Poutine et le roi d'Arabie saoudite
unis pour soutenir le prix du pétrole (04.10.2017)
Le cyberterrorisme, cauchemar des
banques (02.10.2017)
Irak : enquête sur les dessous du
cancer de la corruption (04.10.2017)
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métamorphoses françaises» (04.10.2017)
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Le roi Salman est à Moscou ce
jeudi. Objectif, prolonger l'accord conclu entre la Russie et l'Opep.
De notre correspondant à
Moscou
L'accord de réduction de la
production pétrolière conclu sous la houlette de l'Opep
n'expire pas avant mars 2018, mais déjà les principaux acteurs du
marché songent à sa possible prolongation. Réunies depuis mercredi à Moscou à
l'occasion d'un forum énergétique, les grandes nations productrices d'or noir,
Russie et Arabie saoudite en tête, entament le lent ballet diplomatique qui les
conduira jusqu'au printemps prochain. Avec un objectif à court terme: serrer
les rangs autour d'un accord fragile, mais qui a permis à l'or noir de
reprendre des couleurs et aux pays exportateurs de gonfler leurs recettes
budgétaires.
Sur fond d'un baril qui se
cherche autour de 50-55 dollars, Vladimir Poutine a rencontré mercredi son
homologue vénézuélien, Nicolas
Maduro, en butte aux sanctions américaines visant son secteur pétrolier. Ce
jeudi surtout, le chef du Kremlin recevra en grande pompe le roi Salman d'Arabie
saoudite, venu à la tête d'une délégation d'une centaine d'hommes
d'affaires qui monopolise toutes les chambres du Ritz Carlton jusqu'au
7 octobre. Selon l'agence Bloomberg, les deux hommes, qui ne pèsent pas
moins d'un quart de la production pétrolière mondiale, pourraient annoncer des
accords de coopération énergétique, visant en particulier à développer la
deuxième tranche du projet arctique d'exploitation de gaz, piloté par Novatek.
En novembre 2016, sous
l'impulsion de Riyad et Moscou, vingt-quatre pays producteurs étaient
parvenus à orchestrer une baisse quotidienne globale de 1,8 million de
barils par rapport au niveau d'octobre 2016, pour limiter une offre mondiale
surabondante. Baptisé «Opep+» et effectif depuis le 1er janvier, l'accord
était le premier jamais conclu entre l'Opep et des poids lourds non-membres de
l'organisation, à commencer par la Russie.
Budget électoral
«La
Russie a rempli ses obligations de limiter de 300.000 barils par jour sa
production»,
s'est félicité Vladimir Poutine, s'attirant des compliments similaires de la
part de ses hôtes. «Bien qu'il ne soit pas membre du cartel, Moscou a pris le
leadership afin d'atteindre de manière unanime un équilibre sur le marché», a
renchéri le secrétaire général de l'Opep, le Nigérian Mohamed Barkindo.
Aujourd'hui, les deux grands pays
exportateurs font leurs comptes: le budget russe bénéficie d'un surcroît de
recettes évalué entre 10 et 15 milliards d'euros, s'est réjoui le ministre
de l'Énergie Alexandre Novak. Autant de rentrées permettant de cajoler la
population russe à l'approche de l'élection présidentielle de mars 2018.
Pour sa part, Riyad garde les
yeux rivés sur l'introduction en Bourse de sa compagnie nationale, Saudi Aramco
Pour sa part, Riyad garde les
yeux rivés sur l'introduction en Bourse - envisagée au second semestre 2018 -
de sa compagnie nationale, Saudi Aramco, qui dans des conditions favorables,
pourrait rapporter 100 milliards de dollars et permettrait de financer le
grand plan de… réduction de la dépendance aux hydrocarbures piloté par l'homme
fort du pays, le prince Mohammed ben Salman. Selon les analystes, un baril inférieur
à 40 dollars compromettrait cette privatisation partielle.
Mais tout en se félicitant du
rebond du brut constaté depuis un an, les partenaires redoutent, comme la
peste, sa surchauffe. Conjuguée à une hausse de la demande, une baisse trop
forte de la production pourrait conduire à une flambée des prix. Or
cette dernière profiterait d'abord aux États-Unis, non-membres de l'accord.
Au-dessus de 55 dollars, les puits de pétrole de schiste, bien plus
coûteux à exploiter que les champs saoudiens, deviennent rentables et les
États-Unis peuvent augmenter rapidement leur production et inonder le marché,
au risque d'une nouvelle dégringolade des cours. Selon Olivier Jakob, du
cabinet Petromatrix, ce scénario de la pénurie pointe déjà son nez. «Ce sont
aussi bien des prix bas que des prix très hauts s'envolant jusqu'à
60-70 dollars qui m'inquiètent», a reconnu le PDG de Loukoïl, Vagit
Alekperov, qui plaide en faveur d'une «sortie en douceur» de l'accord «Opep+».
Vladimir Poutine a dit «ne pas exclure» sa prolongation jusqu'à la fin 2018.
Les analystes, eux, sont restés dans le brouillard.
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Le cyberterrorisme, cauchemar des banques (02.10.2017)
Par Elisa
Braun
Mis à jour le 03/10/2017 à 16h37 | Publié le 02/10/2017 à 12h53
INTERVIEW - Pour
Graham Steel, PDG de Cryptosense, une start-up qui a créé un logiciel pour
tester des systèmes de sécurité utilisés par les banques, «un vol de données
massif pourrait causer des dégâts équivalents à ceux de la crise de 2008»
Graham Steel est le PDG de
Cryptosense, une start-up qui a créé un logiciel pour tester des systèmes de
sécurité utilisés par les banques.
LE FIGARO. - Les
établissements financiers sont-ils vraiment menacés?
Graham STEEL. -Les
risques d'attaque se multiplient et se complexifient. Ils viennent
aujourd'hui de l'extérieur comme de l'intérieur. Dans des banques de plus de
100.000 salariés, tous ceux qui ont un poste de travail ou des smartphones
sont des vecteurs d'attaques potentielles! Une technique de hacking classique
consiste ainsi à s'en prendre à l'un des maillons de la chaîne pour obtenir son
mot de passe et prendre le contrôle d'un compte. Il est très difficile de
lutter contre ces attaques.
Comment les banques françaises
sont-elles préparées?
Les sites Internet des banques
sont bien protégés: si une attaque fait tomber une partie du service,
l'intégralité des échanges ne s'interrompt pas. Cela a été mis en place à la
suite du 11 Septembre. Les banques sont censées avoir trois répliques de
leur système pour maintenir leurs activités. En France, la plupart des banques
ont aussi leurs données conservées dans leurs propres bâtiments, que l'on
appelle des data centers. Il y en a plusieurs en région parisienne, vers Clichy
et Pantin. Plusieurs sas et des contrôles biométriques limitent les accès. Les
bâtiments sont protégés contre les
menaces terroristes par une sécurité très lourde.
Quels sont les pires scénarios
envisagés?
Un
vol de données massif pourrait causer des dégâts équivalents à ceux de la
crise de 2008. Ces attaques criminelles à des fins de déstabilisation
inquiètent particulièrement les organisations bancaires. Lors d'une
cyberattaque sur un réseau de distributeurs de billets aux États-Unis, rien de
moins que 12 millions de dollars ont par exemple été volés. Imaginez la
catastrophe si cela se produisait un 24 décembre à l'échelle de tout un
pays!
