblent
amorcer une marche arrière
Une subtilité que beaucoup
récusent en Catalogne, où l'on oppose de manière symétrique le nationalisme
espagnol au nationalisme catalan. Pour le sociologue Carles Feixa, par
exemple, spécialiste de la sociologie du football, «les démonstrations de
nationalisme espagnol associées au sport ne sont pas nouvelles. Les victoires
de la sélection ont été utilisées comme un élément de fierté nationale, de
recentralisation et d'espagnolisation, malgré le fait que de nombreux joueurs
viennent de clubs catalans».
«Si l'État ne répond pas de
manière favorable, nous ferons ce que nous avons à faire»
Carles Puigdemont, le président
catalan
Émus ou non par ces
démonstrations d'attachement à l'Espagne d'une partie de leurs administrés, les
dirigeants indépendantistes continuent de multiplier les affirmations
contradictoires sur le type de déclaration qu'ils souhaitent que le président
catalan, Carles Puigdemont, effectue ce mardi à 18 heures. Leur
feuille de route prévoit une déclaration d'indépendance, mais depuis quelques
jours certains sécessionnistes semblent amorcer une marche arrière. Un député
européen du PDeCAT, le parti de Puigdemont, a ainsi évoqué la voie choisie par
la Slovénie lors de la décomposition de la Yougoslavie. Les partisans de
l'émancipation du pays avaient alors déclaré l'indépendance avant
d'immédiatement suspendre cette proclamation pour ouvrir une négociation avec
Belgrade. La négociation n'eut pas lieu, mais la communauté internationale
reconnut la Slovénie indépendante. Selon Ramón Tremosa, «cela peut être une
option pour le président Puigdemont».
Ce dernier a prêté lui aussi le
flanc à des interprétations divergentes. Lors de la bande-annonce d'un
reportage de 30 minutes sur l'indépendantisme de la télévision publique
catalane, Puigdemont lance: «La déclaration d'indépendance est prévue par la
loi sur le référendum. Nous ferons donc ce que la loi a prévu.» Cette petite
phrase très explicite a mystérieusement disparu du reportage lui-même, diffusé
dimanche soir. À sa place, le président catalan a une réponse beaucoup plus
évasive: «Si l'État ne répond pas de manière favorable (à notre demande de
médiation, NDLR), nous ferons ce que nous avons à faire.» Puigdemont a encore
quelques heures pour décider «ce qu'il a à faire».
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Pourquoi l'armée a du mal à fidéliser ses troupes
(07.10.2017)
- Par Blandine Le
Cain
- Mis à jour le 07/10/2017 à 17:11
- Publié le 07/10/2017 à 17:01
INFOGRAPHIES - D'après un
rapport publié vendredi, la fonction militaire jouit d'une attractivité
«globalement satisfaisante» et conserve une bonne image dans la société
française. Mais la question de la fidélisation des soldats devient cruciale à
l'heure où l'armée est mobilisée sur tous les fronts.
L'armée française peine à fidéliser
ses soldats. C'est le principal enseignement du 11e rapport du Haut comité d'évaluation de la condition
militaire (HCECM), que Le Figaro s'était
procuré après sa remise à Emmanuel Macron, le 6 septembre, et qui a été
rendu public vendredi. Véritable état des lieux de l'armée en France, non
seulement du point de vue des effectifs engagés mais aussi des Français et de
leur perception des forces militaires, le document -consultable en fin
d'article- détaille les défis actuels pour l'institution et recommande
certaines mesures, vingt ans après le début de la professionnalisation.
Dans ce bilan global, la question
de la fidélisation des troupes apparaît centrale. «La
fidélisation constitue un défi de première importance» à l'heure où l'armée,
mobilisée sur tous les fronts, a d'importants besoins en ressources humaines.
D'après le rapport, 62% des militaires de carrière interrogés
n'hésitent pas à déclarer envisager de quitter l'institution pour changer
d'activité, si l'occasion se présentait. Deux sur dix répondent par
l'affirmative de façon certaine.
Parmi les critères qui
incitent le plus à rester au sein de l'armée figurent le statut
militaire (79% des militaires sondés), la participation active à la défense des
intérêts du pays (75%) ainsi que les rapports humains et l'esprit de cohésion
(70%). À l'inverse, ceux qui incitent le plus à partir sont la
conciliation entre vie privée et vie militaire pour 55% des sondés, les moyens de
remplir les missions (53%) et la mobilité (45%). Voici les principaux aspects
qui rendent la fidélisation des militaires difficile:
• Une «usure» du personnel
Certains métiers au sein de
l'armée sont particulièrement sujets au «turn over»: les recrues laissent
rapidement la place à d'autres. Le rapport cite, sur ce point, l'exemple des
fusiliers marins et des fusiliers commandos de l'air. «Le caractère
aride, fatigant et répétitif de leurs missions conduit à de faibles
taux de renouvellement de contrat», à savoir seulement un sur deux pour les
premiers et un sur trois pour les seconds. Cette situation intervient «alors
que le risque terroriste renforce le besoin en protection-défense et donc en
effectif de fusiliers». Le rapport évoque également la très grande
sollicitation d'autres métiers spécialisés et dont les effectifs sont peu
nombreux, qui «conduit à l'usure du personnel».
