La doctrine religieuse et morale du Jihad
Tirée de « Assiyassa achchar'ia fi islah arra'i wa ar'ra'iya » (Le gouvernement selon la Loi d'Allah en corrigeant le dirigeant et ses ouailles) d'Ibn Taymiyyah traduit par l'équipe d'Al-Mourabitoune
Les punitions que la Shari'ah a introduites pour ceux qui désobéissent à Allah et à ses Messagers sont de deux sortes :
- Le châtiment de ceux qui sont sous la domination [de l'Imam], individus et collectivités, comme il a été évoqué auparavant [dans le chapitre sur le droit pénal] et,
- Le châtiment des groupes récalcitrants, comme ceux qui peuvent être soumis à la domination de l'Imam seulement par un combat décisif.
C'est donc le Jihad contre les mécréants (kufar), les ennemis d'Allah et de son Messager. Quiconque a entendu l'injonction du Messager d'Allah et n'y a pas répondu, doit être combattu,
Sourate Al-Baqarah verset 193 et sourate Al Anfal verset 39. « Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'association et que la religion soit entièrement à Allah seul. »
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Lorsqu'Allah a envoyé son Prophète et lui a ordonné d'inviter les gens à Sa religion, Il ne lui a pas permis de tuer ou de combattre qui que ce soit pour cette raison avant que le Prophète n'ait émigré à Médine.
Par la suite, Il lui a donné ainsi qu'aux musulmans la permission en ces termes :
Sourate Al Hajj verset 39 à 41. « Autorisation est donnée à ceux qui sont attaqués (de se défendre) - parce que vraiment ils sont lésés; et Allah est certes Capable de les secourir – ceux qui ont été expulsés de leurs demeures, - contre toute justice, simplement parce qu'ils disaient: ‹Allah est notre Seigneur›. - Si Allah ne repoussait pas les gens les uns par les autres, les ermitages seraient démolis, ainsi que les églises, les synagogues et les mosquées où le nom d'Allah est beaucoup invoqué. Allah soutient, certes, ceux qui soutiennent (Sa Religion). Allah est assurément Fort et Puissant, ceux qui, si Nous leur donnons la puissance sur terre, accomplissent la Salat, acquittent la Zakat, ordonnent le convenable et interdisent le blâmable. Cependant, l'issue finale de toute chose appartient à Allah. »
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Puis, après cela, Il a imposé de les combattre selon les termes suivants :
Sourate Al Baqarah verset 216. « Le combat vous a été prescrit alors qu'il vous est désagréable. Or, il se peut que vous ayez de l'aversion pour une chose alors qu'elle vous est un bien. Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu'elle vous est mauvaise. C'est Allah qui sait, alors que vous ne savez pas. »
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Il a insisté sur cet ordre et glorifié le Jihad dans la plupart des sourates Médinoises. Il a critiqué ceux qui n'y participaient pas et les a nommé hypocrites (mounafiq) et malades dans le cœur. Allah a dit :
Sourate At-Tawba verset 24. « Dis: ‹Si vos pères, vos enfants, vos frères, vos épouses, vos clans, les biens que vous gagnez, le négoce dont vous craignez le déclin et les demeures qui vous sont agréables, vous sont plus chers qu'Allah, Son messager et la lutte dans le sentier d'Allah, alors attendez qu'Allah fasse venir Son ordre. Et Allah ne guide pas les gens pervers›. »
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Et :
Sourate Al Hujourat verset 15. « Les vrais croyants sont seulement ceux qui croient en Allah et en Son messager, qui par la suite ne doutent point et qui luttent avec leurs biens et leurs personnes dans le chemin d'Allah. Ceux-là sont les véridiques. »
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Et :
Sourate Mohammad versets 20-21. « Puis, quand on fait descendre une Sourate explicite et qu'on y mentionne le combat, tu vois ceux qui ont une maladie au coeur te regarder du regard de celui qui s'évanouit devant la mort. Seraient bien préférables pour eux une obéissance et une parole convenable. Puis, quand l'affaire est décidée, il serait mieux pour eux certes, de se montrer sincères vis-à-vis d'Allah. »
