Paris : défigurée au couteau dans la rue (31.07.2017)
En Algérie, ces femmes militent pour pouvoir enfin se baigner sans être harcelées sexuellement (13.07.2017)
Comment faut-il réagir face à un harcèlement de rue ? (07.07.2017)
Récit / Frappée parce qu’elle fumait (23.06.2017)
Paris : défigurée au couteau dans la rue (31.07.2017)
Par Le Figaro.frMis à jour le 31/07/2017 à 14:29 Publié le
31/07/2017 à 14:24
Une femme a été défigurée par un homme qui voulait
l’embrasser de force, mardi 25 juillet, rapporte Le Parisien. La victime, dont
l’âge n’est pas précisé par le quotidien, a croisé deux individus rue de Javel,
dans le XVe arrondissement, vers 22 heures. L’un des deux hommes s’adresse à
elle, l’agrippe par le bras et tente de l’embrasser. La femme a riposté par un
coup de poing.
En représailles, l’agresseur a sorti un couteau et lui a
tailladé le visage. La victime s’est réfugiée dans un café et ses agresseurs
ont pris la fuite. Conduite à l’hôpital, elle a reçu vingt points de suture et
déposé plainte. Les deux individus lui ont aussi volé son sac, qui contenait
"une forte somme d’argent", précise le quotidien.
En Algérie, ces femmes militent pour pouvoir enfin se
baigner sans être harcelées sexuellement (13.07.2017)
Par Floriane Valdayron
Publié le 13/07/2017 à 16:15
Aller sur la plage peut être un calvaire quand on est
Algérienne. C'est pour cela qu'un groupe de près de 3 200 femmes a vu le jour
il y a deux semaines sur Facebook, à Annaba. Objectif : se baigner en nombre
pour ne plus craindre les regards. En toile de fond, un harcèlement sexuel et
moral inhérent à un conservatisme culturel prépondérant.
"J'ai toujours refusé de restreindre mes libertés à
cause de certains hommes, mais beaucoup de femmes n'ont pas ce 'courage'".
Lorsqu'elle va à la plage, Randa est mal à l'aise. Pourtant, malgré les regards
insistants, les remarques et les insultes, la jeune Algérienne de 22 ans
n'hésite pas à porter son maillot de bain deux pièces. "Je suis victime de
harcèlement sexuel depuis que j'ai des formes féminines. Je sais que c'est
universel mais j'ai l'impression que ça sévit plus chez nous", raconte
cette habitante d'Annaba, une ville côtière du nord-est de l'Algérie comptant
près de 258 000 habitants.
"Ici, nous devons composer avec le harcèlement, que ça
touche à nos tenues vestimentaires ou aux lieux que nous fréquentons. C'est
extrêmement frustrant". Il y a une dizaine de jours, la bônoise a été
ajoutée par sa voisine à un groupe "secret" – dont nous ne citerons
donc pas le nom – sur Facebook. Créée le 1er juillet, la page a rassemblé 1 500
femmes en une semaine. Elle en compte désormais près de 3 200, vivant toutes à
Annaba. Objectif : leur permettre de se baigner sans être gênées, et de la
manière dont elles l'entendent.
Aller à la plage en nombre pour lutter contre le harcèlement
Le fonctionnement est simple. L'administratrice du groupe
propose des dates, les membres choisissent celle qui les arrange le plus via un
sondage, puis elles se donnent rendez-vous dans la semaine, à une plage de la
ville. Deux sorties ont déjà été organisées, le 5 et le 8 juillet, et une autre
a lieu ce jeudi 13. Randa a participé à la première. "C'était très
agréable car on se sentait bien, à l'aise, épanouies au milieu de beaucoup de
femmes. On se sentait supérieures numériquement donc c'était très
rassurant", raconte la bônoise. Si les premières sorties ne comptaient que
quelques dizaines de membres, 100 sont déjà attendues pour la prochaine.