La pire crainte serait toutefois
qu'un pirate parvienne à hacker une grande chambre de compensation. Ces organismes
assurent la réconciliation des valeurs échangées par des banques en fin de
journée. Si cela ne fonctionne plus, c'est la catastrophe assurée puisque les
sommes qui circulent se comptent en milliers de milliards de dollars.
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Irak : enquête sur les dessous du cancer de la corruption
(04.10.2017)
Mis à jour le 04/10/2017 à 18h10 | Publié le 04/10/2017 à 17h37
ENQUÊTE - Haidar Al-Abadi, le
premier ministre irakien, en visite officielle à Paris, veut lutter contre «les
baleines», ces ministres et dirigeants qui ont détourné des milliards de
dollars. Un fléau érigé en système de gouvernement entre les partis. 400
responsables sont interdits de sortie du pays. D'autres sont exilés à Londres
ou aux États-Unis, profitant de complicités locales.
Envoyé spécial à Bagdad
Hassan al-Yassiri, chef de la
Commission intégrité
Hassan al-Yassiri vient juste de
rentrer de Londres. Cet ancien professeur de droit, devenu en 2015 sur ordre du
premier ministre Haïdar
al-Abadi, chef de la Commission intégrité, est allé convaincre ses
interlocuteurs britanniques de débloquer l'argent que deux anciens ministres,
réfugiés sur les bords de la Tamise, ont emporté dans leur fuite. Mission quasi
impossible! Abdoul Falah al-Soudani et Zyad al-Khodan sont titulaires d'un
passeport britannique qui les protège. Comme eux, ces dernières années, une
demi-douzaine d'autres ministres, parmi lesquels Hazem Shaalan à la Défense et
Ayham al-Samarrai à l'Électricité, se sont échappés, des milliards de dollars
en poche!
«La corruption en Irak, ce
n'est pas un fléau, c'est un système de gouvernance»
Hassan al-Yassiri, chef de la
Commission intégrité
Le combat du «M. Propre» irakien
est titanesque: «C'est comme vider la mer avec une petite cuillère», sourit-il,
assis à son bureau, un ancien palais de Saddam Hussein, dans la Zone verte,
secteur ultraprotégé sur les bords du Tigre. «La corruption en Irak, ce n'est
pas un fléau, c'est un système de gouvernance», renchérit un homme d'affaires
français, familier de Bagdad.
Le pays est l'un des plus corrompus au monde: 166e sur 176 États, selon le
classement établi par l'ONG
Transparency International.
Plus de 300 milliards
détournés
«Nous avons débusqué beaucoup
de ministres corrompus, et nous les avons présentés à la justice»
Hassan al-Yassiri, chef de la
Commission intégrité
Au cours des treize années qui
ont suivi le renversement de la dictature de Saddam Hussein, alors que le
pétrole assurait à l'Irak plus de 800 milliards de dollars de revenus, la
corruption lui a coûté 312 milliards, selon le centre Injah pour le
développement économique. «Nous avons débusqué beaucoup de ministres corrompus,
et nous les avons présentés à la justice», fait valoir Hassan al-Yassiri. La
liste des présumés ripoux est effectivement impressionnante. Un quart du
gouvernement! Qassem al-Fadhawi (Électricité) ainsi que ses deux prédécesseurs,
Raffa al-Issaoui aux Finances, le ministre de l'Habitat, mais aussi Naïm Aboub,
le maire de Bagdad. Sans oublier le titulaire du portefeuille de la Justice,
Haidar Abo Sanad. Mais ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. «La
Commission intégrité a établi 400 ordres d'interdiction de sortie du territoire
pour des ministres, des députés, des vice-ministres, des directeurs généraux et
des gouverneurs», se réjouit al-Yassiri. Mais, parfois, les ministres sont plus
rapides que les limiers qu'il lance à leurs trousses. En 2016, Males Abdelkarim,
ministre kurde du Commerce, s'est rendu précipitamment à l'aéroport de Bagdad.
«Une de mes équipes dépêchées sur place a réussi à l'empêcher de fuir», raconte
al-Yassiri. «Mais le lendemain matin, le ministre a pris la route et a réussi à
fuir au Kurdistan», où il est protégé. L'ancien directeur de la Compagnie des
équipements agricoles, Houssan Eluwya, n'a pas eu cette chance. Fin août, il a
été arrêté à la frontière iranienne. Il venait de s'évader, avec la complicité
d'un ancien député, de la prison où il était détenu pour le détournement de
26 millions de dollars.
Pots-de-vin, commissions,
pressions sur les hommes d'affaires locaux et étrangers: face aux aigrefins, la
commission anticorruption déploie «des groupes clandestins» qui interviennent
entre les fonctionnaires et les administrés se plaignant d'être soumis au
racket des agents de la circulation, des douanes ou des impôts. «Pour faire
avancer un dossier, relate l'industriel français, on doit arroser pratiquement
chaque échelon du ministère concerné.»
Une administration pléthorique
«Les vice-ministres sont
souvent les plus corrompus (...) Ils ont plus d'influence que les ministres,
car ils sont désignés pour leur appartenance politique, ils travaillent pour
leur parti et pas pour l'État»
Salim Al-Shawqi, député de
Bassorah
La corruption se nourrit d'une
administration pléthorique. L'Irak compte 400 vice-ministres pour épauler 27
ministres auxquels il convient d'ajouter 27 chefs de commission ayant rang de
ministre. «Les vice-ministres sont souvent les plus corrompus, affirme le
député Salim Al-Shawqi. C'est l'État profond, ils ont plus d'influence que les
ministres, car ils sont désignés pour leur appartenance politique, ils
travaillent pour leur parti et pas pour l'État», déplore le député de Bassorah,
qui a proposé de réduire à 18 le nombre de ministères.
À l'été 2016, sous la pression de
la rue alors que le pays affrontait Daech, Haidar al-Abadi a supprimé quelques
ministères, ramené des technocrates au gouvernement et rogné sur les salaires
et indemnités. «Avant, un député gagnait 10.000 dollars chaque mois, et il
percevait des indemnités pour payer 30 personnes, surtout des gardes du corps»,
explique Amal al-Bayati, député de Ninive, depuis son bureau du Parlement où
une bagarre entre deux élus vient d'éclater. «Désormais, ajoute-t-elle, un
député ne touche plus que 4000 dollars et ne peut recruter que 16
personnes.» Un volant d'auxiliaires qui permet encore à beaucoup d'arrondir
leurs fins de mois. «À cause de la chute des cours du pétrole qui tarit les
ressources de l'État, il y a une vraie volonté du Parlement de combattre la
corruption», assure Mme al-Bayati, qui, avec d'autres collègues,
«surveille» désormais des ministères (Transports, Habitat, Travail, Commerce)
ainsi que la mairie de Bagdad.
Pour
dénoncer l'incurie de leurs dirigeants, des milliers d'Irakiens ont tenté
en juillet 2016 de prendre d'assaut la Zone verte. Le premier ministre a
dû réagir. D'autant que, par solidarité, plus d'une centaine de députés se
joignirent à la rue… Avant de rentrer au bercail. Le poids des appareils reste
dominant. Et le bel optimisme de Mme Bayati est battu en brèche par une
réalité, toujours sombre. Deux tiers des 328 députés ne déclarent toujours pas
leurs revenus, alors que la Commission l'impose depuis 2015.