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Il y a de nombreux versets similaires dans le Coran et ils sont aussi fréquents en ce qui concerne la glorification du Jihad et celle de ceux qui y participent, (par exemple) dans la sourate As-Saff (les rangs) :
Sourate As-Saff versets 10 à 13. « Ô vous qui avez cru ! Vous indiquerai-je un commerce qui vous sauvera d'un châtiment douloureux? Vous croyez en Allah et en Son messager et vous combattez avec vos biens et vos personnes dans le chemin d'Allah, et cela vous est bien meilleur, si vous saviez! Il vous pardonnera vos péchés et vous fera entrer dans des Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, et dans des demeures agréables dans les jardins d'Eden? Voilà l'énorme succès et il vous accordera d'autres choses encore que vous aimez bien: un secours [venant] d'Allah et une victoire prochaine. Et annonce la bonne nouvelle aux croyants. »
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Et (ailleurs) Il a dit :
Sourate At-Tawba versets 19 à 21. « Ferez-vous de la charge de donner à boire aux pèlerins et d'entretenir la Mosquée sacrée (des devoirs) comparables [au mérite] de celui qui croit en Allah et au Jour dernier et lutte dans le sentier d'Allah? Ils ne sont pas égaux auprès d'Allah et Allah ne guide pas les gens injustes. Ceux qui ont cru, qui ont émigré et qui ont lutté par leurs biens et leurs personnes dans le sentier d'Allah, ont les plus hauts rangs auprès d'Allah... et ce sont eux les victorieux. Leur Seigneur leur annonce de Sa part, miséricorde et agrément, et des Jardins où il y aura pour eux un délice permanent. »
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Et :
Sourate Al Ma'idah verset 54. « Ô les croyants ! Quiconque parmi vous apostasie de sa religion... Allah va faire venir un peuple qu'Il aime et qui L'aime, modeste envers les croyants et fier et puissant envers les mécréants, qui lutte dans le sentier d'Allah, ne craignant le blâme d'aucun blâmeur. Telle est la grâce d'Allah. Il la donne à qui Il veut. Allah est Immense et Omniscient. »
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Et Il a dit :
Sourate At-Tawba versets 120-121. « Car ils n'éprouveront ni soif, ni fatigue, ni faim dans le sentier d'Allah, ils ne fouleront aucune terre en provoquant la colère des infidèles, et n'obtiendront aucun avantage sur un ennemi, sans qu'il ne leur soit écrit pour cela une bonne action. En vérité Allah ne laisse pas perdre la récompense des bienfaiteurs. Ils ne supporteront aucune dépense, minime ou importante, ne traverseront aucune vallée, sans que (cela) ne soit inscrit à leur actif, en sorte qu'Allah les récompense pour le meilleur de ce qu'ils faisaient. »
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Ainsi, il a mentionné la récompense résultant de leurs œuvres et les actions qu'ils doivent effectuer. L'ordre de participer au Jihad et la mention de ses mérites apparaît un nombre incalculable de fois dans le Coran et la Sunnah. Par conséquent, c'est le meilleur acte (religieux) volontaire qu'un homme puisse accomplir. Tous les savants s'accordent sur le fait qu'il est meilleur que le Hajj (grand pèlerinage) et la Oumra (petit pèlerinage), que la prière bénévole et que le jeûne bénévole, comme l'indiquent le Coran et la Sunna.
Le Prophète à dit : « La tête de l'activité est l'Islam, son pilier central est la prière et le sommet est le Jihad ».
Et il a dit : « Au Paradis il y a cent degrés qu'Allah a préparés pour ceux qui combattent dans Sa voie, entre deux degrés, il existe un espace équivalent à la distance qui sépare le ciel de la terre. »
Et il y a unanimité pour l'authenticité de cette tradition.