"Chez nous, être seule en bikini au milieu d'une
dizaine d'hommes, ce n'est pas agréable", confie Randa. En venant en
nombre, en se baignant à plusieurs, les femmes montrent qu'elles existent au
même titre que les hommes. Car c'est de cela qu'il est question : se réapproprier
l'espace public. "Si on ne fait pas ça, on risque d'être bannies des
plages comme on l'est de certains cafés. La rue est envahie par les
hommes", assure Randa. Les femmes, elles, se font de plus en plus
discrètes, victimes de harcèlement sexuel et moral, "au quotidien".
Par mesure de sécurité, une des règles régissant le groupe
Facebook est son caractère secret. Ainsi, les dates et lieux de rendez-vous ne
sont connus que par les femmes qui en sont membres. Motif : éviter une riposte
d'hommes désapprouvant l'initiative, qui pourraient venir aussi nombreux que
les femmes. "Je ne pense pas que l'on en soit à l'agression physique.
Mais, pour moi, le harcèlement moral et sexuel est une agression, et ce n'est
pas normal de subir ça", déplore Randa.
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Une initiative qui fait débat sur les réseaux sociaux
algériens
Le groupe est parvenu à maintenir ses informations
confidentielles, bien qu'il fasse parler de lui sur les réseaux sociaux
algériens. En cause : un article, publié dans Le Provincial ce lundi 10
juillet. La jeune femme qui l'a rédigé, Lilia, 24 ans, fait elle-même partie du
groupe. C'est une anecdote qui s'est déroulée le week-end du 8 qui lui a donné
envie de relater l'initiative.
Alors qu'elle est sur une plage payante à Skikda, à environ
80 km à l'ouest d'Annaba, une équipe de handball féminine arrive. Les joueuses
sont en maillot de bain. Sur la plage, un homme s'énerve en les voyant et dit à
sa femme, en burkini : "Viens, on rentre !". Elle tente de le
convaincre de rester, mais il s'emporte et renverse les affaires posées sur la
table à côté de lui. Lorsque son épouse lui demande de les ramasser, il lui
répond : "Non. Le personnel ne me respecte pas en laissant entrer des
filles nues sur la plage, donc je ne le respecte pas non plus".
Pour Lilia, c'en est trop. "C'est une plage où j'ai
passé mon enfance. J'y ai toujours vu ma mère et mes tantes en maillot de bain,
alors j'ai été choquée de voir que même ici il y avait un problème de
mentalité. Je suis rentrée chez moi et j'ai écrit le papier". Rapidement,
les choses sont devenues virales. Pour Lilia, les commentaires sur les réseaux
sociaux reflètent bien une société scindée en deux parties. D'un côté, les
jeunes qui trouvent normal qu'une femme se baigne en maillot de bain.
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esprits libres"
De l'autre, les personnes conservatrices, qui passent à côté
du message et militent contre le port du tissu polémique. "Des pages
Facebook incitent à la haine, nous insultent et disent qu'on veut dénuder les
femmes, en faire des objets. Au contraire, le but de l'article et de notre
groupe est de dire 'baignez-vous comme vous voulez, pas forcément en maillot de
bain'. C'est important que la plage reflète la richesse et la diversité de
notre société", explique Lilia.
Les femmes en maillot de bain, dénoncées et
"affichées" sur Facebook
Pas pour tous. Alors que le mois du Ramadan prend fin – le
24 juin –, des pages Facebook algériennes voient le jour. Elles appellent à
boycotter le maillot de bain. Pire, elles incitent les hommes à photographier,
dans l'espace public, les femmes qui en portent pour les "afficher"
sur le réseau social. "Les autorités n'interviennent pas. Les pages ne
sont pas réglementées, pas surveillées et ça se répercute à l'extérieur",
dénonce Lilia.
La lutte contre le port du maillot de bain n'est pas
réservée aux hommes. Des campagnes féminines fleurissent également sur les
réseaux sociaux. Ici, il est écrit : #Je me baigne avec mon hijab, nous
laissons la nudité aux animaux.
A juste titre. Des répercussions violentes ont notamment eu
lieu pendant le "mois sacré", alors qu'une campagne sur les réseaux
sociaux ciblait les femmes non voilées et celles qui sortaient seules le soir.
