Jérusalem : deux députés israéliens autorisés à visiter l'Esplanade des mosquées (29.08.2017)
Israël rase des écoles palestiniennes financées par l'UE, qui présente la facture (29.08.2017)
Israël interdit l'accès à l’esplanade des Mosquées aux hommes de moins de 50 ans (28.07.2017)
Le roi du Maroc dénonce la politique israélienne (26.07.2017)
Israël retire les détecteurs de métaux sur l'esplanade des Mosquées (25.07.2017)
Jason Greenblatt, l'émissaire controversé de Trump en Israël (24.07.2017)
À Bethléem, la «barrière de séparation» d'Israël asphyxie les Palestiniens de Cisjordanie (24.07.2017)
L'autorité palestinienne «gèle» les contacts officiels avec Israël (21.07.2017)
Jerusalem: Israël réduit l'accès à la vieille ville (21.07.2017)
Esplanade des Mosquées: Israël déploie des renforts (20.07.2017)
Radiohead s'est produit à Tel Aviv, malgré les appels au boycott (19.07.2017)
Le mufti de Jérusalem annonce avoir été libéré (14.07.2017)
Pierre Rehov : « Pourquoi l'État palestinien n'a toujours pas vu le jour » (13.07.2017)
Zeev Sternhell : « Benyamin Nétanyahou ne recule que devant la force » (12.07.2017)
Israël : un «nouveau Macron» à la tête du Parti travailliste (11.07.2017)
Pourquoi la paix continue d'être impossible entre Israël et Palestine (30/06/2017)
Guerre des Six-jours : l’histoire d’un quartier qui a été rayé de la carte de Jérusalem (30/06/2017)
Les Palestiniens n’indemniseront plus les familles d’auteurs d’attentat-suicide, selon Washington (14.06.2017)
Pourquoi Jérusalem est bien la capitale d'Israël (02/06/2017)Vincent Lemire: «Toute définition exclusive de l’identité de Jérusalem produit de la violence» (09/12/2016)
Voir aussi :
Publié le 29/08/2017 à 18h48
Israël rase des écoles palestiniennes financées par l'UE, qui présente la facture (29.08.2017)
Mis à jour le 29/08/2017 à 18h41 | Publié le 29/08/2017 à 16h10
Israël menace de défendre ses intérêts en Syrie (22.08.2017)
Mis à jour le 22/08/2017 à 18h44 | Publié le 22/08/2017 à 18h21
Israël veut son mur souterrain face à Gaza (10.08.2017)
Mis à jour le 10/08/2017 à 18h40 | Publié le 10/08/2017 à 18h17
“Al-Aqsa en danger”, une invention de la propagande arabe (28.07.2017)
Nétanyahou veut appliquer la
peine de mort (27.07.2017)
Mis à jour le 27/07/2017 à 19h29 | Publié le 27/07/2017 à 19h18
http://lefigaro.fr/flash-actu/2017/07/26/97001-20170726FILWWW00382-le-roi-du-maroc-denonce-la-politique-israelienne.php
La justice européenne maintient le Hamas sur la liste noire de l'UE (26.07.2017)
Mis à jour le 26/07/2017 à 11h33 | Publié le 26/07/2017 à 09h43
Israël retire les détecteurs
de métaux sur l'esplanade des Mosquées (25.07.2017)
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Jérusalem : prières autour de l'esplanade des Mosquées (19.07.2017)
Proche-Orient : Macron pour une "solution à deux Etats" (16.07.2017)
http://lefigaro.fr/international/2017/07/11/01003-20170711ARTFIG00249-un-nouveau-macron-a-la-tete-des-travaillistes-israeliens.php
- Antisémitisme
- Conflit Israël-Palestine (Le Figaro)
- Juifs et Arabes n'ont pas vécu une idylle jadis. Pourquoi le faire croire ? (Georges Bensoussan)
- La politique internationale d'Israël
- Les pays arabes occultent l'histoire de leurs Juifs (Jacques Benillouche)
- Meurtre antisémite de Sarah Halimi
- Relations entre Syrie et Israël
- Salaires des terroristes palestiniens
Jérusalem : deux députés
israéliens autorisés à visiter l'Esplanade des mosquées (29.08.2017)
Par Cyrille
Louis
Publié le 29/08/2017 à 18h48
La police a exceptionnellement
mis en sommeil l'interdiction faite aux parlementaires de se rendre sur ce site
hautement contesté.
Correspondant à Jérusalem
L'événement avait été présenté
comme un «test». Mardi en début de matinée, deux députés issus de la droite
religieuse israélienne ont été autorisés à se rendre sur l'Esplanade des lieux
saints. Ce plateau qui surplombe la Vieille ville de Jérusalem, appelé Noble
sanctuaire par les musulmans et Mont du temple par les Juifs, connaît un calme
relatif depuis que le
gouvernement israélien s'est résigné à démonter les portiques de sécurité installés,
au cœur de l'été, en réponse au meurtre de deux policiers. L'ascension de
Yehudah Glick et de Shuli Mualem-Rafali sous forte escorte policière, bien
qu'inacceptable aux yeux de nombreux Palestiniens, s'est déroulée sans incident
notable.
Les visites de parlementaires
israéliens sont interdites par la police en vertu d'un accord informel conclu,
en novembre 2014, par le premier ministre Benyamin Nétanyahou et
le roi Abdallah II de Jordanie, dans l'espoir d'apaiser les tensions
politico-religieuses autour du site. L'État hébreu a également promis de ne
plus restreindre l'accès des musulmans à l'Esplanade et de limiter la taille
des groupes de visiteurs juifs autorisés à s'y rendre. La Jordanie, qui
administre le site par le biais d'une fondation religieuse, s'est en
contrepartie engagée à le fermer aux Palestiniens qui voudraient s'y enfermer
durant la nuit pour mieux en découdre avec la police le jour suivant.
Nétanyahou contraint de lâcher
un peu de lest
Ces mesures visent principalement
à dissiper la crainte, largement répandue chez les Palestiniens, de voir Israël
remettre en cause le statu quo qui régit l'Esplanade. Depuis la conquête de
Jérusalem-Est en juin 1967, celle-ci est demeurée un lieu de culte musulman.
Les fidèles juifs, comme les touristes de toutes obédiences, ont le droit de
s'y rendre, mais pas d'y pratiquer leur religion. Cette restriction n'a
longtemps pas posé de difficulté dans la mesure où les grandes autorités du
judaïsme considèrent qu'il est interdit de fouler le lieu où s'élevait, il y a
deux mille ans, le temple de Hérode. Mais la situation évolue depuis que
certains rabbins sionistes religieux soutiennent, au contraire, que les Juifs
ont pour devoir de préparer la construction du troisième Temple en se rendant
sur l'esplanade et pour y prier Dieu.
«Nétanyahou sait aussi qu'il
est très dangereux de jouer avec le feu en particulier à l'approche de l'Aïd et
des fêtes juives, qui doivent débuter autour du 20 septembre»
Eran Tzidkiyahu, chercheur au
centre de réflexion Forum for regional thinking
Yehudah Glick, élu député du
Likoud lors des dernières élections, est l'un des représentants les plus
influents de ce courant de pensée. Gravement blessé lors d'une tentative
d'assassinat perpétrée par un Palestinien de Jérusalem-Est en octobre 2014, il s'est
depuis lors remis à militer pour un plus large accès des Juifs à l'Esplanade.
Il a récemment saisi la Cour suprême dans l'espoir que celle-ci lève la
restriction imposée aux parlementaires. Le «feu vert» qui lui a été accordé
mardi à titre expérimental est sans doute en partie le fruit de ses démarches.
«Le Mont du temple est ma source vitale», a-t-il déclaré à l'issue de sa
visite. La police doit maintenant indiquer si l'interdiction demeure, à ses
yeux, justifiée.
«Nétanyahou, qui est sous forte
pression de la droite religieuse, a été contraint de lâcher un peu de lest,
décrypte Eran Tzidkiyahu, chercheur au centre de réflexion Forum for regional
thinking. Sans doute a-t-il aussi vu là une occasion de rétablir son honneur
après le camouflet subi fin juillet lorsqu'il a dû retirer les caméras posées à
l'entrée de l'Esplanade sous la pression de la rue. Mais il sait aussi qu'il
est très dangereux de jouer avec le feu - en particulier à l'approche de l'Aïd
et des fêtes juives, qui doivent débuter autour du 20 septembre.»
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Israël rase des écoles palestiniennes financées par l'UE, qui présente la facture (29.08.2017)
Par Cyrille
Louis
Mis à jour le 29/08/2017 à 18h41 | Publié le 29/08/2017 à 16h10
Huit pays européens demandent une compensation après la
récente démolition par l'armée israélienne de plusieurs préfabriqués.
Correspondant à Jérusalem
L'Europe
semble vouloir hausser le ton après la récente démolition, par l'armée
israélienne, de plusieurs écoles financées par huit de ses États membres au
bénéfice de communautés bédouines en Cisjordanie occupée. Une délégation
composée de hauts diplomates belge, français, espagnol, irlandais et danois,
ainsi que d'un représentant de l'UE devait se rendre mardi au ministère
israélien des Affaires étrangères afin d'y présenter la facture de ces
destructions. Cette «demande de compensation financière», sans précédent, porte
sur un montant total de 31.252 euros. Elle ouvre théoriquement à la voie, si
elle n'est pas suivie d'effet, au prélèvement de cette somme sur des programmes
de coopération dont bénéficie Israël.
Les pays concernés, las de s'en tenir à des protestations
polies, ont visiblement perdu patience après la démolition, mardi 22 août,
d'une école qui était sur le point d'ouvrir à Jubbet al-Dhib. Six préfabriqués
financés par l'Europe devaient accueillir, dès le lendemain, 80 enfants de
cette communauté bédouine établie au sud de Bethléem. Un jardin d'enfants avait
été démoli la veille à Jabal al-Baba et des panneaux solaires destinés à
alimenter une école en électricité avaient été confisqués à Abou Nuwar. Selon
l'ONG Norwegian Refugee Council (NRC), 55 écoles palestiniennes sont visées par
des ordres de démolition. «Il est déchirant de voir des enfants et leurs
professeurs arriver pour leur première journée d'école sous un soleil brûlant
pour constater qu'ils n'ont pas de salle de classe, et nulle part où
s'abriter», déplore Itay Ephstain, représentant de NRC, «alors que les travaux
visant à étendre des colonies illégales se poursuivent à proximité immédiate.»
Pressions de la droite religieuse et des colons
L'assistance aux communautés bédouines de Cisjordanie est un
sujet de friction majeur entre Israël et l'UE. La zone C, qui représente 60% de
ce territoire et où résident 300.000 Palestiniens, est placée sous contrôle de
l'armée israélienne en vertu des accords d'Oslo. Celle-ci estime donc être dans
son droit en démolissant des habitations, des structures sanitaires ou des
bâtiments agricoles édifiées sans permis. Sous
pression de la droite religieuse et des colons, elle a ordonné l'an
dernier la destruction de 1094 bâtiments. «Après un examen juridique minutieux,
nous en sommes arrivés à la conclusion qu'il est impossible d'autoriser ces
constructions a posteriori», soutient Emmanuel Nahshon, porte-parole du
ministère israélien des Affaires étrangères, qui juge la démarche européenne
«difficile à comprendre».
«Nous demandons aux autorités de mettre fin à ces
démolitions qui participent de leur politique de colonisation en Cisjordanie et
à Jérusalem-Est»
Le ministère français des Affaires étrangères
Invoquant le droit humanitaire international, l'UE plaide au
contraire que les agissements de l'armée concourent au déplacement forcé des
populations bédouines hors de la zone C et mine ce qu'il reste de la solution
des deux États. Elle souligne que le gouvernement israélien, responsable du
bien-être des populations civiles sur le territoire qu'il occupe, ne délivre
presque aucun permis de construire aux demandeurs palestiniens. «Nous demandons
aux autorités de mettre fin à ces démolitions qui participent de leur politique
de colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est», a déclaré lundi le
ministère français des Affaires étrangères, avant de relever que «259
structures ont été détruites durant le premier semestre 2017, tandis que le
gouvernement a annoncé ou approuvé des plans pour la construction de près de
10.000 nouveaux logements». Rien
qu'en 2016, la valeur des structures financées par l'Europe et détruites par
Israël a atteint 557.378 euros.
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Israël menace de défendre ses intérêts en Syrie (22.08.2017)
Par Cyrille
Louis
Mis à jour le 22/08/2017 à 18h44 | Publié le 22/08/2017 à 18h21
À la veille d'un sommet entre Benyamin Nétanyahou et
Vladimir Poutine, le Mossad s'inquiète de l'emprise de l'Iran chez son voisin
syrien.
Correspondant à Jérusalem
L'État hébreu n'acceptera pas de voir sa sécurité menacée
par l'implantation
durable de troupes iraniennes ou du Hezbollah en Syrie. Tel est le
message que Benyamin Nétanyahou et le chef du Mossad, Yossi Cohen, prévoient de
transmettre à Vladimir Poutine lors de leur rencontre ce mercredi à Sotchi. Les
dirigeants israéliens ont pris connaissance avec consternation de l'accord
de cessez-le-feu pour le sud de la Syrie annoncé, le 8 juillet
dernier, par Washington et Moscou. Ce document ne tient à leurs yeux aucun
compte de préoccupations qu'ils ont maintes fois énoncées. «Nous
nous opposons avec véhémence à l'accumulation de capacités militaires par
l'Iran et le Hezbollah en Syrie, a averti M. Nétanyahou la semaine
dernière, et nous ferons tout ce qui est nécessaire pour protéger la sécurité
d'Israël.»
«Cette rencontre entre Poutine et Nétanyahou est en quelque
sorte le moment de vérité - alors que les accords noués depuis l'automne 2015
pour éviter un accrochage entre les deux armées ont atteint leurs limites»,
observe Sarah Fainberg, spécialiste de la Russie à l'Institut israélien
d'études pour la sécurité nationale. Depuis le début du conflit syrien, la
politique israélienne consiste à se tenir à l'écart tout en faisant respecter
quelques lignes rouges clairement définies. Près d'une centaine de convois
transportant des armes destinées au Hezbollah ou à d'autres groupes pro-iraniens
ont été frappés au cours des cinq dernières années, vient de préciser le
général Amir Eshel, chef de l'armée de l'air israélienne. L'État
hébreu est aussi intervenu pour répliquer à des tirs de projectiles venus de
Syrie, ainsi que pour empêcher le Hezbollah de s'implanter le long de la
frontière entre Israël et la Syrie.
Des missiles longue portée
Mais les stratèges israéliens, déçus par le résultat des
négociations russo-américaines, font désormais savoir qu'ils se préparent à
défendre eux-mêmes leurs intérêts. Le chef du Mossad s'est tout récemment
inquiété de constater que «partout où l'État islamique recule, le Hezbollah
gagne du terrain». Selon la deuxième chaîne de télévision, des photos prises
par satellite indiquent que les Iraniens aménagent un site destiné à la
fabrication de missiles longue portée dans le nord du pays. Israël
redoute par ailleurs que la République islamique ne se dote à terme d'un port
militaire sur la côte syrienne, depuis laquelle elle pourrait menacer ses
installations gazières.
Benyamin Nétanyahou espère-t-il encore, à l'occasion de son
entretien avec Vladimir Poutine, peser
sur les contours du cessez-le-feu en gestation? Par une coïncidence
qui n'en est sans doute pas une, il vient en tout cas d'annoncer la préparation
d'un projet de loi qui lui permettra d'engager à l'avenir une opération
militaire sans recueillir l'accord du gouvernement au complet. «Il est
important de présenter aux Russes les principes qui pourraient guider une
éventuelle intervention en Syrie, note Yaakov Amidror, ancien conseiller pour
la sécurité nationale, et ce même s'ils n'approuvent pas, le moment venu, ses
modalités.»
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Israël veut son mur souterrain face à Gaza (10.08.2017)
Par Marc
Henry
Mis à jour le 10/08/2017 à 18h40 | Publié le 10/08/2017 à 18h17
Cet ouvrage, qui
doit être bâti d'ici à deux ans, est présenté comme la solution aux tunnels du
Hamas.
Jérusalem
Entre Israël et le
Hamas, la bataille se déroule plus que jamais sous terre. Pour détruire les
tunnels creusés par les islamistes à partir de la bande de Gaza en vue
d'infiltrer des commandos, Israël a décidé de donner un sérieux coup
d'accélérateur à la construction d'une muraille de plusieurs mètres, qui aura
la particularité d'être enfoncée dans la terre le long des 64 km de la
frontière. L'ouvrage, qui sera en partie prolongé en Méditerranée grâce à un
quai flottant, se présente sous forme de plaques de béton équipées de capteurs
censés donner l'alerte si des Palestiniens en train de creuser sont repérés.
Israël n'a pas lésiné sur les moyens pour ce projet
considéré comme prioritaire, et d'un coût estimé à quelque 800 millions
d'euros
Israël n'a pas
lésiné sur les moyens pour ce projet considéré comme prioritaire, et d'un coût
estimé à quelque 800 millions d'euros. La population reste en effet
traumatisée par les images de quatre Palestiniens surgissant d'un trou dans le
sud du pays et tuant par surprise cinq soldats, avant d'être abattus, durant la
dernière guerre en date, celle de l'été 2014 entre Israël et le Hamas. À
l'époque, une
trentaine de tunnels avaient été découverts et détruits par l'État hébreu. Un rapport officiel avait ensuite tancé le
gouvernement de Benyamin Nétanyahou pour avoir sous-estimé le danger représenté
pas ce réseau de tunnels. Les habitants israéliens des localités proches de la
bande de Gaza vivent depuis dans la hantise de voir apparaître subitement des
islamistes au beau milieu de leur salon ou de leur jardin. Le gouvernement
s'est engagé à tout faire pour éviter un tel scénario catastrophe.
Un chantier en activité 24h sur 24
À toutes fins
utiles, le Hamas a été prévenu qu'Israël n'hésiterait pas à frapper très fort
au cas où les centaines d'ouvriers mobilisés étaient pris pour cible par des
tireurs d'élite à partir de la bande de Gaza toute proche. Les militaires
redoutent en effet que les islamistes soient tentés de réagir violemment à la
perte de l'arme des tunnels qu'ils considèrent comme leur meilleur atout
stratégique.
La hauteur de clôture électronique équipée de caméras qui
existe déjà va être portée à six mètres
Sur le terrain, le
chantier présenté cette semaine par l'armée bat son plein et va atteindre son
plein rendement à l'automne, a indiqué le général Eyal Zamir, commandant de la
région militaire sud. Une unité de production de ciment a été montée de toutes
pièces, d'imposantes pelleteuses et foreuses sont à pied d'œuvre. Une partie du
matériel a été importée d'Allemagne. Des ouvriers ayant passé avec succès les
«tests» du Shin Beth, le service de sécurité israélien chargé de la lutte
anti-terroriste, ont été mobilisés en Moldavie notamment, de même que des
ingénieurs et des techniciens espagnols et italiens. D'ici à octobre, les
effectifs vont être portés à un millier de salariés sur le site qui sera
maintenu en activité 24 heures sur 24 heures, sauf durant le repos du
Shabbat, le samedi.
Pour plus de
précaution, la hauteur de clôture électronique équipée de caméras qui existe
déjà va être portée à six mètres et des pistes permettant le passage le long de
la frontière de véhicules militaires, y compris de chars, vont être tracées.
Tout ce dispositif, qui devrait être en place d'ici deux ans, se trouve à plus
de 200 mètres en territoire israélien et n'empiétera donc pas sur la bande de
Gaza, tiennent à souligner les responsables militaires. L'objectif est de ne
pas justifier des provocations du Hamas au pouvoir dans cette région depuis dix
ans. Dans les airs aussi les islamistes ont perdu une de leurs armes les plus
performantes. Durant le conflit de 2014, près de 90% des roquettes tirées à
partir de la bande de Gaza ont été détruites en vol par le
«Dôme
d'acier», un système d'interception israélien, qui a
fait ses preuves à cette occasion.
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Marc Henry
“Al-Aqsa en danger”, une invention de la propagande arabe (28.07.2017)
- 28 juillet 2017
Visite
du mufti de Jérusalem à Berlin, Mein Kampf en arabe (wikipedia).