Al-Boukhari a transmis qu'il a dit : « Celui dont les pieds se sont couverts de poussière dans la voie d'Allah (c'est-à-dire Jihad), Allah le sauvera du feu de l'enfer. »
Et, comme l'a relaté Muslim , il a dit : « Un jour et une nuit passés en ribat (restés aux frontière de l'Islam avec l'intention de défendre le territoire islamique contre les ennemis) sont meilleurs qu'un mois passé à jeûner et à veiller. S'il meurt (en accomplissant sa tâche), il recevra la récompense de ses actions et existence, et il sera protégé de l'Ange de la Tombe. »
Il est relaté dans la Sunna que : « Un jour passé en ribat dans la voie d'Allah est meilleur que cent jours passé ailleurs. »
Il a dit : « Deux yeux ne seront pas touchés par le feu : l'œil qui a pleuré par crainte d'Allah, et l'œil qui a passé la nuit à guetter dans la voie d'Allah. »
Al-Tirmidhi a dit à propos de cette tradition qu'elle est bonne (hassan).
Dans le Musnad de Ahmad Ibn Hambal, nous trouvons : « Une nuit passée à guetter dans la voie d'Allah est meilleure que cent nuits et jours passés en veillées nocturnes et en jeûne. »
Dans le Sahih d'Al-Bukhari comme dans le Sahih de Muslim, nous trouvons :
« Un homme dit : « Ô Messager d'Allah, dis-moi un acte qui équivaut au combat dans la voie d'Allah ». Il répondit : « Tu n'en seras pas capable » L'homme dit : « Dis-moi quand même » Le Messager d'Allah dit : « Peux tu, lorsqu'un combattant du Jihad est parti en expédition, jeûner sans interruption et passer la nuit en prière continuelle ? » L'homme dit : « Non » Puis le messager d'Allah dit : « Voilà donc ce qui équivaut au Jihad. »
Dans la Sunna nous trouvons que Mohammad a dit : « Chaque communauté a ses voyage pieux et le voyage pieux de ma communauté est le combat dans la voie d'Allah. »
En ce qui concerne la récompense et le mérite des actions humaines, c'est un sujet vaste, inégalé par d'autres sujets. Cela est évident si l'on regarde plus en détails.
La première raison est que l'intérêt du Jihad est général, s'étendant non seulement à la personne qui y participe, mais aussi aux autres, dans un sens religieux et temporel.
Deuxièmement, le Jihad implique toutes les sortes d'adoration, dans ses formes intérieures et extérieures. Plus que n'importe quel autre acte, il implique amour et dévotion envers Allah, Exalté, foi en Lui, renoncement à sa vie et à sa propriété pour Lui, la patience, l'ascétisme, le rappel d'Allah ainsi que tout autre type d'actes d'adoration. Et l'individu ou la communauté qui y participe, se trouve entre deux issues merveilleuses : soit la victoire et le triomphe, soit le martyre et le Paradis.
Troisièmement, toutes les créatures doivent vivre puis mourir. Maintenant, c'est dans le Jihad que l'on peut vivre et mourir dans un bonheur ultime, dans ce monde et dans l'au-delà. L'abandonner signifie perdre entièrement ou partiellement ces deux sortes de bonheur. Il y a des gens qui veulent accomplir des œuvres religieuses et temporelles pleines de difficultés malgré leur manque d'intérêt, alors qu'en fait, le Jihad est religieusement et temporellement plus avantageux que toutes autres œuvres pleines de difficultés. D'autres personnes y participent dans le désir de rendre les choses faciles pour eux lorsque la mort les rencontrera, car la mort d'un martyr est plus facile qu'aucune autre forme de mort.
En fait, c'est la meilleure de toutes les façons de mourir.
Puisque la guerre légale est principalement le Jihad et puisque son but est que la religion soit entièrement à Allah Seul (sourate Al-Baqarah verset 89 et sourate Al Anfal verset 39) et que la parole d'Allah ait le dessus (sourate At-Tawba verset 40), alors, selon tous les Musulmans, ceux qui font obstacle à ce but doivent être combattus.
Quant à ceux qui ne peuvent offrir leur résistance ou qui ne peuvent pas combattre, comme les femmes, les enfants, les religieux, les personnes âgées, les aveugles, les handicapés et leurs tuteurs, ils ne devront pas être tués, à moins qu'ils ne combattent verbalement (c'est-à-dire par la propagande) et par des actes (c'est-à-dire en espionnant ou en aidant dans la guerre).
Certains juristes disent qu'ils peuvent être tués, sur le simple motif qu'ils sont mécréants, mais ils font exception pour les femmes et les enfants puisqu'ils constituent une propriété pour les musulmans.