Un deuxième passeport pour
s'abriter
«Les Occidentaux qui dénoncent
notre corruption sont un peu hypocrites. S'ils refusent d'activer la procédure
de remboursement, c'est peut-être qu'ils ont des intérêts dans le blanchiment
de cet argent sale»
Hassan al-Yassiri, chef de la
Commission intégrité
Face à la corruption, «les médias
ne jouent pas le jeu», regrette Hassan al-Yassiri. Pas étonnant: la plupart
sont liés aux partis politiques. «Et lorsque j'ai demandé à l'ambassadeur
britannique pourquoi son pays ne nous rendait pas l'argent détourné, il m'a
répondu que Londres n'avait pas confiance dans la justice irakienne.» Bref, le
«M. Propre» qui a présenté sa démission l'an dernier au premier ministre, se
sent bien seul dans son combat. «Les Occidentaux qui dénoncent notre corruption
sont un peu hypocrites», dénonce Hussein al-Yassiri. «S'ils refusent d'activer
la procédure de remboursement, c'est peut-être qu'ils ont des intérêts dans le
blanchiment de cet argent sale.» Les États-Unis ne coopèrent pas du tout,
regrette l'Irakien. C'est là où est réfugié l'ex-ministre al-Samarai. De son
côté, l'ex-gouverneur de Bassora, al-Nasrawi, comptait se planquer en
Australie. «La plupart de nos dirigeants étaient abrités avant 2003 à Londres
et aux États-Unis, rappelle le député Shawqi. Ils avaient un double passeport
qu'ils ont gardé.»
La binationalité constitue
l'autre frein à la chasse aux corrompus. Du premier ministre au président de la
République en passant par une centaine de députés, la plupart des gouverneurs,
des PDG de grandes sociétés et des officiers de l'armée, tous gardent
précieusement leur deuxième passeport. Pourtant, l'article 18 de la
Constitution demande aux titulaires de postes de «souveraineté» de renoncer au
second passeport. Un projet de loi interdisant la double nationalité a bien été
présenté au Parlement, mais les grands blocs s'y sont opposés. Pourquoi
scieraient-ils la branche sur laquelle ils prospèrent? La corruption est un des
leviers utilisés pour maintenir l'équilibre de la répartition des pouvoirs
entre les différents partis.
Haidar al-Abadi s'investit
dans «un combat sans pitié contre la corruption, à l'image de celui lancé
contre le terrorisme»
Où va l'argent détourné? Dubaï,
Amman, Londres, et depuis peu Istanbul. «Des Irakiens établis à Dubaï se sont
installés à Istanbul pour racheter des sociétés spécialisées dans le transfert
de devises et le commerce de l'or», confie l'homme d'affaires français. Parmi
eux, le neveu de Nouri al-Maliki, l'ancien premier ministre. Mais les planques
sont parfois plus banales: «Un jour, un de mes contacts m'a fait descendre au
sous-sol de sa maison, raconte le Français, il a ouvert une grande armoire,
elle était remplie de dollars.»
Alors que la fronde interne
menace, certains pays, soucieux d'être au diapason, commencent à coopérer.
C'est le cas de la Jordanie, où l'argent sale est blanchi dans des projets immobiliers.
«On a également réussi à faire arrêter Soudani par les Britanniques, et Nasrawi
aurait aussi été appréhendé par la justice libanaise avant qu'il puisse fuir en
Australie», se félicite al-Yassiri. «On veut également savoir quel ministre
irakien était de mèche avec votre ambassadeur Boris
Boillon» (condamné
par la justice française, NDLR), précise un diplomate irakien à Bagdad. À
huit mois d'élections législatives cruciales pour son avenir, Haidar al-Abadi
s'investit dans «un combat sans pitié contre la corruption, à l'image de celui
lancé contre le terrorisme» djihadiste. Il paraît décidé à lutter contre les
profiteurs, ceux qu'on appelle «les baleines» sur les bords du Tigre. Un combat
aussi ambitieux que celui consistant à rassembler les fragments de la mosaïque
irakienne.
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Charles Jaigu : «Les incroyables métamorphoses françaises»
(04.10.2017)
CHRONIQUE - Du
général de Gaulle à Macron, tout a changé en France. Jamais autant. Jamais si
vite ! L'historien Jean-François Sirinelli en fait le récit haletant et se
demande ce qui reste de notre « civilisation républicaine ».
Jean-François Sirinelli occupe un
bureau de professeur honoraire boulevard Saint-Germain. Dans le même immeuble
que ceux de Valéry Giscard d'Estaing. Le hasard fait bien les choses, car
Sirinelli est un «historien du temps présent», observateur méticuleux de la
Ve République. Il a d'ailleurs consacré plusieurs colloques au troisième
président de la Ve. Il s'est aussi, et surtout, passionné pour sa propre
génération:Les Baby-Boomersest le titre d'un de ses livres, auquel il
faut ajouter Génération sans pareilleet Les Vingt
Décisives, 1965-1985. Ce n'est pas du narcissisme pour autant, mais la
conviction d'avoir été le spectateur d'une accélération de l'histoire… qui fait
«crac, boum, hue!», comme dans la chanson de Dutronc. En France, celle-ci
commence gentiment en 1963, «avec les Parapluies de Cherbourg». Le monde se
colorise, les Français partent en vacances d'été et, surtout, «la guerre
d'Algérie est finie». Sirinelli décrypte ces changements de sensibilité -
esthétique autant que morale - qui produisirent en un demi-siècle un Homo
gallicus entièrement renouvelé. Le changement massif et multiforme s'étale sur
trois générations: 1945, 1965, 1985. Changement est un mot un peu pâlichon pour
décrire le phénomène. Il faut bien parler, en effet, de révolutions, au
pluriel. C'est là que le livre trouve son ressort: il arrive à nous faire
regarder avec un recul nouveau ce que nous croyons connaître par cœur.
La France a plus changé entre
1963 et 2017 que jamais auparavant
Première affirmation: la France a
plus changé entre 1963 et 2017 que jamais auparavant. Ce point, déjà, mérite examen.
Entre 1789 et 1815, la commotion révolutionnaire puis impériale est immense et
brutale. Pour Sirinelli, cette révolution «purement politique» et qui se
termine par une restauration est faite, comme le disait Tocqueville, de
beaucoup de continuité. Elle parachève même le projet monarchique d'unification
du territoire et de levée de l'impôt. La France reste paysanne et catholique,
comme elle le sera jusqu'au début des années 1960. «On considère en général que
c'est à partir de 1930 que les citadins sont plus nombreux que les ruraux, mais
il s'agit souvent de très petites villes, en réalité il faut attendre 1968 pour
que la proportion ville-campagne passe brutalement d'un quasi-équilibre (52-48)
à la proportion de deux tiers un tiers.» L'année 1964 est bien un pivot: la
France n'est plus rurale, elle n'est plus en guerre, elle n'est plus un empire,
elle n'est plus un pays d'hommes mûrs. Une nouvelle classe d'âge s'impose, une
génération de mutants, qui sont à la fois un marché et qui inventent leur mythologie:
le jeunisme est né, fait d'érotisation et d'une nouvelle «culture-monde». 1968
en sera l'explosion verbeuse - une a-révolution, comme l'auteur l'écrit dans de
justes pages.
