Les USA fournissent des armes aux Philippines (27.07.2017)
Philippines : plus d'autonomie aux musulmans (17.07.2017)
Les USA fournissent des armes aux Philippines (27.07.2017)
Mis à jour le 27/07/2017 à 17h27 | Publié le 27/07/2017 à 17h19
Les Etats-Unis ont fait don de deux avions de surveillance et ont
commencé aujourd'hui à livrer des armes aux Philippines afin d'aider leur allié
asiatique à combattre l'organisation Etat islamique (EI) sur son territoire.
Les deux avions Cessna C208B, qui, avec leurs équipements, valent plus de
30 millions de dollars (25,5 millions d'euros), traqueront les combattants du
groupe EI et patrouilleront le long des frontières maritimes, ont annoncé
l'ambassadeur américain Sung Kim et le secrétaire philippin à la Défense Delfin
Lorenzana.
"Ces avions représentent la dernière (...) manifestation de tout ce
que notre alliance est censée être, un partenariat entre deux vieux amis, deux
solides alliés qui travaillent ensemble, combattent ensemble et triomphent
ensemble de leurs ennemis", a déclaré Sung Kim à l'issue d'une cérémonie à
Manille.
Alors que les relations entre les chefs d'État américain, Donald Trump,
et philippin, Rodrigo Duterte, sont loin d'être au beau fixe, ces avions, ainsi
que les équipements militaires, sont les derniers appuis de Washington pour
aider le président philippin. Depuis plus de deux mois, des combats opposent
des militants de l'EI et des troupes gouvernementales à Marawi, au sud de
l'archipel philippin.
Les Etats-Unis ont joué un rôle important pour Manille dans ce conflit,
le plus grand défi sécuritaire de la présidence Duterte, alors que ce dernier
cherchait à desserrer l'alliance vieille de 65 ans avec les Américains tout en
recherchant des liens plus étroits avec la Chine.
Il y a près d'un mois, Pékin a expédié pour 50 millions de yuans (6,3
millions d'euros) d'armes pour aider les Philippines dans leur opération
militaire. Il s'agissait alors du premier exemple d'aide militaire chinoise à
ce pays depuis que Rodrigo Duterte a annoncé vouloir s'éloigner de Washington.
LIRE AUSSI :
Philippines: plus d'autonomie aux musulmans (17.07.2017)
Mis à jour le 17/07/2017 à 14:57
Le président philippin Rodrigo Duterte a promis,
aujourd'hui, plus d'autonomie à la minorité musulmane, dans le but de couper
l'herbe sous le pied aux rebelles jihadistes qui ont pris le contrôle d'une
ville dans le sud de l'archipel.
» Lire aussi - Après un an au pouvoir, le président
flingueur des Philippines reste populaire
Duterte s'est engagé à soumettre au vote du Parlement un
projet de loi fondamentale dit de Bangsamoro rédigé en commun par des
responsables du gouvernement et le principal groupe rebelle musulman, le Milf
(Front de libération islamique Moro).
Le Milf a signé en 2014 avec le prédécesseur de Duterte,
Benigno Aquino, des accords visant à établir une paix durable dans la région.
Il renonçait à ses ambitions séparatistes en échange de l'autonomie du sud de
l'archipel, région largement musulmane dans un pays catholique à 80%. Mais le
Parlement a refusé de voter la loi "fondamentale" visant à créer une région
autonome.
Peu après, des factions dissidentes avaient prêté allégeance
au groupe Etat islamique (EI). L'attaque sur la ville de Marawi, dans l'état
méridional du Mindanao, le 23 mai, est une de leurs premières actions
d'ampleur. Elle a déclenché l'instauration de la loi martiale dans la région où
les affrontements ont déjà fait 500 morts.
"C'est un pas en avant significatif dans notre quête
visant à mettre fin à des siècles de haine, méfiance et injustice qui ont un
coût et un impact sur des millions de vies de Philippins", a déclaré le
président Duterte dans un discours devant les dirigeants du Milf et des
responsables du gouvernement.
La négociatrice de la paix côté gouvernement, Irene
Santiago, a affirmé espérer que la loi soit soumise au Parlement dans le délai
d'un an.
Le sud du pays est considéré par les cinq millions de
musulmans philippins (sur 100 millions d'habitants) comme leur terre
ancestrale. La rébellion a démarré dans les années 70 et coûté quelque 150.000
vies, devenant ainsi une des plus longues et des plus meurtrières en Asie.
Une région autonome dans l'île méridionale de Mindanao a été
partiellement mise en place après la signature en 1996 d'un accord entre un
groupe rebelle rival du Milf, le MNLF (le Front national de libération Moro).
Mais cet accord n'avait pas mis fin à la violence ni à la rebellion.