Toutefois c'est la première opinion qui est correcte, car nous devrions combattre uniquement ceux qui nous combattent, si nous voulons que la religion d'Allah soit victorieuse. Allah, Exalté, a dit à cet égard :
« Combattez dans le sentier d'Allah ceux qui vous combattent, et ne transgressez pas. Certes. Allah n'aime pas les transgresseurs ! » Sourate Al-Baqarah verset 190.
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Dans la Sunna, il est rapporté selon le Messager d'Allah : « Qu'il est passé un jour devant une femme qui avait été tuée. Le Messager d'Allah s'arrêta et dit : « Elle n'était pas quelqu'un qui aurait combattu. » Puis il dit à l'un de ses compagnons : « Rattrape Khalid Ibn Al-Walid et dit lui de ne pas tuer les femmes, les enfants et les esclaves. »
Il est aussi rapporté dans la Sunna qu'il avait l'habitude de dire : « Ne tuez pas les vieillards, ni les jeunes enfants et les femmes »
La raison en est qu'Allah a permis de verser le sang (seulement) si cela est nécessaire pour le bien de la Création.
Il a dit :
Sourate Al-Baqarah verset 191. « La Fitnah (foyer de subversion) est plus grave que le meurtre. »
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Cela signifie que, bien qu'il y ait le mal et l'abomination dans le fait de tuer, il y a un plus grand mal et une plus grande abomination dans la persécution des mécréants. Maintenant, la mécréance de ceux qui n'entravent pas les Musulmans dans l'établissement de la religion d'Allah, n'est un préjudice que pour eux-mêmes.
Dans le même esprit, les juristes ont dit que celui qui répand des innovations (bid'a) qui sont contraires au Coran et à la Sunnah doit être puni beaucoup plus sévèrement que la personne (qui a de telles croyances mais) qui se tait.
« Une faute qui est tenue secrète, » dit une tradition, « Ne fait du tort qu'à la personne qui l'a commise, mais si elle devient publique et n'est pas dénoncée, elle fait du tort à la communauté. »
La shariah recommande de combattre les mécréants, mais pas de tuer ceux qui ont été capturés. Si un mécréant est capturé lors d'une guerre ou autre, c'est-à-dire après un naufrage, ou parce qu'il a perdu son chemin, ou à la suite d'une ruse, alors le chef de l'Etat (Imam) peut faire tout ce qu'il juge approprié : le tuer, l'asservir, le relâcher ou le libérer contre une rançon qui consiste soit en un bien, soit en une personne. C'est la vision de la plupart des juristes et elle est appuyée par le Coran et la Sunnah. Il y a toutefois certains juristes qui soutiennent que les options de le relâcher ou de le libérer contre une rançon ont été abrogées. Quant aux Gens du Livre et aux Zoroastriens (majous), ils doivent être combattus jusqu'à ce qu'ils deviennent Musulmans ou qu'ils payent l'impôt (jizya) immédiatement et qu'ils aient été soumis. En ce qui concerne les autres, les juristes diffèrent sur la légalité de leur prendre un impôt. La plupart d'entre eux voient comme illégal le fait de leur prendre un impôt. La plupart d'entre eux voient comme illégal le fait de l'accepter des Arabes païens.