Un article paru le 24 juin dans Le Provincial fait notamment état d'une
agression commise le 22 juin au soir, contre une jeune femme, en plein
centre-ville d'El-Bouni, une ville voisine d'Annaba. Après l'avoir insultée,
trois hommes déchirent ses vêtements. Motif : sa jupe, "trop courte".
La semaine précédente, une jeune fille, également en jupe, est fouettée par un
motard avec un câble électrique.
"J'ai peur que Lilia et les autres femmes soient
agressées physiquement"
"Alors je vous laisse imaginer ce que les femmes
risquent pour un bikini…", regrette le frère* de Lilia, âgé de 22 ans.
Quand la jeune femme lui a parlé du groupe Facebook, son cadet s'est inquiété
pour elle. "J'ai peur que Lilia et les autres femmes soient agressées
physiquement, parce qu'ici la gent féminine est vue comme un bout de viande.
Pour moi, une majorité des jeunes n'a pas le niveau pour avoir une réaction
intelligente face à l'initiative du groupe", confie-t-il. Malgré ses
craintes, il encourage la démarche. "Mais c'est un grand pas ! Je trouve
ces femmes héroïques, surtout dans notre société actuelle. Les mentalités
doivent évoluer".
Le frère de Lilia n'est pas le seul. Si aucun homme ne peut
intégrer le groupe Facebook, ils sont nombreux à le soutenir. Musta, 26 ans,
est journaliste et féministe. Pour lui, la religion sert surtout de prétexte à
certains hommes pour se comporter de la sorte : "Les motivations
religieuses n'ont aucun rapport avec leurs agissements, même si c'est le
prétexte principal derrière lequel ils se cachent pour faire marcher leur
propagande haineuse". Musta considère qu'il est nécessaire de multiplier
les initiatives comme le groupe confidentiel. "La femme algérienne ne
pourra s'émanciper qu'à travers des actes comme celui-ci".
S'il est encore trop tôt pour dresser un constat, les
membres du groupe sont confiantes, satisfaites de leur mobilisation. "Ce
sont les prémices d'un féminisme qui nous est propre, sourit Randa. J'ai
confiance en la femme d'ici, qui veut se libérer, s'émanciper de la tradition
et de la culture locale, qui nous relègue à un statut de mère au foyer, soumise
et domestiquée. Il faut qu'on se donne les moyens de faire évoluer les
mœurs."
*Le jeune homme a souhaité rester anonyme.
Comment faut-il réagir face à un harcèlement de rue ? (07.07.2017)
Par Floriane Valdayron
Publié le 07/07/2017 à 15:45
Toutes les femmes se sont un jour ou l'autre posé la
question : faut-il réagir face à un comportement relevant du harcèlement dans
l'espace public ? Martine Batt, professeure en psychologie à l’université de
Lorraine et experte judiciaire auprès de la Cour d'appel de Nancy, nous donne
quelques clés.
Comment définir précisément le harcèlement de rue ?
Martine Batt : Dans le harcèlement de rue, on observe un
comportement subi et un comportement agi, forcément violent. Cette violence
passe par un regard, des mots, un sifflement, des sous-entendus, de
l'humiliation. Le harceleur cherche à atteindre la dignité et l'intimité de sa
victime. Et justement, ce qu'on a de plus intime, c'est notre identité : le
harceleur va donc chercher à attaquer sa cible sur un point qui la touche
vraiment. La victime, elle, ne peut pas répondre à cette violence qui l'atteint
car elle ne se trouve pas dans une relation d'égale à égal : le harceleur lui
inflige quelque chose.
Quel est le profil type du harceleur ?
Ce sont souvent des personnalités froides, perverses,
indifférentes aux autres. Leur mode opératoire est d'infliger un ensemble de
violences à leur victime, qui ne peut se défendre. Elle devient un objet, le
déversoir d'une agressivité.
Quelles sont ses motivations ?
Le harceleur éprouve du plaisir quand il voit qu'il fait
réagir sa victime, qu'il l'atteint. Il vibre quand elle éprouve un sentiment
d'insécurité, quand elle est démunie.
Faut-il lui répondre ?