Quelques années plus tôt, «la
France se vivait encore comme une puissance impériale et une société rurale: le
Français de 1900 et celui de 1950 étaient presque le même». Pour cet Homo
gallicus, la France était «un monde en soi», autosuffisant, riche de ses
légendes et de ses récits, de ses démons et ses rêves de gloire, et habité par
l'évidence de la guerre. Tout jeune Français se sait naturellement éligible au
champ de bataille. Et puis c'est la paix. Et pour de bon. «À partir de 1962, on
passe de la dilatation coloniale à la rétractation sur le pré carré, la
République impériale a vécu. De la France en guerre à la France en paix. La
France-monde devient la France-dans-le-monde.» Le livre excelle à restituer
l'étonnement devant une telle transformation, qu'il baptise successivement
«révolution culturelle silencieuse», «grand basculement anthropologique» ou
«mutation sans précédent». Il l'explicite ainsi: «La séquence 1965-1985 revêt
une importance quasi ontologique. C'est une coupure d'autant plus
impressionnante qu'elle se fait par temps de paix, et non à la suite d'une
révolution politique ou d'une guerre, ces deux grands accélérateurs de
l'Histoire.» Mais les vingt décisives sont aussitôt suivies d'une nouvelle
vingtaine tout aussi chamboule-tout: «1985-2005 amplifie encore la mutation par
l'effet massif de la globalisation économique et culturelle.» Sirinelli voit
dans les Trente Glorieuses (1945-1975) le premier étage de la fusée. Mais ce
qui compte, c'est la suite, qui continue longtemps après la longue crise qui
suivra.
On comprend qu'au fil de cette
«mutacrise», mot forgé par l'auteur, la Ve République ait perdu peu à peu
l'aura de ses brillants débuts
De quoi ce changement
anthropologique est-il fait? C'est bien sûr «le glissement de peuple» des
champs vers les villes, c'est aussi l'explosion de la jeunesse baby-boomeuse:
«On passe d'une culture de la rente, et de la prévoyance à l'égard des
lendemains difficiles, à un éloge de la consommation, et de la jouissance du
temps présent, à l'acceptation de la nudité, et une nouvelle sexualité réglée
par la pilule.» Que de temps parcouru, en effet, quand on compare le suicide,
en 1969, de Gabrielle Russier, jeune enseignante accusée d'avoir eu une liaison
avec son élève, à «l'image heureuse du couple Macron, sans que cela suscite de
remous particuliers autres que le constat d'une certaine singularité». Ce grand
basculement est aussi produit par la vague migratoire des années 1970, cet
autre «glissement de peuple» qui bouscule brutalement la démographie française.
C'est d'ailleurs un aspect de la mutation sur lequel Sirinelli aurait pu s'attarder.
Il évite ce sujet radioactif par prudence méthodologique.
Les Révolutions françaises
1962-2017. Jean-François Sirinelli, Éd. Odile Jacob, 383 p.
23,50 €. - Crédits photo : Odile Jacob
On comprend qu'au fil de cette
«mutacrise», pour reprendre un mot forgé par l'auteur, la Ve République
ait perdu peu à peu l'aura de ses brillants débuts. En fait, ce n'est pas
seulement un régime qui est fragilisé, c'est l'ensemble d'une «civilisation
républicaine», pour reprendre l'expression de Maurice Agulhon, qui est mise en
difficulté. «Cette civilisation s'est imposée en France à la fin du
XIXe siècle, puis à partir des années trente elle connaît plusieurs
crises, mais elle tient bon.» On dira que cette civilisation repose sur trois
piliers (que Sirinelli n'évoque pas): méritocratie, foi en la politique et
patriotisme. - Elle triomphe à nouveau au début des années 1960, sous la forme
d'un régime présidentiel et d'un gaullisme qui assume la transition de l'Empire
vers l'Hexagone européen. Puis elle entre à nouveau en crise au début des
années 1980. En 1983, l'abandon du programme commun par Mitterrand montre que
la France, décidément, n'est plus seule, et ceux qui la dirigent de moins en
moins démiurges. «Aujourd'hui, malgré l'élection de 2017, je ne sais pas si le
consensus autour de cette civilisation républicaine existe encore», nous dit
Sirinelli. Une chose est sûre, la solution miraculeuse ne semble pas résider
dans un changement de numéro. Car, contrairement à la IVe République, qui
a vite cédé face aux coups de la décolonisation, la Ve«a fait face à des
révolutions sans précédent».
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Thierry de Montbrial : « Les religions restent un
marqueur fondamental de l'identité des peuples » (05.10.2017)
Publié le 05/10/2017 à 17h42
FIGAROVOX/ENTRETIEN - Dans son
livre «Vivre le temps des troubles», le président-fondateur de l'Ifri (Institut
français des relations internationales), met en garde contre la croyance naïve
dans les bienfaits illimités de la technologie et la résignation à un monde
barbare et angoissant. Il plaide pour une nouvelle gouvernance mondiale.
LE FIGARO.- En quoi la
mondialisation a-t-elle cassé tous nos repères?
Thierry DE MONTBRIAL.- C'est
moins la mondialisation qui a cassé nos repères que tout ce qui l'a précédée:
les ravages des deux guerres mondiales, la transformation de notre vision du
monde par les révolutions scientifiques (mathématiques et logique, théorie de
la relativité, mécanique quantique, sciences et technologies de l'information,
sciences de la vie…) N'oublions pas les armes nucléaires. Sur un autre plan, on
n'a jamais vu pareille transformation des mœurs à une échelle aussi grande
qu'au XXe siècle. En conséquence, le troisième millénaire s'ouvre avec une
rupture totale de la façon dont l'homme se représente sa place sur la terre et
dans l'univers.
«À la fausse religion du
communisme a succédé celle de la technologie, de la transhumanisation et de
l'immortalité. Il y a là excès de naïveté et d'orgueil»
Vous appelez à cesser de
croire en un occidentalisme triomphant et en un homme prométhéen. Cette
croyance relève-t-elle d'un excès de naïveté ou d'un excès d'orgueil?
Les deux aspects sont en effet
liés. L'«occidentalisme triomphant» n'a cessé de perdre du terrain avec les
deux guerres mondiales et leurs suites (décolonisation, non-alignement…). Il a
repris du poil de la bête au lendemain de la chute de l'Union soviétique avec
le mythe de la «fin de l'Histoire» et le prétendu «moment unipolaire», comme si
le soi-disant leadership américain allait durablement garantir un ordre mondial
fondé sur la démocratie à l'occidentale et l'économie de marché à l'américaine.
Mais les États-Unis n'ont ni le pouvoir ni surtout la volonté durable de
diriger le monde. Ils ont accumulé d'énormes erreurs stratégiques sous les
trois dernières présidences,de sorte que le soft power de la première puissance
paraît aujourd'hui en déclin. En face, il y a la montée fulgurante de la Chine
et plus généralement de l'Asie, qui ne partage pas la philosophie des Lumières.