LIRE AUSSI:
» Rodrigo Duterte, le président flingueur des Philippines
» Philippines : Rodrigo Duterte, un président aux méthodes
expéditives
Après un an au pouvoir, le président flingueur des Philippines reste populaire (30/06/2017)
Par Anne-Laure Frémont , AFP agence Publié le 30/06/2017 à 11:20
VIDÉOS - Le président Rodrigo Duterte célèbre ce vendredi sa première année au pouvoir à des sommets de popularité. Retour sur cinq faits marquants de ce début de mandat aux multiples controverses.
Un massacre au nom de la lutte contre la drogue
3 171. C'est le nombre de personnes que la police dit avoir tuées dans le cadre de la campagne du président pour éradiquer le trafic de stupéfiants. Rodrigo Duterte a fait de cette «guerre contre la drogue» sa priorité, promettant d'éradiquer le problème en six mois, et allant même jusqu'à dire qu'il serait «heureux de massacrer» des millions de toxicomanes. Ses opposants l'accusent d'encourager n'importe qui à commettre des meurtres de masse : des meurtriers inconnus ont abattu 2.098 personnes en rapport avec la drogue. Parallèlement, la police enquête sur 8.200 personnes tuées sans mobile connu. Les victimes se multiplient, mais le trafic de drogue existe toujours.
Un avocat philippin a déposé en avril une plainte auprès de la Cour pénale internationale (CPI) visant le président Duterte et 11 autres hauts responsables, qu'il accuse de crimes contre l'humanité.
Brouillage de piste diplomatique
En septembre dernier, il insultait l'ancien président américain Barack Obama. Depuis son arrivée au pouvoir, Duterte semble vouloir prendre ses distances avec l'allié américain et réchauffer les relations avec Pékin, considérablement détériorées sous son prédécesseur en raison des revendications territoriales concurrentes de Manille et Pékin en mer de Chine méridionale. «Le truc politique et culturel a changé et l'Amérique a perdu. Je me suis réaligné sur votre mouvance idéologique (celle de la Chine) et je vais peut-être me rendre aussi en Russie pour parler au (président Vladimir) Poutine et lui dire qu'on est trois contre le reste du monde : la Chine, les Philippines et la Russie. C'est la seule voie», a-t-il déclaré à Pékin l'an dernier.
Mais dans les faits, Duterte n'a pas mis à exécution sa menace de rompre la coopération militaire avec l'Amérique. Et les relations se sont réchauffées avec l'arrivée de Donald Trump au pouvoir. Ce dernier a invité le président philippin Rodrigo Duterte à se rendre à Washington, lors d'uneconversation téléphonique «très amicale».
Un franc-parler qui dérape... souvent
À l'étranger, le président Duterte est surtout «connu» pour ses déclarations percutantes, parfois insultantes, voire au-delà. «Hitler a massacré trois millions de Juifs. Bon, il y a trois millions de drogués (aux Philippines). Je serais heureux de les massacrer», a-t-il par exemple déclaré en septembre dernier pour défendre sa guerre contre la drogue. Ce parallèle a suscité un tollé et le président philippin a présenté ses excuses «au peuple juif».
Dans une autre vidéo, on le voit en septembre dernier faire un doigt d'honneur à l'attention de l'Union européenne, dont il ne supporte pas les critiques vis-à-vis de ses méthodes expéditives.
Le défi de la menace islamiste
Jusqu'à récemment, la guerre contre la drogue était la priorité du président Duterte. Mais le 23 mai dernier, des djihadistes brandissant le drapeau noir de Daech ont mis à sac plusieurs quartiers de la ville méridionale de Marawi. Duterte a immédiatement déclaré la loi martiale à travers toute la région de Mindanao, qui représente le tiers sud des Philippines et où vivent 20 millions de personnes. Il a accusé les djihadistes de vouloir y décréter un «califat».
En dépit d'une campagne intensive de bombardements aériens soutenue par les États-Unis, l'armée n'a pas réussi à déloger les djihadistes. Les combats ont fait plus de 400 morts, selon le gouvernement, et ne semblent pas près de s'arrêter.
Une popularité qui atteint des sommets
Malgré sa politique violente et ses grossièretés, il incarne toujours l'anti-establishment et jouit pour cela d'une forte popularité. 75% des Philippins se disent satisfaits de la présidence Duterte, selon un dernier sondage national mené par un institut de recherche indépendant. Autre signe de sa popularité, la «super majorité» dont il dispose à la chambre basse du Congrès, où sur 296 sièges, sept seulement sont occupés par l'opposition. Mais comme le souligne un représentant de l'opposition, Edcel Lagman, les promesses de «changement» ne se sont pas traduites dans les faits, et «sa super majorité» pourrait un jour voler en éclats.
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