L'Egypte se dote d'un conseil national pour lutter contre le "terrorisme" (26.07.2017)
L'Egypte ordonne la fermeture de la filiale locale d'Ipsos (16.07.2017)
Cinq policiers égyptiens tués au Caire (14.07.2017)
Daech gagne du terrain dans le Sinaï, malgré l'omniprésence de l'armée égyptienne (03.03.2017)
Égypte : Daech s'enracine dans le Sinaï (11.03.2016)
Le sud du Sinaï confronté au risque de contagion djihadiste (10.03.2016)
Voir aussi :
Frères musulmans
L'Égypte se dote d'un conseil
national pour lutter contre le "terrorisme" (26.07.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFP
Mis à jour le 26/07/2017 à 22h00
| Publié le 26/07/2017 à 21h59
L'Egypte s'est dotée ce mercredi
d'un conseil national pour la lutte contre le terrorisme alors que le pays est
le théâtre d'attentats djihadistes visant les forces de sécurité et la minorité
chrétienne, selon un décret présidentiel.
Depuis que l'armée a destitué en
2013 le président Mohamed Morsi, les autorités égyptiennes sont confrontées à
une insurrection djihadiste, notamment dans le nord de la péninsule du Sinaï,
où le groupe Etat islamique (EI) multiplie les attaques contre les forces de l'ordre.
Les djihadistes s'en sont
également pris à la minorité chrétienne du pays, et le président Abdel Fattah
al-Sissi avait annoncé en avril sa volonté de créer un conseil de lutte contre
le "terrorisme", après un double attentat meurtrier contre deux églises.
Revendiquées par l'EI, les attaques à Tanta et à Alexandrie, dans le nord de
l'Egypte, ont fait au moins 45 morts. Le "conseil national pour la lutte
contre le terrorisme et l'extrémisme" a pour objectif de "limiter les
causes du terrorisme et de traiter ses conséquences", notamment en
adoptant "une stratégie nationale globale", selon le décret du
président publié mercredi au journal officiel.
Le conseil sera présidé par le
chef de l'Etat. Il réunira notamment le chef du Parlement, le Premier ministre,
les ministres de la Défense, de l'Intérieur, de la Solidarité sociale, de la
Jeunesse et des Sports, mais aussi le cheikh d'Al-Azhar --prestigieuse
institution théologique sunnite-- et le pape copte orthodoxe Tawadros II. Le
conseil sera chargé de créer des "opportunités d'emplois dans les régions
où sévit l'extrémisme" et de se pencher sur la création de "zones
industrielles" dans ces secteurs. Il pourra également "proposer des
amendements aux législations en vigueur", selon le texte.
L'Egypte ordonne la fermeture de la filiale locale d'Ipsos (16.07.2017)
Mis à jour le 16/07/2017 à 18:22
Les autorités égyptiennes ont ordonné la fermeture de la
filiale cairote de l'institut d'études et de sondages français Ipsos, invoquant
des violations de normes de sécurité et d'hygiène au travail. Cette fermeture
est prévue par un décret du ministère du Travail en date du 20 juin dernier
dont les médias égyptiens ont fait état hier. Le porte-parole du ministère a
confirmé son authenticité, tout en précisant que le décret n'avait pas encore
été mis en application.
Ipsos Egypt for Consulting Services effectue des mesures
d'audience pour les chaînes de télévision égyptiennes et fournit les résultats
aux agences publicitaires. L'an dernier, le ministère égyptien de l'Intérieur a
mis en garde les Egyptiens contre le fait de participer à des enquêtes
effectuées par des sociétés étrangères, y voyant une menace à la sécurité
nationale.
Un responsable de la société, s'exprimant à condition de
rester anonyme, a confirmé l'existence du décret de fermeture mais ajouté
qu'Ipsos ne communiquerait pas sur le sujet afin d'éviter toute
"escalade" dans les discussions en cours avec les autorités. "Ce
que je peux vous dire c'est que quoi qu'il en soit, nous n'avons pas violé les
règles de sécurité au travail, ce sont de fausses affirmations", a-t-il
dit à Reuters. Au siège d'Ipsos en France, aucun responsable n'a pu être joint.