En répondant, on réagit d'égale à égal et on entre dans la
relation : cela peut en effet freiner le harceleur car il se trouve alors
plongé dans une confrontation. Ceci dit, il faut garder à l'esprit qu'en
répondant, on va au combat. Et dans un combat, il y a un gagnant et un perdant.
Il est donc dangereux d'affronter un harceleur de rue car il a déjà l'habitude
de transgresser en public et on ne sait pas jusqu'où il peut aller.
Quel est le meilleur comportement à adopter ?
Ce qui pourrait le désamorcer, c'est une attitude
d'indifférence. C'est la meilleure défense, quand on y arrive. Une femme qui
tire sur sa jupe, ferme son manteau, remet en place les mèches de cheveux ou
qui baisse la tête, manifeste : "J'ai été touchée, vous m'avez fait du
mal". Et cela fait vibrer le harceleur. Il faut apprendre à paraître
indifférente face à lui. Mais quand on a été harcelée, il faut aussi en parler
le plus possible autour de soi et ne pas hésiter à aller voir la police.
Comment distinguer le "lourd inoffensif" du
violeur potentiel ?
A mon avis, ce sont les mêmes puisqu'ils sont dans la
transgression. C'est
vrai que l'un passera à l'acte plus facilement que l'autre
mais, dans
tous les cas, l'alcool, la drogue et/ou un contexte
particulier, comme
la nuit ou une rue déserte, favorisent le passage à
l'action.
A quelles conséquences psychologiques sont sujettes les
femmes harcelées ?
Les conséquences du harcèlement de rue sont terribles. Des
femmes changent de comportement en évitant certaines rues, en s'habillant
différemment, en portant moins de talons hauts… C'est une atteinte à la liberté
de chacune. Sur le plan émotionnel, c'est un coup à la dignité, il provoque une
blessure. Pendant des moments de vie où la féminité est en jeu, comme
lorsqu'une femme est adolescente ou enceinte, cela peut causer des dégâts, de
véritables douleurs psychologiques.
Peut-on s'y habituer ?
Non, il est faux de dire qu'à force, on s'endurcit, car on
ne peut pas
s'habituer à être traitée comme un objet. Au contraire, le
seuil de
tolérance psychologique diminue.
Pensez-vous qu'il faudrait "former" les femmes
pour qu'elles soient prêtes à réagir face à un harceleur ?
Oui, et ce serait un moyen de se révolter, comme la journée
de la jupe, pour
dire qu'on ne changera pas nos habitudes pour des harceleurs
de rue. Il
faudrait enseigner aux femmes ce qu'est un comportement
pervers
et leur apprendre à se défendre.
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La rue, zone de harcèlement
Récit / Frappée parce qu’elle fumait (23.06.2017)
jsd : Journal de Saint-Denis
Vendredi 23 juin 2017 - 15:17 | Mis à jour le Vendredi 23
juin 2017 - 16:46
Patricia Da Silva-Castro
Fatima dînait à la terrasse extérieure d’un restaurant du
centre-ville. Elle allume une cigarette. Un geste qui lui a valu deux coups de
poing directs au visage par un homme…
Terrasse extérieure du bar-restaurant Les Arts. Vue sur
basilique. Il fait beau ce mardi soir. Farida fête son anniversaire avec ses
amies Fatna, Nora et Fatima. Dîner entre copines. Elles plaisantent, profitent
du moment, rient. Un homme, à quelques pas, boit un verre avec une femme. Le
couple s’amuse de l’humeur joyeuse des filles. Veut partager l’ambiance.
S’invite à leur table. Fatna et Farida ont déjà croisé la femme au bar. Elles
ont peut-être échangé quelques mots avec elle. Trinqué, sans doute. Les copines
accueillent volontiers les nouveaux convives.
Les quatre amies terminent leur repas. Elles allument une
cigarette. « Woh, woh, woh, vous faites quoi, là ?, dit l’homme. Quand je suis
à table, personne ne fume ! » Fatna et Farida réagissent. On est en extérieur,
personne ne lui a demandé de venir, il casse l’ambiance… Les esprits
s’échauffent. L’homme dit qu’il ne supporte pas les femmes qui fument. Qu’il a
divorcé de la sienne pour cette raison. Nora et Farida lui tiennent tête,
argumentent. L’homme est énervé. Il change de place. S’assoie à côté de Fatima.
