Le Qatar se prépare à une crise longue avec ses voisins (17.08.2017)
Qatar/Golfe : "beaucoup de temps" pour rétablir la confiance (15.08.2017)
A Doha, le musée de l’esclavage s’affranchit des tabous (09.08.2017)
Crise du Golfe : l’ultimatum au Qatar arrive à expiration (02.07.2017)
Crise/Golfe: des employés bloqués en Arabie saoudite (28/06/2017)Crise du Golfe: Washington joue le médiateur (28.06.2017)
« Le Qatar a volontairement soutenu des organisations terroristes » (16.06.2017)
Voir aussi :
Malbrunot, Chesnot, Nos très chers émirs (2016)
Malbrunot, Chesnot, Qatar : les secrets du coffre-fort (2013)
Crise dans le Golfe : pourquoi l’émir du Qatar reste inflexible (16.06.2017)
Malbrunot, Chesnot, Nos très chers émirs (2016)
Le Qatar se prépare à une crise longue avec ses voisins (17.08.2017)
L’Arabie saoudite a annoncé l’ouverture temporaire d’un
poste-frontière pour permettre aux Qataris d’effectuer le pèlerinage annuel de
La Mecque.
LE MONDE | 17.08.2017 à 10h34 • Mis à jour le 17.08.2017 à
10h36 | Par Christophe Ayad
Des Qataris laissent des messages sur le portrait du cheikh
Tamim ben Hamad Al-Thani, à Doha (Qatar), le 6 juillet.
Tout va très bien ! Tellement bien qu’il semble nécessaire
de le répéter sur tous les tons et à tout bout de champ. Le Qatar assure ne pas
être affecté par la crise ouverte par trois de ses voisins du Golfe – l’Arabie
saoudite, les Emirats arabes unis (EAU) et Bahreïn – ainsi que l’Egypte, le 5
juin.
Depuis ce jour, le petit émirat gazier, accusé de soutenir
des mouvements terroristes, de déstabiliser ses voisins à travers la chaîne
Al-Jazira et en abritant des opposants, et enfin d’être trop proche de l’Iran
chiite – bête noire des monarchies sunnites du Golfe –, vit sous blocus. Les
avions de Qatar Airways doivent contourner les espaces aériens de ces quatre
pays. La frontière terrestre avec l’Arabie saoudite – la seule – est fermée,
même si, dans un premier geste de conciliation, le roi Mohammed Ben Salman a
ordonné, mercredi 16 août, de l’ouvrir pour permettre aux Qataris d’effectuer
le pèlerinage annuel de La Mecque à la fin du mois. Le grand port de Djebel
Ali, à Dubaï, par lequel transitait l’essentiel des marchandises à destination
du pays, a résilié son contrat. Surtout, les Qataris vivant dans ces quatre
pays ont été expulsés et leurs biens ou capitaux gelés.
Mais tout va très bien, assure-t-on à Doha. Passé les
premiers jours de stupeur et d’affolement, de nouvelles filières
d’approvisionnement ont été mises en place – par bateau depuis le sultanat
d’Oman et le Pakistan –, certains produits ont été remplacés, d’autres sont
devenus plus chers. Il est difficile d’évaluer l’impact économique du blocus.
En apparence, rien n’a changé.
Les chantiers lancés dans le cadre du Mondial 2022 de
football – dont l’attribution au Qatar a tant agacé les EAU et l’Arabie, qui
ont toujours regardé de haut ce « parvenu » du Golfe – ne sont pas affectés,
assure le comité chargé de l’organisation. Doha est couverte de grues, même si
le coût des matériaux de construction a augmenté. Certains chantiers
connaissent des ruptures temporaires d’approvisionnement....
- Par Le
Figaro.fr avec AFP
- Mis à
jour le 15/08/2017 à 16:39
- Publié le
15/08/2017 à 16:35
Le Qatar a estimé ce mardi qu'il faudra "beaucoup de temps"
pour rétablir la confiance entre l'émirat et les quatre pays arabes qui ont
coupé toute relation avec lui. Le 5 juin, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes
unis, Bahreïn et l'Egypte ont rompu leurs relations diplomatiques avec Doha en
l'accusant d'avoir des liens avec des organisations extrémistes et de se rapprocher
de l'Iran.
Lire aussi - Le
Qatar mis en quarantaine par ses voisins du Golfe
Ces pays ont également imposé des sanctions à l'émirat qui a rejeté
toutes les accusations, affirmant que ses adversaires cherchaient à mettre sa
politique étrangère "sous tutelle". Alors que la crise du Golfe est
entrée dans sa onzième semaine, le ministre qatari des Affaires étrangères
cheikh Mohamed ben Abderrahmane Al-Thani a indiqué que les relations régionales
avaient été brutalement transformées par la tourmente actuelle.
"Nous espérons que la
confiance sera rétablir"
Le Qatar fait partie -comme l'Arabie, les Emirats et Bahreïn- du Conseil
de coopération du Golfe (CCG), une organisation régionale créée en 1981 et qui
comprend également le Koweït et Oman.
"Le Qatar a été l'un des fondateurs de l'organisation CCG et nous
considérons encore qu'elle a une grande importance pour nous tous dans la
région", a déclaré le ministre lors d'une rencontre avec des journalistes
francophones à Doha.
"Cette organisation a été construite sur une sécurité stratégique et
sur la confiance. Malheureusement, avec ce qui s'est produit dernièrement, ce
facteur est manquant maintenant et il faudra beaucoup de temps pour rétablir la
confiance", a dit le haut responsable qatari, ajoutant: "Nous
espérons que cela sera rétablie".
LIRE AUSSI
A Doha, le musée de l’esclavage s’affranchit des tabous (09.08.2017)
Le Golfe, au-delà du pétrole (3/6). Organisateur du Mondial
de foot en 2022, le Qatar est sous le feu des critiques des associations de
défense des droits de l’homme qui l’accusent de pratiquer le travail forcé. Il
a pris le contre-pied en abordant le sujet de front avec un musée.
LE MONDE | 09.08.2017 à 13h54 | Par Benjamin Barthe (Doha,
envoyé spécial)
A Doha, en mai 2015. La construction des infrastructures
pour la coupe du monde de football en 2022 a attiré l’attention sur les
conditions de vie des travailleurs étrangers.
A Doha, en mai 2015. La construction des infrastructures
pour la coupe du monde de football en 2022 a attiré l’attention sur les
conditions de vie des travailleurs étrangers. Maya Alleruzzo / AP
Les problématiques contemporaines ne sont pas le fort des
musées du Golfe. Les plus anciens, consacrés au folklore et aux antiquités,
comme les plus récents, destinés aux beaux-arts, tendent à ignorer les réalités
sociales et économiques de ces pays.
Or, au Qatar, un musée, ouvert il y a un an et demi, a pris
le contre-pied en s’intéressant au sujet le plus sensible qui soit :
l’esclavage.
Depuis qu’il a décroché l’organisation de la Coupe du monde
de football 2022, cet émirat est sous les projecteurs des associations de
défense des droits de l’homme qui l’accusent de pratiquer le travail forcé.
Leurs critiques visent principalement la kafala (tutelle), ce système qui
enchaîne les migrants, issus pour la plupart de l’Asie du Sud-Est, à leur
patron. Même si les conditions de travail sur les chantiers du Mondial se sont
améliorées ces derniers mois, la procédure reste en vigueur, interdisant aux
ouvriers qui s’estiment maltraités de changer d’emploi.
Sur ce terrain particulièrement glissant, les concepteurs du
musée, installé dans Msheireb, un vieux quartier de Doha en pleine
transformation, ont manœuvré avec une habileté et une honnêteté remarquables.