• Une concurrence importante
«Une partie des spécialités qui
peinent à recruter est soumise à une forte concurrence», résume le rapport.
Autrement dit, des recrues potentielles dotées de compétences spécifiques
peuvent être rapidement sollicitées et attirées par le privé, ainsi
que par la fonction publique civile. Les conditions d'engagement et
les rémunérations y sont pour beaucoup. Près de la moitié des militaires sondés
(48%) jugent ainsi que le secteur civil est moins contraignant et qu'il est
rémunérateur (53%), en plus d'être d'abord perçu comme intéressant (80%) et
épanouissant (69%).
Outre un problème de
sous-effectif, cette situation implique une transmission des savoirs
moins efficace, faute d'un nombre suffisant de techniciens expérimentés.
«Certaines spécialités, notamment en chirurgie, sont soumises à l'attraction du
secteur privé qui offre des rémunérations beaucoup plus importantes», explicite
le rapport.
• Une mobilité parfois
difficile à concilier avec la vie personnelle
L'un des aspects centraux dans la
question de la fidélisation des militaires reste l'enjeu de la mobilité et de
l'équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. À la différence des
autres points, celui-ci peut à la fois être un facteur attractif,
notamment en première partie de carrière, et une entrave à la vie
personnelle. Si l'armée n'est pas le seul secteur où les agents peuvent
être soumis à une forte mobilité, le rapport souligne que «la mobilité
militaire est sans comparaison avec les autres fonctions publiques et le reste
de la population active».
D'après le rapport, cette
contrainte conduit «de nombreux militaires à choisir de vivre en célibataire
géographique»: le militaire a une vie conjugale mais habite éloigné de son
ou sa conjointe, de façon prolongée et non temporaire. «La mobilité des
militaires a des effets directs sur les parcours professionnels des conjoints»,
insiste le rapport. Ceux-ci se retrouvent ainsi davantage au chômage que le
reste de la population française. Nombre d'entre eux font également le choix de
l'inactivité, ce qui relève «d'un choix contraint plus que d'un choix de vie».
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bout»
• Un manque de moyens au
quotidien
Le moral des militaires pâtit
également du peu d'opportunités de s'entraîner sur certains matériels.
En effet, afin d'assurer au maximum la disponibilité et le bon état du matériel
dans le cadre des opérations extérieures (les Opex), les équipements y sont
affectés en priorité. Cela permet d'assurer une disponibilité très bonne - plus
de 90% des matériels terrestres, par exemple - mais réduit considérablement les
possibilités d'entraînement.
À cette difficulté matérielle
s'ajoute le manque de temps, dans le cadre des Opex, pour consolider les
compétences. «Les militaires ont le sentiment de ne pas avoir les
moyens suffisants pour s'entraîner et redoutent une baisse de leurs capacités
opérationnelles», constate le rapport. Le Haut comité a ainsi «pu
rencontrer des équipages de blindés qui n'avaient ni tiré, ni manœuvré avec
leur matériel de dotation depuis près de 2 ans». Sur ce point, les militaires
expriment également une lassitude face au manque de soutien de proximité de la
part de l'administration.
Autre question matérielle, elle
aussi très liée à la vie quotidienne des militaires: le manque d'investissement
en matière d'infrastructure et d'hébergement. À en croire le
rapport, le parc immobilier souffre de l'absence de rénovations et de mises aux
normes. «Si aucun chantier n'était entrepris, 79 centres de restauration sur
350 devraient fermer pour cause de non-conformité dans les trois ans qui
viennent», soulignent les auteurs, qui estiment le besoin budgétaire
actuel à 120 millions d'euros en 2018, 300 millions en 2019, et 500
millions en 2020.
Un état des lieux qui reste
globalement positif
Pour autant, le rapport insiste
sur l'attractivité «globalement satisfaisante» de la fonction militaire en
France. «La situation actuelle de la fonction militaire comporte nombre
d'aspects favorables ou positifs», résume le document, tout en soulignant que
«la vigilance est de mise sur quelques questions essentielles». Sur les
tendances observées et détaillées par le rapport, les auteurs précisent que «le
retour à un service national, même de durée courte, ne pourrait» que les
«accentuer».
Une bonne image dans l'opinion
publique. Avec plus de 80% de bonnes opinions, la France se place au
premier rang, avec la Grande-Bretagne, en terme d'image positive de la fonction
militaire. Cette image n'a cessé de progresser depuis 35 ans.
Un recrutement globalement
attractif. Il s'agit d'«un des sujets majeurs de préoccupation»: la
réussite des campagnes de recrutement. Face à l'impératif de jeunesse et d'un
large spectre de métiers et compétences, «l'attractivité au recrutement s'avère
globalement satisfaisante même s'il existe d'indéniables fragilités», conclut
le document. Les besoins en recrutement ont ainsi toujours été satisfaits.
