La Tunisie vote une loi contre les violences faites aux femmes (26.07.2017)
Tunisie : la justice interdit «Wonder Woman» (19.07.2017)
Tunisie : les policiers réclament d'être protégés (06.07.2017)
La Tunisie vote une loi contre
les violences faites aux femmes (26.07.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFP
Mis à jour le 26/07/2017 à 22h59
| Publié le 26/07/2017 à 22h58
Le Parlement tunisien a voté
mercredi soir une loi très attendue pour lutter contre les violences faites aux
femmes qui renforce la protection des victimes et abolit des dispositions
jugées rétrogrades.
Après de longs débats et
tractations, la législation a été adoptée à l'unanimité des 146 députés
présents (sur 217 élus). "C'est un moment très émouvant et nous sommes
fiers en Tunisie (...) d'avoir pu nous réunir autour d'un projet
historique", a dit la ministre de la Femme, Naziha Laabidi.
La loi, qui entrera en vigueur
six mois après sa publication au Journal officiel, vise à "en finir avec
toutes les formes de violences contre la femme". Le texte introduit
"la reconnaissance de toutes les violences (physiques, morales, sexuelles,
etc.). Ce qui se dégage de la philosophie de la loi, c'est que ces violences ne
sont plus une question privée. C'est une question qui concerne maintenant
l'Etat et la preuve, c'est que le retrait de la plainte n'arrête plus les
poursuites", s'est félicitée la députée Bochra Belhaj Hmida auprès de
l'AFP.
La loi prévoit une assistance
juridique et psychologique aux victimes et instaure des programmes spécifiques
pour ancrer "les principes des droits humains et de l'égalité entre les
genres" dans l'enseignement. La loi modifie également l'article 227 bis,
très controversé, du Code pénal, supprimant la disposition qui prévoit
l'abandon des poursuites contre l'auteur d'un acte sexuel "sans
violences" avec une mineure de moins de 15 ans s'il se marie avec sa
victime. La Tunisie est considérée comme une pionnière en matière de droits des
femmes dans le monde arabe et la nouvelle Constitution adoptée en 2014 stipule
que les "citoyens et citoyennes sont égaux en droits et devoirs".
Mais les femmes restent victimes
de discriminations dans de nombreux domaines et, tout en se félicitant du vote
de cette loi, plusieurs militants des droits de l'homme appellent à s'atteler
maintenant à faire évoluer les mentalités. Près d'une femme sur deux en Tunisie
dit avoir déjà subi "une ou plusieurs formes de violences", selon une
étude réalisée par un établissement public.
Tunisie : la justice interdit «Wonder Woman» (19.07.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFPMis à jour le 19/07/2017 à 21:03
Publié le 19/07/2017 à 20:53
La justice tunisienne a finalement décidé d'interdire le
film américain Wonder Woman, dont l'actrice principale est israélienne, plus
d'un mois après sa diffusion programmée, a déclaré aujourd'hui le porte-parole
du parquet Sofiène Sliti.
Suite à une plainte du parti nationaliste Al-Chaab, la
diffusion du film avait d'abord été "suspendue" début juin. Le
long-métrage hollywoodien devait passer dans au moins deux salles de la
capitale Tunis.
Après plusieurs reports d'audience, la justice s'est
prononcée vendredi pour l'interdiction du film, a dit M. Sliti, mais le verdict
n'a été communiqué aux médias que cette semaine. Les attendus du jugement
n'étaient pas encore connus.
Le parti Al-Chaab réclamait l'interdiction du film au motif
que son actrice principale, l'Israélienne Gal Gadot, avait défendu à l'été 2014
sur Facebook l'offensive meurtrière d'Israël contre l'enclave palestinienne de
Gaza. Une demande similaire d'une association de jeunes avocats avait en
revanche été rejetée.
Le parti Al-Chaab avait dit dans un communiqué en juin
qu'"il faut poursuivre la mobilisation sur ce type d'affaires, comme sur
tout ce qui touche à la normalisation avec l'entité sioniste".
L'affaire a fait polémique en Tunisie: si certains ont
appuyé cette interdiction pour dire "non à la normalisation" des
relations avec Israël, d'autres ont parlé de "censure" et jugé qu'un
appel au boycott aurait été plus approprié.
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» Wonder Woman : l'étincelante Gal Gadot ne parvient pas à
sauver le film
Tunisie: les policiers réclament d'être protégés (06.07.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFPMis à jour le 06/07/2017 à 15:22 Publié le 06/07/2017 à 15:19
Des centaines de policiers tunisiens se sont rassemblés aujourd'hui devant le Parlement, près de Tunis, pour réclamer l'adoption d'une loi les protégeant lors de leur travail, faisant valoir la difficulté de leurs tâches.
Rassemblés à l'appel du Syndicat national des forces de sécurité intérieure, les manifestants, dont la majorité habillés en civil, ont dénoncé les agressions enregistrées ces dernières semaines contre des agents de sécurité.
Le 24 juin, un policier est mort après avoir été grièvement brûlé par un cocktail Molotov lors de violences dans la région de Sidi Bouzid. Deux autres agents ont été blessés par des jets de projectiles et de pierres.
"Cher gouvernement, chers députés, c'est honteux que notre collègue ait été brûlé", "Ni peur ni terreur, l'agent de sécurité fait partie de ce peuple", ont crié les manifestants brandissant les portraits de policiers blessés ainsi que le drapeau national.
D'autres manifestants ont circulé autour du rassemblement dans leurs véhicules de fonction toutes sirènes allumées.
"Il faut que l'Etat protège ses hommes!", a dit Chokri Hamada, porte-parole du Syndicat national des forces de sécurité intérieure, estimant que "l'Etat a laissé tomber les agents de sécurité qui appliquent la loi. Et si les gens parlent aujourd'hui d'une faiblesse de l'Etat c'est parce que nous sommes pas protégés, ni nous ni les membres de nos familles!" Selon lui, l'"adoption d'une loi interdisant les agressions contre les forces de sécurité intérieure" est nécessaire.
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