Aménagée dans la demeure restaurée d’un négrier du XIXe siècle, Ben Jelmood,
l’exposition s’ouvre sur un tableau général de l’esclavage autour de l’océan
Indien. Un phénomène, signale le musée, « qui remonte aussi loin que la
civilisation sumérienne, au troisième millénaire avant Jésus-Christ », et s’est
accéléré au XIXe siècle, avec l’intensification du commerce de la perle et des
dattes, les deux « mamelles » du Golfe.
Au moyen d’interviews vidéo et de documents d’époque, le
musée retrace le parcours des esclaves capturés en Afrique de l’Est, transférés
à Zanzibar ou Mascate, avant d’être vendus à des marchands du Qatar, de Bahreïn
ou de la côte de la Trêve, les futurs Emirats arabes unis. Le commentaire
souligne le fait que ce marché...
En savoir plus sur
http://www.lemonde.fr/festival/article/2017/08/09/a-doha-le-musee-de-l-esclavage-s-affranchit-des-tabous_5170519_4415198.html
Crise du Golfe: le Quartet arabe reste ferme face au Qatar (30.07.2017)
- Par Le
Figaro.fr avec AFP
- Mis
à jour le 30/07/2017 à 14:35
- Publié le
30/07/2017 à 14:28
À l'issue d'une réunion des chefs de la diplomatie saoudien,
égyptien, émirati et bahreïni à Manama, le Quartet arabe anti-Doha s'est
dit prêt dimanche à dialoguer avec le Qatar, seulement si cet émirat accepte
des conditions.
Dans un communiqué, les quatre pays se disent "prêts à
dialoguer avec le Qatar à condition qu'il annonce son renoncement à soutenir le
terrorisme et l'extrémisme".
» Lire aussi - L'économie
du Qatar résiste après un mois de blocus
Le 5 juin, ils ont rompu leurs relations diplomatiques avec
le Qatar et imposé de sévères sanctions économiques à l'émirat gazier.
Pour revenir sur ces sanctions, ils ont exigé le 22 juin la
satisfaction de 13 demandes, dont la fermeture de la chaîne de télévision
Al-Jazeera et d'une base militaire turque, ainsi qu'une révision des liens avec
l'Iran chiite, rival régional de l'Arabie saoudite sunnite.
Doha a rejeté en bloc ces demandes, estimant qu'elles
violaient sa souveraineté.
Dans leur communiqué, les quatre pays ont affirmé que les
sanctions prises contre le Qatar étaient des "actes de souveraineté qui
sont conformes aux lois internationales".
Ils ont affirmé que le Qatar mettait un frein à la
participation de ses citoyens au hajj, le grand pèlerinage annuel à La Mecque
qui commence fin août.
» Lire aussi - Le
Qatar ne se soumettra pas aux exigences de ses voisins
Le Qatar a protesté contre les conditions mises par l'Arabie
saoudite au pèlerinage des Qataris, notamment celle de ne pas arriver dans le
pays directement de Doha à bord de Qatar Airways.
À la veille de la réunion de Manama, le roi de Bahreïn,
Hamad ben Issa Al-Khalifa, a appelé à "la solidarité de tous les pays
arabes pour lutter contre le terrorisme et assécher ses sources de
financement".
"Nos quatre pays ont consenti plusieurs martyrs dans le
combat contre le terrorisme et pour la défense de nos patries", a-t-il
ajouté en recevant les ministres du Quartet.
La dernière réunion des chefs de la diplomatie du Quartet s'était
tenue début juillet au Caire.
Ni la médiation koweïtienne, ni les efforts de bons offices
menés par plusieurs pays occidentaux, dont les Etats-Unis, n'ont réussi à
désamorcer la crise, la plus grave que connaît le Conseil de coopération du
Golfe (CCG) depuis sa création en 1981.
Crise du Golfe : le Qatar amende sa loi sur la lutte antiterroriste (20.07.2017)
Mis à jour le 20/07/2017 à 23:37
Le Qatar a annoncé ce jeudi avoir amendé sa législation sur
la lutte antiterroriste, l'un des sujets controversés à l'origine de la crise
opposant l'émirat gazier à ses voisins qui l'accusent de soutenir des groupes
extrémistes. Un décret-loi, promulgué par l'émir cheikh Tamim ben Hamad
Al-Thani, définit les notions de "terroristes, des crimes et entités
terroristes ainsi que du financement du terrorisme".
Le document établit "deux listes nationales pour les
individus et les entités terroristes" et énonce les mesures nécessaires
pour pouvoir les porter sur ces listes mais il donne aux suspects le droit de
faire appel contre leur inscription sur l'une de ces listes. Le décret-loi
amende la législation qatarie sur la lutte antiterroriste datant de 2004 mais
ne donne pas de détails sur les normes retenues pour définir le terrorisme, ni
sur les mesures pour porter un suspect ou une organisation sur une liste noire.
L'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis et
l'Egypte, qui ont rompu le 5 juin avec le Qatar, accusent Doha de soutien actif
aux islamistes extrémistes, d'être derrière des actions de déstabilisation dans
la région et, au delà, de se rapprocher de l'Iran chiite, le grand rival du
royaume saoudien sunnite. Doha nie en bloc et rejette une liste de 13 demandes
de ses adversaires qui exigent notamment la fermeture de la télévision Al
Jazeera, d'une base turque au Qatar et une réduction des relations de leur
voisin avec l'Iran.
Le nouveau décret-loi publié à Doha fait suite à la
signature la semaine dernière par les Etats-Unis et le Qatar d'un accord sur
"la lutte contre le financement du terrorisme". Cet accord, que le
secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson a obtenu de Doha lors d'une tournée
dans la région du Golfe, avait été jugé "insuffisant" par le quartet
anti-Qatar, qui y a vu un simple accord entre deux Etats, qui ne répond pas à
leurs exigences.
L’agence de presse du Qatar a-t-elle été piégée par les Émirats Arabes Unis ? (17.07.2017)
Modifié le 17/07/2017 à 17:15 | Publié le 17/07/2017 à 17:15
Anouar Gargach, ministre d'Etat émirati aux Affaires étrangères. |
AFP
"Les informations révélées dans le Washington Post […]
révèlent l’implication des Émirats Arabes Unis et de hauts responsables
émiratis dans le piratage de Qatar News Agency", ont indiqué le service de
communication du gouvernement dans un communiqué.
Le Qatar a fait savoir lundi qu’il croyait aux révélations du Washington Post selon lesquelles les Émirats Arabes Unis seraient
responsables d’un piratage de l’agence de presse qatarie fin mai, un fait qui a
contribué à déclencher une crise diplomatique entre Doha et ses voisins du
Golfe.
Faire apparaître des citations fausses
Le Post, qui cite les services secrets américains, a
rapporté dimanche soir que les Émirats Arabes Unis avaient fait en sorte que
soient piratés fin mai les réseaux sociaux et les sites d’informations qataris
dans le but de faire apparaître des citations fausses, mais particulièrement
acérées, de l’émir du Qatar, ce qui a déclenché la crise en cours dans la
région.
L’Arabie saoudite, les Émirats Arabes Unis, l’Égypte et
Bahreïn ont imposé le 5 juin des sanctions diplomatiques,politiques et
commerciales au Qatar, accusé de soutenir le terrorisme international et de
vouloir se rapprocher de l’Iran.
« Ce piratage a bien eu lieu »
Le Qatar avait indiqué fin mai que les pirates avaient fait
apparaître sur internet des propos truqués de l’émir, une explication qui avait
été rejetée par les États du Golfe.