On entend beaucoup le slogan
« Al-Aqsa en danger » ces
derniers jours. Un son de cloche qui nous ramène aux heures les plus
sombres du mouvement palestinien, dans ces années 1930 où nationalistes, Frères
musulmans égyptiens et nationaux-socialistes allemands nouaient alliance contre
les Juifs…
Une des erreurs auxquelles les
médias français et européens nous ont habitués consiste à nous persuader que le
conflit dans lequel Israël est plongé depuis sa renaissance s’inscrit dans la
durée courte de l’actualité – celle des journaux télévisés et des quotidiens –
alors qu’il s’inscrit dans la durée longue de l’histoire et de la politique
moyen-orientale, où aucun événement ne peut être compris en faisant abstraction
de son contexte à moyen et long terme. On ne saurait ainsi comprendre les
événements actuels à Jérusalem sans les relier aux événements fondateurs
survenus il y a presque quatre-vingt-dix ans, époque où ont été posées les
bases idéologiques de l’affrontement israélo-arabe. C’est en effet au début des
années 1930 que la mosquée Al-Aqsa et Jérusalem deviennent des éléments
centraux de l’opposition arabe au sionisme, et qu’apparaît un slogan mensonger
qui a fait couler depuis des rivières de sang : « Al-Aqsa est en danger ! »
Hamas et Fatah à l’unisson
Ce slogan a été entendu à de
nombreuses reprises ces dernières semaines, tant dans la bouche des
prédicateurs et chefs radicaux du Hamas que dans celle des dirigeants du Fatah
et de l’Autorité palestinienne, tous unis dans la même détestation d’Israël et
du peuple juif. Mais son invention remonte à une époque déjà lointaine1,
où se sont mis en place les principaux acteurs et paramètres de l’affrontement
actuel. Ce slogan est étroitement lié à l’implication des Frères musulmans
égyptiens dans la question palestinienne, par l’intermédiaire du Mufti de
Jérusalem, Hadj Amin Al-Husseini.
La guerre contre les juifs
Celui-ci a joué un rôle clé dans
l’établissement d’une « alliance germano-islamique », qui n’était pas de pure
circonstance : le père fondateur du mouvement national palestinien était en
effet un nazi convaincu, qui a passé plusieurs années à Berlin pendant la
Deuxième Guerre mondiale, diffusant des émissions de propagande à destination
des pays musulmans et œuvrant avec acharnement pour convaincre le régime nazi
d’inclure les Juifs de Palestine dans la «Solution finale». C’est Amin
Al-Husseini qui a convaincu le mouvement des Frères musulmans égyptiens –
matrice de l’islamisme contemporain – de faire de la guerre contre les Juifs et
de la question de Jérusalem un élément central de leur propagande, à une époque
où ils ne manifestaient aucun intérêt pour ce qui se passait dans la Palestine
mandataire voisine. Certains écrivains et hommes politiques égyptiens avaient
même exprimé leur sympathie pour le mouvement sioniste, à l’instar du célèbre
penseur musulman Rashid Rida, rédacteur en chef du journal Al-Manar.
La rumeur de Jérusalem
Tout change en 1936, année des
émeutes arabes fomentées par le Mufti de Jérusalem, qui marquent le début de l’implication
des Frères musulmans dans la question palestinienne. Au début de l’été 1936, le
Haut Comité arabe de Jérusalem, dirigé par Al-Husseini, envoie ainsi des
émissaires en Egypte afin de mobiliser les autorités religieuses,
gouvernementales et les médias en faveur de la cause arabe en Palestine. Pour
sensibiliser l’opinion, ils prétendent que les Juifs ont voulu « profaner les
Lieux Saints » de Jérusalem, soi-disant pour « reconstruire le Troisième Temple
sur l’emplacement de la mosquée d’Omar ». Cette rumeur est propagée par les
mosquées dans toute l’Egypte, les prédicateurs affirmant que c’est une
obligation religieuse (“fard ‘ayn”) pour chaque musulman de s’engager
dans le djihad en faveur de la Palestine.
1936 : les nationalistes
s’allient aux Frères musulmans
Cet épisode fondateur, largement
méconnu, a permis de poser les bases de l’affrontement idéologique, dont nous
vivons aujourd’hui les derniers rebondissements. Le slogan « Al Aqsa en danger
» n’a ainsi pas été inventé par le Hamas ou par Mahmoud Abbas, le faux modéré
dirigeant de l’Autorité palestinienne. Il remonte à 1936, année cruciale qui
voit s’édifier l’alliance entre le fondateur du mouvement national palestinien
et les Frères musulmans égyptiens. Cette alliance est décisive dans l’histoire
du mouvement palestinien, tant sur le plan idéologique que sur celui des
organisations politiques. En effet, tant le Fatah que le Hamas – ces frères
ennemis – ont des liens avec le mouvement des Frères musulmans. Le Hamas est la
branche palestinienne du mouvement islamiste égyptien, et le dirigeant
historique du Fatah, Yasser Arafat, a
fait partie dans sa jeunesse des Frères musulmans en Egypte.
Des conséquences délétères
L’accusation calomnieuse « Al
Aqsa en danger », devenue un élément central de la propagande arabe à l’époque
de l’alliance entre Hitler
et le mufti de Jérusalem, n’a jamais disparu. Elle réapparaît
régulièrement, chaque fois que le conflit s’essouffle et qu’il est nécessaire
d’ajouter un peu d’huile sur le feu, avec les conséquences dramatiques que nous
voyons aujourd’hui.
Israël interdit l'accès à l’esplanade des Mosquées aux
hommes de moins de 50 ans (28.07.2017)
Par LIBERATION, avec AFP — 28
juillet 2017 à 07:09 (mis à jour à 07:37)
La police israélienne déployée sur l'esplanade des Mosquées
le 27 juillet 2017 dans la vieille ville de Jérusalem-Est Photo AHMAD
GHARABLI. AFP
Les autorités Israéliennes invoquent la possibilité de
nouveaux heurts, alors que les Palestiniens ont cessé hier leur boycott du
lieu, Israël ayant retiré ses dispositifs de sécurité installés deux semaines
plus tôt.
La police israélienne a annoncé qu’elle interdisait vendredi
l’accès à l’esplanade des Mosquées pour la prière hebdomadaire aux hommes de
moins de 50 ans, à la suite d'incidents survenus la veille après la fin du
boycott de la prière par les Palestiniens. «Des évaluations de la
sécurité ont été faites et il y a des indications selon lesquelles des troubles
et des manifestations vont avoir lieu», a indiqué la police dans un
communiqué.
«Seuls les hommes de plus de 50 ans et les femmes de tous
âges sont autorisés et certaines rues autour de la Vieille ville verront leur
accès limité», a-t-elle ajouté. «Toutes les mesures de sécurité
nécessaires sont prises pour empêcher et répondre à toute irruption de
violence», a souligné la police.
L’esplanade des Mosquées à Jérusalem devait voir le retour
vendredi des fidèles musulmans pour la prière hebdomadaire, après 15 jours de
boycott et dans un climat de tension persistante, en dépit du retrait par
Israël des mesures de sécurité controversées.
A LIRE AUSSI A
Jérusalem, Israël contraint au recul
Les Palestiniens avaient cessé de se rendre sur l’esplanade
pour protester contre la mise en place, aux entrées de ce site ultra-sensible
situé à Jérusalem-Est – secteur palestinien de la ville sainte occupé et annexé
par Israël –, de mesures de sécurité controversées, dont les dernières ont été
levées jeudi matin.
Jeudi, peu après l’entrée sur l’esplanade de milliers de
fidèles musulmans pour la prière de l’après-midi, des affrontements ont éclaté
avec l’arrivée d’un groupe de policiers israéliens, faisant une centaine de
blessés, selon le Croissant-Rouge palestinien.
Mis à jour le 27/07/2017 à 19h29 | Publié le 27/07/2017 à 19h18
Le premier ministre israélien a
appelé aujourd'hui à appliquer la peine de mort pour un Palestinien qui a
tué la semaine dernière trois colons israéliens en Cisjordanie occupée
dans un contexte de tensions exacerbées autour d'un site religieux
ultra-sensible à Jérusalem.
"La peine de mort pour les
terroristes - Il est temps de l'appliquer dans les cas les plus graves", a
dit Benjamin Nétanyahou qui parlait à des proches des victimes de l'attaque,
une rencontre dont des images ont été publiées sur son compte Twitter.
» Lire aussi - Israël rouvre l'esplanade des Mosquées à Jérusalem
"C'est ancré dans la loi.
Vous avez besoin des juges pour statuer de façon unanime là-dessus, mais si
vous voulez l'avis du gouvernement et ma position en tant que Premier ministre
dans un cas comme celui-là (...) il devrait être exécuté", a-t-il dit.
Un Palestinien de 19 ans a
pénétré le 21 juillet dans une colonie juive de Cisjordanie occupée et s'est
introduit dans une maison où il a poignardé quatre Israéliens, tuant trois
d'entre eux. Un voisin lui a tiré dessus et l'a blessé.
L'attaque avait eu lieu après une
journée de heurts et de protestations de Palestiniens qui dénonçaient la mise
en place de mesures de sécurité controversées par Israël aux entrées de
l'esplanade des Mosquées, un site religieux ultra-sensible à Jérusalem-Est,
partie palestinienne de la ville sainte occupée et annexée par Israël. Cinq
Palestiniens ont été tués dans ces heurts les 21 et 22 juillet.
Israël a retiré jeudi les
dernières mesures de sécurité et les Palestiniens sont revenus prier sur
l'esplanade après l'avoir boycotté pendant dix jours. Des affrontements ont
néanmoins éclaté dans l'après-midi entre la police israélienne et des
Palestiniens sur le site.
Le meurtre des trois colons
israéliens ayant eu lieu en Cisjordanie occupée, c'est une cour militaire qui
peut juger le Palestinien, selon la loi israélienne. Trois juges militaires
doivent, de façon unanime, approuver la peine de mort. Israël n'a pas mené
d'exécution depuis 1962.
LIRE AUSSI :
Le roi du Maroc dénonce la
politique israélienne (26.07.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFP
Mis à jour le 26/07/2017 à 22h46
| Publié le 26/07/2017 à 22h28
Le roi Mohammed VI du Maroc a
dénoncé dans une lettre adressée ce mercredi à Antonio Guterres, Secrétaire
général de l'ONU, la politique "inacceptable" d'Israël à Jérusalem,
en "violation flagrante des décisions de la légalité internationale".
"Nous enregistrons avec regret qu'à chaque fois que les prémisses d'une
opportunité de relance du processus de paix entre les Palestiniens et Israël
apparaissent, ce dernier provoque des événements et des tensions pour les
avorter", a estimé le souverain marocain en préambule de cette lettre
relayée par l'agence officielle MAP. "Israël a pris ces derniers temps un
ensemble de mesures provocatrices dangereuses", a dit Mohammed VI, qui
évoque les mesures de sécurité à l'esplanade des Mosquées ayant provoqué une
flambée de violences.
Des mesures qui constituent selon
le roi du Maroc, pays n'ayant pas de relations diplomatiques avec Israël,
"une provocation flagrante des sentiments de tous les arabes, les musulmans
et les libres de par le monde, et un facteur pour attiser les velléités
extrémistes qui conduisent vers davantage de frustration, de tension et de
violence dans toute la région". Le monarque de 53 ans, qui préside le
Comité Al-Qods, une organisation réunissant les soutiens de la cause
palestinienne au sein du monde arabe, a appelé le Secrétaire général des
Nations unies à "intervenir d'urgence auprès des autorités israéliennes en
vue de les amener à respecter le statut juridique et historique d'Al-Qods",
et à "annuler toutes les mesures illégales, y compris les mesures
sécuritaires supplémentaires". Des détecteurs de métaux avaient été
installés aux entrées de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem à la suite de la
mort le 14 juillet de deux policiers israéliens dans une attaque menée par
trois Arabes israéliens.
En réaction, des manifestations
de protestation ont été lancées contre les détecteurs, au cours desquelles des
affrontements ont éclaté entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes.
Pour mettre fin à ces violences, les détecteurs de métaux ont été retirés
mercredi pour être remplacés par d'autres mesures de sécurité.
Mais les autorités musulmanes ont
maintenu leur boycott de ce lieu saint de l'islam situé à Jérusalem-Est
occupée.
La justice européenne maintient le Hamas sur la liste noire de l'UE (26.07.2017)
Mis à jour le 26/07/2017 à 11h33 | Publié le 26/07/2017 à 09h43
La Cour de justice de l'UE (CJUE) a décidé
aujourd'hui de maintenir le mouvement islamiste palestinien Hamas, au
pouvoir à Gaza, sur la liste des organisations terroristes de l'UE.
Dans un arrêt, la Cour de justice a estimé que le Tribunal
de première instance de l'UE "n'aurait pas dû annuler le maintien du Hamas
sur la liste européenne des organisations terroristes et lui renvoie
d'affaire", selon un communiqué.
Le 17 décembre 2014, à la surprise générale, le Tribunal de
l'UE avait annulé - pour vice de procédure - l'inscription du Hamas sur la
liste terroriste de l'Union européenne.
En janvier 2015, le Conseil de l'UE, qui représente les
Etats membres, avait saisi la CJUE, la juridiction suprême de l'UE basée à
Luxembourg, d'un pourvoi suspensif pour obtenir l'annulation de l'arrêt.
LIRE AUSSI:
INFOGRAPHIE - L'installation de
ces portiques, après l'assassinat de deux policiers israéliens, avait été
interprétée par les Palestiniens comme la volonté de la part d'Israël d'étendre
son contrôle sur le site. Ils seront remplacés par «une inspection de sécurité
basée sur des technologies avancées et sur d'autres moyens».
Le gouvernement israélien joue
l'apaisement. Il a annoncé retirer les détecteurs de métaux qu'il avait
installés aux entrées de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, une mesure de
sécurité qui avait généré des violences
meurtrières entre Israéliens et Palestiniens. La décision a été
annoncée par le bureau du premier ministre Benyamin Nétanyahou, après une
intense mobilisation diplomatique internationale visant à empêcher une
extension de la crise.
Le cabinet de sécurité israélien
a accepté «la recommandation de tous les organismes de sécurité de remplacer
l'inspection au moyen de détecteurs de métaux par une inspection de sécurité
basée sur des technologies avancées et sur d'autres moyens», a ainsi déclaré le
bureau du premier ministre dans un communiqué. Des responsables musulmans ont
déclaré ce mardi que les détecteurs avaient été enlevés à toutes les entrées.
Il n'était pas possible de savoir
immédiatement quelle était la nature des «technologies avancées» mentionnées
par le communiqué officiel israélien. Mais des caméras ont été installées cette
semaine à certaines entrées du site. On ignorait également si ces nouveaux
dispositifs seraient acceptés par les Palestiniens. «Ce mouvement est un
mouvement de la rue», a déclaré cheikh Raed Dana, un responsable du Waqf,
l'organisme qui administre les biens musulmans. «Nous, en tant que Waqf, nous
écoutons la rue. Si la rue dit oui, nous disons oui; si la rue dit non aux
mesures, nous dirons non», a-t-il indiqué.
Éviter l'escalade avant la
prochaine journée de prière
Les autorités israéliennes
avaient installé les détecteurs de métaux aux entrées de l'esplanade à
la suite de l'assassinat le 14 juillet de deux policiers israéliens par trois
Arabes israéliens. Les Palestiniens ont interprété cette mesure comme le
signe d'une intention des Israéliens d'étendre leur contrôle sur le site. Pour
protester, ils ont refusé d'entrer sur l'esplanade et ont décidé au lieu de s'y
rendre de prier dans les rues environnantes. Les autorités israéliennes ont
déclaré que l'installation des détecteurs aux entrées de l'esplanade était
justifiée par le fait que les auteurs de l'attentat du 14 juillet avaient
dissimulé des armes sur ce site et en étaient sortis pour attaquer les
policiers israéliens.
Au cours de manifestations de
protestation contre les détecteurs, des affrontements ont éclaté à plusieurs
reprises entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes au cours
desquels cinq Palestiniens ont été tués. Trois civils israéliens ont été tués
pendant la même période par un Palestinien qui est entré dans une maison d'une
implantation israélienne de Cisjordanie et les a frappés à coups de couteau.
» LIRE AUSSI - Israël
et la Jordanie évitent une crise in extremis
La décision d'enlever les
détecteurs de métaux intervient après des discussions entre Nétanyahou et le
roi Abdallah II de Jordanie. Le souverain a demandé par téléphone au chef du
gouvernement israélien le retrait des détecteurs de métaux. La Jordanie est le
gardien officiel des lieux saints musulmans de Jérusalem. La décision
intervient aussi après l'arrivée lundi en Israël de l'émissaire pour le
Proche-Orient du président américain Donald Trump, Jason Greenblatt, avec
lequel Nétanyahou s'est entretenu dès son arrivée.
» LIRE AUSSI - Jason
Greenblatt, l'émissaire controversé de Trump en Israël
Dans la journée de lundi,
l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Nickolay Mladenov, avait déclaré
qu'il était «extrêmement important» que la crise soit résolue avant vendredi
prochain, jour de la prière pour les musulmans, pour éviter une poursuite de
l'escalade.
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et la Jordanie évitent une crise in extremis
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scènes d'intifada sur l'esplanade des mosquées
Israël et la Jordanie évitent une crise in extremis (24.07.2017)
Par Marc Henry
Mis à jour le 25/07/2017 à 07h25 | Publié le 24/07/2017 à 17h07
VIDÉO - L'agent de sécurité israélien qui avait tué un Jordanien a été rapatrié lundi en même temps que l'ambassadrice.
Correspondant à Jérusalem
Israël et la Jordanie ont réussi lundi soir à éviter le pire. Après quelques heures d'intense suspense, tous les membres de l'ambassade de l'État hébreu à Amman ont pu regagner sans encombre leur pays en passant par le pont Allenby. Parmi eux figurait l'agent de sécurité qui a abattu dimanche un jeune Jordanien qui l'avait blessé dans le dos à coups de tournevis dans l'enceinte de l'ambassade israélienne. Ce garde a également tué accidentellement un deuxième Jordanien. Cet «incident» qui a failli dégénérer en crise diplomatique aurait pu déclencher des émeutes parmi les Jordaniens au moment où l'opinion publique de ce pays est chauffée à blanc par les violences de ces derniers jours autour de l'esplanade des Mosquées dans la vieille ville de Jérusalem.
» Lire aussi - Escalade meurtrière à Jérusalem et en Cisjordanie
Finalement, la diplomatie l'a emporté. À l'issue de plusieurs entretiens téléphoniques entre Benyamin Nétanyahou et le roi Abdallah II, un compromis a été trouvé. Le garde, qui jouissait de l'immunité diplomatique, n'a pas été remis à la police jordanienne, il s'est contenté de donner sa version des faits aux enquêteurs en présence de diplomates israéliens dans l'enceinte de l'ambassade. Bref, les formes du droit international ont été respectées. Tout le personnel de l'ambassade, qui avait refusé de quitter la Jordanie sans le garde, a pu revenir au pays. Benyamin Netanyahou a profité de l'occasion pour féliciter en direct à la radio l'ambassadrice Einat Schlein, mais aussi le garde. Reste désormais à savoir quel va être le prix à payer pour ce geste de conciliation du souverain jordanien.
Abdallah II entend obtenir une contrepartie. Il souhaite qu'Israël démantèle les portiques de détecteurs de métaux installés par Israël aux entrées de l'esplanade des Mosquées, le troisième lieu saint de l'Islam, à la suite du meurtre le 14 juillet de deux policiers israéliens aux abords de ce site. Le dossier est hypersensible pour la Jordanie, gardienne des lieux saints musulmans à Jérusalem. Depuis l'installation de ces détecteurs, les Palestiniens prient à l'extérieur de l'esplanade en signe de protestation. La tension n'a ensuite cessé de monter aussi bien à Jérusalem, en Cisjordanie, dans la bande de Gaza, mais aussi en Jordanie ou en Turquie, notamment. Les risques de dérapage vers une nouvelle intifada sont tels que le conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni d'urgence à huis clos dans la soirée de lundi, à la demande notamment de la France. Ses quinze membres se sont accordés «sur la nécessité d'une désescalade, sur la condamnation des violences, sur l'urgence d'un dialogue pour apaiser les tensions à Jérusalem». Autre signe de la crise qui couve: tous les diplomates et employés des représentations israéliennes en Turquie ont reçu ordre de travailler de chez eux.
Relations privilégiées
Un accord à l'amiable entre Israël et la Jordanie devrait permettre de régler une partie du problème avant le prochain test prévu lors de la prière de vendredi lorsque des dizaines de milliers de fidèles musulmans vont affluer vers la vieille ville de Jérusalem. Selon la plupart des commentateurs, Benyamin Nétanyahou, qui peut se targuer d'avoir «sauvé» le garde, serait en mesure désormais de faire un geste sur les détecteurs sans perdre la face.