Elle ne participe pas à la discorde. Préfère ignorer ce rabat-joie. Profiter de
sa soirée. Rigoler avec son amie Fatna. Elle fume sa cigarette…
« Toi, toi, la salope, la pute, la connasse ! »
C’est arrivé sans prévenir. L’homme se lève. Hurle sur
Fatima. « Toi, toi, la salope, la pute, la connasse ! » Fatima n’a pas le temps
de réagir. L’homme lui décoche une droite. De toute sa hauteur, de tout son
poids. Un coup de poing au visage, en pleine mâchoire. Puis un deuxième, aussi
violent, près de la tempe. Il l'agrippe, s'acharne. Des hommes interviennent,
disent qu'on ne frappe pas une femme… Il lâche prise.
Deux jours après, Fatima est toujours choquée. Elle porte
des griffures sur le décolleté, a du mal à bouger la tête, la bouche
douloureuse. Stigmates légers en comparaison du traumatisme psychologique.
Cette femme au caractère bien trempé ne peut reparler de son agression sans
pleurer. « Quand on t’arrache ton portable ou ton portefeuille, tu te dis qu’il
y a au moins une raison. Quand on te frappe gratuitement, c’est ta dignité, ta
personne, qui sont touchées, niées. Tu entends parler de femmes violentées…
Tant que ça ne t’est pas arrivé, tu ne peux pas comprendre… »
Fatima n’en restera pas là. Pour son intégrité à elle, pour
la liberté des femmes. Elle a porté plainte au commissariat. Le restaurateur
n’a pas appelé la police. Mais de nombreux spectateurs de la scène sont prêts à
témoigner en faveur de Fatima. Son avocat, indigné par cet acte abject, la
défendra bec et ongles. Elle a toujours mené sa vie comme elle l’entendait,
s’est battue pour être ce qu’elle est aujourd’hui, libre et respectée. Ne peut
se résoudre à être démolie par cet homme.
Elle revoit le visage haineux de son agresseur. Sa bave aux
lèvres. « Quelle rage il a ? » Une aversion inouïe pour une femelle qui a
l’outrecuidance intolérable de fumer à la terrasse d’un café. Elle en est sûre,
l’homme est un habitué des violences faites aux femmes. « Je ne suis ni la
première, ni la dernière. »
Commentaires :
- On attend le tweet de compassion du délégué à l'égalité
homme-femme de la mairie...
- A certains carrefours de Saint-Denis des syriennes demandent
de l'argent aux automobilistes. Il faut savoir que ces femmes se font frapper
si elles ne rapportent pas assez d'argent au chef organisateur. Elles ont un
objectif à réaliser dans la journée et malheur à celles qui n'y arrivent pas.
Si l'État et la Ville de Saint-Denis voulaient lutter contre les violences
faites aux femmes alors ils empêcheraient ce trafic et arrêteraient les
organisateurs.
- Situation presque normale à Saint Denis. Je fais de la
provocation car nos élus vivent dans le pays des bisounours. C'est a dire pas
le notre. Je remets (oui encore) les mots de Jean Christophe Grangé que j'ai
déjà cité : "Au quotidien, la souffrance n'endurcit pas. Elle use.
Fragilise. Affaiblit. L’âme humaine n'est pas un cuir qu'on tanne avec les
épreuves.C'est une membrane, sensible, vibrante, délicate. En cas de choc, elle
reste meurtrie, marquée, hantée". On ne peut pas tout accepter dans cette
ville.
La rue, zone de harcèlement (23.09.2012)
Par Magazine Marianne
Publié le 23/09/2012 à 17:00
La petite phrase l'insulte, de trop, la main baladeuse...
combien de femmes on déjà fait l'expérience de ce qu'on appelle communément
«harcèlement de rue» ? Contre la banalisation de ce phénomène, certaines se
mobilisent au travers de livres, de documentaires, ou encore en organisant des
ateliers dits d'autodéfense féminine...