"Les informations révélées dans le Washington Post […]
révèlent l’implication des Émirats Arabes Unis et de hauts responsables
émiratis dans le piratage de Qatar News Agency", indique le service de
communication du gouvernement dans un communiqué.
L’article "prouve clairement que ce piratage a bien eu
lieu", a-t-il ajouté.
Anouar Gargach, ministre d’État émirati aux Affaires
étrangères, avait auparavant estimé que l’article du Post était faux et a nié
toute implication de son pays dans cette affaire.
Accord entre le Qatar et les Etats-Unis contre le financement du terrorisme (12.07.2017)
Le chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson,
rencontrait son homologue qatari à la suite des sanctions prises par quatre
pays contre Doha.
Le Monde.fr avec AFP | 12.07.2017 à 00h22 • Mis à jour le
12.07.2017 à 07h03
Le ministre des affaires étrangères qatari, Mohammed Ben
Abdulrahman Al-Thani, et le secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson, le 11 juillet
à Doha. NASEEM ZEITOON / REUTERS
Les Etats-Unis et le Qatar ont signé mardi 11 juillet un
accord visant à empêcher le financement du terrorisme. La signature a eu lieu
dans le cadre de la visite du chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson,
pour tenter de mettre fin à la crise diplomatique entre Doha et Riyad.
L’Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis (EAU) et
l’Egypte ont imposé en juin des sanctions au Qatar, qu’ils accusent de financer
les groupes extrémistes ainsi que de complaisance envers l’Iran, grand rival de
l’Arabie saoudite dans la région.
« L’accord que nous avons tous les deux signés au nom de nos
gouvernements représente des semaines de discussions intensives entre
spécialistes et relance l’esprit du sommet de Riyad », a déclaré le secrétaire
d’Etat américain, qui donnait une conférence de presse avec son homologue
qatari, Mohamed Ben Abdulrahman Al-Thani. « Ensemble, les Etats-Unis et le
Qatar feront davantage pour localiser les sources de financement, pour
collaborer et partager l’information et pour maintenir la région (…) en
sécurité », a-t-il ajouté.
Le président des Etats-Unis, Donald Trump, a rencontré les
représentants d’un certain nombre d’Etats arabes lors de sa visite dans la
région au mois de mai.
Son homologue qatari a précisé que l’accord n’était pas lié
à la crise avec les quatre pays arabes. « Le protocole expose une série de
mesures que chaque pays prendra dans les mois et les années à venir pour
stopper et désactiver les flux financiers de la terreur et intensifier les
activités de lutte contre le terrorisme à une échelle mondiale », a déclaré M.
Tillerson.
Lire aussi : Crise du Golfe : pour Riyad et ses alliés, le Qatar reste une menace pour « lasécurité régionale »
Accord dénoncé
Dans un communiqué commun, les quatre Etats arabes qui
boycottent le Qatar disent apprécier la volonté des Etats-Unis de lutter contre
le terrorisme mais que les actions contre Doha restent en place et qu’ils
suivront de près l’action du Qatar pour empêcher le financement du terrorisme.
« Ce pas est insuffisant », écrivent ces pays dans le texte
cité par l’agence de presse saoudienne SPA. Ils ajoutent qu’ils « surveilleront
de près le sérieux des autorités qataries dans leur combat contre toutes formes
de financement et de soutien du terrorisme ».
L’accord annoncé mardi pendant la visite du secrétaire
d’Etat américain est « le résultat de pressions et d’appels répétés durant ces
dernières années des quatre pays arabes et de leurs partenaires à l’encontre du
Qatar pour qu’il cesse de soutenir le terrorisme », selon ces pays.
Lire aussi : Le Qatar refuse les exigences de ses frères ennemis
Ils estiment que les engagements des autorités qataries « ne
sont pas fiables », affirmant que de précédents engagements n’ont pas été
tenus. Ils appellent donc à « des contrôles stricts pour s’assurer de leur
sérieux dans un retour sur le bon chemin ».
Espoir de sortie de crise
L’Egypte a ensuite déclaré lors d’une réunion de la
coalition internationale contre l’Etat islamique à Washington que la coalition
ne devrait pas accueillir des Etats qui soutiennent le terrorisme comme le
Qatar.
Mais, a déclaré un responsable américain au fait des
délibérations à la réunion, « les autres pays du groupe de travail ont rejeté
la demande égyptienne ». « Le terrorisme est un problème mondial qui nécessite
une réponse mondiale et nous avons tous du travail », a ajouté ce responsable
américain, qui s’exprimait sous le sceau de l’anonymat.
Doha dément soutenir des organisations fondamentalistes et
estime que le boycott dont elle est victime s’inscrit dans le cadre d’une
campagne visant à contrecarrer sa politique étrangère, qui se veut
indépendante. « Aujourd’hui, l’Etat du Qatar a été le premier à signer le
programme exécutif avec les Etats-Unis de lutte contre le financement du
terrorisme » , a déclaré Mohammed Ben Abdulrahman Al-Thani lors d’une
conférence de presse.
Médiateurs
Accompagné de médiateurs koweïtiens, Rex Tillerson devait
aussi rencontrer l’émir du Qatar, le cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani. Les
ministres des affaires étrangères des quatre pays arabes qui mènent le boycott
doivent rencontrer le responsable américain mercredi à Djedda en Arabie
saoudite.
Rex Tillerson a estimé mardi que le Qatar avait adopté des
positions tout à fait « raisonnables » sur le contentieux diplomatique qui
l’oppose à ses voisins. « J’ai bon espoir que nous puissions progresser vers un
règlement de la crise », a dit M. Tillerson avec à ses côtés son homologue
qatari. « Je pense que le Qatar a des positions très claires, qui sont, à mon
avis, fort raisonnables », a ajouté le chef du département d’Etat.
Le Qatar compte sur son territoire la base aérienne
d’Oudeïd, la plus grande base militaire américaine au Moyen-Orient, à partir de
laquelle des appareils de la coalition internationale lancent des frappes
aériennes contre le groupe Etat islamique en Syrie et en Irak.
Qatar Petroleum et Total officialisent leur partenariat (11.07.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFP
Mis à jour le 11/07/2017 à 21h54 | Publié le 11/07/2017 à
21h51
La compagnie d'Etat Qatar Petroleum (QP) et le géant
français Total ont officialisé à Doha mardi un partenariat de 25 ans pour
développer le grand gisement pétrolier offshore d'Al-Chahine.
L'exploitation va
commencer dès vendredi dans ce champ situé à 80 km de la côte orientale du
Qatar, ont indiqué à la presse les patrons des deux entreprises.La
co-entreprise baptisée North Oil Company sera détenue à hauteur de 70% par la
firme qatarie et à 30% par l'entreprise française. "C'est une étape
majeure dans la longue histoire de notre groupe avec le Qatar, un pays très
important pour nous", a déclaré Patrick Pouyanné, le PDG de
Total."Qatar Petroleum va devenir beaucoup, beaucoup plus gros", a
prévenu de son côté le patron de la compagnie d'Etat, Saad Cherida Al-Kaabi,
affirmant à l'AFP que l'entreprise cherchait de "bons partenaires" et
le faisait "de façon discrète".
Le partenariat avait été annoncé
l'année dernière mais son officialisation intervient en pleine crise entre le
Qatar et des pays arabes dont trois voisins du Golfe --l'Arabie saoudite,
Bahreïn et les Emirats arabes unis. Ces pays ont rompu il y a plus d'un mois
leurs relations diplomatiques avec Doha et pris des sanctions économiques
contre l'émirat, qu'ils accusent notamment de soutenir le
"terrorisme" et de se rapprocher de l'Iran chiite, grand rival de
l'Arabie saoudite sunnite. Doha a nié ces accusations.