Sous des formes diverses, la démocratie dite illibérale gagne partout du terrain
et le despotisme oriental n'a pas dit ses derniers mots. Quant au mythe
prométhéen, il tient dans l'idée que l'homme est totalement maître de son
destin. À la fausse religion du communisme a succédé celle de la technologie,
de la transhumanisation et de l'immortalité. Il y a là excès de naïveté et
d'orgueil.
Vous dénoncez le soi-disant
«progrès» de la PMA et de la GPA. C'est-à-dire?
Mon opinion personnelle sur la
PMA et la GPA n'a pas d'importance. Ce que je tente d'expliquer, c'est la
complexité de la notion de progrès. Tout est facile quand on parle de
l'accumulation des savoirs dans les sciences mathématiques ou de la nature. Dès
qu'intervient l'éthique, la notion de progrès est affaire de jugement. On sort
nécessairement de l'objectivité. Pour donner un exemple de nature différente,
je citerai le débat très actuel autour de la liberté d'expression sur le Net,
des fake news et de l'étrange notion de post-vérité.
Vivre le temps des troubles, de
Thierry de Montbrial, Albin Michel, octobre 2017. - Crédits photo :
Albin Michel
Vous insistez sur l'importance
des territoires face à la mondialisation. Que vous inspire le référendum en
Catalogne?
La dynamique territoriale est
marquée par la dialectique de la fragmentation et du regroupement. La
fragmentationse nourrit des remontées de l'histoire, et le regroupement, des
implications de l'interdépendance croissante, typiquement à propos du climat. À
l'heure de l'instantanéité, la propagation des émotions est attisée par les
médias, surtout les réseaux sociaux. D'où les risques de dérapage, avec la
Catalogne et demain peut-être en Écosse ou ailleurs. Pour l'avenir de
l'Espagne, la raison pencherait sans doute vers un fédéralisme accentué. Mais
la déraison domine souvent dans l'histoire.
Le regain pour les religions
et la quête identitaire vous fait-il craindre l'avènement de nouvelles guerres?
Sur le plan ethnologique, les
religions restent un marqueur fondamental de l'identité des peuples, qui
ressurgit quand on le croyait dépassé. Voyez par exemple le retour en force de
l'Église orthodoxe en Russie ou naturellement l'explosion des idéologies
politiques se réclamant de l'islam. Je pense aussi à la montée des violences en
Inde avec un hindouisme de plus en plus éloigné du modèle pacifiste que les
Occidentaux avaient en tête à cause de Gandhi. Faut-il craindre l'avènement de
nouvelles guerres? Il y a un vrai risque. D'où la nécessité d'un renforcement
de la gouvernance mondiale pour contenir les dérapages.
L'Union européenne traverse
une crise profonde depuis 1989-1990. Quel est, selon vous, son plus grand défi?
L'Union européenne s'est mise en
péril avec l'élargissement accéléré rendu nécessaire par l'imprévisible chute
de l'Union soviétique en 1991. Je vois deux grands défis. Le premier est que
les Européens doivent mieux comprendre les bénéfices de ce laboratoire de
gouvernance, face à l'alternative d'un risque de décomposition. Le second est
justement l'amélioration de la gouvernance, dont les dysfonctionnements
expliquent en partie le scepticisme des citoyens européens. Cette gouvernance
concerne au premier chef la monnaie et l'économie,la sécurité et quelques
grandes questions de politique extérieure (Russie, Turquie, etc.). À
l'échelle du XXIe siècle la grande question est celle de la survie
politique de l'Europe face à la Chine et aux États-Unis, dans cet ordre.
Outre-Rhin, la future
coalition entre Angela Merkel et les eurosceptiques libéraux ne risque-t-elle
pas d'être un frein à une relance européenne par le couple franco-allemand?
Tout est affaire de comparaison.
Emmanuel Macron et Angela Merkel ont quatre ans devant eux, certes chacun avec
ses difficultés. Cette configuration n'en reste pas moins très favorable par
rapport à des scénarios naguère encore jugés plausibles.
Le système international,
dites-vous, ne peut pas résoudre tous les risques de notre planète, aussi
faut-il changer de système. C'est-à-dire? Est-ce vraiment réaliste?
Il ne s'agit pas de «changer le
système» par un coup de baguette magique, comme le rêvaient les adeptes du
wilsonisme en 1918 ou des apôtres - tel Keynes - d'un gouvernement mondial en
1945. Dans le monde réel contemporain, tout l'art est d'adapter en permanence
la gouvernance mondiale pour faire face aux chocs susceptibles d'ébranler le
système international, à toutes les échelles de temps. Du côté du court terme,
il faut mieux réagir à des phénomènes comme la crise des subprimes ou le
«printemps arabe». Le moyen et le long terme sont l'horizon des réformes
structurelles et de la planification militaire par exemple. Au XXIe siècle
il faut ajouter le très long terme. Chacun pense au changement climatique ou à
l'environnement, mais on entrevoit bien d'autres domaines comme la gestion
partagée de l'espace au voisinage de notre planète. Dans tous ces domaines, la
gouvernance mondiale n'en est qu'à ses balbutiements. Il est vital que les
États fassent l'apprentissage d'une conception élargie de leur intérêt
national. La totalité du XXIe siècle ne sera pas de trop pour cela.
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Recrutement des enseignants : le niveau des candidats en
baisse (04.10.2017)
Mis à jour le 04/10/2017 à 21h02 | Publié le 04/10/2017 à 20h50
Alors que la médiane nationale
des notes des derniers candidats reçus est de 10,7 en 2016, elle est de 9,3 à
Amiens, de 7,5 à Créteil et de 8 à Versailles.
La question du nombre des
enseignants a jusqu'ici été au cœur des débats sur le système éducatif, que ce
soit de 2007 à 2012, avec le non-remplacement des départs à la retraite, ou de
2013 à 2017, avec
l'augmentation de 60.000 postes d'enseignants. Cette priorité «a
abouti à faire des moyens quantitatifs le principal enjeu des politiques
scolaires, sans réflexion suffisante sur l'optimum des niveaux d'effectifs et
sur son articulation avec les évolutions de la démographie des élèves», estime
la Cour des comptes.
Une politique du chiffre qui a
même abouti à des à-coups «comportant de forts inconvénients sur la régularité
des niveaux de recrutement, risquant d'altérer la qualité du service»,
juge-t-elle encore. Les 60.000 postes d'enseignant promis par François
Hollande ont bien été budgétés mais n'ont pas tous pu être pourvus en
raison de difficultés de recrutement: la diminution du nombre de postes
ouverts, intervenue entre 2009 et 2013, à l'époque de Nicolas Sarkozy, a pu
décourager des étudiants de se projeter dans une carrière d'enseignant.
Un dispositif «rigide»
Conséquences: des écarts
excessifs de taux de sélectivité des différents concours d'une année sur
l'autre, préjudiciables à la qualité du recrutement en général. Pour la seule
école primaire, le taux de candidats présents aux concours par rapport aux
postes ouverts est passé de 5,4 en 2012 à 2,6 en 2015 au niveau national… À
Créteil, elle est même passée de 3,2 en 2010 à 1,3 en 2015! Cette situation
entraîne des écarts marqués dans la qualité des recrutements: alors que la
médiane nationale des notes des derniers candidats reçus est de 10,7 en 2016,
elle est de 9,3 à Amiens, de 7,5 à Créteil et de 8 à Versailles. Quant à
l'affectation des professeurs à leurs postes, elle se déroule selon un
dispositif «rigide» qui «ne prend pas en compte la difficulté des postes»,
souligne la Cour. À un point tel que le nombre d'enseignants débutants dans les
établissements difficiles ne cesse d'augmenter, passant de 1738 en 2011 à 3185
en 2016. Ils représentaient 23,6 % de leurs effectifs en 2016, contre
20 % cinq ans auparavant.