Ipsos Egypt est critiqué depuis des mois par les médias
officiels égyptiens, qui l'accusent de sympathies envers les Frères musulmans,
de liens avec des services secrets étrangers, de violations du droit du travail
et d'évasion fiscale - toutes accusations rejetées par l'institut d'études. Des
organes de presse accusent Ipsos de minimiser leurs chiffres d'audience pour
des raisons politiques, ce que dément la société.
Égypte : un garde attaqué devant une église (15.07.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFPMis à jour le 15/07/2017 à 18:48
Publié le 15/07/2017 à 18:45
Un Égyptien a blessé aujourd'hui à l'arme blanche un garde
de sécurité qui l'a empêché d'entrer dans une église de la ville d'Alexandrie,
dans le nord de l'Egypte, a indiqué un responsable de la police. L'assaillant a
rapidement été maîtrisé par le garde et d'autres personnes venues à son
secours, et il est actuellement interrogé, a poursuivi le responsable, ayant
requis l'anonymat. "Nous sommes encore en train de vérifier", a
répondu le responsable à la question de savoir s'il s'agissait d'un extrémiste.
Le seul détail donné sur l'assaillant est qu'il est de confession musulmane.
Les images des caméras de surveillance montrent un homme
muni d'un sac tentant d'entrer dans une église avant d'être rappelé par un
garde de sécurité qui demande de vérifier son sac. L'homme a alors sorti un
couteau et blessé le garde au visage.
L'incident intervient quelques jours après l'annonce par des
responsables de la minorité chrétienne de la suspension de certaines de leurs
activités, comme des conférences et des sorties, pour des raisons de sécurité.
Depuis décembre, trois églises coptes ont été la cible d'attentats djihadistes
qui ont tué des dizaines de personnes. En mai, Daech avait revendiqué une
attaque contre un bus de pèlerins coptes qui s'était soldée par la mort de 28
personnes. Les djihadistes ont plusieurs fois menacé de commettre de nouvelles
attaques contre les chrétiens en Egypte, qui représentent environ 10% des 90
millions d'habitants du pays.
Vendredi, un homme a poignardé à mort deux touristes
allemandes et blessé quatre autres femmes dans une attaque survenue dans la
station balnéaire de Hourghada, dans l'est de l'Egypte.
Égypte : 2 allemandes tuées dans une attaque (15.07.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFPMis à jour le 15/07/2017 à 17:11
Publié le 15/07/2017 à 08:26
Les deux femmes tuées vendredi dans une attaque au couteau
sur une plage de la station balnéaire de Hourghada dans l'est de l'Egypte sont
de nationalité allemande, a annoncé ce samedi le ministère allemand des
Affaires étrangères.
» Lire aussi - Deux touristes étrangers poignardés sur uneplage égyptienne
"Nous avons à présent la triste certitude que deux
touristes allemandes ont perdu la vie lors de l'attaque de Hourghada", a
indiqué une porte-parole du ministère dans un communiqué.
LIRE AUSSI
Cinq policiers égyptiens tués au Caire (14.07.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFPMis à jour le 14/07/2017 à 18:07
Publié le 14/07/2017 à 18:04
Cinq policiers égyptiens ont été tués aujourd'hui dans une
embuscade à un poste de contrôle dans une zone située au sud du Caire, ont
rapporté le ministère de l'Intérieur et l'agence MENA. Trois assaillants à moto
ont attaqué les forces de police à al Badrashin, dans la province de Gizeh, à
30 km au sud du Caire, tuant deux policiers et trois conscrits. "Un
policier qui se trouvait près des lieux de l'attaque a ouvert le feu, forçant
les assaillants à prendre la fuite", a déclaré le ministère égyptien de
l'Intérieur. Des témoins sur place ont dit que les assaillants, armés de fusils
automatiques, avaient tiré sur un véhicule de police avant d'y jeter des
cocktails Molotov. Des habitants ont éteint l'incendie. L'attaque n'a pas
encore été revendiquée.