L'essentiel pour lui est de préserver les relations privilégiées avec la Jordanie, un des deux pays arabes avec l'Égypte à avoir signé un traité de paix avec Israël en 1994. Les deux États coopèrent très étroitement dans le domaine du renseignement. Selon des experts militaires étrangers, des drones israéliens effectuent régulièrement des missions de surveillance à la frontière entre la Syrie et la Jordanie pour repérer les tentatives d'infiltration de commandos de djihadistes de l'État islamique. Les deux armées ont participé également à des exercices d'entraînement en commun. Préserver une telle alliance vaut sans doute davantage que tous les détecteurs
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Jason Greenblatt, l'émissaire
controversé de Trump en Israël (24.07.2017)
Par Emma de Pierrepont
Publié le 24/07/2017 à 17h01
Washington a dépêché lundi son
envoyé spécial pour tenter d'apaiser les tensions israélo-palestiniennes.
Représentant spécial du président Trump pour les négociations internationales,
cet ancien avocat d'affaire de l'empire Trump est ouvertement pro israélien.
C'est une visite aux enjeux
élevés étant donné le contexte explosif à Jérusalem depuis le 14 juillet. Le
président Trump a dépêché ce lundi en Israël son représentant spécial pour les
négociations internationales, Jason Greenblatt, afin de «soutenir les efforts
pour réduire les tensions dans la région». Répandues à toute la région, les
violences liées à la «crise des portiques» autour de l'esplanade des mosquées
ont déjà fait 5 morts et des centaines de blessés côté palestinien, et 3
Israéliens assassinés en Cisjordanie.
Il y a encore deux mois, Jason
Greenblatt affichait pourtant son optimisme, assurant dans la juste ligne de
son président, que le contexte d'alors constituait «une occasion unique»
d'aboutir à la paix entre Israël et l'Autorité palestinienne. Le «deal ultime»
appelé de ses vœux par Donald Trump entre les deux parties n'est pas toutefois
si facilement atteignable. L'émissaire américain et ancien avocat d'affaire du
milliardaire se retrouve chargé d'une mission de médiation des plus délicates.
La tâche s'annonce d'autant plus difficile pour ce personnage décrié, par
ailleurs connu pour sa ligne assumée pro israélienne.
Fidèle de Trump sans expérience
diplomatique et pro israélien
Nommé par le président Trump au nouveau
poste créé sur mesure de «représentant spécial pour les négociations
internationales» en décembre, Jason Greenblatt est directement en charge des
négociations entre Israël et l'Autorité palestinienne. Ce très proche
conseiller de l'ancien magnat - il était vice-président exécutif et chef du
service juridique de l'empire Trump - est décrit par son ancien patron comme
«un des conseillers en qui (il) a le plus confiance». «Il a un passé
substantiel de négociateur, a mené des transactions compliquées en mon nom et
dispose de l'expertise de savoir rapprocher des parties et forger des consensus
sur des dossiers difficiles et sensibles», avait déclaré le président
américain, en décembre.
Mais la position de ce juif
orthodoxe pratiquant de 50 ans, père de six enfants, sur la colonisation
israélienne, ses liens privilégiés avec l'État hébreu, mais surtout son
inexpérience diplomatique posent question. Beaucoup doutent de ses réelles
compétences et de son impartialité. «C'est presque dégradant de dire que, juste
parce que tu es juif, tu connais ces questions. C'est dégradant pour les gens
qui sont des professionnels», avait réagi une responsable républicaine, Lisa
Spies, à l'annonce de sa nomination.
Plus discret que son collègue
David Friedmann, le controversé nouvel ambassadeur américain en Israël, il
était cependant en faveur du déménagement de l'ambassade américaine à
Jérusalem. Greenblatt avait reconnu la ville sainte dans un communiqué commun
avec l'ambassadeur à Tel-Aviv comme «la capitale éternelle et indivisible de
l'État juif». Dans ce même communiqué, publié pendant la campagne du candidat
Trump, ils reconnaissaient que la solution à deux États semblait impossible
devant «la violence contre Israël» des Palestiniens.
Si Greenblatt a affirmé dès sa
nomination vouloir ramener les deux parties à la table des négociations et a
déjà rencontré à la fois des colons israéliens et des entrepreneurs
palestiniens, ces derniers restent lucides sur les intentions du représentant
américain. Shadi Atshan, entrepreneur palestinien déclarait à la radio publique
américaine NPR, après sa rencontre avec Greenblatt début juillet, qu'il n'était
pas sûr «que l'administration Trump changera positivement (leurs) vies». Suite
aux derniers affrontements meurtriers et à l'escalade de violence dans les deux
camps, le compromis s'annonce d'ores et déjà difficile à trouver pour
l'émissaire américain.
Jérusalem dans une spirale de violence (24.07.2017)
Editorial. En installant des portiques de détection de
métaux à l’entrée de l’esplanade des Mosquées, la police israélienne a
déclenché une nouvelle crise qui a déjà fait plusieurs morts.
LE MONDE | 24.07.2017 à 11h34
Les portiques de détection de métaux, à l’entrée de
l’esplanade des Mosquées, à Jérusalem, le 23 juillet.
Editorial du « Monde ». Dans le sang, Jérusalem vient de
rappeler, une fois de plus, une vérité première : cette ville n’est pas comme
les autres. Elle occupe une place particulière dans la vie des trois grands
monothéismes – judaïsme, christianisme, islam. A l’intérieur, en son point
focal, elle abrite, sur quelques mètres carrés, un concentré explosif
d’histoire, de religion et de politique : l’esplanade des Mosquées, troisième
lieu saint de l’islam, est soutenue, sur un côté, par le mur des Lamentations,
l’un des lieux les plus sacrés du judaïsme.
En un moment de l’affrontement israélo-palestinien où
chacune des parties prenantes habille de plus en plus aux couleurs du religieux
sa revendication nationale, Jérusalem est devenue le symbole du conflit –
l’esplanade des Mosquées en étant l’épicentre. Ici, tout peut dégénérer. Les
événements des dernières semaines et ceux du week-end le prouvent. Ils ne
relèvent pas du maintien de l’ordre. Ils sont l’aboutissement d’une situation
où, faute de compromis territorial et de négociations de paix, la passion
religieuse a pris le pas sur le politique. C’est une évolution tragique.
A la mi-juillet, la police a installé des portiques de
détection de métaux à l’entrée de l’esplanade. Elle l’a fait en réponse à
l’assassinat par balles en ces lieux, le 14 juillet, de deux policiers druzes
israéliens par trois Palestiniens (des Arabes israéliens). Le gouvernement de
droite de Benyamin Nétanyahou a laissé faire la police. Les portiques sont un
simple dispositif de précaution, a-t-elle dit, comme il y en a dans les
aéroports, à l’entrée des boîtes de nuit et des stades de football.
Nétanyahou sous pression
L’armée et le Shin Beth, les services secrets, étaient
contre les portiques : on ne touche pas au statu quo sur l’esplanade, dont la
gestion est assurée par une fondation religieuse jordanienne, le Waqf.
Militaires et services savent ce que l’esplanade représente pour les
Palestiniens : le point de rencontre entre les deux branches du mouvement
national (le Fatah de Mahmoud Abbas et les islamistes du Hamas) ; un des rares
endroits encore sans checkpoint israélien ; quelques mètres carrés
politiquement et religieusement intouchables.
M. Nétanyahou le sait lui aussi. Il n’a pas oublié qu’en son
temps, en 2000, la visite d’un des chefs de son parti, Ariel Sharon, sur
l’esplanade fut l’un des déclencheurs de la deuxième Intifada. Mais le premier
ministre est sous la pression de sa droite, qui veut imposer la souveraineté
israélienne en tous lieux et défend le maintien des portiques quelles qu’en
soient les conséquences. On les connaît : cinq morts et 825 blessés depuis le
21 juillet chez les Palestiniens ; trois Israéliens tués au couteau par un
Palestinien de 20 ans, au nom de la « défense » de l’esplanade, dans la colonie
d’Halamish, en Cisjordanie ; enfin, l’agression, dimanche 23 juillet, d’un
diplomate israélien à Amman (qui se solde par la mort de deux Jordaniens).
Lire aussi : Israël s’enlise dans la « crise des portiques »
L’esplanade est une cause sacrée dans le monde arabe. Le
rapprochement entre Israël et le front arabe sunnite anti-iranien peut être
remis en cause par les événements de Jérusalem. Parce qu’il est à la tête d’un
gouvernement qui défend d’abord l’extension de la colonisation, M. Nétanyahou
ne veut pas céder sur les portiques après la tuerie d’Halamish. Le piège se
referme. La Ville sainte entre, une fois de plus, dans la zone des tempêtes. Ce
n’était pas inévitable.
En savoir plus sur
http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/07/24/jerusalem-dans-une-spirale-de-violence_5164255_3232.html
À Bethléem, la «barrière de séparation» d'Israël asphyxie les
Palestiniens de Cisjordanie (24.07.2017)
Par Cyrille
Louis
Mis à jour le 24/07/2017 à 19h26 |
Publié le 24/07/2017 à 17h10
LES MURS DANS LE MONDE (2/6) - Le
mur, qui englobe des colonies, protège des attentats mais prive les
agriculteurs de leurs terres et empêche une majorité de Palestiniens de se
rendre sur leurs lieux saints.
Envoyé spécial à Bethléem
«Belgium supports you.» La jeune
touriste a tracé ces mots d'une main tremblante, comme effrayée par son audace.
Puis elle a posé la bombe de peinture rouge à ses pieds et s'est retournée
avec un sourire interrogateur. Mahmoud Abdallah lève le pouce en signe
d'approbation. Ce Palestinien de 27 ans, dont la boutique de souvenirs végète à
l'ombre du mur, cherche à relancer ses affaires en mettant des flacons de
peinture à la disposition des badauds. Face à lui, l'impressionnant rempart de
béton est constellé de graffitis. Certains imitent l'artiste britannique Banksy, dont les fresques poétiques ont
tant contribué à la notoriété de l'ouvrage. Une colombe vêtue d'un gilet
pare-balles, une fillette qui fouille un soldat israélien… D'autres, moins
ambitieux, mêlent les signatures d'anonymes venus dire leur solidarité avec les
emmurés de Bethléem.
Sorti de terre à la veille de
Noël 2003, le mur s'est aussitôt forgé une réputation planétaire. Symbole de
l'occupation militaire imposée aux Palestiniens de Cisjordanie, il incarne la
ville au même titre ou presque que la basilique de la Nativité. Les cartes
postales qui représentent ses tronçons les plus spectaculaires se vendent,
place de la Mangeoire, comme des petits pains. La photo du pape
François se recueillant, le 25 mai 2014, devant ses panneaux de béton
grisâtre est entrée dans l'histoire. Quant à l'hôtel-musée Walled Off, tout récemment
ouvert par Banksy à l'ombre d'un mirador, il draine chaque jour une foule de
curieux auxquels de jeunes guides palestiniens content par le menu les
vicissitudes de l'occupation…
Une «annexion» des colonies
L'ouvrage, appelé «mur de
l'apartheid» par les uns et «barrière de séparation» par les autres, fut mis en
chantier au plus fort de la seconde intifada par le premier ministre Ariel
Sharon. Il s'agissait alors, selon le gouvernement, «d'empêcher la pénétration
de terroristes venant de Judée et Samarie (le nom biblique de la Cisjordanie)».
La campagne d'attentats suicides orchestrée depuis septembre 2000 par les
groupes armés palestiniens avait déjà fait plusieurs centaines de victimes et
l'opinion israélienne exigeait une réponse ferme. À la lisière est de Jérusalem
comme autour des villes de Qalqilya ou de Tulkarem, celle-ci prit la forme d'un
mur de béton haut d'environ neuf mètres dont la silhouette ondulante s'allongea
progressivement à flanc de colline. Ailleurs, c'est-à-dire sur la majeure
partie du tracé, les autorités israéliennes optèrent pour une clôture équipée
de capteurs ultrasensibles. Un fossé et une route de patrouille complètent le
dispositif. Selon le gouvernement, 470 km ont à ce jour été achevés - sur
un tracé total de 708 km. «Le nombre d'attaques, assure-t-on au ministère
de la Défense, a depuis lors été réduit de 90 %.»
Cette vocation défensive n'a
toutefois pas suffi à étouffer les critiques. Plutôt que de l'édifier le long
de la ligne d'armistice de 1949 («ligne verte»), qui sépare Israël des
Territoires occupés, l'armée a en effet construit 85 % de sa «barrière» à
l'intérieur même de la Cisjordanie. Jérusalem-Est, dont les Palestiniens
entendent faire leur capitale, ainsi que plusieurs enclaves comprenant
82 colonies juives se retrouvèrent dès lors du côté ouest. Au nom de la
sécurité, selon Israël, qui dit avoir besoin de cette marge de manœuvre pour
capturer d'éventuels terroristes avant qu'ils ne passent à l'acte. En pratique,
de nombreux agriculteurs sont depuis séparés de leurs terres et la grande
majorité des Palestiniens de Cisjordanie doivent solliciter un permis pour se
rendre sur leurs lieux saints - qu'il s'agisse de l'Esplanade des mosquées ou
de la basilique du Saint-Sépulcre. Selon l'ONG B'Tselem, 9,4 % du
territoire revendiqué par les Palestiniens (hors bande de Gaza) ont ainsi été
«confisqués» de façon au moins temporaire. «Le tracé de la barrière,
s'inquiète l'association, crée l'infrastructure pour une annexion de fait de la
plupart des colonies.» Un fait accompli que la Cour internationale de justice a
condamné en juillet 2004.
Sharif al-Khaled, 75 ans, a
choisi de se battre pied à pied. Ses vergers situés en lisière du village de
Jayyous évoquent, par leurs couleurs tendres, certaines œuvres du Douanier
Rousseau. «Nos ennuis ont commencé un jour de 2002, raconte-t-il, lorsque les
Israéliens ont érigé la clôture au beau milieu de nos terres agricoles.» Bien
que situées plusieurs kilomètres à l'est de la «ligne verte», les plantations
d'orangers, de citronniers et d'avocatiers deviennent du jour au lendemain
inaccessibles. Les villageois saisissent la Cour suprême israélienne, qui, en
2007 puis en 2009, ordonne au gouvernement de modifier le tracé de la clôture.
Sharif al-Khaled et ses camarades récupèrent une partie de leur bien. Mais ils
ne sont pas au bout de leurs peines. «Les deux tiers de nos terres ainsi que
quatre des cinq puits qui nous alimentent en eau se trouvent encore au-delà de
la barrière, poursuit l'agriculteur. Nous ne pouvons nous y rendre qu'à des
horaires bien précis, lorsque les Israéliens nous autorisent à utiliser
l'unique porte qui y conduit.» Certaines plantations d'oliviers, proches de la
colonie de Tzofim, ne sont accessibles que quelques jours par an.
Au cours des derniers mois,
plusieurs attaques meurtrières ont été menées en Israël par des Palestiniens qui
avaient réussi à entrer sans permis
«Regardez par ici!» Arrivé au
pied de la clôture, qui mesure ici quatre mètres de haut, Sharif al-Khaled
désigne une large ouverture percée à sa base pour permettre l'écoulement des
eaux de pluie. Des rouleaux de barbelé en obstruent l'accès mais il n'est pas
rare, dit-il, que de jeunes hommes les cisaillent à la faveur de la nuit pour
gagner clandestinement Israël. Si 150.000 Palestiniens de Cisjordanie
disposent d'un permis les autorisant à travailler au-delà de la barrière,
beaucoup d'autres se glissent dans les mailles du filet pour trouver un travail
au noir.
Certains, notamment dans les
collines du sud de Hébron, tirent avantage des pans inachevés de la barrière.
D'autres escaladent le mur, qui s'étire dans les faubourgs de Jérusalem, puis
disparaissent en trombe avant que la police ne rapplique. «Cette fichue
barrière n'est même pas bonne à empêcher les attentats», maugrée Sharif
al-Khaled. Il a en partie raison. Au cours des derniers mois, plusieurs
attaques meurtrières ont été menées en Israël par des Palestiniens qui avaient
réussi à entrer sans permis. L'une d'elles, perpétrée le 8 juin 2016 à la terrasse d'un café
situé en plein cœur de Tel-Aviv, a fait quatre morts. La police, sommée de
traquer les «infiltrés» dans les grandes villes du pays, procéda dans la foulée
à plusieurs centaines d'interpellations.
Cible de critiques sévères à la
suite de ce regain de violence, le gouvernement de Benyamin Nétanyahou s'est
engagé à terminer la construction de la barrière de sécurité. Mais cette
promesse dissimule mal la gêne des autorités face à un dossier plus complexe
qu'il n'y paraît. Le gel du chantier, depuis l'espacement des violences à la fin
des années 2000, ne doit rien au hasard. Il n'est pas non plus le fruit de
contraintes financières insurmontables. Le nœud du problème? Son achèvement sur
le tracé envisagé à l'époque d'Ariel Sharon serait perçu par la communauté
internationale comme une provocation inacceptable. Les plans originels
prévoient d'intégrer au territoire protégé par le mur les colonies de Maale
Adumim et d'Ariel, dont certaines zones résidentielles s'étendent jusqu'à vingt
kilomètres au cœur de la Cisjordanie - et menacent ainsi sa continuité
territoriale. «Terminer la barrière, prévient Noura Resh, de l'ONG Machsom
Watch, reviendrait à enfoncer un dernier clou dans le cercueil de l'État
palestinien.»
Près du checkpoint de Qalandia,
au cœur du no man's land qui sépare Jérusalem de Ramallah, le mur abrite ce
qu'il reste des rêves d'indépendance palestiniens. Le visage du célèbre chef
nationaliste Marwan Barghouti, incarcéré en Israël depuis quinze ans, s'y
affiche en quatre par trois. Symbole contre symbole, l'idole menottée défie le
mirador voisin et semble prédire sa disparition inéluctable. Le gouvernement
israélien n'a-t-il pas lui-même décrit le mur comme «un dispositif provisoire
visant à prévenir des attaques terroristes - mais en aucun cas à définir une
frontière»?
Près du point de contrôle de
Qalandia, principal lieu de passage entre Ramallah et Jérusalem, les visages de
Yasser Arafat et de Marwan Barghouti défient le mirador voisin. - Crédits
photo : AMMAR AWAD/REUTERS
Claire Anastase incarne à sa
façon cette résilience. Cloîtrée dans un repli du mur à l'entrée de Bethléem,
elle subit depuis plus de dix ans la présence écrasante des parois
vertigineuses érigées tout autour de sa maison. Seul un étroit boyau permet
d'accéder à sa boutique de souvenirs. L'armée lui avait bien proposé, à l'aube
du chantier, de faire cheminer l'ouvrage de telle sorte que sa maison se
retrouve côté israélien. Elle ne voulut pas en entendre parler. «Mon mari et
moi avons perdu l'essentiel de notre chiffre d'affaires et vivons comme
enterrés vivants, soupire-t-elle, mais nous savons qu'un jour ce mur
disparaîtra.» Comment? Elle admet n'en avoir aucune idée. L'essentiel est de
tenir. Dans sa boutique déserte, elle époussette les bibelots sculptés dans le
bois d'olivier pour des clients qui n'arrivent pas. Des reproductions du
mur, sur ses présentoirs, côtoient désormais les traditionnelles crèches de
Noël.
La rédaction vous
conseille :
Jordanie : une fusillade dans l’ambassade d’Israël à Amman fait deux morts et un blessé (23.07.2017)
L’incident pourrait être lié aux tensions provoquées par la
mise en place de détecteurs de métaux aux entrées de l’esplanade des Mosquées à
Jérusalem-Est.
LE MONDE | 23.07.2017 à 21h31 • Mis à jour le 24.07.2017 à
10h42 | Par Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant)
Les forces de sécurité jordaniennes encerclent l’ambassade
d’Israël à Amman, le 23 juillet.
La crise autour de l’esplanade des Mosquées a pris une
dimension régionale dramatique, dimanche 23 juillet. L’un des fonctionnaires
israéliens en poste à l’ambassade d’Amman, en Jordanie, a tué deux Jordaniens
après avoir été victime d’une agression. Les faits se sont produits dans son
appartement, à côté de l’ambassade. Responsable de la sécurité, il avait convié
un menuisier jordanien pour effectuer des travaux, en présence du propriétaire.
Le menuisier a attaqué le fonctionnaire avec un tournevis. Ce dernier a ouvert
le feu et l’a tué, tout en blessant grièvement le propriétaire jordanien, qui
est mort.
Les Israéliens disent ne pas douter de la motivation
idéologique de l’agresseur, qui serait liée à la situation à Jérusalem. Le
gouvernement a voulu rapatrier l’ensemble de ses diplomates, mais a dû
renoncer. La Sécurité générale jordanienne souhaite interroger l’Israélien
impliqué. Or il jouit de l’immunité diplomatique, selon le ministère des
affaires étrangères.