Le nombre d'enseignants
débutants dans les établissements difficiles ne cesse d'augmenter, passant de
1738 en 2011 à 3185 en 2016
Affecter autant de jeunes
professeurs dans ces écoles «paraît paradoxal à tout le monde, mais ça
continue quand même», a déclaré le président de l'institution, Didier Migaud.
Outre le manque d'expérience pédagogique devant la classe, cette pratique a
pour inconvénient d'accroître l'instabilité des équipes pédagogiques dans les
établissements qui connaissent la plus grande difficulté scolaire,
insiste-t-il. Différentes mesures ont été prises pour rendre plus attractifs
ces postes en établissements réputés difficiles: décharges horaires, primes.
Mais ces «instruments utilisés pour répondre au manque d'attractivité sont peu
novateurs, indique la Cour. Ils ne répondent pas, par exemple, aux questions
tenant au logement des jeunes enseignants en région parisienne. Ils ne
remettent pas en cause les modes traditionnels d'affectation des enseignants».
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Ivan Rioufol : «Laura et Mauranne, victimes de la lâcheté»
(05.10.2017)
Par Ivan
Rioufol
Mis à jour le 05/10/2017 à 18h22 | Publié le 05/10/2017 à 18h03
CHRONIQUE - Les
obsèques des deux cousines assassinées à la gare Saint-Charles, à Marseille, se
tenaient ce jeudi. Pour l'éditorialiste, elles sont les victimes des
renoncements de la République et des antiracistes.
Laura
Paumier, 21 ans, et Mauranne Harel, 20 ans, sont les dernières victimes de
la lâcheté collective face au totalitarisme islamique. Laura était élève
infirmière, engagée dans le scoutisme. Mauranne était étudiante en médecine.
Les deux cousines ont été l'une égorgée, l'autre éventrée,dimanche,
gare Saint-Charles, à Marseille. Le
tueur, Ahmed Hanachi, criait «Allah akbar» en plongeant son couteau.
Il a été abattu par un réserviste en patrouille. L'État islamique l'a reconnu
comme un de ses «soldats». Le Tunisien de 29 ans vivait clandestinement. Il
avait été arrêté sept fois depuis 2005 pour de la petite délinquance, sans
avoir jamais été expulsé. Deux jours avant qu'il n'assassine, la canaille avait
été interpellée pour vol, à Lyon, puis relâchée. Laura et Mauranne sont mortes
des renoncements de la République et des belles âmes à protéger les citoyens de
l'immigration de peuplement et de l'islam conquérant qu'elle amène.
L'islam originel traîne avec lui
l'intolérance, la brutalité, le sexisme, le rejet du juif, du chrétien. Le
Coran pris à la lettre permet cette haine. Les nombreux musulmans qui
se sont émancipés des sourates obscurantistes en sont aussi les victimes. Mais
après 40 ans d'une immigration maghrébine et africaine incontrôlée, la «douce
France» devient méconnaissable. Un vieux prêtre a été égorgé dans son église,
au nom d'Allah. Près de la moitié des Français juifs envisagent d'émigrer à
cause de leur insécurité.
La violence antisémite y est la plus forte d'Europe, avant la Suède et
l'Allemagne (1). Le mépris des femmes est l'ordinaire des cités et quartiers
islamisés. Une envie d'en découdre avec les «Français» habite des jeunes,
désassimilés sous l'effet du repliement communautariste et embrigadés par le
salafisme. La guerre civile s'installe dans les esprits. Mais ces observations
se heurtent aux mensonges du «vivre ensemble».
Un colonisateur criminel
Ni l'état d'urgence ni la
loi antiterroriste, votée
mardi, n'empêcheront d'autres tragédies si rien ne vient rompre avec ce que
l'historien du droit, Jean-Louis Harouel, appelle «la religion des droits de
l'homme» (2), imposée depuis des décennies.
Ceux qui ont dirigé la France
depuis deux générations ont renoncé à la sauver de sa détresse
Ce prêt-à-penser ignore les
groupes humains et les nations pour ne reconnaître que des individus
interchangeables, aux droits identiques. Une telle idéologie rejette
l'État-nation au profit d'une vision postnationale où chacun circule et vit à
sa guise. L'utopie produit les désastres annoncés. C'est parce que la
République ne défend plus ses valeurs ni ses frontières, craignant la
discrimination, que l'islam en vient à se comporter parfois en colonisateur
criminel. L'Observatoire de la laïcité, présidé par Jean-Louis Bianco, ne voit
rien du détournement de la laïcité par les islamistes. Jacques Toubon,
Défenseur des droits, prône un angélisme qui les enchante. Olivier Schramek,
ancien bras droit de Lionel Jospin, a fait du Conseil supérieur de
l'audiovisuel le promoteur du politiquement correct.
Ceux qui ont dirigé la France
depuis deux générations ont renoncé à la sauver de sa détresse. Après le drame
de Marseille, le chef de l'État a dénoncé «un acte barbare», sans nommer sa
motivation djihadiste. Il reste à instruire le procès des déserteurs qui ont
renoncé à protéger les citoyens, au nom du respect de l'Autre. L'ancien premier
ministre, Manuel Valls, est une rare voix de gauche qui dénonce les
complaisances de la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon avec l'islamisme. De
fait,
la députée (FI) Danièle Obono édulcore la violence du Coran en le
comparant à l'Ancien Testament. Elle ne voit pas de radicalisation dans le
comportement d'un chauffeur de bus qui refuse de s'asseoir à la place d'une
femme. Sur Twitter, la militante «communiste et décoloniale», Sonia
Nour, a qualifié le tueur de Marseille de «martyr». Mais l'extrême gauche
n'est pas la seule à s'être soumise à l'islam totalitaire. Il pérore car
personne ne lui fait obstacle.
Cour de justice de la
République?
Le premier ministre, mardi devant
les députés: «Le combat dans lequel nous sommes engagés (...), c'est le combat
de la France contre les gens qui veulent la défaire». Il ne vient cependant pas
à l'esprit d'Édouard Philippe que de nombreux responsables politiques devraient
aussi se sentir visés. Leur mépris du peuple et de la nation a laissé venir le
communautarisme qui, ajouté à l'oubli des racines de la France, a permis
l'infiltration d'une civilisation conflictuelle. L'insécurité que connaissent
les femmes en est la première conséquence, avec le retour à une pudeur
vestimentaire. Ce sont tous ces gens-là qui mériteraient le tribunal de
l'Histoire, sinon la Cour de justice de la République, comme le suggère
l'ancien juge antiterroriste Alain Marsaud. Il faudrait y adjoindre les
professionnels de la morale. Car on cherchera en vain les indignations des
antiracistes, des féministes, des humanistes, après les acharnements contre
Laura et Mauranne. La plupart des redresseurs de tort restent mutiques dès que
la «diversité» est mise en cause.