Le groupe Ansar Baït al Makdis, devenu Province du Sinaï en
2014 après avoir prêté allégeance à l'organisation Etat islamique (EI), est
responsable de la mort de plusieurs centaines de soldats et de policiers depuis
le début de l'insurrection dans cette partie de l'Egypte.
La branche égyptienne du groupe Etat islamique revendique une attaque à Rafah (08.07.2017)
L’armée égyptienne a annoncé que vingt-six soldats avaient été tués ou blessés, sans fournir de bilan plus précis.
Le Monde.fr avec AFP Le 08.07.2017 à 12h31
Depuis que l’armée a destitué en 2013 le président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, des groupes extrémistes --notamment « Province du Sinaï » qui a prêté allégeance à l’EI-- ont multiplié les attentats visant les militaires et les policiers, en tuant des centaines, principalement dans la péninsule du Sinaï.
Le groupe Province du Sinaï, branche égyptienne de l’organisation Etat islamique (EI), a revendiqué, samedi 8 juillet, l’attentat perpétré la veille contre un barrage de l’armée dans la péninsule du Sinaï, attentat qui a fait vingt-six morts et blessés.
Dans un communiqué publié dans la nuit de vendredi à samedi sur les réseaux sociaux, le groupe écrit que des « soldats du califat » ont attaqué une position de l’armée au sud de la localité de Rafah, proche de la frontière avec la bande de Gaza.
L’armée avait déclaré avoir riposté à une attaque « terroriste » commise par des combattants extrémistes et en avoir tué une quarantaine à plusieurs points de contrôle. Elle a ajouté que vingt-six de ses soldats avaient été tués ou blessés, sans fournir de bilan plus précis.
Depuis que l’armée a destitué en 2013 le président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, des groupes extrémistes — notamment Province du Sinaï, qui a prêté allégeance à l’EI — ont multiplié les attentats visant des militaires et des policiers, en tuant des centaines, principalement dans la péninsule du Sinaï.
Par ailleurs, le groupe islamiste Hasam a revendiqué dans un communiqué le meurtre d’un policier vendredi. La police accuse l’organisation Hasam d’être affiliée aux Frères musulmans, un mouvement qualifié de « terroriste » par les autorités égyptiennes.
Ces derniers mois, Hasam a déjà revendiqué plusieurs assassinats et attentats au Caire et dans le delta du Nil, visant notamment la police.
Égypte: 26 soldats tués ou blessés dans le Sinaï (07.07.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFP Mis à jour le 07/07/2017 à 11:48 Publié le 07/07/2017 à 11:42
Vingt-six soldats égyptiens ont été tués ou blessés aujourd'hui dans une vague d'attaques, dont des attentats à la voiture piégée, contre plusieurs barrages dans le nord du Sinaï, a indiqué l'armée dans un communiqué.
Elle a affirmé avoir tué 40 des assaillants lors des affrontements avec des combattants extrémistes dans la région où sévit la branche égyptienne du groupe Etat islamique (EI).
LIRE AUSSI :
Après la Libye de Kadhafi, Amesys a vendu son système de surveillance à l’Egypte de Sissi (05.07.2017)
Recréée sous un autre nom, l’entreprise a vendu sa technologie à l’Egypte avec le consentement tacite de l’Etat français.
LE MONDE | 05.07.2017 à 12h28 • Mis à jour le 05.07.2017 à 12h50 | Par Damien Leloup
« Un cas de récidive ». C’est la formule sobre qu’avait choisi, ce 5 juillet, Patrick Baudouin, le président d’honneur de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), pour décrire les révélations du magazine Télérama concernant la vente de technologies de surveillance par une entreprise française à l’Egypte du président Abdel Fattah al-Sissi.