Ce grave incident vient s’ajouter à un contexte bilatéral
tendu. Le mouvement de protestation contre les portiques près de l’esplanade
des Mosquées a eu des répliques en Jordanie. Des milliers de personnes ont
défilé à Amman, le 21 juillet. Le fait que le Waqf – la fondation pieuse
jordanienne gérant le lieu saint – soit négligé par les autorités israéliennes
est perçu comme une violation de souveraineté.
Coopération sécuritaire
Réservé, le roi Abdallah II a tenté d’encourager, en
coulisses, le gouvernement israélien à un compromis. Les deux pays sont liés
par un traité de paix depuis vingt-trois ans, leur coopération sécuritaire est
soutenue. Le ministre des affaires étrangères du royaume, Ayman Safadi, a
souligné sur Twitter que « le retrait des détecteurs est la clé ». La Jordanie
a aussi été en contact avec les pays de la Ligue arabe, et en particulier
l’Egypte, d’une discrétion rare.
Le secrétaire général de l’organisation, Ahmed Aboul Gheit,
a estimé qu’Israël « jou[ait]avec le feu » au sujet de la mosquée Al-Aqsa. Une
réunion d’urgence de la Ligue est prévue le 27 juillet. Mais accaparés par le
bras de fer avec le Qatar, les pays de la région ont tardé à se manifester.
Des calculs complexes entrent en ligne de compte. Al-Aqsa
est considérée comme le combat privilégié du Hamas, dont Doha est le soutien
traditionnel. En outre, même si la défense des lieux saints est une cause
évidente dans le monde musulman, la géopolitique a aussi ses impératifs.
L’affrontement entre les sunnites et les chiites, incarnés par l’Iran, est déjà
assez prenant pour ne pas encourager un nouveau front religieux, explosif, à
Jérusalem.
Lundi 24 juillet, le Conseil de sécurité des Nations unies
doit tenir une réunion d’urgence pour examiner la situation. Pour l’heure, le
fait marquant est l’effacement du parrain américain, sans précédent dans une
telle crise. Au lieu de rappeler l’importance du statu quo à l’esplanade des
Mosquées, l’administration Trump est restée mutique en public. L’envoyé spécial
du président, l’avocat Jason Greenblatt, était attendu lundi en Israël.
Benyamin Nétanyahou et Mahmoud Abbas ne souhaitaient pas une
escalade de violences. Mais ils ont un autre point commun : une forme
d’embarras vis-à-vis des ambitions de Washington, qui prétend relancer des
négociations. Les deux dirigeants ne veulent pas contrarier le président
américain, sans vraiment croire aux efforts de son conseiller et gendre Jared
Kushner et de Jason Greenblatt. La crise des portiques à l’esplanade des
Mosquées les ramène dans un cadre conflictuel classique, caricatural, avec en
plus une dimension religieuse qui empêche toute nuance.
Mais en refusant d’assumer le retrait immédiat des
portiques, M. Nétanyahou a aussi mis en danger sa grande ambition régionale :
le rapprochement avec les pays sunnites. Les intérêts communs existent, mais le
symbole Al-Aqsa ramène chaque interlocuteur à sa position originelle, d’autant
que les opinions publiques dans ces pays restent au moins méfiantes, si ce
n’est hostiles, à Israël.
image: http://img.lemde.fr/2017/07/23/0/0/2464/1643/534/0/60/0/c8ef461_GGGJS02_JORDAN-ISRAEL-SECURITY-POLICE_0723_11.JPG
Des policiers patrouillent sur le site attaqué à Amman.
STRINGER / REUTERS
« Le secret de notre existence consiste à diviser entre eux
les éléments extrémistes de la région, soulignait, dimanche 23 juillet, le
journaliste Ben Caspit, dans le quotidien Maariv. Les détecteurs de métaux les
ont unis. Tout cela se passe sans adulte responsable qui pourrait prendre les
choses en main et rétablir l’ordre. »
Mis à jour le 21/07/2017 à 22h37
L'autorité palestinienne «gèle» les contacts officiels avec Israël (21.07.2017)
http://lefigaro.fr/flash-actu/2017/07/21/97001-20170721FILWWW00332-les-palestiniens-gelent-les-contacts-avec-israel.php
Mis à jour le 21/07/2017 à 22h37
Le président palestinien Mahmoud Abbas a annoncé aujourd'hui un "gel des contacts" avec Israël tant que les nouvelles mesures de sécurité mises en place par l'Etat hébreu autour de l'esplanade des Mosquées ne seraient pas annulées.
M. Abbas s'exprimait devant des journalistes à l'issue d'une journée d'affrontements entre manifestants palestiniens et forces israéliennes qui ont fait au moins trois morts et des centaines de blessés à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupée.
"Au nom de la direction palestinienne, j'annonce un gel de tous les contacts avec l'Etat d'occupation à tous les niveaux jusqu'à ce qu'Israël s'engage à annuler toutes les mesures contre notre peuple palestinien en général et à Jérusalem et dans la mosquée Al-Aqsa en particulier", a déclaré M. Abbas.
Les tensions sont allées crescendo depuis une semaine après une attaque qui a coûté la vie à deux policiers israéliens le 14 juillet dans la vieille ville de Jérusalem. Israël, selon qui les armes des assaillants avaient été cachées sur l'esplanade des Mosquée, avait alors décidé d'installer des détecteurs de métaux aux entrées de ce site ultra-sensible, le troisième lieu saint de l'islam, mais également révéré par les juifs comme le Mont du temple. Cette mesure a provoqué la colère des Palestiniens qui ont décidé, pour protester, de ne plus prier sur l'esplanade des Mosquées depuis dimanche et de le faire en dehors du site.
LIRE AUSSI :
Les heurts ont éclaté après la prière hebdomadaire des
musulmans près de la vieille ville, dont Israël a interdit l’accès aux
Palestiniens de moins de 50 ans dans un contexte de tensions grandissantes.
Le Monde.fr avec AFP | 21.07.2017 à 17h46 • Mis à jour le
21.07.2017 à 17h56
Près de 200 personnes ont été blessées vendredi lors des
manifestations, selon un bilan provisoire en fin d’après-midi.
Trois Palestiniens ont été tués vendredi 21 juillet par les
forces israéliennes lors de heurts avec des manifestants à Jérusalem, a annoncé
le ministère de la santé palestinien.
Deux hommes de 17 et 18 ans ont été tués par balle dans les
quartiers d’At-Tur et de Ras Al-Amoud à Jérusalem-Est annexée. Un troisième
Palestinien est mort « après avoir été visé au cœur avec des balles réelles » dans
le quartier d’Abou Dis, en Cisjordanie occupée par Israël, a ajouté dans
l’après-midi le ministère de la santé, sans donner plus de détails.
Près de 200 Palestiniens ont par ailleurs été blessés lors
de manifestations à Jérusalem, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, selon
un bilan provisoire.
Lire aussi :
Affrontements à Jérusalem après le maintien de portiques de sécurité à l’Esplanade des mosquées
La vieille ville interdite aux Palestiniens de moins de 50
ans
La colère des manifestants se concentre depuis quelques
jours contre la mise en place de portiques de détection de métaux autour de
l’esplanade des Mosquées, dans la vieille ville de Jérusalem. De strictes
mesures de sécurité ont été décrétées par la police israélienne à proximité de
ce lieu saint après l’assassinat de deux policiers, le 14 juillet, par trois
Arabes israéliens.
Les heurts à Jérusalem ont éclaté vendredi après la prière
hebdomadaire des musulmans près de la vieille ville, dont Israël a interdit
l’accès aux hommes palestiniens de moins de 50 ans, dans un contexte de
tensions grandissantes. Des milliers de Palestiniens, qui se mobilisent depuis
une semaine aux abords de l’esplanade et refusent d’y pénétrer, ont choisi de
prier dans la rue.
Le conseil de sécurité du premier ministre israélien a
décidé jeudi soir le maintien des détecteurs de métaux afin d’empêcher que des
armes à feu puissent à nouveau être introduites sur l’esplanade.
Jérusalem: Israël réduit l'accès à la vieille ville (21.07.2017)
Mis à jour le 21/07/2017 à 07:44
La police israélienne a annoncé qu'elle interdisait aux
hommes de moins de 50 ans d'accéder à la vieille ville de Jérusalem aujourd'hui
pour la grande prière musulmane, dans un contexte de vives tensions autour de
l'esplanade des Mosquées.
» Lire aussi - Pourquoi Jérusalem est bien la capitale d'Israël
"L'entrée dans la vieille ville et au Mont du Temple
(ndlr: l'esplanade des Mosquées pour les musulmans) sera réservée aux hommes de
50 ans et plus. Les femmes de tous âges seront admises", a dit la police
dans un communiqué. Les Palestiniens dénoncent depuis dimanche l'installation
de détecteurs de métaux aux entrées de ce lieu saint, mis en place après une
attaque meurtrière contre des policiers israéliens près de ce site
ultra-sensible.
Jérusalem : tensions sur l'esplanade des Mosquées (20.07.2017)
Publié le 20/07/2017 à 17:16
Des Palestiniens prient, refusant de pénétrer dans l'espace
sacré devant une haie de garde-frontières israéliens sur le qui-vive; Crédits
photo : AHMAD GHARABLI/AFP
Israël veut imposer de nouvelles mesures de sécurité aux
musulmans dans la Vieille Ville de Jérusalem.
La scène relève du rituel. Depuis cinq jours, des milliers
de musulmans se dirigent vers l'esplanade des Mosquées dans la Vieille Ville de
Jérusalem, troisième lieu saint de l'islam. Arrivés près d'une des huit
entrées, ils s'arrêtent devant des portiques de détecteurs de métaux installés
depuis dimanche par les autorités israéliennes après une attaque qui a coûté la
vie à deux policiers israéliens, tués par balles à une des portes de ce site
ultrasensible.
Les fidèles étalent leur tapis de prière, se prosternent et
prient en refusant de pénétrer dans l'espace sacré devant une haie de
garde-frontières israéliens sur le qui-vive. La tension est à fleur de peau.
Passé le moment de recueillement, la plupart d'entre eux scandent, en guise de
défi, «Allah akbar» (Dieu est le plus grand) «par mon âme et mon sang nous nous
sacrifierons pour toi al-Aqsa», la mosquée d'où selon la traduction le prophète
Mahomet s'est élevé au ciel lors d'un voyage nocturne. La foule se disperse.
Mais des groupes de jeunes, le visage dissimulé par des foulards, lancent des
pierres vers les forces de l'ordre qui répliquent par des tirs de grenades
assourdissantes, de balles en caoutchouc ou à coups de matraques.
Craintes d'une nouvelle vague de violences
Le calme revient jusqu'à la prochaine prière. Mais il ne
s'agit que d'un répit. Tous les protagonistes se préparent au véritable test :
la prière de ce vendredi qui rassemble en général quelque 30.000 musulmans. Les
détecteurs risquent aujourd'hui de devenir des détonateurs d'une nouvelle vague
de violences. L'atmosphère est à la mobilisation générale. À l'approche de
l'événement, le suspens ne cesse de monter. Certains redoutent une énorme
bousculade dégénérant en émeute dans les ruelles étroites de la Vieille Ville.
Pour mobiliser le maximum de troupes, le mufti de Jérusalem,
Mohammed Hussein, le Waqf, l'organisme chargé de la gestion de l'esplanade, ont
appelé à la fermeture des mosquées situées à Jérusalem et ses environs pour
convaincre les musulmans de converger en masse vers la Vieille Ville et se
diriger vers l'esplanade. Des groupes islamiques au sein de la communauté des
Arabes israéliens, qui regroupe 18 % de la population, ont affrété des dizaines
d'autobus pour amener sur place leurs sympathisants de Galilée ou du Néguev.
Tous accusent Israël d'avoir violé le sacro-saint «statu quo», autrement dit
des arrangements qui prévoient le libre accès de jour comme de nuit de
l'esplanade pour les musulmans, et ce, bien sûr, sans détecteur.
«Installer ces portiques constitue un précédent qui pourrait
inciter les Israéliens à prendre le contrôle d'al-Aqsa», proclame un
responsable du Waqf, en mettant en garde contre les risques «d'une guerre des
religions». Benyamin Nétanyahou plaide non coupable et affirme qu'il respecte
le «statu quo». Selon lui, les détecteurs de la discorde sont uniquement
destinés à empêcher des hommes armés de pénétrer sur le mont du Temple
L'affaire est en effet d'autant plus explosive que l'esplanade des Mosquées
s'étend à l'endroit où se dressait le Temple juif détruit par les Romains en
l'an 70, dont ne subsiste que le mur des Lamentations situé en contrebas. Autre
argument avancé par Benyamin Nétanyahou : les mesures de sécurité du même genre
sont appliquées pour la protection d'autres lieux saints, tels La Mecque ou le
Vatican.
Milliers d'hommes en renfort
À titre de précaution, la police et l'armée placées en état
d'alerte vont déployer des milliers d'hommes en renfort. Ce scénario
catastrophe annoncé d'avance pourrait toutefois rester lettre morte. Sous la
pression de la Jordanie, les conseils de modération de la Maison-Blanche et les
mises en garde du Shin Beth, le service de la sécurité intérieure israélienne,
Benyamin Nétanyahou pourrait annoncer au dernier moment le retrait des
détecteurs, ou autorisé la police à contraindre uniquement des «suspects» à se
livrer à ce genre de contrôle. Bref, trouver un compromis sans pour autant
perdre la face. Une mission difficile.
De retour d'une visite à Paris et en Hongrie, le premier
ministre a mené jeudi des consultations tous azimuts avant de trancher. Une
partie des éditorialistes, et d'anciens responsables de la police soulignent qu'il
est impossible de contraindre des dizaines de milliers de musulmans à vider
leur poche, et leur sac pour les femmes, aux portiques en l'espace de quelques
minutes avant l'heure des prières. Mais les durs de sa majorité pressent
Benyamin Nétanyahou de rester ferme et de ne pas offrir sur un plateau aux
Palestiniens une victoire hautement symbolique.
Esplanade des Mosquées : Israël déploie des renforts (20.07.2017)
Mis à jour le 20/07/2017 à 15:57
L'armée israélienne a déployé des renforts en Cisjordanie
occupée en prévision de possibles manifestations contre les nouvelles mesures
de sécurité israéliennes aux entrées de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, a
indiqué aujourd'hui une porte-parole militaire.
» Lire aussi - Israël rouvre l'esplanade des Mosquées à Jérusalem
Les Palestiniens dénoncent l'installation de détecteurs de
métaux aux entrées de l'esplanade, le troisième lieu saint de l'islam. Cette
mesure a été prise à la suite du meurtre vendredi de deux policiers israéliens
par trois Arabes israéliens qui ont ensuite été abattus. La police a affirmé
que les assaillants arrivaient de l'esplanade des Mosquées.
Pour protester contre l'installation des détecteurs, les
fidèles musulmans prient depuis dimanche à l'extérieur de l'esplanade, à
l'appel des autorités religieuses palestiniennes. Des affrontements entre
manifestants et forces de l'ordre ont lieu sporadiquement.
A l'approche de la prière du vendredi -qui rassemble
généralement entre 20.000 et 30.000 fidèles-, les médias israéliens ont
rapporté que le Premier ministre Benjamin Netanyahu pourrait retirer ces
détecteurs pour éviter des émeutes.
De son côté, l'armée a annoncé que cinq bataillons
supplémentaires avaient été placés en état d'alerte en Cisjordanie occupée. La
décision de les maintenir ainsi mobilisés durant tout le week-end sera prise
ultérieurement, a affirmé à l'AFP une porte-parole militaire.
Des membres de la majorité font toutefois pression pour que
Benjamin Netanyahu ne cède pas. "Céder aux pressions des Palestiniens
porterait un coup à la dissuasion israélienne et mettrait en danger la vie des
visiteurs, des fidèles, et des membres des forces de sécurité sur le Mont du
Temple", a affirmé Naftali Bennett, le ministre de l'Education et chef du
Foyer juif, un parti nationaliste religieux.
Radiohead s'est produit à Tel Aviv, malgré les appels au
boycott (19.07.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFPMis à jour le 19/07/2017 à 23:45
Publié le 19/07/2017 à 23:45
Le groupe de rock britannique Radiohead s'est produit ce
mercredi devant des dizaines de milliers de personnes à Tel Aviv, passant outre
aux appels à annuler son concert, sur fond de campagne internationale de
boycott d'Israël pour dénoncer l'occupation des Territoires palestiniens. Les
musiciens n'ont fait aucune allusion au conflit israélo-palestinien pendant les
plus de deux heures passées pour l'occasion au Park Hayarkon en présence de
47.000 spectateurs.
Concernant la controverse créée par ce concert, le chanteur
Thom Yorke a simplement déclaré, avant d'interpréter le dernier titre,
"Karma Police": "On en a beaucoup parlé, mais au bout du compte,
on a fait de la musique". "Ils jouent pour les gens, pas pour le
gouvernement" du Premier ministre de droite israélien Benjamin Netanyahu,
s'est de son côté exclamé dans la foule Sarai Givaty, un musicien de 35 ans.
Dans un message publié sur Twitter la semaine dernière, Thom
Yorke avait souligné que "jouer dans un pays ne veut pas dire cautionner
son gouvernement". "Nous avons joué en Israël pendant plus de 20 ans
avec des gouvernements successifs, certains plus libéraux que d'autres. Comme
en Amérique. Nous ne soutenons pas plus (Benjamin) Netanyahu que Donald Trump,
mais nous continuons à jouer aux Etats-Unis". "La musique, l'art,
consiste à franchir les murs et non pas en construire", avait-il ajouté.
Ces dernières années, de nombreux artistes ont pris part à
une campagne de boycott contre l'occupation des Territoires palestiniens par
Israël depuis plus de 50 ans.
Mais le concert de Radiohead a particulièrement attiré
l'attention, ce groupe étant connu pour avoir pris position sur des sujets
politiques, notamment en faveur de la cause environnementale. Au-delà de ses
positions, Radiohead reste l'un des plus grands groupes du monde, encensé par
les critiques pour avoir étendu les frontières de la musique rock après les
années 1990.
Jérusalem : prières autour de l'esplanade des Mosquées (19.07.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFPMis à jour le 19/07/2017 à 20:14
Publié le 19/07/2017 à 20:03
Des milliers de fidèles musulmans ont prié mercredi soir
pour le quatrième jour consécutif à l'extérieur de l'esplanade des Mosquées à
Jérusalem pour protester contre l'installation par Israël de détecteurs de
métaux sur ce lieu saint.
Israël a installé des détecteurs de métaux aux entrées de ce
troisième lieu saint de l'islam, après une attaque qui a coûté vendredi la vie
à deux policiers, tués par trois Arabes israéliens ayant ensuite été abattus.
La police a affirmé que les assaillants arrivaient de l'esplanade des Mosquées,
située dans la vieille ville, à Jérusalem-Est annexée.
» Lire aussi - Est-il encore possible de diviser Jérusalem ?
Pour protester contre l'installation des détecteurs, les
fidèles musulmans ne montent plus prier sur l'esplanade depuis dimanche à
l'appel des autorités religieuses palestiniennes. Sur ce site s'élèvent le dôme
du Rocher et la mosquée al-Aqsa.
A la fin de la prière ce soir, les musulmans ont scandé
devant la porte des Lions: "par notre âme et notre sang, nous nous sacrifierons
pour toi al-Aqsa" face à une haie de garde-frontières israéliens.
Selon les médias, le premier ministre Benjamin Netanyahu,
qui a ordonné l'installation de ces détecteurs et se trouve en visite à
Budapest, a consulté les responsables des services de sécurité israéliens pour
déterminer s'il fallait retirer ces détecteurs avant la prière du vendredi qui
rassemble en général plus de 30.000 fidèles.
D'anciens responsables la police cités par les médias
estiment que faire passer aux détecteurs de métaux une telle foule risque de
provoquer de graves affrontements.
Israël assure ne pas avoir l'intention de modifier les
règles tacites d'un statu quo aux termes duquel les musulmans peuvent monter à
toute heure sur l'esplanade et les juifs y pénétrer à certaines heures, mais
sans pouvoir y prier.
La colère palestinienne monte contre les mesures de sécurité
autour de l’esplanade des Mosquées (19.07.2017)
A la suite de l’assassinat de deux policiers, le 14 juillet,
par trois Arabes israéliens, les autorités ont bouclé le lieu saint, avant d’y
installer des portiques.