L'officialisation du
contrat avec Total est d'autant plus significative que les adversaires du Qatar
menacent de reconsidérer leurs contrats avec les compagnies qui font affaire
avec lui. La semaine dernière, Total avait signé un accord avec l'Iran pour
développer le vaste champ gazier offshore de Pars-Sud, dans le Golfe
également. Le groupe français est ainsi devenu la première grande compagnie
occidentale du secteur des hydrocarbures à revenir en Iran depuis la levée
partielle en janvier 2016 des sanctions internationales contre Téhéran.
Le Qatar, une menace à la «sécurité régionale» (07.07.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFPMis à jour le 07/07/2017 à 10:02 Publié le 07/07/2017 à 08:41
Le Qatar reste une menace pour "la sécurité régionale", ont estimé aujourd'hui l'Arabie saoudite et ses alliés, dans un communiqué, en stigmatisant le refus de Doha de répondre positivement à leurs conditions pour mettre fin à la crise dans le Golfe.
» Lire aussi - Crise du Golfe : le Qatar ne veut rien lâcher
Le refus par le Qatar d'accepter les demandes de ses voisins "reflète son intention de poursuivre sa politique, qui vise à déstabiliser la sécurité régionale", précise le communiqué commun de l'Arabie saoudite, du Bahrein, des Emirats arabes unis et de l'Egypte, communiqué publié par l'agence de presse officielle saoudienne SPA.
Le 5 juin, ces quatre pays avaient annoncé la rupture de leurs relations diplomatiques avec Doha, estimant que l'émirat gazier finance les extrémistes islamistes et a des liens trop rapprochés avec l'Iran, grand rival régional de l'Arabie saoudite. L'Arabie saoudite avait aussitôt fermé sa frontière avec le Qatar, la seule frontière terrestre de l'émirat, et les quatre alliés avaient suspendu tous les vols entre leurs pays et l'émirat.
Pour mettre fin à ce bras de fer, Ryad et ses voisins avaient adressé au Qatar le 22 juin une liste de 13 demandes, réclamant entre autres la fermeture d'une base militaire turque, la fermeture de la télévision Al-Jazeera, qu'ils jugent trop agressive, et la réduction des relations entre Doha et l'Iran.
Mais, mardi, le ministre qatari des Affaires étrangères a qualifié les demandes de ses voisins d'"irréalistes et irrecevables", au lendemain de la réponse officielle de l'émirat par courrier, via le Koweit. Le lendemain, à l'issue d'une réunion au Caire, Ryad et ses alliés avaient déploré cette "réponse négative" de Doha, sans faire plus de commentaire.
Dans leur communiqué, vendredi, les quatre pays précisent que leur offre de négociation du 22 juin avec Doha est désormais "nulle et non avenue", le gouvernement du Qatar ayant "repoussé tous les efforts diplomatiques pour résoudre cette crise".
LIRE AUSSI :
Dangereuse escalade au Qatar (06.07.2017)
Editorial. L’émirat gazier est menacé de nouvelles sanctions par l’Arabie saoudite et ses alliés. Une crise alimentée par les prises de position de Trump contre le Qatar.
LE MONDE | 06.07.2017 à 12h27 • Mis à jour le 06.07.2017 à 16h26
Le prince héritier d’Arabie saoudite et ministre de la défense Mohammed Ben Salman, dit « MBS », accueille à Riyad le président Donald Trump, le 20 mai 2017. EVAN VUCCI / AP
Editorial du « Monde » Dans une région qui n’avait nul besoin d’un foyer de tensions supplémentaire, la crise entre le Qatar et l’Arabie saoudite a franchi un nouveau palier, mercredi 5 juillet. Réunis au Caire, les ministres des affaires étrangères d’Arabie saoudite, d’Egypte, de Bahreïn et des Emirats arabes unis ont condamné l’attitude « négative » de Doha, qui a rejeté leurs revendications et menacé l’émirat de nouvelles sanctions.
La crise s’est ouverte il y a un mois, le 5 juin, par la monarchie de Riyad qui, appuyée par les trois pays sus-cités, a rompu ses relations diplomatiques avec le Qatar et coupé toutes les liaisons routières, maritimes et aériennes, accusant le régime de Doha de soutenir le terrorisme. La frontière de l’Arabie saoudite avec le Qatar, seule frontière terrestre du petit émirat gazier, a été fermée. Le Qatar est donc soumis depuis à ce qu’il considère comme un blocus, qu’il contourne partiellement avec l’aide de l’Iran et de la Turquie.
Fermer Al-Jazira et la base militaire turque
L’Arabie saoudite et ses alliés ont posé à Doha un ultimatum, accompagné d’une liste de treize revendications, dont la fermeture de la télévision Al-Jazira, la fermeture de la base militaire turque et la réduction des relations du Qatar avec l’Iran. Le rejet de ces demandes, ont jugé les ministres au Caire, traduit « un manque de compréhension de la gravité de la situation » de la part des dirigeants qataris.
Le ministre qatari des affaires étrangères, le cheikh Mohammed Ben Abdulrahman Al-Thani, a affirmé, mercredi à Londres, que son pays continuerait à appeler au dialogue. Il a attribué l’« agression » contre le Qatar aux divergences politiques avec les quatre pays concernés sur les réformes à entreprendre dans les régimes de la région, divergences apparues depuis les soulèvements du « printemps arabe » de 2011 et le rôle d’encouragement qu’y a joué Al-Jazira.
La crise est grave, car elle ajoute à l’instabilité du Moyen-Orient, fracturant le Conseil de coopération du Golfe, unique organisation politique et économique régionale, dont sont membres à la fois Riyad et Doha. Le Koweït, également membre de ce Conseil, a tenté une médiation, jusqu’ici infructueuse.
Ce regain de tensions s’inscrit dans le contexte de la rivalité ancienne entre l’Iran et l’Arabie saoudite pour le leadership de la région. Mais elle intervient aussi au moment où, à Riyad, le roi a modifié l’ordre de succession pour accorder au désormais prince héritier Mohammed Ben Salman, dit « MBS », des pouvoirs croissants.
Des divergences sur la stratégie
Enfin, circonstance aggravante, la confusion – c’est un euphémisme – qui règne à Washington n’est pas étrangère à cette dangereuse escalade. La mise en quarantaine du Qatar a été décidée après le passage du président Trump en Arabie saoudite, où il avait clairement exprimé son hostilité à l’Iran. « MBS » s’est-il senti pousser des ailes après cette visite ? C’est possible. Le problème est que le Qatar est aussi un allié des Etats-Unis, qui y a installé son commandement militaire régional, le CentCom, et une base de 10 000 hommes.
L’autre problème est que le chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson, qui a dénoncé l’offensive contre le Qatar, n’est pas tout à fait sur la même ligne que la Maison Blanche. Il se trouve que Donald Trump et un représentant de l’Arabie saoudite – malheureusement pas le roi, ni « MBS » – seront ensemble à Hambourg vendredi pour le G20. Il est urgent que le président américain s’emploie à éteindre le brasier qu’il a involontairement allumé.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/07/06/dangereuse-escalade-au-qatar_5156739_3232.html
Crise du Golfe : le Qatar rejette l’ultimatum de l’Arabie saoudite et de ses alliés (05.07.2017)
Le royaume wahhabite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte avaient donné jusqu’à mercredi à Doha pour accepter treize conditions.