Un seul «dégagisme» s'impose :
celui qui chassera les saboteurs de la nation
Lors de la flambée antisémite de
l'an 2000 dans les banlieues, les mouvements antiracistes regardaient
ailleurs. Le
martyre d'Ilan Halimi en 2006, torturé par Youssouf Fofana, ne fit
manifester personne. C'est Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy qui furent accusés
par certains, dans un premier temps, d'être les responsables des tueries de
Mohamed Merah en mars 2012. Le tueur venait d'assassiner sept personnes, dont
trois enfants juifs dans l'école Ozar Hatorah, à Toulouse. Son frère
Abdelkader, dont le procès s'est ouvert lundi à Paris, lui avait expliqué: «Les
juifs sont des sous-hommes, des singes, des porcs». L'attentat de 2015 contre
l'Hyper Cacher, à Paris, est dans cette lignée. L'omerta a accompagné durant
des semaines le meurtre de Sarah Halimi, torturée et défenestrée par un
islamiste, Kobili Traoré, le 4 avril dernier, à Paris. Il y a un mois,
Mireille et Roger Pinto ont été séquestrés dans leur maison de Livry-Gargan
(Seine-Saint-Denis) par trois Noirs parce qu'ils étaient juifs, donc présumés
riches. Ainsi va la France.
Le vrai «dégagisme»
Un seul «dégagisme» s'impose:
celui qui chassera les saboteurs de la nation. Il faut laisser parler les
musulmans les plus lucides. Lydia Guirous, par exemple. Elle dit: «Il faut
expurger le Coran.» Elle écrit (3): «L'Occident, pour gagner sa guerre
culturelle contre l'islamisme, doit avoir les femmes de son côté. Elles seront
les hussardes de la liberté». Seul le courage vaincra.
(1) Étude de la Fondation
pour l'innovation politique, septembre 2017
(2) Droite-Gauche, ce n'est
pas fini, Desclée de Brouwer
(3) Ça n'a rien à voir
avec l'islam? Plon
Cet article est publié dans
l'édition du Figaro du 06/10/2017.
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Le terroriste de Marseille qualifié de «martyr» : la
polémique atteint Ruffin et Mélenchon (05.10.2017)
LE SCAN POLITIQUE/VIDÉO - La
suppléante du député François Ruffin, Zoé Desbureaux, a soutenu la
collaboratrice PCF qui a qualifié le terroriste de Marseille de «martyr».
Jean-Luc Mélenchon s'est désolidarisé de cette prise de position.
La polémique agite la sphère
médiatique depuis l'attentat de Marseille, dimanche dernier. Sonia Nour,
collaboratrice du maire PCF de la Courneuve a eu ce comparatif pour le moins
maladroit au sujet du drame: «Quand un martyr égorge une femme et en poignarde
une autre, ça fait du bruit. Terrorisme, du sang, civilisation bla-bla-bla… Par
contre que le terrorisme patriarcal nous tue tous les 2 jours on l'entend moins
votre grande gueule». De quoi susciter une vive émotion au sein de la classe politique et
de provoquer la mise à pied et la convocation en instance disciplinaire de
Sonia Nour. Mais le scandale gagne désormais les rangs de la France Insoumise,
après que la suppléante de François Ruffin, Zoé Desbureaux, du PCF de la Somme,
a décidé d'apporter un soutien public à l'auteure des propos incriminés.
«Soutien total à Sonia Nour qui
subit les pressions de la fachosphère et de la gauche cassoulet», a lancé Zoé
Desbureaux sur Twitter, déclenchant un regain d'indignation, dans les rangs de
LREM notamment. Rapidement, des soutiens du gouvernement ont exhumé un autre
message, daté de l'été 2015, qui vient alimenter les accusations d'accointances «islamo-gauchistes» et
d'antisémitisme, portées notamment par Manuel Valls: «Quand des centaines de
juifs viennent s'installer sur ton lieu de vacances pour deux semaines et que
le seul sweat de ton frère c'est ‘boycott Israël'», écrivait Zoé Desbureaux.
Mélenchon contre-attaque
Mercredi, à l'Assemblée
nationale, le patron des députés de la majorité Richard Ferrand a pris à partie
Jean-Luc Mélenchon, n'estimant «pas possible que le président Mélenchon n'ait
pas une expression publique pour dire s'il approuve ou désapprouve les
déclarations de la suppléante» du député LFI de la Somme, «qui banalisent ce
qui s'est passé à Marseille».
Les réponses, tant de François
Ruffin que de Jean-Luc Mélenchon, n'ont pas tardé. «Je
découvre les tweets de ma suppléante Zoé Desbureaux et de Sonia Nour. Je ne
peux qu'énoncer des évidences: d'abord, mon évidente solidarité avec les
familles des victimes de ces attentats. Ensuite, ma réprobation devant tout
propos qui euphémise la violence terroriste. Et bien sûr, un psychopathe de ce
genre n'est en rien un “martyr”. C'est pour le moins une manière bien
maladroite de défendre la cause des femmes. Je ne m'associe donc aucunement à
ces messages, et je trouve assez médiocre qu'on s'efforce de m'y associer.
Cependant, rien ne justifie que ma suppléante subisse aujourd'hui des menaces
de mort et autre injures», a d'abord écrit François Ruffin, pour se démarquer
du propos.
«Le niveau ne monte pas en ce
moment», a pour sa part déploré sur Facebook Jean-Luc Mélenchon,
avant de mettre les choses au clair. «Je réponds à Monsieur Ferrand que
j'ai toujours condamné en toutes circonstances le meurtre. Que j'ai toujours
condamné les assassins et les actes terroristes. Que j'ai toujours condamné
l'islamisme politique. Je condamne toute ambiguïté sur le sujet quelles qu'en
soient les intentions ou les prétextes», répond-il sur le fond. Et pour la
forme, l'ancien sénateur choisit la contre-attaque: «L'interpellation
offensante du président Ferrand ne saurait effacer l'infamie de son refus par
son vote personnel de châtier Lafarge pour sa complicité avec Daesh, ni son
refus d'enquêter sur les liens du Qatar avec les groupes terroristes qui ont
assassiné nos compatriotes. Je demande au président Ferrand de condamner la
complicité financière avec Daesh. Je lui demande aussi de condamner les
meurtres de Marseille, ce qu'il n'a toujours pas fait personnellement».
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La France engagée dans une opération militaire au Niger après
une attaque «terroriste» (05.10.2017)
Huit soldats - cinq Nigériens et
trois Américains - ont été tués dans une embuscade survenue mercredi, dans
l'ouest du pays. Aucune victime n'est à déplorer côté Français, mais une
opération impliquant des soldats de la force Barkhane est en cours, au lendemain
de l'attaque.
Le Niger a
été frappé mercredi par une attaque «terroriste», a annoncé jeudi le
président nigérien, Mahamadou Issoufou. Des soldats américains et nigériens
sont tombés dans une embuscade, après s'être lancés à la poursuite
d'assaillants qui venaient d'attaquer le village de Tongo Tongo, au nord-ouest
du pays. Le chef d'État nigérien a fait état d'un «nombre important de
victimes». Selon un dernier bilan, huit soldats - cinq Nigériens et trois
Américains - ont été tués dans ce guet-apens. Deux soldats américains ont aussi
été blessés mais leur état de santé est stable. D'après une source sécuritaire
à l'AFP, l'attaque était l'oeuvre «d'hommes lourdement armés venus du Mali».