LE MONDE | 19.07.2017 à 06h33 • Mis à jour le 19.07.2017 à
10h59 | Par Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant)
image : http://img.lemde.fr/2017/07/19/0/0/3500/2333/534/0/60/0/d94c68c_23366-mlggbu.bvl9tl0udi.jpg
Des Palestiniens prient devant les portiques installés par
la police israélienne, hors de l’esplanade des Mosquées, à Jérusalem, le 16
juillet.
Les talkies-walkies des policiers israéliens grésillent,
pendant que les fidèles musulmans s’agenouillent sur le bitume, devant eux. La
porte des Lions, à l’entrée est de la vieille ville de Jérusalem, devient un
lieu de ralliement pour la cause la plus explosive qui soit, côté palestinien :
la défense de la mosquée Al-Aqsa sur l’esplanade des Mosquées (mont du Temple
pour les juifs). Le soir, les affrontements débutent avec les forces de
l’ordre, qui répondent en tirant des balles en caoutchouc et des grenades
assourdissantes. Une quinzaine de Palestiniens ont été blessés mardi 18
juillet.
A la suite de l’assassinat de deux policiers, le 14 juillet,
par trois Arabes israéliens, les autorités ont pris une mesure exceptionnelle :
le bouclage du lieu saint pendant quarante-huit heures. Puis ils ont installé
des portiques de détection de métaux à plusieurs portes d’entrée. Cette mesure,
présentée comme une évidence sécuritaire par le gouvernement israélien, fournit
un motif de mobilisation à une scène palestinienne éclatée et déprimée, surtout
à Jérusalem-Est. Une idée fait consensus : Israël porte atteinte au compromis
régissant la gestion et l’accès à l’esplanade des Mosquées, considérée comme le
troisième lieu saint de l’islam. Pour cette raison, le Waqf, la fondation
pieuse jordanienne qui administre le site, a appelé les fidèles à ne pas se
soumettre aux portiques, et à prier dehors.
« Bureaux retournés »
Le soir, ils sont plusieurs centaines à s’agenouiller. Tous
connaissent le risque d’escalade. « On est contre la violence, explique Khaled
Ghazaoui, imam à la mosquée Al-Aqsa. Mais quand on voit les gens prier dans la
rue, entourés par des policiers israéliens, on ne sait jamais ce qui peut se
passer. » Selon lui, pas de doute : « Les Israéliens ont un plan ancien, qu’ils
réalisent pas à pas : ils veulent prendre le contrôle du lieu saint et le
placer sous leur souveraineté entière. »
Une « journée de la...
En savoir plus sur
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2017/07/19/la-colere-palestinienne-monte-contre-les-mesures-de-securite-autour-de-l-esplanade-des-mosquees_5162217_3218.html
Proche-Orient : Macron pour une "solution à deux Etats" (16.07.2017)
Mis à jour le 16/07/2017 à 16:59
Lors d'une déclaration commune à l'Elysée avec Benyamin
Nétanyahou, chef du gouvernement israélien, le président Emmanuel Macron a
appelé à une "reprise des négociations" en vue d'une "solution à
deux Etats, Israël et Palestine". "La France se tient prête à appuyer
tous les efforts diplomatiques allant dans ce sens", a ajouté le chef de
l'Etat. Israël et Palestine doivent pouvoir "vivre côte à côte dans des
frontières sûres et reconnues, avec Jérusalem comme capitale".
Le chef de l'Etat a par ailleurs assuré le premier ministre
israélien de sa "vigilance" sur l'accord signé sur le nucléaire
iranien, en vue de sa "mise en oeuvre stricte". Il souhaite
"enclencher un dialogue exigeant avec Israël sur le suivi de ce
protocole". L'Iran, avec la situation en Syrie, et le conflit israélo-palestinien,
a été un des principaux thèmes abordés par les deux dirigeants, pour leur
première rencontre officielle.
» Lire aussi - Crise balistique entre l'Iran et les Nationsunies
Selon l'Elysée, la rencontre devait être l'occasion de
"signifier notre absence de complaisance envers l'Iran", bête noire
d'Israël dans la région, qui a effectué en juin son premier tir de missiles en
territoire étranger contre des cibles du groupe Etat islamique en Syrie.
Un Palestinien tué lors de son arrestation (16.07.2017)
Mis à jour le 16/07/2017 à 08:41
Un Palestinien a été tué dimanche matin après avoir tenté
d'ouvrir le feu sur des soldats et des policiers israéliens venus l'arrêter à
Nabi Salah, en Cisjordanie, a annoncé l'armée israélienne. "Les forces
(israéliennes) ont affronté le suspect, qui a tenté d'ouvrir le feu contre
elles", indique un communiqué militaire, et "en réponse à la menace
immédiate, les forces ont fait feu sur l'attaquant, provoquant sa mort",
selon le communiqué.
Jérusalem sous haute sécurité après la mort de deux
policiers israéliens (15.07.2017)
Par lefigaro.fr , AFP, Reuters Agences Mis à jour le
15/07/2017 à 16:11 Publié le 15/07/2017 à 15:06
Après l'attaque commise sur l'esplanade des Mosquées,
l'accès au troisième lieu saint de l'islam a été fermé d'accès jusqu'à
dimanche. La Jordanie et les autorités palestiniennes ont immédiatement appelé
à sa réouverture.
La Vieille Ville de Jérusalem a pris ce samedi des allures
de forteresse avec une partie de ses portes sous contrôle strict et l'accès à
l'esplanade des Mosquées interdit, au lendemain d'une attaque meurtrière
anti-israélienne dans ce lieu ultrasensible. La veille, trois Arabes israéliens
ont tué par balles deux policiers israéliens, avant d'être pourchassés et
abattus sur l'esplanade des Mosquées, le troisième lieu saint de l'islam.
Ce site, également révéré par les juifs comme le Mont du
Temple, est situé dans la partie orientale de Jérusalem occupée par Israël
depuis 1967. Immédiatement après l'attentat, l'un des plus graves incidents
dans ce secteur au cœur du conflit israélo-palestinien, les autorités
israéliennes ont exceptionnellement interdit l'accès de l'esplanade jusqu'à
dimanche au moins. Les forces de l'ordre ont mis en place un dispositif
impressionnant. Des barrières ont été installées pour empêcher les voitures et
les piétons de s'approcher de la porte de Damas. Seuls ceux disposant de
papiers d'identité prouvant qu'ils résident dans la vieille ville ont pu
passer.
«Il ne s'agit pas de sécurité. Ils veulent punir les
citoyens arabes de Jérusalem», s'insurge le Palestinien Bader Jweihan, un
comptable de 53 ans qui a tenté sans succès de rejoindre son lieu de travail.
Moussa Abdelmonem, 73 ans, a essayé lui aussi avec l'aide de ses petits-enfants
de franchir le barrage policier. En vain. Propriétaire d'une librairie, il
réside à l'extérieur des remparts. Il n'a pas pu aller prier à la mosquée
al-Aqsa sur l'esplanade. «Cette mosquée n'est pas seulement destinée aux
musulmans. Des touristes s'y rendent. Cette ville appartient au monde. Elle
doit être ouverte», lance-t-il.
La porte de Jaffa était en revanche ouverte sous une très
haute surveillance policière. «Tout cela me stresse un peu», admet Ewa, une
touriste polonaise qui préfère ne pas donner son nom. À la porte des Lions à
l'endroit où l'attaque a eu lieu, la police contrôle cartes d'identité et
passeports. Le premier ministre Benyamin Nétanyahou a donné instruction de
«renforcer de façon significative les arrangements de sécurité autour des voies
d'accès au Mont du Temple». À la suite de précédentes attaques, les
responsables israéliens avaient évoqué la possibilité d'installer des caméras
de surveillance supplémentaires et des détecteurs de métaux pour empêcher
l'introduction d'armes à feu. Mais, selon les médias, la Jordanie, gardienne
des lieux saints musulmans de Jérusalem, a refusé ces mesures.
«Manière responsable»
Benyamin Nétanyahou a rejeté les critiques d'Amman contre la
fermeture de l'esplanade. «Au lieu de dénoncer l'attaque terroriste, la
Jordanie a choisi d'attaquer Israël. Il serait approprié que toutes les parties
impliquées, y compris la Jordanie, fassent preuve de retenue et évitent
d'enflammer l'atmosphère», a-t-il dit, cité par des responsables.
La Jordanie et les autorités palestiniennes à Ramallah, en
Cisjordanie occupée, ont appelé à une «réouverture immédiate» du site. Mais
Benyamin Nétanyahou a précisé que «c'est en fonction d'une estimation qui sera
faite dimanche que le site sera rouvert de façon graduelle pour les fidèles et
les visiteurs». En outre, en raison des fortes tensions, le premier ministre
israélien pourrait renoncer à sa décision de lever l'interdiction aux députés
israéliens de se rendre sur ce site à titre de test durant cinq jours à compter
du 23 juillet, selon la télévision publique. Il avait imposé cette interdiction
il y a deux ans après une vague de violences déclenchées en partie par la
crainte des Palestiniens de voir Israël prendre le contrôle exclusif de
l'esplanade.
Les juifs sont autorisés à se rendre sur ce site, mais pas
d'y prier. Benyamin Nétanyahou a répété que le «statu quo sera préservé», après
l'attaque de vendredi. Il a également eu une rare conversation téléphonique
avec le président palestinien Mahmoud Abbas qui a exprimé «son rejet de tout
acte de violence d'où qu'il vienne». Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, a
mis en garde contre une flambée de violence, après avoir condamné l'attaque et
appelé «tout le monde à agir de manière responsable».
Depuis octobre 2015, les violences ont causé la mort de 281
Palestiniens, de 44 Israéliens, de deux Américains, de deux Jordaniens, d'un
Érythréen, d'un Soudanais et d'une Britannique, selon un décompte de l'AFP. Ces
violences avaient fortement baissé ces derniers mois.
Le mufti de Jérusalem annonce avoir été libéré (14.07.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFPMis à jour le 14/07/2017 à 18:04
Publié le 14/07/2017 à 18:01
Le mufti de Jérusalem, Mohammed Hussein, a annoncé avoir été
libéré par la police israélienne qui l'avait arrêté plus tôt vendredi après une
attaque dans laquelle deux policiers israéliens ont été tués. "J'ai été
libéré", a-t-il affirmé dans une très brève déclaration au téléphone. Un
de ses fils, Ahmad, a confirmé la libération sans condition de son père et
précisé que la police s'était contentée de l'interroger durant son arrestation
de quelques heures.
Jérusalem: deux policiers israéliens tués (14.07.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFP - Mis à jour le 14/07/2017 à 12h47
| Publié le 14/07/2017 à 11h27
Deux policiers israéliens grièvement blessés dans l'attaque
à l'arme à feu dans la Vieille ville de Jérusalem vendredi ont succombé à leurs
blessures, a indiqué une porte-parole de la police. Les deux policiers étaient
âgés de 22 et 30 ans, a précisé la porte-parole, ajoutant qu'un troisième avait
été blessé légèrement dans l'attaque dont les trois auteurs ont été tués par
les forces de l'ordre israéliennes.
La Vieille ville de Jérusalem a été entièrement bouclée par
les forces de police peu après les échanges de tirs. La police a par ailleurs
indiqué que toutes les entrées de l'esplanade des Mosquées avaient été fermées
et que "les prières du vendredi ne s'y tiendraient pas".
C'est la première attaque d'une telle ampleur à l'arme à feu
depuis des années à l'intérieur des remparts de la Vieille ville, située à
Jérusalem-Est annexée et occupée par Israël, soulignent les commentateurs.
L'esplanade des Mosquées est le troisième lieu saint de l'islam. En contrebas,
le mur des Lamentations, désigné sous le nom de mont du Temple par les juifs,
est le lieu le plus sacré du judaïsme.
Depuis octobre 2015, Israël et les Territoires palestiniens
sont en proie à des violences qui ont causé la mort de 277 Palestiniens (bien
277), 42 Israéliens, deux Américains, deux Jordaniens, un Érythréen, un
Soudanais et une Britannique, selon un décompte de l'AFP. La majorité des
Palestiniens tués sont des assaillants ou assaillants présumés, souvent jeunes,
agissant seuls et armés de couteaux.
Pierre Rehov : « Pourquoi l'État palestinien n'a toujours
pas vu le jour » (13.07.2017)
Publié le 13/07/2017 à 20h50
FIGAROVOX/TRIBUNE - Pierre Rehov revient sur l'histoire de
la Palestine et les échecs successifs, tout au long du XXème siècle, des
tentatives d'établissement d'une solution politique durable avec Israël.
Pierre Rehov est reporter, écrivain et réalisateur de
documentaires, dont le dernier, «Unveiling Jérusalem», retrace l'histoire de la
ville trois fois sainte.
L'identité collective dépend du groupe qui la porte et non
de ceux qui se donneraient mission de la lui accorder. En vertu de cette
évidence, personne ne devrait s'interroger sur le droit d'un groupe à exister,
ni remettre en question l'identité qu'il s'attribue. Ceci est valable pour les
peuples comme pour les nations.
Que dire alors d'un groupe qui maintiendrait son identité
exclusivement en opposition à un autre, avec la volonté à peine masquée de le
remplacer ?
N'en déplaisent à ceux qui les soutiennent aveuglément, les
faits historiques sembleraient démontrer que c'est le cas du Peuple
Palestinien.
Cette nation en devenir mérite, bien sûr, respect et
compassion. Mais comment fermer les yeux devant l'intolérable stratégie qui,
depuis des décennies, les conduit à détourner officiellement à leur profit
exclusif tous les lieux saints du Judaïsme, depuis le Mont du Temple à
Jérusalem, au caveau des Patriarches de Hébron ?
Qu'une organisation mondiale telle que l'UNESCO se soit
faite complice de telles pantalonnades, au risque de perdre toute crédibilité
pour sa mission, ne fait qu'ajouter à l'affront subi par l'Histoire de
l'humanité.
De la même manière, les partisans du B.D.S, seul mouvement
international à prôner le boycott d'un pays tout entier et son principal
fondateur, le Koweitien Omar Barghouti, n'hésitent pas à affirmer que le but du
mouvement est la création d'un état palestinien binational sur toute la
Palestine mandataire. Autrement dit, un état appelé à devenir musulman par
renversement démographique, dans lequel les Juifs reviendraient à leur
situation antérieure de citoyens de seconde zone. Des «dhimmis».
Le Père Patrick Desbois, que j'ai eu l'honneur de rencontrer
pendant la seconde Intifada, évoquait déjà «la sécularisation de la théorie de
substitution».
Mais, alors que l'universitaire d'extrême gauche Shlomo Sand
reçut un accueil triomphal dans le monde arabe et parmi les antisémites
occidentaux à la sortie de son essai «Comment le peuple juif fut inventé», tout
questionnement sur les origines du peuple palestinien risque de provoquer
davantage de grincements de dents.
Et pourtant.
Interviewé sur son identité palestinienne en mars 1977 par
le quotidien hollandais Trouw, Zuheir Mohsen, alors l'un des principaux leaders
de l'OLP répondit : «Il n'y a aucune différence entre les Jordaniens, les
Palestiniens, les Syriens ou les Libanais. Nous faisons tous partie de la
Nation Arabe… C'est uniquement pour des raisons politiques que nous mettons en
avant notre identité palestinienne. Parce que c'est dans l'intérêt du monde
arabe de soutenir l'existence des Palestiniens pour contrebalancer les
Sionistes. Cependant, la création d'une identité palestinienne indépendante
n'est que tactique. L'établissement d'un État Palestinien est une arme contre
Israël et pour l'unité du monde arabe».
C'était, bien sûr, avant les accords d'Oslo.
Mais les interventions des dignitaires arabes allant dans ce
sens sont nombreuses depuis. Pour n'en citer qu'une, le 21 août 2012, Fathi
Hammad, ministre de la sécurité de la bande de Gaza, affirmait devant la
télévision égyptienne: «Mes frères, la moitié des Palestiniens sont jordaniens,
et l'autre moitié, saoudiens».
Tout peuple auto-proclamé a une histoire et celle des
Palestiniens, souvent réécrite pour les besoins de la cause, s'inscrit dans un
contexte qui gagnerait à être rappelé, pour tout amoureux d'une paix authentique.
Le premier nationalisme palestinien né en parallèle au
mouvement sioniste, dans un cadre conflictuel avec «l'occupant» anglais, fut
rapidement oublié à la naissance d'Israël par le reste de la planète, y compris
le monde arabe, pour deux raisons.
La première : il avait été porté par un Nazi notoire, ami
d'Hitler et de Himmler, complice de la Solution Finale, le grand Mufti Hadj
Amine Al Husseini.
La seconde et sans doute la plus importante : l'ensemble des
pays arabes, convaincus qu'ils ne feraient qu'une bouchée de l'état Juif
naissant, refusèrent le plan de partage de l'ONU de 1947, qui aurait dû donner
naissance à une Palestine indépendante, aux côtés d'Israël.
Cinq pays arabes attaquèrent la jeune nation, qui résista,
remporta quelques victoires et survécut.
Cette première guerre eut plusieurs conséquences.
L'exode de six cent cinquante mille Arabes «ayant vécu
depuis au moins deux ans en Palestine» (selon la définition de l'UNRWA) et
leur établissement, à la charge de l'ONU, dans des camps insalubres par les
pays avoisinants (Jordanie, Syrie et Liban notamment).
Celui de neuf cent mille Juifs spoliés, harcelés ou chassés
des pays musulmans, dont près de six cent mille trouvèrent refuge en Israël.
Et la conquête puis l'occupation de la Judée-Samarie (rebaptisée Cisjordanie) par le royaume Hachémite, tandis que l'Égypte
s'emparait de la bande de Gaza.
L'histoire de la Palestine aurait pu s'arrêter là.
Car les pays arabes limitrophes d'Israël avaient bien
d'autres chats à fouetter que se préoccuper de ces malheureux réfugiés à la
charge du monde occidental, citoyens de dernière zone qui leur fournissaient
des troupes supplétives permettant de perpétuer le conflit avec Israël sous
forme d'actions terroristes.
Citons sur ce point Richard Crossrrian, député travailliste
anglais, repris dans Le Monde par Tibor Mendé, le 21 avril 1951: «Tant que nous
compterons sur l'ONU pour faire quelque chose de sérieux pour l'établissement
des réfugiés, nous ne ferons que nous leurrer, car l'ONU est une organisation
politique. II y a la Ligue arabe et toute la politique de la Ligue arabe...! La
Ligue arabe a besoin du problème des réfugiés pour maintenir la cohésion contre
Israël...»
Dès son accession au pouvoir en 1952, Nasser n'eut qu'une
obsession : devenir le leader incontesté du Proche Orient arabe par la fondation
d'un panarabisme, dont l'Égypte prendrait la gouvernance.
Mais à partir de 1960, le Raïs allait essuyer de nombreux
revers, rendant son projet improbable.
Échec de sa réforme agraire, méfiance de la Jordanie,
opposition de l'Arabie Saoudite, furieuse de l'adhésion du Yémen à la RAU,
croissance de l'influence des frères musulmans, rivalité avec Bourguiba…
Suite à des échecs répétés, Nasser eut impérativement besoin
de redorer son blason.
C'est alors qu'il se souvint d'une cause largement oubliée,
qui entre 1948 et 1956 avait eu pour principe fédérateur de masquer les
divergences d'intérêts arabes.
L'antisionisme.
Le raïs s'est immédiatement tourné vers ses conseillers les
plus experts en stratégie. D'anciens nazis et des membres du KGB (dont il a été
révélé depuis que Mahmud Abbas faisait partie). Le souvenir encore vivace de
l'extermination des Juifs d'Europe rendait la propagation de l'antisionisme
difficile, surtout auprès de la gauche occidentale, à l'exception du parti
communiste.
Il fallait avancer dans une direction qui permettrait de
faire accepter cette cause auprès notamment d'une Europe traumatisée.
Le 28 mai 1964, se réunit à Jérusalem le premier Congrès
National Palestinien, auquel, curieusement, aucun réfugié arabe de Palestine ne
fut convié. C'est durant cette instance que s'est créée l'OLP, dont la
direction fut confiée un peu plus tard au plus fidèle des proches de Nasser, un
certain Mohammed Yasser Abdel Rahman plus connu sous son nom de guerre Yasser
Arafat.
Arafat était né au Caire, avait combattu aux côtés des
frères musulmans, mais son appartenance lointaine à la famille d'Hadj Amine
Husseini en faisait un authentique Palestinien.
La charte de l'OLP, pour la première fois, remplaça le terme
«Arabe de Palestine» par celui de «Peuple Palestinien».
Une nouvelle identité nationale était née.