Des motivations cohérentes. Les
jeunes homes ou femmes recrutés évoquent le service de la France, la
camaraderie, l'action, la discipline et le prestige de l'uniforme comme
motivations premières. Soit des éléments «en adéquation avec les
caractéristiques communément prêtées à la fonction militaire».
Des recrutements diversifiés. Le
rapport souligne que «les militaires sont issus de toutes les catégories
socioprofessionnelles, les phénomènes d'endorecrutement restant dans l'ensemble
minoritaires». Notamment, «la fonction militaire semble particulièrement
attractive pour les jeunes des quartiers défavorisés». Le HCECM rappelle par
ailleurs que les
forces armées françaises sont parmi les plus féminisées: 15,2% des effectifs
des armées sont des femmes, 16,9% dans la gendarmerie. «Ce qui est reconnu
comme un gage de qualité», affirme le document.
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Apologie du terrorisme: un homme écroué (06.10.2017)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 06/10/2017 à 22:14
- Publié le 06/10/2017 à 22:14
Un homme de 23 ans d'origine
pakistanaise, interpellé mardi près de Lyon et soupçonné de consulter des sites
djihadistes, a été mis en examen vendredi et placé en détention, a-t-on appris
de source proche de l'enquête.
Le jeune homme est poursuivi dans
le cadre d'une information judiciaire ouverte pour "association de
malfaiteurs, apologie du terrorisme et consultation de sites djihadistes",
a précisé cette source.
Une perquisition administrative avait
été menée mardi matin au domicile de cet homme, repéré par les policiers de la
Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), parce qu'il consultait
notamment des vidéos de scènes de décapitation.
L'enquête a été confiée au groupe
antiterroriste (GAT) de la police judiciaire de Lyon.
Un projet d'attentat déjoué à Times Square (06.10.2017)
- Par Le Figaro
- Mis à jour le 06/10/2017 à 23:51
- Publié le 06/10/2017 à 23:47
Les autorités américaines ont
révélé vendredi avoir déjoué au printemps 2016 des projets d'attentats visant
New York que trois hommes, arrêtés depuis, se préparaient à commettre au nom de
l'organisation Etat islamique (EI).
Selon la justice fédérale, qui a
dévoilé vendredi les poursuites judiciaires engagées à leur encontre, les trois
hommes qui étaient en contact via des messageries visaient notamment Times
Square, au coeur de Manhattan, et le métro new-yorkais. Les attentats, à la
bombe et à l'arme à feu, étaient prévus pour l'été 2016.
Les accusés, un Canadien, un
Américain résidant au Pakistan et un Philippin, envisageaient aussi de
tirer à l'arme à feu sur des spectateurs dans des salles de concerts.
Dans un communiqué, le
département de la Justice précise qu'un des trois suspects a été arrêté en mai
2016 dans le New Jersey et a plaidé coupable. Un deuxième a été arrêté au
Pakistan "autour du mois de septembre 2016". Il devait rejoindre son
complice aux Etats-Unis et passer à l'acte avec lui. Le troisième, arrêté aux
Philippines "autour du mois d'avril 2017", était le financier du
trio. L'administration américaine espère obtenir leur extradition.
Dans les échanges passés via des
applications de messagerie avec un agent qui les avait infiltrés en se faisant
passer pour un sympathisant de l'EI, ils ont fait allégeance au groupe
djihadiste et exprimé leur intention de mener à New York des attaques
similaires aux attentats de Paris et Bruxelles en 2015-2016.
La Turquie lance une opération militaire en Syrie
(07.10.2017)
- Par Le Figaro.fr avec agences
- Mis à jour le 07/10/2017 à 11:26
- Publié le 07/10/2017 à 10:59
Le président Turc Recep Tayyip
Erdogan a annoncé samedi qu'une importante opération militaire a été
lancée dans la province syrienne d'Idlib, située au nord-ouest du pays.
"Il y a une opération sérieuse dans l'Idlib de Syrie aujourd'hui, et cela
continuera", a déclaré Erdogan aux membres de son parti AK (Justice et
développement) dans un discours.
Un commandant du mouvement Liwa
al Moutassem, qui appartient à l'ASL, a parallèlement confirmé que des groupes
armés ayant participé l'an dernier à l'opération "Bouclier de
l'Euphrate" étaient prêts à entrer dans la région du nord-ouest de la
Syrie, avec l'appui de l'armée turque.
La Turquie a conclu le 15
septembre avec l'Iran et la Russie un accord sur le déploiement d'observateurs
aux franges de la province d'Idlib, qui est contrôlée par une alliance rebelle
conduite par l'ex-front Al Nosra, anciennement affilié à Al Qaïda.
Erdogan a par la suite précisé
que son pays comptait déployer des troupes dans le cadre de cet accord.
"Nous ne permettrons pas
l'existence d'un sanctuaire terroriste le long de nos frontières avec la
Syrie", a déclaré le président turc, ajoutant qu'ils continueraient
"à prendre d'autres initiatives après l'opération d'Idlib."