Guinée: un chanteur inculpé de "troubles à l'ordre public" (26.07.2017)
Guinée: un chanteur inculpé de "troubles à l'ordre
public" (26.07.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFP
Mis à jour le 26/07/2017 à 23h25 | Publié le 26/07/2017 à
23h24
Un chanteur guinéen de reggae, Takana Zion, a été inculpé ce
mercredi de "troubles à l'ordre public" pour avoir organisé la veille
une manifestation à Conakry contre la corruption, l'ethnocentrisme et contre un
troisième mandat pour le président Alpha Condé, a indiqué son avocat à l'AFP.
Surnommé "l'artiste de la jeunesse", Takana Zion
avait été interpellé mardi dans le quartier administratif et des affaires de
Conakry. Il a été présenté mercredi à un juge d'instruction, qui l'a également
inculpé pour "attroupement non-autorisé sur la voie publique", a
indiqué à l'AFP son avocat, Me Berete Fidiki. Il a été remis en liberté
conditionnelle et devra se présenter aux autorités deux fois par semaine, selon
la même source. Son interpellation est intervenue une semaine après et pour les
mêmes raisons que celle d'un autre chanteur de reggae et militant, Elie Kamano.
Au moment de son interpellation, Takana Zion était à la tête
d'un cortège de plusieurs centaines de personnes, dont des artistes et des
représentants d'ONG de défense des droits de l'homme qui scandaient des slogans
tels que "A bas la corruption", "A bas l'ethnocentrisme",
"Non à un troisième mandat pour Alpha Condé" ou encore "En 2020,
ça suffit". Le cortège, parti de la proche banlieue de Conakry, avait été
arrêté sur le Boulevard Diallo Telly, où l'artiste devait tenir un meeting. Les
forces de l'ordre avaient fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les
manifestants. "Takana Zion n'a fait aucune demande de manifestation à une
quelconque autorité pour manifester dans les rues de Conakry comme la loi le
lui recommande, c'est pour quoi il a été interpellé par les forces de
l'ordre", a déclaré à l'AFP le conseiller personnel du président guinéen,
Tibou Kamara.
"La demande de manifester, c'est le minimum qu'il
devait faire pour avoir le droit ou non de manifester, donc, ce n'est pas le
principe de manifester qui est remis en cause", a-t-il ajouté.