Si un groupe transgresseur, bien qu'appartenant à l'Islam, refuse d'observer des commandements clairs et universellement acceptés, tous les Musulmans s'accordent sur le fait que le Jihad doit être mené contre eux, pour que la religion soit entièrement à Allah et à Lui seul. Ainsi, Abu Bakr As-Saddiq et d'autres Compagnons, ont combattu ceux qui refusaient de payer la Zakat. Au départ, certains Compagnons hésitèrent à les combattre, mais finalement ils ont tous accepté. 'Omar Ibn Al-Khattab a dit à Abu Bakr :
« Comment peux tu combattre ces personnes ? Le Messager d'Allah n'a-t-il pas dit : « On m'a ordonné de combattre les gens jusqu'à ce qu'ils témoignent qu'il n'y de Dieu qu'Allah et que Mohammad est le Messager d'Allah. S'ils disent cela, leurs vies et leurs biens seront inviolables pour moi, à moins qu'il n'y ait une règle qui autorise de les prendre. (En ce qui concerne leurs actions) ils doivent en rendre compte à Allah. »
Abu Bakr dit ensuite : « L'obligation de payer la Zakat est une telle règle. Wallahi (par Allah), si ils refusent de me donner ne fut-ce une lanière de cuir qu'ils avaient l'habitude de donner au Messager d'Allah , je les combattrai pour ce refus. »
Omar dit : « Ensuite j'ai immédiatement compris qu'Allah avait ouvert son cœur pour le combat et je savais que c'était juste. »
Il y a plusieurs traditions authentiques selon lesquelles le Prophète a ordonné de combattre les Kharijites. Dans le Sahih d'Al-Bukhari comme dans celui de Muslim il est rapporté que sous l'autorité de Ali Ibn Abi Talib , il a dit :
« J'ai entendu le messager d'Allah dire : « Vers la fin des temps, un groupe émergera, jeune et simple d'esprit, qui s'exprimera avec les plus beaux mots, dont la foi ne sera pas plus profonde que leurs gorges. Ils abandonneront la religion simplement comme une flèche transperce puis abandonne un animal factice. Où que tu les trouves, il te faudra les tuer puisque ceux qui les tueront seront récompensés le Jour de la Résurrection. »
Muslim a rapporté que Ali , a dit : « J'ai entendu le Messager d'Allah , dire : « Un groupe de gens émergera de parmi ma communauté, qui récitera le Coran (très bien). Votre récitation ne sera rien comparée à la leur. De même votre façon d'accomplir la prière et votre façon de jeûner ne sont rien comparées aux leurs. Ils réciteront le Coran croyant qu'il les soutient, alors que (en réalité) il les condamne. Leur récitation ne va pas plus loin que leurs clavicules. Ils abandonneront la religion simplement comme une flèche transperce puis abandonne un animal factice. Si l'armée qui les atteint savait quelle récompense le Prophète leur a promis, ils compteraient sur cette action (uniquement et ne se préoccuperaient pas des autres bonnes actions). »Dans une autre version de cette tradition, transmise sous l'autorité d'Abou Saïd d'après le Prophète , nous trouvons les termes suivants : « Ils combattront les hommes de foi et laisseront les idolâtres. Si je vis assez longtemps pour les rencontrer, je les tuerai de la manière dont la tribu des 'Aad a été tuée. »
Il y a unanimité pour l'authenticité de cette tradition.
Dans une autre tradition rapportée par Muslim, il est dit : « Ma communauté se brisera en deux parties. Parmi eus émergeront les hérétiques (mariqa). La partie qui est la plus proche de la vérité sera chargée de les tuer. »
C'était ceux qui ont été tués par Amir Al-Mu'minin (Commandeur des croyants) Ali, lorsque le désaccord entre les peuples d'Irak et de Syrie est survenu. Ils étaient appelés « Hurouriya ». Le Prophète , a clairement signifié que les deux parties dans lesquelles la communauté s'était séparée, appartenaient à sa communauté et que les partisans de Ali étaient plus proches de la vérité. Il a incité de ne combattre que ces hérétiques qui ont abandonné l'Islam, qui ont quitté la communauté et qui ont permis de prendre les vies et les biens des autres Musulmans.
Il a été établit sous l'autorité du Coran, de la Sunna, et de l'Ijmaa (consensus) de la communauté, que ceux qui s'écartent de la loi de l'Islam doivent être combattus, même s'ils prononcent les deux professions de foi.
Les juristes ne sont pas d'accord sur la permission de combattre les groupes transgresseurs qui abandonne un acte d'adoration surérogatoire et établi (sunna raatiba), telles que les deux rakats (supplémentaires de la prière de l'aube).
Toutefois, il y a unanimité sur le fait qu'il est autorisé de combattre des gens parce qu'ils n'observent pas des obligations et des interdictions qui ne sont pas ambiguës et qui sont reconnues de façon générale, jusqu'à ce qu'ils entreprennent d'accomplir les prières prescrites explicitement, de payer la Zakat, de jeûner durant le mois de Ramadan, de faire le pèlerinage à la Mecque et d'éviter ce qui est interdit, tels qu'une femme mariée malgré des empêchements légaux, manger des choses impures, agir illégalement contre les vies et les biens des Musulmans et de leurs semblables.