« -T’as pas une clope ?
-Non, désolée.
-Alors qu’est-ce que tu fais dehors, tu fais la pute ?»
Ce dialogue, Laura, étudiante en Master de sociologie, l’a
vécu un soir, alors qu’elle rentrait chez elle après avoir vu des amis.
Anecdotique ? Non, l'enquête nationale sur les violences faites aux femmes
datée de 2000 révèle que 13% des femmes de 20 à 59 ans déclarent avoir subit
des injures ou des menaces dans l'espace public au cours des 12 derniers mois.
Et ce chiffre passe à 25% lorsqu'il s'agit des femmes âgées de 20 à 24 ans.
Cette étude – la première sur le sujet – précise que les
agressions verbales sont plus fréquentes dans les grandes villes, notamment en
région parisienne, ce qui s’expliquerait, selon le document, par «l’usage plus
généralisé des espaces publics et des transports en communs».
Cet été, un documentaire belge «Femmes de la rue», réalisé
par une étudiante en cinéma, Sofie Peeters, a fait bouger les lignes… Pour son
projet de fin d’étude, la jeune femme décide de dénoncer les injures dont elle
est victime. Elle filme en caméra cachée un trajet qu’elle réalise au quotidien
: une promenade ponctuée de sifflets, de commentaires déplacés et d’insultes
Face à ces agressions répétées, la Belgique a fini par
légiférer. «Toute forme d'insulte est désormais punissable, qu'elle soit
sexiste, raciste, homophobe ou autre», a expliqué Freddy Thielemans, le maire
de Bruxelles. Si une personne est prise sur le fait, elle encourt jusqu’à 250
euros d’amende. Encore faut-il pouvoir interpeller une personne en flagrant
délit d'insulte…
Depuis l’entrée en vigueur du texte, le 1er septembre 2012, quatre
personnes ont été sanctionnées pour «comportement sexiste». Les premiers cas
devraient faire jurisprudence. En dépit de l’avancée législative, certains
restent néanmoins sceptiques. C’est le cas de Claudine Lienard, coordinatrice
de projet à l'Université des femmes, qui a déclaré au quotidien belge Le Soir
que, selon elle : «Il faut faire prendre conscience aux gens du contexte dans
lequel leurs comportements s'expriment, qui est un contexte de patriarcat et de
domination masculine». Ainsi, elle souhaite privilégier l’éducation, la
prévention, plutôt qu’un système répressif difficilement applicable.
En France, où il n’existe aucun cadre législatif abordant
spécifiquement la question des provocations et du harcèlement dont les femmes
peuvent être victimes dans la rue, les plus motivées tentent donc de trouver la
parade. Laura fait partie de celles-ci. L’étudiante en sociologie s’est
inscrite à un atelier d’autodéfense verbale féminine, organisé par Cécile,
étudiante en informatique, Elsa, comédienne, et Emmanuelle, doctorante en
sociologie. Le lieu de rassemblement : le bar parisien, La Mutinerie.
«C’est la première fois qu’on organise un tel atelier,
précisent les trois jeunes femmes, on n’est pas prof’, ce sont des choses qui
nous arrivent et on veut partager nos expériences». En vrai.
Car des «expériences», les femmes en partagent des centaines
sur Twitter, via le mot clé #harcèlementderue. De nouveaux témoignages y sont
d’ailleurs postés tous les jours.
Le but de l’atelier parisien est justement de donner des
clés pour se défendre... Dans son manuel d’autodéfense Non, c’est non, la
sociologue Irène Zeillinger affirme que la façon de réagir dépend notamment de
la personnalité de chacune : «Chaque femme réagit aux problèmes sur la base de
son vécu, de son éducation, de sa façon de percevoir le monde, de ses capacités
physiques et intellectuelles, etc». A cela s’ajoute des facteurs dits
«situationnels» tels que le type d’agression, le lieu et le moment de la
journée.