Le Monde.fr avec AFP | 05.07.2017 à 19h07 • Mis à jour le 06.07.2017 à 06h38
Les ministres des affaires étrangères du Bahreïn, de l’Egypte, de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis au Caire (Egypte), le 5 juin.
L’Arabie saoudite et ses alliés, engagés dans un bras de fer avec le Qatar, ont déploré à l’issue d’une réunion, mercredi 5 juillet au Caire, la « réponse négative » de Doha à leurs conditions pour mettre fin à la crise et ont annoncé le maintien de leurs sanctions.
Le royaume wahhabite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte ont rompu, le 5 juin, avec ce petit émirat riche en gaz qu’ils accusent de soutenir le terrorisme et d’entretenir des relations trop étroites avec l’Iran, grand rival de Riyad au Moyen-Orient. Ils ont aussi imposé à Doha des sanctions économiques, Riyad fermant sa seule frontière terrestre.
Pour mettre fin à cette crise, les quatre pays ont adressé au Qatar une liste de treize demandes, lui réclamant, entre autres, la fermeture d’une base militaire turque et celle de la télévision Al Jazeera, un média qu’ils jugent trop agressif, ainsi que la réduction de l’intensité des relations de Doha avec l’Iran.
Le Qatar, qui a rejeté les accusations de terrorisme, a répondu officiellement à ces exigences lundi dans un message au Koweït, un pays qui joue le rôle de médiateur.
Des demandes « inacceptables », selon Erdogan
A l’issue de leur réunion au Caire, les chefs des diplomaties saoudienne, égyptienne, émiratie et bahreïnie ont exprimé dans un communiqué « leur regret face à la réponse négative du Qatar, qui fait preuve de négligence et de manque de sérieux (…) en ce qui concerne la révision de ses politiques et de ses pratiques ».
Cela « reflète un manque de compréhension de la gravité de la situation » de la part de Doha, a martelé le ministre égyptien des affaires étrangères, Sameh Choukri, lors d’une conférence de presse. « Il n’est plus possible de tolérer le rôle de saboteur que joue le Qatar » dans les conflits régionaux, a-t-il ajouté. Il a dit que les quatre pays étaient convenus de « tenir leur prochaine réunion à Manama », la capitale de Bahreïn, à une date non précisée.
De son côté, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a estimé, dans un entretien diffusé mercredi sur la chaîne France 24, que les treize requêtes qui avaient été adressées au Qatar ne sont « en aucun cas acceptables ». Il s’est toutefois dit prêt à fermer la base turque si le Qatar le lui demandait.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2017/07/05/crise-du-golfe-le-qatar-refuse-l-ultimatum-de-l-arabie-saoudite-et-ses-allies_5156335_3218.html
Ryad et ses alliés déplorent la "réponse négative" du Qatar (05.07.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFPMis à jour le 05/07/2017 à 18:58 Publié le 05/07/2017 à 18:46
Ryad et ses alliés, engagés dans un bras de fer avec le Qatar, ont exprimé aujourd'hui leur "regret" après la "réponse négative" adressée par Doha à leur liste de demandes pour mettre fin à la crise.
L'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte "expriment leur regret face à la réponse négative du Qatar, qui fait preuve de négligence et de manque de sérieux (...) en ce qui concerne la révision de ses politiques et de ses pratiques", a indiqué mercredi au Caire le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukri, lisant en conférence de presse un communiqué commun à l'issue d'une réunion avec ses homologues des trois autres pays.
Cela "reflète un manque de compréhension de la gravité de la situation" de la part du Qatar, a martelé M. Choukri, qui a ajouté que "les (quatre) ministres s'étaient mis d'accord pour suivre la situation et tenir leur prochaine réunion à Manama", la capitale du Bahreïn, à une date non précisée.
Ryad et ses alliés ont rompu le 5 juin leurs relations diplomatiques avec le petit émirat riche en gaz, qu'ils accusent de soutenir "le terrorisme" et d'entretenir des relations trop étroites avec l'Iran, grand rival de l'Arabie saoudite au Moyen-Orient. Ils ont également imposé à Doha des sanctions économiques, Ryad fermant sa frontière terrestre avec le Qatar, la seule de l'émirat.
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Crise du Golfe : l’émir du Qatar reçu à Paris par Macron « à la fin de l’été » (03.07.2017)
Le président français « a rappelé son attachement à l’apaisement et à la désescalade » tout comme « l’importance de la lutte contre le terrorisme et l’arrêt de tout financement, d’où qu’il vienne, de groupes associés à des actions terroristes ».
Le Monde.fr avec AFP | 03.07.2017 à 22h27
Un panneau à l’effigie de l’émir du Qatar, Cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani.
Bientôt l’esquisse d’une sortie de crise ? L’émir du Qatar, Cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani est attendu à Paris « à la fin de l’été » pour évoquer avec le président français Emmanuel Macron la crise du Golfe, a annoncé lundi 3 juillet au soir la présidence française.
Poursuivant « ses échanges avec tous les acteurs » de cette crise, Emmanuel Macron s’est à nouveau entretenu lundi avec l’émir, a-t-elle fait savoir. « Au cours de cet échange téléphonique, l’émir a indiqué que compte tenu de la situation, il prévoyait de venir en France à la fin de l’été », a poursuivi l’Elysée, les deux dirigeants ayant « fait un point » de situation.
Le président français « a rappelé son attachement à l’apaisement et à la désescalade » tout comme « l’importance de la lutte contre le terrorisme et l’arrêt de tout financement, d’où qu’il vienne, de groupes associés à des actions terroristes ». Il a également « rappelé le rôle pivot de la médiation koweïtienne et a indiqué que la France était prête à apporter son aide », toujours selon l’Elysée.
Décision attendue mercredi
Emmanuel Macron a « également indiqué qu’il évoquerait la situation dans la région du Golfe en marge du G20 » de Hambourg, vendredi et samedi, et « lors de la venue du président américain [Donald Trump] à Paris, les 13 et 14 juillet, pour célébrer la Fête nationale », a poursuivi la présidence française.
Le Qatar a remis lundi au médiateur koweïtien sa réponse aux demandes de ses voisins du Golfe et de l’Egypte le sommant de cesser son soutien à des mouvements jugés « terroristes » et de prendre ses distances avec l’Iran sous peine d’isolement durable.
En conséquence, l’Arabie saoudite, les Emirats, Bahreïn et l’Egypte décideront mercredi du maintien ou de la levée des sanctions contre Doha lors d’une réunion des chefs de leur diplomatie au Caire.
Le Qatar répond à ses adversaires (03.07.2017)
Par Le Figaro.frMis à jour le 03/07/2017 à 18:11 Publié le 03/07/2017 à 18:06
Le Qatar a remis aujourd'hui au médiateur koweïtien sa réponse à une liste d'exigences de ses voisins du Golfe et de l'Egypte qui l'accusent de soutenir le terrorisme et menacent de l'isoler durablement.
Les quatre pays arabes adversaires de Doha -Arabie saoudite, Emirats, Bahreïn et Egypte- ont accepté de prolonger de 48 heures la date butoir fixée à leur rival pour se plier à leurs 13 demandes, affirmant répondre à une requête du Koweït qui tente de mettre fin à la crise sans précédent dans le Golfe. Leur premier ultimatum se terminait dimanche à minuit.
Avant de remettre sa réponse au Koweït, Doha avait rejeté implicitement la liste des demandes -fermeture de la télévision Al Jazeera et d'une base militaire turque et réduction des relations avec l'Iran- en la jugeant maximaliste et attentatoire à sa souveraineté.