Sa définition, d'après la charte reposait sur les concepts
suivants :
«La Palestine est le territoire du mandat britannique qui
constitue une unité territoriale indivisible… Le peuple arabe détient le droit
légal sur sa patrie et déterminera son destin après avoir réussi à libérer son
pays en accord avec ses vœux, de son propre gré et selon sa seule volonté… Le
peuple palestinien désigne les citoyens arabes qui résidaient habituellement en
Palestine jusqu'en 1947»
Il est à noter que, bien que déclaré caduque par Yasser
Arafat, la charte de l'OLP n'a jamais été modifiée.
Puisqu'un Peuple venait d'être créé, il fallait expliquer
les raisons de son inexistence matérielle, son manque de racines et de présence
dans l'histoire et, évidemment, en accuser le sionisme, dont le seul objectif
n'était pas l'autodétermination des Juifs sur leur terre ancestrale, mais bien
la victimisation de leurs voisins.
La raison de tant de méchanceté ? La reproduction par les
Juifs, pour se venger, du sort qu'ils avaient subi dans les camps nazis, dont
l'existence même était pourtant contestée comme une invention sioniste de plus.
Mahmud Abbas ne venait-il pas d'obtenir son doctorat
d'histoire à l'Université de Moscou en publiant une thèse négationniste ?
Mais le Moyen Orient n'est jamais à une contradiction près…
L'entreprise sioniste était définie par l'article 22 de
cette même charte comme : «un mouvement politique, organiquement lié à
l'impérialisme mondial et opposé à tous les mouvements de libération et de
progrès dans le monde. Le sionisme est par nature fanatique et raciste».
Le ton était donné puisque, brusquement, le nationalisme
Juif était dégradé au rang de force obscurantiste et colonialiste contre
laquelle tout humaniste bien-pensant devait s'insurger.
Attendu qu'Israël était défini comme pays «voyou», tous les
moyens étaient admis pour le combattre et annihiler son intolérable projet
expansionniste. Selon cette nouvelle narration, les Juifs n'avaient pas
reconstruit leur nation sur les terres d'une région aride et quasiment laissée
à l'abandon. Ils avaient volé un pays, la Palestine, dont les légitimes
propriétaires vivaient désormais dans des camps.
La guerre de six jours, et la victoire écrasante d'Israël
allaient apporter l'eau nécessaire à faire tourner le moulin de sa destruction
progressive «par la diplomatie, si la guerre n'aboutit pas» pour en revenir une
fois de plus à la charte de l'OLP.
En créant des zones tampon nécessaires à sa sécurité, Israël
venait enfin de prouver sa nature colonialiste. Les attentats terroristes qui
ensanglantaient l'État Hébreu depuis sa création, trouvaient donc leur
justification.
La Palestine qui aurait pu voir le jour entre 1948 et 1967,
ne fût-ce qu'en répondant positivement au partage décidé par l'ONU, ou tout
simplement parce que la Jordanie et l'Égypte en avaient fait leurs territoires,
devait maintenant exister à tout prix.
Lorsqu'Israël proposa la restitution des territoires qu'elle
avait gagnés à l'issue de cette guerre de survie en échange d'une paix globale,
ce fut pour se faire opposer les trois fameux «Non» de la ligue arabe, réunie
le 3 septembre 1967 à Khartoum.
Non à la paix avec Israël, non à la reconnaissance d'Israël,
non à toute négociation avec Israël.
Cette fois, pour de bon, le Peuple palestinien était né.
Avec, pour conséquence, la multiplication des attaques terroristes contre
Israël et les intérêts Juifs du monde entier.
À la Shoah, les Palestiniens opposèrent la Nakba. Face aux 6
millions de Juifs morts dans les camps, ils additionnèrent 6 millions de
réfugiés. Le mur des lamentations avait déjà été renommé «mur Al Buraq». Un
Juif né à Hébron, dont les ancêtres pouvaient être retracés sur des millénaires,
était maintenant «un colon». Que dire alors de ceux d'immigration récente ?
En 1976, peu de temps après la création de l'OPEP, le
sionisme allait même être défini comme une «forme de racisme» par les Nations
Unies, alors dirigées par l'ancien nazi Kurt Waldheim.
Les condamnations se sont depuis multipliées, sans tenir
compte un seul instant du fait que, s'ils avaient vraiment voulu un pays, les
Arabes de Palestine l'auraient eu depuis longtemps.
Et, certes, face à cette situation aberrante, et déchiré par
des conflits politiques intérieurs, les gouvernements israéliens successifs ont
commis à leur tour toutes les erreurs possibles, comme s'ils avaient besoin
d'offrir à l'ennemi les bâtons qui serviraient à les battre.
Mais, pour citer l'ancien ministre israélien Golda Meir: «On
ne peut pas et on ne doit pas changer le passé parce qu'il ne répond pas aux
exigences du présent».
Pour que le peuple palestinien obtienne son
autodétermination, il faudra qu'il commence par renoncer à détruire et
remplacer Israël. Mais le musée de l'histoire palestinienne récemment construit
à Ramallah reste désespérément vide.
À moins de considérer Moïse et le roi David comme des
ancêtres de Mahmud Abbas et d'Ismaël Haniyeh.
La rédaction vous conseille :
Accord sur l'eau entre Israël et la Palestine (13.07.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFPMis à jour le 13/07/2017 à 14:26
Publié le 13/07/2017 à 14:20
L'envoyé du président américain Donald Trump pour la paix au
Moyen-Orient a annoncé, aujourd'hui, qu'Israël fournirait aux palestiniens des
millions de mètres cubes d'eau par an, alors que Washington tente de rétablir
la confiance entre israéliens et palestiniens.
Jason Greenblatt a salué une "étape importante"
dans le cadre d'un accord régional plus large sur l'eau, alors qu'Israël a
annoncé qu'il fournirait plus de 32 millions de mètres cubes d'eau aux
palestiniens chaque année.
"L'eau est une denrée précieuse au Moyen-Orient. Les
Etats-Unis se félicitent de l'accord conclu entre l'Autorité palestinienne et
le gouvernement israélien qui permettra la vente de jusqu'à 33 millions de
mètres cubes d'eau d'Israël à l'Autorité palestinienne", a déclaré
l'émissaire américain lors d'une cérémonie de signature à Jérusalem.
L'accord annoncé fait partie d'un projet d'eau plus large
impliquant la mer Rouge et la mer Morte, qui doit être développé ces cinq
prochaines années, mais les palestiniens devraient commencer à recevoir l'eau
avant, selon Tzahi Hanegbi. Cet accord devrait réduire la pénurie d'eau dans
les territoires palestiniens, y compris dans la bande de Gaza, où plus de 95 %
de l'eau n'est pas potable.
LIRE AUSSI:
» Israël-Palestine : l'introuvable « solution à un État »
Zeev Sternhell : « Benyamin Nétanyahou ne recule que devant la force » (12.07.2017)
La visite du premier ministre israélien à Paris le 16 juillet vise à « demander à la France de renoncer à l’indépendance de la Palestine », analyse dans une tribune l’historien israélien Zeev Sternhell. Il estime que Paris ne doit pas céder.
LE MONDE | 12.07.2017 à 10h00 • Mis à jour le 16.07.2017 à 07h08 | Par Zeev Sternhell (Historien)
Un militant pro-palestinien distribue des masques pour protester contre la visite de Benyamin Nétanyahou en France, à Paris le 15 juillet.
TRIBUNE. Le premier ministre d’Israël, à la tête d’un gouvernement qui se situe bien à droite du Front national (FN), vient à Paris avec la volonté de convaincre Emmanuel Macron d’infléchir, sinon de modifier radicalement, la politique traditionnelle de la France sur la question palestinienne. En d’autres termes, sous le couvert de sa langue de bois habituelle, Nétanyahou souhaite que la France, qui avec l’Allemagne parle au nom de l’Europe, abandonne l’idée de l’indépendance palestinienne et se limite à la préservation indéfinie du statu quo.
Il expliquera au président que ce n’est pas à la colonisation de la Cisjordanie, avec l’implantation de 350 000 juifs dans les territoires occupés en juin 1967, qu’incombe la responsabilité du blocage de la situation actuelle, mais au refus palestinien de reconnaître Israël comme un Etat juif. Selon lui et les siens, la reconnaissance d’Israël par l’Organisation de la libération de la Palestine (OLP) au temps de son fondateur Yasser Arafat, tout comme les accords d’Oslo de 1993, signifient peu de chose car il leur manque la clé de voûte : la reconnaissance des droits inaliénables des juifs sur la Palestine historique.
En France et en français, le terme « Etat juif » est synonyme de l’Etat d’Israël, ce qui n’est pas du tout la signification que lui prête en hébreu la droite israélienne. C’est pourquoi les nationalistes travaillent actuellement sur un projet de loi qui doit fixer définitivement le statut de tous les Arabes palestiniens sous contrôle israélien.
Non seulement il faut empêcher à tout prix que l’entité nationale palestinienne, en se donnant les structures d’un Etat indépendant, accède à un statut d’égalité avec l’Etat israélien, mais aussi il importe de changer profondément la structure constitutionnelle d’Israël même, où les Arabes constituent 20 % de la population.
Citoyens de seconde zone
Alors que, dans les textes en vigueur, l’Etat d’Israël...
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/07/12/zeev-sternhell-benyamin-netanyahou-ne-recule-que-devant-la-force_5159398_3232.html#LSycqkOZ34tTpY0Y.99
Israël : un «nouveau Macron» à la tête du Parti travailliste (11.07.2017)
Entouré de ses soutiens, Avi Gabbay (au centre) célèbre sa victoire à la
présidence du Parti travailliste, lundi à Tel-Aviv.
Par Marc Henry
Mis à jour le 11/07/2017 à 18h21 | Publié le 11/07/2017 à
18h09
Avi Gabbay, un outsider à l'ascension fulgurante, a pour
mission de remobiliser un parti d'opposition en perte de vitesse.
Un «nouveau Macron»: Avi Gabbay, le nouveau patron du Parti
travailliste israélien élu lundi à la surprise générale lors de primaires, a eu
droit à ce titre de consécration dans les médias. Comme le président français,
il a effectivement connu une ascension fulgurante qui a pris de court tout
l'establishment politique et la plupart des commentateurs. Avi Gabbay ne s'est
encarté qu'en décembre avant de se lancer immédiatement dans la course.
Ses ambitions paraissaient totalement déraisonnables à sept
mois du scrutin. Il ne disposait d'aucun soutien des caciques travaillistes,
ralliés dans leur majorité à son rival Amir Peretz. Ce politicien chevronné
était pourtant soutenu par l'appareil d'un parti en perte de vitesse qui rêve
depuis seize ans de reprendre le pouvoir en délogeant Benyamin Nétanyahou,
premier ministre de droite jusqu'à présent indéboulonnable.
Un défi qu'Avi Gabbay est pourtant décidé à relever. Il a
franchi la première étape, mais le chemin s'annonce semé d'embûches. À 50 ans,
arborant une coupe à la Du Glesclin, il a suivi une carrière atypique oscillant
entre secteurs privé et public. Issu d'une famille nombreuse et pauvre
originaire du Maroc, il incarne l'exemple de la méritocratie locale moteur de
promotion sociale. Brillant sujet à l'école, il intègre lors de son service
militaire une unité d'élite spécialisée dans l'espionnage électronique et
décroche un grade de commandant. Après des études d'économie et de gestion, il
rejoint le prestigieux service du budget du ministère des Finances, avant
d'intégrer Bezek, le plus grand groupe de télécommunication du pays. Là aussi,
il gravit au pas de charge tous les échelons et devient même PDG. Mais cette
réussite lui laisse apparemment un goût de trop peu.
Avi Gabbay entre en politique et intègre Koulanou, un parti
de centre droit. Il devient ministre de l'Environnement dans le gouvernement de
Benyamin Nétanyahou. De nouveau, il se sent à l'étroit. L'arrivée au ministère
de la Défense d'Avigdor Lieberman, un ultranationaliste coutumier deproclamations va-t-en-guerre, le pousse à la démission. Sans attache, il se
décide alors de partir à l'assaut d'un Parti travailliste en chute libre dans
les sondages, incapable d'offrir une alternative crédible; autrement dit, une
formation à bout de souffle.
Un processus de paix
Il dispose d'un atout : c'est un Séfarade, ces juifs
orientaux majoritaires dans le pays qui votent traditionnellement à droite.
Habilement, il joue à la fois la carte sociale et celle du renouvellement d'une
génération de politiciens. Sur la question palestinienne, en revanche, il ne
fait guère preuve d'originalité et pratique un consensus assez vague. Il assure
que «le conflit peut être résolu» avec la création d'un État palestinien, dont
les frontières seraient déterminées par des échanges de territoires permettant
à la grande majorité de 400.000 Israéliens installés en Cisjordanie de rester
sur place. Mais la question du processus de paix est restée à l'arrière-plan
durant la campagne.
Reste désormais à savoir si sa victoire aux primaires
constitue un véritable tremplin vers le pouvoir. Selon les sondages, le Parti
travailliste sous sa direction n'a aucune chance d'inquiéter Benyamin
Nétanyahou, à moins qu'Avi Gabbay parvienne sur sa lancée actuelle à créer une
véritable dynamique. Son inexpérience mise en avant par ses nombreux
adversaires constitue son principal handicap. C'est d'ailleurs pour combler ce
vide qu'Ehoud Barak, ancien chef d'état-major, ex-ministre de la Défense et
dernier travailliste à avoir été premier ministre, s'est empressé de se
mobiliser en sa faveur, espérant sans doute fournir la caution sécuritaire à Avi
Gabbay, et former un «ticket gagnant» pour les prochaines élections prévues,
sauf imprévu, en 2019.
La rédaction vous conseille :
L'Unesco inscrit Hébron au patrimoine mondial (07.07.2017)
Par Eric Bietry-Rivierre Mis à jour le 07/07/2017 à 16:32 Publié le 07/07/2017 à 16:18
Vendredi, l'organisation internationale a déclenché une tempête diplomatique entre Israéliens et Palestiniens en qualifiant «d'islamique» la vieille ville d'Hébron en Cisjordanie occupée et en la déclarant «zone protégée» du patrimoine mondial.
L'Unesco a déclaré vendredi la vieille ville d'Hébron, en Cisjordanie occupée, «zone protégée» du patrimoine mondial. L'Unesco juge le site érigé durant la période mamelouke (entre 1250 et 1517) «d'une valeur universelle exceptionnelle en danger». Elle l'a inscrit sur deux listes - celle du patrimoine mondial et celle du patrimoine en péril - à l'issue d'un scrutin impliquant les vingt et un membres du Comité réuni à Cracovie (Pologne). Six se sont abstenus et trois ont voté contre mais douze pour. Or, vu l'abstention, la majorité requise était de dix voix.
Hébron abrite une population de 200.000 Palestiniens et de quelques centaines de colons israéliens. Ceux-ci vivent dans une enclave protégée par des soldats, près du groupe d'édifices enceint au Ier siècle de notre ère, que les juifs appellent Tombeau des Patriarches et les musulmans mosquée d'Ibrahim.
Lieu de pèlerinage pour les juifs, les chrétiens et les musulmans
L'endroit abriterait la dépouille d'Abraham, père des trois religions monothéistes, celles de son fils Isaac, de son petit-fils Jacob et de leurs épouses Sarah, Rebecca et Léa. Très tôt il a été un lieu de pèlerinage pour les juifs, les chrétiens et les musulmans. Il se trouvait situé au croisement des routes caravanières partant du sud de la Palestine, du Sinaï, de l'est de la Jordanie et du nord de la péninsule arabique.
À l'époque du mandat britannique sur la Palestine, une communauté juive vivait à Hébron. Mais elle avait été contrainte de partir à la suite du meurtre de 67 juifs en 1929. En 1994, un colon israélo-américain avait ouvert le feu dans le lieu saint, tuant 29 fidèles musulmans en prière avant d'être lynché...
Actuellement, les échoppes du marché central sont en grande partie vides. Des filets ont été placés au-dessus pour les protéger des détritus lancés par des colons.
Selon Alaa Shahin, membre de la municipalité, le vote pourrait «aider à soutenir le tourisme» et «les efforts des Palestiniens à empêcher toute tentative de destruction». Ce vote est «un succès dans la bataille diplomatique menée par les Palestiniens sur tous les fronts face aux pressions israéliennes et américaines», s'est félicité le ministère palestinien des Affaires étrangères. Le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères Emmanuel Nahshon avait auparavant qualifié le décision de l'Unesco de «souillure morale».
Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a qualifié la décision de l'Unesco de «délirante». L'État hébreu estime que la résolution nie une présence juive ancienne de 4000 ans. «Une autre décision délirante de l'Unesco (...) ils ont estimé que le tombeau des Patriarches à Hébron est un site palestinien, ce qui veut dire non juif, et que c'est un site en danger», a affirmé Nétanyahou dans une vidéo diffusée par ses services et mise en ligne sur sa page Facebook. En mai, il avait rejeté un projet de résolution sur le statut de Jérusalem le présentant comme «puissance occupante». Puis il avait empêché des chercheurs de l'Unesco d'effectuer une visite à Hébron.
Vendredi, le Comité a également inscrit sur la liste du patrimoine mondial le complexe W-Arly-Pendjari (Bénin et Burkina Faso) qui est une extension du parc national du W au Niger. Éléphants, lamantins, guépards, lions et léopards vivent encore à l'état naturel dans cette vaste étendue de savane. À Cracovie, le processus d'élection des sites jugés de haute valeur se poursuit jusqu'au 9 juillet inclus.
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Pourquoi la paix continue d'être impossible entre Israël et Palestine (30/06/2017)
Par Pierre Rehov Publié le 30/06/2017 à 18:05
http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2017/06/30/31002-20170630ARTFIG00338-pourquoi-la-paix-continue-d-etre-impossible-entre-israel-et-palestine.php
http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2017/06/30/31002-20170630ARTFIG00338-pourquoi-la-paix-continue-d-etre-impossible-entre-israel-et-palestine.php
FIGAROVOX/ANALYSE - Après dix ans de présence du Hamas dans la bande de Gaza, le reporter Pierre Rehov fait le point sur le conflit Israélo-Palestinien. Il rappelle quelles sont les raisons principales qui rendent la paix toujours aussi improbable.
Pierre Rehov est reporter, écrivain et réalisateur de documentaires, dont le dernier, «Unveiling Jérusalem», retrace l'histoire de la ville trois fois sainte.
Un adage largement admis par la sagesse populaire est malmené depuis près de soixante dix ans au Moyen Orient. «On ne peut faire la paix qu'avec ses ennemis». Car, encore faut-il être capable de définir l'ennemi.
La nébuleuse terroriste étant multicéphale, le monde musulman ayant, dans son ensemble, rejeté Israël depuis sa fondation et l'Autorité Palestinienne ne symbolisant qu'un point d'achoppement d'un conflit bien plus large, le simple fait d'avoir rebaptisé le conflit Israélo-Arabe (qui s'étend à l'Iran depuis la révolution de 1979 ) en conflit Israélo-Palestinien, cache une réalité bien plus vaste à laquelle Israël ne cesse d'être confronté.
S'il est tout à fait légitime de critiquer le gouvernement Israélien, comme celui de n'importe quel pays, et même de s'insurger contre nombre de ses politiques, il serait dommageable de passer à coté de certaines vérités, qui font que les israéliens s'inquiètent de la crédibilité du partenaire pour la paix que l'on tente de leur imposer.
1- L'Autorité Palestinienne verse des pensions aux responsables d'attentats terroristes et à leurs familles.
Tout en affirmant avoir une main tendue vers la réconciliation, Mahmud Abbas continue de consacrer une partie du budget de l'autorité palestinienne à la rémunération des terroristes enfermés dans les prisons israéliennes, de leurs familles et de celles dont les membres ont été éliminés au cours d'un attentat. La loi palestinienne est claire dans ce sens. Le montant des allocations et des pensions versées est proportionnel à la lourdeur de la peine, autrement dit au nombre des victimes, juives ou non juives, entraîné par le terroriste bénéficiaire.
Il s'agit d'une pratique décriée depuis longtemps par les gouvernements israéliens successifs et, depuis peu, par la Maison Blanche et certains gouvernements européens.
Pour l'Autorité Palestinienne, s'infiltrer dans une maison et assassiner une jeune fille endormie dans son sommeil, tirer à vue sur des consommateurs attablés à la terrasse d'un restaurant, ou se faire exploser au milieu d'adolescents devant une boite de nuit, est un acte de résistance contre l'occupation israélienne. Soit dit en passant, ces «actes contre l'occupation» étaient monnaie courante avant 1967 et la conquête par Israël des territoires préalablement occupés par l'Égypte et la Jordanie.
