Affaire Karachi : l'ex-ministre de la Défense François Léotard mis en examen (18.07.2017)
Affaire Karachi : l'ex-ministre de la Défense François
Léotard mis en examen (18.07.2017)
Par lefigaro.fr , AFP, Reuters Agences Mis à jour le
18/07/2017 à 23:04 Publié le 18/07/2017 à 21:15
François Léotard, en 2001.
Les enquêteurs se demandent si l'ancien maire de Fréjus, mis
en examen pour complicité d'abus de bien sociaux, n'a pas cherché à «se
constituer un trésor de guerre en vue de la présidentielle de 2002» dans la
vente de sous-marins au Pakistan en 1994, selon Le Canard enchaîné.
Il s'agit de la deuxième mise en examen dans le volet
ministériel de l'affaire Karachi. Après Edouard Balladur en mai dernier,
l'ancien ministre de la Défense François Léotard a été mis en examen par la
Cour de justice de la République (CJR), a indiqué ce mardi une source proche de
l'enquête, confirmant une information du Canard enchaîné. Selon l'hebdomadaire
satirique, les enquêteurs se demandent si l'ex-premier édile de Fréjus, âgé de
75 ans, n'a pas cherché «à se constituer un trésor de guerre en vue de la
présidentielle de 2002» dans la vente de sous-marins au Pakistan en 1994.
L'ancien président de l'UDF a été mis en examen pour complicité d'abus de bien
sociaux, après avoir été entendu par la commission d'instruction de la CJR, le
4 juillet dernier.
» Lire aussi - Affaire Karachi : de l'attentat à l'affaire
Le 8 mai 2002, une voiture piégée précipitée contre un bus
transportant des salariés de la Direction des chantiers navals (DCN) explosait
à Karachi, tuant quinze personnes dont onze Français. Tous travaillaient à la
construction d'un des trois sous-marins Agosta vendus en 1994 au Pakistan par
la France, sous le gouvernement Balladur. L'enquête antiterroriste avait mis la
justice sur la piste d'un financement occulte de la campagne de 1995, grâce à
des rétrocommissions - illégales - sur des contrats d'armement avec le Pakistan
et l'Arabie saoudite. Une deuxième enquête avait alors été ouverte en 2011 sur
ce volet financier, confiée aux juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire.
Péripéties judiciaires
La Cour de cassation a confirmé le 11 juillet le renvoi
devant le tribunal correctionnel de six protagonistes, dont Nicolas Bazire,
ex-directeur de la campagne, Thierry Gaubert, alors membre du cabinet de
Nicolas Sarkozy, et l'intermédiaire Ziad Takieddine. Les juges d'instruction
s'étaient dessaisis en 2014 des cas d'Édouard Balladur et de François Léotard,
au profit de la CJR, seule instance habilitée à juger des délits commis par des
membres du gouvernement dans l'exercice de leurs fonctions.
» Lire aussi - Affaire Karachi : 5 questions pour comprendre
L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy,
ministre du Budget d'Édouard Balladur (1993-1995) et porte-parole du candidat
pendant la campagne présidentielle de 1995, a été entendu début mai comme
témoin par la Cour de justice de la République.
L'enquête antiterroriste est toujours en cours pour
déterminer les responsabilités de l'attentat. Une des thèses sur lesquelles
travaillent les juges est celle d'une attaque commise en rétorsion à la
décision prise en 1996 par Jacques Chirac, adversaire politique d'Édouard
Balladur, de mettre un terme au versement des commissions après son arrivée à
l'Élysée.
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