Mercredi, les chefs de la diplomatie de ces quatre pays se réuniront au Caire pour faire le point et décider de démarches ultérieures, selon le Caire. Le contenu de la réponse du Qatar aux exigences de ses voisins remise à l'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, n'a pas été révélé.
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Par Le Figaro.frMis à jour le 03/07/2017 à 18:11 Publié le 03/07/2017 à 18:06
Le Qatar a remis aujourd'hui au médiateur koweïtien sa réponse à une liste d'exigences de ses voisins du Golfe et de l'Egypte qui l'accusent de soutenir le terrorisme et menacent de l'isoler durablement.
Les quatre pays arabes adversaires de Doha -Arabie saoudite, Emirats, Bahreïn et Egypte- ont accepté de prolonger de 48 heures la date butoir fixée à leur rival pour se plier à leurs 13 demandes, affirmant répondre à une requête du Koweït qui tente de mettre fin à la crise sans précédent dans le Golfe. Leur premier ultimatum se terminait dimanche à minuit.
Avant de remettre sa réponse au Koweït, Doha avait rejeté implicitement la liste des demandes -fermeture de la télévision Al Jazeera et d'une base militaire turque et réduction des relations avec l'Iran- en la jugeant maximaliste et attentatoire à sa souveraineté.
Mercredi, les chefs de la diplomatie de ces quatre pays se réuniront au Caire pour faire le point et décider de démarches ultérieures, selon le Caire. Le contenu de la réponse du Qatar aux exigences de ses voisins remise à l'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, n'a pas été révélé.
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Crise du Golfe : l’ultimatum fixé au Qatar a été prolongé de 48 heures (03/07/2017)
L’Arabie saoudite et ses alliés ont décidé d’attendre un jour de plus, car le Qatar a annoncé qu’il va remettre lundi sa réponse officielle à leur liste de demandes.
Le Monde.fr avec AFP | 03.07.2017 à 03h15 • Mis à jour le 03.07.2017 à 09h41
A la demande du médiateur koweïtien, l’Arabie saoudite et ses alliés ont annoncé, lundi 3 juillet avant l’aube, avoir décidé de prolonger de quarante-huit heures l’ultimatum fixé au Qatar pour répondre à leur liste de 13 demandes.
Cette liste, exigeant notamment la fermeture de la télévision Al-Jazira et d’une base militaire turque, ainsi que la réduction des relations avec l’Iran, avait été soumise le 22 juin à Doha, qui devait donner sa réponse dans les dix jours, donc en principe avant dimanche soir.
Selon un communiqué commun publié par l’agence officielle saoudienne Spa, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte rallongent le délai initialement prévu, car les autorités de Doha ont annoncé qu’elles allaient remettre lundi matin leur réponse officielle à cette liste dans « une lettre écrite » de leur émir, le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, à l’émir du Koweït, le cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Sabah. Cette lettre sera remise par le ministre qatari des affaires étrangères, Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani.
Un bras de fer
L’Arabie saoudite, Bahreïn et les Emirats arabes unis, trois voisins du Qatar dans le Golfe, mais aussi l’Egypte ont rompu le 5 juin leurs relations diplomatiques avec Doha, l’accusant de soutenir « le terrorisme » et de se rapprocher de l’Iran, bête noire de Riyad. Le Qatar rejette ces allégations en contestant la véracité des faits qui lui sont reprochés et en mettant en avant le fait que nul n’a le droit de lui dicter sa politique étrangère.
Le président américain Donald Trump, qui s’en est pris par le passé au Qatar, a répété dimanche « l’importance de stopper le financement du terrorisme », un objectif qu’il juge « primordial », et « de discréditer l’idéologie extrémiste », lors d’entretiens téléphoniques séparés avec le roi d’Arabie saoudite, le prince héritier d’Abou Dhabi et l’émir du Qatar, selon un communiqué de la Maison Blanche.
Pour sa part, le ministre allemand des affaires étrangères Sigmar Gabriel a appelé à un « dialogue sérieux » entre les acteurs de la crise, au début d’une tournée qu’il entame lundi en Arabie saoudite, et qui le conduira ensuite aux Emirats et au Qatar.
Dans leur bras de fer avec le Qatar, ses adversaires ont placé la barre très haut pour ce pays, le sommant de réintégrer le consensus régional sur des questions aussi sensibles que le soutien aux islamistes ou les rapports avec l’Iran. Bien qu’appartenant au Conseil de coopération du Golfe, ce petit pays a toujours fait cavalier seul en politique étrangère.
Crise entre Qatar et Arabie saoudite : « Riyad ne veut pas laisser ses vassaux s’émanciper » (03/07/2017)
Le chercheur Alexandre Kazerouni analyse les racines de la tension entre les deux pays, qui ont coupé toute relation entre eux début juin.
LE MONDE | 03.07.2017 à 11h07 • Mis à jour le 03.07.2017 à 11h44 | Propos recueillis par Benjamin Barthe (Beyrouth, correspondant)
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2017/07/03/crise-entre-qatar-et-arabie-saoudite-riyad-ne-veut-pas-laisser-ses-vassaux-s-emanciper_5154766_3218.html
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2017/07/03/crise-entre-qatar-et-arabie-saoudite-riyad-ne-veut-pas-laisser-ses-vassaux-s-emanciper_5154766_3218.html
Vue de Doha, en 2011 (photo d’illustration). SAURABH DAS/AP
Le politologue Alexandre Kazerouni, chercheur à l’Ecole normale supérieure, est un spécialiste des monarchies du golfe Persique. Il a récemment publié Le miroir des cheikhs. Musée et politique dans les principautés du golfe Persique (PUF, 274 p., 29 euros), une étude consacrée à la stratégie de rayonnement culturel de Doha et d’Abou Dhabi. Il analyse pour Le Monde les ressorts de la crise qui oppose le Qatar à l’Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis.
Début juin, ces deux pays ont coupé toute relation diplomatique et économique avec leur voisin, qu’ils accusent de complaisance à l’égard de l’Iran et des mouvements « terroristes » au Proche-Orient. Pour Alexandre Kazerouni, les origines de cette confrontation sont à rechercher dans le refus de l’Arabie saoudite, après la première guerre du Golfe, en 1991, de laisser les principautés du Golfe sortir de son orbite diplomatique et culturelle.
Quelles sont les racines de la crise ?
Il faut remonter à l’invasion du Koweït par les troupes irakiennes, en 1990. C’est le vrai tournant dans la région. Pour assurer leur sécurité face à l’Iran révolutionnaire, les Etats de la côte – Koweït, Qatar, Bahreïn, Emirats arabes unis – avaient accepté en 1981 d’intégrer le Conseil de coopération du Golfe (CCG). Cela impliquait d’abandonner une part de leur souveraineté. L’administration de cette union régionale allait être dominée par l’Arabie saoudite. Et surtout durant les années 1980, le CCG a facilité la diffusion du salafisme saoudien au sein de la jeunesse des principautés.
Comment ?
Par le biais des étudiants koweïtiens, qataris, bahreïniens et émiriens partis étudier à Riyad. En échange de ces abandons de souveraineté, les petites monarchies du Golfe devaient être protégées par l’Arabie Saoudite, qui est alors le seul pays de la région à entretenir des relations étroites avec les Etats-Unis. Mais tout d’un coup, en 1990, devant l’entrée des forces de Saddam Hussein à Koweït, elles prennent conscience du fait que ce pacte ne fonctionne pas.
Comment réagissent-elles ?