Selon le code civil palestinien, ces terroristes bénéficient du titre de mujahid (combattants) lorsqu'ils sont vivants, ou de shahid (martyrs) lorsqu'ils ont perdu la vie au cours de leur «mission».
Très récemment, Mahmud Abbas a été jusqu'à traiter le premier ministre israélien de «raciste» pour avoir osé affirmer que ces sommes monstrueuses, (7% du budget de l'AP) finançaient et incitaient au terrorisme. Interrogé sur la nécessité et la raison de cette pratique, il a répondu que c'était son «obligation sociale inscrite dans la loi».
Imaginons un instant la France voulant faire la paix avec Daesh, tandis que Daesh continue à promettre des retraites à vie et autres récompenses, à quiconque renouvellerait le massacre du Bataclan ou de la promenade des Anglais à Nice.
Impensable.
C'est pourtant la situation à laquelle est confrontée Israël, tant que son seul interlocuteur reste l'Autorité Palestinienne.
2 - Mahmud Abbas, élu pour 4 ans en 2005, est toujours au pouvoir
Ce simple fait affaiblit la position du Président de l'Autorité Palestinienne qui n'a donc aucune légitimité démocratique. Un moindre mal dans une région accoutumée aux dictatures. Mais si les dirigeants occidentaux continuent de lui accorder leur soutien total, c'est qu'il est talonné dans les sondages par l'organisation terroriste Hamas. En acceptant la moindre concession en faveur d'Israël, qui lui permettrait de retourner à la table de négociations, Abbas risque de perdre le peu de légitimité dont il bénéficie encore et peut-être même de se faire assassiner. Il ne souhaite pas, non plus, entrer dans l'histoire comme le premier dirigeant palestinien ayant normalisé ses relations avec l'ennemi sioniste.
3 - Les Arabes de Palestine ne sont pas prêts à renoncer au «droit au retour»
Si nombre d'exigences arabes sont négociables, il va sans dire que le droit au retour des descendants de descendants des «réfugiés» de 48, maintenus dans des camps par les pays arabes avoisinant, et privés de la quasi totalité de leurs droits, notamment au Liban et en Syrie, est une impossibilité majeure, qui entraînerait la disparition d'Israël sous un flot incontrôlable d'individus sans qualification et nourris dans la haine d'Israël.
Interrogé sur ce point, Abbas répond systématiquement que c'est leur droit inaliénable.
Sa vision de la paix, issue du concept «deux pays pour deux peuples» se résume à une Palestine judenrein ( dans laquelle aucun Juif ne serait toléré) d'un coté, et une nation multiculturelle de l'autre, que la démographie musulmane rendrait rapidement majoritaire.
Autrement dit, deux pays pour un peuple. Un concept inscrit dans la Charte du Fatah et de l'OLP, déclaré caduque par Yasser Arafat, mais qui n'en a jamais été retiré.
Incidemment, aucune mention n'est jamais faite du million de Juifs spoliés et chassés des pays arabes après 1948.
4 - Les manuels scolaires palestiniens ne reconnaissent pas l'existence de l'état d'Israël
Un rapport publié par l'Institut de Suivi de la Paix et de la Tolérance Culturelle, établit que «le programme pour les écoles élémentaires de l'AP, apprend aux élèves à être des martyrs, diabolise et nie l'existence d'Israël, et se concentre sur un retour à un pays exclusivement palestinien». Parmi les documents cités dans le rapport, il y a notamment des cartes dans lesquelles Israël ne figure pas et des passages qui semblent glorifier les attaquants. Récemment, l'UNRWA, organisation créée par l'ONU en 1948 pour venir au secours des réfugiés palestiniens, que l'on ne peut soupçonner de sympathie à l'égard d'Israël, s'est même insurgé contre le contenu des nouveaux manuels scolaires, provoquant l'ire de l'Autorité Palestinienne qui refuse d'en changer le contenu.
5 - L'Autorité Palestinienne voudrait faire annuler la declaration Balfour de 1917
En demandant à l'Angleterre de s'excuser un siècle plus tard pour la déclaration Balfour, qui promettait aux Juifs d'établir un foyer national sur leur terre ancestrale, et en manipulant l'UNESCO et autres organisations dépendant de l'ONU pour systématiquement diaboliser Israël, grâce à la majorité arabe automatique dont elle dispose et aux abstentions européennes, l'AP se met en porte à faux vis à vis des Accords d'Oslo, qui lui interdisent de tenter de résoudre le conflit en dehors de négociations directes.
6 - Yasser Arafat et Mahmud Abbas n'ont jamais accepté les propositions de paix faites par Israël
Arafat l'avait indiqué le 10 mai 1994, à la grande mosquée de Johannesburg, juste après avoir signé les accords d'Oslo. «Ce compromis n'a d'autre valeur que l'agrément accordé à la tribu Koraichi par le prophète Mahomet.» Autrement dit, tout accord avec Israël ne peut être que provisoire et avoir pour but sa disparition.
En août et septembre 2000, en réponse à la proposition de Ehud Barak de reconnaître un état Palestinien démilitarisé, sur 94% des territoires, avec Jérusalem Est pour capitale, et le partage des lieux saints, Yasser Arafat s'est enfui de Camp David, pour annoncer avec fierté à son peuple qu'il avait rejeté les pressions israéliennes et américaines. Résultat: la seconde indifada, avec son concert d'attentats terroristes et de représailles, faisant des milliers de victimes des deux cotés, et laissant à tout jamais deux peuples meurtris et méfiants.
Le successeur d'Arafat, considéré comme modéré comparativement à l'ancien chef terroriste, a également rejeté la proposition encore plus généreuse d'Ehud Olmert en 2006, qui lui aurait accordé le contrôle absolu de 98% des territoires, un droit au retour limité et le contrôle total du Mont du Temple, rebaptisé «Esplanade des mosquées». De fait, Mahmud Abbas n'a même jamais daigné répondre à Olmert, et s'en vante sous divers prétextes chaque fois qu'il en a l'occasion.
7 - Le retrait de Gaza a entrainé la prise de pouvoir du Hamas, et trois guerres meurtrières
La restitution du Sinaï à l'Egypte ayant abouti à un fragile accord de paix entre les deux pays, scrupuleusement respecté depuis, le Premier Ministre Ariel Sharon a voulu retenté l'expérience, en offrant l'intégralité de Gaza à l'Autorité Palestinienne en 2005, déracinant par la même occasion plus de 10,000 habitants juifs de la bande. L'idée était de faire de cette ancienne enclave égyptienne un nouveau Singapour, avec l'aide de la communauté internationale. Un coup d'état suivi d'une purge sanguinaire ont malheureusement conduit l'organisation terroriste Hamas au pouvoir. Les roquettes ont commencé de pleuvoir sur Israël, provoquant trois confrontations, en 2009, 2012 et 2014.
8 - L'Autorité Palestinienne voudrait obtenir en préalable à toute négociation l'intégralité de ce qui pourrait lui accordé en cas d'accord final
Mahmud Abbas le répète à l'envie. Toute négociation avec Israël doit être basée sur la création d'un Etat Palestinien dans les frontières de 67, avec Jérusalem pour capitale et une juste résolution du problème des réfugiés.
Autrement dit, en préalable à tout nouveau processus de paix, l'AP doit être garantie d'obtenir ce qu'elle souhaite, sans faire de son coté aucune concession.
Chaque fois qu'Israël s'insurge contre son intransigeance, l'AP l'accuse de détruire le processus de paix, ce qui la justifie d'avoir recour au terrorisme.
Ces huit points étant des faits incontestables, ont conduit l'actuelle administration américaine à reconsidérer son implication au Moyen Orient, après la visite expresse de Jason Greenblatt et Jared Kushner auprès des deux parties.
Mais la situation au Proche Orient s'affirmant de plus en plus volatile, un nouveau projet de processus plus global, impliquant les pays limitrophes semble se profiler à l'horizon.
Trump et ses conseillers, sans se ranger complètement du coté de la position israélienne, ont fini par comprendre qu'Israël n'a aucun intérêt à accepter une paix telle que définie par l'Autorité Palestinienne, et qui n'impliquerait pas la participation intégrale du monde arabe.
La confrontation décadaire pourrait bien de la sorte reprendre son identité de conflit Israelo-Arabe, duquel il ressortirait enfin un authentique projet de paix. Car on ne peut faire la paix qu'avec ses ennemis… dans leur ensemble et pas seulement avec la partie immergée de l'Iceberg.
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Pourquoi Jérusalem est bien la capitale d'Israël
Guerre des Six-jours : l’histoire d’un quartier qui a été rayé de la carte de Jérusalem (30/06/2017)
En juin 1967, les Israéliens ont entièrement rasé le quartier des Maghrébins de Jérusalem.
L’historien Vincent Lemire revient sur cet épisode méconnu de la guerre.
http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/06/30/pas-de-quartier-pour-les-maghrebins_5153442_3232.html
L’historien Vincent Lemire revient sur cet épisode méconnu de la guerre.
http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/06/30/pas-de-quartier-pour-les-maghrebins_5153442_3232.html
LE MONDE | 30.06.2017 à 08h00 • Mis à jour le 01.07.2017 à 15h29 | Propos recueillis par Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant)
La guerre des Six-Jours n’a pas encore livré tous ses secrets. Lorsque, en juin 1967, les troupes israéliennes s’emparent de Jérusalem-Est et de la vieille ville, une euphorie et une atmosphère mystique règnent dans les rangs. Or il se passe un drame au cours du week-end des 10 et 11 juin, largement ignoré ensuite d’un point de vue historiographique : un quartier entier de la vieille ville est livré aux bulldozers, ses habitants sont expulsés. Il s’agit de plusieurs centaines de Maghrébins, des pèlerins qui se sont installés là au fil des siècles, malgré le dénuement des lieux.
Dans un entretien au Monde, l’historien Vincent Lemire, maître de conférences à l’université Paris-Est-Marne-la-Vallée et directeur de l’ouvrage Jérusalem. Histoire d’une ville-monde (Flammarion, 2016), revient sur le sort du quartier des Maghrébins, qui remonte à la surface cinquante ans après sa disparition.
Comment, pendant la guerre des Six-Jours, la destruction de ce quartier a-t-elle été décidée ?
Les Israéliens sont entrés dans la vieille ville le mercredi 7 juin au matin. Le samedi soir, après shabbat, les 700 habitants du quartier des Maghrébins ont été sommés d’évacuer en quelques heures. Les Israéliens avaient une échéance, la fête de Chavouot, mercredi 14, qui était l’occasion de prier au mur des Lamentations, tout juste repris. Il n’y a pas de documents écrits sur les ordres donnés. Les historiens n’ont rien trouvé. Cela fait penser à la Nakba en 1948 [la « grande catastrophe », ou l’expulsion de centaines de milliers de Palestiniens lors de la création d’Israël]. Beaucoup de villages palestiniens furent à l’époque évacués sur simple ordre oral.
La décision de détruire le quartier est prise par le maire de Jérusalem, Teddy Kollek, et le général Uzi Narkiss, sans ordre politique explicite du gouvernement. L’association des ingénieurs et des architectes de Jérusalem-Ouest joue un rôle majeur :...
« Après l'échec du Hamas, il faut aider la population de Gaza à conquérir sa souveraineté » (30/06/2017)
Par Salomon Malka Publié le 30/06/2017 à 14:13
FIGAROVOX/TRIBUNE - Cela fait dix ans que la bande de Gaza est contrôlée par le Hamas. Pour le journaliste Salomon Malka, ces dix années sont un échec dont le Hamas est responsable, et Gaza doit mettre en place une véritable politique de souveraineté pour avancer dans le règlement du conflit israélo-palestinien.
Salomon Malka est journaliste et écrivain. Il est directeur de la Rédaction de L'Arche.
Même ceux qui demeurent aujourd'hui encore attachés à la solution des deux États, israélien et palestinien, comme seule issue au conflit qui déchire cette région du monde depuis trop longtemps - et quelle autre issue pourrait-on imaginer ? Il n'y en a pas d'autre -, sont forcés de constater que ce que dit Moshé Arens, ancien ministre israélien des affaires étrangères, cette semaine dans les colonnes du Haaretz, n'est pas dénué de bon sens et devrait en tout cas être examiné.
Il dit deux choses. La première, c'est qu'un État palestinien existe aujourd'hui, plus exactement un mini-État palestinien, c'est la bande de Gaza. Tous ses ressortissants sont Palestiniens, et depuis qu'Ariel Sharon a fait en sorte que les implantations israéliennes dans la région soient entièrement démantelées, il n'y a plus un seul juif dans le secteur. La bande de Gaza est dotée d'un gouvernement, d'une armée, d'une police, de tribunaux… Ce territoire, en dépit de ce qu'on clame ici ou là, n'est pas sous occupation. Il est souverain, ou en tout cas il pourrait l'être.
La deuxième chose, c'est le blocus. Ce blocus est incontestable mais il est relatif, puisque tous les jours, des centaines de camions approvisionnent ce territoire, la majeure partie de l'électricité est fournie par Israël, et des blessés sont soignés régulièrement dans les hôpitaux israéliens (le chiffre est en baisse, 300 blessés soignés pour le mois de mai, contre 2000 dans le passé, en raison de nouveaux obstacles administratifs mis par l'Autorité palestinienne). Il ne tient qu'au gouvernement en place d'améliorer les relations avec ses voisins (Israël comme l'Égypte) pour obtenir une libre circulation d'un territoire à l'autre (en cessant par exemple d'utiliser l'aide massive fournie par les Européens pour accroître son arsenal de roquettes et poursuivre la construction de tunnels), comme il ne tient qu'au Hamas de se consacrer au développement plutôt qu'à la confrontation.
Il y a tout juste dix ans, la bande qui venait d'être évacuée, s'est jetée dans les bras du Hamas. Non seulement la situation ne s'est pas améliorée, mais elle s'est détériorée. Les difficultés s'amoncellent et les querelles Hamas-Autorité palestinienne se sont ravivées. Qui peut nier que la situation économique et humanitaire soit devenue catastrophique ? Sur un territoire de 365 kms, avec une population de 1 450 000 habitants, le chômage est un des plus élevés au monde, près d'un adulte sur deux est sans emploi… À 60 kms de Tel Aviv et à 40 kms de Beer-Sheva, c'est devenu une poudrière que plus personne n'est à même de contrôler. Mais on imagine que si l'été devient chaud, il y a fort à parier qu'un doigt accusateur sera dirigé une fois encore contre les mêmes, contre Israël, contre l'Égypte, contre Mahmud Abbas…On entendra de nouveau, sur les rives de la Seine, de la part des mêmes, les imprécations sur «le tombeau à ciel ouvert» et la nécessité de «venger Gaza».
Rien ne semble indiquer pour l'instant que le Hamas soit engagé dans un processus d'escalade. C'est le moment pour les Européens, et pour les hommes de bonne volonté soucieux d'une véritable solution à deux États, d'aider la population de Gaza à sortir du marasme, de l'orienter vers la construction et le développement, de faire en sorte que la gestion de cette partie de territoire soit une première étape vers la constitution - avec Abbas - d'une souveraineté pleine et entière, au lieu de pousser le pouvoir islamiste en place à se complaire dans son irrédentisme.
On en est loin ? Bien sûr qu'on en est loin. Mais il faudra bien convenir, dix ans après, que le Hamas est un échec lamentable. Il serait temps qu'il s'en aperçoive, comme il est temps qu'il se rende compte que de cet échec, il est le seul responsable. Lui, et tous ceux qui l'entretiennent dans l'illusion que «les roquettes plus l'électricité», cela puisse constituer une politique à long terme. Ni même une politique tout court.
Les Palestiniens n’indemniseront plus les familles d’auteurs
d’attentat-suicide, selon Washington (14.06.2017)
Ces paiements visant à aider les familles de personnes tuées
en menant des attaques contre des Israéliens sont l’un des obstacles au
processus de paix moribond.
Le Monde.fr avec AFP | 14.06.2017 à 03h35 • Mis à jour le
14.06.2017 à 08h34
Le secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson, a annoncé
mardi 13 juin que les dirigeants de l’Autorité palestinienne ont accepté
d’arrêter de rétribuer les familles d’auteurs d’attentat-suicide. Ces paiements
destinés à dédommager les familles de personnes tuées en menant des attaques
contre des Israéliens sont l’un des obstacles au processus de paix moribond au
Proche-Orient.
Les Palestiniens « ont modifié leur politique, du moins j’ai
été informé du fait qu’ils avaient changé cette politique », a déclaré M.
Tillerson lors d’une audition devant des sénateurs américains. Et le secrétaire
d’Etat de préciser que Washington avait insisté auprès du président Mahmoud
Abbas sur cette question lors de la visite de ce dernier aux Etats-Unis au
début de mai.
Politiquement inconfortable pour M. Abbas
Celui-ci a ajouté que M. Trump avait lui-même abordé le
sujet à la Maison Blanche. Dans la foulée, le chef de la diplomatie américaine
avait participé à une rencontre bilatérale « plus approfondie » avec M. Abbas.
« Et je lui ai dit : “vous devez absolument arrêter de faire
ces paiements aux familles des ‘martyrs’.” J’ai dit que c’était une chose,
d’aider les orphelins et les enfants, mais lorsque vous destinez le paiement à
cet acte, ça doit s’arrêter. »
Selon M. Tillerson, « leur intention est de cesser les
paiements aux familles de ceux ayant commis un meurtre ou des actes de violence
contre autrui ». Si cette évolution était confirmée, ce pourrait être
politiquement inconfortable pour M. Abbas qui s’est engagé publiquement en
faveur du processus de paix, mais qui avance avec prudence pour ne pas être accusé
d’accorder trop de concessions.
Pourquoi Jérusalem est bien la capitale d'Israël (02/06/2017)
Par Pierre Rehov Mis à jour le 02/06/2017 à 17:37 Publié le 02/06/2017 à 09:26
FIGAROVOX/TRIBUNE - Face aux résistances arabes, Donald Trump n'honorera pas immédiatement sa promesse de campagne visant à déplacer l'ambassade américaine en Israël de Tel Aviv à Jérusalem. Le point de vue de Pierre Rehov.
Par Pierre Rehov. Reporter, écrivain, réalisateur de documentaires dont le dernier «Unveiling Jérusalem», retrace l'histoire de la ville trois fois sainte et prend position sur le conflit israëlo-palestinien.
Donald Trump l'avait promis durant sa campagne. À peine élu, il s'empresserait de déplacer l'ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem, capitale d'Israël non reconnue par la communauté internationale, et pourtant, dans les faits, son centre administratif. Le président Trump est pourtant, provisoirement, revenu sur sa parole, promettant tout de même de s'exécuter avant la fin de son mandat. Cela peut se comprendre, de la part d'un homme qui a bâti sa carrière sur «l'art de la négociation» et assure être capable de conclure le deal le plus difficile de tous les temps, rien de moins que la résolution du conflit israélo-arabe.
La problématique, plus délicate qu'elle n'y paraît, remonte à une loi du 23 octobre 1995 votée par le Congrès qui impose le déplacement de l'ambassade, mais laisse au président en exercice la possibilité d'en retarder l'échéance tous les six mois, pour des raisons de sécurité.
Israël est le seul pays au monde dont la capitale officielle n'est pas reconnue. Les ambassades de la quasi totalité des pays sont donc établies à Tel Aviv, à quelques soixante kilomètres des ministères.
Depuis cette fameuse loi, chaque président américain, de Clinton à Obama en passant par George W. Bush a reconduit l'échéance qui tombe le 1er décembre et le 1er juin. Les raisons en sont toujours les mêmes. Pression du monde arabe, chantage au terrorisme, volonté de trouver une solution au conflit par l'établissement de deux pays pour deux peuples se partageant la capitale, intérêts financiers liés aux hydrocarbures.
Cette année, cependant, montre sous un jour nouveau sur ce qui apparaît comme une simple formalité. Il aurait suffi en effet, au président Trump de ne rien faire, autrement dit ne pas signer le document de reconduction, pour que David Friedman, le nouvel ambassadeur américain, établisse son quartier général à Jérusalem plutôt qu'à Tel Aviv. Cela semblerait logique puisque, quel que soit le statut final de la ville trois fois sainte, Jérusalem ouest restera rattachée à Israël. Quant aux Palestiniens, leur centre administratif, y compris l'incroyablement luxueux palais présidentiel de Mahmud Abbas, est établi à Ramallah.
Pourquoi, dans ce cas, une telle frénésie autour d'un événement qui, tout compte fait, n'aurait d'autre valeur que symbolique? Justement. Au Moyen Orient les symboles ont une force qui surpasse la logique ou le simple pragmatisme.