Face au nombre de personnes inscrites sur l’événement
Facebook, Cécile, Elsa et Emmanuelle ont décidé de faire deux sessions. «On ne
s’attendait pas à ce qu’il y ait autant de monde, commente Emmanuelle, c’est à
la fois une bonne et une mauvaise chose»...
Dans la petite salle, une vingtaine de participantes, des
femmes, plutôt jeunes, sont installées sur des chaises disposées en cercle. Les
organisatrices prennent la parole : «La plupart des gens pensent que les
agressions de rues sont rares et que les agresseurs ne sont que quelques hommes
frustrés. C'est faux, la majorité d’entre eux font partie de notre quotidien».
L’enquête nationale sur les violence faites aux femmes avait
révélé que 16,7% des femmes déclaraient avoir souffert de «pressions
psychologiques» au travail et 37% au sein de leur couple. Ainsi, les techniques
abordées lors de l’atelier pourront servir dans la rue mais aussi auprès des
amis, de la famille ou encore des collègues de travail.
Hop, tout le monde debout ! La séance démarre par un
échauffement collectif pour travailler la posture. Les femmes marchent puis, au
signal, s’arrêtent en prenant une position défensive. Attention à ne pas
sourire, l’exercice est sérieux. Ensuite, place au travail sur la voix, qui
doit être ferme... Quelques instants plus tard, vingt personnes s’époumonent
simultanément : «Dégage !», «Lâche-moi», «Mais retourne dans ton trou !».
Les participantes sont ensuite divisées en deux groupes plus
petits. Cécile en anime un, Emmanuelle, l’autre. Elles proposent des situations
d’agressions typiques en demandant de les mimer. Une discussion collective
s’ensuit où l’on commente la solution choisie et en propose d’autres. «Les
trois phrases», intervention paradoxale ou encore la fuite : la plupart des
astuces viennent du manuel d’Irène Zeillinger, LA référence en la matière.
La parole se libère, les jeunes femmes racontent des
expériences personnelles. Regards insistants, insultes, attouchements… «On se
rend compte qu’il s’agit souvent du même type d’agression», remarque Aurélie,
l'une des participantes. Certaines ont déjà réussi à ce qu’un agresseur se
ratatine sur place et leur présente des excuses. Une précieuse victoire pour
elles.
Au bout de deux heures, vient le moment de faire le bilan de
la séance. «On se sent vraiment moins seule», affirme Marcia. «On sait que ça
arrive aussi aux autres mais ce n’est pas pareil d’être face à d’autres filles
qui racontent des expériences similaires aux nôtres», ajoute Laura. Les filles
disent également se sentir «plus confiantes». Reste à mettre l'apprentissage en
pratique…
Remig :
Imaginez une religion qui dit :
- Les noirs ne pourront pas aller au cimetière voir leur parents ou amis décédés, seuls les blancs le pourront
- Les noirs doivent respect et obéissance aux blancs
- Les noirs n'ont pas le droit de vote
- Les noirs ne peuvent pas avoir un compte en banque
- Le noirs ne peuvent pas conduire
- Les noirs portent un voile dans les lieux publics
- On ne mélange surtout pas les noirs et les blancs: les blancs d'un côté et les noirs de l'autre
- Les noirs à la maison et aux taches ménagères, seuls les blancs peuvent travailler
- Les noirs ne peuvent pas se baigner sans porter un vêtement qui les couvrent complètement, les blancs eux font ce qu'ils veulent
Qui ne s'insurgerait pas devant un tel extrémisme ? N'est ce pas une atteinte à la liberté ?
Cette religion existe et elle est pratiquée régulièrement en France, elle s'appelle l'Islam ou même l'Islam modéré. Personne ne s'insurge des atteintes à la liberté, alors que la seule différence, c'est que ce ne sont pas les noirs et les blancs qui sont concernées, mais les femmes et les hommes !
Légiférons et interdisons le port du voile dans la rue et les lieux publics ! Après chacun fait ce qu'il veut : La religion quelle qu'elle soit doit rester du domaine privé.
Ceux qui s'inquiètent de la stigmatisation de l'Islam par de tels propos feraient mieux de s'inquiéter de la stigmatisation de la femme par l'Islam.