En exil, l’émir Al-Sabah du Koweït dépense beaucoup d’argent en campagne de relations publiques. Il faut se rappeler l’affaire des couveuses. Des prématurés koweïtiens avaient péri, disait-on, après avoir été retirés de leurs couveuses par des soldats irakiens. L’histoire avait été montée par une agence de relations publiques. Mais elle eut un grand retentissement en Occident. Les souverains des principautés côtières comprennent à cette occasion qu’il est urgent de diversifier leur clientèle. Les marchands d’armes et les compagnies pétrolières ne suffisent plus. Il leur faut intéresser à leur survie ceux qui façonnent l’opinion publique occidentale : les artistes, les sportifs, les marchands d’art, le monde de l’université…
C’est l’origine de leur politique de rayonnement culturel ?
Exactement. L’idée d’ouvrir un grand musée à Doha [ce qui a été fait en 2008, avec le Musée des arts islamiques] a germé dans l’esprit d’Hamad Ben Khalifa Al-Thani, le futur émir du Qatar, en 1991, devant les images du musée national du Koweït incendié par l’armée irakienne. Cette politique va aider les petits souverains du Golfe à « désalafiser » leur société et à recouvrer la part de souveraineté culturelle, qu’ils avaient perdue dans les années 1980. C’est surtout vrai au Qatar. Etant le seul Etat de la côte à majorité hanbalite [l’école de pensée la plus conservatrice de l’islam sunnite], le Qatar est celui qui a le plus souffert de la salafisation impulsée par Riyad.
Evidemment, l’Arabie saoudite n’a pas vu cela d’un bon œil…
Bien sûr, d’autant qu’Hamad a proposé aux Etats-Unis d’installer une base militaire sur son territoire. Il en a eu l’idée en voyant les hélicoptères américains décoller de Doha pendant la guerre du Golfe [baptisée Al-Udeïd, cette base est entrée en activité au début des années 2000].
Les Saoudiens ont donc cherché à empêcher son arrivée puis son maintien au pouvoir. Comme candidat à la succession de l’émir Khalifa, en place depuis 1972, ils ont soutenu le prince Abdelaziz, et non Hamad, son demi-frère, qui était pourtant prince héritier depuis 1976.
En 1992, il y a eu un accrochage à la frontière entre les deux pays, au lieu-dit Al-Khaffous. Deux soldats qataris ont été tués. Hamad s’est emparé du pouvoir en 1995, en renversant son père. Mais en 1996, le camp pro-Khalifa a tenté, sans succès, un contre-coup d’Etat, avec le soutien de l’Arabie Saoudite. C’est au Qatar que l’immixtion des Saoudiens dans les affaires politiques de leurs voisins s’est fait le plus sentir.
Avec quel résultat ?
Cela a renforcé le cheikh Hamad dans sa détermination à se rapprocher des Occidentaux. Mais pas seulement. Les relations relativement bonnes du Qatar avec l’Iran procèdent en partie de cet antagonisme avec Riyad. Pour desserrer l’étau culturel saoudien, le Qatar a de surcroît joué la carte des Frères musulmans, allant jusqu’à tenter de les installer au pouvoir en Egypte de 2011 à 2013.
Autrement dit, la crise du GCC ne date pas d’il y a un mois…
Commentaire : Frères musulmans aussi en pleine expansion en Tunisie, en France (Tariq Ramadan, UOIF, imam de Bordeaux), en Suisse (Hani Ramadan).
Le GCC est mourant depuis 1991. Il n’a fait que se fissurer depuis cette date. Riyad ne veut pas laisser ses vassaux s’émanciper. Ce que l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis tentent de faire, en profitant de l’élection de Trump, c’est de revenir en arrière, de réécrire l’histoire.
Crise du Golfe : l’ultimatum au Qatar arrive à expiration (02.07.2017)
L’Arabie saoudite et ses alliés avaient adressé à Doha, à la fin du mois de juin, une série de requêtes, dont la fermeture d’Al-Jazira et d’une base militaire turque.
Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 02.07.2017 à 05h43 • Mis à jour le 02.07.2017 à 15h07
L’ultimatum de l’Arabie saoudite et de ses alliés arabes au Qatar expire, ce dimanche 2 juillet, sans qu’aucun signe n’esquisse la possibilité d’une sortie de crise. Doha a même jugé samedi que les treize demandes formulées par ces pays pour mettre fin à l’isolement économique et diplomatique à son encontre « empiètent » sur sa souveraineté.
Cette liste « est faite pour être rejetée », a ainsi déclaré le ministre des affaires étrangères du Qatar Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani lors d’une conférence de presse à Rome.
L’Arabie saoudite, Bahreïn, l’Egypte et les Emirats arabes unis ont rompu, le 5 juin, toutes relations avec Doha, l’accusant de soutenir le terrorisme et de se rapprocher de l’Iran chiite, grand rival régional du royaume saoudien. Le Qatar, qui a le soutien de la Turquie, rejette fermement ces allégations.
Médiation du Koweït
Les tensions se sont accrues après la remise à Doha, à la fin de juin, d’une liste de requêtes établies par ces pays à satisfaire dans un délai de dix jours. Parmi ces demandes, figurent notamment la fermeture de la chaîne Al-Jazira, la réduction des relations avec Téhéran, ainsi que la fermeture d’une base militaire turque au Qatar.
« Tout le monde est conscient que ces demandes sont destinées à empiéter sur la souveraineté de l’Etat du Qatar », a ajouté le chef de la diplomatie de l’émirat après avoir rencontré son homologue italien Angelino Alfano. Il a assuré que son gouvernement était disposé à « contribuer à toute initiative destinée à restaurer le dialogue et abaisser les tensions ».
Le Koweït a entrepris une médiation pour désamorcer la crise, tout comme les Etats-Unis qui tentent de jouer les bons offices. Le 27 juin, Washington avait ainsi mis en garde sur le fait que le pays aurait du mal à satisfaire certaines requêtes et demandé à Riyad de réduire sa liste aux demandes « raisonnables et recevables ».
Crise/Golfe: des employés bloqués en Arabie saoudite (28/06/2017)
Par Le Figaro.fr avec AFPMis à jour le 28/06/2017 à 19:50 Publié le 28/06/2017 à 19:42
Des travailleurs immigrés asiatiques et des agriculteurs sont bloqués en Arabie saoudite après que leurs patrons qataris ont été chassés du royaume ce mois-ci, a indiqué une ONG du Qatar.
Originaires du Bangladesh, d'Inde, du Pakistan ou du Népal, ces travailleurs se retrouvent désormais sans logement et à court d'argent, a déclaré le président du Comité national des droits de l'Homme du Qatar.
"De nombreux migrants sont touchés par cette décision", a souligné Ali Ben Smaikh Al-Marri. Un grand nombre des personnes concernées sont des agriculteurs qui gèrent le bétail entre les deux pays, a précisé M. Marri.
"D'ordinaire, les employés voyagent avec des Qataris - beaucoup de Qataris emploient des agriculteurs et voyagent avec leurs domestiques et leurs chauffeurs", a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse.Crise dans le Golfe: des employés bloqués en Arabie saoudite
Le 5 juin, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, l'Egypte et Bahreïn ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, accusant l'émirat de soutenir des groupes "terroristes", ce que Doha dément.
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Crise du Golfe: Washington joue le médiateur (28.06.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFPMis à jour le 28/06/2017 à 13:38 Publié le 28/06/2017 à 13:24
Le Qatar a réclamé des preuves sur les accusations de soutien au "terrorisme" lancées par l'Arabie saoudite, au moment où les Etats-Unis tentent de jouer les bons offices pour résoudre la crise sans précédent entre les pays arabes du Golfe.