Il est obligatoire de prendre l'initiative de combattre ces gens, dès que le Prophète l'ordonne avec les raisons pour lesquelles ils sont combattus. Mais s'ils attaquent les Musulmans les premiers, alors les combattre est même plus urgent, comme nous l'avons mentionné en traitant le combat contre les bandits rebelles et agressifs.
La forme la plus sérieuse du Jihad obligatoire est celle contre les mécréants et contre ceux qui refusent d'obéir à certaines prescriptions de la Shari'ah, comme ceux qui refusent de payer la Zakat, les Kharijites et leurs semblables. Le Jihad est obligatoire s'il est mené selon notre initiative et s'il est effectué comme défense. Si nous en prenons l'initiative, c'est un devoir commun (fard kifaya), ce qui signifie que s'il est rempli par un nombre suffisant de Musulmans, l'obligation prend fin pour tous les autres et le mérite revient à ceux qui l'ont remplie, tout comme Allah, Exalté, a dit :
Sourate An-Nissa versets 95-96 « Ne sont pas égaux ceux des croyants qui restent chez eux - sauf ceux qui ont quelque infirmité - et ceux qui luttent corps et biens dans le sentier d'Allah. Allah donne à ceux qui luttent corps et biens un grade d'excellence sur ceux qui restent chez eux. Et à chacun Allah a promis la meilleure récompense; et Allah a mis les combattants au-dessus des non combattants en leur accordant une rétribution immense; des grades de supériorité de Sa part ainsi qu'un pardon et une miséricorde. Allah est Pardonneur et Miséricordieux. »
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Mais si l'ennemi veut attaquer les Musulmans, alors les repousser devient un devoir pour tous ceux qui sont attaqués et pour les autres de les aider (fard 'Ayne). Allah, Exalté, a dit :
Sourate Al-Anfal verset 72 « Et s'ils vous demandent secours au nom de la religion, à vous alors de leur porter secours »
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Dans le même esprit le Prophète a ordonné aux Musulmans d'aider leurs frères Musulmans. L'aide, qui est obligatoire pour l'armée régulière professionnelle et pour les autres, doit être accordée selon les possibilités de chacun, soit en personne, en combattant à pied ou à cheval, soit à travers des contributions financières, quelles soient modiques ou importantes. Quand les Musulmans ont été attaqués par l'ennemi l'année du Fossé, Allah n'a permis à personne d'abandonner le Jihad, bien qu'il leur fut permis de ne pas prendre part au Jihad (après que le siège eut été levé) dans le but de poursuivre l'ennemi. A cette occasion, Il les a partagé en deux catégories, ceux qui sont restés chez eux et ceux qui sont sortis, et Il a critiqué ceux qui demandaient au Prophète de laisser le combat (de ne pas prendre part au Jihad) :
Sourate Al-Ahzab verset 13. « Un groupe d'entre eux demande au Prophète la permission de partir en disant: ‹Nos demeures sont sans protection›, alors qu'elles ne l'étaient pas: ils ne voulaient que s'enfuir. »
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Donc cette dernière forme de Jihad consiste dans la défense de la religion, des choses qui sont inviolables, et des vies. Par conséquent, c'est combattre par la force des choses. Toutefois, la première forme de Jihad, est le combat volontaire dans le but de propager la religion, de la faire triompher et d'intimider l'ennemi, comme cela a été le cas avec l'expédition de Tabouk et des autres expéditions de ce genre.
Maintenant, cette forme de châtiment (c-à-d le Jihad) doit être organisée contre des personnes qui transgressent. Quant aux habitants du territoire de l'Islam qui ne sont pas transgresseurs (mais refusent d'effectuer les devoirs religieux), ils doivent être forcés d'effectuer leurs obligations telles que les cinq piliers fondamentaux de l'islam et les autres comme la remises d'objets confiés à leurs propriétaires et la préservation des bonnes manières dans les relations sociales.
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