"Collabeur." Neuf lettres infâmantes. Elles me sont tombées dessus un matin de janvier. D'autres ont suivi. "Harki". "Arabe de service". "Beur domestique". "Esclave".
J'ai été victime d'une campagne de harcèlement. Mon tort ? Avoir fait part de ma colère après qu'une fois de plus la télévision a donné la parole à une musulmane qui a déversé un discours outrageusement victimaire et antirépublicain. Alors qu'elle était dépourvue de toute légitimité, elle parlait en notre nom. En mon nom.
Je suis musulman pratiquant. Je suis Français. Je suis franco-marocain. Je suis adjoint au maire dans la cité où j'ai grandi. Je suis socialiste. Qu'est-il arrivé à la France pour qu'on en vienne à raisonner ainsi ?
Pendant que mes procureurs se déchaînaient, j'ai attendu le soutien de mon parti, le parti socialiste. J'en suis venu à me poser la question de ma démission. À déplorer : sur des questions aussi fondamentales que celles de la laïcité et de la résistance au communautarisme, les socialistes ne sont pas en ordre de bataille. Sur le terrain, des élus passent des compromis inacceptables. Dans ce flou, je ne sais pas ce qui l'emporte de la paresse intellectuelle, du désir de séduire un prétendu électorat musulman ou de la volonté de se prémunir contre les procès en « islamophobie ».
Face aux névrosés de l'identité, c'est à un véritable combat idéologique qu'il convient de s'atteler. Et pour le mener, il faut connaître l'adversaire. Où sont ses réseaux, ses relais, ses « idiots utiles ». Quelles failles de la société il exploite pour construire sa propagande. C'est pourquoi ce récit raconte en détail les dessous et les coulisses du « lynchage 2.0 » dont j'ai été l'objet.
J'aurai atteint mon objectif si je parviens, à travers cette histoire, à ouvrir la réflexion sur les défis que doit relever notre pays face à la montée du fondamentalisme religieux musulman.
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