Le 5 juin, l'Arabie saoudite ainsi que les Emirats arabes unis et Bahreïn, deux autres voisins du Qatar, et l'Egypte ont rompu les liens diplomatiques et imposé des sanctions économiques au Qatar accusé de soutenir des groupes "terroristes" et de se rapprocher de l'Iran chiite, rival du royaume saoudien sunnite.
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Hier, les chefs de la diplomatie saoudienne, qatarie, émiratie et un ministre koweïtien se trouvaient aux Etats-Unis, dont le secrétaire d'Etat Rex Tillerson qui a multiplié les rencontres pour trouver une solution à la crise.
Les quatre adversaires du Qatar ont fixé un ultimatum de 10 jours à Doha pour satisfaire à leur liste de 13 demandes, remise le 22 juin par le Koweït. Ils exigent du Qatar notamment de fermer la chaîne de télévision Al-Jazeera, réduire ses relations avec l'Iran et fermer la base militaire turque sur son territoire. Le Qatar a jugé ces demandes déraisonnables.
"Le Qatar s'engagera dans un dialogue constructif" avec ses adversaires "si leurs allégations (sur le soutien au "terrorisme") sont soutenues par des preuves claires", a dit son ministre des Affaires étrangères Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, cité par les médias à Doha.
Il s'est exprimé après un entretien mardi à Washington avec le chef de la diplomatie américaine M. Tillerson et après une déclaration du ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir qui a affirmé sur Twitter que les 13 demandes n'étaient "pas négociables.
"Cela est contraire aux bases qui régissent les relations internationales car on ne peut pas présenter des listes et refuser de les négocier", a répliqué le ministre qatari.
Après que l'Arabie saoudite s'est montrée inflexible, M. Tillerson, dont le pays est un allié de Ryad et de Doha, a affirmé "espérer que toutes les parties continueraient à se parler de bonne foi". Il a exhorté "les parties à rester ouvertes à la négociation, qui est le meilleur moyen de résoudre le différend".
"Nous invitons le (Qatar) frère à choisir la sincérité et la transparence dans ses relations", a écrit sur son compte Twitter Anwar Gargash, porte-voix des adversaires du Qatar. "Nous avons tant souffert de ses complots contre notre stabilité et assisté à son soutien à des agendas politiques semant le chaos dans notre monde arabe".
Les discussions sur un règlement de la crise vont se poursuivre cette semaine, a précisé le département d'Etat américain.
Les Etats-Unis ont des liens étroits avec les pays en conflit. Le Qatar abrite la plus grande base aérienne américaine de la région, au centre de la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique. Bahreïn abrite une base navale de la Cinquième flotte américaine. Et les armées américaines et saoudiennes travaillent étroitement ensemble.
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« Le Qatar a volontairement soutenu des organisations terroristes » (16.06.2017)
Dans une tribune au « Monde », le ministre des affaires étrangères des Emirats arabes unis explique ce qui oppose son pays à son voisin qatari.
LE MONDE | 16.06.2017 à 17h58 • Mis à jour le 21.06.2017 à 15h53
FILE PHOTO: The logo of Al Jazeera Media Network is seen during the annual MIPCOM television programme market in Cannes, France, October 17, 2016. REUTERS/Eric Gaillard/File Photo
TRIBUNE. Les Emirats arabes unis (EAU) et la France sont des amis et alliés proches depuis que nous avons établi des relations diplomatiques en 1971. Au fil des années, nos deux pays ont progressivement développé un partenariat stratégique multidimensionnel dans plusieurs domaines. Il comprend d’étroites relations économiques et commerciales, une coopération sur le patrimoine culturel, les arts et les sciences, la sécurité commune et la lutte contre le terrorisme, des efforts conjoints pour contrer l’extrémisme et l’instabilité et, enfin, notre désir mutuel de promouvoir le progrès, la tolérance et la modération.
En finir avec les actes terroristes insensés nécessite une stratégie dure et globale
Nos liens économiques et commerciaux dynamiques sont un pilier essentiel dans ce partenariat. Les EAU sont le deuxième plus grand marché de la France au Moyen-Orient. Réciproquement, la France est le quatrième plus gros investisseur aux EAU. Les compagnies aériennes des EAU assurent aujourd’hui 46 vols hebdomadaires entre nos deux pays. Ces contacts réguliers ont instillé un intérêt profond pour la culture et le patrimoine français aux EAU. L’université Paris-Sorbonne (Paris-IV), les écoles de commerce Insead et HEC, l’école de mode Esmod ont trouvé une deuxième patrie aux EAU. Le Louvre d’Abou Dhabi, qui s’apprête à ouvrir ses portes cette année, exposera non seulement les trésors artistiques et culturels de la France à un public totalement nouveau, mais servira aussi de base au dialogue culturel permanent entre nos deux pays et régions.
Au-delà de notre importante coopération bilatérale, nous avons joint nos forces contre le fléau du terrorisme et de l’extrémisme, et pour rétablir la stabilité dans notre région déchirée par les crises. Ces dernières années ont démontré que l’extrémisme est une menace mondiale qui ne connaît ni frontières ni limites. Les monuments des EAU ont revêtu les couleurs du drapeau français alors que nous étions...
Crise dans le Golfe : pourquoi l’émir du Qatar reste inflexible (16.06.2017)
Le souverain de 37 ans reste muet depuis la mise au ban de son pays par l’Arabie saoudite et les Emirats qui l’accusent de soutien au terrorisme.
LE MONDE | 16.06.2017 à 10h35 • Mis à jour le 16.06.2017 à 15h04 | Par Benjamin Barthe (Doha, envoyé spécial)
L’émir du Qatar Tamim Ben Hamad Al-Thani, dans son palais à Doha, le 3 août 2015.
Il n’a pas pris la parole depuis le début de la crise, le 5 juin. Ni communiqué, ni déclaration publique, ni interview, alors que son pays est dans l’œil du cyclone. Mis au ban du golfe Arabo-Persique par ses voisins saoudiens et émiriens, qui l’accusent de complaisance à l’égard de l’Iran et des mouvements islamistes « terroristes », l’émir du Qatar, le cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, fait profil bas. Il laisse parler pour lui les Qataris, qui, par milliers, ont collé sur la vitre arrière de leur voiture une affichette à son effigie portant l’inscription « Tamim, la gloire ».
Cette tactique d’évitement vise à faciliter la mission de médiation de l’émir du Koweït, le cheikh Sabah Al-Ahmed Al-Sabah. Celui-ci aurait dissuadé le jeune souverain, âgé de 37 ans, de prononcer un discours, en réponse à la décision de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis de rompre leurs relations avec le Qatar et de fermer l’ensemble des frontières qu’ils partagent avec lui.
Mais l’effacement de Tamim, arrivé au pouvoir après l’abdication de son père, en 2013, répond aussi à des considérations tactiques : ne pas donner de prise à ses adversaires, les enfermer dans le rôle de l’agresseur et gagner du temps, dans l’espoir de rassembler suffisamment de soutien international pour sortir de la crise par le haut. « Les Qataris sont persuadés que toute cette affaire a été planifiée de longue date dans le but de les mettre à genoux, de transformer leur émirat en un Etat-croupion, explique un familier du diwan, la cour de l’émir. Tamim est prêt au dialogue, mais pas sous la pression. »
Sidération et panique
Le traumatisme du 5 juin restera longtemps gravé dans la mémoire de Doha. En l’espace de quelques minutes, la micro-monarchie gazière s’est retrouvée placée sous un quasi-embargo. Plus moyen de faire rentrer le moindre camion de marchandises dans l’émirat, sa seule frontière terrestre ayant été verrouillée par l’Arabie saoudite....