Mais, tout d'abord, quelques faits historiques et religieux qu'il n'est pas inutile de rappeler.
En 1870, d'après plusieurs études, regroupant, entre autres, celles de Karl Marx, Gerardy Santine, et Nu‘aman Al Qasatli, mais laissant de côté le recensement effectué par l'empire Ottoman, car celui-ci ne tenait compte que ses citoyens officiels, la population de Jérusalem se décomposait de la façon suivante : 11.000 Juifs, 6500 Musulmans, 4500 Chrétiens.
Une grande majorité de Juifs, donc, malgré une réécriture progressive de l'histoire de la région à fins de propagande.
Le plan de l'ONU de 1947, qui devait donner naissance à deux pays, l'un Juif et l'autre Arabe dans les 20% restant de la Palestine mandataire, prévoyait l'internationalisation de Jérusalem.
Sans le refus arabe, traduit dans les faits par l'attaque des cinq pays limitrophes du tout jeune État hébreu, avec une volonté génocidaire affichée, la fameuse «Naqba» ou «Catastrophe», c'est-à-dire le départ volontaire ou non de quelques centaines de milliers de Palestiniens devenus «réfugiés», n'aurait jamais eu lieu. Il est clair que les leaders arabes ne s'attendaient pas à ce que le jeune pays, refuge des survivants des camps de la mort, repousse leurs armées d'invasion.
L'une des batailles les plus acharnées fut celle pour la libération de Jérusalem. La Jordanie s'empara de la partie est de la ville, en chassa tous les Juifs, détruisit 60 synagogues, et désacralisa la quasi totalité des cimetières. De ce jour, et jusqu'en 1967, les Juifs n'eurent plus accès à leur lieu saint le plus sacré, le mur des lamentations, désormais sous contrôle jordanien.
Il est à noter qu'à peine cette partie de Jérusalem conquise, le royaume s'en désintéressa totalement jusqu'en 67, où elle devient officiellement le «troisième lieu saint de l'Islam». Au cours des dix-neuf années qui suivirent, aucun chef de gouvernement arabe ne s'y rendit en visite officielle, ne serait-ce que pour prier au dôme du rocher ou à la mosquée Al Aqsa. Des photographies d'époque montrent des bâtiments mal entretenus, entourant une esplanade envahie par les herbes hautes. La vieille ville de Jérusalem, Al Quds pour les musulmans, ne présentait plus d'intérêt, puisqu'elle leur appartenait.
Un intérêt qui d'ailleurs ne s'est jamais révélé au cours des siècles, si ce n'est au tout début de l'ère islamique, lorsque, 40 ans après la mort du prophète Mahomet, le calife Umar ibn Al-Kattâb, décida de permettre aux fidèles syriens d'y effectuer un pèlerinage, puisqu'ils étaient interdits de séjour à la Mecque. Ainsi que l'indique le professeur Gabriel Barkay, historien et archéologue: «Il substituait ainsi le rocher blanc de la fondation du monde à la Kaaba, la météorite noire d'Arabie». Pour justifier sa décision, Al-Kattâb se servit d'une légende présente dans le Coran, selon laquelle le prophète Mahomet se serait, au cours d'une nuit, envolé vers le Paradis sur sa jument Al Buraq, depuis la «mosquée lointaine» (Al Aqsa).
Les historiens, y compris les spécialistes de l'Islam, parmi lesquels le docteur Mordehai Kédar, situent cette mosquée non pas à Jérusalem, mais à Ji'irrana, une petite ville au nord de la Mecque, sur la route de Taaf où Mahomet se rendait régulièrement pour prier. Le nom de Jérusalem, qui apparaît 700 fois dans l'ancien Testament et régulièrement dans les Évangiles, n'est pas cité une seule fois dans le Coran.
Il est également utile de noter que Jérusalem, tout au long de son Histoire, n'a jamais été la capitale d'aucun pays à part Israël.
En 1967, alors en pleine guerre avec l'Égypte et la Syrie, l'État hébreu recommanda au roi Hussein de Jordanie de ne pas intervenir dans le conflit, au risque pour lui de perdre sa mainmise sur la ville sainte. Une recommandation qu'il ne voulut pas entendre. À l'issue de la guerre éclair, Israël, vainqueur, réunifia Jérusalem, pour, plus tard, l'annexer, donnant par la même occasion à la population locale un statut de résident, proche de la citoyenneté.
Depuis, toutes les religions sont respectées dans cette ville modernisée et relativement prospère où chacun, Musulman, Juif ou Chrétien, peut accéder librement à ses lieux saints.
Enfin, pas tout à fait…
Malgré sa victoire écrasante, Israël a continué d'autoriser le Waqf, organisation islamique jordanienne, à administrer l'esplanade des mosquées, pourtant construite sur les restes des Temples de Hérode et de Salomon. Selon la loi coranique, seul un musulman a le droit de prier sur les lieux saints de l'Islam, ce qui conduit à une situation intenable, puisqu'aucun Juif ni Chrétien ne peut donc se recueillir à l'emplacement du Temple détruit par les romains. C'est ce que l'actualité retient sous le nom de «statu quo».
Un statu quo de plus en plus difficile à respecter, des deux côtés.
Car, comme son prédécesseur Yasser Arafat, le président actuel de l'Autorité Palestinienne, Mahmud Abbas, élu pour quatre ans en 2005 et toujours au pouvoir, trouve aisé d'inciter régulièrement son peuple à la révolte contre Israël par la diffusion de fausses nouvelles, où il apparaîtrait que les Juifs s'apprêtent à détruire la mosquée Al Aqsa pour y construire leur troisième temple.
Cette tactique, destinée à unifier les foules contre un ennemi commun, a fonctionné en 1929, entraînant le massacre de la population juive de Hébron, puis en 2000, après qu'Arafat a refusé l'accord de paix qui lui était proposé à Camp David, et plus récemment en 2014 et 2015, tandis que Mahmud Abbas déclarait sur sa chaîne de télévision nationale que «tout Jérusalem appartient à l'Islam et qu'aucun Juif ne mettrait jamais ses pieds immondes sur l'esplanade des mosquées» (clip diffusé et traduit par Palestinian Media Watch).
La grande question est de savoir jusqu'à quel point les médias, comme les dirigeants occidentaux, se sont laissés berner par ce double langage, pourtant habituel des dirigeants palestiniens.
Récemment, une procédure intégrée dans la loi palestinienne, qui consiste à verser des sommes importantes aux terroristes enfermés dans les prisons israéliennes ainsi qu'aux familles des «martyrs» tués au cours d'une mission, souvent un acte suicidaire visant les populations civiles, a fait réagir le gouvernement américain, ainsi que d'autres pays occidentaux. Il a même été rapporté par les services secrets qu'au cours de sa visite auprès du président de l'autorité palestinienne, Donald Trump se serait emporté contre Mahmud Abbas, pour cette même raison : « Vous m'avez menti, lui aurait-il hurlé. Vous me parlez de paix quand les Israéliens m'ont apporté la preuve que vous êtes personnellement responsable de l'incitation à la violence ».
À son tour, la Norvège, ulcérée que des sommes versées à l'Autorité Palestinienne aient servi à financer un centre pour la jeunesse baptisée Dalal Mughrabi, du nom d'une terroriste ayant massacré 38 Israéliens dont 12 enfants en 1978, a annoncé qu'elle se désolidarisait du projet et exigeait la restitution des aides engagées. Les Nations unies ne sont pas en reste, malgré des décennies d'attaques systématiques contre l'État hébreu dues à la majorité arabe automatique. Le nouveau secrétaire général Gutteres a également retiré son soutien à de tels projets, regrettant la glorification du terrorisme qui est de mise sous la responsabilité du Fatah et de l'OLP.
Pour en revenir à Jérusalem, c'est ce courant nouveau, issu d'un peu de réalisme, qui pourrait peut-être pousser, non seulement les États Unis, mais un grand nombre d'autres pays, à reconnaître enfin la capitale d'Israël. C'est d'ailleurs ce qu'a fait la Russie de Poutine, courant avril, en annonçant qu'elle reconnaissait Jérusalem ouest comme capital de l'État Juif mais n'y déplacerait pas son ambassade pour l'instant. Plus récemment, le parlement de la République Tchèque, à son tour, a exigé la même reconnaissance de son exécutif.
Tout a été essayé pour tenter de satisfaire l'Autorité Palestinienne au détriment de l'État hébreu, y compris fermer les yeux sur sa forme de terrorisme promue au titre de «combat contre l'occupation». La paix était à ce prix, selon l'Union Européenne et l'administration d'Obama. Seulement le vent a tourné, et le terrorisme, qu'il soit islamiste (Isis) ou palestinien (Hamas, Jihad Islamique et Fatah), n'est plus toléré par un occident blessé et révulsé.
Car, si Mahmud Abbas voulait vraiment un pays pour son peuple, mettant ainsi fin à ce qu'il est convenu d'appeler «l'occupation israélienne», il lui aurait suffi d'accepter la main tendue d'Ehud Olmert en 2008. 98% de la Cisjordanie (ou Judée Samarie) ainsi que tout Gaza, lui étaient offerts sur un plateau, y compris le contrôle d'une grande partie de la vieille ville. Il lui aurait également suffi de retourner à la table de négociations, sans pré-condition, après l'échec des pourparlers de 2014, sous la houlette d'Obama et de Kerry.
Il lui suffirait peut-être maintenant d'accepter de reconnaître Israël comme État Juif, de renoncer à l'inonder par des millions de réfugiés non intégrables… Et d'accepter ce que l'Histoire, les guerres, les défaites, la logique territoriale, ont bien voulu lui donner.
Ramallah comme capitale d'un état démilitarisé.
À ce prix, la paix pourrait se faire. Mais il ne faut pas rêver.
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Résolution de l'ONU sur les territoires palestiniens : les trois oublis d'Obama
Vincent Lemire: «Toute définition exclusive de l’identité de Jérusalem produit de la violence» (09/12/2016)
Par Alexandra Schwartzbrod, Recueilli par — 9 décembre 2016 à 18:27
Dessin Simon Bailly
Le chercheur, qui a dirigé un ouvrage sur l’histoire de cette cité des origines à nos jours, décrit une ville-monde où les porosités, très nombreuses, existent entre les trois monothéismes. Faire de ce lieu une seule capitale nationale est donc en soi problématique.
Vincent Lemire: «Toute définition exclusive de l’identité de Jérusalem produit de la violence»
Il a fallu pas moins de quatre historiens pour écrire enfin l’histoire urbaine de Jérusalem, des origines à nos jours. Katell Berthelot, Julien Loiseau et Yann Potin ont travaillé cinq ans sous la direction de Vincent Lemire pour retracer l’histoire et la géographie de cette ville trois fois sainte, enjeu de tant d’empires, peuples, Etats (ou embryons d’Etats) et religions. Ils viennent de publier Jérusalem, histoire d’une ville-monde (Flammarion). Grand spécialiste du sujet - son précédent ouvrage, Jérusalem 1900, vient de sortir en poche (Points-Seuil) - Vincent Lemire nous explique en quoi ce lieu qu’Israéliens et Palestiniens revendiquent comme capitale est en réalité une cité traversée par le monde.
Peut-on raconter l’histoire et la géographie de Jérusalem sans faire de politique ?
Il faut bien sûr intégrer la dimension politique, ce livre n’est pas un filet d’eau tiède. Mais personne ne peut nous accuser de parti pris car nous disons les choses à partir des archives et sans rien passer sous silence. Nous racontons les synagogues incendiées par les Jordaniens en 1948, mais aussi la stratégie d’occupation des quartiers palestiniens par les Israéliens depuis 1967. Tous les habitants de Jérusalem partagent la même histoire. Le rôle de l’historien est de rendre compte de ces récits et de les connecter les uns aux autres, c’est cela qui produit du sens. De toute façon, si on est catalogué comme historien partisan on devient inutile, car on est lu par les deux parties comme un ennemi ou un soutien. Le rôle de l’historien est de s’adresser à tout le monde et de s’en donner les moyens.
Y a-t-il eu dans l’histoire un moment où Jérusalem n’était pas un enjeu politique ?
C’est l’un des axes qui traversent ce livre. Il n’y a que deux moments où Jérusalem est considéré comme une capitale : à l’époque biblique et depuis 1948. Entre les deux, la ville est un joyau sur une couronne impériale (romaine, byzantine, omeyyade, ottomane, britannique…) qui est, par définition, supranationale, ce qui contribue à apaiser les tensions. En revanche, à la fin du XIXe siècle, quand le lieu devient le point de focalisation des deux projets nationaux sioniste et palestinien, cette coexistence commence à craquer. Au Moyen Age, il y a un bref épisode comparable, en 1099, quand les croisés massacrent des milliers d’habitants juifs et musulmans pour purifier «la ville du Christ» : on voit bien que toute définition exclusive de l’identité de Jérusalem produit de la violence. Car, historiquement, c’est bel et bien une «ville-monde».
Certains lieux saints sont revendiqués par plusieurs religions…
Ils sont le berceau commun des trois monothéismes. L’histoire de ces lieux sur la longue durée nous montre qu’il y a énormément de porosités entre ces traditions religieuses, même si ces circulations peuvent être conflictuelles. Des gens se sont entretués pour le contrôle des lieux saints mais, au passage, des traditions se sont transportées d’une religion à l’autre. En fait, quand on regarde les pratiques, ces lieux restent souvent partagés. La tombe de Samuel, par exemple, est coiffée par une église byzantine, aujourd’hui la crypte est une synagogue et la nef une mosquée. Tous honorent la mémoire du prophète Samuel, celui qui a désigné David comme roi d’Israël. La tombe de David, justement, sur le mont Sion, a été successivement un lieu saint chrétien au Moyen Age, puis musulman à l’époque ottomane, et enfin juif depuis 1949.
La rupture est donc récente ?
Effectivement, car vouloir faire de cette ville-monde une capitale nationale est en soi problématique. Toutes proportions gardées, c’est comme si l’Arabie Saoudite voulait faire de La Mecque sa propre capitale ou comme si l’Italie annexait le Vatican. Cela ne peut que créer des tensions. Jusqu’aux années 80, les gouvernements israéliens étaient conscients du problème et cherchaient des solutions pragmatiques. Mais aujourd’hui, les adeptes du sionisme religieux sont au pouvoir et ils ne comprennent pas que, depuis l’époque biblique, deux monothéismes sont apparus et que l’on ne peut pas revenir à cette période en court-circuitant deux mille ans d’histoire.
Une récente résolution de l’Unesco sur l’esplanade des Mosquées et le mont du Temple a rendu furieux les Israéliens. Pourquoi ?
En 1967, les Etats arabes réunis à Khartoum ont décidé d’agir au sein de l’Unesco pour protester contre l’occupation israélienne, en faisant voter des résolutions pour défendre les lieux saints musulmans. Depuis cinquante ans, il y a eu des résolutions bien plus salées que celle de cette année et Israël choisissait de faire la sourde oreille. La nouveauté c’est que Nétanyahou a décidé de médiatiser cette résolution pour en faire une polémique. Or, venant du Maroc, du Soudan ou du Qatar, il est logique que cette résolution se focalise sur la défense des lieux saints musulmans. C’est comme si on reprochait à Nétanyahou de ne pas faire de grandes déclarations sur les liens indéfectibles entre Jérusalem et l’islam ! A ce compte-là, le Vatican aurait pu nourrir la même polémique en disant que la résolution de l’Unesco était christianophobe…
Qu’apprend-on sur l’antisémitisme en étudiant l’histoire de Jérusalem ?
Qu’il s’est longtemps confondu avec un antijudaïsme chrétien ancien et structurel, alors que l’antisémitisme musulman est plus récent et contextuel, indexé sur le conflit israélo-palestinien. Premier exemple : en 638 et en 1187, c’est bien la conquête musulmane qui a permis le retour des juifs dans la ville sainte. Autre exemple, plus récent : en 1908, la révolution constitutionnelle ottomane accorde l’égalité de droits à tous les sujets de l’Empire. A cette occasion, une procession de jeunes juifs demande à accéder à l’esplanade des Mosquées. Le mufti les accueille à bras ouverts. Quand ils veulent visiter le Saint-Sépulcre, ils sont chassés manu militari par les moines grecs et arméniens, qui les accusent d’être le «peuple déicide» qui a tué le Messie.
Commentaire : L'antijudaïsme musulman est présent dès l'origine, dans le Coran, il est donc ancien et structurel. C'est l'acceptation des Juifs qui est accidentelle.
C'est repris par tous les groupes terroristes musulmans, Hamas en tête : Charte du Hamas.
L'historien propagandiste oublie aussi étrangement l'histoire des massacres, génocides, déportations de juifs tout au long de l'historie du Proche et Moyen-Orient. Au XXe siècle : Les pays arabes occultent l'histoire de leurs juifs.
On peut donc considérer l'ensemble de l'interview comme au minimum sujette à caution.
Jérusalem vivra-t-il un jour en paix ?
Dans les années 1860, les notables de la ville se sont constitués en autorité municipale, considérant que leurs religions respectives ne les empêchaient pas de gérer en commun la cité. Cela a fonctionné jusqu’au milieu des années 30, puis cette entité a explosé sous la pression des nationalismes concurrents. Depuis, il y a eu la partition de 1948, puis l’annexion de 1967, mais Jérusalem reste plus que jamais coupée en deux. Aujourd’hui, l’horizon municipal est sans doute une partie de la solution. A Jérusalem vivent 500 000 Israéliens et 300 000 Palestiniens. Depuis 1967, la population palestinienne de la ville a été multipliée par 4, la population israélienne par 2,5. Donc quand on parle de judaïsation, c’est vrai sur le plan territorial, mais faux sur le plan démographique. Ces chiffres ne sont pas connus, car ils ne sont politiquement utiles pour personne. Ni pour les gouvernements israéliens qui ne veulent pas admettre qu’ils ont perdu la bataille démographique. Ni pour les leaders palestiniens qui, enfermés dans une stratégie victimaire, ne communiquent que sur leurs défaites. Aujourd’hui, les Palestiniens de Jérusalem boycottent les élections municipales car ils ne veulent pas légitimer l’occupation. Mais, dans le cadre d’un règlement global, la municipalité pourrait être partagée et placée sous une double souveraineté nationale ; techniquement, ce n’est pas plus compliqué que le statut actuel de Bruxelles.
L’eau est-elle une donnée importante pour Jérusalem ?
L’eau permet de prendre en compte l’histoire de la ville dans sa matérialité. On ne peut pas la comprendre si on la voit comme une ville plane. Il faut percevoir ses reliefs, ce que permet un travail sur l’eau. La géographie est une donnée fondamentale. Jérusalem est une ville de montagne, à 800 mètres d’altitude, il y neige en hiver, elle a une forte singularité climatique, au contact du désert et de la plaine littorale, ce qui a toujours eu de fortes implications symboliques. Travailler sur l’eau, c’est aussi travailler sur les points chauds de la mémoire de la ville, de l’aqueduc du roi Salomon aux fontaines de Soliman le Magnifique, en passant par les bains publics de l’époque mamelouke.
Vous dirigez le projet «Open Jerusalem». De quoi s’agit-il ?
Ce projet a été lancé en 2014, pour cinq ans. Il est financé par l’Union européenne (Conseil européen de la recherche, ERC), piloté depuis l’université Paris-Est et soutenu techniquement par Huma-Num, l’infrastructure du CNRS dédiée aux humanités numériques, en partenariat avec les Archives nationales et l’agence web Limonade & Co. L’idée de départ est simple : Jérusalem a longtemps souffert d’une historiographie cloisonnée. Chaque historien travaillait dans sa langue (hébreu, arabe, arménien, ottoman, russe, grec…) et donc le plus souvent dans sa communauté, ce qui est très réducteur. On manquait de ponts entre ces historiographies et ces archives. Avec «Open Jerusalem», on réunit plusieurs dizaines de chercheurs qui ont des compétences fortes. L’échange, c’est donc d’abord l’échange des documents. L’autre idée consiste à faire une histoire «hors les murs», car les archives de Jérusalem sont dispersées. On retrouve des documents inédits à Addis-Abeba, Amman, Berlin, Erevan, Saint-Pétersbourg, Istanbul, Athènes… Partout ! Pour rendre tout cela accessible, on construit une base de données complexe, en posant des couches d’indexation en plusieurs langues, la langue commune étant l’anglais. L’idée n’est pas forcément de tout numériser, mais de décrire ces massifs documentaires le plus finement possible pour poser les bases d’une histoire partagée.
Alexandra Schwartzbrod Recueilli par
JÉRUSALEM, HISTOIRE D’UNE VILLE-MONDE sous la dir. de VINCENT LEMIRE Flammarion, Champs histoire, 535pp., 12€.