Car la société qui a vendu un système complet de surveillance de la population à l’Egypte est loin d’être inconnue : il s’agit d’Amesys, entreprise qui fait déjà l’objet d’une enquête pour complicité d’actes de torture, après avoir vendu son outil Eagle en 2007 à la Libye du colonel Kadhafi. Après une longue instruction, et les témoignages de plusieurs activistes libyens torturés et après avoir été visée par une surveillance électronique, l’entreprise a été placée, le 30 mai, sous le statut de témoin assisté.
L’enquête n’a cependant que légèrement perturbé les activités d’Amesys. Stéphane Salies, l’ancien directeur commercial de la société, a racheté au groupe Bull l’ensemble des actifs de l’entreprise, répartis en deux holdings, Crescendo Industries et I2E. En 2012, deux nouvelles sociétés, qui constitueront la nouvelle face visible d’Amesys, sont créées : Nexa Technologies, basée en France, et Advanced Middle East Systems, à Dubaï. Advanced Middle East Systems, « Amesys » : la filiation est transparente. Et cette nouvelle société vend une solution logicielle complète qui reprend point par point toutes les caractéristiques du système Eagle d’Amesys, détaille Télérama.
Dix millions d’euros pour un système de surveillance
En 2014, l’Egypte, par le biais d’un émissaire émirati, manifeste son intérêt pour ce système « tout-en-un ». La transaction est rapidement conclue, pour 10 millions d’euros. Reste une formalité administrative : depuis le scandale Amesys, la loi française prévoit que l’exportation de ces systèmes de surveillance – pudiquement baptisés « biens à double usage » – doit obtenir le feu vert d’une commission dédiée, où siègent les représentants de plusieurs ministères-clés et des services de renseignement : le Service des biens à double usage (SBDU).
Étonnamment, le SBDU, dont les délibérations sont classifiées, a choisi de ne pas statuer, rendant un avis « non soumis » – en clair, il estime que le logiciel n’entre pas dans la catégorie des biens à double usage soumis à autorisation. Une décision particulièrement ironique, sachant que c’est précisément l’exportation de ce même logiciel qui a contraint l’Etat à encadrer davantage l’exportation des biens à double usage...
Commentaire blog : Certains décisionnaires du SBDU auraient-ils touché des pots-de-vin ? Nooooon, ce n'est pas possible, on est en France, voyons.
Un « pied de nez à la justice française »
« Il y a six ans, il y avait un flou pour savoir si c’était un matériel de guerre. Aujourd’hui, la procédure est beaucoup plus claire. Cela reste discrétionnaire, un arbitrage entre les services de renseignement et un certain nombre de ministères. Comme l’Égypte est considérée comme un partenaire stratégique, personne n’a semble-t-il rien trouvé à y redire », détaillait Olivier Tesquet, le journaliste à l’origine de l’enquête de Télérama, lors d’une conférence de presse mercredi 5 juillet.
Ces deux dernières années, le SBDU a validé l’export de logiciels du même type à sept reprises, et bloqué deux ventes – l’une aux services pakistanais, vraisemblablement après l’opposition de la DGSE, et l’autre à la Turquie – la demande était intervenue juste après le coup d’Etat manqué et les purges qui ont suivi.
Le fait que l’État ait fermé les yeux sur la vente de ce système de surveillance à l’Égypte, « un pays où la violation des droits de l’homme est constante », est un véritable « pied de nez à la justice française », estime M. Baudouin. « Il y a une instruction ouverte depuis 2011, et en 2014 on continue de fournir ce type de matériel, c’est la preuve qu’il existe dans ce domaine une culture incroyable de l’impunité. »
Après de multiples ralentissements, l’instruction s’est accélérée en 2017 sur le volet libyen de l’affaire. La FIDH et la Ligue des droits de l’homme espèrent désormais que le volet égyptien de l’affaire sera lui aussi examiné par la justice. Et plus généralement, que les autorités françaises « cessent d’apporter leur soutien au régime égyptien. Avec beaucoup de doutes sur nos demandes et leur résultat... », dit Maryse Artiguelong, de la Ligue des droits de l’homme.