Côté Français, aucune victime
n'est à déplorer. Mais au lendemain de l'attaque, une opération militaire est
en cours, impliquant des soldats de la force Barkhane, a annoncé jeudi Patrick
Steiger, porte-parole de l'état-major des armées. Des avions de chasse Mirage
2000 ont décollé, permettant de faire une démonstration de force. Mais ceux-ci
n'ont pas été en capacité de tirer «en raison de l'imbrication (de forces) au
sol», a souligné le colonel. L'armée française a également mobilisé deux
modules d'évacuation médicale composés d'hélicoptères afin d'extraire des
blessés en direction de Niamey, la capitale nigérienne. Le lourd bilan témoigne
de la violence de l'accrochage et l'opération était toujours en cours jeudi
dans la journée, selon Patrick Steiger.
Ce sont les premiers morts
américains au combat dans le cadre de la mission de lutte contre les groupes
djihadistes dans cette région. Ils sont certes très présents au Niger,
notamment sur l'aéroport d'Agadez, dans le nord, mais ne sortent que rarement
de cette position. En 2015, les deux pays se sont toutefois engagés «à
travailler ensemble sur la lutte contre le terrorisme». «Les femmes et les
enfants paient un lourd tribu au terrorisme de manière directe comme victimes
innocentes et de manière indirecte en tant que mères et épouses; elles viennent
une fois de plus de perdre des fils et des maris», a déploré Mahamadou
Issoufou. Une minute de silence a été observée en mémoire des soldats tués.
Alençon : 3 surveillants pénitentiaires agressés (02.10.2017)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 02/10/2017 à 16:58
- Publié le 02/10/2017 à 16:53
Un détenu a agressé aujourd'hui à
l'eau bouillante trois surveillants du centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe,
qui appartient à la communauté urbaine d'Alençon, selon le parquet.
Selon Emmanuel Guimaraes, du
syndicat FO, "un premier surveillant, brûlé au premier et au deuxième
degré au visage, au torse et à l'avant bras s'est vu prescrire trois jours
d'ITT (incapacité totale de travail), un deuxième surveillant, brûlé au second
degré à l'avant-bras, deux jours d'ITT, et le troisième, touché à l'épaule,
deux jours d'ITT". Les trois victimes sont âgés de 24 ans, 35 ans et 45
ans selon le syndicat.
Selon M. Guimaraes, le détenu a
renversé l'eau bouillante d'une bouilloire sur les surveillants lorsque ceux-ci
ont ouvert la porte de sa cellule. Selon FO, le détenu n'a pas apprécié que ces
surveillants viennent lui confirmer le maintien du "régime plus contraignant"
auquel il avait été "astreint à la suite d'une modification de
comportement".
Interrogé par l'AFP, le procureur
de la République d'Alençon François Coudert a confirmé "l'agression
de trois surveillants par un détenu par un jet d'eau bouillante" mais pas
les blessures qu'il n'a ni confirmées ni démenties. "Une enquête de
flagrance a été ouverte et une réponse pénale rapide et ferme sera donnée à cet
acte inacceptable", a déclaré le magistrat.
LIRE AUSSI :
Damas: 16 morts dans un attentat (02.10.2017)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 02/10/2017 à 17:09
- Publié le 02/10/2017 à 14:25
Un attentat à la bombe a secoué
aujourd'hui un quartier du sud de Damas, ont rapporté des médias
officiels. Au moins 16 personnes, des civils et des policiers, ont été
tuées dans l'attentat qui a visé un commissariat dans le sud de Damas, a
rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) dans un communiqué.
Le ministère de l'Intérieur a de
son côté rapporté des morts "parmi les civils et les policiers" dans
cet attentat qui frappé le quartier de Midane. Selon l'OSDH, une voiture piégée
a d'abord explosé avant que deux kamikazes ne fassent détoner leur ceinture
d'explosifs.
» Lire aussi - Syrie: au moins 18 morts dans un attentat suicide à
Damas
"Des informations
préliminaires font état d'une explosion terroriste dans le quartier de Midane à
Damas", indiquait l'agence officielle Sana tandis qu'un bandeau de la
télévision d'Etat rapportait une information similaire. La capitale syrienne a
dans l'ensemble été épargnée par le conflit qui ravage le pays depuis 2011.
Engin explosif à Paris : l'un des suspects était fiché pour
radicalisation (02.10.2017)
- Par 3 Auteurs
- Mis à jour le 03/10/2017 à 09:53
- Publié le 02/10/2017 à 21:53
VIDÉO - Cinq personnes ont été
interpellées après la découverte samedi de quatre bonbonnes de gaz reliées à un
dispositif de mise à feu sur le palier d'un immeuble d'habitation du XVIe
arrondissement de Paris. L'une d'entre elles a des liens avec la mouvance
islamiste radicale.
Plusieurs bonbonnes de gaz ont
été retrouvées dans la nuit de vendredi à samedi sur le palier d'un immeuble du
XVIe arrondissement de Paris, non loin de la Porte d'Auteuil, selon nos
informations confirmées par une source proche du dossier. Elles étaient
«ouvertes, aspergées d'essence, et reliées à un dispositif de mise à feu
commandé par un téléphone portable». Ce dernier était en parfait état de
marche.
Cinq personnes ont été
interpellées lundi sur Bretigny-sur-Orge, Arpajon (Essonne) et Villejuif
(Val-de-Marne), en lien avec cette affaire et placées en garde à vue. L'enquête
a révélé ce mardi que l'un des suspects est en lien avec la mouvance islamiste
radicale. «Parmi les personnes qui ont été arrêtées, l'un était fiché au
fichier FSPRT (Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation
à caractère terroriste, NDLR), ça veut dire radicalisé», a déclaré le ministre
de l'Intérieur Gérard Collomb sur France Inter.
» Lire aussi - Terrorisme: de 2012 à 2017, la France durement
éprouvée
Selon nos confrères du Point ,
l'immeuble au pied duquel a été retrouvé l'engin explosif est situé au 31 rue
Chanez. Il s'agit d'un immeuble d'habitation classique, en pierre de taille,
implanté dans cette petite rue parallèle au boulevard Exelmans. D'après le
récit fait par l'hebdomadaire, c'est un locataire, réveillé vers 4h30 du matin
par des bruits en bas de chez lui, qui aurait fait la découverte. Une équipe de
démineur est intervenue pour désamorcer la bombe. «Nous avons évité le pire de
justesse», a confié une source proche de l'affaire à nos confrères. Une équipe
de la police scientifique aurait été dépêchée sur place afin de procéder à des
relevés.
Selon nos informations, «aucune
personnalité sensible ne réside dans cet immeuble» d'habitation en apparence
tranquille, dans une rue calme et peu fréquentée de Paris. À ce stade des
investigations, les enquêteurs croient savoir que les terroristes visaient à
l'origine «un associatif militant contre l'islamisme radical». Les assaillants
se seraient trompés, prenant pour cible un homonyme exerçant une profession
libérale.
La section antiterroriste du
parquet de Paris a ouvert une enquête de flagrance pour «association de
malfaiteurs terroriste criminelle», «tentative de destruction par un moyen
dangereux en relation avec une entreprise terroriste» et «tentatives
d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste».
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